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L’entretien du lundi : Atef Maâtallah (plasticien)

Par-delà les figures et les maux




 Diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis, Atef Maâtallah est un jeune plasticien qui
commence à se faire une place dans le paysage artistique tunisien. Une signature bien singulière qui se
joue des apparences, qui met en scène une réalité que l’artiste fait sienne et qu’il maquille avec sa palette
et son coup de crayon. Atef Maâtallah est l’invité de «l’Entretien du lundi».
Si tu nous parlais du projet «Politiques»...
C’est un projet qui me tient à cœur et que j’ai initié avec un groupe d’amis en 2012. Nous voulions
travailler sur le concept d’une exposition collective qui viendrait donner la réplique à tout ce qu’il y avait
comme propositions plastiques sur la révolution qui manquaient, la plupart du temps, de recul et de
profondeur. Nous nous sommes adressés à plusieurs espaces qui ont bien accueilli l’idée, mais nous
avons finalement opté pour un espace public, à savoir le Centre national d’art vivant de Tunis.
Nous comptons relancer l’aventure avec «Politiques II». Nous comptons sur la participation d’artistes
«engagés» étrangers tels que Chedy Al Zakzouk, un artiste palestinien qui a été censuré à Dubaï, et deux
vidéastes. Nous sommes, actuellement, en train de collecter les fonds et les subventions dont une partie
sera allouée à l’entretien de l’espace (lumières). Améliorer les conditions de l’exposition est primordial
pour nous.

Qu’est-ce que tu reproches au juste aux propositions plastiques qui ont été faites autour ou sur la
«révolution»?
Pour moi, cela restait au premier degré, voire dans l’illustration et dans une narration linéaire. Les pires ont
été proposées lors des expositions et autres manifestations organisées à l’étranger et qui n’ont pas
vraiment avantagé notre art. Le problème c’est qu’il n’y a pas eu une vraie volonté de voir ce qui se fait
concrètement sous nos cieux, un vrai travail de commissaire d’exposition quoi... On s’est juste empressé
de donner des images à la révolution en mettant cela, des fois, sur le compte de l’art contemporain.

On peut donc parler d’art contemporain tunisien...
Je suis plutôt classique dans mon approche et je ne suis pas sensible à ce qui relève de l’art
contemporain en Tunisie. Il ne suscite rien en moi. Ce que véhicule «Dream City» par exemple relève,
pour moi, davantage du festif que de l’art.
Personnellement, je ne comprends pas ce genre de pratiques dites contemporaines et je ne suis pas
sensible à ce qui se fait dans ce sens.

Comment peux-tu définir ce que tu fais?
Je ne suis pas du tout dans les étiquettes (sourire). D’ailleurs, je ne me considère pas comme peintre, je
suis plutôt metteur en scène et je m’inspire beaucoup des rencontres fortuites que je fais lors de mes
déplacements dans les transports en commun.
Parle-nous de ces rencontres...
Ce sont des gens que je croise au gré de mes déplacements et que je prends en photo. Une fois dans
mon atelier, je peins, j’habille, je maquille, j’éclaire et je mets en scène tous ces personnages. Le passage
à la peinture n’est pas assuré.

Nous sentons beaucoup de poésie dans tes tableaux
En fait, j’écris en peignant.Il y a des objets et d’autres figures qui font leur apparition ici et là dans mes
toiles....

Tu peins surtout les marginaux et la part oubliée d’une société. Certains même ont qualifié ton travail de
peinture du peuple. Cela est, d’ailleurs, souligné dans ta dernière exposition «Wra el blayek» (No man’s
land)
Cela s’est imposé à moi par les transports publics, comme je l’ai déjà dit. Mais au-delà du populaire ou du
populisme, ce qui m’intéresse c’est le palpable, le vécu et l’authenticité des gens et des choses. Il faut
justement transcender le titre en arabe Wra el blayek (derrière les panneaux) pour aller vers des idées
derrière les mots (et les maux), derrière les masques et derrière la toile aussi (sourire).

Est-ce pour cela que tu as choisi de peindre sur l’envers de la toile?
Entre autres, oui. D’ailleurs, techniquement, cela est très intéressant, très pratique également. Et puis la
peinture n’est pas une chose facile, c’est un travail d’atelier qui nécessite beaucoup de temps et beaucoup
d’engagement.

La photographie est omniprésente dans tes peintures. On décèle cela dans tes cadrages et tes
gros plans...
Je prends beaucoup de photos qui représentent, surtout, des moments que je vis. Il y a, d’ailleurs, ceux
qui passent plus que d’autres. La peinture vient les recueillir par la suite.

Est-ce que tu envisages d’exposer des photos?
La photographie est, essentiellement, pour moi un support et une étape avant de passer vers autre chose.
C’est une matière que j’ «exploite» pour la transformer après. En effet, mes personnages photographiés,
je les habille, les mets en situation, les maquille...

Es-tu de ceux qui travaillent beaucoup dans leurs ateliers?
Certains me demandent si je transpose ou si je projette mes «sujets», directement, sur la toile. En réalité,
je passe beaucoup de temps dans le dessin qui donne les premières allures à mes figures. Ma réponse
est donc oui, je travaille assez en atelier.

Qu’en est-il du passage à l’acte d’exposer?
Je n’ai pas exposé, souvent. Je n’ai finalement que trois expositions à mon actif en Tunisie, même si mes
travaux ont rencontré les cimaises de galeries à Dubaï et à Abou Dhabi. Cela est dû, je pense, aux
problèmes que j’ai avec des thèmes impersonnels et imposés, des fois, dans des expositions collectives
et, surtout, avec cette absence de volonté chez certains galeristes de dénicher de nouveaux talents.

Que penses-tu de nos espaces d’exposition?
Ils souffrent d’un grand problème d’aménagement, d’éclairage et d’équipement. Aussi, la plupart d’entre
eux ne sont pas adaptés pour accueillir des œuvres d’art.


  Auteur : Propos recueillis parMeysem MARROUKI
Ajouté le : 11-02-2013




http://www.tunisiartgalleries.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2322:wra-liblayek-
de-atef-maatallah-cet-arriere-pays-qui-est-le-mien&catid=2:tagpress-tunisie&Itemid=70




Wra liblayek de Atef Maâtallah.Cet arrière-pays, qui est le
mien!
Tout compte fait, l’hyperréalisme du premier regard est enrichi par un
surréalisme satirique, d’où la picturalité particulière de Atef Maâtallah, qui est pour les arts
plastiques, ce qu’est l’art du tatouage pour les femmes berbères...
Originaire d’El Fahs et diplômé des Beaux-Arts de Tunis, Atef Maâtallah avec deux de ses amis
plasticiens, Ibrahim Mattous et Khaled Abed Rabbah, ont fait l’unanimité en tant que
découvertes de l’année 2012 à l’Aire libre d’El Teatro avec l’exposition de peinture Lokhrine (les
autres).
Depuis, plusieurs galeries «commerçantes» se sont intéressées à ces jeunes talents; entre
autres la galerie El Marsa où Atef Maâtallah expose actuellement et jusqu’au 10 février, une
série de tableaux scéniques, avec des personnages imprégnés d’un noir mélancolique, d’une
grisaille dépressive, balancés par des couleurs vivantes, primaires, de la vie quotidienne dans
l’arrière-pays ou derrière les panneaux de signalisation (wra liblayek) et que l’artiste a intitulée
«No man’s land».

Frêle et chétif de corps, costaud dans le travail et la créativité, Atef a le coup d’œil juste, la tête
bourrée d’images, le cœur gros et grand, les entrailles nouées à cause de la bêtise humaine,
ainsi qu’un imaginaire chimérique. Toujours émerveillé, le sourire aux lèvres, hyperémotif,
hyperactif, affable, sans aucun recul, ni distanciation, par rapport à la réalité ou à la fiction,
jusqu’à frôler la naïveté et l’innocence enfantine.


Au-delà des «clichés»


Dans son parcours de travail, de loisirs ou de retour au bercail, cet enfant prodige capture avec
son appareil photo, des personnes connues ou inconnues, opprimées, réprimées, déprimées ou
comprimées par le poids de la vie, par la mort et le rude climat, le besoin, la dépendance, le
désespoir, la dérive, la maladie chronique lourde, la faim...
Désarmé, avec uneenvie de renverser ces situations, il réagit par une technique picturale
insolite, qui consiste à utiliser l’envers de la toile. Il projette la photo, contourne, puis hachure au
stylo en saccades, avec hargne et précision, des plages de couleur, des ombres, des lumières,
des expressions et des attitudes.
Son apport personnel imagé est l’ajout d’un élément fabuleux, fictif ou «fantaisiste» qui peut
être paradoxal, parodique, complémentaire ou explicite. La composition de l’œuvre est,
souvent, en diptyque ou triptyque avec une plage vide, donnant libre cours à l’évasion en
présence de l’objet parachuté, suspendu, ne tenant qu’à un fil pour imploser avec le rêve de
changement pour une vie meilleure.
Ainsi, l’oiseau libre est libérateur dans bzaouech (approximatif : bambins), de la maman pensive
et mélancolique, portant un foulard paradoxalement éclatant de couleurs vives.
Le papillon évocateur de beau temps, dans taâdhoudiat el amal (coopérative de l’espoir) et
zneza (cortège funèbre) est annonciateur de joie printanière après une éprouvante traversée du
désert.
La grenouille détourne l’attention et diminue la tension, face à une vieille mendiante qui coasse
la charité dans jemâa essalem (mosquée de la paix).
La plume acquiert un poids et une valeur pour l’oiseau déplumé dans hchich ou rich
(approximatif : en vrac). La chauve- souris vole la nuit au «marché noir», aux journées noires et
aux fumées noires sans feu ! La théière et la cigarette génératrices du kif, deviennent affliction
et dépendance dans hchicha. La cassette de Coran s’effiloche comme le deuil après les
funérailles dans zneza. L’insecte parasite le sandwich de l’affamé dans les quartiers malfamés
«sans titre» et sans commentaire! Le briquet charrie, taquine, le désir de s’immoler de nahrag
rouhi.
Les «tarifs» hors-jeu, des dérivatifs hors la loi bleue, elle-même précédemment hors la loi
mauve et qui se croit maintenant hors d’atteinte et hors de danger face aux rouges! La lampe
suspendue par un fil d’espoir pour que des enfants puissent voir un jour le bout du tunnel
obscur avec «pied à Tunis Marine». L’envol du corbeau avide et sans scrupules est loin du
regard du vieux clown enfoulardé, fardé et inébranlable parce que protégé par la carapace du
personnage d’«Ibrahim Mattous». Le saut du chat gris-noir devant le regard d’«apoplexie»,
masquée et méconnaissable parce que la nuit, tous les chats sont gris!
Tout compte fait, l’hyperréalisme du premier regard est enrichi par un surréalisme satirique,
d’où la picturalité particulière de Atef Maâtallah, qui est pour les arts plastiques, ce qu’est l’art
du tatouage pour les femmes berbères. Il s’incruste non sans douleur, d’une façon indélébile et
insolite à la peau, avec un effet souverain et surnaturel !
A chaque femme, un tatouage particulier et aux plasticiens, un Atef Maâtallah singulier, puisque
c’est à l’œuvre qu’on reconnaît l’artiste.
Le détour des amateurs et férus d’art est vivement conseillé, pour consacrer ce talent !


Auteur : Samia CHAOUCH (Critique d’art) le 27-01-2013
source : lapresse.tn

   No man's land - ‫ - وراءل ب الي ك‬Atef Maatallah ‫ - م .ع‬Galerie El Marsa, La Marsa, jusqu'au 10
                                             Fevrier 2013.
Atef maâtallah (plasticien)

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Atef maâtallah (plasticien)

  • 1. http://www.lapresse.tn/11022013/62574/par-dela-les-figures-et-les-maux.html L’entretien du lundi : Atef Maâtallah (plasticien) Par-delà les figures et les maux Diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis, Atef Maâtallah est un jeune plasticien qui commence à se faire une place dans le paysage artistique tunisien. Une signature bien singulière qui se joue des apparences, qui met en scène une réalité que l’artiste fait sienne et qu’il maquille avec sa palette et son coup de crayon. Atef Maâtallah est l’invité de «l’Entretien du lundi». Si tu nous parlais du projet «Politiques»... C’est un projet qui me tient à cœur et que j’ai initié avec un groupe d’amis en 2012. Nous voulions travailler sur le concept d’une exposition collective qui viendrait donner la réplique à tout ce qu’il y avait comme propositions plastiques sur la révolution qui manquaient, la plupart du temps, de recul et de profondeur. Nous nous sommes adressés à plusieurs espaces qui ont bien accueilli l’idée, mais nous avons finalement opté pour un espace public, à savoir le Centre national d’art vivant de Tunis. Nous comptons relancer l’aventure avec «Politiques II». Nous comptons sur la participation d’artistes «engagés» étrangers tels que Chedy Al Zakzouk, un artiste palestinien qui a été censuré à Dubaï, et deux vidéastes. Nous sommes, actuellement, en train de collecter les fonds et les subventions dont une partie sera allouée à l’entretien de l’espace (lumières). Améliorer les conditions de l’exposition est primordial pour nous. Qu’est-ce que tu reproches au juste aux propositions plastiques qui ont été faites autour ou sur la «révolution»? Pour moi, cela restait au premier degré, voire dans l’illustration et dans une narration linéaire. Les pires ont été proposées lors des expositions et autres manifestations organisées à l’étranger et qui n’ont pas vraiment avantagé notre art. Le problème c’est qu’il n’y a pas eu une vraie volonté de voir ce qui se fait concrètement sous nos cieux, un vrai travail de commissaire d’exposition quoi... On s’est juste empressé de donner des images à la révolution en mettant cela, des fois, sur le compte de l’art contemporain. On peut donc parler d’art contemporain tunisien... Je suis plutôt classique dans mon approche et je ne suis pas sensible à ce qui relève de l’art contemporain en Tunisie. Il ne suscite rien en moi. Ce que véhicule «Dream City» par exemple relève, pour moi, davantage du festif que de l’art. Personnellement, je ne comprends pas ce genre de pratiques dites contemporaines et je ne suis pas sensible à ce qui se fait dans ce sens. Comment peux-tu définir ce que tu fais? Je ne suis pas du tout dans les étiquettes (sourire). D’ailleurs, je ne me considère pas comme peintre, je suis plutôt metteur en scène et je m’inspire beaucoup des rencontres fortuites que je fais lors de mes déplacements dans les transports en commun.
  • 2. Parle-nous de ces rencontres... Ce sont des gens que je croise au gré de mes déplacements et que je prends en photo. Une fois dans mon atelier, je peins, j’habille, je maquille, j’éclaire et je mets en scène tous ces personnages. Le passage à la peinture n’est pas assuré. Nous sentons beaucoup de poésie dans tes tableaux En fait, j’écris en peignant.Il y a des objets et d’autres figures qui font leur apparition ici et là dans mes toiles.... Tu peins surtout les marginaux et la part oubliée d’une société. Certains même ont qualifié ton travail de peinture du peuple. Cela est, d’ailleurs, souligné dans ta dernière exposition «Wra el blayek» (No man’s land) Cela s’est imposé à moi par les transports publics, comme je l’ai déjà dit. Mais au-delà du populaire ou du populisme, ce qui m’intéresse c’est le palpable, le vécu et l’authenticité des gens et des choses. Il faut justement transcender le titre en arabe Wra el blayek (derrière les panneaux) pour aller vers des idées derrière les mots (et les maux), derrière les masques et derrière la toile aussi (sourire). Est-ce pour cela que tu as choisi de peindre sur l’envers de la toile? Entre autres, oui. D’ailleurs, techniquement, cela est très intéressant, très pratique également. Et puis la peinture n’est pas une chose facile, c’est un travail d’atelier qui nécessite beaucoup de temps et beaucoup d’engagement. La photographie est omniprésente dans tes peintures. On décèle cela dans tes cadrages et tes gros plans... Je prends beaucoup de photos qui représentent, surtout, des moments que je vis. Il y a, d’ailleurs, ceux qui passent plus que d’autres. La peinture vient les recueillir par la suite. Est-ce que tu envisages d’exposer des photos? La photographie est, essentiellement, pour moi un support et une étape avant de passer vers autre chose. C’est une matière que j’ «exploite» pour la transformer après. En effet, mes personnages photographiés, je les habille, les mets en situation, les maquille... Es-tu de ceux qui travaillent beaucoup dans leurs ateliers? Certains me demandent si je transpose ou si je projette mes «sujets», directement, sur la toile. En réalité, je passe beaucoup de temps dans le dessin qui donne les premières allures à mes figures. Ma réponse est donc oui, je travaille assez en atelier. Qu’en est-il du passage à l’acte d’exposer? Je n’ai pas exposé, souvent. Je n’ai finalement que trois expositions à mon actif en Tunisie, même si mes travaux ont rencontré les cimaises de galeries à Dubaï et à Abou Dhabi. Cela est dû, je pense, aux problèmes que j’ai avec des thèmes impersonnels et imposés, des fois, dans des expositions collectives et, surtout, avec cette absence de volonté chez certains galeristes de dénicher de nouveaux talents. Que penses-tu de nos espaces d’exposition? Ils souffrent d’un grand problème d’aménagement, d’éclairage et d’équipement. Aussi, la plupart d’entre eux ne sont pas adaptés pour accueillir des œuvres d’art. Auteur : Propos recueillis parMeysem MARROUKI Ajouté le : 11-02-2013 http://www.tunisiartgalleries.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2322:wra-liblayek- de-atef-maatallah-cet-arriere-pays-qui-est-le-mien&catid=2:tagpress-tunisie&Itemid=70 Wra liblayek de Atef Maâtallah.Cet arrière-pays, qui est le mien!
  • 3. Tout compte fait, l’hyperréalisme du premier regard est enrichi par un surréalisme satirique, d’où la picturalité particulière de Atef Maâtallah, qui est pour les arts plastiques, ce qu’est l’art du tatouage pour les femmes berbères... Originaire d’El Fahs et diplômé des Beaux-Arts de Tunis, Atef Maâtallah avec deux de ses amis plasticiens, Ibrahim Mattous et Khaled Abed Rabbah, ont fait l’unanimité en tant que découvertes de l’année 2012 à l’Aire libre d’El Teatro avec l’exposition de peinture Lokhrine (les autres). Depuis, plusieurs galeries «commerçantes» se sont intéressées à ces jeunes talents; entre autres la galerie El Marsa où Atef Maâtallah expose actuellement et jusqu’au 10 février, une série de tableaux scéniques, avec des personnages imprégnés d’un noir mélancolique, d’une grisaille dépressive, balancés par des couleurs vivantes, primaires, de la vie quotidienne dans l’arrière-pays ou derrière les panneaux de signalisation (wra liblayek) et que l’artiste a intitulée «No man’s land». Frêle et chétif de corps, costaud dans le travail et la créativité, Atef a le coup d’œil juste, la tête bourrée d’images, le cœur gros et grand, les entrailles nouées à cause de la bêtise humaine, ainsi qu’un imaginaire chimérique. Toujours émerveillé, le sourire aux lèvres, hyperémotif, hyperactif, affable, sans aucun recul, ni distanciation, par rapport à la réalité ou à la fiction, jusqu’à frôler la naïveté et l’innocence enfantine. Au-delà des «clichés» Dans son parcours de travail, de loisirs ou de retour au bercail, cet enfant prodige capture avec son appareil photo, des personnes connues ou inconnues, opprimées, réprimées, déprimées ou comprimées par le poids de la vie, par la mort et le rude climat, le besoin, la dépendance, le désespoir, la dérive, la maladie chronique lourde, la faim... Désarmé, avec uneenvie de renverser ces situations, il réagit par une technique picturale insolite, qui consiste à utiliser l’envers de la toile. Il projette la photo, contourne, puis hachure au stylo en saccades, avec hargne et précision, des plages de couleur, des ombres, des lumières, des expressions et des attitudes. Son apport personnel imagé est l’ajout d’un élément fabuleux, fictif ou «fantaisiste» qui peut être paradoxal, parodique, complémentaire ou explicite. La composition de l’œuvre est, souvent, en diptyque ou triptyque avec une plage vide, donnant libre cours à l’évasion en présence de l’objet parachuté, suspendu, ne tenant qu’à un fil pour imploser avec le rêve de changement pour une vie meilleure. Ainsi, l’oiseau libre est libérateur dans bzaouech (approximatif : bambins), de la maman pensive et mélancolique, portant un foulard paradoxalement éclatant de couleurs vives.
  • 4. Le papillon évocateur de beau temps, dans taâdhoudiat el amal (coopérative de l’espoir) et zneza (cortège funèbre) est annonciateur de joie printanière après une éprouvante traversée du désert. La grenouille détourne l’attention et diminue la tension, face à une vieille mendiante qui coasse la charité dans jemâa essalem (mosquée de la paix). La plume acquiert un poids et une valeur pour l’oiseau déplumé dans hchich ou rich (approximatif : en vrac). La chauve- souris vole la nuit au «marché noir», aux journées noires et aux fumées noires sans feu ! La théière et la cigarette génératrices du kif, deviennent affliction et dépendance dans hchicha. La cassette de Coran s’effiloche comme le deuil après les funérailles dans zneza. L’insecte parasite le sandwich de l’affamé dans les quartiers malfamés «sans titre» et sans commentaire! Le briquet charrie, taquine, le désir de s’immoler de nahrag rouhi. Les «tarifs» hors-jeu, des dérivatifs hors la loi bleue, elle-même précédemment hors la loi mauve et qui se croit maintenant hors d’atteinte et hors de danger face aux rouges! La lampe suspendue par un fil d’espoir pour que des enfants puissent voir un jour le bout du tunnel obscur avec «pied à Tunis Marine». L’envol du corbeau avide et sans scrupules est loin du regard du vieux clown enfoulardé, fardé et inébranlable parce que protégé par la carapace du personnage d’«Ibrahim Mattous». Le saut du chat gris-noir devant le regard d’«apoplexie», masquée et méconnaissable parce que la nuit, tous les chats sont gris! Tout compte fait, l’hyperréalisme du premier regard est enrichi par un surréalisme satirique, d’où la picturalité particulière de Atef Maâtallah, qui est pour les arts plastiques, ce qu’est l’art du tatouage pour les femmes berbères. Il s’incruste non sans douleur, d’une façon indélébile et insolite à la peau, avec un effet souverain et surnaturel ! A chaque femme, un tatouage particulier et aux plasticiens, un Atef Maâtallah singulier, puisque c’est à l’œuvre qu’on reconnaît l’artiste. Le détour des amateurs et férus d’art est vivement conseillé, pour consacrer ce talent ! Auteur : Samia CHAOUCH (Critique d’art) le 27-01-2013 source : lapresse.tn No man's land - ‫ - وراءل ب الي ك‬Atef Maatallah ‫ - م .ع‬Galerie El Marsa, La Marsa, jusqu'au 10 Fevrier 2013.