4. Les sept leçons de la culture de l’information
Elle s’inscrit dans la
durée (pas d’effet
de mode)
Elle repose sur des
spécificités
Une voie plus
citoyenne que
l’information
literacy
Envisage une
formation mieux
conçue
Repense les aspects
de formation dans
l’information
Elle nécessite et
constitue une
culture technique
Elle consiste en
une culture de soi
en tant que prise
de soin ( de soi et
des autres)
5. 1. La culture de l’information s’inscrit dans
la durée
La culture de
l’information ne
peut (et ne doit) être
considérée comme
une mode
lignée plus longue
qui repose sur
divers héritages.
Une tentative
généalogique
permet de retrouver
des liens à l’époque
des Lumières.
6. La culture des pionniers en héritage
Sylvie Fayet-Scribe montre le
développement d’une culture de
l’information issue des pionniers dans
les années 30
Début d’une « normalisation » de la
culture de l’information.
7. une archéologie des savoirs
« en incitant au tri, au choix, à
créer du sens afin que toutes
les choses dites ne
s’amassent pas indéfiniment
dans une multitude
amorphe. » (Foucault, 1969
p.170)
8. 2. La CI repose sur des spécificités
Utile à la culture
générale mais…
des particularités et
des spécificités qui
méritent d’être
révélées et enseignées.
9. un héritage documentaire.
Il ne s’agit pas pour
autant d’un moyen de
qualifier autrement
la documentation.
Une culture qui aille
au-delà des
professionnels
10. le partage de valeurs communes.
Non pas un héritage qui pèserait tel
un fardeau ou qu’il faudrait se
partager.
Il s’agit plutôt d’une lignée à
laquelle il s’agit de prendre part.
11. Pas le domaine réservé des professeurs-
documentalistes
Mais nécessité de distinguer les acteurs les
mieux placés pour dispenser la formation
en leur offrant les meilleurs moyens pour y
parvenir.
+ Didactique de l’information
12. Le paradoxe de l’importance
faire de la culture de
l’information un élément clef de
la culture générale démontre
certes son importance mais
tend surtout à accroître le
risque qu’il n’y ait pas de réelle
formation.
13. 3. Culture de l’information (et/ou/sauf?)
information literacy
Expression et concept de « culture de
l’information » ou « culture informationnelle »
Le problème de la traduction
Les rapports avec l’information literacy.
14. Retour sur l’information literacy
Un paradigme états-
unien selon la
chercheuse italienne
Carla Basili.
Des présupposés à
réexaminer.
La culture de
l’information comme
une voie nouvelle et
plus européenne.
15. Rappel : définition de la
littératie
Olivier Le Deuff
oledeuff@gmail.com
Premier sens :
capacité à lire et
écrire (a simple
ability to read and
write)
Deuxième sens :
Possession de
compétence et
d’habileté.
(Having some
skill and
competence)
Troisième sens :
Elément
d’apprentissage
(Element of
learning)
16. L’influence des Etats-Unis
Pays d’Origine de « l’information literacy »
Les 3 principales conceptions en sont issues :
L’économique
La bibliothéconomique
La citoyenne
17. La conception économique
orientée « compétences en
entreprise »
Le terme information literacy a été employé
pour la première fois par Paul Zurkowski,
président de l’Information Industry Association
(IIA) en 1974 pour désigner les capacités des
employés à utiliser de l’information à bon
escient en se servant des bonnes sources et
des bons moyens techniques pour y parvenir.
Cette vision initiale s’adresse plutôt aux
secteurs privés même si elle n’exclut pas au
contraire la dimension de
formation (Zurkowski, 1974, p. 6) :
18. La conception orientée
bibliothèques
C’est de loin la plus connue.
Elle est notamment issue du texte de l’ALA [1]de 1989 dont la
définition est sans cesse reprise et traduite.
Elle constitue simplement le prolongement de l’instruction
bibliographique et son élargissement à l’information disponible sur
les réseaux. Sa reconnaissance ne cesse de croître au sein de la
profession et l’IFLA (International Federation of Library Associations
and Institutions) a même mis en place une section spéciale
Information literacy. C’est évidemment le secteur le plus prolixe en
modèles procéduraux et en formations. La tendance actuelle est
également à la mise en place de tutoriaux en ligne.
Malgré tout, il existe des résistances et des critiques au sein de la
profession qui voit le terme d’information literacy comme un moyen
de communication et de valorisation plutôt que comme un concept
clairement défini.
[1] American Library Association Presidential Committee on
Information Literacy. Final Report. Chicago. American Library
Association, 1989.
19. La conception citoyenne
Cette conception peut être située en 1976 également à partir
des propos du bibliothécaire Major R. Owens qui a poursuivi
par la suite une carrière politique en devenant membre du
congres [1]:”
« Information literacy is needed to guarantee the survival of
democratic institutions. All men are created equal, but voters
with information resources are in a position to make more
intelligent decisions than citizens who are information
illiterates.The application of information resources to the
process of decision-making to fulfill civic responsibilities is a
vital necessity. »
La conception prend en compte la nécessité pour le citoyen
de disposer de ressources pertinentes pour qu’il parvienne à
se constituer un avis. L’éthique de l’information fait
désormais partie de cette conception citoyenne.
[1] Major Owens. State Government and Libraries Library
Journal 101 (I January 1976): 27.
20. La domination des bibliothèques dans le
domaine de l’IL
Beaucoup d’écrits provenant de bibliothécaires.
Revues professionnelles des bibliothécaires. (LIS°:
Library and information science=)
Domination des bibliothèques universitaires dans
cette réflexion et action de formation.
Public ciblé : les étudiants. (notamment les
freshmen : premières années)
21.
22. Des interrogations
Interrogation permanente sur la légitimité de
l’information literacy.
Retour sur investissement comme base
d’évaluation.
Un sentiment que le domaine a du mal à sortir des
visions procédurales. (Information search
progress, big 6, référentiels de compétences, etc.)
23. La culture de l’information comme
nouvelle piste ?
Voie française ou tout au moins européenne.
Travaux des chercheurs et professionnels
français.
Travaux de Carla Basili dans cette perspective
:ENIL ( Europe Network for information literacy)
24. Une progression dans l’ambition Brigitte
Juanals (2003)
La maîtrise de l’accès à l’information qui suppose une formation à
l’information documentaire numérisée (mais on peut élargir cet ensemble au
non numérique ) sur les plans techniques et méthodologique, accès
technique,évaluation, tri,utilisation efficace et critique de l’information,
la culture de l’accès à l’information,qui,au delà des compétences techniques
et documentaires, suppose une utilisation autonome critique et créative de
l’information, allant jusqu’à la production de savoirs,
la culture de l’information (ou culture informationnelle),ce troisième degré
de compétence paraissant supposer un niveau de culture générale (prise
dans le sens d’instruction,de savoir ), une connaissance des médias, une
prise en compte des dimensions éthiques et une intégration sociale
dépassant largement une compétence documentaire et informatique.
25. Vers une voie plus citoyenne et plus durable
une démarche
constructive à long
terme
Une transmission de
savoirs et de savoir-
faire qui ne recherche
pas une rentabilité
immédiate.
26. La culture de l’information nécessite du
temps
et se construit sur la durée.
elle implique un travail d’ampleur qui repose
sur une progression et un réinvestissement
régulier.
Quelques heures marginales dans la scolarité
dédiées à la formation à l’information ne
suffiront pas à l’acquisition d’une culture de
l’information pour tous.
27. 4. Une formation mieux conçue.
Sortir de
l’impression de
bricolage
Remplacer les kits
et les référentiels
par l’acquisition
d’une culture.
28. La didactique de l’information
Rationaliser les contenus à enseigner autour notamment d’un
curriculum pour sortir de l’impression de bricolage
Apporter des solutions pratiques et concrètes aux acteurs du
terrain.. La démarche didactique s’appuie sur un triangle qui
mêle savoirs, acquisition par les élèves et démarche et
stratégie pédagogique.
Démontrer une autonomie des savoirs info-documentaires dans
une démarche progressive nécessitant une évaluation. Cela ne
signifie pas que ces savoirs ne puissent pas être utilisés dans
une démarche interdisciplinaire. Les deux ne sont donc pas en
opposition.
30. La démarche se doit d’être plus
ambitieuse
afin de développer des logiques de projet qui permettent
aussi bien l’expérience personnelle que collective.
Le numérique constitue à cet égard un atout.
Il devient de plus en plus aisé de gérer et de conserver les
traces des analyses, des recherches d’informations, des
opérations de sélections, des annotations effectuées ainsi
que les productions finales réalisées.
31. Le paradoxe des environnements mouvants
Un travail
définitoire
nécessaire mais
difficile à réaliser
Instabilité des
notions du fait
d’un
environnement
numérique
fluctuant. Ex :
notion de
document ou
d’auteur
Une instabilité
qui accroît
toutefois la
nécessité d’une
transmission et
d’une formation.
32. La volonté conceptuelle
Sortir de la
logique
procédurale et
de la seule
vision du
référentiel de
compétences.
Privilégier une
approche qui
ose la théorie et
les notions.
Construire une
didactique qui
permette la
transmission de
notions.
Une didactique
en action
33.
34. 5. Repenser la formation dans le concept
d’information
L’information demeure reliée au concept de
formation, au sens de prise de forme.
Sans pour autant prétendre que l’information
façonne directement les esprits voire les corps, il
convient de remarquer qu’elle participe de la
formation voire de la déformation.
35. Institution vs Médias
Rôle des médias et de la
publicité dans la formation
des esprits
Par conséquent, l’information
dispensée participe beaucoup
plus d’une déformation.
Cette dernière déforme autant
les corps que les esprits
36. Milieux associés
Des milieux où l’information permet la
formation individuelle et collective.,
Mêler techniques et humains à des fins
d’individuation à la personnelle et collective.
Ces milieux ne doivent pas être des milieux
fermés ou reposant sur des normes et formes
trop strictes.
37. 6. La CI est une culture technique.
la lignée des
outils constitutifs
de la pensée
L’héritage des
précurseurs de la
documentation.
38. Culture de l’information et culture
technique
La culture technique repose sur une relation entre les
outils et l’individu qui ne peut être seulement une relation
d’usage.
Elle implique donc une meilleure compréhension des
objets techniques. Simondon entrevoit notre relation à la
technique au sein de deux états opposés. Nous sommes
donc selon lui, soit dans un état de minorité, soit dans un
état de majorité face à l’objet technique :
« L’objet technique peut être rattaché à l’homme de deux
manières opposées : selon un statut de majorité ou selon un
statut de minorité.» (Simondon, 1989, p.85)
40. L’état de minorité.
Dans l’état minoritaire, la technique n’est
justement pas pensée, elle est oubliée voire
évacuée tant elle est devenue constitutive de notre
environnement :
« Le statut de minorité est celui selon lequel l’objet
technique est avant tout un objet d’usage, nécessaire
à la vie quotidienne, faisant partie de l’entourage au
milieu duquel l’individu humain grandit et se
forme.(…) Le savoir technique est implicite, non
réfléchi, coutumier. »(Simondon, 1989, p.85)
41. Minorité suite
Il n’y a donc pas de réflexion sur les usages ni prise de
distance par rapport à l’objet. Seule la logique
purement utilitaire prédomine et il n’y a pas de
rationalisation des savoirs.
« Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son
entendement (pouvoir de penser) sans la direction
d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable
(faute) puisque la cause en réside non dans un défaut
de l’entendement mais dans un manque de décision et
de courage de s’en servir sans la direction d’autrui.
Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de te servir
de ton propre entendement. » (Kant, 1784)
43. Une rationalisation
« L’encyclopédie réalise une universalité de
l’initiation, et par là produit une sorte
d’éclatement du sens même de l’initiation, le
secret de l’universel objectivé garde de la
notion de secret le sens positif (perfection de
la connaissance, familiarité avec le sacré),
mais annihile le caractère négatif (obscurité,
moyens d’exclusion par le mystère,
connaissance réservée à un petit nombre
d’hommes) La technique devient mystère
exotérique. » (Simondon, 1989, p.95)
44. L’exemple de l’encyclopédie
n’est pas l’ouvrage ou le pamphlet le plus
révolutionnaire
mais s’inscrit dans une démarche
« adulte », c'est-à-dire basée sur une
connaissance rationnelle, théorique,
scientifique et universelle (Simondon, p.92).
citoyen éclairé
45. Cet esprit éclairé
Idéal des Lumières
Symbole de « la sortie de l’homme
de sa minorité dont il est lui-même
responsable », Kant
c’est-à-dire, la capacité à penser
par soi-même
46. Une Maîtrise de techniques essentielles
Lecture +
écriture
afin de
devenir
« savants :
au sens de
celui qui
peut accéder
au savoir.
47. Une prise de distance
une capacité à s’extraire des dogmes, des idées préconçues et
véhiculées par d’autres :
La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si
grand nombre d’hommes, après que la nature les a affranchi
depuis longtemps d’une (de toute) direction étrangère, reste
cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu’il soit facile
à d’autres de se poser en tuteur des premiers. Il est si aisé d’être
mineur ! Si j’ai un livre qui me tient lieu d’entendement, un
directeur qui me tient lieu de conscience, un médecin qui décide
pour moi de mon régime, etc., je n’ai vraiment pas besoin de me
donner de peine moi-même. (Kant, 1784)
48. Produire un effort (une sortie) face à la
« facilité ».
En cela, la sortie de la minorité nécessite des étapes, des
phases afin de pouvoir exercer sa raison :
« J’entends par usage public de notre propre raison celui que
l’on en fait comme savant devant l’ensemble du public qui lit. »
(Kant, 1784)
49. Stiegler nous « éclaire » sur ce point :
« L’écrivain et le public de lecteurs dont parle Kant sont
majeurs en cela que lisant, se lisant, et étant susceptibles
d’écrire à tout moment ce qu’ils ont lu, soit pour en poursuivre
l’écriture, dans le cas de l’écrivain (...) soit pour écrire un autre
livre, ou un article, ou un rapport, ou une note de synthèse, ou
un commentaire de texte, dans le cas du lecteur (…), ils
accèdent les uns, les autres à la forme critique de l’attention. »
(Stiegler, 2008, p.48)
50. Techniques détournées
« La plupart du temps, ces techniques visent à contrôler
l’attention non pas pour susciter en elle le courage et la volonté
de savoir, mais tout au contraire pour la maintenir dans son
état de minorité adulte.. » (Stiegler, 2008, p.72)
51. 7. La culture de l’information repose sur le
contrôle de soi et la prise de soin (de
l’autre)
présente une dimension de veille
une capacité de contrôle qui n’est pas celle de savoir
qui de la machine ou de l’homme domine l’autre.
le contrôle de soi qui s’opère par la skholé, cette
capacité à s’arrêter, à prendre le temps de l’analyse
et de la réflexion.
52. Et si la question était celle
De l’attention
Des capacités de
concentration moindres sur
des temps plus restreints
Travaux de Katherine
Hayles : Deep attention
versus Hyper attention
53. La captation de l’attention
Cf. travaux Bernard Stiegler
Par les médias et la publicité
Les industries de programmes se sont substitués aux
institutions de programmes
Phrase de Le Lay : « le temps de cerveau disponible pour coca
cola »
Les publicitaires ciblent les jeunes car ils sont prescripteurs
54. Du temps de cerveau disponible
en moins…
Pour
l’Education
Nationale
L’enseignant
doit capter
sans cesse
l’attention
Difficulté à
mettre en
place des
séances qui
reposent sur
un effort
Difficulté à
imposer des
temps de
réflexion
55. La démobilisation
manque d’enthousiasme pour l’apprentissage :
Une nouvelle génération de collégiens semble
particulièrement marquée par une démobilisation
envers les apprentissages scolaires. Ne serait-elle
pas l’expression profonde d’un clivage entre ce que
les élèves perçoivent de la culture scolaire et leur
participation à l’émergence de nouveaux modèles
socio-culturels, visibles notamment à travers leurs
pratiques numériques ? (dany hamon)
Ils se mobilisent donc ailleurs
56. Former à l’attention
Comme exercice de la skholé
Cependant qu’entendons-nous par attention ?
Elle peut être définie comme la capacité à se
concentrer sur un objet telle que la définit
Henri Go :
Tout le problème de l’attention consiste donc
dans la polarisation de l’activité intellectuelle de
l’élève sur un objet,tout en l’incitant à produire
des relations dans un milieu.
57. Définition attention
Cette attention
nécessite un
apprentissage.
Elle constitue la
condition de
l’autonomie.
Un exercice de
discipline sur le
corps et pas
seulement
instrument de
domination sur les
corps comme le
décrit Foucault
58. L’attention
la capacité à se concentrer durablement sur un
objet. Une attention qui s’exerce aussi vis-à-vis
des autres en tant que veille.
Ce temps d’arrêt pendant lequel peut s’exercer
l’esprit critique est fréquemment court-circuité
59. La skholé
La véritable « Ecole »
Une liberté de pensée permise par l’acquisition
de méthodes transmise par « le maître »
Formation à l’attention et aux techniques de soin
60. L’interruption ambiante
Un réseau d’amis au sein duquel il faut rester
connecté en permanence
Pour ne pas décrocher et être « out » ou « Rémi »
Le zapping perpétuel
Les activités multitâches…souvent baclées
61. veiller plutôt que de surveiller
Dans le meilleur des Ka
Prendre soin de (Stiegler) :
« Prendre soin,ici,signifie aussi
faire attention,et d’abord porter
et prendre attention à soi-même,
et par la même occasion,aux
siens,et aux amis des siens,et
donc de proche en proche,à tous :
aux autres quels qu’ils soient,et
au monde que l’on partage avec
eux en sorte que la formation
d’une telle attention constitue une
conscience d’universalité fondée
sur (et profanée par) une
conscience de singularité.»
62. 8. Littératies
Constat des négligences. (non-lecture)
Evolutions de l’environnement informationnel et numérique.
(web 2.0, etc.)
Nécessaire meilleure intégration de la formation à
l’information au sein des cursus.
Nouvelles générations : fracture numérique certes…mais
problèmes intellectuels plus que matériels.
De nouvelles compétences, habiletés ?
63. Trois problèmes principaux
Olivier Le Deuff
oledeuff@gmail.com
Les infopollutions (Sutter, 1998) : les littératies se doivent de faire face à
un environnement informationnel qui connaît de nombreuses pollutions
diverses et variées (désinformation, surabondance, redondance, spams,
etc.) Le phénomène semble s’accroître avec l’essor du web 2.0.
Les négligences : les mésusages sont autant de comportements qui
aboutissement à l’incompréhension, à la désinformation et renforcent
les possibilités de manipulation de l’information.
La complexité du document numérique et les bouleversements dans les
médiations traditionnelles et la nécessité d’une redocumentarisation.
(Pedauque, 2007)
64. Pistes et proximités avec la translittératie
Nouvelles littératies et littératies liées au web 2.0
Elargissement des territoires de la littératie
Def : La transliteracy se définit comme « l’habileté à lire, écrire
et interagir par le biais d’une variété de plateformes, d’outils et
de moyens de communication, de l’iconographie à l’oralité en
passant par l’écriture manuscrite, l’édition, la télé, la radio et le
cinéma,jusqu’aux réseaux sociaux »
La traduction en français a été trouvée sur le blog de François GUITE. In
Guitef. Disp. Sur : <http://www.opossum.ca/guitef/archives/003901.html>
Citation originale : « Transliteracy is the ability to read, write and interact
across a range of platforms, tools and media from signing and orality through
handwriting, print,TV,radio and film, to digital social networks.”
65. Une culture des hypomnemata
C’est pleinement le rôle de transmission de la culture de
l’information, rôle à la fois intergénérationnel et éminemment
culturel :
« La culture n’est rien d’autre que la capacité d’hériter
collectivement de l’expérience de nos ancêtres et cela a été
compris depuis longtemps. Ce qui a été moins compris, c’est que
la technique (…) est la condition d’une telle transmission. »
(Stiegler, 1998, p.193)
66. La culture de l’information est une
culture collective.
Une culture informationnelle
personnelle doit pouvoir être réinvestie
collectivement
Intérêt général
Intelligence
collective
67. La culture de l’information en tant que
conception citoyenne
La culture de l’information est avant tout une formation
non seulement au sens éducatif mais également dans le
sens de transformation et de processus.
Elle n’opère donc pas en parallèle d’une prétendue
société de l’information.
Elle n’est pas dans une logique d’adaptation mais plutôt
de création.
68. Conclusion
La culture de l’information en tant que conception
citoyenne permet davantage de penser justement la
formation des individus dans une relation qui repose sur
une culture technique.
Les outils du numérique nécessitent des savoirs et des
savoir-faire qui dépassent le simple usage que des
dispositifs comme le B2I tente parfois de mesurer.
En effet, il s’agit d’éviter la confusion entre compétences
informationnelles et capacités intellectuelles, ce qui
risquerait d’accélérer ce que Bernard Stiegler nomme « la
liquidation de la faculté cognitive,qui est remplacée par
l’habileté informationnelle » ( Stiegler, 2008, p.48)
69. Capacité de distance
"Par moments, l'Homme a besoin de prendre le
temps et de s'arrêter pour réfléchir... et cela, seul
l'Homme est capable de le faire..."
(Masamune Shirow faisant parler Daisuke
Aramaki dans le manga Ghost in the shell)