2. Elle a bougé, j’en suis sûr. j’ai vu distinctement son petit doigt s’abaisser doucement, sa main se serrer comme un poing et revenir à sa position normale.
3.
4. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et l’illusion.
5. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et l’hallucination.
6. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et le doute.
7. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et le vertige.
8. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur.
9. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. J’ai peur
10. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. Dans mes chairs J’ai peur
11. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. Dans mes chairs mes veines J’ai peur
12. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. Dans mes chairs mes veines Je crois que j’ai parlé tout seul cette nuit, je crois que j’ai crié Je ne sais plus Non, j’ai vu distinctement son petit doigt s’abaisser doucement et puis, sa main s’est serrée comme un poing, puis elle est revenue à sa position normale. Imaginez ma frayeur, je n’ai pas bougé. J’en étais tétanisé. Et j’en frissonne encore. C’est pas une illusion ça, c’est pas une illusion. La confusion a commencé son long travail de destruction dès le lendemain. J’ai peur
13. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. Dans mes chairs mes veines Je crois que j’ai parlé tout seul cette nuit, je crois que j’ai crié Je ne sais plus Non, j’ai vu distinctement son petit doigt s’abaisser doucement et puis, sa main s’est serrée comme un poing, puis elle est revenue à sa position normale. Imaginez ma frayeur, je n’ai pas bougé. J’en étais tétanisé. Et j’en frissonne encore. C’est pas une illusion ça, c’est pas une illusion. La confusion a commencé son long travail de destruction dès le lendemain. Ça grouille de partout Je ne suis pas fou, je le dis, et très vite j’avais tourné l’affaire en dérision, je m’étais moqué de moi, de cette attitude ridicule, ma stupidité, ces peurs qui n’en sont pas. Mais pourquoi donc mon cerveau ne l’oubliait pas ? Car elle revint sans cesse toute la journée. Toujours cette même impression désagréable qui s’insinuait, me rendait subitement anxieux, et chaque fois que j’en cherchais la raison, c’est son visage qui s’affichait. Il n’y avait que cela, la seule explication. Pourtant j’avais le tour de mes préoccupations habituelles : pas de souci particulier, pas d’erreur au taf, le frigo était plein, le loyer payé… Bref, rien qui ne justifiait ce mal-être sinon elle. Je n’en peux plus Ses mains sur mon cou, je me suis senti étranglé et je pensais bien l’être, j’ai commencé à me débattre mais contre quoi ? Contre rien. Et j’ai enfoncé le pied sur le frein. Je me suis arrêté comme j’ai pu, le moteur avait calé. Dans le silence j’entendais juste mon souffle, affolé. J’ai tremblé. C’est ridicule et ça m’énerve, je suis incapable de me contrôler. Pourtant ce pourrait être plus simple. Le problème c’est que le fond de l’impasse est fait de telle manière que, quand je mets le journal dans la boîte aux lettres, la main noire est dans mon dos. C’est ça le problème. Si elle était devant moi, sûr que je n’aurais pas peur. Quand je la regarde je n’ai pas peur, c’est dès qu’elle est dans le dos. J’ai essayé de la servir en ne la quittant pas des yeux mais je ne peux pas. C’est mal foutu cette impasse. J’ai peur
14. Elle a bougé, j’en suis sûr. Et mon esprit embourbé ne sait plus démêler le réel et la peur. Dans mes chairs mes veines Je crois que j’ai parlé tout seul cette nuit, je crois que j’ai crié Je ne sais plus Non, j’ai vu distinctement son petit doigt s’abaisser doucement et puis, sa main s’est serrée comme un poing, puis elle est revenue à sa position normale. Imaginez ma frayeur, je n’ai pas bougé. J’en étais tétanisé. Et j’en frissonne encore. C’est pas une illusion ça, c’est pas une illusion. La confusion a commencé son long travail de destruction dès le lendemain. Ça grouille de partout Je ne suis pas fou, je le dis, et très vite j’avais tourné l’affaire en dérision, je m’étais moqué de moi, de cette attitude ridicule, ma stupidité, ces peurs qui n’en sont pas. Mais pourquoi donc mon cerveau ne l’oubliait pas ? Car elle revint sans cesse toute la journée. Toujours cette même impression désagréable qui s’insinuait, me rendait subitement anxieux, et chaque fois que j’en cherchais la raison, c’est son visage qui s’affichait. Il n’y avait que cela, la seule explication. Pourtant j’avais le tour de mes préoccupations habituelles : pas de souci particulier, pas d’erreur au taf, le frigo était plein, le loyer payé… Bref, rien qui ne justifiait ce mal-être sinon elle. Je n’en peux plus Ses mains sur mon cou, je me suis senti étranglé et je pensais bien l’être, j’ai commencé à me débattre mais contre quoi ? Contre rien. Et j’ai enfoncé le pied sur le frein. Je me suis arrêté comme j’ai pu, le moteur avait calé. Dans le silence j’entendais juste mon souffle, affolé. J’ai tremblé. C’est ridicule et ça m’énerve, je suis incapable de me contrôler. Pourtant ce pourrait être plus simple. Le problème c’est que le fond de l’impasse est fait de telle manière que, quand je mets le journal dans la boîte aux lettres, la main noire est dans mon dos. C’est ça le problème. Si elle était devant moi, sûr que je n’aurais pas peur. Quand je la regarde je n’ai pas peur, c’est dès qu’elle est dans le dos. J’ai essayé de la servir en ne la quittant pas des yeux mais je ne peux pas. C’est mal foutu cette impasse. J’ai les yeux rougis. J’ai perdu le sommeil, j’ai perdu la faim également. Je m’alimente, c’est tout. Je n’ai plus goût à rien. Je sombre dans un état mélancolique. Mais je ne suis pas fou. J’ai bien compris ce qui se passe. Ce sont peut-être des délires mais je garde ma raison. En attendant c’est toute la ville qui s’affiche comme une projection de mes états d’âme. Quand je suis en forme, la ville est belle. Quand je vais mal, elle se peuple soudain d’angoisses. Hier, j’avais de la fièvre et la ville était oppressante, l’air était pesant et semblait presque liquide. Oui il y avait quelque chose de liquide qui s’insinuait jusque dans mes yeux – comme un voile sur la cornée, une impression de flou, ça agace. Et quand mes humeurs sont noires, la ville plonge dans les ténèbres. C’est ainsi, je peux naviguer dans ma tête comme dans la ville. Je ne sais laquelle influence le plus l’autre. Ses mains sur mon cou J’ai peur