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UNIVERSITE
Faculté Des
Rapport de projet de module
« L’Agriculture biologique
développement durable
Master en Sciences et Techniques
Réalisé Par :
HAJ THAMI Sohaib
HMIDANI Oussama
SERROUKHE Ilyas
Royaume du Maroc
NIVERSITE ABDELMALEK ESSAADI
aculté Des Sciences & Techniques
Tanger
apport de projet de module : Procédés de
séparation
Sous le thème :
L’Agriculture biologique
au cœur du
développement durable »
en Sciences et Techniques : Sciences de l’Environnement
Année universitaire :
2015-2016
: Encadré par :
Prof .BRIGUI Jamal
: Procédés de
L’Agriculture biologique
Sciences de l’Environnement.
.BRIGUI Jamal
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
4
Sommaire
A. Principes de l’Agriculture Biologique .................................................................................. 6
I. Modes de production :................................................................................................................. 6
II. Origines :................................................................................................................................. 7
III. La marque AB :....................................................................................................................... 8
IV. Le logo Bio Communautaire :................................................................................................. 9
V. L’obtention de la certification Agriculture Biologique :............................................................. 9
VI. Un exemple : ECOCERT, organisme de contrôle et de certification :..................................... 9
VII. Exemples d’étiquetage des produits bios : ............................................................................ 10
VIII. Gros plan sur un critère décisif mais peu connu : la rotation des cultures : ...................... 11
B. Les enjeux de l’Agriculture Biologique : la conservation de l’Environnement :................. 12
I. Le sol, une ressource non renouvelable mais un milieu indispensable pour l’agriculture : ...... 12
1. L’agriculture irraisonnée :..................................................................................................... 12
2. L’Agriculture Biologique : des impacts positifs sur la structure et la fertilité du sol :......... 14
II. L’eau, facteur indispensable et menacé :............................................................................... 16
III. Agriculture et réchauffement climatique : émission de CO2 : .............................................. 16
IV. Les entreprises « Bio » : autres acteurs du Développement Durable :.................................. 17
V. Le risque de pollution par les OGM :........................................................................................ 18
C. La situation actuelle : des disparité selon les pays :............................................................ 18
I. Le bio dans le monde : .............................................................................................................. 18
1. La répartition :....................................................................................................................... 18
2. L’historique mondial :........................................................................................................... 19
D. L’agriculture biologique au Maroc :.................................................................................. 20
I. Aperçu général sur l’agriculture biologique au Maroc :............................................................ 21
II. Superficies réservées aux principales productions biologiques : .......................................... 22
III. Régions de production :......................................................................................................... 22
IV. Situation des exportations : ................................................................................................... 23
V. Organismes de certification :..................................................................................................... 24
VI. Contrat programme pour la mise à niveau de l’agriculture biologique :............................... 24
VII. Législation :........................................................................................................................... 25
E. Conclusion : L’avenir du Bio :........................................................................................... 26
Bibliographie............................................................................................................................ 26
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
5
Liste des figures
Figure 1 : Liste de produits bios diffusée à l’occasion du Printemps Bio aux enfants. ........................... 7
Figure 2 : Le logo AB................................................................................................................................ 8
Figure 3 : Le logo bio communautaire..................................................................................................... 9
Figure 4 : Etapes d’obtention de la certification ECOCERT ................................................................... 10
Figure 5 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques................................................................... 10
Figure 7 : Comparaison AB/AC de l’efficacité en pourcentage dans la réduction de l’érosion du sol.. 14
Figure 8 : Le changement du taux de matière organique du sol avec des années de travail du sol.
(Source : IFEN 2006) .............................................................................................................................. 14
Figure 8 : Superficie des terres biologiques en Europe......................................................................... 19
Figure 10 : Régions de production......................................................................................................... 23
Figure 11 : Diagramme en bâtons des exports en tonnes par an (Source : Fellah-trade.com)............. 24
Liste des tableaux
Tableau 1 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques 12
Tableau 2 : Principaux types de production au Maroc 21
Tableau 3 : Exportations par secteur (En tonne) 24
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
6
A. Principes de l’Agriculture Biologique
I. Modes de production
Un produit bio, c’est à dire issu de l’agriculture biologique, doit pour obtenir cette
dénomination résulté d’un mode de production bien spécifique. De façon générale, l’ agri
culture biologique vi se à maintenir et à améliorer l’écosystème, à limiter la surexploitation, à
réduire la pollution des ressources naturelles et la consommation d’énergie non renouvelable.
Plus précisément, l’utilisation des engrais chimiques, des pesticides de synthèse et des
désherbants ou hormones issus de manipulations génétiques est strictement interdite.
L’agriculture biologique respecte l’écosystème en augmentant la fertilité des sols.
L’utilisation des fertilisants naturels (composts, poudre de roche, engrais biologiques...) est
préconisé. Cependant, l’agriculture biologique ne se limite pas à ça.
On distingue quatre grands principes inhérents à ce mode de production :
- La non utilisation de produits chimiques de synthèse pour la lutte contre les maladies,
pour l’amélioration du sol et pour la lutte contre les parasites.
- Le recyclage des matières organiques.
- La rotation des cultures.
- Le bien être des animaux grâce à une alimentation biologique et l’interdiction formelle
d’utiliser des hormones de croissance.
L’agriculture biologique ne s’applique qu’à des classes de produits spécifiques. Elle
s’applique aux produits végétaux non transformés, aux animaux d’élevage et produits
animaux non transformés (œuf, lait…), aux produits destinés à l’alimentation humaine
composés d’au moins un ingrédient d’origine végétale ou animale (pain, biscuits,
fromage,viande…).
Elle répond à des cahiers des charges très stricts qui fixent les règles de la production
de la matière première et contrôlent également la transformation, le stockage,
l’emballage du produit et le transport. Des emballages écologiques sont de plus en plus
utilisés. On peut noter en particulier l’innovation suivante : la fabrication de sac 100%
biodégradable utilisant la farine deblé comme matière première.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
7
Figure 1 : Liste de produits bios diffusée à l’occasion du Printemps Bio aux enfants.
II. Origines
L’agriculture biologique actuelle est issue de réflexions qui remontent au début du siècle.
Son principe est issu de plusieurs méthodes agricoles :
- L’agriculture biodynamique originaire d’Allemagne dans les années 30 grâce au
penseur autrichien R. Steiner. Elle fait naître la marque Demeter qui indique
l’origine de ces productions. Cette méthode est basée sur le compostage, l’utilisation
des forces telluriques et cosmiques.
- L’agriculture biologique d’origine Suisse développée par H. Müller, homme
politique et Hans Peter Rusch, médecin autrichien.
- L’agriculture organique venant d’Angleterre (Testament Agricole de Sir Howard
1940) dont naîtra la « soil association » en 1946.
L’agriculture biologique s’est développée en France dans les années 60 avec la marque
Lemaire–Boucher qui vend de l’engrais naturel (une algue). Les producteurs pouvaient
utiliser ces marques s’il s achetaient leurs produits. En 1964, est crée l’association Nature et
Progrès qui veut s’opposer au profil commercial de la marque Lemaire–Boucher.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
8
Dans les années 1970, le mouvement écologique apparaît et se développe notamment après
le choc pétrolier de 73. Le Fédération nationale des Agriculteurs Biologiques (FNA B) est
crée.
En 1980, le principe est officialisé la loi d’orientation agricole (LOA) de 1980. Entre 80 et
90, la demande en produits bios s’accroît : c’est l’essor du bio.
En 1991, le terme « agriculture biologique » est introduit à la Communauté Européenne:
- Pour les végétaux : en 1991 règlement CEE du Conseil n°2092/ 91 du 24 juin 1991
- Pour les animaux : en 1999 le règlement CE n°1804/ 99 (Règlement Européen pour les
productions animales biologiques appelé REPA B) en application en août 2000.
En 2005, un cahier des charges français (le CC REPA B F) et de deux guides lectures
concernant les végétaux et les animaux sont rédigés.
III. La marque AB
Figure 2 : Le logo AB
Le logo AB permet aux consommateurs de savoir sans ambiguïté s’il s’agit d’une production
biologique et atteste d’un respect des cahiers des charges. Il guide donc le consommateur. La
marque AB, propriété du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et de la
ruralité, est une marque collective.
- La marque AB atteste de l’ existence d’un contrôle répondant à des critères définis par la
norme européenne EN 45011 et effectué par un organisme agréé par les pouvoirs publics
répondant à des critères définis par cette même norme
- Elle garantit le respect du règlement européen de juin 1991 pour la production végétale et
pour les productions animales et du cahier des charges français d’août 2000 pour les
productions animales.
- Elle garantit également que l'aliment est composé d'au moins 95 % d'ingrédients issus du
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
9
mode de production biologique (le cas échéant, les ingrédients du pourcentage
complémentaire satisfont à des exigences spécifiques).
En cas de non-conformité en matière de traçabilité, du non respect de la charte graphique AB
(taille, couleur…) ou encore de l’utilisation frauduleuse de cette marque, il existe quatre
niveaux de sanctions prises par l’autorité ou l’organisme de contrôle :
- Demande d’actions correctives
- Avertissements
- Suspension de l’usage jusqu’à mi se en conformité
- Retrait du droit d’usage
IV. Le logo Bio Communautaire
Ce logo a une envergure européenne et date de mars 2000. Il montre que 95% des ingrédients
sont d’origine biologique et renseigne sur la provenance et l’organisme qui a contrôlé la
qualité du produit. A partir d’une inspection, cette marque peut-être apposée sur les produits
d’un agriculteur. On retrouve donc les mêmes obligations que pour le logo AB.
Figure 3 : Le logo bio communautaire
V. L’obtention de la certification Agriculture Biologique
Les exploitants doivent se notifier auprès du Ministère de l’Agriculture et autoriser des
procédures de contrôle. Ces contrôles sont organisés par des organismes certificateurs
(Ecocert, Qualité France, QN CP…) eux-mêmes agréées par la section agriculture
biologique de la Commission Nationale des Labels et des Certifications.
VI. Un exemple : ECOCERT, organisme de contrôle et de certification
Voici un exemple très connu dans le monde des produits biologiques. « ECOCERT » appose
son logo sur la plupart des produits biologiques qui sont distribués. ECOCERT fait partie de
la sphère très restreinte des organismes qui détiennent le pouvoir d’accorder la certification
AB d’une manière agréée par les pouvoirs publics français. A titre d’information, les deux
autres sont Qualité France et Ascert international.
ECOCERT est implanté dans six pays européens, possède une cinquantaine de
correspondants locaux dans le monde entier et travaille avec plus de 30 000 agriculteurs. Une
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
10
autre donnée est importante pour évaluer la part de marché grandissante des produits
biologiques : le chiffre d’affaires de cette entreprise progresse de 10% par an.
Ci-dessous, ce schéma explique clairement les différentes étapes pour obtenir une certifi
cation ECOCERT.
Figure 4 : Etapes d’obtention de la certification ECOCERT
VII. Exemples d’étiquetage des produits bios
On remarque sur le deuxième étiquetage le logo EKO. Il s’agit, en fait, d’un certificat de
qualité délivré par l’organisme de certification et d’examen néerlandais « SKAL
International ». Cette organisation est la seule qui délivre le certificat EKO en dehors de
l’Union Européenne. Les inspections consistent à visiter des fermes mais aussi à examiner
le sol et des échantillons de récolte.
Figure 5 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
11
VIII. Gros plan sur un critère décisif mais peu connu : la rotation des
cultures
Si l’on cultive un seul type de culture pendant de nombreuses années, on s’aperçoit que des
maladies peuvent s’installer ou encore que le rendement en soit détérioré. La rotation des
cultures consiste à prévoir la succession des cultures sur un même champ. Le but est d’éviter
l’accumulation de germes de maladies et d’insectes, d’améliorer la fertilité du sol et
également de maîtriser la pousse des mauvaises herbes.
Elle consiste à intercaler des cultures de printemps et des cultures d’hiver, des cultures
nettoyantes et d’autres qui ne le sont pas, des cultures de légumineuses qui apportent de
l’azote et des cultures exigeantes en azote.
Par exemple, il ne faut pas que la culture du maïs soit suivi e d’une culture de blé à cause
d’une maladie appelée la fusariose, due au champignon le fusarium qui empêche la pousse.
L’idée de la rotation des cultures est de modifier le milieu pour empêcher la pousse de
mauvaises herbes (car elles n’ont pas le temps de s’adapter). L’agriculteur peut participer à
l’entretien de la structure du sol en jouant sur les enracinements différents de plantes. Il faut,
par exemple alterner la culture de plantes à racines superficielles (haricots) et celle de plantes
à racines profondes (carotte).
Les cycles de rotation varient selon les choix de l’agriculteur, il s peuvent aller de trois à neuf
ans.
On distingue quatre grands types de plantes :
- Les légumineuses qui fixent l’azote grâce à des bactéries.
- Les plantes nettoyantes c'est-à-dire qui laissent un sol propre (la pomme de terre).
- Les légumes feuillus qui sont gourmands en azote et qui possèdent des racines peu
profondes.
- Les plantes racines qui approvisionnent le sol en azote et qui possèdent des racines
profondes.
Enfin, les prairies temporaires permettent d’augmenter le taux d’humus dans le sol. La
rotation des cultures se fait donc en fonction de nombreux critères et également des choix de
l’agriculteur.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
12
Exemple de rotation de cultures :
Parcelle n°1 Parcelle n°2 Parcelle n°3 Parcelle n°4
1ère année Légumes, feuillus:
cornichon, courge,
céleri, endive, chou,
laitue,...
légumes racines / bulbes:
betterave, carotte, navet,
salsifis, ail, échalote,...
pomme de terre de
conservation
légumineuses :
haricots, pois, ...
2èmeannée légumes racines pomme deterre légumineuses légumes
feuillus
3ème année pomme deterre légumineuses légumes feuillus légumes
racines
4ème année Légumineuses légumes feuillus légumes racines pomme de
terreTableau 1 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques
Source: http://ww w.ecoconso.be/page.php?I D=76& lo=ecoconso
B. Les enjeux de l’Agriculture Biologique : la
conservation de l’Environnement :
Le premier enjeu de l’agriculture biologique est la conservation de l’environnement. Nous
allons tout d’abord définir les vecteurs essentiels à l’ agri culture et constater à quel point
l’agriculture biologique se révèle bénéfique pour la préservation de notre environnement.
I. Le sol, une ressource non renouvelable mais un milieu indispensable
pour l’agriculture :
1. L’agriculture irraisonnée :
Le sol est une ressource non renouvelable et bien sûr indispensable à l’agriculture. Il convient
d'abord de rappeler la définition du mot sol : il s'agit de la couche superficielle, meuble, de la
croûte terrestre, résultant de la transformation de la roche mère enrichie par des apports
organiques.
Le sol est un milieu vivant, habitat naturel d’un bon nombre d’espèces vivantes – bactéries,
microchampignons, insectes, lombrics, etc.… - et indispensables à la bonne régulation des
équilibres naturels.
En effet, s’il n’a eu pour l’homme qu’une fonction économique (fertilité) jusque dans les
années 1990, ses fonctions sont vitales pour le bien-être environnemental. Ses capacités de
rétention d’eau, d’épuration des pollutions et d’habitat naturel sont aujourd’hui largement
reconnues.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
13
Cependant, le sol subit des dégradations physiques, chimiques ou biologiques dues à l’activité
anthropique. Ces dégradations sont souvent irréversibles et donc à préserver. La santé du sol
est même devenue une des préoccupations majeures de l’Union Européenne. En effet, depuis
2001, l’Europe a engagé un plan de surveillance de l’état de dégradation des sols ainsi qu’une
réflexion sur une stratégie de conservation. L’objectif est évidemment très important : si la
qualité du sol est médiocre, l’agriculture devient impossible, qu’elle soit biologique ou pas.
Donnons en exemple le cas des espèces vivants dans le sol, menacées par les engrais
chimiques et l’érosion…Ce sont elles qui assurent la fertilité du sol, et donc l’assurance d’une
production alimentaire durable.
Voyons maintenant ce que peuvent être ces dégradations, les conséquences qu’elles peuvent
avoir et ainsi, prendre conscience des avantages du bio sur la culture intensive :
- La dégradation chimique :
Un sol soumis à une intense activité industrielle ou agricole voit parfois son pH baisser
(acidification) ou au contraire augmenter (salinisation).
Les conséquences d’une telle dégradation sont nombreuses. On peut constater une stérilisation
des sols et donc l’extinction des espèces, une pollution de surface et surtout des risque
sanitaires pour l’homme : les produits issus de cette terre peuvent être toxiques.
- La dégradation physique :
On regroupe sous cette dénomination divers phénomènes :
- L’imperméabilisation du sol : perte en fertilité, en vie organique.
- La compaction : tassement des couches supérieures à cause du travail trop intensif
- L’érosion : perte de matière, entraînement des particules par l’eau, le vent …
Les conséquences sont là aussi diverses : pertes des fonctions épuratrices, modification de la
répartition de l’eau, pollution plus importante des cours d’eau… Le milieu naturel est donc
modifié, avec une pollution persistante nuisible aux espèces locales. La fertilité du sol est
donc en danger. L’érosion est de plus à l’origine d’une baisse de superficie des terres
agricoles exploitables. En effet, l'érosion des sols produit des croûtes (gypseuses ou calcaires),
impropres à une quelconque culture.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
14
Figure 6 : Comparaison AB/AC de l’efficacité en pourcentage dans la réduction de l’érosion du sol
AB : Agriculture Biologique
AC : Agriculture Conventionnelle
- La dégradation biologique :
Ce type de dégradation est la plus nuisible aux espèces vivant dans le sol. Elle se caractérise
par la présence de résidus de pesticides et de pertes de matière organique.
Elle entraîne une réduction du nombre d’espèces, une diminution du nombre d’individus au
sein des populations d’une même espèce. Cela accentue les dégradations chimiques
(contaminations par les pesticides) et physiques (effets des pertes en matière organique). De
plus, cette dégradation est à l’origine d’émanation de carbone (« déstockage ») et contribue
donc à l’augmentation des flux de gaz à effet de serre.
Figure 7 : Le changement du taux de matière organique du sol avec des années de travail du sol. (Source : IFEN 2006)
2. L’Agriculture Biologique : des impacts positifs sur la structure et la fertilité du
sol
Outre les études réalisées déjà réalisées sur les impacts de l’Agriculture Biologique, les
principes mêmes de ce type d’agriculture permettent de comprendre aisément les bénéfices
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
15
que l’onpeut en tirer. Les pratiques de fertilisation organique (effluents d’élevage, pailles,
compostage, cultures d’engrais verts) et de rotations diversifiées maintiennent un niveau
élevé des teneurs en matière organique, reconstituant le capital détérioré par l’activité
agricole. De plus, elle permet un développement de la biodiversité du sol, une
augmentation des populationsetuneactivité biologique plusintense.
Une étude, réalisée sur 21 ans (en Suisse) par le FIBL (Institut de recherche pour
l’agriculture biologique), portant sur le suivi des caractéristiques de sols cultivés en
mode agriculture biologique et conventionnelle montre que les sols cultivés en AB
présentent:
- 20 à 30 % d’espèces de microbe en plus, ce qui induit une activité respiratoire
et enzymatique plusimportante.
- 30à40%de vers de terre en plus. Ceslombrics assurent une meilleure stabilité des
sols, etlabourentnaturellement laterre.
- 90%d’araignéesenplusetunegrandediversitéd’espèces.
Les sols bio-cultivés ont donc une place de choix dans l’activité agricole de demain. Leur
haute teneur en matière organique leur assure une structure plus robuste, donc une
meilleure résistance à l’érosion, ainsi qu’une meilleure porosité, donc une capacité de
rétention d’eau plus élevée.
Cette dernière caractéristique permet aux cultures de mieux résister à la sécheresse, et on a
ainsi pu démontrer que dans certains cas, la production biologique pouvait dépasser la
production conventionnelle, surtout dans les régions sèches. L’agriculture peut aussi être
envisagée comme une solution partielle au problème de manque d’eau constaté dans
certaines régions. De plus, en dehors de tous les effets positifs sur le sol, l’agriculture biologique
préconise la présence de cultures intermédiaires, couvrant le sol en hiver et constituant un facteur
de protectionefficacetoutaulongdel’année.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
16
II. L’eau, facteur indispensable et menacé
Toutes les activités de l’homme ont un impact sur la qualité des eaux souterraines et
superficielles. En général, on constate une augmentation de la quantité de vase dans les
rivières et une pollution chimique due aux substances dissoutes dans l’ eau (pesticides
chimiques de synthèses) : l’activité agricole en elle-même est néfaste pour la qualité des
eaux. Cependant, nous allons voir qu’elle l’est d’autant moins qu’elle respecte les
principes de l’agriculture biologique. En effet, cette dégradation vient de l’emploi intensif
de pesticides chimiques de synthèse, dont les résidus peuvent se retrouver dans les
eaux.
Ces résidus peuvent alors avoir deux conséquences distinctes :
D’une part, les nappes phréatiques se trouvent polluées, le milieu aquatique est modifié.
Ceci est nuisible à sa faune et sa flore. L’agriculture biologique exige quant à elle des
traitements d’origine naturelle, qui n’ont donc, en se dégradant, aucune conséquence
néfaste sur le milieu naturel puisqu’ils s’y trouvent déjà naturellement. La faune et la
flore locales ne sont donc pas perturbées outre mesure et la pollution résultante ne
provient que de la dégradation naturelle de ces produits.
D’autre part, des apports excessifs de matière organique et d’engrais chimiques de
synthèse sont sources de pollution car ils sont à l’origine d’un excès de nitrates dans le
sol. Ce nitrate sera ensuite absorbé par les nappes phréatiques, qui s’en trouveront
polluées.
Sur ce point les deux types d’agriculture se différencient sur la forme même des nitrates.
En fait, l’azote à l’origine des pollutions est un résidu d’azote, dont la plante ne s’est pas
« servi ». Dans les engrais chimiques, cet azote est présent sous forme de NO3, qui est
très soluble dans l’eau. Il est donc très vite entraîné dans les nappes phréatiques et les
pollue. L’agriculture biologique utilise des engrais dans lesquels l’azote est sous forme
NH 4. Sous cette forme, il reste plus longtemps dans les sols en se mélangeant à la terre.
Il est ainsi libéré de façon progressive sous forme de nitrates solubles.
III. Agriculture et réchauffement climatique : émission de CO2
L’agriculture conventionnelle est à l’origine d’une large partie des émissions de CO2 dans
l’atmosphère. Le labour des champs provoque une fragmentation de la terre, qui ne peut
plus retenir le gaz carbonique naturellement présent dans le sol. Les sols exploités
intensivement ont ainsi conne une perte de CO2 allant de 10% à 50% dans les régions les
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
17
plus affaiblies. Les pratiques de l’agriculture conventionnelle laissent le sol dans un état
rugueux, qui correspond à une perte maximum de CO2 en réduisant le taux de fixation de
celui-ci dans le sol. Le taux de matière organique dans le sol est également réduit , ce qui
contribue au réchauffement global de la planète.
Inversement, des études ont montré qu’en agriculture de conservation, le taux de carbone
du sol s'accroît à un taux moyen de 1,1 tonne / ha/ an voir plus. Cela conduit donc à un
attrait supplémentaire de l’Agriculture Biologique.
IV. Les entreprises « Bio » : autres acteurs du Développement Durable
La réglementation et les principes du « Bio » ne s’appliquent pas uniquement au secteur
agricole, mais à toute la filière, incluant les entreprises de transformation agroalimentaire.
Dans ce cadre, les produits chimiques de synthèse sont bannis, et seuls sont autorisés des
procédés mécaniques ou n’ayant pas d’impact environnemental. Cependant, plus qu’un
cahier des charges et de simples règles, le « Bio » apparaît ici comme un état d’esprit a part,
qui vise à la protection de l’environnement. Ainsi une industrielle du Vaucluse (84)
explique :
« Bien évidemment, nous respectons les règles imposées par le cahier des charges
régissant notre activité bio, mais nous allons plus loin dans la logique. Par exemple,
nous avons un entrepôt Haute Qualité Environnementale dont la structure est en bois
et la couverture végétale ! Les végétaux offrent une très bonne isolation, ce qui
permet de diminuer notre consommation d’énergie de 30% par rapport à un bâtiment
classique. A l’extérieur, les jardins sont désherbés mécaniquement, l’arrosage est fait
avec de l’eau de récupération… etc.»
ValérieTremblay,
Directrice qualité chez ProNatura,
Entreprise de distribution de fruits et légumes biologiques
De même un effort particulier est fait en R&D pour la conception et l’utilisation
d’emballage biodégradables, ou recyclable, et les moyens d’optimisation du process
dans le but de préserver l’environnement. Pour ses entreprises, l’Union Européenne a
édicté 21 règles à mettre en places dans les pays de l’Union, et visant à promouvoir
l’intérêt de ce types d’agriculture. Par exemple, une loi définit précisément les produits
nettoyant autorisés a été votée en août 2001. Ces derniers doivent répondre à des
normes d’efficacité, mais aussi de non nuisance sur l’environnement.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
18
V. Le risque de pollution par les OGM
La source principale d’informations pour cette partie est le numéro 18 de l’Ecologiste. Nous
avons vu que l’agriculture biologique permettait d’abandonner ou de limiter fortement
l’utilisation des engrais et des pesticides. Hormis cette première règle d’or, l’agriculture
biologique souhaite respecter l’écosystème, en utilisant pour la semence des souches
naturelles. En d’autres termes, la culture des OGM est une pratique totalement et fermement
bannie dans le monde biologique. En Europe, on compte 172 zones et 4500 collectivités ayant
décidé de pour suivre l’expérience d’une Agriculture Biologique. Ces populations sont
formellement opposées à la prolifération des OGM. En pourcentage, on estime que 1,9% de la
surface agricole utile en France est occupée par des cultures biologiques. En Europe, on
atteint 3,4% de cette surface et 2% des exploitations.
Un problème se pose : tout ce « patrimoine biologique » est menacé de disparition à cause de
la seule présence des OGM. Cependant sous la pression internationale, un projet de loi sur les
OGM est passé en première lecture au Sénat le 23 mars. Cette loi a pour but de légaliser la
culture des OGM sur le territoire. Cette loi déchaîne la critique et une pétition circule d’ores
et déjà dans le pays chez les producteurs, comme chez les distributeurs pour montrer le
désaccord des français avec la légalisation des OGM. Dans cette loi, les députés autoriseraient
la cohabitation entre les deux types de cultures à hauteur de 0,9%. Ce chiffre qui peut paraître
dérisoire laisse supposer la disparition future des exploitations purement biologiques, comme
on l’entend aujourd’hui. Cette loi comporte bien d’autres risques pour le bien-être de la
production biologique et la légitimité de cette appellation.
C. La situation actuelle : des disparités selon les pays
I. Le bio dans le monde
1. La répartition
En Europe, la production bio, comme on l’appelle couramment représente plus de 4,8
millions d’hectares. Pour mieux se rendre compte de l’importance de ce chiffre, il est
nécessaire de savoir que la surface dédiée à l’agriculture biologique ne représentait que 1,6
millions d’hectares en 1996. La répartition en Europe est très inégalement répartie, comme le
montreletableausuivant :
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
19
Figure 8 : Superficie des terres biologiques en Europe
2. L’historique mondial
La prise de conscience en Europe date des années 30. Les premiers Européens à avoir
songé à une agriculture plus raisonnée sont les Allemands. Encore aujourd’hui, il est
indubitable que l’Allemagne a une nette avance sur ses voisins européens. On peut en effet
constater sur toutes les étiquettes des produits certifiés biologiques que l’allemand est la
langue incontournable. Beaucoup de produits sont étiquetés en allemand et traduits en
français. Un peu avant le milieu du vingtième siècle, ce peuple raisonné préconisait déjà une
vie et une alimentation plus saine, bien que l’utilisation de pesticides et d’engrais n’était rien
face à ce qu’elle représente aujourd’hui.
Les suisses ont un autre raisonnement dans les faits, mais qui est tout à fait conforme à la
démarche des allemands. Dans ce pays, on a voulu fermement conserver la relation
privilégiée entre l’agriculteur et le consommateur.
Désormais, chaque pays de la communauté suit la mouvance générale en reconnaissant les
PAYS Superficie dédiée à la production Bio (en milli ers d’ha)
Italie 1168
Royaume-Uni 724
Allemagne 697
Espagne 665
France 510
Autriche 297
Suède 187
Pays Bas 42
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
20
intérêts de cette agriculture.
Au Danemark, une loi a été votée en 1987 pour promouvoir le développement du bio. Ainsi,
des aides sont apportées aux producteurs souhaitant se reconvertir, à la recherche, à
l’organisation d’un contrôle national. Pour avoir une idée du budget que cette conversion
représente, il faut savoir qu’on évalue cette somme à près de 40 millions de DKr en 1990.
L’Espagne, en plus du fort développement qu’elle a subi, a participé à cette nouvelle
demande mondiale dès 1990. Dans ce pays, un cahier des charges sévère délimite cette
nouvelle agriculture, un contrôle est supervisé par le Ministère de l’Agriculture, un label
national est délivré aux producteurs de bio.
Plus récemment, le Québec mène une politique de défense de l’ agriculture biologique. Le
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MA PAQ) a crée
un programme de soutien et de développement pour l’agriculture biologique. La somme
totale versée atteint 2,3 millions d’euros et a permis de financer quelques 70 projets au
Québec. Ainsi, ils développent des légumes et des fruits en serre, des engrais verts, le
désherbage thermique et mettent au point des méthodes de lutte efficace contre les insectes
ravageurs difficile à contrôler lorsqu’on produit de façon biologique (chrysomèle rayée,
mouche du chou, mouche de la carotte).
D. L’agriculture biologique au Maroc
Aujourd'hui, la reconnaissance sociale de l'Agriculture Biologique s'agrandit, et ce, aussi bien
grâce à la ténacité de ses précurseurs qu'au succès durable que ses produits connaissent auprès
des consommateurs. Après l'avoir longtemps rejetée et ignorée, la profession agricole s'ouvre
à ce type de culture. Les agriculteurs ne produiront durablement que s'ils prennent en compte
les nouvelles exigences de notre environnement. Face à ce constat, les initiatives apportant un
plus en matière environnementale sont de plus en plus courantes. Parallèlement, les
consommateurs prennent aussi conscience que les modes de production, au-delà de la sécurité
et de la qualité des produits, ont largement portée atteinte à leur environnement. Aujourd’hui,
la plupart souhaite et soutient une réorganisation des modes de production pour revenir à une
meilleure prise en compte des conséquences environnementales. L'Agriculture Biologique
symbolise pour le consommateur et l'agriculteur une réponse à la sécurité et à la qualité des
produits. Mais il est clair que son développement se heurte à de nombreux obstacles. Outre
ceux de nature sociopolitique, qui sont inhérents aux difficultés de toute minorité pour se faire
reconnaître, nous nous attacherons ici aux problèmes rencontrés par les acteurs eux-mêmes.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
21
L’agriculture biologique peut présenter des risques pour l’agriculteur aussi bien que pour le
consommateur. En effet, les prix de vente sont supérieurs par rapport aux prix standards.
I. Aperçu général sur l’agriculture biologique au Maroc :
Au Maroc, il existe deux types de produits biologiques à savoir : les produits des plantes
aromatiques et médicinales (PAM) spontanées et les produits des plantes cultivées. Les
espèces concernées pour ces deux types de productions sont présentées dans le tableau ci-
après.
Principaux types de production au Maroc :
Types de
production
Espèces
fruitières
Espèces
maraîchères
Espèces PAM
Cultivées
Oranger,
clémentinier,
olivier, pommier,
prunier, vigne,
noyer
Tomate, poivron,
melon,
aubergine,
carotte,
courgette, haricot
Câprier, safran, verveine,
henérosa, lavande, jasmin
Non
Cultivées
Arganier Néant
Romarin, thym, sauge, cumin,
origan, coriandre, laurier rose,
fenouil, lavande, marjolaine,
basilic, pin, camomille,
armoise...
Tableau 2 : Principaux types de production au Maroc
Source : IAV Hassan II, Complexe Horticole d’Agadir
Les PAM cultivées, le caroubier et l’olivier représentent les plus grandes superficies des
espèces cultivées soient respectivement 23%, 18% et 14%, alors que l’arganier, les PAM
spontanées et le cactus accaparent la majorité des superficies des plantes non cultivées.
En parallèle, la production biologique animale marocaine existe mais en faible quantité sur le
marché. Il s’agit de produits tels que les volailles, les viandes rouges (ovines et caprines), les
œufs, le fromage de chèvre et le miel. L’apiculture est d’ailleurs la principale production
animale marocaine recensée en 2014 soit un nombre de 2 200 ruches.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
22
II. Superficies réservées aux principales productions biologiques
En termes de production, les cultures maraichères, les agrumes et les PAM représentent plus
de 63% de la production totale avec respectivement 21 680 tonnes, 15 200 tonnes et 10 116
tonnes. La majorité des produits agricoles biologiques est destinée à l’exportation.
III. Régions de production
Huit régions principales sont concernées par la production biologique. Les plantations
cultivées sont localisées à Rabat, Azzemour, Fès, Taza, Béni Mellal, Marrakech, Agadir et
Taroudant. Les plantes médicinales et aromatiques se retrouvent au niveau de presque toutes
les régions, avec cependant une spécificité de la région de Marrakech pour la verveine,
Taroudant (Taliouine) pour le safran et Fès pour le câprier. La vallée de Souss-Massa ressort
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
23
comme la principale région maraîchère, en raison de son climat subtropical propice pour les
productions hors-saison. Certaines régions côtières (Azemmour et Rabat) sont également
qualifiées pour ce genre de production.
Les productions fruitières émanent de deux régions essentielles : Marrakech et Agadir. Les
autres régions fruitières du royaume telles que Meknès, Azrou, Midelt et Errachidia sont
encore exclues du paysage agrobiologique actuel. Ces régions présentent cependant un
potentiel énorme à exploiter.
Figure 9 : Régions de production
IV. Situation des exportations
Les exportations des produits biologiques ont connu une évolution remarquable durant ces
dernières années, en passant de 7 230 tonnes en 2006/2007 pour atteindre 12 500 tonnes en
2012/2013.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
24
Figure 10 : Diagramme en bâtons des exports en tonnes par an (Source : Fellah-trade.com)
2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/2013
PRIMEURS 6592 6895 8707 6807 5160
AGRUMES 1293 2110 1783 1223 1320
PRODUITS
TRANSFORMES
695 1566 3022 4622 3880
Tableau 3 : Exportations par secteur (En tonne) Source : EACCE
Les primeurs représentent la première catégorie exportée des produits biologiques avec une
contribution annuelle de l’ordre 65 % dans le volume global. Durant la campagne 2010/2011,
le volume de primeurs exporté a atteint le pic avec 8707 tonnes, soit une évolution de 26% par
rapport à la campagne précédente.
V. Organismes de certification
Pour pouvoir commercialiser leur récolte en tant que production biologique, les agriculteurs et
les entreprises doivent avoir recours aux services d’un organisme de certification afin de
confirmer que les produits en question sont conformes aux normes établies par divers
partenaires commerciaux nationaux et internationaux. En effet, plusieurs labels bio existent,
chacun avec son propre cahier des charges. Les producteurs doivent choisir le label qu’ils
souhaitent apposer à leurs produits en fonction du marché visé (Agriculture biologique pour le
marché européen…) Les cahiers des charges pour le label marocain bio sont en cours
d’adoption. Plusieurs organismes certificateurs sont présents au Maroc.
VI. Contrat programme pour la mise à niveau de l’agriculture biologique
Un contrat programme d’un montant de 1,121 milliard de DH a été signé en marge des
Assises de l’agriculture tenues le 26 avril 2011 à Meknès. Ce contrat programme engage la
profession de la filière biologique, représentée par l’Association marocaine de la filière des
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
25
productions biologiques (AMABIO) et trois ministères, à savoir celui de l’économie et des
finances, celui de l’agriculture et de la pêche maritime et celui du commerce extérieur.
L’objectif est d’améliorer la productivité de la filière biologique et sa compétitivité sur les
marchés national et international. Pour cela, le programme de mise à niveau de la filière
biologique s’articule autour des axes suivants :
- Axe 1 : Développement de la composante recherche – développement;
- Axe 2 : Amélioration des conditions de valorisation, de
commercialisation et de promotion des produits biologiques sur le marché intérieur;
- Axe 3 : Développement et promotion de la filière à l’exportation;
- Axe 4 : Amélioration des conditions cadre de la filière.
Pour accompagner le développement de la filière dans le cadre du contrat programme, le
groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM) et l’Association Marocaine de la Filière des
Productions Biologiques (AMABIO) ont signé une convention de partenariat. Cette
convention offre aux professionnels du secteur les moyens nécessaires pour développer leurs
activités et améliorer leurs revenus au niveau national et international.
VII. Législation
Adoptée en décembre 2012, la loi 39-12 relative à la production biologique des produits
agricoles et aquatiques (bulletin officiel n° 6128), définit les points essentiels suivants :
- Le champ d’application et définitions;
- Les règles de production, de préparation et de commercialisation des produits
biologiques;
- La Commission Nationale de la Production Biologique; Le système de contrôle et de
certification des produits biologiques;
- Les conditions d’étiquetage se rapportant aux produits issus du mode de production
biologique.
En vertu de cette loi, les intervenants dans le système de la production biologique vis à vis des
opérateurs sont :
- Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) en tant qu’autorité
compétente pour l’homologation des cahiers des charges types et la gestion du
système d’accréditation des organismes certificateurs.
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
26
- Les organismes de contrôle et de certification privés et/ou étatiques agréés par le
MAPM, après avis de la Commission Nationale de la Production Biologique. La
Commission Nationale de la Production Biologique en tant qu’entité consultative.
Par ailleurs, les textes d’application de la loi sont en cours de validation. Ils concernent
surtout l’adoption du logo Bio marocain et les cahiers de charges des productions végétales et
animales et prévoient d’allouer des subventions aux agriculteurs qui veulent produire bio.
E. Conclusion : L’avenir du Bio
L'agriculture biologique entre aujourd'hui de plain-pied dans un monde agricole où chacun
s'interroge sur les moyens de rendre plus durables les systèmes de production et les modèles
de développement. Cela nous paraît très porteur d'avenir. La recherche va donc maintenant
prendre selon nous une nouvelle ampleur et se déployer sur trois fronts principaux :
- L'évaluation et l'amélioration des techniques répondant aux cahiers des charges de
l'agriculture biologique.
- L'étude du fonctionnement des systèmes de production, des études de marchés auprès
des consommateurs et de producteurs pour cibler leurs problèmes et leurs attentes.
- La stimulation de la consommation biologique à travers une bonne communication
s'adressant d'une part au consommateur (mise en avant des qualités des produits ) et
d'autre part au citoyen (explicitation des fondements éthiques et environnementaux de
l'agriculture biologique). Pour cela, chaque année, les acteurs du secteur bio se
mobilisent pour la semaine nationale d'information et de promotion de l'agriculture
biologique, coordonnée au niveau national par l'Agence Bio.
Il semble aujourd’hui important de défendre son avenir en ces temps de négociations avec les
politiques. C’est maintenant que se joue la légitimité du bio de demain et un choix entre une
agriculture biologique transparente suivant le modèle actuelle ou au contraire consensuelle
cédant à la pression d’un marché orienté vers le tout bénéfice se pose aux consommateurs.
"Parcequelebiocen'estpasrevenir àl’agriculture denosgrandsparents,c’est
avancerégalementet intégrer la modernité."
Christian Pierre, agriculteur biologique
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
27
Bibliographie
Sites Internet :
Principes de l’agricultureBiologique
- http:/ /www.agence-bio.org/upload/pagesEdito/fichiers/produitsbiomodemploi.pdf
- http:/ /www.agence-bio.org/pageEdito.asp?IDPAGE=31&n3=26
- http:/ /www.agence-bio.org/upload/pagesEdito/fichiers/produitsbiomodemp loi.pdf
- http:/ /www.agricultu re.gouv.fr/spip/ressources.themes.ali
mentationconsommation.qualitedesproduits.signedequaliteetdorigine.agricultu
rebiologique_r176.html
- http:/ /www.inra.fr/Internet/Directions/DIC/ACTUALITES/Agribio/abIntro.pdf
- http:/ /www.agriculture.gouv.fr/spip/IMG/pdf/nrumab122004.pdf
- http:/ /www.ecocert.fr/Controle-et-certif ication.html
- www.skal.com
Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement
- http:/ / perso.wanadoo.fr/stabarly/Cartographies/UE/Agric-Environt/index.htm
- http:/ /www.ecaf.org/
- http:/ /www.agriculture.gouv.fr/
- http:/ /www.ain.pref.gouv.fr/DDAF/ode/agri/agribio.html
- http:/ / ec.europa.eu/comm/agriculture/envir/report/fr/2078_fr/report.htm
- http:/ /www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_fi
le=/docrep/X5646B/X5646B00.htm
LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien
- www.agriculture.gouv.fr/spip/ressources.themes.
- www.agribio.com/
- www.agriculturebio.org/
- www.eco-bio.info/
- www.fao.org/organicag/default-f.htm
- www.inra.fr/actualites/Agribio/Agribio.htm
- www.organicagcentre.ca/
L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016
28
Les publications :
Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement
- « L’agriculture biologique : un environnement préservé, un lien fort au territoire »
publiée par « L’Agence Bio »
- « Lettre d’Information N°2 Agriculture biologique et protection de l’environnement»
publiée par « L’Agence Bio »
LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien
- Mensuel «EchoNature»deMars2006
LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien
- Publication de l'INRA de mai 2000(www.inra.fr/actualites/Agribio/ Agribio.htm)
Encyclopédie
Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement
- Wikipédia : article sur : L’AGRICULTURE
BIOLOGIQUE Et sur :
L’EROSION DES SOLS

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L'Agriculture biologique (AB)

  • 1. UNIVERSITE Faculté Des Rapport de projet de module « L’Agriculture biologique développement durable Master en Sciences et Techniques Réalisé Par : HAJ THAMI Sohaib HMIDANI Oussama SERROUKHE Ilyas Royaume du Maroc NIVERSITE ABDELMALEK ESSAADI aculté Des Sciences & Techniques Tanger apport de projet de module : Procédés de séparation Sous le thème : L’Agriculture biologique au cœur du développement durable » en Sciences et Techniques : Sciences de l’Environnement Année universitaire : 2015-2016 : Encadré par : Prof .BRIGUI Jamal : Procédés de L’Agriculture biologique Sciences de l’Environnement. .BRIGUI Jamal
  • 2. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 4 Sommaire A. Principes de l’Agriculture Biologique .................................................................................. 6 I. Modes de production :................................................................................................................. 6 II. Origines :................................................................................................................................. 7 III. La marque AB :....................................................................................................................... 8 IV. Le logo Bio Communautaire :................................................................................................. 9 V. L’obtention de la certification Agriculture Biologique :............................................................. 9 VI. Un exemple : ECOCERT, organisme de contrôle et de certification :..................................... 9 VII. Exemples d’étiquetage des produits bios : ............................................................................ 10 VIII. Gros plan sur un critère décisif mais peu connu : la rotation des cultures : ...................... 11 B. Les enjeux de l’Agriculture Biologique : la conservation de l’Environnement :................. 12 I. Le sol, une ressource non renouvelable mais un milieu indispensable pour l’agriculture : ...... 12 1. L’agriculture irraisonnée :..................................................................................................... 12 2. L’Agriculture Biologique : des impacts positifs sur la structure et la fertilité du sol :......... 14 II. L’eau, facteur indispensable et menacé :............................................................................... 16 III. Agriculture et réchauffement climatique : émission de CO2 : .............................................. 16 IV. Les entreprises « Bio » : autres acteurs du Développement Durable :.................................. 17 V. Le risque de pollution par les OGM :........................................................................................ 18 C. La situation actuelle : des disparité selon les pays :............................................................ 18 I. Le bio dans le monde : .............................................................................................................. 18 1. La répartition :....................................................................................................................... 18 2. L’historique mondial :........................................................................................................... 19 D. L’agriculture biologique au Maroc :.................................................................................. 20 I. Aperçu général sur l’agriculture biologique au Maroc :............................................................ 21 II. Superficies réservées aux principales productions biologiques : .......................................... 22 III. Régions de production :......................................................................................................... 22 IV. Situation des exportations : ................................................................................................... 23 V. Organismes de certification :..................................................................................................... 24 VI. Contrat programme pour la mise à niveau de l’agriculture biologique :............................... 24 VII. Législation :........................................................................................................................... 25 E. Conclusion : L’avenir du Bio :........................................................................................... 26 Bibliographie............................................................................................................................ 26
  • 3. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 5 Liste des figures Figure 1 : Liste de produits bios diffusée à l’occasion du Printemps Bio aux enfants. ........................... 7 Figure 2 : Le logo AB................................................................................................................................ 8 Figure 3 : Le logo bio communautaire..................................................................................................... 9 Figure 4 : Etapes d’obtention de la certification ECOCERT ................................................................... 10 Figure 5 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques................................................................... 10 Figure 7 : Comparaison AB/AC de l’efficacité en pourcentage dans la réduction de l’érosion du sol.. 14 Figure 8 : Le changement du taux de matière organique du sol avec des années de travail du sol. (Source : IFEN 2006) .............................................................................................................................. 14 Figure 8 : Superficie des terres biologiques en Europe......................................................................... 19 Figure 10 : Régions de production......................................................................................................... 23 Figure 11 : Diagramme en bâtons des exports en tonnes par an (Source : Fellah-trade.com)............. 24 Liste des tableaux Tableau 1 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques 12 Tableau 2 : Principaux types de production au Maroc 21 Tableau 3 : Exportations par secteur (En tonne) 24
  • 4. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 6 A. Principes de l’Agriculture Biologique I. Modes de production Un produit bio, c’est à dire issu de l’agriculture biologique, doit pour obtenir cette dénomination résulté d’un mode de production bien spécifique. De façon générale, l’ agri culture biologique vi se à maintenir et à améliorer l’écosystème, à limiter la surexploitation, à réduire la pollution des ressources naturelles et la consommation d’énergie non renouvelable. Plus précisément, l’utilisation des engrais chimiques, des pesticides de synthèse et des désherbants ou hormones issus de manipulations génétiques est strictement interdite. L’agriculture biologique respecte l’écosystème en augmentant la fertilité des sols. L’utilisation des fertilisants naturels (composts, poudre de roche, engrais biologiques...) est préconisé. Cependant, l’agriculture biologique ne se limite pas à ça. On distingue quatre grands principes inhérents à ce mode de production : - La non utilisation de produits chimiques de synthèse pour la lutte contre les maladies, pour l’amélioration du sol et pour la lutte contre les parasites. - Le recyclage des matières organiques. - La rotation des cultures. - Le bien être des animaux grâce à une alimentation biologique et l’interdiction formelle d’utiliser des hormones de croissance. L’agriculture biologique ne s’applique qu’à des classes de produits spécifiques. Elle s’applique aux produits végétaux non transformés, aux animaux d’élevage et produits animaux non transformés (œuf, lait…), aux produits destinés à l’alimentation humaine composés d’au moins un ingrédient d’origine végétale ou animale (pain, biscuits, fromage,viande…). Elle répond à des cahiers des charges très stricts qui fixent les règles de la production de la matière première et contrôlent également la transformation, le stockage, l’emballage du produit et le transport. Des emballages écologiques sont de plus en plus utilisés. On peut noter en particulier l’innovation suivante : la fabrication de sac 100% biodégradable utilisant la farine deblé comme matière première.
  • 5. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 7 Figure 1 : Liste de produits bios diffusée à l’occasion du Printemps Bio aux enfants. II. Origines L’agriculture biologique actuelle est issue de réflexions qui remontent au début du siècle. Son principe est issu de plusieurs méthodes agricoles : - L’agriculture biodynamique originaire d’Allemagne dans les années 30 grâce au penseur autrichien R. Steiner. Elle fait naître la marque Demeter qui indique l’origine de ces productions. Cette méthode est basée sur le compostage, l’utilisation des forces telluriques et cosmiques. - L’agriculture biologique d’origine Suisse développée par H. Müller, homme politique et Hans Peter Rusch, médecin autrichien. - L’agriculture organique venant d’Angleterre (Testament Agricole de Sir Howard 1940) dont naîtra la « soil association » en 1946. L’agriculture biologique s’est développée en France dans les années 60 avec la marque Lemaire–Boucher qui vend de l’engrais naturel (une algue). Les producteurs pouvaient utiliser ces marques s’il s achetaient leurs produits. En 1964, est crée l’association Nature et Progrès qui veut s’opposer au profil commercial de la marque Lemaire–Boucher.
  • 6. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 8 Dans les années 1970, le mouvement écologique apparaît et se développe notamment après le choc pétrolier de 73. Le Fédération nationale des Agriculteurs Biologiques (FNA B) est crée. En 1980, le principe est officialisé la loi d’orientation agricole (LOA) de 1980. Entre 80 et 90, la demande en produits bios s’accroît : c’est l’essor du bio. En 1991, le terme « agriculture biologique » est introduit à la Communauté Européenne: - Pour les végétaux : en 1991 règlement CEE du Conseil n°2092/ 91 du 24 juin 1991 - Pour les animaux : en 1999 le règlement CE n°1804/ 99 (Règlement Européen pour les productions animales biologiques appelé REPA B) en application en août 2000. En 2005, un cahier des charges français (le CC REPA B F) et de deux guides lectures concernant les végétaux et les animaux sont rédigés. III. La marque AB Figure 2 : Le logo AB Le logo AB permet aux consommateurs de savoir sans ambiguïté s’il s’agit d’une production biologique et atteste d’un respect des cahiers des charges. Il guide donc le consommateur. La marque AB, propriété du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et de la ruralité, est une marque collective. - La marque AB atteste de l’ existence d’un contrôle répondant à des critères définis par la norme européenne EN 45011 et effectué par un organisme agréé par les pouvoirs publics répondant à des critères définis par cette même norme - Elle garantit le respect du règlement européen de juin 1991 pour la production végétale et pour les productions animales et du cahier des charges français d’août 2000 pour les productions animales. - Elle garantit également que l'aliment est composé d'au moins 95 % d'ingrédients issus du
  • 7. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 9 mode de production biologique (le cas échéant, les ingrédients du pourcentage complémentaire satisfont à des exigences spécifiques). En cas de non-conformité en matière de traçabilité, du non respect de la charte graphique AB (taille, couleur…) ou encore de l’utilisation frauduleuse de cette marque, il existe quatre niveaux de sanctions prises par l’autorité ou l’organisme de contrôle : - Demande d’actions correctives - Avertissements - Suspension de l’usage jusqu’à mi se en conformité - Retrait du droit d’usage IV. Le logo Bio Communautaire Ce logo a une envergure européenne et date de mars 2000. Il montre que 95% des ingrédients sont d’origine biologique et renseigne sur la provenance et l’organisme qui a contrôlé la qualité du produit. A partir d’une inspection, cette marque peut-être apposée sur les produits d’un agriculteur. On retrouve donc les mêmes obligations que pour le logo AB. Figure 3 : Le logo bio communautaire V. L’obtention de la certification Agriculture Biologique Les exploitants doivent se notifier auprès du Ministère de l’Agriculture et autoriser des procédures de contrôle. Ces contrôles sont organisés par des organismes certificateurs (Ecocert, Qualité France, QN CP…) eux-mêmes agréées par la section agriculture biologique de la Commission Nationale des Labels et des Certifications. VI. Un exemple : ECOCERT, organisme de contrôle et de certification Voici un exemple très connu dans le monde des produits biologiques. « ECOCERT » appose son logo sur la plupart des produits biologiques qui sont distribués. ECOCERT fait partie de la sphère très restreinte des organismes qui détiennent le pouvoir d’accorder la certification AB d’une manière agréée par les pouvoirs publics français. A titre d’information, les deux autres sont Qualité France et Ascert international. ECOCERT est implanté dans six pays européens, possède une cinquantaine de correspondants locaux dans le monde entier et travaille avec plus de 30 000 agriculteurs. Une
  • 8. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 10 autre donnée est importante pour évaluer la part de marché grandissante des produits biologiques : le chiffre d’affaires de cette entreprise progresse de 10% par an. Ci-dessous, ce schéma explique clairement les différentes étapes pour obtenir une certifi cation ECOCERT. Figure 4 : Etapes d’obtention de la certification ECOCERT VII. Exemples d’étiquetage des produits bios On remarque sur le deuxième étiquetage le logo EKO. Il s’agit, en fait, d’un certificat de qualité délivré par l’organisme de certification et d’examen néerlandais « SKAL International ». Cette organisation est la seule qui délivre le certificat EKO en dehors de l’Union Européenne. Les inspections consistent à visiter des fermes mais aussi à examiner le sol et des échantillons de récolte. Figure 5 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques
  • 9. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 11 VIII. Gros plan sur un critère décisif mais peu connu : la rotation des cultures Si l’on cultive un seul type de culture pendant de nombreuses années, on s’aperçoit que des maladies peuvent s’installer ou encore que le rendement en soit détérioré. La rotation des cultures consiste à prévoir la succession des cultures sur un même champ. Le but est d’éviter l’accumulation de germes de maladies et d’insectes, d’améliorer la fertilité du sol et également de maîtriser la pousse des mauvaises herbes. Elle consiste à intercaler des cultures de printemps et des cultures d’hiver, des cultures nettoyantes et d’autres qui ne le sont pas, des cultures de légumineuses qui apportent de l’azote et des cultures exigeantes en azote. Par exemple, il ne faut pas que la culture du maïs soit suivi e d’une culture de blé à cause d’une maladie appelée la fusariose, due au champignon le fusarium qui empêche la pousse. L’idée de la rotation des cultures est de modifier le milieu pour empêcher la pousse de mauvaises herbes (car elles n’ont pas le temps de s’adapter). L’agriculteur peut participer à l’entretien de la structure du sol en jouant sur les enracinements différents de plantes. Il faut, par exemple alterner la culture de plantes à racines superficielles (haricots) et celle de plantes à racines profondes (carotte). Les cycles de rotation varient selon les choix de l’agriculteur, il s peuvent aller de trois à neuf ans. On distingue quatre grands types de plantes : - Les légumineuses qui fixent l’azote grâce à des bactéries. - Les plantes nettoyantes c'est-à-dire qui laissent un sol propre (la pomme de terre). - Les légumes feuillus qui sont gourmands en azote et qui possèdent des racines peu profondes. - Les plantes racines qui approvisionnent le sol en azote et qui possèdent des racines profondes. Enfin, les prairies temporaires permettent d’augmenter le taux d’humus dans le sol. La rotation des cultures se fait donc en fonction de nombreux critères et également des choix de l’agriculteur.
  • 10. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 12 Exemple de rotation de cultures : Parcelle n°1 Parcelle n°2 Parcelle n°3 Parcelle n°4 1ère année Légumes, feuillus: cornichon, courge, céleri, endive, chou, laitue,... légumes racines / bulbes: betterave, carotte, navet, salsifis, ail, échalote,... pomme de terre de conservation légumineuses : haricots, pois, ... 2èmeannée légumes racines pomme deterre légumineuses légumes feuillus 3ème année pomme deterre légumineuses légumes feuillus légumes racines 4ème année Légumineuses légumes feuillus légumes racines pomme de terreTableau 1 : Exemples d’étiquetage de produits biologiques Source: http://ww w.ecoconso.be/page.php?I D=76& lo=ecoconso B. Les enjeux de l’Agriculture Biologique : la conservation de l’Environnement : Le premier enjeu de l’agriculture biologique est la conservation de l’environnement. Nous allons tout d’abord définir les vecteurs essentiels à l’ agri culture et constater à quel point l’agriculture biologique se révèle bénéfique pour la préservation de notre environnement. I. Le sol, une ressource non renouvelable mais un milieu indispensable pour l’agriculture : 1. L’agriculture irraisonnée : Le sol est une ressource non renouvelable et bien sûr indispensable à l’agriculture. Il convient d'abord de rappeler la définition du mot sol : il s'agit de la couche superficielle, meuble, de la croûte terrestre, résultant de la transformation de la roche mère enrichie par des apports organiques. Le sol est un milieu vivant, habitat naturel d’un bon nombre d’espèces vivantes – bactéries, microchampignons, insectes, lombrics, etc.… - et indispensables à la bonne régulation des équilibres naturels. En effet, s’il n’a eu pour l’homme qu’une fonction économique (fertilité) jusque dans les années 1990, ses fonctions sont vitales pour le bien-être environnemental. Ses capacités de rétention d’eau, d’épuration des pollutions et d’habitat naturel sont aujourd’hui largement reconnues.
  • 11. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 13 Cependant, le sol subit des dégradations physiques, chimiques ou biologiques dues à l’activité anthropique. Ces dégradations sont souvent irréversibles et donc à préserver. La santé du sol est même devenue une des préoccupations majeures de l’Union Européenne. En effet, depuis 2001, l’Europe a engagé un plan de surveillance de l’état de dégradation des sols ainsi qu’une réflexion sur une stratégie de conservation. L’objectif est évidemment très important : si la qualité du sol est médiocre, l’agriculture devient impossible, qu’elle soit biologique ou pas. Donnons en exemple le cas des espèces vivants dans le sol, menacées par les engrais chimiques et l’érosion…Ce sont elles qui assurent la fertilité du sol, et donc l’assurance d’une production alimentaire durable. Voyons maintenant ce que peuvent être ces dégradations, les conséquences qu’elles peuvent avoir et ainsi, prendre conscience des avantages du bio sur la culture intensive : - La dégradation chimique : Un sol soumis à une intense activité industrielle ou agricole voit parfois son pH baisser (acidification) ou au contraire augmenter (salinisation). Les conséquences d’une telle dégradation sont nombreuses. On peut constater une stérilisation des sols et donc l’extinction des espèces, une pollution de surface et surtout des risque sanitaires pour l’homme : les produits issus de cette terre peuvent être toxiques. - La dégradation physique : On regroupe sous cette dénomination divers phénomènes : - L’imperméabilisation du sol : perte en fertilité, en vie organique. - La compaction : tassement des couches supérieures à cause du travail trop intensif - L’érosion : perte de matière, entraînement des particules par l’eau, le vent … Les conséquences sont là aussi diverses : pertes des fonctions épuratrices, modification de la répartition de l’eau, pollution plus importante des cours d’eau… Le milieu naturel est donc modifié, avec une pollution persistante nuisible aux espèces locales. La fertilité du sol est donc en danger. L’érosion est de plus à l’origine d’une baisse de superficie des terres agricoles exploitables. En effet, l'érosion des sols produit des croûtes (gypseuses ou calcaires), impropres à une quelconque culture.
  • 12. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 14 Figure 6 : Comparaison AB/AC de l’efficacité en pourcentage dans la réduction de l’érosion du sol AB : Agriculture Biologique AC : Agriculture Conventionnelle - La dégradation biologique : Ce type de dégradation est la plus nuisible aux espèces vivant dans le sol. Elle se caractérise par la présence de résidus de pesticides et de pertes de matière organique. Elle entraîne une réduction du nombre d’espèces, une diminution du nombre d’individus au sein des populations d’une même espèce. Cela accentue les dégradations chimiques (contaminations par les pesticides) et physiques (effets des pertes en matière organique). De plus, cette dégradation est à l’origine d’émanation de carbone (« déstockage ») et contribue donc à l’augmentation des flux de gaz à effet de serre. Figure 7 : Le changement du taux de matière organique du sol avec des années de travail du sol. (Source : IFEN 2006) 2. L’Agriculture Biologique : des impacts positifs sur la structure et la fertilité du sol Outre les études réalisées déjà réalisées sur les impacts de l’Agriculture Biologique, les principes mêmes de ce type d’agriculture permettent de comprendre aisément les bénéfices
  • 13. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 15 que l’onpeut en tirer. Les pratiques de fertilisation organique (effluents d’élevage, pailles, compostage, cultures d’engrais verts) et de rotations diversifiées maintiennent un niveau élevé des teneurs en matière organique, reconstituant le capital détérioré par l’activité agricole. De plus, elle permet un développement de la biodiversité du sol, une augmentation des populationsetuneactivité biologique plusintense. Une étude, réalisée sur 21 ans (en Suisse) par le FIBL (Institut de recherche pour l’agriculture biologique), portant sur le suivi des caractéristiques de sols cultivés en mode agriculture biologique et conventionnelle montre que les sols cultivés en AB présentent: - 20 à 30 % d’espèces de microbe en plus, ce qui induit une activité respiratoire et enzymatique plusimportante. - 30à40%de vers de terre en plus. Ceslombrics assurent une meilleure stabilité des sols, etlabourentnaturellement laterre. - 90%d’araignéesenplusetunegrandediversitéd’espèces. Les sols bio-cultivés ont donc une place de choix dans l’activité agricole de demain. Leur haute teneur en matière organique leur assure une structure plus robuste, donc une meilleure résistance à l’érosion, ainsi qu’une meilleure porosité, donc une capacité de rétention d’eau plus élevée. Cette dernière caractéristique permet aux cultures de mieux résister à la sécheresse, et on a ainsi pu démontrer que dans certains cas, la production biologique pouvait dépasser la production conventionnelle, surtout dans les régions sèches. L’agriculture peut aussi être envisagée comme une solution partielle au problème de manque d’eau constaté dans certaines régions. De plus, en dehors de tous les effets positifs sur le sol, l’agriculture biologique préconise la présence de cultures intermédiaires, couvrant le sol en hiver et constituant un facteur de protectionefficacetoutaulongdel’année.
  • 14. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 16 II. L’eau, facteur indispensable et menacé Toutes les activités de l’homme ont un impact sur la qualité des eaux souterraines et superficielles. En général, on constate une augmentation de la quantité de vase dans les rivières et une pollution chimique due aux substances dissoutes dans l’ eau (pesticides chimiques de synthèses) : l’activité agricole en elle-même est néfaste pour la qualité des eaux. Cependant, nous allons voir qu’elle l’est d’autant moins qu’elle respecte les principes de l’agriculture biologique. En effet, cette dégradation vient de l’emploi intensif de pesticides chimiques de synthèse, dont les résidus peuvent se retrouver dans les eaux. Ces résidus peuvent alors avoir deux conséquences distinctes : D’une part, les nappes phréatiques se trouvent polluées, le milieu aquatique est modifié. Ceci est nuisible à sa faune et sa flore. L’agriculture biologique exige quant à elle des traitements d’origine naturelle, qui n’ont donc, en se dégradant, aucune conséquence néfaste sur le milieu naturel puisqu’ils s’y trouvent déjà naturellement. La faune et la flore locales ne sont donc pas perturbées outre mesure et la pollution résultante ne provient que de la dégradation naturelle de ces produits. D’autre part, des apports excessifs de matière organique et d’engrais chimiques de synthèse sont sources de pollution car ils sont à l’origine d’un excès de nitrates dans le sol. Ce nitrate sera ensuite absorbé par les nappes phréatiques, qui s’en trouveront polluées. Sur ce point les deux types d’agriculture se différencient sur la forme même des nitrates. En fait, l’azote à l’origine des pollutions est un résidu d’azote, dont la plante ne s’est pas « servi ». Dans les engrais chimiques, cet azote est présent sous forme de NO3, qui est très soluble dans l’eau. Il est donc très vite entraîné dans les nappes phréatiques et les pollue. L’agriculture biologique utilise des engrais dans lesquels l’azote est sous forme NH 4. Sous cette forme, il reste plus longtemps dans les sols en se mélangeant à la terre. Il est ainsi libéré de façon progressive sous forme de nitrates solubles. III. Agriculture et réchauffement climatique : émission de CO2 L’agriculture conventionnelle est à l’origine d’une large partie des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Le labour des champs provoque une fragmentation de la terre, qui ne peut plus retenir le gaz carbonique naturellement présent dans le sol. Les sols exploités intensivement ont ainsi conne une perte de CO2 allant de 10% à 50% dans les régions les
  • 15. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 17 plus affaiblies. Les pratiques de l’agriculture conventionnelle laissent le sol dans un état rugueux, qui correspond à une perte maximum de CO2 en réduisant le taux de fixation de celui-ci dans le sol. Le taux de matière organique dans le sol est également réduit , ce qui contribue au réchauffement global de la planète. Inversement, des études ont montré qu’en agriculture de conservation, le taux de carbone du sol s'accroît à un taux moyen de 1,1 tonne / ha/ an voir plus. Cela conduit donc à un attrait supplémentaire de l’Agriculture Biologique. IV. Les entreprises « Bio » : autres acteurs du Développement Durable La réglementation et les principes du « Bio » ne s’appliquent pas uniquement au secteur agricole, mais à toute la filière, incluant les entreprises de transformation agroalimentaire. Dans ce cadre, les produits chimiques de synthèse sont bannis, et seuls sont autorisés des procédés mécaniques ou n’ayant pas d’impact environnemental. Cependant, plus qu’un cahier des charges et de simples règles, le « Bio » apparaît ici comme un état d’esprit a part, qui vise à la protection de l’environnement. Ainsi une industrielle du Vaucluse (84) explique : « Bien évidemment, nous respectons les règles imposées par le cahier des charges régissant notre activité bio, mais nous allons plus loin dans la logique. Par exemple, nous avons un entrepôt Haute Qualité Environnementale dont la structure est en bois et la couverture végétale ! Les végétaux offrent une très bonne isolation, ce qui permet de diminuer notre consommation d’énergie de 30% par rapport à un bâtiment classique. A l’extérieur, les jardins sont désherbés mécaniquement, l’arrosage est fait avec de l’eau de récupération… etc.» ValérieTremblay, Directrice qualité chez ProNatura, Entreprise de distribution de fruits et légumes biologiques De même un effort particulier est fait en R&D pour la conception et l’utilisation d’emballage biodégradables, ou recyclable, et les moyens d’optimisation du process dans le but de préserver l’environnement. Pour ses entreprises, l’Union Européenne a édicté 21 règles à mettre en places dans les pays de l’Union, et visant à promouvoir l’intérêt de ce types d’agriculture. Par exemple, une loi définit précisément les produits nettoyant autorisés a été votée en août 2001. Ces derniers doivent répondre à des normes d’efficacité, mais aussi de non nuisance sur l’environnement.
  • 16. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 18 V. Le risque de pollution par les OGM La source principale d’informations pour cette partie est le numéro 18 de l’Ecologiste. Nous avons vu que l’agriculture biologique permettait d’abandonner ou de limiter fortement l’utilisation des engrais et des pesticides. Hormis cette première règle d’or, l’agriculture biologique souhaite respecter l’écosystème, en utilisant pour la semence des souches naturelles. En d’autres termes, la culture des OGM est une pratique totalement et fermement bannie dans le monde biologique. En Europe, on compte 172 zones et 4500 collectivités ayant décidé de pour suivre l’expérience d’une Agriculture Biologique. Ces populations sont formellement opposées à la prolifération des OGM. En pourcentage, on estime que 1,9% de la surface agricole utile en France est occupée par des cultures biologiques. En Europe, on atteint 3,4% de cette surface et 2% des exploitations. Un problème se pose : tout ce « patrimoine biologique » est menacé de disparition à cause de la seule présence des OGM. Cependant sous la pression internationale, un projet de loi sur les OGM est passé en première lecture au Sénat le 23 mars. Cette loi a pour but de légaliser la culture des OGM sur le territoire. Cette loi déchaîne la critique et une pétition circule d’ores et déjà dans le pays chez les producteurs, comme chez les distributeurs pour montrer le désaccord des français avec la légalisation des OGM. Dans cette loi, les députés autoriseraient la cohabitation entre les deux types de cultures à hauteur de 0,9%. Ce chiffre qui peut paraître dérisoire laisse supposer la disparition future des exploitations purement biologiques, comme on l’entend aujourd’hui. Cette loi comporte bien d’autres risques pour le bien-être de la production biologique et la légitimité de cette appellation. C. La situation actuelle : des disparités selon les pays I. Le bio dans le monde 1. La répartition En Europe, la production bio, comme on l’appelle couramment représente plus de 4,8 millions d’hectares. Pour mieux se rendre compte de l’importance de ce chiffre, il est nécessaire de savoir que la surface dédiée à l’agriculture biologique ne représentait que 1,6 millions d’hectares en 1996. La répartition en Europe est très inégalement répartie, comme le montreletableausuivant :
  • 17. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 19 Figure 8 : Superficie des terres biologiques en Europe 2. L’historique mondial La prise de conscience en Europe date des années 30. Les premiers Européens à avoir songé à une agriculture plus raisonnée sont les Allemands. Encore aujourd’hui, il est indubitable que l’Allemagne a une nette avance sur ses voisins européens. On peut en effet constater sur toutes les étiquettes des produits certifiés biologiques que l’allemand est la langue incontournable. Beaucoup de produits sont étiquetés en allemand et traduits en français. Un peu avant le milieu du vingtième siècle, ce peuple raisonné préconisait déjà une vie et une alimentation plus saine, bien que l’utilisation de pesticides et d’engrais n’était rien face à ce qu’elle représente aujourd’hui. Les suisses ont un autre raisonnement dans les faits, mais qui est tout à fait conforme à la démarche des allemands. Dans ce pays, on a voulu fermement conserver la relation privilégiée entre l’agriculteur et le consommateur. Désormais, chaque pays de la communauté suit la mouvance générale en reconnaissant les PAYS Superficie dédiée à la production Bio (en milli ers d’ha) Italie 1168 Royaume-Uni 724 Allemagne 697 Espagne 665 France 510 Autriche 297 Suède 187 Pays Bas 42
  • 18. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 20 intérêts de cette agriculture. Au Danemark, une loi a été votée en 1987 pour promouvoir le développement du bio. Ainsi, des aides sont apportées aux producteurs souhaitant se reconvertir, à la recherche, à l’organisation d’un contrôle national. Pour avoir une idée du budget que cette conversion représente, il faut savoir qu’on évalue cette somme à près de 40 millions de DKr en 1990. L’Espagne, en plus du fort développement qu’elle a subi, a participé à cette nouvelle demande mondiale dès 1990. Dans ce pays, un cahier des charges sévère délimite cette nouvelle agriculture, un contrôle est supervisé par le Ministère de l’Agriculture, un label national est délivré aux producteurs de bio. Plus récemment, le Québec mène une politique de défense de l’ agriculture biologique. Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MA PAQ) a crée un programme de soutien et de développement pour l’agriculture biologique. La somme totale versée atteint 2,3 millions d’euros et a permis de financer quelques 70 projets au Québec. Ainsi, ils développent des légumes et des fruits en serre, des engrais verts, le désherbage thermique et mettent au point des méthodes de lutte efficace contre les insectes ravageurs difficile à contrôler lorsqu’on produit de façon biologique (chrysomèle rayée, mouche du chou, mouche de la carotte). D. L’agriculture biologique au Maroc Aujourd'hui, la reconnaissance sociale de l'Agriculture Biologique s'agrandit, et ce, aussi bien grâce à la ténacité de ses précurseurs qu'au succès durable que ses produits connaissent auprès des consommateurs. Après l'avoir longtemps rejetée et ignorée, la profession agricole s'ouvre à ce type de culture. Les agriculteurs ne produiront durablement que s'ils prennent en compte les nouvelles exigences de notre environnement. Face à ce constat, les initiatives apportant un plus en matière environnementale sont de plus en plus courantes. Parallèlement, les consommateurs prennent aussi conscience que les modes de production, au-delà de la sécurité et de la qualité des produits, ont largement portée atteinte à leur environnement. Aujourd’hui, la plupart souhaite et soutient une réorganisation des modes de production pour revenir à une meilleure prise en compte des conséquences environnementales. L'Agriculture Biologique symbolise pour le consommateur et l'agriculteur une réponse à la sécurité et à la qualité des produits. Mais il est clair que son développement se heurte à de nombreux obstacles. Outre ceux de nature sociopolitique, qui sont inhérents aux difficultés de toute minorité pour se faire reconnaître, nous nous attacherons ici aux problèmes rencontrés par les acteurs eux-mêmes.
  • 19. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 21 L’agriculture biologique peut présenter des risques pour l’agriculteur aussi bien que pour le consommateur. En effet, les prix de vente sont supérieurs par rapport aux prix standards. I. Aperçu général sur l’agriculture biologique au Maroc : Au Maroc, il existe deux types de produits biologiques à savoir : les produits des plantes aromatiques et médicinales (PAM) spontanées et les produits des plantes cultivées. Les espèces concernées pour ces deux types de productions sont présentées dans le tableau ci- après. Principaux types de production au Maroc : Types de production Espèces fruitières Espèces maraîchères Espèces PAM Cultivées Oranger, clémentinier, olivier, pommier, prunier, vigne, noyer Tomate, poivron, melon, aubergine, carotte, courgette, haricot Câprier, safran, verveine, henérosa, lavande, jasmin Non Cultivées Arganier Néant Romarin, thym, sauge, cumin, origan, coriandre, laurier rose, fenouil, lavande, marjolaine, basilic, pin, camomille, armoise... Tableau 2 : Principaux types de production au Maroc Source : IAV Hassan II, Complexe Horticole d’Agadir Les PAM cultivées, le caroubier et l’olivier représentent les plus grandes superficies des espèces cultivées soient respectivement 23%, 18% et 14%, alors que l’arganier, les PAM spontanées et le cactus accaparent la majorité des superficies des plantes non cultivées. En parallèle, la production biologique animale marocaine existe mais en faible quantité sur le marché. Il s’agit de produits tels que les volailles, les viandes rouges (ovines et caprines), les œufs, le fromage de chèvre et le miel. L’apiculture est d’ailleurs la principale production animale marocaine recensée en 2014 soit un nombre de 2 200 ruches.
  • 20. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 22 II. Superficies réservées aux principales productions biologiques En termes de production, les cultures maraichères, les agrumes et les PAM représentent plus de 63% de la production totale avec respectivement 21 680 tonnes, 15 200 tonnes et 10 116 tonnes. La majorité des produits agricoles biologiques est destinée à l’exportation. III. Régions de production Huit régions principales sont concernées par la production biologique. Les plantations cultivées sont localisées à Rabat, Azzemour, Fès, Taza, Béni Mellal, Marrakech, Agadir et Taroudant. Les plantes médicinales et aromatiques se retrouvent au niveau de presque toutes les régions, avec cependant une spécificité de la région de Marrakech pour la verveine, Taroudant (Taliouine) pour le safran et Fès pour le câprier. La vallée de Souss-Massa ressort
  • 21. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 23 comme la principale région maraîchère, en raison de son climat subtropical propice pour les productions hors-saison. Certaines régions côtières (Azemmour et Rabat) sont également qualifiées pour ce genre de production. Les productions fruitières émanent de deux régions essentielles : Marrakech et Agadir. Les autres régions fruitières du royaume telles que Meknès, Azrou, Midelt et Errachidia sont encore exclues du paysage agrobiologique actuel. Ces régions présentent cependant un potentiel énorme à exploiter. Figure 9 : Régions de production IV. Situation des exportations Les exportations des produits biologiques ont connu une évolution remarquable durant ces dernières années, en passant de 7 230 tonnes en 2006/2007 pour atteindre 12 500 tonnes en 2012/2013.
  • 22. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 24 Figure 10 : Diagramme en bâtons des exports en tonnes par an (Source : Fellah-trade.com) 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/2013 PRIMEURS 6592 6895 8707 6807 5160 AGRUMES 1293 2110 1783 1223 1320 PRODUITS TRANSFORMES 695 1566 3022 4622 3880 Tableau 3 : Exportations par secteur (En tonne) Source : EACCE Les primeurs représentent la première catégorie exportée des produits biologiques avec une contribution annuelle de l’ordre 65 % dans le volume global. Durant la campagne 2010/2011, le volume de primeurs exporté a atteint le pic avec 8707 tonnes, soit une évolution de 26% par rapport à la campagne précédente. V. Organismes de certification Pour pouvoir commercialiser leur récolte en tant que production biologique, les agriculteurs et les entreprises doivent avoir recours aux services d’un organisme de certification afin de confirmer que les produits en question sont conformes aux normes établies par divers partenaires commerciaux nationaux et internationaux. En effet, plusieurs labels bio existent, chacun avec son propre cahier des charges. Les producteurs doivent choisir le label qu’ils souhaitent apposer à leurs produits en fonction du marché visé (Agriculture biologique pour le marché européen…) Les cahiers des charges pour le label marocain bio sont en cours d’adoption. Plusieurs organismes certificateurs sont présents au Maroc. VI. Contrat programme pour la mise à niveau de l’agriculture biologique Un contrat programme d’un montant de 1,121 milliard de DH a été signé en marge des Assises de l’agriculture tenues le 26 avril 2011 à Meknès. Ce contrat programme engage la profession de la filière biologique, représentée par l’Association marocaine de la filière des
  • 23. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 25 productions biologiques (AMABIO) et trois ministères, à savoir celui de l’économie et des finances, celui de l’agriculture et de la pêche maritime et celui du commerce extérieur. L’objectif est d’améliorer la productivité de la filière biologique et sa compétitivité sur les marchés national et international. Pour cela, le programme de mise à niveau de la filière biologique s’articule autour des axes suivants : - Axe 1 : Développement de la composante recherche – développement; - Axe 2 : Amélioration des conditions de valorisation, de commercialisation et de promotion des produits biologiques sur le marché intérieur; - Axe 3 : Développement et promotion de la filière à l’exportation; - Axe 4 : Amélioration des conditions cadre de la filière. Pour accompagner le développement de la filière dans le cadre du contrat programme, le groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM) et l’Association Marocaine de la Filière des Productions Biologiques (AMABIO) ont signé une convention de partenariat. Cette convention offre aux professionnels du secteur les moyens nécessaires pour développer leurs activités et améliorer leurs revenus au niveau national et international. VII. Législation Adoptée en décembre 2012, la loi 39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques (bulletin officiel n° 6128), définit les points essentiels suivants : - Le champ d’application et définitions; - Les règles de production, de préparation et de commercialisation des produits biologiques; - La Commission Nationale de la Production Biologique; Le système de contrôle et de certification des produits biologiques; - Les conditions d’étiquetage se rapportant aux produits issus du mode de production biologique. En vertu de cette loi, les intervenants dans le système de la production biologique vis à vis des opérateurs sont : - Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) en tant qu’autorité compétente pour l’homologation des cahiers des charges types et la gestion du système d’accréditation des organismes certificateurs.
  • 24. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 26 - Les organismes de contrôle et de certification privés et/ou étatiques agréés par le MAPM, après avis de la Commission Nationale de la Production Biologique. La Commission Nationale de la Production Biologique en tant qu’entité consultative. Par ailleurs, les textes d’application de la loi sont en cours de validation. Ils concernent surtout l’adoption du logo Bio marocain et les cahiers de charges des productions végétales et animales et prévoient d’allouer des subventions aux agriculteurs qui veulent produire bio. E. Conclusion : L’avenir du Bio L'agriculture biologique entre aujourd'hui de plain-pied dans un monde agricole où chacun s'interroge sur les moyens de rendre plus durables les systèmes de production et les modèles de développement. Cela nous paraît très porteur d'avenir. La recherche va donc maintenant prendre selon nous une nouvelle ampleur et se déployer sur trois fronts principaux : - L'évaluation et l'amélioration des techniques répondant aux cahiers des charges de l'agriculture biologique. - L'étude du fonctionnement des systèmes de production, des études de marchés auprès des consommateurs et de producteurs pour cibler leurs problèmes et leurs attentes. - La stimulation de la consommation biologique à travers une bonne communication s'adressant d'une part au consommateur (mise en avant des qualités des produits ) et d'autre part au citoyen (explicitation des fondements éthiques et environnementaux de l'agriculture biologique). Pour cela, chaque année, les acteurs du secteur bio se mobilisent pour la semaine nationale d'information et de promotion de l'agriculture biologique, coordonnée au niveau national par l'Agence Bio. Il semble aujourd’hui important de défendre son avenir en ces temps de négociations avec les politiques. C’est maintenant que se joue la légitimité du bio de demain et un choix entre une agriculture biologique transparente suivant le modèle actuelle ou au contraire consensuelle cédant à la pression d’un marché orienté vers le tout bénéfice se pose aux consommateurs. "Parcequelebiocen'estpasrevenir àl’agriculture denosgrandsparents,c’est avancerégalementet intégrer la modernité." Christian Pierre, agriculteur biologique
  • 25. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 27 Bibliographie Sites Internet : Principes de l’agricultureBiologique - http:/ /www.agence-bio.org/upload/pagesEdito/fichiers/produitsbiomodemploi.pdf - http:/ /www.agence-bio.org/pageEdito.asp?IDPAGE=31&n3=26 - http:/ /www.agence-bio.org/upload/pagesEdito/fichiers/produitsbiomodemp loi.pdf - http:/ /www.agricultu re.gouv.fr/spip/ressources.themes.ali mentationconsommation.qualitedesproduits.signedequaliteetdorigine.agricultu rebiologique_r176.html - http:/ /www.inra.fr/Internet/Directions/DIC/ACTUALITES/Agribio/abIntro.pdf - http:/ /www.agriculture.gouv.fr/spip/IMG/pdf/nrumab122004.pdf - http:/ /www.ecocert.fr/Controle-et-certif ication.html - www.skal.com Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement - http:/ / perso.wanadoo.fr/stabarly/Cartographies/UE/Agric-Environt/index.htm - http:/ /www.ecaf.org/ - http:/ /www.agriculture.gouv.fr/ - http:/ /www.ain.pref.gouv.fr/DDAF/ode/agri/agribio.html - http:/ / ec.europa.eu/comm/agriculture/envir/report/fr/2078_fr/report.htm - http:/ /www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_fi le=/docrep/X5646B/X5646B00.htm LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien - www.agriculture.gouv.fr/spip/ressources.themes. - www.agribio.com/ - www.agriculturebio.org/ - www.eco-bio.info/ - www.fao.org/organicag/default-f.htm - www.inra.fr/actualites/Agribio/Agribio.htm - www.organicagcentre.ca/
  • 26. L’agriculture biologique au cœur du développement durable 2015/2016 28 Les publications : Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement - « L’agriculture biologique : un environnement préservé, un lien fort au territoire » publiée par « L’Agence Bio » - « Lettre d’Information N°2 Agriculture biologique et protection de l’environnement» publiée par « L’Agence Bio » LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien - Mensuel «EchoNature»deMars2006 LasituationactuelleduBiodanslemondeetl’agricultureBiologiqueauquotidien - Publication de l'INRA de mai 2000(www.inra.fr/actualites/Agribio/ Agribio.htm) Encyclopédie Lesenjeuxdel’AB:lapréservationdel’environnement - Wikipédia : article sur : L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE Et sur : L’EROSION DES SOLS