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Examen clinique d’un malade atteint d’une affection articulaire
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Interrogatoire et examen physique d'un malade en rhumatologie
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Dr NDONGO
Les affections ostéoarticulaires sont fréquentes. Elles peuvent compromettre le pronostic
fonctionnel, et avoir un retentissent socioprofessionnel énorme. Leur individualisation
précoce permet d’éviter une telle évolution. L’interrogatoire et l’examen physique constitue
les étapes essentielles de cette individualisation.
I - Interrogatoire
Il faut faire préciser initialement au malade :
- La profession exercée, en détaillant l’activité physique qu’elle nécessite ;
- Les sports pratiqués ;
- Les traumatismes éventuellement subis ;
- L’origine ethnique et les antécédents rhumatologiques personnels et familiaux : les
facteurs génétiques sont importants en rhumatologie ;
- Les traitements suivis et les médicaments utilisés ;
- Les antécédents digestifs personnels à type de maladie ulcéreuse gastroduodénale ainsi
que l’état cardiovasculaire. Les principaux effets secondaires des anti-inflammatoires,
très souvent utilisés en rhumatologie, intéressent principalement ces deux sphères.
1) Signes fonctionnels : ce sont la douleur et l’impotence fonctionnelle
Il faudra caractériser la douleur :
- le mode de début
- le siège et les irradiations, notamment pour les douleurs radiculaires
- L’intensité : il faut se fonder sur l’échelle visuelle analogique et la quantité
d’antalgiques utilisés pendant le nycthémère ;
- Les circonstances déclenchantes ;
- L’horaire dans la journée : c’est un point très important car il permet d’opposer les
douleurs mécaniques des douleurs inflammatoires.
• Une douleur mécanique :
o Apparaît le matin lorsque le sujet se lève ;
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o S’atténue en quelques minutes de mobilisation : dérouillage matinal rapide ;
o Est maximale le soir à la fatigue ;
o Est totalement calmée par le repos : le sujet ne souffre pas la nuit.
• Une douleur inflammatoire
o Existe le matin lorsque le sujet se lève ;
o Persiste pendant longtemps, parfois plusieurs heures, et cède mal à la
mobilisation : c’est un dérouillage matinal prolongé ;
o Ne disparaît pas totalement dans la journée ;
o S’accentue le soir à la fatigue ;
o N’est pas calmée par le repos : le patient souffre la nuit, surtout au cours de la
deuxième partie.
Il faut aussi faire préciser le rythme de la douleur dans l’année : douleur permanente, ne
comportant aucune régression, d’intensité croissante, ou douleur évoluant par poussées.
2) La gêne fonctionnelle
La gêne fonctionnelle se traduit par une limitation des mouvements actifs et passifs, voire par
une fixation de la jointure dans sa position de relâchement. Elle est fonction de deux facteurs :
la douleur et la l’ankylose. Il importe d’apprécier la gravité de cette gêne fonctionnelle et son
retentissement sur les activités professionnelles, et la vie de tous les jours.
II - Examen physique
Il s’effectue sur un malade déshabillé. Dans un premier temps, il faut évaluer la stature
générale du sujet, son poids, sa musculature, l’axe des membres inférieurs. Cet examen doit
être comparatif avec l’articulation symétrique présumée saine.
• L’inspection
Elle apprécie :
- La coloration des téguments ;
- La morphologie globale de la jointure : normale, déformée par des reliefs anormaux,
siège de subluxation, de luxation, d’attitude vicieuse, ou noyée dans un œdème diffus,
en fuseau qui fait disparaître les repères anatomiques.
• La palpation
Elle recherche :
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- Une modification de la chaleur locale,
- La distension de l’articulation par un épanchement intra-articulaire avec une
impression de fluctuation ;
- Des points douloureux en regard des repères anatomiques.
• La mobilisation
C’est un temps capital. Elle doit se faire avec douceur, car elle est souvent douloureuse. Dans
la mesure du possible elle doit comporter des mensurations : angle de mobilité, apprécié avec
un goniomètre. Elle est réalisée en mobilisant les deux segments de membre, l’un par rapport
à l’autre, dans toutes les directions physiologiques. On notera :
- L’existence de douleur à la mobilisation,
- La limitation par la douleur ou par l’ankylose.
L’étude de la mobilité passive peut être complétée par l’étude de la mobilité active (ou
spontanée) et par celle de la mobilité contrariée. Cette mobilité contrariée permet d’apprécier
la force des masses musculaires.
• L’examen extra-articulaire
L’examen local établit l’état des muscles, des artères et des veines.
L’examen régional concerne les articulations sus et sous-jacentes, les ganglions drainant
l’articulation.
L’examen général :
- Toutes les articulations : l’atteinte peut être mono (une seule articulation), oligo (2
ou 3 articulations) ou polyarticulaire (à partir de 4 articulations) ;
- Tous les viscères : la maladie articulaire est souvent l’expression locale d’une
maladie générale.