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Images d’un prince
1. Formation
2. Réflexion et action
3. Famille et loisirs
4. Stimuler lestalents
5. À l’écoute de la fragilité
6. Ouverture et dialogue
7. Untravail d’équipe
Une invitation à construire
Table
des matières
Depuis sa création en 1830, la Belgique a vu se succéder six rois et
un régent.
La famille royale a accompagné le peuple belge à travers les grands
mouvements politiques, économiques et sociaux qu’ont connus l’Eu-
rope et le monde, à travers les remous de l’histoire et des crises,
mais aussi à travers la construction européenne et l’évolution institu-
tionnelle du pays.
Au cours des vingt dernières années, le roi Albert II , aidé par la reine
Paola, a exercé la fonction royale au cœur d’une Belgique fédérale. Il
s’y est consacré avec enthousiasme et dévouement.
Outre les fonctions officielles qui s’inscrivent dans le cadre de la
Constitution, le chef de l’État et les autres membres de la famille
royale assument de nombreuses tâches de représentation et de
soutien aux initiatives visant à améliorer la vie des Belges.
Fils aîné du roi, le prince Philippe a pris avec son épouse, la prin-
cesse Mathilde, une part importante dans cette action de la famille
royale. C’est ainsi que le prince Philippe représente le chef de l’État
en Belgique ou à l’étranger lorsque les circonstances s’y prêtent. Il
préside des missions économiques. Il assiste à de nombreux événe-
ments à travers le pays. Il est constamment à l’écoute des Belges.
Comme le montrent les pages qui suivent, c’est animés d’un intérêt
sincère que son engagement et celui de la princesse Mathilde s’ins-
crivent résolument dans les domaines les plus variés.
Profondément attaché à son pays, Européen convaincu, le prince
Philippe est aussi devenu, par ses déplacements et visites à l’étranger,
ses multiples centres d’intérêt et son attirance pour l’interculturalité,
un citoyen du monde.
Il relate les années de formation du prince et donne un aperçu de
ses nombreuses activités. Il esquisse le portrait d’un homme à l’es-
prit ouvert en lien direct avec la société. Illustrée de photos parfois
inédites et de quelques citations du prince tirées d’entretiens, de
notes personnelles ou de discours publics, cette publication a pour
objectif de mieux faire connaître aux Belges leur futur souverain et le
parcours qu’il a accompli avec son épouse.
images
d’un
prince
Cet ouvrage vise à donner
un éclairage complet de l’action
du prince Philippe au service
du pays depuis plus de vingt-cinq ans.
Le prince Philippe de Belgique
est né le 15 avril 1960. Il est le
premier enfant du prince Albert et de
la princesse Paola, qui appartient à la
famille princière romaine des Ruffo
di Calabria. Le prince de Liège et la
princesse Paola auront encore deux
enfants, la princesse Astrid, née le
5 juin 1962, et le prince Laurent, né
le 19 octobre 1963. Les princes sont
élevés au château du Belvédère, situé
aux portes de Bruxelles et tout proche
du château de Laeken.
La formation des princes de Belgique a toujours été influencée par les
événements historiques. Les jeunes princes Baudouin et Albert ont
connu des années de captivité pendant la Seconde Guerre mondiale,
puis des années d’exil en Suisse. Avant eux, les princes Léopold et
Charles ont été éduqués en Angleterre durant la Première Guerre
mondiale. La plupart des rois des Belges sont par ailleurs montés sur
le trône à un âge assez jeune : le roi Léopold II à l’âge de 30 ans, le
roi Albert Ier
à 34 ans, le roi Léopold III à 32 ans et le roi Baudouin est
devenu prince royal à 19 ans.
Le prince Philippe a bénéficié d’une formation très large à la fois sur
les plans militaire, universitaire, économique et politique.
Le roi Baudouin et la reine Fabiola n’ayant pas d’enfant, la forma-
tion du prince Philippe est de plus en plus axée sur sa position d’hé-
ritier présomptif du trône. Il suit un parcours scolaire classique et
bilingue. Sa scolarité commence en français au collège Saint-Michel
à Bruxelles et se poursuit en néerlandais à Loppem, près de Bruges,
en internat. Ce choix lui permet d’acquérir des bases solides dans les
deux langues. À Loppem, il s’initie aussi à plusieurs sports, dont le
hockey et la course à pied.
À l’issue de ses études secondaires, le prince entre à l’École royale
militaire. Il y suit les cours en néerlandais. La formation Toutes
armes (aujourd’hui master en sciences sociales et militaires) offre
un cursus académique assez large, comprenant, entre autres, des
cours de droit, d’économie et d’histoire. Mais c’est bien évidemment
d’abord un établissement militaire, avec ses exigences propres de
Formation
1
discipline, d’endurance physique, d’esprit de corps et de formation
au leadership. Le prince y fait une fructueuse expérience de cama-
raderie et de dépassement de soi. Le 21 juillet 1979, il prend part
au défilé de la Fête nationale avant de prêter serment d’officier le
26 septembre 1980 et d’achever sa formation en 1981.
Quand vient le moment de choisir son arme, le prince exprime
le souhait de devenir pilote de chasse et d’en suivre la formation
exigeante. C’est en quelque sorte la poursuite d’une passion pour
l’aviation et l’aventure spatiale née dès son enfance. Il avait été
émerveillé par le programme Apollo et l’atterrissage sur la Lune, les
premiers pas de Neil Armstrong, et n’avait pas raté l’exposition d’un
morceau de roche lunaire à Bruxelles quelques mois plus tard. C’est
aussi l’attirance permanente d’un défi à relever, comme l’expérience
des techniques de plongée sous-marine à 15 ans ou la découverte
du parachutisme à 17 ans.
Pour le prince, les années militaires resteront caractérisées par deux
expériences qui l’ont marqué : son brevet de pilote de chasse obtenu
en 1982 après un écolage suivi sur Marchetti, Alpha Jet et Mirage V,
ainsi que sur F16, puis les brevets de parachutiste et de commando.
Ce sont évidemment les premiers vols en solo qui marquent le plus
le prince. Il est amené à exécuter des figures acrobatiques, de jour
comme de nuit. Il vit des moments exaltants. Il se souvient
Vient alors la formation de para-commando. Il reçoit son béret rouge
à Marche-les-Dames des mains du roi Baudouin en décembre 1982
et poursuit comme instructeur d’une nouvelle levée de candidats para-
chutistes à Tielen au sein du 3e
 bataillon para-commando. En 1983, il
décide de compléter cette formation par un stage de chute libre, avec
une cinquantaine de sauts dont certains d’une minute en chute libre.
Plus tard, il suivra toujours avec une attention particulière les missions
des militaires belges à l’étranger. C’est ainsi qu’il se rend notamment en
ex-Yougoslavie en 1996, 1999, 2001, 2003 et 2005, au Bénin en 2004
et en Afghanistan également en 2004 au moment de la fête de Noël.
« à quel point le contrôle d’un tel avion exige
avant tout une totale maîtrise de soi ».
« L’armée est l’un de ces viviers de commis de l’état
cultivant précieusement l’idéal de servir. »
Il est promu au grade de lieutenant général et de vice-amiral en 2010.
Le prince Philippe garde la passion du vol et décrochera, en mai
2004, son brevet civil de pilote d’hélicoptère.
À l’issue de son parcours militaire, le prince souhaite poursuivre ses
études à l’étranger. Il rejoint d’abord le Trinity College de l’Univer-
sité d’Oxford (Grande-Bretagne) pour un trimestre, puis la Graduate
School de l’Université de Stanford (USA) où il obtient, en 1985 et après
deux années d’études, son diplôme de master en sciences politiques.
L’expérience de l’Amérique et de son système éducatif si particulier
offre au prince un autre sentiment de liberté et une grande ouver-
ture sur le monde. L’enseignement américain privilégie les travaux
pratiques et la recherche personnelle, ce à quoi aspire précisément
le prince à ce moment. Parlant de Stanford, il apprécie l’importance
donnée à l’esprit de synthèse.
Après la remise de son diplôme en présence de ses parents, il
prolonge son expérience américaine par un voyage d’étude de cinq
semaines à travers les États-Unis : il visite des grandes entreprises, des
banques et diverses institutions notamment à New York, Chicago et
Washington. Il termine son voyage par un entretien avec le président
Reagan.
« L’accent mis sur les travaux pratiques
et l’argumentation stimule la réflexion
et le jugement. »
Tout à la fois visible et discrète,
une nouvelle vie commence pour le
prince à son retour des États-Unis.
Il va à la rencontre de la Belgique
et des Belges. Il entame ce parcours en
étant conscient que les responsabilités
auxquelles il sera un jour appelé lui
imposent de s’imprégner de la diversité
et de la complexité du monde qui
l’entoure. Son premier objectif est
d’écouter les divers points de vue.
« J’ai appris que l’écoute n’est pas du tout quelque chose
de passif, mais d’actif. Lorsqu’on écoute avec tout son être,
il y a des chances que l’interlocuteur se livre en confiance.
C’est cette relation de confiance que je trouve impor-
tante. »
De 1985 à 1993, le prince multiplie les rencontres, les visites, les
audiences, les conférences, les voyages. Chaque fois, il s’y prépare
par la lecture et la discussion et cherche à s’imprégner de l’univers
qu’il va découvrir. Son but n’est pas d’accumuler des connaissances,
mais de comprendre le monde dans lequel il vit, son pays et ses habi-
tants, de comprendre le « pourquoi » des choses. Et de comprendre
aussi le « comment », c’est-à-dire la manière selon laquelle notre
monde et notre pays fonctionnent.
C’est par centaines que se comptent les visites les plus diverses, dans
les villes et communes, les écoles, les entreprises, etc.
La curiosité intellectuelle du prince est intense. Il se passionne pour la
philosophie et l’histoire de la philosophie pour comprendre le monde
actuel. Il approfondit la pensée des Grecs anciens, fondement de la
pensée occidentale, et étudie même le grec ancien pour lire les grands
auteurs dans le texte et « mieux apprécier cette pensée dans
toute sa beauté ». Son intérêt pour la philosophie et l’histoire l’aide
à appréhender les réalités profondes mais aussi concrètes de notre
société. « Pouvoir se faire son propre jugement des choses,
c’est apprendre “l’autonomie” dont on a besoin dans la vie.
Cette autonomie n’est pas basée sur un cadre de pensée
rigide ou une volonté de tout faire sans écouter l’avis des
autres, au contraire elle invite à mieux écouter les autres. »
Réflexion
et action
2
L’histoire de l’Antiquité et de l’Europe des derniers siècles retient l’at-
tention du prince. Cela lui permet de mieux comprendre les origines
de la démocratie et du monde moderne. Il se plonge aussi dans des
biographies de nombreuses personnalités politiques et historiques.
Parallèlement à cet intérêt, le prince Philippe lit les grands auteurs
de la littérature internationale. Lors d’un voyage au Mexique, il a
l’occasion de rencontrer Gabriel García Márquez et partage avec lui
quelques impressions sur ses livres qu’il a lus en espagnol. Il fait de
même avec Carlos Fuentes.
Danslemêmetemps,leprinceacquiertunesolideexpériencedel’étranger,
en multipliant les voyages d’études. En 1984, lors d’un voyage privé, il va
au-devant des Inuits en Alaska. L’année suivante, le roi Baudouin l’invite
à l’accompagner en visite officielle au Japon. En 1986, il se rend durant
un mois en Chine. Il va à Shanghai, Guangzhou, Shenzhen, Chongqing,
Wuhan, Xi’an. Il y rencontre Jiang Zemin, qui est alors maire de Shanghai,
avant son ascension au plus haut niveau national chinois. Il prépare assi-
dument chacun de ces voyages. Pour son voyage en Chine, il se plonge
dans l’histoire de la pensée chinoise. La philosophie chinoise le passionne
encore aujourd’hui. Les échanges entre l’Occident et l’Orient lui tiennent
à cœur. Il s’intéresse aussi à la religion hindoue et au bouddhisme.
En 1988, il visite la Turquie et l’Inde. En octobre 1989, il effectue
un stage auprès de Michel Camdessus, directeur général du Fonds
monétaire international.
La même année, il suit au jour le jour les événements qui vont conduire
à la chute du mur de Berlin et à la reconstruction de la liberté politique
et économique dans les pays d’Europe centrale et orientale. Il décide
d’ailleurs de parcourir lui-même incognito plusieurs de ces pays. C’est le
cas en Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Bulgarie et à Berlin en 1990.
« Les années 1985-1990 ont été marquées
par ce que j’appelle une intériorisation
des valeurs et une recherche de sens. »
« J’ai été témoin de l’effort fourni
par ces populations pour s’intégrer à notre monde,
à notre partie du monde qui n’était autre que leur
Europe dont elles s’étaient senties si longtemps
injustement exclues et abandonnées. »
En février 1990, il rencontre en Pologne une série de personnalités :
Lech Wałesa, Bronisław Geremek et le Premier ministre Tadeusz
Mazowiecki. L’objectif est de se rendre compte sur place des ques-
tions que pose le changement de régime sur les plans politique et
économique.
Il ira ensuite, en 1991 et 1992, à nouveau incognito, en Ukraine,
en Russie, où il prend le Transsibérien de Vladivostok à Irkoutsk, et
en ex-Yougoslavie, où il perçoit les tensions ethniques et celles de
la transition balbutiante. « Tous ces épisodes douloureux mais
pleins d’espoirs, je les ai vécus dans la rue, au cœur des
populations locales. »
Divers voyages d’études sont menés dans d’autres pays, comme en
Égypte (1990), en Algérie (1991) et en Afrique du Sud (1992).
En outre, à partir des Jeux olympiques de Barcelone de 1992, il ne
manquera que rarement les grands rendez-vous sportifs tels les Jeux
olympiques et les Coupes du monde de football.
En 1994, le prince Philippe assiste à la prestation de serment du
président d’Afrique du Sud Nelson Mandela. Il garde un souvenir
marquant du dîner donné en l’honneur du nouveau président à la
veille de son accession à la présidence.
Le prince rencontrera encore Nelson Mandela à l’occasion d’autres
voyages dans ce pays, comme en 1999 lors de l’investiture du
président Thabo Mbeki.
« J’ai été profondément touché par cet homme,
par son autorité naturelle, par sa vérité.
J’ai été impressionné aussi par l’esprit
de réconciliation et de reconstruction
qui régnait en Afrique du Sud lors de ces jours
d’inauguration. »
En 1995, le prince effectue à l’invitation du gouvernement israélien
un voyage d’étude en Israël, dont il garde un riche souvenir tant par la
qualité des contacts que par les institutions visitées. Il a l’opportunité
de s’entretenir entre autres avec le Premier ministre Yitzhak Rabin.
Ces dernières années, le prince a été amené à représenter officiel-
lement son père, comme lors du service de commémoration des
attentats terroristes à Madrid en 2004, lors du soixantième anniver-
saire de règne du roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande en 2006, au
cinquantième anniversaire de l’insurrection de Budapest en 2006 ou
aux funérailles en décembre 2011 de Václav Havel (qu’il avait reçu
à Laeken en 1991) en décembre 2011. Ce fut aussi le cas à l’occa-
sion des cinquante ans de l’indépendance du Burundi en 2012. Ce
voyage est pour lui une émouvante découverte de l’Afrique centrale.
Par ailleurs, un nombre non négligeable de ses voyages à l’étranger
s’inscrivent dans le cadre de missions humanitaires. C’est le cas en
1985 à Armero, en Colombie, lors de l’éruption du volcan Nevado
del Ruiz. Une traînée de boue avait détruit la ville et plusieurs villages.
Le prince s’y rendit à bord d’un C-130 de la Force aérienne chargé
de médicaments et de matériel d’aide d’urgence.
En 1988, il est volontaire anonyme pendant un mois chez les sœurs
de Mère Teresa dans le mouroir de Kalighat à Calcutta, afin d’aider
à apporter des soins. Il y retourne en 1995. Lors du même voyage
en Inde, il passe dix jours avec Muhammad Yunus, concepteur du
microcrédit et Prix Nobel de la paix en 2006, et loge dans des villages
reculés du Bangladesh pour bien comprendre les progrès que permet
la microfinance.
« La misère et la détresse que j’ai rencontrées là-bas
ne quitteront jamais ma mémoire. »
« Connaître la langue de l’autre donne
une ouverture qui dépasse de loin la simple
conversation. Cela facilite le compromis et donne
de la flexibilité dans l’approche des problèmes
et la recherche de solutions. »
En 1992, il séjourne dans le désert de Gode en Éthiopie pendant trois
semaines avec une équipe de Médecins sans frontières dans un camp
de réfugiés de la guerre de Somalie. Il aide les réfugiés à construire des
abris destinés à protéger des femmes et des enfants du soleil et des
vents de sable. Il se trouve donc incognito parmi ces réfugiés « qui
gardaient une incroyable dignité malgré leur souffrance ».
Ces présences sur le terrain lui donnent une expérience rapprochée
du secteur de la coopération au développement qui ne cessera de l’in-
téresser. En 1996, il accompagne une mission belge en Bolivie, afin de
porter assistance à des paysans et de les aider à pratiquer l’agriculture
alternative plutôt que cultiver de la cocaïne. Bien plus tard, il se plon-
gera avec intérêt dans les écrits d’Amartya Sen, Prix Nobel d’économie
en 1998, et aura l’occasion de le recevoir en 2002.
Le prince suit de près le processus de construction européenne. Il se
passionne pour les fondateurs de l’Europe, tels que Jean Monnet,
qui ont réussi à donner à l’Europe un nouvel élan après la Deuxième
Guerre mondiale, à insuffler un esprit de réconciliation entre les pays
européens et à ancrer la « méthode communautaire ». La visite de la
maison de Monnet impressionne fortement le prince.
Il aime à rappeler que la Belgique, avec sa diversité de langues et de
cultures, constitue un laboratoire pour l’Europe. Outre le français et
le néerlandais, le prince pratique couramment l’anglais et a de solides
bases en allemand, en italien et en espagnol. Il s’agit pour le prince
de maîtriser davantage une langue pour approcher au plus près une
culture ou un texte qu’il veut approfondir.
C’est aussi dans ce contexte que s’inscrit son vif intérêt pour les univer-
sités, « l’une des plus belles réalisations européennes », qui
contribuent directement au maillage d’une conscience européenne.
Dans les années 1980, dans le cadre d’un groupe de réflexion sur la
mission de l’université et sur la question de la formation continue, il
sillonne l’Europe à la rencontre de recteurs des grandes universités
dont celles de Würzburg, Bologne, Rennes, Paris VI, Salamanque, …
Aujourd’hui, le prince s’entretient fréquemment avec les responsables
des institutions européennes basées à Bruxelles, tels le président du
Conseil, le président de la Commission ou les commissaires euro-
péens, qui l’informent des avancées dans leurs domaines respectifs.
« Je suis fier d’être Européen.
Je suis fier de l’histoire de l’Europe,
des valeurs qu’elle porte depuis des siècles.
Je me sens Européen dans les gènes et dans le sang. »
Alors qu’il est encore célibataire, le
prince se rend fréquemment
à l’étranger et développe au fil des ans
un vaste réseau d’amis et de relations
en Europe et dans divers pays
du monde.
La vie du prince change profondément le 4 décembre 1999, date de
son mariage avec la princesse Mathilde. Le prince avait présenté la
future princesse aux Belges le 13 septembre 1999. Un secret bien
gardé jusqu’au dernier instant. Née le 20 janvier 1973 à Uccle, la
princesse Mathilde est la fille du comte et de la comtesse Patrick
d’Udekem d’Acoz.
Leur mariage constitue un événement de fête populaire pour tout
le pays. Le prince porte l’uniforme de colonel de la Force aérienne.
La princesse porte le voile de la grand-mère de la reine Paola, Laure
Mosselman, née à Bruxelles en 1854. La cérémonie civile a lieu dans
la salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles, tandis que la céré-
monie religieuse se tient en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule.
Dans les mois qui suivent, ce sera le temps des Joyeuses Entrées dans
les diverses provinces du pays.
Moins de deux ans plus tard, le 25 octobre 2001, naît la princesse
Élisabeth. À la suite d’une modification de la Constitution, qui abolit
la loi salique en 1991, c’est la première naissance d’une princesse
héritière dans la famille royale belge. Trois autres enfants viennent
compléter la famille au cours des années suivantes : le prince Gabriel
le 20 août 2003, le prince Emmanuel le 4 octobre 2005 et la prin-
cesse Éléonore le 16 avril 2008.
Le prince Philippe et la princesse Mathilde vivent avec leurs quatre
enfants dans une aile du château de Laeken, utilisé par ailleurs par
le roi pour de nombreuses activités officielles. Les princes y ont
aménagé un logement familial moderne très personnel et intime.
Bien des visiteurs reçus en audience ont entendu les courses effré-
nées dans les escaliers, les cris et les rires des jeunes princes.
Le prince et la princesse maintiennent une vie de famille la plus
normale possible malgré les obligations officielles qui impliquent
des absences parfois longues, lors de voyages à l’étranger. Comme
dans tout ménage moderne où les deux conjoints travaillent et ont
des agendas chargés, les princes sont devenus très inventifs dans la
gestion du temps de famille.
Famille
et loisirs
3
« Le plus beau jour de ma vie fut celui où Mathilde
a accepté ma demande en mariage.
Depuis ce jour-là, notre mariage nous a donné quatre
enfants que nous entourons de notre amour
et qui nous le rendent abondamment. »
L’éducation est tout aussi exigeante pour celui qui la donne que pour
celui qui la reçoit. Le prince et la princesse prennent au sérieux cette
responsabilité.
Lors de la remise du prix Princesse Mathilde 2013 sur le thème
« Fier d’être père », le prince se confie sur cette responsabilité et dit
notamment :
À de rares exceptions près liées à leur agenda, le prince Philippe
conduit chaque matin ses enfants à l’école, tandis que la princesse
Mathilde va les rechercher l’après-midi. Les activités extrascolaires
sont nombreuses : sport, leçons de danse et de musique, visites
culturelles, mouvements de jeunesse, stages variés. Une ambiance
musicale règne dans la maison. Les enfants suivent des cours de
piano. Avec eux, le prince Philippe s’y est récemment initié.
« Mes plus beaux moments comme père
c’est quand j’aide mon enfant à grandir,
à passer un cap.
C’est quand je peux lui dire : je suis fier de toi.
C’est quand on peut rire ensemble mais aussi
quand on peut rester en silence ensemble.
C’est quand je peux servir de modèle
à mes enfants, tout en me réjouissant que bientôt
ils me dépasseront. »
Les parents se réservent du temps pour leurs enfants. La prin-
cesse Mathilde est « maman conteuse » à l’école. Le prince Philippe
aussi aime leur raconter des histoires le soir avant d’aller dormir. Il
emmène régulièrement un de ses enfants pour de courts voyages,
afin de partager avec chacun d’eux un moment fort et unique.
Dans leurs temps libres, les princes lisent beaucoup et pratiquent
assidûment des sports tels que le vélo, la natation, le ski et le tennis.
Le prince fait chaque semaine plusieurs sorties de course à pied. Il a
participé aux 20 km de Bruxelles en mai 2013.
Les vacances d’été sont surtout consacrées à des randonnées en
montagne et à la voile.
Le prince et la princesse attachent une grande importance au respect
de leur vie privée. Tout en acceptant les contraintes liées à leur posi-
tion, ils souhaitent éduquer leurs enfants dans la discrétion et sont
reconnaissants au public et aux médias d’avoir toujours respecté ce
souhait.
À l’accession du roi Albert II au trône,
en août 1993, le prince Philippe
reprend, à la demande de son père, la
présidence d’honneur de l’Office belge
du commerce extérieur (OBCE).
Il devient aussi président et, à partir de
1997, président d’honneur du Conseil
fédéral du développement durable.
Ces deux fonctions permettent au prince d’apporter son soutien à
deux domaines essentiels, celui du commerce international et celui du
développement durable. Ces matières étant largement régionalisées,
le prince se familiarise aussi aux subtilités du système institutionnel
belge et aux équilibres fondamentaux qu’il permet de préserver.
Au cours des vingt années de présidence d’honneur de l’OBCE,
rebaptisé en 2003 l’Agence pour le commerce extérieur (ACE), le
prince Philippe mènera environ quatre-vingt-cinq missions écono-
miques dans plus de quarante pays différents, sur tous les continents,
de l’Espagne, en octobre 1993, aux États-Unis, en juin 2013. Dans
le même objectif de promotion des intérêts économiques du pays et
du suivi des grands enjeux économiques mondiaux, le prince Philippe
assiste, depuis bientôt dix ans, à la réunion annuelle du Forum écono-
mique mondial de Davos.
Étant l’une des économies les plus ouvertes au monde, la Belgique
réserve un intérêt essentiel à son exportation. En période de crise en
Europe, il est fondamental pour nos entreprises d’être présentes sur les
marchés en croissance, ce qui favorise directement l’emploi en Belgique.
Le prince Philippe cherche à mettre des entreprises en contact et à créer
des convergences d’intérêts entre sociétés belges et étrangères, mais
aussi entre les sociétés belges elles-mêmes participant aux missions.
Les missions se font actuellement au rythme de quatre par an. Leur
formule a beaucoup évolué. L’Agence pour le commerce extérieur,
responsable de leur organisation, est gérée et financée conjointement
par le gouvernement fédéral et les Régions. Les missions ont atteint
un niveau d’excellence largement reconnu en Belgique et à l’étranger.
Ce qui passionne le prince, c’est de contribuer à la mise au point d’un
instrument, d’une plate-forme au service des entreprises, mais aussi
d’autres acteurs tels que les universités, les centres de recherche,
etc., qui, avec les gouvernements des entités fédérées et le gouver-
nement fédéral, sont en quête de synergies avec les pays visités. Ces
Stimuler
les talents
4
missions sont devenues un laboratoire d’idées et de projets communs
non seulement avec le pays visité, mais aussi entre Belges.
Si, au cours des premières années, ces missions se composaient en
moyenne d’une centaine d’hommes d’affaires par an, elles se sont
multipliées pour dépasser le millier en 2011.
Dès son retour au pays, le prince tente de favoriser des rencontres
entre entrepreneurs issus des diverses régions du pays. Ces rencontres
se veulent créatrices de valeur économique par le biais de l’échange
des expériences de chacun. Le prince visite aussi régulièrement des
entreprises en Belgique afin de mieux connaître leur spécificité ou
le secteur dans lequel elles sont actives. Il encourage notamment les
entreprises qui s’engagent dans les nouvelles technologies et le déve-
loppement durable. Il découvre ainsi les spécificités d’un parc éolien
offshore ou assiste à la production alternative d’électricité. Il s’informe
des techniques d’épuration des sols. Dans une plantation expérimentale
de peupliers destinés à la production d’électricité, il assiste à la première
récolte. Soutenant le commerce équitable, il rend visite aux entreprises
qui adoptent cette philosophie.
Un autre domaine d’excellence belge retient l’attention du prince : la
recherche pharmaceutique. La Belgique en est le leader mondial. Notre
pays a pu mettre au point une formule gagnante qui repose sur un lien
étroit entre entreprises, universités, instituts hospitaliers et pouvoirs
publics. Le prince a pu, lors de certaines missions, participer à la promo-
tion de cette formule originale à l’étranger et à la recherche de synergies
avec des acteurs étrangers de premier ordre dans le domaine.
Enfin, les missions touchent aussi à des domaines où le prince a
développé un intérêt très personnel, comme l’espace, l’observation
« Les missions économiques
sont devenues un magnifique instrument
de promotion de notre pays
et de notre savoir-faire et sont une plate-forme
qui aide les entreprises à s’internationaliser.
Elles participent aussi à une culture
d’exportation et de projection de l’image
de notre pays dans le monde. »
spatiale et l’astrophysique. Lors de sa dernière mission au Chili, il a
pu suivre jusque tard dans la nuit des expériences d’observations de
l’univers par les télescopes géants du site de l’observatoire européen
austral ESO, dont certains sont de fabrication belge. Une expérience
qui a fasciné le prince.
Les missions économiques constituent également une excellente
occasion pour le prince de s’entretenir avec les responsables poli-
tiques belges qui l’accompagnent, qu’il s’agisse de ministres du
gouvernement fédéral ou des entités fédérées.
Il s’investit également dans la présidence d’honneur du Conseil
fédéral du développement durable. Ce Conseil, créé en 1993 dans
la foulée de la Conférence des Nations unies à Rio de Janeiro, réunit
toutes les composantes économiques, sociales, environnementales
et scientifiques du pays et peut rendre des avis au gouvernement
fédéral représentant un consensus très large de la société civile. Ces
avis portent sur les conséquences pour l’environnement des déci-
sions du gouvernement ou sur des sujets plus ciblés comme la tran-
sition vers une société moins émettrice de carbone.
Dans un discours qu’il prononce devant le Conseil en octobre 2010,
le prince explicite sa vision du développement durable :
Enfin, le prince est aussi président d’honneur de la Fondation polaire
internationale qui s’inscrit dans la longue tradition belge de recherche
scientifique dans ce domaine. Cette fondation, créée en 2002,
gère différents projets, dont la station polaire belge en Antarctique
baptisée « station Princesse Élisabeth » en l’honneur de la jeune prin-
cesse. Construite en 2008-2009, elle fonctionne uniquement grâce
à l’énergie renouvelable et accueille chaque année de nombreux
représentants de la communauté scientifique belge et internationale.
Le prince aime encourager tous ceux qui persévèrent dans l’effort
et contribuent à renforcer l’image du pays : il assiste aux matchs de
l’équipe belge de football à Mexico en 1986 et au Japon en 2002 ou
« À mon sens, une bonne façon de travailler en vue
du développement durable est de “décloisonner”
notre vision du monde, d’y intégrer
une perspective à long terme et surtout
de développer la capacité d’appréhender le monde
avec d’autres yeux, les yeux des autres. »
encore, récemment, pour la qualification pour la Coupe du monde
2014 au stade Roi Baudouin. Il soutient nos joueuses et joueurs de
tennis à Roland-Garros ou à Wimbledon, nos athlètes aux Jeux olym-
piques ou au Mémorial Van Damme, nos artistes et musiciens lors
des représentations diverses, nos scientifiques et explorateurs dans
leurs recherches, leurs succès et leurs exploits.
Le prince encourage les jeunes à rechercher l’excellence, comme
en mai 2013 au cinquantième anniversaire de la fondation Vocatio,
une fondation soutenant par des bourses des projets de vie dans
les domaines les plus variés, où il déclare : « Vous avez ressenti
une vocation, un appel, une attirance, pour la réalisation
d’un projet qui a du sens pour vous, qui vous a permis de
vous engager durablement, en mettant en œuvre tout
votre être, pour votre bien et le bien des autres. À une
époque où tant d’êtres doutent, vous avez la chance d’une
certitude intérieure qui est devenue chemin, engagement,
promesse d’avenir. Conscients de vos dons, vous les avez
cultivés. Vous vous êtes dépassés dans l’excellence, parce
que vous aviez, en vous, quelque chose qui vous dépasse et
qui, réalisé, devient un atout pour tous. Vous avez décidé
en pleine connaissance de cause de développer vos talents.
Certains d’entre vous ont même réussi à faire de leur expé-
rience de la fragilité humaine une force. »
Le prince est passionné par l’être
humain et sa place dans la société.
Pour lui, l’écoute et l’empathie sont
essentielles pour renforcer
le « mieux vivre ensemble ».
Le prince va régulièrement à la
rencontre des hommes, des femmes
et des jeunes fragilisés et exclus.
Le prince rencontre des bénévoles, des responsables de mouve-
ments de jeunesse ou d’encadrement, des assistants sociaux, du
personnel médical. Il visite des ateliers protégés et prend part à des
tables rondes avec le ou la ministre et les services compétents. Il
s’interroge sur les causes de certaines fragilités, qui démontrent des
failles de la société elle-même et en sont en quelque sorte le baro-
mètre. Il est frappé par le capital de bonnes volontés et de solidarité
dont dispose notre pays et par sa richesse en matière d’institutions et
d’associations d’aide aux démunis.
Le prince s’est rendu dans de nombreux centres de désintoxication du
payspourcernercetteproblématiqueetencomprendretouslesaspects.
Il déclare à cet égard : « J’ai développé une affection particulière
pour les jeunes qui sont victimes de la toxicomanie et une
admiration sans bornes devant leurs efforts pour s’en sortir.
Certains d’entre eux sont de vrais héros par leur démonstra-
tion de force et de courage pour retrouver l’estime de soi.
Même quand ils ont touché le fond d’eux-mêmes, il existe
toujours en eux un espoir qui ne demande qu’à être ravivé
par la reconnaissance et l’attention des autres. »
Les moments forts et vrais, en contact avec une réalité percutante, ne
manquent pas : il accompagne le SAMU social de nuit sur le terrain
et s’entretient avec des sans-abri, il participe à la distribution de repas
à la gare Centrale de Bruxelles avec l’association des Samaritains ou
converse avec eux dans une maison d’accueil où ils viennent prendre
une douche et un repas chaud.
Les visites régulières de centres de soins palliatifs sont aussi des
moments de grande intensité et d’échanges dans l’intimité de familles
en souffrance, tout comme celles touchées par le suicide. Le prince
se souvient notamment d’une famille engagée dans un centre de
prévention et d’écoute de personnes en difficulté, pour tenter
d’éviter à d’autres de vivre le même drame.
À l’écoute
de la
fragilité
5
Le prince entre régulièrement en contact avec les proches de
victimes de la route, de catastrophes naturelles, ferroviaires ou
d’actes de violence. Il est présent auprès des victimes des accidents
de Ghislenghien en 2004, de Buizingen et Dendermonde en 2010,
de Sierre en 2012. Il entoure les familles éprouvées par l’attentat de
Liège en 2011. Il se rend dans les communes touchées par des inon-
dations, où, chaque fois, il est frappé par la solidarité spontanée entre
voisins et le rapprochement humain que provoquent ces drames.
Le prince écoute également des jeunes en difficulté qui ont décidé de
s’en sortir avec l’aide de personnes qui les accompagnent dans cette
entreprise courageuse faite d’épreuves, mais aussi de succès. Il visite
des institutions telles que Youth at Risk, Force Douce, Tejo ou encore
Switch. La volonté du prince de partager ce qui anime les jeunes
l’amène à échanger avec eux lors de discussions informelles. Qu’il
s’agisse de responsables de mouvements de jeunesse, d’étudiants
invités par le prince au Palais, de jeunes rencontrés sur le terrain,
comme au centre de jeunes Averroes de Laeken, ou des éducateurs
de rue de Schaerbeek. Le prince déclare à leur propos :
Le prince porte une attention particulière aux difficultés auxquelles sont
confrontés les jeunes dans ce qui constitue le cœur de leurs activités :
l’enseignement et la recherche d’un emploi. Le prince s’informe et
rencontre sur le terrain des personnes engagées dans la lutte contre le
harcèlement à l’école ou dans le soutien à des enfants prometteurs issus
de milieux moins favorisés, comme le fait le projet Boost. La formation
constituant une clé d’accès à l’emploi, le prince s’intéresse aux initia-
tives prises dans ce sens et les encourage avec énergie, comme chez
Synerjob ou dans différents centres de formation.
« La maturité de ces jeunes et leur esprit
d’ouverture apparaissent comme un gage
de confiance en l’avenir. »
Le prince porte un intérêt particulier à tout ce qui rend l’homme
vraiment humain : son identité, ses aspirations, sa vulnérabilité, ses
forces. C’est en ce sens que, recevant le doctorat honoris causa à
l’Université de Leuven (KUL) en 2002, le prince exprime sa convic-
tion qu’avec les progrès de la liberté, de l’égalité, de la science et de
la technologie, il importe de réinvestir dans les vertus civiles. « Les
valeurs civiles nécessaires à la mise en place d’une “société
digne” reposent à mes yeux sur une attitude fondamentale,
à savoir la reconnaissance de l’autre comme personne. »
« Le contact avec les fragilités humaines,
les exclusions, les humiliations…
m’a amené à me passionner pour des thèmes
comme ceux de la reconnaissance de la valeur
de la personne, du respect et de l’équité,
thème lié à la justice mais
qu’on retrouve aussi dans le sport : le fair-play. »
Au fil des ans, le prince Philippe ne
cesse d’élargir et d’approfondir sa
connaissance de son pays,
de l’État fédéral, des Régions et des
Communautés. Il rencontre en tête
à tête des hommes politiques,
ministres et parlementaires,
mais aussi des magistrats,
des représentants des syndicats,
des scientifiques, des artistes, etc.
Il organise des tables rondes pour s’informer sur certains sujets de
société. Ces tables rondes permettent aussi de rassembler les diffé-
rents acteurs qui sont concernés par le même sujet, mais qui ne
se connaissent pas nécessairement. Si les tables rondes sont parfois
rendues publiques, les audiences se font le plus souvent dans la
plus grande discrétion. Le prince se constitue un large réseau de
personnes de confiance qui l’alimentent avec leur vision sur l’actualité
ou le conseillent sur des matières diverses.
Le prince et la princesse organisent aussi des rencontres d’une
dizaine de personnes d’horizons et d’intérêts totalement différents.
Ceci permet d’échanger librement sur certains thèmes de société et
d’apprendre à se connaître.
Mais à côté de ces rencontres plus personnelles, il y a les visites plus
officielles sur le terrain. Le prince et la princesse visitent chaque année
un certain nombre de communes. À cette occasion, un programme
de rencontres est mis au point en collaboration avec les autorités
provinciales et communales. Le programme comprend en général
une visite d’une entreprise, d’une institution sociale, un contact
avec les autorités locales et avec la population. Ces visites mettent
en valeur des initiatives locales et sont des moments privilégiés de
contacts entre les princes et la population. Le programme d’activités
est riche et varié.
La position unique du prince lui permet d’entendre comme témoin
impartial un grand nombre d’opinions et de points de vue différents
sur les mêmes sujets. Il apprécie la richesse de ces différences et
cherche à faire des liens, à rapprocher, à construire des ponts.
Un des instruments que le prince utilise pour mieux servir l’unité dans
la diversité est le Fonds Prince Philippe, qu’il crée en 1998. Le Fonds
Ouverture
et dialogue
6
est géré au sein de la Fondation Roi Baudouin et a pour mission de
contribuer à favoriser le dialogue entre les différentes communautés
de notre pays, afin de stimuler, au-delà des différences linguistiques,
une plus grande reconnaissance mutuelle, dans le respect de la spéci-
ficité et de la culture de chacun.
Le Fonds soutient des projets d’échanges d’étudiants et des jour-
nées de partage d’expériences entre entreprises, autorités locales et
associations diverses. Le programme Erasmus Belgica permet ainsi à
des étudiants et à des professeurs de s’immerger pendant quelques
mois dans des institutions d’une autre communauté linguistique :
le programme Belgodyssée réunit de jeunes journalistes franco-
phones, néerlandophones et germanophones autour de reportages
communs diffusés dans tout le pays.
« Depuis que le Fonds organise ces échanges, des milliers de
jeunes ont pu apprendre à connaître leurs compatriotes des
autres communautés et beaucoup d’amitiés se sont créées.
Notre force à l’étranger, à nous Belges, est cette connaissance
des langues, cette faculté d’intégrer plusieurs cultures. Ce qui
m’a frappé dans mes voyages à l’étranger, lors de rencontres
avec des Belges occupant des postes importants dans les orga-
nisations de toutes sortes, ce sont précisément ces facultés de
compromis, de flexibilité et d’ouverture, qui nous sont propres.
Les rencontres entre personnes de différentes communautés
dans tous les secteurs sont créatrices de valeurs. Ces valeurs
sont humaines et sociales, mais aussi économiques. Il est essen-
tiel de cultiver cette chance que nous avons. »
À côté du dialogue des cultures dans notre pays, il y a aussi chez le prince
un grand intérêt pour le dialogue interreligieux. Il a régulièrement des
contacts avec les représentants de toutes les croyances et convictions et
des associations laïques. Il a assisté notamment, en mars 2004, au lance-
ment d’une plate-forme de dialogue interreligieux et interphilosophique
et continue de s’informer sur les diverses initiatives en la matière.
« Le Fonds est modeste mais sa dimension symbolique
est importante. L’enthousiasme que les initiatives du
Fonds suscitent prouve à quel point la demande de
rencontres est grande entre les différentes
communautés de notre pays. »
Le travail d’écoute et de soutien
du prince Philippe et de la princesse
Mathilde n’a cessé de prendre
de l’ampleur, chacun d’eux étant pris
d’une véritable passion pour leurs
différents domaines d’activité.
De plus en plus souvent aussi,
et selon une progression systématique
mais discrète, ils reprennent certaines
activités des souverains.
Le prince Philippe aime partager son travail avec la princesse Mathilde,
en Belgique mais aussi à l’étranger, comme par exemple lors de ses
missions économiques. Ils conçoivent leurs activités comme complé-
mentaires. Il s’agit d’un véritable travail d’équipe dans lequel chacun
se révèle un soutien mutuel quotidien.
Dès son enfance, la princesse Mathilde a été amenée à développer
un sens social aigu. Cet intérêt pour autrui constitue d’ailleurs le fil
rouge de ses activités. La princesse Mathilde aime dialoguer avec
ses concitoyens. Elle est très sensible à l’unicité de chaque personne
qu’elle rencontre, à l’engagement social de chacun, à la dignité avec
laquelle tant de gens affrontent les difficultés de la vie et à la capacité
de ressort dont ils font preuve, le désintéressement de tant de béné-
voles et la grande compétence professionnelle de ceux-ci dans leurs
domaines respectifs.
La princesse reçoit régulièrement des personnes et associations qui
l’informent sur de nombreux sujets qui préoccupent les Belges. Avec
une grande capacité d’écoute, la princesse est attachée à l’assistance
aux personnes vulnérables, en particulier dans le domaine de l’enfance.
Dans ce contexte, le Fonds Princesse Mathilde a été créé en décembre
2000 et attribue un prix annuel à des projets qui peuvent faire une
différence pour les personnes vulnérables. Dans ce cadre, la princesse
participe à de nombreuses discussions sur le thème de l’éducation.
Un travail
d’équipe
7
« Mathilde et moi partageons un même idéal
de service à notre pays. »
La princesse a accordé son haut patronage à plusieurs associations
qui s’occupent de personnes vulnérables et de leurs difficultés, parmi
lesquelles l’alphabétisation, la lecture à haute voix pour enfants et adultes
et l’accès à la littérature, ainsi que la situation des femmes, l’entrepreneu-
riat social, la microfinance, les questions relatives à la santé. La princesse
attache ainsi une attention particulière aux maladies comme le cancer,
les troubles cardio-vasculaires, le diabète et les affections respiratoires.
En tant que représentante spéciale pour la vaccination de l’Organisation
mondiale de la santé Europe, elle participe aux efforts de sensibilisation
pour une vaccination plus précoce chez les enfants.
La princesse s’engage également avec conviction sur le front humani-
taire. Comme représentante spéciale de l’Unicef et de l’ONUSIDA
pour leur campagne mondiale concernant les orphelins et les enfants
atteints par le VIH/sida, elle a visité la Tanzanie, la Chine, le Sénégal et
le Liberia. Sa récente visite en Haïti fin 2012, comme présidente d’hon-
neur d’UNICEF Belgique, a beaucoup marqué la princesse. Chaque fois,
la princesse est impressionnée par la force intérieure des gens qu’elle
rencontre et qui vivent des situations difficiles.
Cette riche expérience de terrain lui permet de prendre la mesure des
défis, de prendre conscience de nouveaux besoins et de nourrir sa
réflexion et son action en Belgique.
Depuis la fin de ses études,
en 1985, le prince Philippe a accompli
un parcours riche et varié mêlant
réflexion et action.
En plus de vingt-cinq ans,
le prince s’est donné pour tâche
d’appréhender la variété
et la complexité des choses.
Il s’est laissé guider par le désir de comprendre en profondeur. Au
cœur de ses intérêts pour l’actualité, pour l’économie, pour la poli-
tique et pour tous les débats sociétaux de ce xxie
 siècle se trouve
son intérêt pour la personne humaine. Son goût pour la philosophie,
l’histoire, la littérature, les langues, mais aussi ses voyages, rencontres,
visites sur le terrain, lui ont permis de comprendre de nombreux
enjeux de notre monde moderne.
Il a appris à connaître les Belges, la façon dont ils se voient eux-mêmes,
la façon dont ils se projettent dans le monde, leurs forces, leurs apti-
tudes, leurs savoir-faire. Il s’est rapproché des plus chanceux comme
des plus démunis, de façon à les soutenir dans leurs efforts et leurs
succès et à toujours les encourager. Il a entretenu un dialogue croissant
avec les femmes et les hommes politiques, les recevant en tête à tête
ou coopérant avec eux dans le cadre de missions et d’activités ciblées.
Au fil des ans, le prince a donné un contenu neuf au rôle d’héritier de
la couronne. Hormis les activités officielles, il a surtout travaillé dans la
discrétion, cherchant avant tout à se préparer à la fonction royale. Il
a voulu relever le défi de mêler profondeur et largesse d’intérêts. Il a
ainsi pu suivre attentivement et dans un large éventail de domaines les
évolutions rapides qu’a connues la société. Il s’est attaché à allier tradi-
tion et modernité et à en concilier les valeurs, dans un esprit constructif.
Une
invitation
à construire

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  • 1.
  • 2.
  • 3. Images d’un prince 1. Formation 2. Réflexion et action 3. Famille et loisirs 4. Stimuler lestalents 5. À l’écoute de la fragilité 6. Ouverture et dialogue 7. Untravail d’équipe Une invitation à construire Table des matières
  • 4. Depuis sa création en 1830, la Belgique a vu se succéder six rois et un régent. La famille royale a accompagné le peuple belge à travers les grands mouvements politiques, économiques et sociaux qu’ont connus l’Eu- rope et le monde, à travers les remous de l’histoire et des crises, mais aussi à travers la construction européenne et l’évolution institu- tionnelle du pays. Au cours des vingt dernières années, le roi Albert II , aidé par la reine Paola, a exercé la fonction royale au cœur d’une Belgique fédérale. Il s’y est consacré avec enthousiasme et dévouement. Outre les fonctions officielles qui s’inscrivent dans le cadre de la Constitution, le chef de l’État et les autres membres de la famille royale assument de nombreuses tâches de représentation et de soutien aux initiatives visant à améliorer la vie des Belges. Fils aîné du roi, le prince Philippe a pris avec son épouse, la prin- cesse Mathilde, une part importante dans cette action de la famille royale. C’est ainsi que le prince Philippe représente le chef de l’État en Belgique ou à l’étranger lorsque les circonstances s’y prêtent. Il préside des missions économiques. Il assiste à de nombreux événe- ments à travers le pays. Il est constamment à l’écoute des Belges. Comme le montrent les pages qui suivent, c’est animés d’un intérêt sincère que son engagement et celui de la princesse Mathilde s’ins- crivent résolument dans les domaines les plus variés. Profondément attaché à son pays, Européen convaincu, le prince Philippe est aussi devenu, par ses déplacements et visites à l’étranger, ses multiples centres d’intérêt et son attirance pour l’interculturalité, un citoyen du monde. Il relate les années de formation du prince et donne un aperçu de ses nombreuses activités. Il esquisse le portrait d’un homme à l’es- prit ouvert en lien direct avec la société. Illustrée de photos parfois inédites et de quelques citations du prince tirées d’entretiens, de notes personnelles ou de discours publics, cette publication a pour objectif de mieux faire connaître aux Belges leur futur souverain et le parcours qu’il a accompli avec son épouse. images d’un prince Cet ouvrage vise à donner un éclairage complet de l’action du prince Philippe au service du pays depuis plus de vingt-cinq ans.
  • 5. Le prince Philippe de Belgique est né le 15 avril 1960. Il est le premier enfant du prince Albert et de la princesse Paola, qui appartient à la famille princière romaine des Ruffo di Calabria. Le prince de Liège et la princesse Paola auront encore deux enfants, la princesse Astrid, née le 5 juin 1962, et le prince Laurent, né le 19 octobre 1963. Les princes sont élevés au château du Belvédère, situé aux portes de Bruxelles et tout proche du château de Laeken. La formation des princes de Belgique a toujours été influencée par les événements historiques. Les jeunes princes Baudouin et Albert ont connu des années de captivité pendant la Seconde Guerre mondiale, puis des années d’exil en Suisse. Avant eux, les princes Léopold et Charles ont été éduqués en Angleterre durant la Première Guerre mondiale. La plupart des rois des Belges sont par ailleurs montés sur le trône à un âge assez jeune : le roi Léopold II à l’âge de 30 ans, le roi Albert Ier à 34 ans, le roi Léopold III à 32 ans et le roi Baudouin est devenu prince royal à 19 ans. Le prince Philippe a bénéficié d’une formation très large à la fois sur les plans militaire, universitaire, économique et politique. Le roi Baudouin et la reine Fabiola n’ayant pas d’enfant, la forma- tion du prince Philippe est de plus en plus axée sur sa position d’hé- ritier présomptif du trône. Il suit un parcours scolaire classique et bilingue. Sa scolarité commence en français au collège Saint-Michel à Bruxelles et se poursuit en néerlandais à Loppem, près de Bruges, en internat. Ce choix lui permet d’acquérir des bases solides dans les deux langues. À Loppem, il s’initie aussi à plusieurs sports, dont le hockey et la course à pied. À l’issue de ses études secondaires, le prince entre à l’École royale militaire. Il y suit les cours en néerlandais. La formation Toutes armes (aujourd’hui master en sciences sociales et militaires) offre un cursus académique assez large, comprenant, entre autres, des cours de droit, d’économie et d’histoire. Mais c’est bien évidemment d’abord un établissement militaire, avec ses exigences propres de Formation 1
  • 6. discipline, d’endurance physique, d’esprit de corps et de formation au leadership. Le prince y fait une fructueuse expérience de cama- raderie et de dépassement de soi. Le 21 juillet 1979, il prend part au défilé de la Fête nationale avant de prêter serment d’officier le 26 septembre 1980 et d’achever sa formation en 1981. Quand vient le moment de choisir son arme, le prince exprime le souhait de devenir pilote de chasse et d’en suivre la formation exigeante. C’est en quelque sorte la poursuite d’une passion pour l’aviation et l’aventure spatiale née dès son enfance. Il avait été émerveillé par le programme Apollo et l’atterrissage sur la Lune, les premiers pas de Neil Armstrong, et n’avait pas raté l’exposition d’un morceau de roche lunaire à Bruxelles quelques mois plus tard. C’est aussi l’attirance permanente d’un défi à relever, comme l’expérience des techniques de plongée sous-marine à 15 ans ou la découverte du parachutisme à 17 ans. Pour le prince, les années militaires resteront caractérisées par deux expériences qui l’ont marqué : son brevet de pilote de chasse obtenu en 1982 après un écolage suivi sur Marchetti, Alpha Jet et Mirage V, ainsi que sur F16, puis les brevets de parachutiste et de commando. Ce sont évidemment les premiers vols en solo qui marquent le plus le prince. Il est amené à exécuter des figures acrobatiques, de jour comme de nuit. Il vit des moments exaltants. Il se souvient Vient alors la formation de para-commando. Il reçoit son béret rouge à Marche-les-Dames des mains du roi Baudouin en décembre 1982 et poursuit comme instructeur d’une nouvelle levée de candidats para- chutistes à Tielen au sein du 3e  bataillon para-commando. En 1983, il décide de compléter cette formation par un stage de chute libre, avec une cinquantaine de sauts dont certains d’une minute en chute libre. Plus tard, il suivra toujours avec une attention particulière les missions des militaires belges à l’étranger. C’est ainsi qu’il se rend notamment en ex-Yougoslavie en 1996, 1999, 2001, 2003 et 2005, au Bénin en 2004 et en Afghanistan également en 2004 au moment de la fête de Noël. « à quel point le contrôle d’un tel avion exige avant tout une totale maîtrise de soi ». « L’armée est l’un de ces viviers de commis de l’état cultivant précieusement l’idéal de servir. »
  • 7. Il est promu au grade de lieutenant général et de vice-amiral en 2010. Le prince Philippe garde la passion du vol et décrochera, en mai 2004, son brevet civil de pilote d’hélicoptère. À l’issue de son parcours militaire, le prince souhaite poursuivre ses études à l’étranger. Il rejoint d’abord le Trinity College de l’Univer- sité d’Oxford (Grande-Bretagne) pour un trimestre, puis la Graduate School de l’Université de Stanford (USA) où il obtient, en 1985 et après deux années d’études, son diplôme de master en sciences politiques. L’expérience de l’Amérique et de son système éducatif si particulier offre au prince un autre sentiment de liberté et une grande ouver- ture sur le monde. L’enseignement américain privilégie les travaux pratiques et la recherche personnelle, ce à quoi aspire précisément le prince à ce moment. Parlant de Stanford, il apprécie l’importance donnée à l’esprit de synthèse. Après la remise de son diplôme en présence de ses parents, il prolonge son expérience américaine par un voyage d’étude de cinq semaines à travers les États-Unis : il visite des grandes entreprises, des banques et diverses institutions notamment à New York, Chicago et Washington. Il termine son voyage par un entretien avec le président Reagan. « L’accent mis sur les travaux pratiques et l’argumentation stimule la réflexion et le jugement. »
  • 8. Tout à la fois visible et discrète, une nouvelle vie commence pour le prince à son retour des États-Unis. Il va à la rencontre de la Belgique et des Belges. Il entame ce parcours en étant conscient que les responsabilités auxquelles il sera un jour appelé lui imposent de s’imprégner de la diversité et de la complexité du monde qui l’entoure. Son premier objectif est d’écouter les divers points de vue. « J’ai appris que l’écoute n’est pas du tout quelque chose de passif, mais d’actif. Lorsqu’on écoute avec tout son être, il y a des chances que l’interlocuteur se livre en confiance. C’est cette relation de confiance que je trouve impor- tante. » De 1985 à 1993, le prince multiplie les rencontres, les visites, les audiences, les conférences, les voyages. Chaque fois, il s’y prépare par la lecture et la discussion et cherche à s’imprégner de l’univers qu’il va découvrir. Son but n’est pas d’accumuler des connaissances, mais de comprendre le monde dans lequel il vit, son pays et ses habi- tants, de comprendre le « pourquoi » des choses. Et de comprendre aussi le « comment », c’est-à-dire la manière selon laquelle notre monde et notre pays fonctionnent. C’est par centaines que se comptent les visites les plus diverses, dans les villes et communes, les écoles, les entreprises, etc. La curiosité intellectuelle du prince est intense. Il se passionne pour la philosophie et l’histoire de la philosophie pour comprendre le monde actuel. Il approfondit la pensée des Grecs anciens, fondement de la pensée occidentale, et étudie même le grec ancien pour lire les grands auteurs dans le texte et « mieux apprécier cette pensée dans toute sa beauté ». Son intérêt pour la philosophie et l’histoire l’aide à appréhender les réalités profondes mais aussi concrètes de notre société. « Pouvoir se faire son propre jugement des choses, c’est apprendre “l’autonomie” dont on a besoin dans la vie. Cette autonomie n’est pas basée sur un cadre de pensée rigide ou une volonté de tout faire sans écouter l’avis des autres, au contraire elle invite à mieux écouter les autres. » Réflexion et action 2
  • 9. L’histoire de l’Antiquité et de l’Europe des derniers siècles retient l’at- tention du prince. Cela lui permet de mieux comprendre les origines de la démocratie et du monde moderne. Il se plonge aussi dans des biographies de nombreuses personnalités politiques et historiques. Parallèlement à cet intérêt, le prince Philippe lit les grands auteurs de la littérature internationale. Lors d’un voyage au Mexique, il a l’occasion de rencontrer Gabriel García Márquez et partage avec lui quelques impressions sur ses livres qu’il a lus en espagnol. Il fait de même avec Carlos Fuentes. Danslemêmetemps,leprinceacquiertunesolideexpériencedel’étranger, en multipliant les voyages d’études. En 1984, lors d’un voyage privé, il va au-devant des Inuits en Alaska. L’année suivante, le roi Baudouin l’invite à l’accompagner en visite officielle au Japon. En 1986, il se rend durant un mois en Chine. Il va à Shanghai, Guangzhou, Shenzhen, Chongqing, Wuhan, Xi’an. Il y rencontre Jiang Zemin, qui est alors maire de Shanghai, avant son ascension au plus haut niveau national chinois. Il prépare assi- dument chacun de ces voyages. Pour son voyage en Chine, il se plonge dans l’histoire de la pensée chinoise. La philosophie chinoise le passionne encore aujourd’hui. Les échanges entre l’Occident et l’Orient lui tiennent à cœur. Il s’intéresse aussi à la religion hindoue et au bouddhisme. En 1988, il visite la Turquie et l’Inde. En octobre 1989, il effectue un stage auprès de Michel Camdessus, directeur général du Fonds monétaire international. La même année, il suit au jour le jour les événements qui vont conduire à la chute du mur de Berlin et à la reconstruction de la liberté politique et économique dans les pays d’Europe centrale et orientale. Il décide d’ailleurs de parcourir lui-même incognito plusieurs de ces pays. C’est le cas en Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Bulgarie et à Berlin en 1990. « Les années 1985-1990 ont été marquées par ce que j’appelle une intériorisation des valeurs et une recherche de sens. » « J’ai été témoin de l’effort fourni par ces populations pour s’intégrer à notre monde, à notre partie du monde qui n’était autre que leur Europe dont elles s’étaient senties si longtemps injustement exclues et abandonnées. »
  • 10. En février 1990, il rencontre en Pologne une série de personnalités : Lech Wałesa, Bronisław Geremek et le Premier ministre Tadeusz Mazowiecki. L’objectif est de se rendre compte sur place des ques- tions que pose le changement de régime sur les plans politique et économique. Il ira ensuite, en 1991 et 1992, à nouveau incognito, en Ukraine, en Russie, où il prend le Transsibérien de Vladivostok à Irkoutsk, et en ex-Yougoslavie, où il perçoit les tensions ethniques et celles de la transition balbutiante. « Tous ces épisodes douloureux mais pleins d’espoirs, je les ai vécus dans la rue, au cœur des populations locales. » Divers voyages d’études sont menés dans d’autres pays, comme en Égypte (1990), en Algérie (1991) et en Afrique du Sud (1992). En outre, à partir des Jeux olympiques de Barcelone de 1992, il ne manquera que rarement les grands rendez-vous sportifs tels les Jeux olympiques et les Coupes du monde de football. En 1994, le prince Philippe assiste à la prestation de serment du président d’Afrique du Sud Nelson Mandela. Il garde un souvenir marquant du dîner donné en l’honneur du nouveau président à la veille de son accession à la présidence. Le prince rencontrera encore Nelson Mandela à l’occasion d’autres voyages dans ce pays, comme en 1999 lors de l’investiture du président Thabo Mbeki. « J’ai été profondément touché par cet homme, par son autorité naturelle, par sa vérité. J’ai été impressionné aussi par l’esprit de réconciliation et de reconstruction qui régnait en Afrique du Sud lors de ces jours d’inauguration. »
  • 11. En 1995, le prince effectue à l’invitation du gouvernement israélien un voyage d’étude en Israël, dont il garde un riche souvenir tant par la qualité des contacts que par les institutions visitées. Il a l’opportunité de s’entretenir entre autres avec le Premier ministre Yitzhak Rabin. Ces dernières années, le prince a été amené à représenter officiel- lement son père, comme lors du service de commémoration des attentats terroristes à Madrid en 2004, lors du soixantième anniver- saire de règne du roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande en 2006, au cinquantième anniversaire de l’insurrection de Budapest en 2006 ou aux funérailles en décembre 2011 de Václav Havel (qu’il avait reçu à Laeken en 1991) en décembre 2011. Ce fut aussi le cas à l’occa- sion des cinquante ans de l’indépendance du Burundi en 2012. Ce voyage est pour lui une émouvante découverte de l’Afrique centrale. Par ailleurs, un nombre non négligeable de ses voyages à l’étranger s’inscrivent dans le cadre de missions humanitaires. C’est le cas en 1985 à Armero, en Colombie, lors de l’éruption du volcan Nevado del Ruiz. Une traînée de boue avait détruit la ville et plusieurs villages. Le prince s’y rendit à bord d’un C-130 de la Force aérienne chargé de médicaments et de matériel d’aide d’urgence. En 1988, il est volontaire anonyme pendant un mois chez les sœurs de Mère Teresa dans le mouroir de Kalighat à Calcutta, afin d’aider à apporter des soins. Il y retourne en 1995. Lors du même voyage en Inde, il passe dix jours avec Muhammad Yunus, concepteur du microcrédit et Prix Nobel de la paix en 2006, et loge dans des villages reculés du Bangladesh pour bien comprendre les progrès que permet la microfinance. « La misère et la détresse que j’ai rencontrées là-bas ne quitteront jamais ma mémoire. » « Connaître la langue de l’autre donne une ouverture qui dépasse de loin la simple conversation. Cela facilite le compromis et donne de la flexibilité dans l’approche des problèmes et la recherche de solutions. »
  • 12. En 1992, il séjourne dans le désert de Gode en Éthiopie pendant trois semaines avec une équipe de Médecins sans frontières dans un camp de réfugiés de la guerre de Somalie. Il aide les réfugiés à construire des abris destinés à protéger des femmes et des enfants du soleil et des vents de sable. Il se trouve donc incognito parmi ces réfugiés « qui gardaient une incroyable dignité malgré leur souffrance ». Ces présences sur le terrain lui donnent une expérience rapprochée du secteur de la coopération au développement qui ne cessera de l’in- téresser. En 1996, il accompagne une mission belge en Bolivie, afin de porter assistance à des paysans et de les aider à pratiquer l’agriculture alternative plutôt que cultiver de la cocaïne. Bien plus tard, il se plon- gera avec intérêt dans les écrits d’Amartya Sen, Prix Nobel d’économie en 1998, et aura l’occasion de le recevoir en 2002. Le prince suit de près le processus de construction européenne. Il se passionne pour les fondateurs de l’Europe, tels que Jean Monnet, qui ont réussi à donner à l’Europe un nouvel élan après la Deuxième Guerre mondiale, à insuffler un esprit de réconciliation entre les pays européens et à ancrer la « méthode communautaire ». La visite de la maison de Monnet impressionne fortement le prince. Il aime à rappeler que la Belgique, avec sa diversité de langues et de cultures, constitue un laboratoire pour l’Europe. Outre le français et le néerlandais, le prince pratique couramment l’anglais et a de solides bases en allemand, en italien et en espagnol. Il s’agit pour le prince de maîtriser davantage une langue pour approcher au plus près une culture ou un texte qu’il veut approfondir. C’est aussi dans ce contexte que s’inscrit son vif intérêt pour les univer- sités, « l’une des plus belles réalisations européennes », qui contribuent directement au maillage d’une conscience européenne. Dans les années 1980, dans le cadre d’un groupe de réflexion sur la mission de l’université et sur la question de la formation continue, il sillonne l’Europe à la rencontre de recteurs des grandes universités dont celles de Würzburg, Bologne, Rennes, Paris VI, Salamanque, … Aujourd’hui, le prince s’entretient fréquemment avec les responsables des institutions européennes basées à Bruxelles, tels le président du Conseil, le président de la Commission ou les commissaires euro- péens, qui l’informent des avancées dans leurs domaines respectifs. « Je suis fier d’être Européen. Je suis fier de l’histoire de l’Europe, des valeurs qu’elle porte depuis des siècles. Je me sens Européen dans les gènes et dans le sang. »
  • 13. Alors qu’il est encore célibataire, le prince se rend fréquemment à l’étranger et développe au fil des ans un vaste réseau d’amis et de relations en Europe et dans divers pays du monde. La vie du prince change profondément le 4 décembre 1999, date de son mariage avec la princesse Mathilde. Le prince avait présenté la future princesse aux Belges le 13 septembre 1999. Un secret bien gardé jusqu’au dernier instant. Née le 20 janvier 1973 à Uccle, la princesse Mathilde est la fille du comte et de la comtesse Patrick d’Udekem d’Acoz. Leur mariage constitue un événement de fête populaire pour tout le pays. Le prince porte l’uniforme de colonel de la Force aérienne. La princesse porte le voile de la grand-mère de la reine Paola, Laure Mosselman, née à Bruxelles en 1854. La cérémonie civile a lieu dans la salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles, tandis que la céré- monie religieuse se tient en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Dans les mois qui suivent, ce sera le temps des Joyeuses Entrées dans les diverses provinces du pays. Moins de deux ans plus tard, le 25 octobre 2001, naît la princesse Élisabeth. À la suite d’une modification de la Constitution, qui abolit la loi salique en 1991, c’est la première naissance d’une princesse héritière dans la famille royale belge. Trois autres enfants viennent compléter la famille au cours des années suivantes : le prince Gabriel le 20 août 2003, le prince Emmanuel le 4 octobre 2005 et la prin- cesse Éléonore le 16 avril 2008. Le prince Philippe et la princesse Mathilde vivent avec leurs quatre enfants dans une aile du château de Laeken, utilisé par ailleurs par le roi pour de nombreuses activités officielles. Les princes y ont aménagé un logement familial moderne très personnel et intime. Bien des visiteurs reçus en audience ont entendu les courses effré- nées dans les escaliers, les cris et les rires des jeunes princes. Le prince et la princesse maintiennent une vie de famille la plus normale possible malgré les obligations officielles qui impliquent des absences parfois longues, lors de voyages à l’étranger. Comme dans tout ménage moderne où les deux conjoints travaillent et ont des agendas chargés, les princes sont devenus très inventifs dans la gestion du temps de famille. Famille et loisirs 3
  • 14. « Le plus beau jour de ma vie fut celui où Mathilde a accepté ma demande en mariage. Depuis ce jour-là, notre mariage nous a donné quatre enfants que nous entourons de notre amour et qui nous le rendent abondamment. » L’éducation est tout aussi exigeante pour celui qui la donne que pour celui qui la reçoit. Le prince et la princesse prennent au sérieux cette responsabilité. Lors de la remise du prix Princesse Mathilde 2013 sur le thème « Fier d’être père », le prince se confie sur cette responsabilité et dit notamment : À de rares exceptions près liées à leur agenda, le prince Philippe conduit chaque matin ses enfants à l’école, tandis que la princesse Mathilde va les rechercher l’après-midi. Les activités extrascolaires sont nombreuses : sport, leçons de danse et de musique, visites culturelles, mouvements de jeunesse, stages variés. Une ambiance musicale règne dans la maison. Les enfants suivent des cours de piano. Avec eux, le prince Philippe s’y est récemment initié. « Mes plus beaux moments comme père c’est quand j’aide mon enfant à grandir, à passer un cap. C’est quand je peux lui dire : je suis fier de toi. C’est quand on peut rire ensemble mais aussi quand on peut rester en silence ensemble. C’est quand je peux servir de modèle à mes enfants, tout en me réjouissant que bientôt ils me dépasseront. »
  • 15. Les parents se réservent du temps pour leurs enfants. La prin- cesse Mathilde est « maman conteuse » à l’école. Le prince Philippe aussi aime leur raconter des histoires le soir avant d’aller dormir. Il emmène régulièrement un de ses enfants pour de courts voyages, afin de partager avec chacun d’eux un moment fort et unique. Dans leurs temps libres, les princes lisent beaucoup et pratiquent assidûment des sports tels que le vélo, la natation, le ski et le tennis. Le prince fait chaque semaine plusieurs sorties de course à pied. Il a participé aux 20 km de Bruxelles en mai 2013. Les vacances d’été sont surtout consacrées à des randonnées en montagne et à la voile. Le prince et la princesse attachent une grande importance au respect de leur vie privée. Tout en acceptant les contraintes liées à leur posi- tion, ils souhaitent éduquer leurs enfants dans la discrétion et sont reconnaissants au public et aux médias d’avoir toujours respecté ce souhait.
  • 16. À l’accession du roi Albert II au trône, en août 1993, le prince Philippe reprend, à la demande de son père, la présidence d’honneur de l’Office belge du commerce extérieur (OBCE). Il devient aussi président et, à partir de 1997, président d’honneur du Conseil fédéral du développement durable. Ces deux fonctions permettent au prince d’apporter son soutien à deux domaines essentiels, celui du commerce international et celui du développement durable. Ces matières étant largement régionalisées, le prince se familiarise aussi aux subtilités du système institutionnel belge et aux équilibres fondamentaux qu’il permet de préserver. Au cours des vingt années de présidence d’honneur de l’OBCE, rebaptisé en 2003 l’Agence pour le commerce extérieur (ACE), le prince Philippe mènera environ quatre-vingt-cinq missions écono- miques dans plus de quarante pays différents, sur tous les continents, de l’Espagne, en octobre 1993, aux États-Unis, en juin 2013. Dans le même objectif de promotion des intérêts économiques du pays et du suivi des grands enjeux économiques mondiaux, le prince Philippe assiste, depuis bientôt dix ans, à la réunion annuelle du Forum écono- mique mondial de Davos. Étant l’une des économies les plus ouvertes au monde, la Belgique réserve un intérêt essentiel à son exportation. En période de crise en Europe, il est fondamental pour nos entreprises d’être présentes sur les marchés en croissance, ce qui favorise directement l’emploi en Belgique. Le prince Philippe cherche à mettre des entreprises en contact et à créer des convergences d’intérêts entre sociétés belges et étrangères, mais aussi entre les sociétés belges elles-mêmes participant aux missions. Les missions se font actuellement au rythme de quatre par an. Leur formule a beaucoup évolué. L’Agence pour le commerce extérieur, responsable de leur organisation, est gérée et financée conjointement par le gouvernement fédéral et les Régions. Les missions ont atteint un niveau d’excellence largement reconnu en Belgique et à l’étranger. Ce qui passionne le prince, c’est de contribuer à la mise au point d’un instrument, d’une plate-forme au service des entreprises, mais aussi d’autres acteurs tels que les universités, les centres de recherche, etc., qui, avec les gouvernements des entités fédérées et le gouver- nement fédéral, sont en quête de synergies avec les pays visités. Ces Stimuler les talents 4
  • 17. missions sont devenues un laboratoire d’idées et de projets communs non seulement avec le pays visité, mais aussi entre Belges. Si, au cours des premières années, ces missions se composaient en moyenne d’une centaine d’hommes d’affaires par an, elles se sont multipliées pour dépasser le millier en 2011. Dès son retour au pays, le prince tente de favoriser des rencontres entre entrepreneurs issus des diverses régions du pays. Ces rencontres se veulent créatrices de valeur économique par le biais de l’échange des expériences de chacun. Le prince visite aussi régulièrement des entreprises en Belgique afin de mieux connaître leur spécificité ou le secteur dans lequel elles sont actives. Il encourage notamment les entreprises qui s’engagent dans les nouvelles technologies et le déve- loppement durable. Il découvre ainsi les spécificités d’un parc éolien offshore ou assiste à la production alternative d’électricité. Il s’informe des techniques d’épuration des sols. Dans une plantation expérimentale de peupliers destinés à la production d’électricité, il assiste à la première récolte. Soutenant le commerce équitable, il rend visite aux entreprises qui adoptent cette philosophie. Un autre domaine d’excellence belge retient l’attention du prince : la recherche pharmaceutique. La Belgique en est le leader mondial. Notre pays a pu mettre au point une formule gagnante qui repose sur un lien étroit entre entreprises, universités, instituts hospitaliers et pouvoirs publics. Le prince a pu, lors de certaines missions, participer à la promo- tion de cette formule originale à l’étranger et à la recherche de synergies avec des acteurs étrangers de premier ordre dans le domaine. Enfin, les missions touchent aussi à des domaines où le prince a développé un intérêt très personnel, comme l’espace, l’observation « Les missions économiques sont devenues un magnifique instrument de promotion de notre pays et de notre savoir-faire et sont une plate-forme qui aide les entreprises à s’internationaliser. Elles participent aussi à une culture d’exportation et de projection de l’image de notre pays dans le monde. »
  • 18. spatiale et l’astrophysique. Lors de sa dernière mission au Chili, il a pu suivre jusque tard dans la nuit des expériences d’observations de l’univers par les télescopes géants du site de l’observatoire européen austral ESO, dont certains sont de fabrication belge. Une expérience qui a fasciné le prince. Les missions économiques constituent également une excellente occasion pour le prince de s’entretenir avec les responsables poli- tiques belges qui l’accompagnent, qu’il s’agisse de ministres du gouvernement fédéral ou des entités fédérées. Il s’investit également dans la présidence d’honneur du Conseil fédéral du développement durable. Ce Conseil, créé en 1993 dans la foulée de la Conférence des Nations unies à Rio de Janeiro, réunit toutes les composantes économiques, sociales, environnementales et scientifiques du pays et peut rendre des avis au gouvernement fédéral représentant un consensus très large de la société civile. Ces avis portent sur les conséquences pour l’environnement des déci- sions du gouvernement ou sur des sujets plus ciblés comme la tran- sition vers une société moins émettrice de carbone. Dans un discours qu’il prononce devant le Conseil en octobre 2010, le prince explicite sa vision du développement durable : Enfin, le prince est aussi président d’honneur de la Fondation polaire internationale qui s’inscrit dans la longue tradition belge de recherche scientifique dans ce domaine. Cette fondation, créée en 2002, gère différents projets, dont la station polaire belge en Antarctique baptisée « station Princesse Élisabeth » en l’honneur de la jeune prin- cesse. Construite en 2008-2009, elle fonctionne uniquement grâce à l’énergie renouvelable et accueille chaque année de nombreux représentants de la communauté scientifique belge et internationale. Le prince aime encourager tous ceux qui persévèrent dans l’effort et contribuent à renforcer l’image du pays : il assiste aux matchs de l’équipe belge de football à Mexico en 1986 et au Japon en 2002 ou « À mon sens, une bonne façon de travailler en vue du développement durable est de “décloisonner” notre vision du monde, d’y intégrer une perspective à long terme et surtout de développer la capacité d’appréhender le monde avec d’autres yeux, les yeux des autres. »
  • 19. encore, récemment, pour la qualification pour la Coupe du monde 2014 au stade Roi Baudouin. Il soutient nos joueuses et joueurs de tennis à Roland-Garros ou à Wimbledon, nos athlètes aux Jeux olym- piques ou au Mémorial Van Damme, nos artistes et musiciens lors des représentations diverses, nos scientifiques et explorateurs dans leurs recherches, leurs succès et leurs exploits. Le prince encourage les jeunes à rechercher l’excellence, comme en mai 2013 au cinquantième anniversaire de la fondation Vocatio, une fondation soutenant par des bourses des projets de vie dans les domaines les plus variés, où il déclare : « Vous avez ressenti une vocation, un appel, une attirance, pour la réalisation d’un projet qui a du sens pour vous, qui vous a permis de vous engager durablement, en mettant en œuvre tout votre être, pour votre bien et le bien des autres. À une époque où tant d’êtres doutent, vous avez la chance d’une certitude intérieure qui est devenue chemin, engagement, promesse d’avenir. Conscients de vos dons, vous les avez cultivés. Vous vous êtes dépassés dans l’excellence, parce que vous aviez, en vous, quelque chose qui vous dépasse et qui, réalisé, devient un atout pour tous. Vous avez décidé en pleine connaissance de cause de développer vos talents. Certains d’entre vous ont même réussi à faire de leur expé- rience de la fragilité humaine une force. »
  • 20. Le prince est passionné par l’être humain et sa place dans la société. Pour lui, l’écoute et l’empathie sont essentielles pour renforcer le « mieux vivre ensemble ». Le prince va régulièrement à la rencontre des hommes, des femmes et des jeunes fragilisés et exclus. Le prince rencontre des bénévoles, des responsables de mouve- ments de jeunesse ou d’encadrement, des assistants sociaux, du personnel médical. Il visite des ateliers protégés et prend part à des tables rondes avec le ou la ministre et les services compétents. Il s’interroge sur les causes de certaines fragilités, qui démontrent des failles de la société elle-même et en sont en quelque sorte le baro- mètre. Il est frappé par le capital de bonnes volontés et de solidarité dont dispose notre pays et par sa richesse en matière d’institutions et d’associations d’aide aux démunis. Le prince s’est rendu dans de nombreux centres de désintoxication du payspourcernercetteproblématiqueetencomprendretouslesaspects. Il déclare à cet égard : « J’ai développé une affection particulière pour les jeunes qui sont victimes de la toxicomanie et une admiration sans bornes devant leurs efforts pour s’en sortir. Certains d’entre eux sont de vrais héros par leur démonstra- tion de force et de courage pour retrouver l’estime de soi. Même quand ils ont touché le fond d’eux-mêmes, il existe toujours en eux un espoir qui ne demande qu’à être ravivé par la reconnaissance et l’attention des autres. » Les moments forts et vrais, en contact avec une réalité percutante, ne manquent pas : il accompagne le SAMU social de nuit sur le terrain et s’entretient avec des sans-abri, il participe à la distribution de repas à la gare Centrale de Bruxelles avec l’association des Samaritains ou converse avec eux dans une maison d’accueil où ils viennent prendre une douche et un repas chaud. Les visites régulières de centres de soins palliatifs sont aussi des moments de grande intensité et d’échanges dans l’intimité de familles en souffrance, tout comme celles touchées par le suicide. Le prince se souvient notamment d’une famille engagée dans un centre de prévention et d’écoute de personnes en difficulté, pour tenter d’éviter à d’autres de vivre le même drame. À l’écoute de la fragilité 5
  • 21. Le prince entre régulièrement en contact avec les proches de victimes de la route, de catastrophes naturelles, ferroviaires ou d’actes de violence. Il est présent auprès des victimes des accidents de Ghislenghien en 2004, de Buizingen et Dendermonde en 2010, de Sierre en 2012. Il entoure les familles éprouvées par l’attentat de Liège en 2011. Il se rend dans les communes touchées par des inon- dations, où, chaque fois, il est frappé par la solidarité spontanée entre voisins et le rapprochement humain que provoquent ces drames. Le prince écoute également des jeunes en difficulté qui ont décidé de s’en sortir avec l’aide de personnes qui les accompagnent dans cette entreprise courageuse faite d’épreuves, mais aussi de succès. Il visite des institutions telles que Youth at Risk, Force Douce, Tejo ou encore Switch. La volonté du prince de partager ce qui anime les jeunes l’amène à échanger avec eux lors de discussions informelles. Qu’il s’agisse de responsables de mouvements de jeunesse, d’étudiants invités par le prince au Palais, de jeunes rencontrés sur le terrain, comme au centre de jeunes Averroes de Laeken, ou des éducateurs de rue de Schaerbeek. Le prince déclare à leur propos : Le prince porte une attention particulière aux difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes dans ce qui constitue le cœur de leurs activités : l’enseignement et la recherche d’un emploi. Le prince s’informe et rencontre sur le terrain des personnes engagées dans la lutte contre le harcèlement à l’école ou dans le soutien à des enfants prometteurs issus de milieux moins favorisés, comme le fait le projet Boost. La formation constituant une clé d’accès à l’emploi, le prince s’intéresse aux initia- tives prises dans ce sens et les encourage avec énergie, comme chez Synerjob ou dans différents centres de formation. « La maturité de ces jeunes et leur esprit d’ouverture apparaissent comme un gage de confiance en l’avenir. »
  • 22. Le prince porte un intérêt particulier à tout ce qui rend l’homme vraiment humain : son identité, ses aspirations, sa vulnérabilité, ses forces. C’est en ce sens que, recevant le doctorat honoris causa à l’Université de Leuven (KUL) en 2002, le prince exprime sa convic- tion qu’avec les progrès de la liberté, de l’égalité, de la science et de la technologie, il importe de réinvestir dans les vertus civiles. « Les valeurs civiles nécessaires à la mise en place d’une “société digne” reposent à mes yeux sur une attitude fondamentale, à savoir la reconnaissance de l’autre comme personne. » « Le contact avec les fragilités humaines, les exclusions, les humiliations… m’a amené à me passionner pour des thèmes comme ceux de la reconnaissance de la valeur de la personne, du respect et de l’équité, thème lié à la justice mais qu’on retrouve aussi dans le sport : le fair-play. »
  • 23. Au fil des ans, le prince Philippe ne cesse d’élargir et d’approfondir sa connaissance de son pays, de l’État fédéral, des Régions et des Communautés. Il rencontre en tête à tête des hommes politiques, ministres et parlementaires, mais aussi des magistrats, des représentants des syndicats, des scientifiques, des artistes, etc. Il organise des tables rondes pour s’informer sur certains sujets de société. Ces tables rondes permettent aussi de rassembler les diffé- rents acteurs qui sont concernés par le même sujet, mais qui ne se connaissent pas nécessairement. Si les tables rondes sont parfois rendues publiques, les audiences se font le plus souvent dans la plus grande discrétion. Le prince se constitue un large réseau de personnes de confiance qui l’alimentent avec leur vision sur l’actualité ou le conseillent sur des matières diverses. Le prince et la princesse organisent aussi des rencontres d’une dizaine de personnes d’horizons et d’intérêts totalement différents. Ceci permet d’échanger librement sur certains thèmes de société et d’apprendre à se connaître. Mais à côté de ces rencontres plus personnelles, il y a les visites plus officielles sur le terrain. Le prince et la princesse visitent chaque année un certain nombre de communes. À cette occasion, un programme de rencontres est mis au point en collaboration avec les autorités provinciales et communales. Le programme comprend en général une visite d’une entreprise, d’une institution sociale, un contact avec les autorités locales et avec la population. Ces visites mettent en valeur des initiatives locales et sont des moments privilégiés de contacts entre les princes et la population. Le programme d’activités est riche et varié. La position unique du prince lui permet d’entendre comme témoin impartial un grand nombre d’opinions et de points de vue différents sur les mêmes sujets. Il apprécie la richesse de ces différences et cherche à faire des liens, à rapprocher, à construire des ponts. Un des instruments que le prince utilise pour mieux servir l’unité dans la diversité est le Fonds Prince Philippe, qu’il crée en 1998. Le Fonds Ouverture et dialogue 6
  • 24. est géré au sein de la Fondation Roi Baudouin et a pour mission de contribuer à favoriser le dialogue entre les différentes communautés de notre pays, afin de stimuler, au-delà des différences linguistiques, une plus grande reconnaissance mutuelle, dans le respect de la spéci- ficité et de la culture de chacun. Le Fonds soutient des projets d’échanges d’étudiants et des jour- nées de partage d’expériences entre entreprises, autorités locales et associations diverses. Le programme Erasmus Belgica permet ainsi à des étudiants et à des professeurs de s’immerger pendant quelques mois dans des institutions d’une autre communauté linguistique : le programme Belgodyssée réunit de jeunes journalistes franco- phones, néerlandophones et germanophones autour de reportages communs diffusés dans tout le pays. « Depuis que le Fonds organise ces échanges, des milliers de jeunes ont pu apprendre à connaître leurs compatriotes des autres communautés et beaucoup d’amitiés se sont créées. Notre force à l’étranger, à nous Belges, est cette connaissance des langues, cette faculté d’intégrer plusieurs cultures. Ce qui m’a frappé dans mes voyages à l’étranger, lors de rencontres avec des Belges occupant des postes importants dans les orga- nisations de toutes sortes, ce sont précisément ces facultés de compromis, de flexibilité et d’ouverture, qui nous sont propres. Les rencontres entre personnes de différentes communautés dans tous les secteurs sont créatrices de valeurs. Ces valeurs sont humaines et sociales, mais aussi économiques. Il est essen- tiel de cultiver cette chance que nous avons. » À côté du dialogue des cultures dans notre pays, il y a aussi chez le prince un grand intérêt pour le dialogue interreligieux. Il a régulièrement des contacts avec les représentants de toutes les croyances et convictions et des associations laïques. Il a assisté notamment, en mars 2004, au lance- ment d’une plate-forme de dialogue interreligieux et interphilosophique et continue de s’informer sur les diverses initiatives en la matière. « Le Fonds est modeste mais sa dimension symbolique est importante. L’enthousiasme que les initiatives du Fonds suscitent prouve à quel point la demande de rencontres est grande entre les différentes communautés de notre pays. »
  • 25. Le travail d’écoute et de soutien du prince Philippe et de la princesse Mathilde n’a cessé de prendre de l’ampleur, chacun d’eux étant pris d’une véritable passion pour leurs différents domaines d’activité. De plus en plus souvent aussi, et selon une progression systématique mais discrète, ils reprennent certaines activités des souverains. Le prince Philippe aime partager son travail avec la princesse Mathilde, en Belgique mais aussi à l’étranger, comme par exemple lors de ses missions économiques. Ils conçoivent leurs activités comme complé- mentaires. Il s’agit d’un véritable travail d’équipe dans lequel chacun se révèle un soutien mutuel quotidien. Dès son enfance, la princesse Mathilde a été amenée à développer un sens social aigu. Cet intérêt pour autrui constitue d’ailleurs le fil rouge de ses activités. La princesse Mathilde aime dialoguer avec ses concitoyens. Elle est très sensible à l’unicité de chaque personne qu’elle rencontre, à l’engagement social de chacun, à la dignité avec laquelle tant de gens affrontent les difficultés de la vie et à la capacité de ressort dont ils font preuve, le désintéressement de tant de béné- voles et la grande compétence professionnelle de ceux-ci dans leurs domaines respectifs. La princesse reçoit régulièrement des personnes et associations qui l’informent sur de nombreux sujets qui préoccupent les Belges. Avec une grande capacité d’écoute, la princesse est attachée à l’assistance aux personnes vulnérables, en particulier dans le domaine de l’enfance. Dans ce contexte, le Fonds Princesse Mathilde a été créé en décembre 2000 et attribue un prix annuel à des projets qui peuvent faire une différence pour les personnes vulnérables. Dans ce cadre, la princesse participe à de nombreuses discussions sur le thème de l’éducation. Un travail d’équipe 7 « Mathilde et moi partageons un même idéal de service à notre pays. »
  • 26. La princesse a accordé son haut patronage à plusieurs associations qui s’occupent de personnes vulnérables et de leurs difficultés, parmi lesquelles l’alphabétisation, la lecture à haute voix pour enfants et adultes et l’accès à la littérature, ainsi que la situation des femmes, l’entrepreneu- riat social, la microfinance, les questions relatives à la santé. La princesse attache ainsi une attention particulière aux maladies comme le cancer, les troubles cardio-vasculaires, le diabète et les affections respiratoires. En tant que représentante spéciale pour la vaccination de l’Organisation mondiale de la santé Europe, elle participe aux efforts de sensibilisation pour une vaccination plus précoce chez les enfants. La princesse s’engage également avec conviction sur le front humani- taire. Comme représentante spéciale de l’Unicef et de l’ONUSIDA pour leur campagne mondiale concernant les orphelins et les enfants atteints par le VIH/sida, elle a visité la Tanzanie, la Chine, le Sénégal et le Liberia. Sa récente visite en Haïti fin 2012, comme présidente d’hon- neur d’UNICEF Belgique, a beaucoup marqué la princesse. Chaque fois, la princesse est impressionnée par la force intérieure des gens qu’elle rencontre et qui vivent des situations difficiles. Cette riche expérience de terrain lui permet de prendre la mesure des défis, de prendre conscience de nouveaux besoins et de nourrir sa réflexion et son action en Belgique.
  • 27. Depuis la fin de ses études, en 1985, le prince Philippe a accompli un parcours riche et varié mêlant réflexion et action. En plus de vingt-cinq ans, le prince s’est donné pour tâche d’appréhender la variété et la complexité des choses. Il s’est laissé guider par le désir de comprendre en profondeur. Au cœur de ses intérêts pour l’actualité, pour l’économie, pour la poli- tique et pour tous les débats sociétaux de ce xxie  siècle se trouve son intérêt pour la personne humaine. Son goût pour la philosophie, l’histoire, la littérature, les langues, mais aussi ses voyages, rencontres, visites sur le terrain, lui ont permis de comprendre de nombreux enjeux de notre monde moderne. Il a appris à connaître les Belges, la façon dont ils se voient eux-mêmes, la façon dont ils se projettent dans le monde, leurs forces, leurs apti- tudes, leurs savoir-faire. Il s’est rapproché des plus chanceux comme des plus démunis, de façon à les soutenir dans leurs efforts et leurs succès et à toujours les encourager. Il a entretenu un dialogue croissant avec les femmes et les hommes politiques, les recevant en tête à tête ou coopérant avec eux dans le cadre de missions et d’activités ciblées. Au fil des ans, le prince a donné un contenu neuf au rôle d’héritier de la couronne. Hormis les activités officielles, il a surtout travaillé dans la discrétion, cherchant avant tout à se préparer à la fonction royale. Il a voulu relever le défi de mêler profondeur et largesse d’intérêts. Il a ainsi pu suivre attentivement et dans un large éventail de domaines les évolutions rapides qu’a connues la société. Il s’est attaché à allier tradi- tion et modernité et à en concilier les valeurs, dans un esprit constructif. Une invitation à construire