1. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(1)
Pourquoi ne percevrais-tu pas comme
délivrance de la souffrance d’apprendre que
tu es libre? Pourquoi n’acclamerais-tu pas la
vérité au lieu de la regarder comme une
ennemie? Pourquoi une voie facile, et si
clairement marquée qu’il est impossible de
perdre son chemin, te semble-t-elle épineuse,
rocailleuse, et bien trop difficile à suivre?
N’est-ce pas parce que tu la vois comme la
route vers l’enfer au lieu de la regarder
comme une simple façon, sans sacrifice ni
perte, de te trouver toi-même au Ciel et en
Dieu? Jusqu’à ce que tu te rendes compte que
tu n’abandonnes rien, jusqu’à ce que tu
comprennes qu’il n’y a pas de perte, tu auras
certains regrets au sujet de la voie que tu as
choisie. Et tu ne verras pas les nombreux gains
que ton choix t’a offerts. Or bien que tu ne les
voies pas, ils sont là. Leur cause a été
effectuée, et ils doivent être présents là où
leur cause est entrée.
2. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(2)
Tu as accepté la cause de la guérison,
et ce doit donc être que tu es guéri.
Étant guéri, le pouvoir de guérir doit
aussi maintenant t’appartenir. Le
miracle n’est pas une chose séparée
qui arrive soudainement, comme un
effet sans une cause. Pas plus qu’il
n’est, en soi, une cause. Mais là où est
sa cause, là il doit être. Maintenant il
est causé, quoique pas encore perçu.
Et ses effets sont là, quoique pas
encore vus. Regarde maintenant au-
dedans, et tu ne verras pas un motif
de regret, mais certes une cause
d’heureuse réjouissance et d’espoir de
paix.
3. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(3)
C’était désespéré de tenter de trouver
l’espoir de paix sur un champ de bataille.
C’était vain de demander l’évasion du
péché et de la douleur à ce qui a été fait
pour remplir la fonction de conserver le
péché et la douleur. Car la douleur et le
péché sont une seule illusion, comme la
haine et la peur, l’attaque et la culpabilité
ne font qu’un. Là où ils sont sans cause,
leurs effets ont disparu; et l’amour doit
venir partout où ils ne sont pas. Pourquoi
ne te réjouis-tu pas? Tu es libre de la
douleur et de la maladie, de la misère et
de la perte, et de tous les effets de la haine
et de l’attaque. La douleur n’est plus ton
amie ni la culpabilité ton dieu, et tu devrais
faire bon accueil aux effets de l’amour.
4. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(4)
Ton Invité est arrivé. Tu Lui as
demandé, et Il est venu. Tu ne L’as pas
entendu entrer, car tu ne Lui as pas
entièrement fait accueil. Et pourtant
Ses dons sont venus avec Lui. Il les a
déposés à tes pieds, et Il te demande
maintenant de les regarder et de les
prendre pour tiens. Il a besoin de ton
aide pour les donner à tous ceux qui
font route à part, croyant qu’ils sont
séparés et seuls. Ils seront guéris
quand tu accepteras tes dons, parce
que ton Invité accueillera tous ceux
dont les pieds ont touché la terre
sainte sur laquelle tu te tiens, et où
Ses dons pour eux sont déposés.
5. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(5)
Tu ne vois pas combien tu peux
maintenant donner, à cause de tout ce que
tu as reçu. Or Celui Qui est entré attend
seulement que tu viennes là où tu L’as
invité. Il n’est pas d’autre endroit où Il
puisse trouver Son hôte, ni où Son hôte
puisse Le rencontrer. Et nulle part ailleurs
où Ses dons de paix et de joie, et tout le
bonheur que Sa Présence apporte,
puissent être obtenus. Car ils sont là où est
Celui qui les a apportés, afin qu’ils soient à
toi. Tu ne peux pas voir ton Invité, mais tu
peux voir les dons qu’il a apportés. Et
quand tu les regardes, tu croiras que Sa
Présence doit être là. Car ce que tu peux
faire maintenant ne pourrait pas être fait
sans l’amour et la grâce que Sa Présence
contient.
6. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(6)
Telle est la promesse du Dieu vivant : que
Son Fils a la vie et chaque chose vivante
fait partie de lui, et rien d’autre n’a la vie.
Ce à quoi tu as donné la «vie» n’est pas
vivant, et ne fait que symboliser ton
souhait d’être vivant à part de la vie, vivant
dans la mort, avec la mort perçue comme
la vie, et la vie comme la mort. À la
confusion succède ici la confusion, car c’est
sur la confusion que ce monde a été basé,
et il n’est rien d’autre sur quoi il repose. Sa
base ne change pas, bien qu’elle semble
être constamment en changement. Or
qu’est-ce que cela, sauf l’état que signifie
réellement la confusion? La stabilité ne
signifie rien pour ceux en qui règne la
confusion, et le changement devient la loi
sur laquelle ils fondent leur vie.
7. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(7)
Le corps ne change pas. Il représente
le rêve plus vaste que le changement
est possible. Changer, c’est atteindre
un état différent de celui où tu te
trouvais auparavant. Il n’y a pas de
changement dans l’immortalité, et le
Ciel n’en connaît pas. Or ici, sur terre,
il a un double but, car il peut servir à
enseigner des choses opposées. Et
elles reflètent l’enseignant qui les
enseigne. Le corps peut sembler
changer avec le temps, avec la maladie
ou avec la santé, et avec les
événements qui semblent l’altérer. Or
cela signifie seulement que l’esprit
reste inchangé en sa croyance sur ce
qu’est le but du corps.
8. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(8)
Être malade, c’est l’exigence que le
corps soit une chose qu’il n’est pas.
Son néant est la garantie qu’il ne peut
pas être malade. Dans ton exigence
qu’il soit plus que cela réside l’idée de
la maladie. Car c’est demander que
Dieu soit moins que tout ce qu’il est
réellement. Qu’advient-il, donc, de toi,
car c’est de toi que le sacrifice est
demandé? Car il Lui est dit qu’une
partie de Lui ne Lui appartient plus. Il
doit sacrifier ton soi, et par Son
sacrifice tu es rendu plus et Il est
amoindri par la perte de toi. Et ce qui
est disparu de Lui devient ton dieu,
qui te protège de faire partie de Lui.
9. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(9)
Le corps à qui il est demandé d’être un
dieu sera attaqué, parce que son
néant n’a pas été reconnu. Ainsi il
semble être une chose qui a du
pouvoir en soi. En tant que quelque
chose, il peut être perçu, et tu peux
penser qu’il sent et qu’il agit, et qu’il
te tient en son pouvoir comme
prisonnier de lui-même. Il peut
manquer d’être ce que tu as exigé qu’il
soit. Et tu le haïras pour sa petitesse,
oublieux du fait que l’échec ne réside
pas en ce qu’il n’est pas plus qu’il
devrait être, mais seulement en ce
que tu manques de percevoir qu’il
n’est rien. Or son néant est ton salut,
dont tu voudrais fuir.
10. Chapitre 29
LE RÉVEIL
II. L’arrivée de l’Invité
(10)
En tant que « quelque chose », il est
demandé au corps d’être l’ennemi de Dieu,
et de remplacer ce qu’il est par la
petitesse, les limites et le désespoir. C’est
Sa perte que tu célèbres quand tu
contemples le corps comme une chose
que tu aimes, ou le regardes comme une
chose que tu hais. Car s’Il est la somme de
tout, alors ce qui n’est pas en Lui n’existe
pas, et de cela Sa complétude signifie le
néant. Ton sauveur n’est pas mort, pas plus
qu’il ne demeure dans ce qui fut bâti
comme temple à la mort. Il vit en Dieu et
c’est cela qui fait de lui ton sauveur, et
seulement cela. Le néant de son corps
délivre le tien de la maladie et de la mort.
Car ce qui est tien ne peut pas être plus ou
moins que ce qui est sien.