2. 1450-‐1560:
Un
récit
• C’est
toute
la
période
1450-‐1560
qui
est
ce
beau
XVIème
siècle,
coince
entre
deux
cycles
de
déchainement
belliqueux
et
morGfères:
guerre
de
Cent
ans
et
guerre
de
Religion.
• Charles
VII:
(mort
en
1461)
Il
reconquiert
la
Normandie
avec
l’aide
des
Bretons
et
de
larges
appuis
dans
la
populaGon
locale
–
l’armée
de
secours
anglaise
est
écrasée
a
Bayeux
en
1450.
Les
hosGlités
avec
les
Anglai,
bientôt
englues
dans
une
durable
guerre
civile,
s’arrêtent,
mais
aucun
traite
de
paix
n’est
signe.
Son
règne
est
marque
par
une
importante
réorganisaGon
administraGve,
condiGon
indispensable
a
la
reconquête.
Elle
dote
le
roi
de
France
d’un
militaire
permanent
et
performant
(compagnies
d’ordonnancement)
et
des
moyens
de
le
financer
de
façon
stable:
la
taille
royale.
Le
Lit
de
Jus*ce
du
procès
de
Jean
d’Alençon
Charles
VII
3. 1450-‐1560:
Un
récit
• Malgré
tout,
la
fin
du
règne
de
Charles
VII
n’est
pas
exempte
de
tensions.
Elle
est
marquée
en
parGculier
par
plusieurs
procès.
Celui
de
Jacques
Cœur
en
1451-‐1453,
est
le
procès
d’une
ascension
sociale
trop
spectaculaire,
assise
sur
la
gesGon
des
finances
royales.
Ensuite,
le
procès
de
Jean
d’Alençon
en
1458
qui
est
le
porte-‐parole
des
princes
du
royaume
qui
ont
du
mal
a
adme^re
l’autorité
royale.
• Mais
le
conflit
le
plus
grave
est
celui
qui
oppose
le
souverain
a
son
propre
fils,
le
dauphin
Louis.
Louis
est
en
effet
implique
dans
la
grande
révolte
des
Princes
en
1440.
Les
relaGons
sont
tellement
mauvaise
que
Louis
se
refugie
a
la
cour
de
Philippe
le
Bon,
le
puissant
duc
de
Bourgogne;
il
séjourne
5
ans
aux
Pays-‐Bas
jusqu’à
la
mort
de
Charles
VII
–
moment
ou
il
se
précipite
alors
dans
le
royaume,
en
prenant
soin
de
se
faire
immédiatement
sacrer
a
Reims.
Maison
de
Jacques
Cœur
a
Bourges
4. Le
dauphin
a
la
maison
de
Bourgogne
• Charles
VII
dit
en
apprenant
la
fuite
du
dauphin
et
l’accueil
qu’il
avait
trouve
chez
le
duc
de
Bourgogne
:
«
Il
a
reçu
chez
lui
un
renard
qui
mangera
ses
poules
».
• Le
dauphin
n’avait
eu
ni
enfance
ni
jeunesse
;
il
était
ne
Louis
XI,
c’est-‐a-‐dire
singulièrement
inquiet,
spirituel
et
malfaisant.
Cet
humble
et
doux
dauphin,
nourri
chez
Philippe-‐le-‐Bon
des
mie^es
de
sa
table,
était
justement
l’homme
qui
pouvait
le
mieux
voir
ce
qu’il
y
avait
de
faible
dans
le
brillant
échafaudage
de
la
maison
de
Bourgogne.
• Les
embarras
conGnuels
de
Jean-‐sans-‐Peur
et
de
Philippe-‐le-‐Bon
les
firent
longtemps
serviteurs
plutôt
que
maitres
des
Flamands.
Le
duc
vint
a
Gand,
au
foyer
du
mécontentement,
tenir
une
solennelle
assemblée
de
la
Toison
d’or,
faire
en
quelque
sorte
par-‐devant
les
Flamands
une
revue
des
princes
et
des
seigneurs
qui
le
soutenaient,
leur
montrer
quel
redoutable
souverain
était
leur
comte
de
Flandre.
Il
y
avait
une
chose
toute
spéciale
dans
les
soulèvements
de
ces
villes
du
Nord,
chose
originale
et
terrible,
et
qui
y
était
indigène,
c’était
l’ouvrier
mysGque,
le
lollard
illumine,
le
Gsserand
visionnaire,
échappe
des
caves,
effare
du
jour,
pale
et
have,
comme
ivre
de
jeune.
Dans
ces
moments,
il
suffisait
qu’une
bannière
de
méGer
parut
sur
la
place
pour
que
toutes
d’un
mouvement
invincible
vinssent
se
poser
a
cote.
20.000
hommes
périrent
parmi
lesquels
on
trouva
200
prêtres
ou
moines
a
la
bataille
de
Gavre.
5. 1450-‐1560:
Un
récit
• Louis
XI
(1461-‐1483):
Il
va
devoir
affronter
une
opposiGon
durable
au
mode
de
gouvernement
monarchique:
une
large
coaliGon
regroupe
bientôt
une
parGe
des
princes
(Alençon,
Bourbon)
soutenus
par
le
duc
de
Bretagne
et
par
le
comte
de
Charolais
(futur
Charles
le
Téméraire),
fils
de
duc
de
Bourgogne,
Philippe
le
Bon.
Charles
de
Charolais
est
d’ailleurs
lui-‐même
en
opposiGon
avec
son
père,
auquel
il
reproche
la
cession
des
villes
de
la
Somme
a
Louis
XI.
C’est
la
guerre
du
«
Bien
public
».
• Pour
rester
du
maitre
du
jeu,
Louis
XI
bénéficie
de
la
fidélité
de
Paris
et
de
la
plupart
des
villes,
ainsi
que
du
refus
d’une
large
part
de
la
peGte
et
moyenne
noblesse
de
s’associer
a
la
révolte.
Louis
XI
établit
les
statuts
de
l’ordre
de
Saint-‐Michel
par
Jean
Fouquet
(1470)
6. Un
roi
seul
et
pauvre
• Ce
roi
mendiant
si
longtemps
nourri
par
le
duc
de
Bourgogne,
ramené
sur
ses
chevaux,
mangeant
encore
dans
sa
vaisselle
au
sacre,
fit
pourtant
voir
des
la
fronGère
qu’il
y
avait
un
roi
de
France,
que
ce
roi
ne
connaitrait
personne,
ni
Bourgogne,
ni
Bretagne
;
ni
ami,
ni
ennemi.
Des
son
arrivée
dans
le
royaume,
sur
la
route,
et
sans
perdre
de
temps,
il
change
les
grands
officiers.
Des
le
commencement,
et
de
plus
en
plus,
il
senGt
bien
qu’il
était
seul,
que,
dans
le
désordre
ou
l’on
venait
tenir
le
royaume,
le
roi
serait
l’ennemi
commun,
partant
qu’il
ne
devait
se
fier
a
personne.
Tous
les
grands
étaient
au
fond
contre
lui,
et
les
peGts
meme
allaient
tourner
contre,
des
qu’il
demanderait
de
l’argent.
• Ordre
aux
vicomtes
et
receveurs
de
percevoir
les
fruits
des
fiefs,
terres
et
seigneuries,
qui
seront
mis
entre
les
mains
du
roi,
faute
d’hommage
et
droits
non
payes.
Le
roi
envoya
dans
les
provinces
des
commissaires
pour
faire
recherche
de
la
noblesse,
c’est-‐a-‐dire
apparemment
pour
soume^re
les
faux
nobles
aux
taxes,
pour
s’enquérir
des
fiefs
qui
devaient
les
droits.
• Il
allait
grand
train
dans
sa
guerre
contre
l’Eglise.
D’abord,
pour
empêcher
l’argent
de
fuir
à
Rome,
il
bannit
les
collecteurs
du
pape.
Louis
XI
se
trouvait
engage
dans
une
étrange
voie,
celle
d’un
séquestre
universel…
Il
prenait
souvent
des
gages,
souvent
des
otages.
Il
aimait
les
gages
vivants.
Jamais
ni
roi,
ni
père,
n’eut
tant
d’enfants
autour
de
lui.
Il
en
avait
une
peGte
bande,
enfants
de
princes
et
de
seigneurs.
Mais
si
les
nobles,
les
seigneurs
des
campagnes,
n’aidaient
plus
le
roi,
qui
donc
aidait
?
Les
villes.
7. 1450-‐1560:
Un
récit
• L’avènement
de
Charles
le
Téméraire
comme
duc
de
Bourgogne
(1467)
est
un
nouveau
facteur
de
tension.
Mais,
celui-‐ci,
confronte
a
la
révolte
des
villes
d’Alsace,
qui
refusent
de
reconnaître
l’autorité
bourguignonne,
et
qui
reçoivent
l’aide
des
Suisses.
Charles
est
défait
a
deux
reprises
par
la
redoutable
infanterie
des
Cantons
(batailles
de
Grandson
et
Morat).
Il
trouve
la
mort
sous
les
murs
de
Nancy.
Il
assiégeait
la
ville
dans
le
but
de
prendre
le
contrôle
du
duché
de
Lorraine:
principal
territoire
entre
les
parGes
bourguignonnes
et
néerlandaises
de
sa
principauté.
• Avec
le
Traite
d’Arras
(1482),
la
Picardie
et
le
duché
de
Bourgogne
reviennent
a
la
couronne
de
France,
mais
les
Habsbourg
sont
sur
la
fronGère
du
royaume…
et
la
plus
exposée
de
toutes
en
plus.
8. La
centralisa6on
et
la
lu7e
contre
Charles
le
Téméraire
• La
poliGque
de
Louis
XI
renforce
le
pouvoir
monarchique
et
la
centralisaGon,
mais
surtout
elle
tend
à
niveler
les
condiGons,
à
supprimer
les
privilèges.
Il
créé
la
Poste
en
1464
(des
relais
de
quatre
lieues
en
quatre
lieues)
de
façon
a
accélérer
la
circulaGon
de
l’informaGon.
Le
rythme
de
son
acGon
est
révoluGonnaire.
C’est
d’ailleurs
ce
qui
la
fait
échouer.
Il
a
hâté,
il
va
trop
vite,
il
pèche
par
impaGence.
• Au
début
de
son
règne
Louis
XI
proje^e
une
profonde
transformaGon
sociale,
qui
fait
écho
tant
a
«
la
révoluGon
»
d’EGenne
Marcel
qu’a
celle
des
cabochiens
et
a
celle
de
1789.
Mais
l’impulsion
révoluGonnaire
est
rapidement
brisée
par
la
réacGon
féodale
(la
contre
révoluGon
féodale
de
1465
du
Bien
Public).
• L’affrontement
réel
à
lieu
non
entre
Louis
XI
et
Charles
le
Téméraire
mais
entre
Charles
et
les
villes
wallonnes
Liège
et
Dinant,
allies
de
Louis
XI.
Le
combat
de
Louis
XI
et
de
Charles
le
Téméraire
n’a
lieu
qu’indirectement
dans
la
mesure
ou
Louis
XI
ause
les
révoltes
liégeoises
pour
détourner
son
adversaire.
Liège,
monde
de
la
houille
et
des
forges,
ville
du
mouvement
perpétuel,
dans
laquelle
la
hiérarchie
sociale
n’existe
pas
tant
elle
est
perpétuellement
bouleversée.
Dinant
et
ses
dinandiers,
ba^ant
le
métal
au
marteau
pour
fabriquer
des
chaudrons
vendus
ensuite
en
France
ou
ils
deviennent
les
dieux
Lares
des
foyers
paysans.
Coche
de
Poste
Routes
des
Postes
9. Batailles
de
Grandson
et
de
Morat
• Pour
ne
rien
perdre
du
spectacle,
Louis
XI
vint
s’établir
à
Lyon.
Lequel
du
sanglier
du
Nord
ou
de
l’ours
des
Alpes,
je^erait
l’autre
a
bas,
personne
ne
le
devinait.
Et
personne
non
plus
ne
se
souciait
d’être
du
combat.
Le
duc
semblait
bien
fort.
Il
venait
de
prendre
la
Lorraine.
Et
les
Suisses
aussi
étaient
formidables
alors.
• A
la
bataille
de
Granson,
peu
de
gens
avaient
comba^u
dans
ce^e
plaine
étroite.
Le
duc
de
Bourgogne
avait
perdu
peu,
perdu
infiniment.
Le
presGge
avait
disparu
;
ce
n’était
plus
Charles
le
Terrible.
Tout
vaillant
qu’il
était,
il
avait
montre
le
dos…
Sa
grande
épée
d’honneur
était
maintenant
pendue
à
Fribourg
ou
à
Berne.
• Le
roi,
qui
jusqu'à
la
était
assez
négligé
a
Lyon,
qui
envoyait
partout
et
partout
était
mal
reçu,
vit
peu
a
peu
le
monde
revenir.
Le
plus
décidé
était
le
duc
de
Milan.
Le
roi
René,
qui
n’a^endait
qu’un
envoyé
du
duc
pour
le
me^re
en
possession
de
la
Provence,
vint
s’excuser
a
Lyon.
• A
la
bataille
de
Morat,
au
maGn,
par
une
grande
pluie,
le
duc
met
son
monde
sous
les
armes
;
puis
à
la
longue,
les
arcs
se
mouillant
et
la
poudre,
ils
finissent
par
rentrer.
Les
Suisses
prirent
ce
moment.
• Rejeté
des
Flamands
aux
Français,
des
Français
aux
Flamands,
que
lui
restait-‐il?...Quel
état
maintenant
son
peuple,
son
pays
de
confiance
?...
La
(Franche)
Comte
meme
envoya
sous
main
au
roi
de
France,
pour
traiter
de
la
paix…
Le
jeune
empire
de
la
maison
de
Bourgogne
se
trouvait
déjà
vieux,
sous
son
pompeux
habit.
Charles
le
Téméraire
avait
trop
voulu
de
choses
infinies…
L’infini
!
Qui
ne
l’aime
?...
Jeune,
il
aima
la
mer,
plus
tard
les
Alpes…
Ces
volontés
immenses
nous
semblent
folles,
et
les
projets,
sans
nul
doute,
dépassaient
les
moyens.
On
lui
parlait
comme
à
un
vivant,
mais
il
était
mort.
10. Mort
de
Louis
XI
• Louis
XI,
sans
être
pire
que
la
plupart
des
rois
de
ce^e
triste
époque,
avait
porte
une
plus
grave
a^einte
a
la
moralité
du
temps.
Pourquoi
?
Il
réussît.
On
oublia
ses
longues
humiliaGons,
on
se
souvint
des
succès
qui
finirent
;
on
confondit
l’astuce
et
la
sagesse.
Il
en
resta
pour
longtemps
l’admiraGon
de
la
ruse,
et
la
religion
du
succès.
Le
royaume,
jusque
la
tout
ouvert,
acquit
ses
indispensables
barrières,
se
ceinture
de
Picardie,
Bourgogne,
Provence
et
Roussillon,
Maine
et
Anjou.
Il
se
ferma
pour
la
première
fois
et
la
paix
perpétuelle
fut
fondée
pour
les
provinces
du
centre.
• Mourant
et
très
affaibli,
Louis
XI
avait
eu
l’idée
de
s’oindre
de
nouveau
de
la
sainte
ampoule
et
de
renouveler
son
sacre,
pensant
apparemment
qu’un
roi
sacre
deux
fois
durerait
davantage.
Louis
XI
par
Jean
Fouquet
11. 1450-‐1560:
Un
récit
• Charles
VIII
(1483-‐1498):
Anne
de
Bretagne
épouse
Charles
VIII
–
les
hommes
du
roi
prennent
le
contrôle
du
duché,
sans
qu’il
y
ait
annexion
officielle.
• Le
jeune
roi
commence
a
nourrir
«
un
grand
dessein
»
au
centre
duquel
se
situent
ses
projets
italiens.
Charles
VIII
décide
de
reprendre
a
son
compte
les
revendicaGons
dynasGques
sur
le
royaume
de
Naples
des
princes
de
la
Maison
d’Anjou
dont
son
père
Louis
XI
a
été
l’hériGer.
• La
descente
jusqu’à
Naples
de
Charles
VIII
a
la
tête
de
son
armée
(1494-‐1495)
est
une
promenade
militaire.
Mais
l’arrogance
des
Français
débouche
sur
la
consGtuGon
d’une
large
coaliGon
comprenant
le
duc
de
Milan
qui
change
de
camp,
le
pape
et
Venise,
mais
aussi
l’empereur
Maximilien
et
le
roi
d’Aragon.
Portait
de
Charles
VIII
Entrée
de
Charles
VIII
et
de
ses
armées
a
Rome
par
Francesco
Granacci
12. Entrée
des
troupes
de
Charles
VIII
a
Rome
• Le
31
décembre
1494,
a
3
heures
de
l’après-‐midi,
l’armée
de
Charles
VIII,
entra
dans
Rome,
et
le
défile
se
prolongea
dans
la
nuit,
aux
flambeaux.
Sa
force
principale,
unique
alors,
était
l’arGllerie,
arme
naGonale,
organisée
sous
Charles
VIII
et
devenue
mobile,
qui
devait
à
ce^e
mobilité
une
acGon
décisive
et
terrible.
• Tout
le
monde
comprenait
que
c’était
la
une
grande
révoluGon
et
plus
que
le
passage
d’une
armée
;
qu’il
en
adviendrait
non
seulement
les
tragédies
ordinaires
de
la
guerre,
mais
un
changement
général,
décisif,
dans
les
mœurs
et
les
idées
mêmes.
Les
Alpes
s’étaient
abaissées
pour
toujours.
• Tous
savaient
et
prévoyaient
des
longtemps
l’évènement
;
tous
en
furent
terrifies.
Une
chose
était
visible
;
c’est
que
la
France
était
très
forte,
et
que
seule
elle
l’était.
L’Espagne,
quoique
réunie
sous
Ferdinand
et
Isabelle,
qui
venaient
de
prendre
Grenade,
n’était
pas
préparée
encore.
Ce^e
France,
qu’on
croyait
épuisée,
qui
avait
diminue
l’impôt,
réduit
la
gendarmerie,
elle
apparut
tout
a
coup
regorgeant
de
moyens
et
d’armes
en
tous
genres,
arquebusiers,
arGllerie,
que
n’avait
nulle
autre
puissance.
L’unité
qui
naissait
dans
la
décomposiGon
de
la
tyrannie
féodale
au
XIIIème
siècle,
avait
été,
il
est
vrai,
brisée
de
nouveau
par
la
maladresse
des
rois
qui
refirent
une
seconde
féodalité.
Louis
XI
avait
expie
ce^e
faute,
et
par
un
miracle
de
paGence
et
de
ruse,
écraser
celle-‐ci
a
la
sueur
de
son
front.
Entrée
de
Charles
VIII
a
Rome
13. La
descente
en
Italie
• La
découverte
de
l’Italie
avait
tourne
la
tète
aux
nôtres
;
ils
pas
assez
forts
pour
résister
au
charme.
Le
mot
propre
est
découverte.
Les
compagnons
de
Charles
VII
ne
furent
pas
moins
étonnés
que
ceux
de
Christophe
Colomb.
Les
Français
ne
soupçonnaient
pas
ce^e
terre
ni
ce
peuple,
ce
pays
de
beauté
ou
l’art,
ajoutant
tant
de
siècles
à
une
si
heureuse
nature,
semblait
avoir
réalisé
le
paradis
de
la
terre.
Aucune
armée
n’avait,
comme
celle
de
Charles
VIII,
suivi
la
voie
sacrée,
l’iniGaGon
progressive
qui,
de
Gènes
ou
de
Milan,
par
Lucques,
Florence
et
Sienne,
conduit
le
voyageur
à
Rome.
Les
yeux
noirs
d’Italie,
généralement
plus
forts
que
doux,
tragiques
et
sans
enfance
(même
dans
le
plus
jeune
âge)
exercèrent
sur
les
hommes
du
Nord
une
fascinaGon
invincible.
L’Italie
pendant
la
descente
de
Charles
VIII
14. Anne
de
Beaujeu
(Anne
de
France),
sœur
de
Charles
VIII
et
fille
de
Louis
XI
• Aux
Etats
de
1484,
les
nobles
demandaient
les
deux
choses
que
le
peuple
redoutait
:
qu’on
leur
rendit
les
places
fronGères
qui,
dans
leurs
mains,
avaient
tant
de
fois
ouvert
la
France
aux
ravages
de
l’ennemi,
et
que
l’on
respectait
leur
droit
de
chasse,
c’est-‐a-‐dire
le
ravage
permanent
des
terres,
l’impossibilité
de
l’agriculture.
Tout
avorta.
Ce^e
réacGon
hypocrite
de
l’aristocraGe
trouva
sa
barrière,
son
obstacle,
un
second
Louis
XI,
dans
sa
très
ferme
et
poliGque
fille,
Anne
de
France,
Anne
de
Beaujeu.
• Le
spectacle
est
curieux
de
voir
ce^e
fille
de
20
ans,
entourée,
il
est
vrai,
du
chancelier
et
autres
conseillers
de
Louis
XI,
reprendre
la
vie
de
son
père,
déjouer
comme
lui
une
ligue
du
Bien
public,
qu’on
nomma
très
bien
la
guerre
folle..
• Anne
de
Beaujeu
était
très
contraire
à
l’expédiGon
d’Italie
et
croyait
toujours
retenir
son
frère.
Il
lui
échappa
un
maGn.
Il
était
facile
a
prévoir
que
la
France
serait
forcée
d’envahir
tôt
ou
tard
l’Italie.
Appelée
1o
fois,
20
fois
peut
être,
elle
avait
fait
la
sourde
oreille,
laissant
démêler
ce^e
affaire
entre
l’Aragonais
et
le
Provençal
qui,
depuis
200
ans,
se
disputaient
le
royaume
de
Naples.
Anne
de
Beaujeu
15. Rôle
de
la
France
dans
la
Renaissance
• La
France
trouva
sa
propre
originalité
dans
le
contact
avec
l’Italie,
elle
devint
elle-‐même,
pour
le
salut
de
l’Europe
et
de
l’esprit
humain…
Le
vivant
organe
de
la
Renaissance.
L’invasion
des
deux
fanaGsmes,
musulman,
espagnol,
aurait
été
un
fait
horrible
sans
le
contrepoids
de
la
France.
• Le
XVIème
siècle
c’est
la
découverte
du
monde
et
la
découverte
de
l’homme.
Le
XVIème
siècle,
dans
sa
grande
et
légiGme
extension,
va
de
Colomb
a
Copernic,
de
Copernic
a
Galilée,
de
la
découverte
de
la
Terre
a
la
découverte
du
ciel.
L’homme
s’y
est
retrouve
lui-‐même.
16. Le
pari
de
Brunelleschi
• L’Italie
entrait
dans
une
profonde
prose,
la
matérialité
violente
des
tyrans,
des
bandes
mercenaires,
la
plaGtude
bourgeoise
des
hommes
de
finance
et
d’argent.
Une
religion
commençait
dans
la
banque
de
Florence,
ayant
dans
l’or
dans
sa
présence
réelle.
• Brunelleschi
vend
un
peGt
champ
qu’il
avait,
et
s’en
va
à
Rome
avec
son
ami,
le
sculpteur
Donatello.
Il
fit
la
plus
profonde
étude
du
genre
des
matériaux,
de
la
qualité
des
ciments,
du
poids
des
différentes
pierres,
de
l’art
qui
les
liait
entre
elles.
Il
apprit
des
Romains
tous
leurs
secrets,
et
de
plus,
celui
de
les
surpasser.
• Dans
ce^e
affaire
difficile
de
l’Eglise
Santa
Maria
di
Fiori,
le
génie
n’était
pas
tout.
Il
fallait
encore
infiniment
d’adresse
et
‘industrie
pour
s’emparer
de
ces
bourgeois
de
Florence,
banquiers,
marchands,
qui
ne
savaient
rien,
croyaient
tout
comprendre,
ne
manquaient
pas
d’écouter
les
ignorants,
les
envieux.
Brunelleschi
eut
besoin
d’une
plus
fine
diplomaGe
qu’il
n’eut
fallu
pour
régler
toutes
les
affaires
de
l’Europe.
• Il
s’agissait
de
faire
pour
la
première
fois
une
construcGon
durable
qui
se
souGnt
elle-‐même
et
sans
secours
étrangers.
(Métaphore
de
l’œuf
debout
avec
le
dôme
de
Santa
Maria)
voilà
donc
la
forte
pierre
de
la
Renaissance
fondée,
la
permanente
objecGon
a
l’art
boiteux
du
Moyen
Age,
premier
essai
mais
triomphant,
d’une
construcGon
sérieuse,
qui
s’appuie
sur
elle-‐même,
sur
le
calcul
de
l’autorité
et
de
la
raison.
L’art
et
les
raisons
réconciliés,
voilà
la
Renaissance,
le
mariage
du
beau
et
du
vrai.
Coupole
de
la
Cathédrale
Santa
Maria
di
Fiori
a
Florence
17. Leonard
de
Vinci:
la
science
et
la
mélancolie
• Leonard
de
Vinci
“miroir
profond
et
sombre”,
Goya
“cauchemar
plein
de
choses
inconnues”,
Delacroix
“lac
de
sang
hante
des
mauvais
anges”...
Pour
Baudelaire,
un
grand
arGste
est
nécessairement
mélancolique.
Les
Fleurs
du
Mal
est
un
“memento
mori”;
son
vocabulaire,
ses
catégories
de
pensées,
sont
imprégnées
par
la
théologie
chréGenne.
• Michelet:
“Le
Moyen
Age
s’était
tenu
dans
une
Gmidité
tremblante
en
présence
de
la
nature.
Il
n’avait
su
que
maudire,
exorciser
la
grande
fée,
Ce
Vinci,
fils
de
l’amour
et
lui-‐même
le
plus
beau
des
hommes,
sent
qu’il
est
aussi
la
nature
;
il
n’en
a
pas
peur.”
Autoportrait
18. 1450-‐1560:
Un
récit
• Louis
XII
(1498-‐1515):
Le
roi,
assure
du
Milanais,
peut
désormais
envisager
de
reconquérir
le
royaume
de
Naples.
Il
choisit
de
le
faire
en
associaGon
avec
Ferdinand,
roi
d’Aragon,
qui
prétend
lui
aussi
a
des
droits
sur
ce
royaume.
Le
traite
de
Grenade
(décembre
1500)
prévoit
conquête
et
presGge.
Cependant,
en
1504,
la
perte
du
royaume
de
Naples
est
consommée:
elle
sera
définiGve.
• Les
hosGlités
contre
Jules
II
commencent
en
octobre
1510
et
elles
sont
d’abord
favorables
aux
troupes
françaises
qui
pénètrent
dans
les
Etats
ponGficaux.
Si
les
troupes
françaises
remportent
une
victoire
a
Ravenne
en
1512,
leur
succès
est
lourdement
hypothéqué
par
la
mort
de
leur
chef,
Gaston
de
Foix,
dont
les
capacités
militaires
font
ensuite
cruellement
défaut.
Menacées
par
les
Suisses
qui
ont
rejoint
la
coaliGon
contre
Louis
XII,
les
troupes
françaises
évacuent
le
Milanais
des
le
printemps
1512.
Louis
XII
et
Anne,
la
duchesse
de
Bretagne.
Jules
II
par
le
Ti*en.
19. Louis
XII
et
son
armée
vivent
sur
le
pays
• Louis
XII,
tant
qu’il
le
put,
fit
payer
la
guerre
d’Italie
par
l’Italie
elle-‐même,
décidé
à
l’épuiser
pour
ménager
la
France.
Ce
fut
ce
qu’on
a
vu
de
1806
a
1812,
l’époque
du
trésor
de
l’armée.
Système
qui
rend
la
guerre
plus
légère
pour
la
naGon
guerroyant,
sauf
a
entasser
contre
elle
des
masses
de
haine,
et
qui
prépare
de
cruelles
représailles
pour
les
jours
de
revers.
Mais
le
trésor
de
la
France,
qu’elle
ignora
profondément
et
dont
elle
ne
songea
nullement
a
profiter,
c’était
son
étonnante
sociabilité,
une
assimilaGon
rapide
a
toute
humanité.
Il
suffisait
à
la
France
qu’elle
voulut,
pour
être
adorée.
Louis
XII
en
Italie
20. 1450-‐1560:
Un
récit
• François
Ier
(1515-‐1547):
François
est
hériGer
présompGf
tout
au
long
du
règne
de
Louis
XII
et
traite
comme
tel.
• Avec
l’aide
des
VéniGens,
il
remporte
a
la
tête
de
ses
troupes
la
victoire
de
Marignan
(septembre
1515)
contre
les
Suisses,
allies
du
pape
Léon
X
et
du
duc
de
Milan.
Ce
succès
entraine
la
reconquête
du
Milanais.
Une
paix
perpétuelle
est
signée
entre
la
France
et
les
Suisses
en
novembre
1516.
Elle
mérite
pour
une
fois
son
nom
puisqu’elle
fonde
une
alliance
durable
entre
les
deux
pays
et
permet
a
la
France
de
lever
régulièrement
des
mercenaires
dans
les
Cantons.
• Léon
X,
un
Médicis,
signa
avec
la
France
un
concordat
a
Bologne.
Il
officialise
le
droit
de
regard
du
roi
sur
les
nominaGons
aux
principaux
bénéfices
ecclésiasGques,
moyennant
la
reconnaissance
des
droits
du
pape
sur
l’Eglise
de
France.
• Ce
texte,
adopte
en
1438,
garanGssait,
au
détriment
du
souverain
ponGfe,
les
droits
de
l’Eglise
gallicane
(élecGons
bénéficiales,
supériorité
du
concile
sur
le
pape).
François
Ier
par
Jean
Clouet
Le
pape
Léon
X
21. François
Ier
et
Marignan
• L’armure
de
Marignan
et
de
Pavie,
toute
faussée
qu’elle
est
de
coups
de
feu
et
de
coups
de
pique,
témoigne
de
l’effet
que
dut
produire
ce
magnifique
homme
d’armes.
Les
femmes,
la
guerre
–
la
guerre
pour
plaire
aux
femmes.
Il
procéda
d’elles
enGèrement.
Les
femmes
le
firent
tout
ce
qu’il
fut,
et
le
défirent
aussi.
Amour...
on
ne
peut
nommer
autrement
la
passion
éperdue
de
Marguerite
pour
son
frère.
Elle
avait
deux
ans
de
plus,
et
dix
ans
en
réalité
;
la
jeune
sœur,
pour
celui
qu’elle
vit
naitre,
qu’elle
enveloppa
tout
d’abord
de
son
insGnct
précoce,
fut
la
mère,
la
maitresse,
la
peGte
femme,
dans
les
jeux
enfanGns
;
a
grand-‐peine
fut-‐elle
averGe
qu’après
tout
elle
était
sa
sœur.
• Le
lendemain
de
la
mort
du
tyran
(je
veux
dire
Anne
de
Bretagne),
Louis
XII,
enfin
libre,
donna
sa
fille,
Claude,
a
un
Français,
ferme
la
porte
a
l’étranger.
Charles-‐Quint
n’aura
pas
la
France.
• Et
François
Ier
fut
salue
de
l’Italie,
comme
de
la
France.
L’Italie
haletait
;
elle
n’en
pouvait
plus
;
l’horreur
indéfinie
du
pillage
éternel
des
bandes
suisses
et
des
armées
espagnoles.
François
Ier
adoubé
chevalier
par
Bayard
avant
Marignan
22. Marignan
–
la
victoire
française
par
excellence
• Les
réveils
et
les
renouvèlements
subits,
imprévus
de
la
France,
sont
des
miracles
inconnus
à
toutes
les
naGons
du
monde.
C’est
ce
peuple
qui
a
fait
la
croisade,
et
lui
qui
a
dresse
le
bucher
où
pérît
la
croisade,
avec
l’ordre
des
Templiers.
C’est
lui
qui
donna
le
type
des
insGtuGons
féodales,
lui
qui
fonda
en
face
leur
destructeur,
la
bourgeoisie.
Au
point
ou
nous
arrivons,
la
France
encore
va
détruire
une
de
ses
vieilles
œuvres.
Chevalerie,
gendarmerie,
vieille
organisaGon
militaire,
tout
cela
s’en
va
ensemble
;
le
peuple,
dans
l’infanterie,
a
fait
son
appariGon
sur
le
champ
de
Ravenne.
Et
c’est
lui
qui
opère,
en
1515,
le
grand
passage
des
Alpes.
• La
France,
des
Charles
VII
par
ses
Gascons
et
ses
Bretons,
des
Louis
XII
par
ses
Picards
et
autres
Français
du
Nord,
sous
François
Ier
par
l’insGtuGon
des
Légions
provinciales,
commença
une
tradiGon
durable
qui
se
perpétue
jusqu'à
nous.
On
entrevit
les
Français
comme
premiers
marcheur
du
monde,
c’est-‐a-‐dire
éminemment
soldat.
Jamais
les
autres
naGons,
Allemands,
Suisses,
Italiens,
Espagnols
n’ont
devine
par
ou
les
Français
allaient
passer
toujours,
ils
ont
été
surpris.
Armure
de
François
Ier
23. Marignan
–
la
victoire
française
par
excellence
• C’était
par
les
sources
même
du
Po
que
les
Français
entraient
en
Italie.
Le
roi
s’était
place
a
Marignan,
a
10
milles
de
Milan,
ayant
derrière
lui
les
armées
espagnoles
et
ponGficales,
qu’il
séparait
ainsi
des
Suisses.
Qui
commandait
l’armée
française
?
Tout
le
monde
et
personne.
Le
roi,
tout
novice,
de
21
ans,
était
censé
commander,
et
sous
lui,
Charles
de
Bourbon,
de
25
ans,
qu’il
venait
de
faire
connétable.
• Fidèle
aux
vieilles
tradiGons,
le
roi
employa
les
dernières
minutes,
si
précieuses,
à
se
faire
armer
chevalier.
Il
s’adressa
a
l’homme
le
plus
aime
de
l’armée,
fit
avancer
Bayard
et
reçut
l’ordre
de
sa
main.
Les
Suisses
furent
plus
écrasés
que
vaincus.
Ce
qui
avait
achevé
de
les
décourager,
c’est
que,
vers
10
heures
du
maGn,
ils
entendirent
crier
:
«
Marco
!
Marco
!
»
Et
virent
les
drapeaux
de
Venise.
C’était
Alviano
qui
avait
marche
toute
la
nuit
avec
sa
cavalerie.
Les
Suisses,
si
bien
ba^us
des
lances
et
des
boulets
du
roi,
le
furent
encore
plus
de
son
argent.
Il
les
gorgea,
les
renvoya.
Corrompus
contre
eux-‐mêmes,
ils
acceptèrent,
tète
basse,
plus
d’argent
que
ne
valait
toute
la
Suisse,
vendant
les
baillages
italiens
et
renonçant
a
l’Italie.
• A
François
Ier
de
balancer
le
monstre
hétérogène
du
triple
empire
de
Charles-‐Quint
qui,
se
formant
de
mort
en
mort
et
par
successions,
sans
bruit,
tout
doucement,
menaçait
bientôt
d’englouGr
l’Europe.
Si
l’on
eut
cru
réellement
qu’il
voulut
être
le
protecteur
des
faibles
et
le
centre
de
résistance
contre
le
pape
et
la
maison
d’Autriche,
il
était
le
maitre
du
monde.
Chevalier
Bayard
24. 1450-‐1560:
Un
récit
• Charles
de
Gand
recueille
une
formidable
succession:
CasGlle,
Aragon
et
leurs
nombreuses
dépendances
en
Italie
et
désormais
en
Amérique,
puis
quand
disparaît
Maximilien
de
Habsbourg,
Pays-‐Bas,
Franche-‐Comté,
Autriche…
Le
décès
de
Maximilien
ouvre
aussi
la
succession
impériale.
François
Ier
se
pose
en
compéGteur
de
Charles,
mais
c’est
ce
dernier
qui
est
élu,
sous
le
nom
de
Charles
Quint.
Tout
de
suite,
les
deux
hommes
se
disputent
l’alliance
du
roi
d’Angleterre,
Henri
VIII.
• François
Ier
est
le
premier
souverain
français
a
soutenir
des
expédiGons
de
découverte
(et
de
conquête)
vers
le
Nouveau
Monde:
celle
de
Verrazano
entre
1523
et
1528,
le
long
des
cotes
des
actuels
Etats-‐Unis,
puis
celle
de
CarGer
et
Roberval
au
Canada
entre
1534
et
1542.
Charles
Quint
jeune
Henry
VIII
25. Le
rendez-‐vous
manque
de
la
France
• La
France
de
Louis
XII
rançonne
l’Italie,
rétablît
les
gouvernements
les
plus
tyranniques,
«
porte
de
le
dernier
coup
»
au
pays
et
le
livre
aux
puissances
extérieures
qui
le
convoitent.
La
Renaissance
voit
l’affirmaGon
de
l’Etat,
le
renforcement
des
monarchies
et
leur
évoluGon
vers
l’absoluGsme.
• Mais
la
Renaissance
voit
aussi
l’influence
des
femmes
augmenter.
Dans
le
cadre
de
la
monarchie,
l’influence
des
femmes
joue
pour
transformer
celle-‐
ci
en
une
affaire
de
famille.
La
monarchie
se
privaGse,
se
rétrécît
aux
intérêts
domesGques
des
familles
régnantes.
La
poliGque
des
rois,
de
moins
en
moins
naGonale
et
de
plus
en
plus
matrimoniale,
abouGt
au
bout
de
trois
siècles
à
l’alliance
objecGve
de
tous
les
gouvernements
absoluGstes
européens.
• François
Ier
incarne
l’héroïsme
de
la
Renaissance.
Charles
Quint
dont
le
portrait
consGtue
un
diptyque
avec
celui
du
roi
français,
représente
à
l’inverse
l’esprit
anGnaGonal
et
purement
familial
de
la
famille
de
Habsbourg
qui
considère
les
peuples
comme
un
patrimoine.
• A
mesure
que
s’affaiblit
dans
les
esprits
le
dogme
de
l’incarnaGon,
grandit
et
se
forGfie
l’idolâtrie
monarchique.
MysGque
profondément
matérialisant,
et
qui
repose
en
dernière
instance
sur
l’adoraGon
de
la
force.
• François
Ier,
profitant
de
son
charisme,
aurait
pu
prendre
la
tète
des
révoluGons
qui
grondaient
alors
partout
en
Europe,
en
Allemagne
en
parGculier.
Mais
il
devait
décidément
être
le
gros
garçon
qui
gâta
tout.
Entre
la
révoluGon
et
le
pape,
il
avait
choisi
quoi
?
Une
boulangère
de
Lodi
!
Anne
Boleyn
Marguerite
de
Navarre
Catherine
d’Aragon
26. 1450-‐1560:
Un
récit
• En
1524,
l’armée
française
est
écrasée
a
Pavie
et
le
roi
est
lui-‐même
capture
par
les
troupes
de
Charles
Quint.
• Les
négociaGons
pour
la
libéraGon
de
François
Ier
sont
extrêmement
laborieuses
en
raison,
en
parGculier,
de
la
volonté
absolue
de
Charles
Quint
de
récupérer
la
Bourgogne.
Le
roi
finit
par
accepter
(traite
de
Madrid,
14
janvier
1526):
il
s’engage
a
resGtuer
la
province
après
sa
libéraGon,
et
remet
a
l’empereur
ses
deux
fils
aines
en
otages,
comme
garanGe
de
l’applicaGon
du
traite.
• En
1529,
on
signe
«
la
paix
des
Dames
»:
Marguerite
d’Autriche
et
la
mère
de
François
Ier.
Selon
les
termes
du
traite,
François
Ier
abandonne,
comme
en
1526,
toutes
ses
prétenGons
italiennes,
mais
il
conserve
la
Bourgogne.
Il
doit
en
revanche
verser
a
Charles
Quint
une
rançon
considérable
de
deux
millions
d'écus
d’or.
Bataille
de
Pavie.
Louise
de
Savoie
Marguerite
d’Autriche
27. 1450-‐1560:
Un
récit
• Henri
II
(1547-‐1559):
Le
nouveau
roi
écarte
sans
ménagement
l’équipe
de
la
fin
du
règne
de
son
père;
il
rappelle
le
connétable
de
Montmorency
et
installe
sa
propre
favorite,
Diane
de
PoiGers,
dont
la
reine
Catherine
de
Médicis
doit
s’accommoder.
• La
tension
avec
le
souverain
ponGfe
est
liée
aux
condiGons
de
la
reforme
de
l’Eglise
et
a
la
tenue
du
concile
de
Trente.
Elle
est
bientôt
telle
qu’il
est
même
brièvement
quesGon,
en
1551,
d’une
soustracGon
de
l’obédience
française
par
rapport
au
pape,
sur
le
modèle
anglais…
Mais
une
réconciliaGon
se
produit
un
an
plus
tard
en
1552.
• Face
a
Charles
Quint,
Henri
II
renouvèle
son
alliance
avec
les
princes
protestants
allemands.
A
l’été
1553,
la
Corse
est
conquise
par
les
Français
avec
l’aide,
une
fois
encore,
de
la
flo^e
turque.
• C’est
alors
que
Charles
Quint
commence
la
série
de
ses
abdicaGons
successives.
Henri
II
Diane
de
Poi*ers
Catherine
de
Médicis
28. 1450-‐1560:
Un
récit
• En
1558,
François
de
Guise
enlève
aux
Anglais
la
ville
de
Calais
réputée
imprenable,
qu’ils
tenaient
depuis
plus
de
deux
siècles.
Et
face
aux
Anglais,
l’alliance
écossaise
est
renforcée
par
le
mariage
de
la
jeune
reine
d’Ecosse,
Marie
Stuart,
avec
le
dauphin
François
II.
• Au
moment
ou
il
relance
avec
énergie
une
poliGque
anGhéréGque,
Henri
II
est
mortellement
blesse
a
un
tournoi.
François
de
Lorraine,
duc
de
Guise.
29. Un
royaume
prospère?
• A
la
Renaissance,
la
populaGon
proliférait
«
comme
souris
en
grange
».
• Le
«
nadir
»
(point
le
plus
bas)
démographique
se
situe,
selon
les
régions,
entre
le
début
et
le
milieu
du
XVème
siècle.
• Les
facteurs
démographiques
sont
a
la
hausse:
Le
paramètre
essenGel
est
ici
l'âge
de
la
femme
au
mariage,
ce
sacrement
correspondant
dans
les
sociétés
anciennes
a
un
véritable
permis
de
procréer.
On
se
marie
plus
tôt
dans
le
deuxième
moiGe
du
XVème
siècle
qu’aux
temps
précédant
la
Peste
Noire.
• Combien
d’habitants
a
la
Renaissance
sur
le
territoire
de
la
France
actuelle?
Au
plus
bas
de
la
dépression
démographique,
il
abriterait
quelques
dix
millions
d’habitants.
A
la
fin
du
XVème
siècle,
un
bond
sensible
a
été
accompli,
et
ils
sont
pour
le
moins
15
millions.
Au
milieu
du
XVIème
siècle,
une
nouvelle
avancée
s’est
produite,
qui
fait
proposer
une
fourche^e
de
18
a
21
millions.
Il
s’agit,
et
de
loin,
de
la
monarchie
la
plus
peuplée
du
conGnent.
30. Un
royaume
prospère?
• Avec
une
natalité
importante,
la
France
a^eint
les
20
millions
d’années
vers
1500.
Elle
bénéficie
également
d’importants
flux
démographiques
(jeu
combine
de
l’immigraGon
des
paysans
vers
les
villes
et
de
l’émigraGon
étrangère).
• Dès
la
fin
du
XVe
siècle,
les
paysans
se
transforment
en
ouvriers,
filant
et
Gssant
pendant
les
mois
creux
du
calendrier
agricole,
le
lin,
le
chanvre
et
la
laine,
pour
les
marchands-‐
fabricants
de
la
ville.
• Le
mode
principal
de
producGon
dans
le
domaine
industriel
et
commercial
demeure
toujours
essenGellement
arGsanal.
C’est
aussi
l’avènement
des
marchands-‐banquiers.
Dans
ce^e
période
d’inflaGon
du
pouvoir
et
de
sa
représentaGon,
les
princes
ne
peuvent
plus
se
contenter
de
revenus
ordinaires
(ceux
de
leurs
domaines)
ou
de
leurs
revenus
extraordinaires
fournis
par
les
impôts
:
nécessite
est
d’emprunter.
L’une
des
royales
manières
de
contracter
un
emprunt
est
de
donner
a
ferme
quelques
péages,
douanes
et
autres
taxes
indirectes
;
le
financier
avance
immédiatement
le
montant
escompte,
puis
se
charge
de
la
levée
fiscale
sur
le
terrain.
Marinus
Van
Remeyrsmaele
-‐
XVIème
siècle
31. Produire
• La
reconquête
des
terroirs:
La
Renaissance
rurale
passe
par
la
remise
en
valeur
des
espaces
agricoles,
élément
essenGel
de
la
reconquête
du
royaume.
• En
ces
temps
d’hommes
plutôt
rares,
il
faut
alors
négocier
avec
les
paysans
les
condiGons
dans
lesquelles
la
remise
en
valeur
peut
s’effectuer.
Les
droits
seigneuriaux
sur
les
tenures
sont
souvent
limites
et
les
propriétaires
consentent
des
baux
a
long
terme:
la
condiGon
paysanne
devient
globalement
plus
favorable.
• Largement
humanisée,
la
foret
est
parcourue
par
les
bucherons,
les
saboGers,
les
gardiens
de
troupeaux…
Le
couvert
foresGer
est
souvent
esGme
a
un
Gers
du
territoire
–
ce
qui
paraît
un
peu
excessif.
• Les
inflexions
des
acGvités:
Le
sarrasin,
nouveau
venu
en
Bretagne,
est
en
passe
d’y
devenir
une
véritable
culture
de
civilisaGon.
Ce
«
blé
noir
»
consGtue
bientôt
une
des
bases
de
l’alimentaGon
des
ruraux.
• En
Normandie,
l’avoine
progresse
alors
que
l’élevage
se
développe.
• «
Le
XVIème
siècle
plante
a
tour
de
bras
».
(Emmanuel
Le
Roy
Ladurie).
Le
château
d’Ussé.
Le
Nain.
32. Produire
• Formes
de
la
producGon:
Certaines
exploitaGons
viGcoles,
voire
céréalières,
sont
totalement
ou
presque
totalement
spéculaGves,
en
ce
sens
que
presque
toute
leur
producGon
est
vendue.
• La
producGon
arGsanale:
De
plus
en
plus
de
bras
se
consacrent
a
la
producGon
arGsanale
et
tous
les
auteurs
s’accordent
pour
considérer
la
Renaissance
comme
une
période
parGculièrement
faste
pour
elle.
• Ce
sont
généralement
les
maGères
premières,
les
plus
couteuses
(laines
de
qualité,
fils
de
soie,
colorants)
qui
circulent
sur
les
plus
grandes
distances.
• La
producGon
métallurgique
pour
sa
part
connaît
une
véritable
explosion,
en
parGculier
la
sidérurgie:
les
hauts-‐fourneaux
perme^ent
de
produire
d’importantes
quanGtés
de
fonte,
affinées
ensuite
au
marteau
hydraulique.
• L’ancien
et
le
nouveau:
On
assiste
a
la
Renaissance
a
la
première
amorce
d’une
société
de
consommaGon
en
Europe.
Mais
on
est
bien
loin
encore
d’une
révoluGon
industrielle.
Le
blocage
technique
décisif
Gent
a
l’absence
de
nouvelle
source
d’énergie.
Rien
ne
vient
s’ajouter
aux
moulins
qui
jouent
depuis
longtemps
un
rôle
central
dans
nombre
d’acGvités
industrielles.
Le
Louvre
a
la
fin
du
XVIème
siècle
33. Produire
• En
maGère
d’innovaGon,
en
parGculier,
dans
le
domaine
texGle,
le
trait
fondamental
de
la
période
est
sans
doute
l’essor
de
la
proto-‐
industrialisaGon
marquée
par
la
prise
en
main
des
circuits
de
producGon
par
des
marchands.
Certains
d’entre
eux
fournissent
les
maGères
premières,
parfois
même
l’équipement,
et
les
producteurs
sont
en
fait
des
salaries
travaillant
pour
leur
donneurs
d’ouvrages.
• Travail
et
capital:
C’est
toujours
l’entreprise
familiale,
arGsanale
ou
agricole,
qui
consGtue
le
modèle
dominant.
Dans
le
contexte
globalement
favorable
de
la
Renaissance,
toute
injecGon
de
capital
a
donc
de
bonnes
chances
de
produire
rapidement
des
profits.
Tapisserie
Feuille
de
Choux
Pays
Flandres
XVIème
siècle
Maison
de
Marchands
de
toile
dans
le
Finistère
34. Le
monde
de
l’échange
• L’approche
par
les
marches:
Les
exportaGons
de
toile
bretonne
vers
l’Angleterre
ont
lieu
de
port
a
port,
le
plus
souvent
sur
la
base
de
produits
spécifiques,
sans
que
puisse
se
manifester
une
concurrence
d’ensemble
qui
structurerait
un
marche
de
la
toile
unifie.
Les
espaces
de
l’échange
sont
donc
segmentes,
a
la
fois
hétérogènes,
polarises
et
hiérarchisés,
sans
régulaGon
globale.
• Les
contradicGons
abondent:
la
réussite
des
foires
de
Lyon
entraine
ainsi
une
forte
exportaGon
de
métaux
précieux,
contreparGe
de
l’achat
de
produits
de
luxe
étrangers,
alors
même
qu’empêcher
or
et
argent
de
qui^er
le
royaume
est
un
objecGf
pour
le
roi
et
son
conseil.
Tout
porte
donc
a
croire
qu’il
n’y
a
pas
de
véritable
poliGque
économique
ou
commerciale
cohérente
a
l’œuvre
.
Lyon
produit
un
1/3
de
l’imprimerie
française
a
la
fin
du
XVIème
siècle
35. Le
monde
de
l’échange
• Les
instruments
monétaires
et
financiers:
L’économie
souffre
durablement
d’une
pénurie
de
monnaie
métallique,
alors
que
la
volonté
de
transacGons
s’accroit
sensiblement.
• L’abandon
en
1467
du
système
dit
du
pied
de
la
monnaie,
qui
étalonnait
strictement
les
monnaies
d’argent
les
unes
par
rapport
aux
autres
pour
ce
qui
touche
leur
contenu
en
métal
précieux,
insGtuGonnalise
l’existence
d’une
double
circulaGon
d’espèces
d’argent,
les
unes
a
forte
valeur
métallique,
uGlisées
dans
les
échanges
a
longue
distance,
et
les
autres
dont
la
valeur
est
en
parGe
fiduciaire
et
qui
servent
aux
transacGons
locales
de
faible
ampleur…
La
le^re
de
change
devient
une
véritable
monnaie
internaGonale
(L’opéraGon
a
une
uGlité
monétaire:
on
transfère
des
fonds
sans
circulaGon
monétaire
avec
change
d’une
monnaie
a
l’autre.
• Il
y
a
également
les
«
prêts
a
la
grosse
aventure
»
qui
financent
de
nombreuses
expédiGons
mariGmes.
Une
rue
commerçante
dans
une
ville
au
début
du
XVIème
siècle
36. Le
monde
de
l’échange
• Les
principes
de
l’échange:
Personne
ne
doit
prêter
dans
le
but
d’obtenir
une
rémunéraGon
sans
quoi
il
y
a
usure.
Quand
le
prêt
est
resGtue,
il
est
accompagne
d’un
surplus,
il
ne
peut
s’agir
que
de
quelque
chose
qui
relève
de
la
liberté
du
débiteur,
qui
l’accorde
par
amiGé,
comme
une
grâce.
• A
la
Renaissance,
ce
sont
les
hommes
de
l’échange,
marchands
au
premier
chef,
et
non
les
producteurs,
qui
occupent
une
posiGon
centrale
pour
contrôler
et
orienter
marches
et
producGons,
grâce
a
leur
maitrise
des
stocks
et
des
flux
de
capitaux.
En
effet,
le
capital
fixe
est
souvent
modique,
le
capital
circulant
occupe
une
place
bien
plus
importante.
Naar
Quiten
Massys
peint
le
banquier
et
sa
femme.
Le
Lévi*que
déclare
«
vous
ne
commebrez
pas
de
fraude
sur
les
mesures,
les
poids
et
les
contenances
».
37. Le
monde
de
l’échange
• Les
moteurs
de
l’échange:
Si
le
royaume
de
France
est
riche
et
peuple,
il
s’inscrit
toujours
dans
une
économie
de
pénurie.
Même
s’ils
suscitent
plus
d’intérêt,
les
objets
restent
rares.
Les
arGsans
en
parGculier
bornent
généralement
leur
acGvité
a
ce
qu’ils
pensent
pouvoir
vendre.
• Les
marchands:
L’importance
des
colonies
marchandes
étrangères
est
a^estée
dans
les
principales
villes
du
royaume.
Sans
parler
de
Lyon
ou
règnent
les
Italiens,
a
Rouen
ou
a
Nantes
les
marchands
ibériques
assurent
une
part
notable
du
commerce
texGle
internaGonal.
• L’approvisionnement
en
épices
et
en
soieries
demeure
aux
mains
des
Italiens
et,
a
la
fin
du
XVème
siècle,
c’est
par
l’axe
Milan-‐
Lyon
que
ces
produits
arrivent
aux
foires
de
la
capitale
des
Gaules.
Marchands
espagnoles
a
Rouen.
38. Le
«
beau
XVIème
siècle
»:
structures
et
conjonctures
• S’impose
un
climat
d’incerGtude
et
d’insécurité,
renforce
par
les
faibles
capacités
d’anGcipaGon
de
la
plupart
des
acteurs,
en
raison
même
de
la
faiblesse
des
ressources
dont
ils
disposent.
D’ou
l’importance
centrale,
dans
les
relaGons
sociales,
des
garanGes
interpersonnelles,
seules
a
même
d’apporter
une
certaine
sécurité.
• Il
n’existe
pas
de
marche
unique,
mais
une
mulGtude
de
circuits
juxtaposes
et
emboites,
et
aussi
différenciés
socialement.
Seuls
quelques
operateurs
sont
en
mesure
d’intervenir
en
même
temps
sur
plusieurs
d’entre
eux
et
en
plusieurs
lieux.
Parmi
eux,
des
marchands
figurent
au
premier
rang.
• InflaGon
et
revenus:
N’y
a
t’il
pas
un
simple
phénomène
de
dévaluaGon
monétaire,
lie
a
l’augmentaGon
stock
métallique
disponible?
A
la
Renaissance,
en
effet,
l’argent
affluant
des
mines
d’Europe
centrale
et
l’or
rapporte
d’Afrique
et
bientôt
d’Amérique
perme^ent
de
frapper
beaucoup
plus
de
monnaies
métalliques?
• C’est
la
hausse
des
prix
des
céréales
qui
s’avère
la
plus
forte,
loin
devant
les
autres
denrées
alimentaires
et
les
produits
de
l’arGsanat.
C’est
pour
les
salaries,
en
ville
et
sans
doute
plus
encore
a
la
campagne,
que
l’évoluGon
est
la
moins
favorable.
Le
beau
XVIème
siècle
est
ainsi
progressivement
marque
par
une
cruelle
paupérisaGon
populaire.
Paris
au
XVIème
siècle.
39. Le
«
beau
XVIème
siècle
»:
structures
et
conjonctures
• Du
renouveau
a
la
crise?:
L’augmentaGon
de
la
populaGon,
avec
toutes
les
consommaGons
qui
en
découlent,
provoque
également
des
tensions
écologiques:
sols
surexploites
par
les
cultures,
espaces
boises
fragilises
par
une
pression
intense
et
de
vives
concurrences.
En
outre,
a
parGr
des
années
1540,
les
difficultés
semblent
aggravées
par
des
condiGons
climaGques
plus
défavorables
qui
marquent
l’entrée
dans
(Emmanuel
Leroy
Ladurie).
La
Dame
a
la
Licorne
Tapisserie
de
Flandres.
40. Une
société
en
mouvement?
• Valeurs:
Le
don
consGtue
une
première
valeur
centrale:
tout
sur
terre
est
don
de
Dieu,
et
l’échange
des
dons
entre
les
hommes
et
avec
Dieu
consGtue
par
conséquent
un
lien
privilégié.
C’est
une
véritable
économie
d’obligaGons
amicales
et
charitables
qui
est
ainsi
insGtuée,
et
qui
manifeste
de
mulGples
façons
la
fraternité
qui
unit
entre
eux
fils
et
filles
de
Dieu.
• La
famille
offre
des
garanGes
essenGelles
face
aux
incerGtudes
du
monde
social.
Cet
appui
profite
aux
personnes,
mais
concerne
aussi
les
patrimoines.
Le
poids
du
modèle
familial
fait
que
la
société
dans
son
ensemble
peut
être
considérée
comme
une
associaGon
de
familles.
• Parfois
les
redevances
seigneuriales
ne
sont
plus
considérées
que
comme
une
sorte
de
taxe
ou
de
loyer,
qui
s’inscrit
désormais
dans
une
simple
relaGon
contractuelle.
• L’établissement
du
système
fiscal
fait
de
la
communauté
un
acteur
de
base
de
la
levée
du
principal
impôt,
la
taille.
Mais
la
dimension
militaire
joue
son
rôle,
car
l’auto-‐défense
communautaire
s’est
largement
diffusée
au
temps
de
la
guerre
de
Cent
ans.
• C’est
aux
communautés
qu’il
incombe
en
effet
de
fournir
francs-‐archers
ou
arbalétriers
qui
doivent
épauler
(et
a
terme
remplacer?)
les
mercenaires
de
l’infanterie
royale.
Ecole
Allemande.
XVIème
siècle.
Ecole
Italienne.
XVIème
siècle.
41. Une
société
en
mouvement?
• La
levée
de
la
taille,
outre
les
problèmes
concrets
qu’elle
suscite,
est
une
occasion
de
formaliser
localement
une
échelle
des
fortunes
et
des
revenus,
avec
tous
les
enjeux
de
dissimulaGon,
mais
aussi
les
lu^es
de
classement
que
cela
entraine,
car
se
construit
alors
un
rapport
entre
idenGté
sociale
et
versement
d’une
redevance.
• Le
monde
urbain:
Suite
aux
conflits
salariaux
dans
les
premières
imprimeries
a
Paris
et
a
Lyon,
la
monarchie
réagit
en
interdisant,
par
l’ordonnance
de
Villers-‐
Co^erêts
(1539),
toutes
les
confréries
de
méGers.
Mais
la
décision
n’est
pas
véritablement
appliquée:
des
avril
1541,
celle
des
drapiers
de
Paris
est
de
nouveau
autorisée.
• La
condiGon
nobiliaire:
Progressivement,
ce
qui
était
une
qualité
individuelle
(X
est
reconnu
comme
une
homme
noble)
tend
a
qualifier
tout
un
groupe
(X
apparGent
a
la
noblesse).
A
la
Renaissance,
la
noblesse
est
un
groupe
(et
un
statut)
a
la
fois
ouvert,
accessible
et
tres
a^racGf.
42. Une
société
en
mouvement?
• Les
reformes
du
Bien
Servi
entrainent
une
une
réducGon
des
effecGfs
et
une
professionnalisaGon
de
l’armée
royale
qui
définît,
au
sein
de
la
noblesse,
une
groupe
militaire
plus
restreint.
• SégrégaGons,
exclusions,
régulaGons:
Le
bordel
public
est
une
insGtuGon
nouvelle
et
florissante
a
la
fin
du
Moyen
Age.
Ce^e
insGtuGon
est
remise
en
cause
au
XVIème
siècle
avec
la
diffusion
de
la
syphilis
des
années
1520
et
avec
le
nouveau
regard
porte
sur
le
plaisir
charnel
avec
la
Reforme
protestante.
• On
voit
apparaître
également
les
Coquillards
–
une
bande
organisée
qui
mulGplie
les
forfaits
a
Dijon.
Ils
sont
au
cœur
meme
de
la
société.
Scène
de
Bordel
par
Jan
Steen.
43. Une
société
aux
opportunités
sélecJves
• L’essor
urbain:
Les
villes
de
la
fin
du
Moyen
Age
demeurent
le
plus
souvent
corsetées
dans
leurs
enceintes,
alors
même
que
leur
populaGon
augmente
et
se
densifie.
• L’ascenseur
social:
La
Renaissance
connaît
de
réelles
dynamiques
sociales:
il
y
a
des
places
a
prendre,
d’une
part
a
cause
de
nouvelles
opportunités
liées
aux
transformaGons
de
la
société,
d’autre
part
grâce
aux
niches
qui
se
libèrent
(exGncGon
biologique
des
familles,
échec
et
déclins
divers).
La
promoGon
part
du
monde
des
paysans
et
des
arGsans.
• La
foncGon
d’avocat
s’avère,
jusqu’en
1560,
une
source
d’enrichissement
rapide
et
sure.
L’office
peut,
de
son
cote,
être
une
voie
d’accès
a
la
noblesse;
sous
une
forme
directe,
cela
reste
très
rare
car
peu
de
charges
sont
annoblissantes.
• Dans
le
processus
d’ascension,
l’accès
a
la
terre
demeure
fondamental,
car
le
patrimoine
foncier
est
le
mieux
a
même
d’assurer
un
idéal
renGer
largement
répandu.
Dans
le
Bordelais,
le
achats
de
seigneuries
par
des
bourgeois
prennent
leur
essor
vers
1520.
Plan
de
Paris
au
XVIème
siècle.
44. Une
société
aux
opportunités
sélecJves
• Le
marche
foncier
devient
un
champ
de
rivalités
sociales:
les
transferts
de
biens
ne
s’y
limitent
pas
au
dépouillement,
encore
limite
d’ailleurs,
de
peGts
paysans
et
de
nobles
en
difficulté
par
des
élites
urbaines
triomphantes.
Ventes,
achats
et
saisies
ont
le
plus
souvent
lieu
entre
paysans:
c’est
par
ce
bais
qu’émerge
un
peu
partout
une
groupe
de
laboureurs
appelé
a
dominer
la
communauté
villageoise.
45. La
«
grant
monarchie
de
France
»
• Le
Gtre
de
l’ouvrage
de
Claude
de
Seyssel,
rédige
en
1515
et
publie
en
1519,
donne
bien
le
ton
de
la
période:
la
Renaissance
de
la
sorGe
victorieuse
de
la
guerre
de
Cent
ans,
a
l’éclatement
des
guerres
de
religion,
est
marquée
par
un
grand
rayonnement
et
un
rôle
croissant
de
la
monarchie.
• Les
rois:
Le
roi,
personne
publique,
a
encore
du
mal
a
abandonner
totalement
sa
dimension
privée.
Ainsi,
Louis
XII
ou
François
Ier,
souverains
qui
succèdent
a
un
de
leurs
cousins,
Gennent-‐ils
a
conserver
un
patrimoine
a
part
de
celui
de
la
couronne.
• HériGer
légiGme,
oint
et
sacre,
le
roi
est
le
père
de
ses
sujets,
mais
aussi
l’époux
de
la
chose
publique
qui
lui
apport,
lors
du
sacre
conçu
comme
un
mariage,
le
domaine
comme
dot
de
la
couronne.
46. La
«
grant
monarchie
de
France
»
• Le
roi
et
les
siens:
Le
cercle
de
la
faveur
comprend
d’abord
les
favorites.
Pour
la
première
fois
dans
les
années
1444-‐1450,
Agnès
Sorel,
maitresse
de
Charles
VIII,
occupe
une
positon
quasi
officielle
a
la
cour.
Son
influence
poliGque
reste
cependant
très
discutée.
François
Ier
aura
le
duchesse
d’Etampes,
puis
Diane
de
PoiGer
qui
lui
survivra
et
accompagnera
ensuite
Henri
II.
• L’hôtel
(bientôt
appelé
maison)
du
roi,
cœur
de
la
cour,
est
un
lieu
parGculièrement
opportun
pour
se
faire
remarquer
du
Prince
et
en
obtenir
les
faveurs.
• A
parGr
du
règne
de
François
Ier,
qui
a^ache
une
importance
parGculière
au
rayonnement
de
la
cour,
celle-‐
ci
est
élevée
au
rang
de
mythe.
Et
un
essor
spectaculaire
la
fait
passer
de
d’un
millier
de
personnes
sous
Charles
VIII
a
plusieurs
milliers:
des
maxima
de
8000
a
12000
personnes
sont
avances.
Très
rapidement,
en
1444,
Agnès
Sorel
va
passer
du
rang
de
demoiselle
d'honneur
d'Isabelle
de
Lorraine
à
celui
de
première
dame
officieuse
du
royaume
de
France.
Son
art
de
vivre
et
ses
extravagances
rejebent
la
Reine
dans
l'ombre.
Les
voiles
et
autres
guimpes
sont
abandonnés,
et
elle
invente
le
décolleté
épaules
nues
qualifié
de
«ribaudise
et
dissolu*on
»
par
les
chroniqueurs
de
l'époque.
De
ver*gineuses
pyramides
surmontent
sa
coiffure.
Des
traînes
de
huit
mètres
de
long
allongent
ses
robes
bordées
de
fourrures
précieuses
:
martre
ou
zibeline.
En
cebe
année
1444,
le
roi
lui
offre
20.600
écus
de
bijoux
dont
le
premier
diamant
taillé
connu
à
ce
jour.
Pour
se
procurer
ces
atours
précieux,
elle
devient
la
meilleure
cliente
de
Jacques
Cœur,
marchand
interna*onal
et
grand
argen*er
du
roi,
qui
a
amassé
des
trésors
venus
d'Orient
dans
son
palais
de
Bourges.
47. Anne
de
Beaujeu,
la
sœur
de
Charles
VIII
• Anne
de
Beaujeu
était
très
contraire
à
l’expédiGon
d’Italie
et
croyait
toujours
retenir
son
frère.
Il
lui
échappa
un
maGn.
Il
était
facile
a
prévoir
que
la
France
serait
forcée
d’envahir
tôt
ou
tard
l’Italie.
Appelée
1o
fois,
20
fois
peut
être,
elle
avait
fait
la
sourde
oreille,
laissant
démêler
ce^e
affaire
entre
l’Aragonais
et
le
Provençal
qui,
depuis
200
ans,
se
disputaient
le
royaume
de
Naples.
• Deux
puissances
paraissaient
à
l’horizon,
l’Espagne
et
l’Empire
turc.
Chaque
année,
par
un
progrès
fatal,
la
flo^e
turque
gravitait
vers
l’ouest
et
venait
heurter
l’Italie.
Au
Midi,
cet
empire
se
révélait
comme
force
mariGme
:
ravages
des
barbaresques
et
enlèvement
périodique
des
populaGons.
C’était
jouer
un
jeu
terrible
que
de
les
appeler,
comme
faisait
Venise
contre
Naples,
et
celle-‐ci
contre
Venise.
Anne
de
France
est
née
en
1461.
Il
s'agit
de
la
fille
aînée
de
Louis
XI
et
de
Charlobe
de
Savoie.
Son
père
la
surnommait
«
la
moins
folle
femme
de
France
».
Elle
est
mariée
en
1474
avec
Pierre
de
Beaujeu,
frère
du
Duc
de
Bourbon,
de
vingt-‐deux
ans
son
aîné
et
devient
ainsi
Anne
de
Beaujeu.
En
1483,
à
la
mort
du
roi
son
père,
elle
se
voit
confier
la
garde
et
le
gouvernement
de
son
frère,
Charles
VIII,
qui
n’a
alors
que
treize
ans,
comme
son
père
l'avait
souhaité.
Elle
montre
un
caractère
très
affirmé
et
un
goût
du
pouvoir
qui
vont
faire
d’elle
une
véritable
souveraine
pendant
sa
régence.
48. La
«
grant
monarchie
de
France
»
• Le
décision
poliGque
au
sommet:
Le
Prince,
s’il
ne
veut
pas
agir
en
tyran,
se
doit
de
prendre
conseil.
Ceux
qu’il
sollicite
ont
alors
l’obligaGon
de
lui
donner
leur
avis
pour
l’aider
a
gouverner.
Le
«
devoir
de
conseil
»
engage
donc
les
deux
parGes.
• L’exaltaGon
du
Prince:
La
devise
d’Henri
II
«
Donec
totum
impleat
urbem
»
vise
clairement
a
concurrencer
le
«
Plus
oultre
»
de
Charles
Quint.
• La
personne
du
roi
occupe
une
place
centrale.
Le
corps
physique
du
souverain
est
de
plus
en
plus
souvent
mis
en
avant.
49. La
«
grant
monarchie
de
France
»
• C’est
avec
Louis
XII
qu’apparaît
sur
certaines
monnaies
un
profil
individualise.
• Guillaume
Budé
offre
a
François
Ier,
en
1519,
«
Une
insGtuGon
du
Prince
»
qui
dresse
de
lui
un
portrait
élogieux.
Mais
les
louanges
ne
relèvent
pas
de
la
simple
fla^erie
intéressée:
elles
se
veulent
performaGves.
50. L’appareil
monarchique
• Les
enjeux
financiers:
La
guerre
de
Cent
ans
a
permis
d’asseoir
une
fiscalité
régulière,
directe
et
indirecte.
Celle-‐ci
se
mainGent
après
le
retour
a
la
paix.
Tout
au
long
de
la
période,
les
quesGons
militaires
représentent
le
premier
poste
de
la
dépense
monarchique.
Mais
la
cour
consGtue
alors
le
second
poste.
Sous
François
Ier,
elle
absorbe
près
de
30%
des
fonds
disponibles,
en
temps
de
paix.
• Les
fermiers
des
impôts
a
la
Renaissance
sont
généralement
d’assez
peGts
personnages,
bien
éloignés
des
futurs
fermiers
généraux.
• Le
clergé
est
astreint
au
paiement
de
décimes
dont
la
levée
se
fait
de
plus
en
plus
souvent
régulière.
• L’Etat
de
jusGce:
Le
roi
est
le
maitre
des
remissions.
En
théorie,
sa
capacité
a
gracier
est
immense.
Dans
les
faits,
elle
paraît
se
restreindre.
• Le
vol
est
de
plus
en
plus
regarde
comme
un
crime
qui
peut
faire
l’objet
d’une
le^re
de
rémission.
• La
croissance
du
personnel:
Des
échelons
nouveaux
apparaissent
(présidiaux
1552),
des
acGvités
sont
érigées
en
offices
vénaux
(vendeurs
de
poissons
de
mer
a
Paris,
personnels
des
eaux
et
des
forets).
Désormais,
le
monde
de
l’office,
épaulé
par
les
subalternes
qui
gravitent
autour
de
lui,
a
une
visibilité
accrue.
Ecus
d’Or
de
Louis
XII.
51. L’appareil
monarchique
• Une
emprise
accrue
de
la
monarchie
a
la
Renaissance?:
La
poliGque
royale
dans
sa
globalité,
avec
fronGères,
monnaie,
système
douanier,
fiscalité
et
législaGon,
définit
un
espace
économique
et
influe
de
ce
fait
sur
l’acGvité
humaine.
En
effet,
une
acGon
mercanGliste
(sans
le
nom)
est
menée
par
les
rois
de
France,
des
ce^e
époque.
• Des
limites
vite
a^eintes:
L’officialisaGon
de
la
tenue
de
registres
paroissiaux
ne
vise
évidemment
pas
a
mieux
connaître
l’évoluGon
d’ensemble
de
la
populaGon.
Les
élites
dirigeantes
savent
que
la
France
est
un
royaume
riche
et
peuple,
mais
la
mesure
en
est
bien
difficile
a
prendre.
• Agir
localement:
Montaigne
peut
écrire
encore
avec
un
peu
d’exagéraGon
qu’aux
«
provinces
éloignées
de
la
cour,
le
poids
de
la
souveraineté
ne
touche
un
genGlhomme
français
a
peine
deux
fois
en
sa
vie.
»
Extrait
de
registres
paroissiaux,
le
clergé
y
consigne
deux
sacrements
(baptêmes
et
mariages)
52. Le
nouveau
messie
est
le
roi
• A
mesure
que
s’affaiblit
dans
les
esprits
le
dogme
l’incarnaGon,
grandit
et
se
forGfie
l’idolâtrie
monarchique.
C’est
l’adoraGon
de
la
force,
l’obscurcissement
du
Droit.
Le
fil
des
affaires
poliGques,
moins
mulGple,
moins
complexe,
mis
dans
une
seule
main,
devient
pourtant
difficile
a
suivre
;
ce^e
main
unique
est
fermée.
Toute
affaire
est
maintenant
personnelle,
de
famille,
de
favoriGsme,
de
galanterie.
• Où
fut
l’âme
de
l’Italie
au
XVIème
siècle
?
Dans
la
placide
facilite
du
charmant
Raphael
?
Dans
la
sublime
ataraxie
du
grand
Leonard
de
Vinci,
le
centralisateur
des
arts,
le
prophète
des
sciences
?
• Dans
Saint
Pierre,
Michel-‐Ange
n’avait
guère
songe
au
triomphe
du
catholicisme,
il
n’a
rêve
que
le
triomphe
de
l’art
nouveau,
l’achèvement
de
la
grande
victoire
de
son
maitre
Brunelleschi,
devant
l’œuvre
duquel
il
a
fait
placer
son
tombeau
afin,
disait-‐il,
de
le
contempler
pendant
toute
l’éternité.
Il
a
procédé
de
deux
hommes,
Savonarole
et
Brunelleschi.
Il
n’est
ni
païen,
ni
chréGen.
Quiconque
fut
entre
chez
lui
la
nuit
(il
dormait
peu),
l’eut
trouve
travaillant
la
lampe
au
front,
comme
un
cyclope,
et
aurait
cru
voir
un
frère
des
Titans.
Le
violent
Jules
II
avait
ose
accepter
pour
son
mausolée
le
plan
de
Michel-‐
Ange,
plan
immense
qui
aurait
été
un
temple
dans
un
temple.
Une
tombe
qui
aurait
porte
40
colosses,
de
vertus,
de
royaumes
conquis,
de
religion,
Moise
et
l’Evangile.
Le
Ciel
s’y
réjouissait
et
la
Terre
y
pleurait.
Mais
le
pape
avait
décidément
tourne
le
dos
à
Michel-‐Ange.
Il
ne
le
voyait
plus.
Il
le
laissait
payer
les
marbriers
de
son
argent.
Moise
de
Michel-‐Ange.
53. La
chapelle
Six6ne
–
un
défi
pour
Michel-‐Ange
• Ce
serpent,
Bramante,
avait
imagine
un
coup
pour
désespérer
Michel-‐Ange.
Il
lui
fit
ordonner
par
ce
pape
insensé,
a
lui
sculpteur,
de
peindre
la
chapelle
SixGne.
Michel-‐Ange
n’avait
jamais
touche
pinceau
ni
couleur,
ne
savait
ce
qu'était
qu’une
fresque.
La
chapelle
SixGne
était
ce^e
voute
obscure
et
solitaire,
dans
laquelle
il
passe
au
moins
cinq
ans
(1507-‐15012).
C’est
dans
ce^e
solitude
absolue
des
années
1507,
1508,
1509,
1510,
c’est
pendant
la
guerre
de
la
Ligue
de
Cambrai,
ou
le
pape
donna
le
dernier
coup
a
l’Italie
en
tuant
Venise
que
le
grand
Italien
fit
les
prophètes
et
les
sibylles,
réalisa
ce^e
œuvre
de
douleur,
de
liberté
sublime,
d’obscurs
pressenGments,
de
pénétrantes
lueurs.
Et
arrive
au
Gers
de
ce
travail
immense,
il
crut
que
tout
était
perdu.
La
chaux
séchait
lentement
et,
par
places,
elle
se
couvrait
de
moisissures.
Au
jour
dangereux
ou
la
porte
s’ouvrit
enfin
et
ou
le
pape
entra
en
grand
cortège,
Michel-‐Ange
put
apercevoir
que
son
œuvre
restait
le^re
close,
qu’en
voyant
ils
ne
voyaient
rien.
Etourdis
de
l’immense
énigme,
malveillants,
mais
n’osant
médire
de
ces
géants
dont
les
yeux
foudroyaient,
tous
gardèrent
le
silence.
Le
jugement
dernier
Chapelle
Six*ne.
54. Les
sujets
et
leur
prince:
une
monarchie
de
la
Renaissance?
• La
victoire
de
la
guerre
de
Cent
ans
et
la
défaite
des
grands
princes
font
désormais
adme^re
que
tous
ceux
qui
vivent
dans
les
limites
du
royaume
sont
des
sujets
du
roi.
Ce^e
convicGon,
affirmée
des
Philippe
le
Bel,
est
devenue
une
réalité,
voire
une
évidence,
sous
Louis
XI
et
Charles
VIII.
• Une
monarchie
des
Etats?
Pour
le
paiement
de
la
rançon
de
François
Ier,
des
assemblées
de
la
noblesse
sont
réunies
dans
tout
le
royaume.
Pourtant,
la
Renaissance
marque
un
coup
d’arrêt
dans
un
processus
–
jusqu’alors
tout
a
fait
envisageable
–
de
construcGon
d’une
monarchie
consultaGve
ou
représentaGve.
Par
rapport
aux
potenGalités
de
l’époque
précédente,
mais
aussi
a
la
situaGon
de
nombre
d’autres
pays
d’Europe,
il
y
a
une
originalité
aux
effets
durables.
• Dialoguer
avec
le
prince?
Dans
un
tel
contexte,
la
noGon
même
de
dialogue
entre
le
roi
et
ses
sujets
pose
quesGon.
Celui-‐ci
sera
pour
le
moins
restreint
et
biaise.
En
fait,
le
registre
essenGel
et
légiGme
–
laisse
a
l’iniGaGve
des
sujets
en
la
maGère,
relevé
de
deux
catégories
spécifiques:
la
demande
de
faveurs
et
la
doléance.
• Cependant,
personne
ne
peut
valablement
parler
au
nom
du
peuple,
puisque
seul
le
roi
est
représentant
de
toute
la
communauté.
55. Les
sujets
et
leur
prince:
une
monarchie
de
la
Renaissance?
• Allégorie
de
l’unité
de
l’Etat,
assurée
par
le
souverain:
François
Ier,
entoure
de
ses
sujets,
Gent
en
main,
une
grenade,
symbole
d’unité.
Fresque
du
Rosso,
château
de
Fontainebleau,
galerie
François
Ier.