Bibdoc 2024 - Les maillons de la chaine du livre face aux enjeux écologiques.pdf
Nouvelle - Calédonie
1. - CDTM Montpellier - Juin 2014 -
Centre de Documentation Tiers Monde
Espace Martin Luther King- 27 Bd Louis Blanc - Montpellier
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La Nouvelle-Calédonie est-elle toujours
coloniale ?
« Le retour à la tradition est un mythe. Aucun peuple ne l'a jamais vécu. La
recherche d'identité, le modèle, pour moi, il est devant soi, jamais en arrière.
C'est une reformulation permanente. L'identité elle est devant nous ».
Jean-Marie TJIBAOU
Repères
Collectivité d'outre-mer française
Chef-lieu : Nouméa
Superficie : 19 103 km²
Climat : tropical maritime
Langue officielle : le français
Composition linguistique : Wallisien
(9,17%), Drehu (4,9%), Nengone
(2,76%), Paicï (2,38%), Ajië (1,75%),
Funtunien (1,56%) et autres langues
kanak (9,6%)
Monnaie : Franc CFP
PIB : 9,89 milliards de dollars US³ (2011)
Population : 245 963 hab (2014)
Espérance de vie : 77, 4 ans (2010)
Age moyen : 30 ans
Indice de fécondité : 2,17 enfants par
femme (2010)
Indice de mortalité : 4,80 % (2010)
Taux migratoire : 7,2 ‰ (2008)
Composition ethnique : Kanak (40,3%),
Européen (29,2%), Wallisiens-futuniens
(8,7%),
Métis (8,3%), Calédoniens (5,0%),
Tahitien (2,0%), Indonésiens (1,0%),
Autres (2,7%), Non déclarés (1,2 %)
Composition religieuse : catholicisme (53%), protestantisme (25%), islam
(1,5%), autres (10%), Sans (10%)
(Sources : INSEE & Encyclopédie Larousse 2013)
2. - CDTM Montpellier - Juin 2014 -
L'Histoire de la Nouvelle-Calédonie : un état en
construction ?
Avant sa découverte et la colonisation, la Nouvelle-Calédonie était peuplée de
mélanésiens et de kanak à la culture orale. Son histoire reste en discussion
puisqu'elle relate le récit d'une terre controversée et de révolte. Pour comprendre
la réalité d'aujourd'hui, il faut plonger dans son histoire.
Découverte de la Nouvelle-Calédonie
5 septembre 1774 : James Cook découvre l'archipel et lui donne le nom « la
Nouvelle-Calédonie » en référence à son Écosse natale.
La colonisation française
24 septembre 1853 : la Nouvelle-Calédonie est déclarée française.
1864-1897 : afin de bâtir l’archipel, la Nouvelle-Calédonie est une colonie
pénitentiaire où sont déportés des prisonniers de droits communs et politiques.
1885 : mise en place d’un réseau d’écoles publiques pour « indigènes », dont
l’enseignement est majoritairement religieux.
1878 : insurrection des Kanak contre la colonisation (la révolte d'Ataï).
1897-1903 : les opérations du « grand cantonnement » contraignent les
populations autochtones à se regrouper dans des territoires délimités par les
colons (les réserves).
1917 : révolte sanglante des Kanak contre la colonisation.
3 septembre 1932 : par décret les « indigènes » accèdent à la qualité de
citoyen français.
27 octobre 1946 : la Nouvelle-Calédonie accède au statut de territoire d'Outre-
Mer
La période contemporaine, la Nouvelle-Calédonie est le lieu de vagues de
violence sanglante au nom de l’indépendance : « les évènements »
1981 : assassinat du secrétaire général de l'Union Calédonienne, Pierre Declercq
24 septembre 1984 : création du Front de Libération National Kanak Socialiste
(FLNKS)
13 septembre 1987 : 1er référendum sur l'indépendance voté par les citoyens
de métropole.
avril-mai 1988 : 21 personnes meurent dans une prise d'otage (le drame
d'Ouvéa)
26 juin 1988 : Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou signent les accords de
Matignon dans lesquels la France s’engage à réduire les inégalités entre
européens et Kanak et permet la création de 3 provinces : Province Nord, Sud et
des îles de Loyauté.
4 mai 1989 : assassinat de Jean-Marie Tjibaou et de Yéwéné-Yéwéné par un
indépendantiste opposant originaire d’Ouvéa.
5 mai 1998 : l'accord de Nouméa prévoit un référendum d'autodétermination
entre 2014 et 2018, voté par les calédoniens.
2010 : La Nouvelle-Calédonie prend le statut de Collectivité française d'Outre-
Mer.
3. - CDTM Montpellier - Juin 2014 -
La Nouvelle-Calédonie d'aujourd'hui : entre
«crises» juridiques, politiques, sociales,
économiques et culturelles.
Le contexte actuel de la Nouvelle-Calédonie est marqué par des « tensions»
juridiques, politiques, sociales, économiques et culturelles.
Situation juridique & politique
L'organisation institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie d'aujourd'hui résulte des
accords de Matignon et de Nouméa.
La loi organique relative du 19 mars 1999 détermine le cadre juridique dans
lequel s’inscrit l'évolution institutionnelle de l'archipel au cours des 20 dernières
années. Elle jouit actuellement du statut de collectivité d'Outre-Mer.
Les compétences de l'État français sont définies et limitées par la loi : les
relations extérieures, le contrôle de l'immigration et des étrangers, la monnaie,
le Trésor, les changes, la défense, la justice, la fonction publique de l’État, le
maintien de l'ordre et la sécurité civile, l'enseignement du second degré,
l'enseignement supérieur et la recherche
Le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est élu par le Congrès pour une
durée de 5 ans. Ce congrès est constitué de 54 membres et formé par la
réunion d'une partie des membres des 3 assemblées de province.
Situation sociale et culturelle
La Nouvelle-Calédonie, dont la construction identitaire commune constitue un
enjeu clé pour le développement, est marquée par une diversité sociale et un
fort multiculturalisme.
Le climat social révèle un fort degré de communautarisme et les inégalités
d’accès à l’emploi, au logement et à l’éducation, entre les communautés,
menacent la cohésion sociale entre les différentes ethnies.
D’un point de vue civil, la société calédonienne, avant 2010, était divisée entre
les civils de droit commun, particuliers et coutumiers kanak.
Situation économique
L’économie calédonienne repose essentiellement sur l’industrie minière (nickel,
magnésium, fer, cobalt, chrome et manganèse) et le tourisme.
Elle souffre de déséquilibre à cause en partie à sa position géographie, sa
monnaie, sa répartition démographique, le haut niveau de vie et le faible niveau
d’intégration économique de la population Kanak, due à des inégalités
sociales.
La forte dépendance aux importations et la faible exportation du nickel place
l’archipel dans une situation de dépendance économique à la métropole dont
les financements restent un levier de l’économie calédonien.
4. - CDTM Montpellier - Juin 2014 -
Sélection bibliographique
(Les ouvrages peuvent être consultés librement au CDTM ou empruntés moyennant une
participation aux frais).
La fin des indigènes en Nouvelle-Calédonie.
Éric SORIANO, Paris : Karthala, 2013, 312 p.
L’auteur présente l'émancipation des populations colonisées et l'évolution du
statut de citoyen en Nouvelle-Calédonie entre 1946 et 1976.
Conjurer la guerre : violence et pouvoir à Houaïla.
Michel NAEPELS, Paris : EHESS, 2013, 285 p.
L’auteur analyse la notion de violence à travers les 3 grandes vagues de conflits
sanglants qui ont marqué la ville de Houaïlou : la répression coloniale, la chasse
aux sorcières et la mobilisation indépendantiste.
La Nouvelle-Calédonie, Télérama, n° hors-série, 98 p. octobre 2013.
En Pays Kanak.
Alban BENSA & Isabelle LEBLIC, Paris : la maison des sciences de l'homme,
2000, 368 p.
Cet ouvrage présente 16 études sur la vie Kanak à l'époque contemporaine, afin
de mieux comprendre toutes ses facettes.
Canaque de la Nouvelle-Calédonie à Paris en 1931 : de la case au zoo.
Joël DAUPHINE, Paris : Harmattan, 1998, 183 p.
L’auteur décrit l'affaire de l’exhibition des kanak au jardin d'acclimatation du Bois
de Boulogne et dans les principales villes d'Allemagne : les kanak furent
présentés comme des cannibales et des sauvages.
La présence Kanak.
Jean-Marie TJIBAOU, Paris : Odile Jacob, 1996, 319 p.
Cet ouvrage relate l'histoire des Kanak à travers la plume de Jean-Marie
TJIBAOU, l'homme qui a initié les mouvements indépendantistes de l'archipel.
Économie assistée et changement social en Nouvelle-Calédonie.
Jean FREYESS, Paris : Presse Universitaire de France, 1995, 449 p.
L'auteur décrit la société calédonien durant les années qui ont précédées et
succédées les accords de Matignon.
Chronique Kanak : l'ethnologie en marche.
Alban BENSA, Paris : Ethnies, 1995, 352p.
L’auteur témoigne de son expérience au cœur des mobilisations politiques des
Kanak.
Le pays du Non-Dit : regard sur la Nouvelle-Calédonie.
Louis-José BARBANCON, La MOTHE-ACHARD : les presses d'Offset Cinq, 1992,
121 p.
L'auteur expose son point de vue, celui d'un « caldoche » pour l'indépendance.
Les kanak face au développement : la voie étroite.
Isabelle LEBLIC, Grenoble : Presses Universitaire de Grenoble, 1993, 401p.
L'auteur analyse la notion de développement dans le contexte de la Nouvelle-
Calédonie d'après les accords de Matignon.
Nouvelle-Calédonie : un paradis dans la tourmente.
Alban BENSA, Paris : Gallimard, 1990, 189 p.
L'auteur raconte l'Histoire de la Nouvelle-Calédonie.