1. Le Bouddhisme est une philosophie plutôt qu’une religion.
Cette question peut sembler quelque peu technique puisqu’on peut aussi parler
du Bouddhisme comme d’une religion si on prend le mot dans le sens latin
dereligare : relier. Le Bouddhisme, en effet, rassemble des millions d’individus
autour de l’idée d’une recherche spirituelle. Mais le fait qu’il s’agisse avant tout
d’une philosophie demeure fondamental.
L’enseignement de cette philosophie constitue une doctrine mais ne comporte
pas de dogme. En se répandant dans le monde, le Bouddhisme s’est greffé ici et
là à d’anciennes religions.
(Par exemple, au Tibet, le Bouddhisme s’est greffé à la religion " bon " -
tradition chamanique millénaire.)
Au départ, il n’y a donc pas de rituels dans le Bouddhisme. Les rituels viennent
soit du fond hindouiste ou des anciennes religions sur lesquelles le Bouddhisme
s’est greffé. Il est très important en se familiarisant avec le Bouddhisme de faire
une distinction entre ce qui ressortit à la doctrine philosophique proprement dite
et, par ailleurs, aux divers fonds culturels auxquels s’est rattaché cette
philosophie.
(Par exemple, lors d’un décès il n’est pas nécessaire de lancer de l’orge sur le
corps du défunt comme cela se pratique au Tibet.)
Bouddha
Bouddha était un homme. Il n’a jamais eu de prétention à la divinité. Son
enseignement ne comporte aucune Révélation mais repose essentiellement sur sa
propre expérience.
L’enseignement
Il s’agit, par ailleurs, d’une " religion " sans Dieu, dont l’objet est la délivrance
de la douleur. (On dit parfois : souffrance, tourment, angoisse...) Bouddha, Lui,
est parvenu à la libération . De quoi ? De la douleur.
C’est dans cet esprit dans qu’on enseigne cette doctrine. Personne n’est obligé
de croire. Mais ceux qui cherchent la libération sont invités à se familiariser
avec cet enseignement et à le mettre en pratique.
La doctrine proprement dite repose sur l’énoncé des Quatre Nobles Vérités :
Tout est douleur
l’origine de la douleur est le désir / la soif ( mot utilisé par le Bouddha ) /
les attentes
la suppression du désir, supprime la douleur
il existe un chemin qui mène à la suppression de la douleur
" Duhkha" ,qui veut dire douleur, est un des mots qui revient le plus souvent
dans cet enseignement.
2. Ce qui ne signifie pas que l’on ne peut pas éprouver du plaisir et même de la joie
dans la vie ! Mais comme rien n’est permanent... Or, tout est douleur parce que
tout procède de l’impermanence. Tout ce qui est né doit mourir, tout ce qui a un
commencement doit finir. Tout est toujours en transformation, en train de
devenir.
Le Bouddhisme a souvent été accusé de pessimisme. Mais comprendre que tout
est éphémère produit une conscience apaisée.
Cet enseignement se traduit dans les faits par un détachement.
Le Dalaï-Lama : " Nous autres, Tibétains, sommes comme des touristes en visite
sur le globe. [...] Et l’important quand on est touriste c’est d’être quelqu’un de
bien, ou tout au moins de ne pas être un fauteur de troubles. "Ainsi parle le
Dalaï-Lama
Bouddha préconise la Voie du Milieu. Ni trop ni trop peu. (C’est la voie la plus
difficile mais la plus efficace.)
Les Quatre Nobles Vérités supposent une recherche au plan psychologique et
une analyse systématique du psychisme humain.
Tout ce qui est participe d’une même conscience. D’où le respect de toutes les
forme de vie. Ce qui fait des Bouddhistes des écologistes naturels. La disparition
d’espèces vivantes à notre époque leur apparaît comme une faute considérable
de notre temps. En particulier, le respect de la vie animale. Les Bouddhistes sont
souvent végétariens.
Pour ce qui est du rapport avec les êtres humains, le respect de toute forme de
vie se traduit par la compassion. Qui se traduit par la non-violence.
La compassion fait l’objet d’un travail considérable sur soi-même.
La notion de libération suppose aussi de se libérer de la chaîne des renaissances.
A ce sujet, il est important de rappeler qu’il n’est fait aucune obligation de croire
en la réincarnation.
• Le Bouddhisme et la science
Le Bouddhisme propose une doctrine ouverte : la vision peut évoluer en
fonction de nouveaux concepts scientifiques. Mais il se trouve que les concepts
fondamentaux de cette philosophie s’accommodent très bien de la physique
moderne tel que ceux de l’impermanence et de l’interdépendance de toutes
choses.
Mais il faut aussi savoir que : " Les enseignements du Bouddha, rappelle le
dalaï-lama, selon qu’ils s’adressaient à des profanes ou à des initiés, sont
parfois littéralement contradictoire. "
L’essentiel est de bien comprendre la loi de cause et d’effet. " Notre destin est
entre nos mains, il n’est ni dans celles de Dieu ni dans celles du Bouddha. "