1. Arthur Rimbaud
Jean Nicolas Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville-
Mézières dans les Ardennes. C'est le deuxième enfant d'un père capitaine et
d'une mère d'origine paysanne. Pris par son métier le père est souvent absent
et finit par abandonner sa femme et ses quatre enfants. Rimbaud fut donc
élevé strictement par sa mère seule. Bien que vivant dans un quartier
ouvrier de Charleville, Rimbaud effectue une scolarité talentueuse en
emportant notamment des prix d'excellence en littérature. A partir de l'âge
de 11 ans, il compose des poèmes, des élégies et des dialogues. En 1869, il
remporte aisément le Concours académique de composition latine. A cette
époque, il entretient un échange épistolaire avec Ernest Delahaye.
En 1870, il se lie d'amitié avec Georges Izambard, son professeur de rhétorique qui lui prête des
livres comme Les Misérables de Victor Hugo. Influencé, il écrit et publie ses premiers vers Les
Étrennes des Orphelins dans La revue pour tous. Il veut se joindre au
mouvement du Parnasse, et songe à partir pour connaître le Paris
révolutionnaire. Les péripéties de la guerre de 1870 font que ses nombreuses
fugues échouent. En ces temps troublés, il se voit enfermé à son arrivée sur
Paris dans la prison Mazas. Izambard paye sa caution et ils se rejoignent à
Douai. Il fait la connaissance de Demeny, un poète éditeur, à qui il laisse
quinze feuillets de poèmes espérant leur publication. Cela ne se fera pas
mais ils seront connus plus tard sous le nom de Recueil de Douai. A son
retour forcé à Charleville, il publie toute fois dans Le Progrès des Ardennes
un récit satirique en novembre 1870 Le rêve de Bismarck, sous le
pseudonyme de Jean Baudry. Peu après, il fait une nouvelle fugue à Paris et les évènements de la
Commune font que sa poésie se radicalise avec Les Pauvres à l'Église. Il en vient à critiquer le
romantisme et le Parnasse.
En 1871, il est mis en contact avec Paul Verlaine et séjourne chez différents poètes tels que
Verlaine, Cros, Gill, Cabaner et de Banville. Cette même année, Rimbaud, tout juste agé de dix-sept
ans , atteint sa maturité poétique avec Le Bateau ivre et les Premières communions . Un an plus
tard, suite à ses nombreuses provocations, il doit quitter Paris, Verlaine le rejoint à Charleville et ils
vivent une liaison amoureuse mouvementée à l'étranger. Une mésentente déclenche une tragédie où
Verlaine tire deux balles sur son amant et est condamné à deux ans de prison. C'est la fin de leur
liaison, qui marque la fin du parcours littéraire de Rimbaud par un recueil de poèmes en prose, Une
saison en enfer.
Arthur Rimbaud, âgé
de 11 ans, premier
communiant
Paul Verlaine et Arthur Rimbaud
Rimbaud alité suite au "drame
de Bruxelles", Jef Rosman
2. A partir de 1872, il publie à Londres avec l'aide de Germain Nouveau les
Illuminations, un recueil d'environ cinquante-sept poèmes en prose. Ensuite,
voulant apprendre différentes langues, il entreprend des voyages en Allemagne,
Suisse et Italie. Tombé gravement malade en Italie et sans ressources, il est
rapatrié sur Marseille. Redoutant sa mère, il hésite à rentrer à Charleville mais y
retourne en 1875, où il suit des cours de solfège et de piano.
Le désir du voyage le reprend. Après un passage par l'Autriche, il se retrouve à Rotterdam où il
s'engage dans les troupes coloniales néerlandaises. Arrivé aux Indes néerlandaises, ne voulant pas
admettre la discipline militaire, il déserte. Sur un navire écossais, il réussit à rentrer en Irlande. Il
retourne à sa ville natale. En 1877, il repart, mais les étapes de son périple à travers l'Europe ne sont
pas prouvées. Différentes sources sont contradictoires. A la fin de l'année, il est de retour à
Charleville.
En 1878, il débarque à Alexandrie, et trouve un emploi dans une entreprise anglaise à Chypre.
L'année suivante, le paludisme le contraint à rejoindre les Ardennes. Sa santé rétablie, il retourne à
Chypre en 1880. Il réussit à décrocher un nouveau travail, mais se brouille avec employeur. Il se
rend à Alexandrie et décide de ne plus retourner en France.
A partir de 1880, en Afrique, il enchaîne différents emplois (commerce du café, troc de peaux, or,
ivoires, parfums, encens, musc...) à Aden et puis dans la région du Harar en Ethiopie. Il se plaint
dans sa correspondance familiale de nombreuses fièvres.
En 1885, il décide de s'engager dans le trafic d'armes au Choa pour faire fortune. Il organise des
caravanes de transports d'armes pour le compte du dirigeant du
royaume abyssin, Ménélik II. En 1887, il est de plus en plus malade et
souffrant de rhumatisme, retourne en Egypte où il est confronté à des
difficultés administratives qui nécessitent l'intervention de Gaspary. Il
profite de son séjour de repos pour publier les notes de son expédition
de Choa. Pendant ce temps,en France, les milieux littéraires parisiens
se questionnent sur sa disparition et le considèrent mort. Paul Verlaine
lui dédit Laeti et erralrindi, puis l'année suivante en 1888, une étude
biographique. Cette même année, Rimbaud se réinstalle au Harar où il
continue de trafiquer. Des visiteurs français le décrivent comme « un
être intelligent, sarcastique, peu causant, ne livrant rien sur sa vie
antérieure, vivant très simplement, s’occupant de ses affaires avec
précision, honnêteté et fermeté ». Les rumeurs qui le font passer pour
un marchand d'esclaves sont infondées.
Les Illuminations
A Aden
Au Harar
3. En 1891, il tombe gravement malade et rejoint avec une caravane Zeilah, puis débarque à Aden.
Ses douleurs s'accentuent, aussi bien qu'on lui conseille de rejoindre le France.
Le 20 mai 1891, il arrive à Marseille où il est hospitalisé. Amputé de la jambe, il requiert la
présence d'un membre de sa famille qui se relaye à son chevet dans les semaines suivantes.
Rimbaud dédèce le 10 novembre 1891. Son corps est ramené à Charleville.
Tombe de Arthur Rimbaud Dessin de Rimbaud mourant
par sa soeur Isabelle