SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  20
Télécharger pour lire hors ligne
Une action chrétienne dans un monde en détressewww.selfrance.org
Mai 2015
Informations
Trimestriel2015/04-N°121
Il est
inacceptable
de mourir en
donnant la vie
8
Le rôle des
mères dans les
pays en déve-
loppement
3
Choisir son
avenir
12
Etre mère là-bas :
un défi !
SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page1
2
ÉDITORIAL
Une action chrétienne dans un monde en détresse
Le SEL est une association protestante de solidarité internationale qui fonde son action sur une vision responsable de
l’engagement chrétien en vue de
réduire la pauvreté dans les pays
en développement. Les actions
qu’il entreprend visent à amélio-
rer les conditions de vie de per-
sonnes et de populations en
situations de pauvreté, dans une
perspective d’autonomie.
Créé par l'Alliance Evangélique
Française en 1980, le SEL déploie
des activités basées sur l'ensei-
gnement biblique qui associe la
Parole et les actes afin de trans-
mettre l'amour de Dieu. C’est
pourquoi le SEL travaille en par-
tenariat avec des organisations
chrétiennes locales, respon-
sables des projets qu’elles élabo-
rent et mettent elles-mêmes en
œuvre.
Le SEL mène une action humani-
taire : le financement qu’il octroie
à ses partenaires s’inscrit donc
dans ce cadre ; ceux-ci déploient
leur action au-delà des diffé-
rences de religion, d’opinions po-
litiques ou d’origines ethniques et
en prenant en compte l’ensemble
des besoins physiques, écono-
miques et spirituels des bénéfi-
ciaires finaux.
Questions à Patrick Guiborat,
Directeur général du SEL
Les dons faits au SEL vous permettent de recevoir un reçu fiscal donnant droit à une réduction d’impôts
(66%, ou 75% aux Ticket-Repas, ou 60% pour une entreprise) ; vous pouvez aussi nommer le SEL béné-
ficiaire d’une assurance vie.
De plus, par la Fondation SEL vous pouvez attribuer un legs en indiquant "Fondation SEL, Service d'En-
traide et de Liaison, 157 rue des Blains, 92220 Bagneux", ou pour la déduction ISF, en lui envoyant un
chèque à son ordre et à son adresse, et en mentionnant au verso "Fondation SEL".
Pourquoi ce numéro sur les femmes ?
Qui d’entre vous n’a jamais été surpris
de constater que les femmes dans les
pays en développement sont présentes
et actives partout : dans les champs,
les commerces et le microcrédit, avec
les enfants, aux points d'eau, à la
cuisine, depuis tôt le matin jusque tard
le soir.
Ici au SEL, nous sommes bien conscients
que le rôle des femmes est primordial
voire prépondérant dans de nombreux
aspects du développement d’un pays.
Et lorsque vous lirez, dans les pages
suivantes, les articles sur Alaya en RD
Congo, Jacqueline en Côte d’Ivoire,
Marthe au Bukina, Chery en Haïti, Munk
en Thaïlande, Elena au Salvador, alors
vous comprendrez pourquoi, cette fois-
ci, nous avons voulu mettre en relief
leur vie ou leurs extraordinaires enga-
gements au travers des défis auxquels
elles sont confrontées.
La situation des femmes dans les pays
du Sud est-elle si particulière ?
Les études indiquent les
faits suivants : les femmes
y représentent entre 60
et 80% des agriculteurs
familiaux alors qu' elles sont davantage
touchées par la faim et la pauvreté que
les hommes – en effet 70% des personnes
qui vivent dans l'extrême pauvreté sont
des femmes. Par ailleurs, elles consacrent
les 2/3 de leur temps au travail mais
ne perçoivent que 10 % du revenu du
travail.
Tragiquement, elles sont particulièrement
menacées en donnant la vie : chaque
jour, dans le monde, 800 femmes meurent
suite à des complications liées à la
grossesse ou l’accouchement.
Il est établi qu’« investir » dans les
femmes et dans leur santé est le meilleur
investissement direct pour faire reculer
la pauvreté, celui qui a le plus d’impact
sur la famille et notamment sur les
enfants.
Voilà pourquoi, le Sud a tellement besoin
des femmes, et que le SEL est fier de
leur consacrer ce numéro !
Imprimésurpapier100%recyclé
Partenaires du SEL
Le Défi Michée veut mobiliser les chrétiens contre l’extrême pauvreté, notamment
en les encourageant à interpeller les gouvernants au sujet de leur engagement
pris en 2000 de réduire l’extrême pauvreté de moitié d’ici 2015 (Objectifs du
Millénaire pour le Développement).
Depuis 1983, ARTISANAT SEL s’inscrit dans une démarche de commerce équitable
pour permettre à des femmes et des hommes de vivre dignement de leur travail par
l’échange économique. Distincte du SEL, l’association agréée entreprise solidaire fait
vivre aujourd’hui plusieurs milliers d’artisans et de producteurs à travers le monde.
A l’âge de 17 ans, le pire
m’est arrivé : je suis
devenue orpheline de
mère. Perte de repères,
de sens, de tout ce qui
me structurait tant dans
ma vie personnelle que
dans celle de toute notre famille. La
sensation que tout s’écroule, que ma
vie ne vaudra plus jamais rien…
C'est grâce à l’amour de Dieu que j'ai
réussi, pendant ma traversée du désert,
à faire de Lui mes délices malgré ces
circonstances douloureuses, notamment
grâce aux nombreuses personnes qui
nous ont manifesté Son amour.
Mariée et maman de 4 enfants, je suis
active dans la vie professionnelle et
engagée par Celui qui Est, dans ma vie
personnelle. Cette épreuve cumulée au
rôle de mère me pousse souvent à m’in-
terroger quant à ma vie future, celle de
mes enfants, la volonté de leur offrir le
meilleur avenir possible.
Engagée auprès du SEL et donc d’autant
plus concernée par le rôle des femmes
dans les pays en développement, je me
rends compte que mes doutes et inter-
rogations sont parfois les mêmes et
parfois aux antipodes des leurs. Je me
préoccupe rarement de savoir ce que
vont manger mes enfants, s’ils iront à
l’école ou encore si un médecin pourra
les soigner. Est-ce pour autant que Notre
Dieu n’est pas à leurs côtés ? Bien évi-
demment que non.
C’est pour cette raison qu’il est primor-
dial de soutenir ces mères là-bas. Afin
qu’elles puissent accomplir leur mission
et faire de leurs enfants les futurs piliers
de la société, elles ont besoin de nous,
dans la prière comme dans les actes.
Nos partenaires présents sur place
œuvrent pour les sortir de la pauvreté
et je ne peux terminer sans les remercier
pour leur travail. Ils sont, comme les
personnes mises sur mon chemin, les
témoins de l’amour de Dieu.
Muila Ikiessiba
Administratrice du SEL
SOMMAIRE
P2 : Edito et Question à Patrick Guiborat
P3 : Dossier : Le rôle des mères dans les pays en
développement
P8 : Projets de développement : « 24h dans ma vie de
maman en RD Congo » / Parce qu’il est
inacceptable de mourir en donnant la vie ! /
Sur la route du puits… / L’enfant est une personne.
P12 : Parrainage : « Mes années avec Compassion ont
changé ma vie ! » / Choisir son avenir
P16 : Artisanat SEL : Havres de paix au Salvador
P17 : Défi Michée : Une année de transition
P16 : Urgence au Nigéria
P19 : La page est à vous : La journée du SEL relayée par
les délégués / Annonce de recrutement
A NOS NOUVEAUX LECTEURS
Vous recevez peut-être pour la première
fois notre journal. Si vous souhaitez être
tenus au courant de nos activités, vous
pouvez vous abonner au prix indiqué ci-
dessous.
Si vous ne souhaitez pas recevoir notre
journal, dites-le-nous en renvoyant votre
étiquette. Nous ne voudrions pas vous
importuner davantage.
Conformément à l’article 27 de la loi du
6 janvier 1978, vous disposez d’un droit
d’accès et de rectification aux données
vous concernant dans nos fichiers.
Dons uniquement :
IBAN : FR57 2004 1000 0100 0195 5F02 034
BIC : PSSTFRPPPAR
Parrainage et Ticket-Repas :
IBAN - FR34 2004 1000 0113 7110 9S02 033
BIC - PSSTFRPPPAR
Directeurs de la publication :
Claude Grandjean et Patrick Guiborat
Responsable de la rédaction : David Alonso
Sécrétariat de rédaction : Rachel Colosimo
Comité de Rédaction : Rachel Colosimo, Nicolas Fouquet, Patrick Guiborat,
Ann Hatava, Daniel Hillion, Véronique Lavoué
SEL PROJETS BELGIQUE
243 route Provinciale - 1301 BIERGES
Tél. / Fax (010) 65.08.51
Compte Fortis : IBAN : BE85 0012 1339 3006
BIC : GEBABEBB
avec la mention DON
SEL SUISSE ROMANDE
Compte bancaire :
Banque COOP CH 413585.300070-9
Association Service d’Entraide
et de Liaison
157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX
Tél. 01 45 36 41 51 - Fax 01 46 16 20 86
contact@selfrance.org
Artisanat-SEL
BP 21002 - 45701 Villemandeur
Tél. 02 38 89 21 00 - Fax 02 38 85 14 09
contact@artisanatsel.com
www.artisanatsel.com 
Mise en page : J. Maré
Impression :
IMEAF - La colline
26160 La Begude de Mazenc
Tél. 04 75 90 20 70
CPPAP N°1116H80951
(30/11/2016)
N°ISSN 1145-2269
Prix du n° : 1 €
Abonnement : 4 €
Abonnement de soutien : 20 €
© Photos : SEL (sauf mention).
SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page2
3
Le rôle des mères dans
les pays en développement
Elles donnent la vie
en risquant la leur
A l’exception des cas d’adoption,
une particularité du rôle des
mères réside dans le fait qu’elles
donnent la vie. Malheureusement,
la naissance d’un enfant, qui
devrait être une cause de réjouis-
sances, est bien trop souvent
synonyme de graves dangers
pour la santé des femmes des
pays en développement.
L’amélioration de la santé mater-
nelle est l’un des huit Objectifs
du Millénaire pour le Dévelop-
pement (OMD) adoptés en l’an
2000 par les Nations unies. Seu-
lement, si le taux de mortalité
maternelle a diminué de 47 %
dans le monde au cours des deux
dernières décennies1
, cet objectif
reste celui dont la réalisation a
le moins progressé.
On observe d’ailleurs un très
important fossé entre pays du
Nord et du Sud sur cette problé-
matique. Les femmes des pays
les moins avancés connaissent
Imprimésurpapier100%recyclé
DOSSIER
Si quasiment chaque pays dispose de sa propre fête des mères (ou des pères), les Nations
Unies ont néanmoins décidé dans une résolution de septembre 2012 de faire du 1e juin la
Journée mondiale des parents. L’idée de l’organisation internationale n’est pas de faire la
promotion des colliers de nouilles ou autres travaux manuels insolites mais d’attirer
l’attention sur l’importance des parents dans le développement des sociétés dans lesquelles
ils évoluent. A la veille de la célébration française de la fête des mères, nous vous
proposons alors de nous arrêter sur le rôle spécifique que celles-ci peuvent avoir dans les
pays en développement.
1
ONU – Fiche d’information sur l’objectif n°5 : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/2013/goal5.pdf
SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page3
4
DOSSIER
en effet un risque 300 fois plus
élevé que celles des pays déve-
loppés de mourir en couches ou
des suites de complications liées
à la grossesse.2
L’éducation des filles est cruciale
dans ce combat. Le risque de
mortalité maternelle est 2,7 fois
plus élevé parmi les femmes
sans instruction. La généralisa-
tion des soins est tout aussi
importante. En 2011, il y a encore
47 millions de bébés qui sont
nés sans soins qualifiés à travers
le monde.3
Bien qu’au centre des préoccu-
pations, la mortalité maternelle
n’est pas non plus le seul enjeu
de développement lié à la ques-
tion des naissances dans les com-
munautés rurales des pays en
développement. Il ne faudrait pas
négliger le fait que les mères
peuvent aussi transmettre des
maladies ou des insuffisances
aux nourrissons. Ainsi, par
exemple, la très grande majorité
des enfants infectés du sida le
sont avant la naissance, durant
la grossesse, au moment de l’ac-
couchement ou lorsqu’ils sont
allaités (si leur mère est séro-
positive).4
Elles répondent aux
besoins physiologiques
des enfants
Une fois les enfants venus au
monde, les mères s’attachent
tout particulièrement à subvenir
à leurs besoins physiologiques.
Dans la plupart des pays en déve-
loppement, ce sont elles qui pro-
diguent habituellement la majo-
rité des soins aux jeunes enfants.
Mais plus encore, c’est au niveau
des besoins alimentaires des
enfants qu’elles jouent un rôle
particulier.
Labonnesantédesmères
est alors impérative pour
que les nourrissons puis-
sent retirer le meilleur
del’allaitementmaternel.
Les enfants nourris au
sein ont, en effet, une
probabilité au moins six
foisplusélevéedesurvivre
que ceux qui ne sont pas
allaités.5
Ce rôle des
mères ne s’arrête pas
pour autant aux premiers
mois des nourrissons.
Des enquêtes menées
dans de nombreux pays
ont ainsi montré que les
femmes assuraient 85 à 90 % de
la préparation des repas dans les
ménages.6
Dans certaines régions du monde,
les pratiques culturelles et tradi-
tionnelles font que les femmes
sont les dernières à se nourrir.
Lors d’une crise, elles sont
d’ailleurs souvent les premières
à se priver de nourriture pour que
les autres membres de la famille
aient suffisamment à manger.
Il arrive souvent que les mères
travaillent dur pour pouvoir sub-
venir aux besoins de la famille.
Ces situations sont d’autant plus
difficiles à concilier quand la
mère est seule. Celle-ci doit alors
redoubler d’effort pour pouvoir
nourrir ses enfants. On peut
notamment penser à l’histoire
de l’égyptienne Sisa Abu Daooh
qui s’habille en homme depuis
plus de 40 ans pour nourrir sa
famille.7
Elles participent
prioritairement à
l’éducation des enfants
Même si parmi les populations
des pays en développement l’édu-
cation des enfants a bien souvent
une dimension collective avec
l’implication des grand-mères,
sœurs ou encore tantes, les
mères sont néanmoins celles qui
en ont la responsabilité première.
C’est à elles que revient la tâche
fondamentale de transmettre aux
plus jeunes ce qui constitue la
culture de référence.
L’amélioration de la santé maternelle est
l’un des huit Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) adoptés en 2000
par les Nations Unies. C’est celui dont la
réalisation a le moins progressé.
2
ONU – Journée mondiale des parents : http://www.un.org/fr/events/parentsday/back-
ground.shtml
3
ONU – Fiche d’information sur l’OMD n°5 :
http://www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/2013/goal5.pdf
4
UNICEF – Offrir un traitement pédiatrique : http://www.unicef.org/french/aids/index_pre-
ventionMTCT.html
5
UNICEF – Allaitement : http://www.unicef.org/french/nutrition/index_24824.html
6
Programme alimentaire mondial : http://fr.wfp.org/histoires/faits-et-chiffres-sur-les-
femmes-et-la-faim
7
Huffington Post (2015) : http://www.huffingtonpost.fr/2015/03/26/nourrir-famille-sisa-
abu-daooh-habille-en-homme-international_n_6948146.html?utm_hp_ref=france
SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page4
5
DOSSIER
Bien qu’elles évoluent progres-
sivement, les communautés
rurales des pays en développe-
ment restent encore énormément
marquées par la tradition. C’est
ainsi que, dans de nombreux
pays, les soins et l’enseignement
des jeunes sont considérés
comme étant exclusivement du
ressort des femmes.8
C’estsurtoutpendantlespremières
années de l’enfant que l’influence
de la mère se fait ressentir en
matière d’éducation. Le lien est
alors particulièrement fort entre
la mère et cet enfant qu’elle garde
au plus près d’elle. Durant cette
période,l’apprentissagedesenfants
se fait essentiellement par le
biais de l’observation et ceux-ci
se construisent bien souvent en
imitant leur mère.9
En grandissant, si la générali-
sation progressive de l’école peut
diminuer le rôle joué par les
mères dans l’éducation des
enfants, elle ne l’annule pas pour
autant. Leurs prises de position
sont essentielles pour la scola-
risation de leurs enfants  ; en
témoignent la constitution de
clubs de mères qui militent pour
l’éducation des filles en Gambie10
ou encore les statistiques qui
révèlent que les mères instruites
sont davantage susceptibles d’as-
surer la scolarisation de leurs
enfants.11
Que ce soit sur le domaine phy-
siologique ou psychologique, les
mères jouent un rôle essentiel
auprès de leurs enfants. En tant
que femmes, leur importance
dans les sociétés en développe-
ment dépasse aussi le seul cadre
de la maternité et elles influent
plus largement sur le dévelop-
pement des pays du Sud. La créa-
tion d’ONU Femmes en 2010,
l’entité des Nations unies pour
l’égalité des sexes et l’autono-
misation des femmes, attire ainsi
l’attention sur le rôle plus général
des femmes dans le développe-
ment rural, la production alimen-
taire ou encore l’éradication de
la pauvreté.
Nicolas Fouquet
Chargé de Mission Education au
développement
Retrouvez également sur le site du
SEL (rubrique ressources) un dos-
sier qui aborde les conditions de
vie des femmes dans les pays du
Sud, leur rôle dans le développe-
ment et ce qu'en dit la Bible. Pré-
senté sous forme de fiches à thème,
ce dossier peut compléter cet article
si vous souhaitez aller plus loin.
8
United Nations, Men in Families and Family Policy in a Changing World, Department of Economic and
Social Affairs, 2011, p.33 et 54 : http://www.un.org/esa/socdev/family/docs/men-in-families.pdf
9
Journal of International Affairs : http://jia.sipa.columbia.edu/online-articles/roles-mother-child-rural-
ghana/
10
UNICEF – Des mères militent : http://www.unicef.org/french/education/gambia_37892.html
11
ONU – Journée mondiale des parents : http://www.un.org/fr/events/parentsday/background.shtml
Les femmes assurent 85 à 90 % de la préparation des repas dans les
ménages. En cas de crise, elles n’hésitent pas à se priver pour que le
reste de la famille ait assez à manger.
SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page5
« 24h dans ma vie de m
6
Je me lève avant le soleil. Mon corps est fatigué à cause
de la mauvaise nuit à même le sol. Pourtant les belles
lueurs de l’aube me donnent du courage. « Merci Seigneur
pour ce beau paysage ! »
J’attrape un jerricane vide, sors de ma maison pour prendre le chemin du
puits. Je jette un dernier coup d’œil sur mes 4 enfants endormis…
Après 1h de marche dans la poussière, j’arrive enfin au
puits. Je pompe de l’eau, fais ma toilette rapidement puis
remplis mon jerricane d’eau. Le plus dur m’attend…
Cela fait une demi-heure que j’ai pris le chemin du retour.
Je m’octroie une petite pause. Mon jerricane de 20 litres
pèse sur ma tête et mon cou et endolorit tout mon corps.
Pourtant je reprends ma marche en essayant de ne pas ralentir.
Je suis de retour à la maison… ma maison, cette petite
case de paille et de terre séchée. Les enfants sont réveillés
et attendent mon retour en jouant dans la cour. Je leur
donne à boire et une galette chacun. Parfois, lors des meilleurs jours, je leur
prépare une bouillie.
Je balaye la maison pour faire partir la terre et les feuilles
sèches que le vent a laissé entrer durant la nuit puis je
lave le linge sale avec une partie de l’eau et l’étends.
Je prends la direction des champs. Une longue journée de
labeur m’attend. Je me retrouve courbée en 2 pendant
plus de 7h, sous un soleil brûlant. Avec les autres femmes
nous parlons peu pour garder notre souffle mais nos regards remplacent les
mots. Nous nous comprenons.
5h30
6h30
7h
7h30
8h
8h30
Je m’appelle Alaya. Je vis à Biseke, un petit village en RD C
Je vous invite à vivre une
Je suis Alaya et à la fois, je suis toutes ces femmes qui chaque jour vivent un quo
Seules, nous ne pouvons pas nous en sortir… Merci aux partenaires chrétiens du
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page6
e maman en RD Congo »
7
Ereintée par cette journée de travail, je ne sens plus mes
jambes, ni mon dos. Sur le chemin du retour je m’arrête
pour acheter du grain. Je le dépose chez moi puis retourne
chercher du bois pour faire du feu, aidée de ma fille de 8 ans.
Je dépose ma charge de bois mort sur le sol. Mon dos
hurle, mes mains brûlent. Je suis épuisée mais ne le
montre pas. Tenir, toujours tenir…
Les enfants rentrent de leur journée, les garçons étaient à l’école, à 1h à pied
d’ici, tandis que ma fille est restée à la maison pour s’occuper de son petit
frère de 18 mois. Les enfants me réclament à manger pendant que je pile le
grain. Je soutire à mon corps ses dernières forces.
Les enfants ont mangé, je leur fais une toilette rapide
avec l’eau restante et réutilise l’eau savonneuse pour faire
la vaisselle que j’essuie avec un tissu propre.
Le soleil se couche et j’envoie les enfants s’allonger sur
leur natte. Avant qu’ils ne s’endorment, je leur chante une
chanson que j’ai apprise à l’Eglise : « Du lever du soleil,
jusqu’à son coucher, Bénissez l’Eternel Dieu… » Les enfants la chantonnent
avec moi. Ensuite nous prions Dieu. Nous Le remercions pour sa présence
avec nous et nous Lui demandons de pourvoir à notre pain quotidien.
Je m’allonge enfin à mon tour, épuisée. Je prie mentalement
Dieu en lui demandant de me donner la force de tout
recommencer demain. Je lui demande aussi, comme
chaque soir d’offrir un meilleur avenir à mes enfants. Une larme roule sur ma
joue…
Demain, j’irai voir cet homme dont on m’a parlé à l’Eglise, il peut m’aider à
financer un petit commerce m’a-t-on dit. Peut-être que demain tout sera dif-
férent…
Je m’endors pleine d’espoir….
16h30
17h30
19h
19h30
20h
RD Congo. J’ai 4 enfants et ma vie est un vrai défi quotidien.
e une journée avec moi…
quotidien épuisant, que ce soit au Burkina, au Tchad, au Niger, en Côte d’Ivoire…
s du SEL qui travaillent pour nous aider à sortir du cercle vicieux de la pauvreté.
Merci de les soutenir !
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page7
8
P
our les partenaires chré-
tiens du SEL, cette situa-
tion n’est pas acceptable
parce que des solutions existent
pour réduire ces horribles sta-
tistiques et ils s’attachent à les
mettre en œuvre là où ils se trou-
vent.
Rapprocher le centre de
santé
Docteur Yvon, en RD Congo
explique combien il est important
de « rapprocher » le centre de
santé des femmes. Le rapprocher
géographiquement afin qu’elles
n’aient pas besoin de marcher
10 heures alors qu’elles sont en
plein travail et que cela se passe
mal. Mais aussi le rapprocher
« dans les mentalités » : il faut
que les futures mamans osent
venir au centre de santé. Dans
le village où il exerce, les femmes
ont l’habitude d’accoucher der-
rière leur case, et de «  gérer
cela » entre elles. Ce n’est que
lorsque la nuit vient, et si les
choses se passent mal, qu’elles
se décident à venir au dispen-
saire, à l’abri des regards. Et le
même docteur de déplorer qu’il
est souvent obligé de pratiquer
une césarienne en urgence parce
qu’il y a un risque vital pour le
bébé ou la maman.
De nettes améliorations
Aujourd’hui, grâce au soutien du
SEL, le centre est équipé du
matériel nécessaire pour prati-
quer une césarienne. Une ins-
tallation solaire permet de ne
plus faire cette intervention à la
lampe frontale. Mais le Dr Yvon
rêve que la table d’accouchement
serve plus souvent pour un
accouchement normal. Et ce rêve
se réalise de plus en plus. Les
mamans du village comprennent
peu à peu qu’il est normal de
venir accoucher au centre de
santé même si tout se passe
bien, et que le suivi médical pen-
dant la grossesse est important
pour préparer la naissance. L’hô-
pital de la zone de santé (à 7h de
marche de là) vient d’être équipé,
il y a quelques mois, d’un écho-
graphe obstétrical, ce qui per-
mettra de dépister un certain
nombre de problèmes pendant
la grossesse.
Autour de l’accouchement, une
bonne hygiène est aussi très
importante, à la fois pour la
maman et pour son bébé. Le dis-
pensaire a donc été équipé de
latrines et d’une douche pour
que la jeune maman puisse faire
sa toilette. Des citernes de récu-
pération d’eau de pluie ont permis
l’installation d’un point d’eau dans
la salle d’accouchement qui sert
aussi de bloc opératoire. Le
CEPROMOR, partenaire du SEL
au Bas-Congo, aménage, année
après année, les centres de santé
dans son périmètre d’action.
Parce qu’il est inacceptable
de mourir en donnant la vie !
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Chaque jour, dans le monde, 800 femmes meurent suite à des complications liées à la
grossesse ou l’accouchement. 99% des décès maternels se produisent dans les pays en
développement et plus de la moitié en Afrique subsaharienne.*
*Sources OMS
Petit à petit, les mentalités changent et les femmes osent venir au centre
de santé pour accoucher ou pour avoir une consultation prénatale.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page8
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
Des vies fragiles
3 millions d’enfants meurent
chaque année avant l’âge d’1 mois,
près de la moitié pendant leurs
premières 24 heures, 75% pendant
la première semaine.*
Une enquête réalisée par notre
partenaire, le CEPROMOR, dans
la zone de santé de Sona Bata
rapporte un certain nombre de
croyances qui contribuent peut-
être à ces chiffres dra-
matiques. Une maman
de 3 enfants, âgée de
20 ans explique : «  le
premier lait est pressé
et jeté car il est considéré
comme mauvais par la
tradition  ». Cela n’est
heureusement pas le cas
dans tous les villages.
Une autre maman témoigne qu’elle
« donne le lait à l’enfant dès que
celui-ci pousse le cri après la
naissance. »
Un pont entre
les familles et le centre
de santé
Les relais communautaires et les
animatrices nutritionnelles, for-
mées par nos partenaires, sont
présents, chacun dans leur com-
munauté villageoise pour expli-
quer pourquoi l’allaitement dès
la naissance est capital pour le
bébé. Ils encouragent aussi les
futures mamans à se rendre à la
consultation prénatale. Ils sont
un peu comme un pont entre les
familles et le centre de santé,
rappelant que l’on ne va pas au
centre de santé pour y mourir,
comme beaucoup croient encore,
en raison de ce qu’ils ont vu.
Ils sont aussi des relais pour
dépister le plus précocement les
cas de malnutrition. En effet, la
période du sevrage est très délicate.
Une maman de 4 enfants, âgée
de 32 ans, raconte : « Les enfants
de 2 à 5 ans mangent avec leur
mère. A cet âge, les enfants ne
savent pas bien se comporter
devant le repas et surtout en pré-
sence de grandes personnes. S’il
y a assez à manger, les enfants
mangent à leur faim.» Nzusi, une
autre maman, témoigne de l’impact
du travail des animatrices nutri-
tionnelles présentes dans son
village: « Quand elles ont
dépistémonenfantmalnutri
à l’âge de 2 ans, je n’ai
pas hésité et j’ai adhéré
au programme nutritionnel
organisé avec l’appui du
CEPROMOR. Elles nous
ont aussi formées sur la
nutrition de nos enfants.
Maintenant, ma fille a
5 ans, il n’y a rien à comparer
entre ces 2 âges. Elle est en très
bonne santé et je dis merci au
CEPROMOR, car sans lui, elle
serait morte. »
Ces personnes-relais aident aussi
les mamans à réaliser quand il
est indispensable d’amener leur
enfant au centre de santé, en cas
de fièvre, de diarrhée, etc. mais
aussi pour que leur enfant reçoive
les vaccins qui le protègeront. Le
centre de santé bien équipé, avec
un réfrigérateur solaire, un stock
minimal de médicaments essen-
tiels, avec du personnel médical
bien formé, met les mamans en
confiance.
Il reste encore beaucoup à faire
pour que l’accouchement ne soit
plus un risque pour la vie de la
maman et celle du bébé. Il faut
équiper les centres de santé et
faire changer les mentalités, mais
grâce au soutien des donateurs,
les partenaires du SEL se sentent
réellement encouragés dans leurs
actions actuelles et celles à venir.
Véronique Lavoué
Directrice des projets de développement
Prévenir, c’est aussi parler du sida
Jacqueline vit seule avec ses enfants depuis que son mari l’a
quittée. Elle est animatrice communautaire-sida dans la région
de Danané en Côte d’Ivoire. Elle explique  : «  Au début, les
femmes se moquaient de moi, d’autres ont eu du mal à m’écou-
ter. Mais ça va, elles m’écoutent maintenant et me demandent
d’en parler à toutes nos rencontres. J’ai l’espoir que les mes-
sages que je fais passer apporteront un grand changement
dans nos communautés. Je sens que j’ai le devoir de m’occuper
des personnes qui ignorent encore ce fléau et de les amener
à prendre conscience et à mener une vie saine et propre sans
maladie. »
Les animatrices nutritionnelles vien-
nent à la rencontre des jeunes ou
futures mamans pour leur faire com-
prendre l’importance d’accoucher à
la maternité et de se rendre au centre
de santé avec leur bébé.
9
Si vous souhaitez soutenir les projets santé des partenaires du SEL, rendez-vous sur le
coupon joint à ce numéro.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page9
10
A
u bord de la route nationale
qui mène au Mali, nous
nous arrêtons à Sabce
Boussouma où un forage a été
aménagé avec le soutien du SEL.
Les villageois présents nous
expliquent : « l’eau s’est rappro-
chée ! » Plusieurs femmes ont
même aménagé un petit potager
clos tout près du forage, ce qui
leur permet d’avoir les « condi-
ments » pour la sauce du jour.
Quel contraste quand je visite
quelques jours plus tard le village
de Boaboagra, au Nord Est de
Ouagadougou ! Sur la piste, nous
avons croisé dans la brume du
matin, une maman, avec une
charrette tirée par un âne, rame-
nant quelques fûts remplis d’eau.
Partie la veille au soir, elle a
passé la nuit près du puits au
bord du barrage, afin d’être la
première à puiser au matin. Dans
son village, en saison sèche, tous
les puits sont à sec et elle s’en
va courageusement 2 à 3 fois par
semaine chercher l’eau dont sa
famille a besoin. Que d’heures
passées sur la route ou au bord
du puits, à attendre, puis à pui-
ser… Elle y va souvent avec l’une
de ses filles. On est là bien loin
de l’image bucolique de la femme
portant fièrement une cruche sur
la tête dans un paysage enso-
leillé.
En saison des pluies, dans son
village, il y a de l’eau dans les
puits peu profonds creusés par
sa famille. Mais l’eau devient très
vite sale puis se raréfie. Le
nombre de maladies diarrhéiques
est très important. Cela est
accentué par le fait qu’il n’y a
aucune latrine dans le village.
Les filles participent très tôt à
cette tâche éreintante qui consiste
à chercher l’eau pour la famille.
Cela les éloigne peu à peu de
l’école. Pour celles qui y sont
encore à l’âge de la puberté, l’ab-
sence de latrines au sein de
l’école, permettant aux jeunes
filles un minimum d’intimité pen-
dant la période des règles, les
chasse de l’école une semaine
par mois, puis définitivement
parce qu’elles perdent le fil. Elles
deviennent, malgré elles, des
candidates au mariage et aux
grossesses précoces.
Notre partenaire dans cette
région, l’ASEFU, va contribuer à
l’installation de 100 latrines fami-
liales, et d’un bloc de latrines au
sein de l’école de Poli. Plusieurs
forages vont être réhabilités. La
santé de nombreuses personnes
sera améliorée, des jeunes filles
resteront à l’école, des mamans
passeront moins d’heures pour
chercher l’eau, elles auront plus
de temps pour cultiver leur
champ, mener leurs activités
génératrices de revenus, ou
prendre soin de leurs enfants :
plusieurs familles verront leur
quotidien transformé !
Véronique Lavoué
Directrice des projets de développement
Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays du Sud, les mères et leurs filles ont la
lourde responsabilité d’approvisionner en eau leur famille.
Sur la route du puits…
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page10
11
PROJETS DE DÉVELOPPEMENT
« L’enfant est une personne »
Extrait du livre « Paroles de femmes »
Découverte d’un fléau
Quand je suis arrivée à Guiè (ndlr :
petit village en zone sahélienne,
éloigné de tout) je ne savais pas
ce que j’allais y faire. (…) C’est
peu à peu que j’ai découvert ce
fléau qui m’était inconnu et qui
est propre au milieu rural  :
l’abandon d’enfants considérés
comme « maudits ». Je ne peux
m’empêcher de préciser qu’il faut
mettre des guillemets devant cet
adjectif de malédiction, car pour
moi, ils ne sont pas maudits du
tout. Les enfants en question sont
issus de relations interdites, consi-
dérées comme incestueuses. Ils
sont généralement le fruit de
parents cousins plus ou moins
éloignés. Dans notremilieu, l’enfant
appartient au père et, quand un
enfant naît ainsi d’une union
interdite, la mère remet l’enfant
à son père et c’est lui qui décide
de son sort. Selon la coutume, il
n’est pas concevable de garder
de tels enfants. Si bien qu’ils ne
sont pas pris en charge de manière
adéquate et meurent parfois faute
de soins. (…)
Une pouponnière et un
centre de réhabilitation
Un jour, quelqu’un qui habitait à
une douzaine de kilomètres de
Guiè est venu voir le chef du village
pour lui dire qu’il y avait un enfant
dont la mère était décédée. Le
bébé était lui-même en train de
mourir. Henri et moi avons accepté
d’accueillir cet enfant. Quand j’ai
vu dans quel état il était, je me
suis mise à pleurer. Il pesait 2 kg
à 7 mois. Je ne m’attendais pas à
cela. Avant de partir, le père a
préciséqu’iln’avaitpasoséapporter
le linceul de l’enfant… mais il était
convaincu que celui-ci était
condamné. Je n’ai pas dormi de
la nuit. Très tôt le matin, la famille
est revenue. Comme je lui avais
donné à boire tout au long de la
nuit, le bébé était réhydraté. Ils
n’en revenaient pas… Cet enfant
étaitconsidérécommeunmiraculé.
Aujourd’hui, il a presque 20 ans.
Il a marqué pour nous le début
de la pouponnière que nous avons
créée par la suite. 
Parallèlement à cet accueil
d’enfants, j’ai créé un centre de
réhabilitation nutritionnelle, où
j’ai organisé des séances d’in-
formation alimentaire. (…)
Grâce à une alimentation saine
et équilibrée, nous avons vu que
les enfants commençaient à
prendre des joues ; ils tombaient
de moins en moins malades.  Il
arrive pourtant que des enfants
meurent. C’est le plus difficile.
Tu culpabilises et tu te poses
mille et une questions  : et si
j’avais fait ci… et si j’avais fait
ça… Qu’est-ce que je n’ai pas
fait ? On ne s’habitue jamais à la
mort d’un enfant. (…)
Lisez la suite du
témoignage dans
le livre « Paroles
de femmes » en
vente sur le site
du SEL, rubrique
Ressources/Livres
– 12 €
Recueillir des enfants orphelins ou privés de milieu familial est la mission dans laquelle
s’est investie Marthe Girard au Burkina Faso avec son mari Henri. Dans son témoignage
elle explique l’importance de prendre en considération l’enfant dans son ensemble physio-
logique et psychologique.
Marthe a
été
fortement
touchée
par la
situation
des enfants
au Burkina
Faso. Elle
commença
par
prendre un
enfant sous
son aile,
puis
beaucoup
d'autres.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page11
CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE12
SEL : Quel était ta vie de
famille lorsque tu étais
enfant ?
Chery  : Je suis née dans une
famille chrétienne de 8 enfants,
dont 5 garçons et 3 filles. Quand
j’avais autour de 2 ans ma mère
nous a fait quitter le village, pour
aller habiter une petite chambre
dans la ville de
Petit Goave à l’ouest du pays. Il
lui fallait absolument gagner de
l’argent pour faire face aux
dépenses du foyer. Mon père, lui,
était resté au village pour tra-
vailler la terre. Ma mère trouva
un emploi dans une usine,
ce qui lui permit de payer
les frais scolaires pour les
plus petits. Mais même à
eux deux, mes parents ne
pouvaient pas répondre à
tous nos besoins. Les plus
grands ont dû se mettre
à chercher du travail pour
aider la famille. A un
moment, ma mère a été
obligée de nous laisser
pour aller s’occuper de
mon père et c’est là que
nous avons connu les
pires moments de notre
vie. Ils nous rendaient
visite une fois par mois.
L’ a b s e n c e d e n o s
parents et des ainés qui
devaient aller travailler
était très difficile à vivre,
pour nous, les plus
jeunes.
SEL : En étant enfant,
comment imaginais-tu que ta
vie d’adulte allait devenir ?
Chery : Dans mon entourage j’ai
toujours vu des gens qui vivaient
bien, sans trop de difficultés
financières et j’ai vite compris
que la vie que je menais était
loin d’être aussi bonne. Je devais
faire des efforts pour améliorer
ma vie. Mes grands-frères me
disaient toujours que je devais
étudier, travailler à l’école pour
pouvoir réussir. J’ai toujours rêvé
d’avoir une vie confortable où je
pourrais répondre à tous mes
besoins.
SEL Qu’est-ce que le parrainage
a changé pour toi  ? Pour ta
famille ? Tes parents ? Tes frères
et sœurs ?
Chery : J’ai été parrainée vers 8
ans. La situation de mes parents
était devenue vraiment préoccu-
pante à ce moment-là. J’ai pu
faire partie du programme de
Compassion jusqu’à la fin de mes
études. Ces années ont changé
ma vie tant sur le plan spirituel
que social. J’ai suivi une forma-
tion de sciences de l’éducation à
l’université Quisqueya qui me
sera utile toute ma vie, surtout
dans ma vie familiale. Ma situa-
tion économique s’est améliorée
et aujourd’hui je peux répondre
aux besoins de ma famille, de
mes parents et de quelques
familles proches. Je ne peux pas
dire que j’atteins le sommet, mais
je suis sur la bonne voie.
Chery, mariée et maman de 2 enfants, travaille pour Compassion Haïti en tant que
Responsable de programme dans un centre d’accueil. Elle-même parrainée durant son
enfance, elle nous raconte son cheminement.
« Mes années avec Compassion
ont changé ma vie ! »
PARRAINAGE D'ENFANTS
Chery a été parrainée dès l'âge de 8 ans.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page12
13
SEL Qu’est-ce-que ton parcours
d’enfant parrainée t’a apporté
en plus dans ton rôle de mère
aujourd’hui ?
Chery : Au centre d’accueil, on
ne m’a pas seulement soutenu
financièrement, on m’a appris
beaucoup de choses qui m’aident
à mener une vie de sagesse. J’ai
suivi le programme de parrainage
et celui de Leader, ce qui me
permet aujourd’hui d’envisager
l’avenir de mes enfants sereine-
ment. Je souhaite que mes
enfants reçoivent comme moi,
une très bonne éducation tant
sur le plan spirituel que social.
A la maison, je dois leur inculquer
les valeurs chrétiennes pouvant
les aider à vivre le mieux possible
dans la société tout en étant aux
côtés de Dieu.
SEL Comment vois-tu l’avenir
pour tes enfants ?
Chery  : Avec l’aide de Dieu, je
crois que mes enfants ont un
avenir assuré. J’ai de très grands
projets pour eux  : leur donner
l’opportunité de réussir et de
vivre une vie heureuse et épa-
nouie.
SEL Quels sont les principaux
défis auxquels sont confrontées
les mères en situations de pau-
vreté en Haïti  ? Dans ta com-
munauté ?
Chery : La majorité des mères
haïtiennes ne connaissent pas le
bonheur, la joie de vivre, car elles
sont en majorité mères céliba-
taires. Ces dernières doivent
créer des commerces çà et là
pour s’en sortir. Elles font face à
des défis, tels que subvenir aux
besoins de leurs enfants, gérer
les frais de scolarité, de santé…
et encore ce n’est pas gagné.
Les enfants doivent eux aussi
faire beaucoup d’efforts pour
réussir. Un enfant qui a faim ne
peut pas faire de grands progrès
à l’école, il doit redoubler d’efforts
pour se concentrer.
PARRAINAGE D'ENFANTS
« Compassion a beaucoup fait pour moi. Je veux rendre
ce que l’on m’a donné. C’est une façon d’exprimer ma
reconnaissance. J’encourage tous les parrains à poursuivre
ce qu’ils font. Le programme de Compassion fait vraiment
la différence dans la vie des enfants et il donne de grands
résultats. »
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page13
M
unk fait partie de la tribu
des Hmongs, un groupe
ethnique asiatique pré-
sent en Chine, au Vietnam, au
Laos et en Thaïlande. Elle a grandi
avec un père alcoolique qui avait
kidnappé la mère de Munk pour
en faire sa deuxième épouse.
Quand Munk était enfant, elle tra-
vaillait dur pour aider sa mère.
Elle préparait les repas, allait
chercher l’eau et nettoyait la mai-
son. À l’époque, elle n’avait pas
connaissance d’une pratique de
sa culture qui allait bientôt bou-
leverser sa vie...
« Une nuit, ma vie
bascula… »
Comme toutes les jeunes filles,
Munk rêvait de terminer le lycée
et de trouver du travail pour aider
sa famille. Le monde paraissait
rempli d’opportunités. Elle était
prête à poursuivre son rêve… jus-
qu’à cette nuit fatidique où elle
fut kidnappée par un voisin qui
la força à devenir sa femme. Le
beau-père de Munk interdit à sa
mère d’essayer de la sauver.
Après son premier enlèvement,
Munk a été mariée à trois autres
reprises de force. Elle a été mal-
traitée verbalement, mentalement
et physiquement par les pre-
mières épouses de ses maris et
exclue de toutes les communau-
tés dans lesquelles elle
est allée. Elle a dû don-
ner naissance à son
troisième fils, seule, au
milieu de la forêt. Là,
dans le refuge de for-
tune, entouré par la
jungle, son bébé a
poussé son premier
cri. Les mains trem-
blantes, Munk a coupé
le cordon ombilical à
l’aide d’un couteau rudimentaire.
Munk était alors une mère ado-
lescente avec trois fils en bas
âge, sans aucun soutien de ses
maris ni de sa famille, sans travail
ni revenu et sans maison
décente. « À ce moment-
là, j’ai compris que per-
sonnenem’aimaitvraiment
car, lorsque j’ai appelé à
l’aide,personnen’estvenu.
J’étais toute seule. »
Ayant touché le fond,
Munk décida de se mettre
fin à sa vie…
Dieu ne l’abandonna pas
Heureusement, quelqu’un la
trouva à temps et l’emmena d’ur-
gence à l’hôpital. Une fois remise,
Munk décida de retourner dans
sa ville natale tout en sachant
qu’elle n’y serait pas
la bienvenue.
Mais là-bas, le pas-
teur a commencé à
l’aider. « Nous avons
trouvé un terrain pour
qu’elle plante du riz.
Nous avons pu ins-
crire son troisième
enfant dans une école
locale pour qu’il re-
çoive une éducation. Nous l’avons
également inscrit au programme
de Compassion. »
Grâce au programme de Compas-
sion, les enfants apprennent à
CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE14
Choisir son avenir
« J’avais 14 ans quand un homme m’a enlevée pour faire de
moi sa seconde femme. Je ne connaissais rien du mariage à
cette époque. À partir de cet instant, je n’ai plus jamais pu
faire mes propres choix. »
« J’ai compris
que personne
ne m’aimait
vraiment car,
lorsque j’ai
appelé à
l’aide,
personne
n’est venu. »
©Photo:Compassion
PARRAINAGE D'ENFANTS
©Photo:Compassion
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page14
15
PARRAINAGE D'ENFANTS
faire la différence entre le bien
et le mal mais aussi leurs droits
et la valeur qu’ils ont aux yeux
de Dieu. Ils ont moins de risques
de se faire exploiter car ils ont
le savoir, la force de prendre de
sages décisions et ils sont entou-
rés d’adultes qui se soucient réel-
lement d’eux.
Mme Wasana, directrice du centre
d’accueil Kao Kor Grace en Thaï-
lande, explique : « Après 20 ans
passés à éduquer et à protéger
les enfants, nous voyons le résul-
tat. Depuis l’ouverture du centre,
nous avons empêché au moins
la moitié des enfants inscrits
d’être enlevés pour être mariés
de force. Environ 250 enfants ont
terminé le lycée. 30 d’entre eux
sont entrés à l’université et 15
parmi ceux-là ont déjà obtenu
une licence. »
« Nous ne pouvons peut-être pas
changer toute la culture, mais
nous pouvons commencer par
l’état d’esprit de nos enfants. »
Extrait tiré du Blog
de Compassion
Quelques chiffres :
• Dans les pays en développement, tous les ans, les filles
de moins de 18 ans sont 7,3 millions à mettre un enfant
au monde, et celles de moins de 15 ans, 2 millions.
• 95 % des enfants de mères adolescentes naissent dans
les pays en développement et 9 sur 10 de ces naissances
ont lieu au sein d’un mariage ou d’une union.
• Quelque 70 000 adolescentes meurent chaque année de
causes liées à la grossesse et à l’accouchement dans les
pays en développement.
Sources : Rapport de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la popu-
lation ; La mère-enfant : Face aux défis de la grossesse chez l’adolescente,
2013 
©Photo:Compassion
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page15
D
ans ce chaos, Exporsal,
entreprise dédiée à l’ex-
portation de produits faits
main, a su apporter un havre de
paix à travers ses 29 ateliers.
Créée en 1974 par sa mère dans
des conditions précaires, Elena
Alfaro a su pérenniser cette
activité  : aider 180 artisans à
s’équiper de métiers à tisser et
de machines à coudre, leur per-
mettant ainsi de travailler et de
gagner leur vie décemment. Les
artisans reçoivent une formation
technique et bénéficient des créa-
tions marketing du bureau central.
Selon les qualifications, le salaire
mensuel s’élève de 320 à 600
dollars alors que le minimum
légal au Salvador n’est que de
180 à 220 dollars. Cela ne suffit
pas toujours pour nourrir la famille.
Exporsal a donc mis en place un
moyen de leur procurer les se-
mences nécessaires pour cultiver
des petites parcelles de terre. Le
préfinancement des commandes
aux ateliers, jusqu’à 50 %, permet
d’acheter les matières premières
et de payer les salaires sans
retard. Exporsal octroie des mi-
crocrédits principalement pour
équiper les ateliers, mais parfois
aussi pour du secours d’urgence.
Les enfants des artisans reçoivent
du matériel scolaire et les plus
méritants peuvent poursuivre
leurs études grâce à des bourses.
Une aide non négligeable pour
cesparentsensituationdepauvreté
qui peinent à payer les frais de
scolarité de leurs enfants.
Artisanat SEL vend depuis 2013
les hamacs tissés par Carlos et
ses collègues. Retrouvez-les dans
le catalogue printemps 2015 qui
vient de sortir ou sur le site
www.artisanatsel.com
En soutenant son travail par l’achat
d’un hamac, vous agissez pour
plus de justice sociale au Salvador.
COMMERCE ÉQUITABLE
Havres de paix au Salvador
s En achetant équitable en bou-
tique, sur www.artisanatsel.com
ou au 02.38.89.83.33.
s En faisant un prêt sans intérêt
grâce au coupon ci-contre à ren-
voyer au SEL dans l’enveloppe
jointe.
Aidez-nous à poursuivre notre action de commerce équitable !
R Oui, je veux aider au préfinancement des objets artisanaux
en prêtant la somme de ............. €1
Nom :
Prénom
Adresse
Code Postal
Ville
Tel :
E-mail :
Vous voulez soutenir
Artisanat SEL ? Vous
pouvez le faire
1. Une convention d'apport avec droit de reprise vous sera proposée - montant
si possible à partir de 1 000 €, sans intérêts.
¡
Le Salvador est un pays en souffrance. Abîmé par les affres de la guerre civile entre 1980
et 1991, provoquant 70  000 morts et 1 million de déplacés, c’est aujourd’hui un pays
détruit. Le chômage touche plus de la moitié des 6,3 millions d’habitants et le taux de
criminalité est un des plus éle-
vés au monde.
Carlos, 49 ans, père de 11 enfants, travaille depuis 1999 pour Exporsal et
souhaite en faire partie encore longtemps. Il rêve de voir ses enfants
apprendre un métier et grandir aux côtés de Dieu.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page16
Les OMD vont céder la place aux
ODD
Tout d’abord, l’année 2015 va mar-
quer la fin des OMD (Objectifs du
Millénaire pour le Développement)
qui ont été votés par les membres
de l’ONU en l’an 2000. Nous en dres-
serons un bilan dans les prochains
mois lorsque les dernières données
seront accessibles. Ceux-ci devraient
être remplacés par les ODD (Objectifs
de Développement Durable) lors du
prochain sommet de l’ONU en sep-
tembre 2015. Ces nouveaux objectifs
de réduction de la pauvreté intégre-
ront de manière bien plus forte que
précédemment les enjeux liés à l’en-
vironnement. Ils seront prévus pour
durer quinze ans, jusqu’en 2030. Le
numéro spécial Défi Michée de cet
été vous en donnera un aperçu.
Au niveau inter-
national, fusion
du Défi Michée et
du réseau Michée
Au niveau international, la campagne
Micah Challenge / Défi Michée (créée
par le réseau Michée et l’Alliance
Evangélique Mondiale en 2003) s’est
arrêtée en décembre 2014 pour
fusionner avec le réseau Michée. La
nouvelle entité, appelée tout sim-
plement Micah (Michée), est en
pleine transition et réorganisation.
Les informations officielles se trou-
vent sur www.micahnetwork.org.
En France, le Défi Michée aussi se
prépare pour l’après 2015 : les OMD
s’arrêtent, nous continuons !
Le comité de pilotage du Défi Michée
a décidé de consacrer son énergie
à préparer l’avenir, et pour cela il a
aussi besoin de votre aide  : nous
vous serions reconnaissants de
répondre aux quelques questions
ci-dessous.
Pendant l’année 2015, nous vous
encourageons à prier pour les grands
évènements suivants :
- la conférence sur le financement
du développement qui aura lieu à
Addis Abbeba (Ethiopie) en juillet ;
- le sommet des Nations Unies de
septembre avec le vote des ODD ;
- la conférence des parties (COP21)
de décembre à Paris sur le change-
ment climatique.
Et nous vous encourageons d’ores
et déjà à réserver le dimanche 18
octobre 2015. Un dossier est en
cours de préparation.
Le comité de pilotage du
Défi Michée
2015, une année de transition
pour le Défi Michée
17
Nous vous informons du départ de Coralie Omodei-
Diebold, dont nous avons grandement apprécié la col-
laboration depuis 2012 en tant que coordinatrice du
Défi Michée. Nous la remercions chaleureusement
pour tout son travail et son investissement de qualité,
et lui souhaitons bonne réussite pour sa prochaine
étape professionnelle.
ÊSondage : nous avons besoin de votre avis !
Veillez découper et renvoyer au SEL, 157, rue des Blains, 92 220 Bagneux
> Pouvez-vous donner succinctement trois points positifs et trois points négatifs sur le Défi Michée ?
> Quelles sont vos attentes pour l’avenir concernant le Défi Michée ou le plaidoyer plus généralement ?
> Sur quels thèmes verriez-vous des actions de plaidoyer ?
Si vous le souhaitez, merci de laisser vos coordonnées.
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page17
18
C
ela fait plus de 5 ans
que les populations du
Nigéria et des pays
alentour subissent les ter-
ribles violences suite aux
exactions de Boko Haram.
Ces 3 derniers mois, cette
situation s’est considérable-
ment intensifiée.
1,2 million de personnes ont
dû fuir et des milliers ont été
tuées. La situation humani-
taire s’avère critique au Nige-
ria mais aussi au Tchad, au
Niger et au nord Cameroun
où les populations ont trouvé
refuge. Plus de 500 000
enfants sont déjà en situation
de malnutrition sévère. Au-
delà d’un soutien alimentaire,
les populations ont aussi
besoin d’installations sani-
taires décentes, d’eau et très
souvent d’une aide psycholo-
gique.
Le SEL, ainsi que les autres
membres de l’alliance Integral*,
étudient actuellement la
meilleure réponse possible,
pourfairefaceauxbesoins. Nous
avons déjà pu soutenir un de
nos partenaires dans le Nord
du Cameroun pour faire une
distribution de vivres et de vê-
tements à 500 personnes dé-
placées.
Vous pouvez envoyer vos dons
par chèque en écrivant au dos
« Urgence - Déplacés du
Nigéria » au SEL, 157 rue des
Blains, 92220 Bagneux ou sur
www.selfrance.org
*Integral est une alliance internationale de
20 organisations chrétiennes travaillant
ensemble pour apporter une réponse plus
efficace à la pauvreté. 
URGENCE
DÉPLACÉS DU NIGERIA
Une situation
humanitaire
dramatique
URGENCE
Top départ !
Cette année encore, le SEL parti-
cipe à la Course des Héros de Paris
et de Lyon le dimanche 21 juin
2015.
Avant d’enfiler les baskets, le défi
pour chaque coureur est de col-
lecter un minimum de 250 € en se
faisant sponsoriser par des per-
sonnes de son entourage. Sans
cette somme il n’est pas possible
de participer. Le jour J, les sportifs
devront courir ou marcher 6 ou
10 km.
Quel projet soutenir ?
Nouveauté cette année, vous pour-
rez choisir parmi 2 projets à soute-
nir dans le bas Congo* :
• Permettre à des écoliers d’avoir
accès à de l’eau potable
• Financer des latrines dans un
centre de santé
Merci d’avance pour ce que vous
apporterez à ces enfants !
Toutes les informations sur
www.selfrance.org
Séisme au Népal
Le SEL a ouvert fin avril un fonds
d’urgence « Séisme Népal » qui
continue à fonctionner. Plus d’infor-
mations sur ww.selfrance.org.
Les besoins sont immenses, vous
pouvez y répondre sur le site ou en
envoyant un chèque au SEL avec
mention au dos « Séisme Népal ».
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page18
1919
LA PAGE EST À VOUS
La journée du SEL relayée par
les délégués
D
ifférentes actions ont été
menées : des collectes pour
le projet de notre partenaire
en République démocratique du
Congo, une brocante dans une ville
de Rhône-Alpes, des enseignements
pour les jeunes et les enfants, etc.
Mme Liseby Marcellos, déléguée du
SEL dans l’Église Évangélique Bap-
tiste de l’avenue du Maine, à Paris,
nous rapporte avec enthousiasme :
« J’ai pu motiver les membres de
mon Église à prier pour les projets
des partenaires du SEL et trois
enfants ont été parrainés. J’ai éga-
lement rappelé aux parrains de prier
pour leurs filleuls car là-bas, leurs
filleuls prient pour eux. Chacun s’est
senti concerné. Ils ont été touchés
et ont même applaudi à la fin du
visionnage des vidéos. »
Pour son service Parrainage d’enfants,
le SEL recrute un(e) collaborateur/collaboratrice
La journée du SEL, c’est aussi le réseau des délégués qui s’active dans les Églises locales. 
Vous êtes rigoureux et avez le sens du contact.
Vous aimez le travail administratif, tout en ap-
préciant d’être en contact téléphonique et élec-
tronique avec des interlocuteurs différents.
Dans le cadre d’un travail en équipe, vous gérez
la relation entre les parrains et les filleuls pour
une zone géographique déterminée. Vous dé-
montrez une véritable capacité d’écoute.
De niveau Bac+2, vous êtes à l’aise avec les ou-
tils bureautiques et maîtrisez l’anglais.
Vous êtes motivé pour donner à des enfants dé-
munis de pays en développement, un avenir fait
d’espérance. Vous adhérez aux valeurs portées
par le SEL.
Ce poste est un CDD de 12 mois basé à Bagneux
et à pourvoir immédiatement. Envoyez votre
lettre de motivation ainsi que votre CV à :
recrutement@selfrance.org
Vous aussi, vous vous sentez concerné(e) par l’action du
SEL ? Vous avez envie de parler aux chrétiens d’ici des
situations d’injustice et de pauvreté vécues par les populations
là-bas ? Devenez délégué du SEL dans votre Église locale !
Voici les 4 étapes à suivre :
Contactez Rose par téléphone au 01.45.36.41.62 ou par e-1
mail à delegues@selfrance.org
Obtenez l’accord de votre pasteur ou responsable d’église2
Apprenez à connaître le SEL avec nous3
Et à vous de jouer !4
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page19
Soutenez nos partenaires
chrétiens sur place !
Votre soutien, ponctuel ou mensuel,
peut réellement contribuer à donner
l’accès aux soins à de nombreuses
personnes en situation d’extrême
pauvreté, en particulier aux femmes.
Agissez sur www.selfrance.org
ou via le coupon joint à ce numéro
SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page20

Contenu connexe

Tendances

Sel infos Mai 2019
Sel infos Mai 2019Sel infos Mai 2019
Sel infos Mai 2019SEL
 
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015SEL
 
SEL Infos Février 2019
SEL Infos Février 2019SEL Infos Février 2019
SEL Infos Février 2019SEL
 
Sel infos Novembre 2020
Sel infos Novembre 2020Sel infos Novembre 2020
Sel infos Novembre 2020SEL
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021SEL
 
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport Complet
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport CompletEtat de la Population Mondiale 2016-Rapport Complet
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport CompletFatoumata Chérif
 

Tendances (11)

Sel infos Mai 2019
Sel infos Mai 2019Sel infos Mai 2019
Sel infos Mai 2019
 
Newsletter muzac magazine décembre 2016
Newsletter muzac magazine   décembre 2016Newsletter muzac magazine   décembre 2016
Newsletter muzac magazine décembre 2016
 
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015
SEL Infos : Prière de les rejoindre | Février 2015
 
Newsletter muzac magazine janvier 2017
Newsletter muzac magazine   janvier  2017Newsletter muzac magazine   janvier  2017
Newsletter muzac magazine janvier 2017
 
SEL Infos Février 2019
SEL Infos Février 2019SEL Infos Février 2019
SEL Infos Février 2019
 
Sel infos Novembre 2020
Sel infos Novembre 2020Sel infos Novembre 2020
Sel infos Novembre 2020
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Mai 2021
 
Bulletin printemps-2012
Bulletin printemps-2012Bulletin printemps-2012
Bulletin printemps-2012
 
CommuniquAiles_Mars2015
CommuniquAiles_Mars2015CommuniquAiles_Mars2015
CommuniquAiles_Mars2015
 
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport Complet
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport CompletEtat de la Population Mondiale 2016-Rapport Complet
Etat de la Population Mondiale 2016-Rapport Complet
 
Bulletin Automne 2009-FR
Bulletin Automne 2009-FRBulletin Automne 2009-FR
Bulletin Automne 2009-FR
 

Similaire à SEL Infos - Mai 2015

SEL Informations - Septembre 2015
SEL Informations - Septembre 2015SEL Informations - Septembre 2015
SEL Informations - Septembre 2015SEL
 
SEL Informations - MARS 2016
SEL Informations - MARS 2016SEL Informations - MARS 2016
SEL Informations - MARS 2016SEL
 
Sel infos 142 Septembre 2019
Sel infos 142 Septembre 2019Sel infos 142 Septembre 2019
Sel infos 142 Septembre 2019SEL
 
SEL Infos Décembre 2018
SEL Infos Décembre 2018SEL Infos Décembre 2018
SEL Infos Décembre 2018SEL
 
Sel infos Août 2020
Sel infos Août 2020Sel infos Août 2020
Sel infos Août 2020SEL
 
SEL INFOS novembre 2019
SEL INFOS novembre 2019SEL INFOS novembre 2019
SEL INFOS novembre 2019SEL
 
SEL INFOS 136 MAI 2018
SEL INFOS 136 MAI 2018SEL INFOS 136 MAI 2018
SEL INFOS 136 MAI 2018SEL
 
Sel infos Février 2018
Sel infos Février 2018Sel infos Février 2018
Sel infos Février 2018SEL
 
Sel infos n129 dec 2016
Sel infos n129 dec 2016Sel infos n129 dec 2016
Sel infos n129 dec 2016SEL
 
Sel infos Mai 2017
Sel infos Mai 2017Sel infos Mai 2017
Sel infos Mai 2017SEL
 
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008Novembre en Enfance - dossier de presse 2008
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008Alexandre Muller
 
Rapport annuel de 2013 ong sifos
Rapport annuel de 2013 ong sifosRapport annuel de 2013 ong sifos
Rapport annuel de 2013 ong sifosWEBDEV FOUNDATION
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019SEL
 
Lettre ticket-repas janvier 2018
Lettre ticket-repas janvier 2018Lettre ticket-repas janvier 2018
Lettre ticket-repas janvier 2018SEL
 
Secours catholique : rapport statistique 2012
Secours catholique : rapport statistique 2012Secours catholique : rapport statistique 2012
Secours catholique : rapport statistique 2012Nathalie SALLES
 
Lettre ticket repas janvier 2019 ld
Lettre ticket repas janvier 2019 ldLettre ticket repas janvier 2019 ld
Lettre ticket repas janvier 2019 ldSEL
 
SPLV - 10 ans déjà
SPLV - 10 ans déjàSPLV - 10 ans déjà
SPLV - 10 ans déjàJos St-Amand
 
Rapport annuel du SEL 2013-2014
Rapport annuel du SEL 2013-2014Rapport annuel du SEL 2013-2014
Rapport annuel du SEL 2013-2014SEL
 
Bilan d'activité 2011 cap & vie
Bilan d'activité 2011 cap & vieBilan d'activité 2011 cap & vie
Bilan d'activité 2011 cap & viepapasamba7
 

Similaire à SEL Infos - Mai 2015 (20)

SEL Informations - Septembre 2015
SEL Informations - Septembre 2015SEL Informations - Septembre 2015
SEL Informations - Septembre 2015
 
SEL Informations - MARS 2016
SEL Informations - MARS 2016SEL Informations - MARS 2016
SEL Informations - MARS 2016
 
Sel infos 142 Septembre 2019
Sel infos 142 Septembre 2019Sel infos 142 Septembre 2019
Sel infos 142 Septembre 2019
 
SEL Infos Décembre 2018
SEL Infos Décembre 2018SEL Infos Décembre 2018
SEL Infos Décembre 2018
 
Sel infos Août 2020
Sel infos Août 2020Sel infos Août 2020
Sel infos Août 2020
 
SEL INFOS novembre 2019
SEL INFOS novembre 2019SEL INFOS novembre 2019
SEL INFOS novembre 2019
 
SEL INFOS 136 MAI 2018
SEL INFOS 136 MAI 2018SEL INFOS 136 MAI 2018
SEL INFOS 136 MAI 2018
 
Sel infos Février 2018
Sel infos Février 2018Sel infos Février 2018
Sel infos Février 2018
 
Sel infos n129 dec 2016
Sel infos n129 dec 2016Sel infos n129 dec 2016
Sel infos n129 dec 2016
 
Sel infos Mai 2017
Sel infos Mai 2017Sel infos Mai 2017
Sel infos Mai 2017
 
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008Novembre en Enfance - dossier de presse 2008
Novembre en Enfance - dossier de presse 2008
 
Rapport annuel de 2013 ong sifos
Rapport annuel de 2013 ong sifosRapport annuel de 2013 ong sifos
Rapport annuel de 2013 ong sifos
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2019
 
Lettre ticket-repas janvier 2018
Lettre ticket-repas janvier 2018Lettre ticket-repas janvier 2018
Lettre ticket-repas janvier 2018
 
Secours catholique : rapport statistique 2012
Secours catholique : rapport statistique 2012Secours catholique : rapport statistique 2012
Secours catholique : rapport statistique 2012
 
Défi Michée
Défi  MichéeDéfi  Michée
Défi Michée
 
Lettre ticket repas janvier 2019 ld
Lettre ticket repas janvier 2019 ldLettre ticket repas janvier 2019 ld
Lettre ticket repas janvier 2019 ld
 
SPLV - 10 ans déjà
SPLV - 10 ans déjàSPLV - 10 ans déjà
SPLV - 10 ans déjà
 
Rapport annuel du SEL 2013-2014
Rapport annuel du SEL 2013-2014Rapport annuel du SEL 2013-2014
Rapport annuel du SEL 2013-2014
 
Bilan d'activité 2011 cap & vie
Bilan d'activité 2011 cap & vieBilan d'activité 2011 cap & vie
Bilan d'activité 2011 cap & vie
 

Plus de SEL

Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021
Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021
Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021SEL
 
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019SEL
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020SEL
 
Lettre de nouvelle 2020 Eau et Assainissement
Lettre de nouvelle 2020 Eau et AssainissementLettre de nouvelle 2020 Eau et Assainissement
Lettre de nouvelle 2020 Eau et AssainissementSEL
 
Lettre de nouvelles eau octobre 2018
Lettre de nouvelles eau octobre 2018Lettre de nouvelles eau octobre 2018
Lettre de nouvelles eau octobre 2018SEL
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas
Lettre de nouvelles Ticket-RepasLettre de nouvelles Ticket-Repas
Lettre de nouvelles Ticket-RepasSEL
 
Sel stage communication digitale
Sel stage communication digitaleSel stage communication digitale
Sel stage communication digitaleSEL
 
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017 Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017 SEL
 
Lettre de nouvelles santé janvier 2017
Lettre de nouvelles santé janvier 2017Lettre de nouvelles santé janvier 2017
Lettre de nouvelles santé janvier 2017SEL
 
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17SEL
 
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017SEL
 
Offre emploi Chargé de Mission Relations Eglises
Offre emploi Chargé de Mission Relations EglisesOffre emploi Chargé de Mission Relations Eglises
Offre emploi Chargé de Mission Relations EglisesSEL
 
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017SEL
 

Plus de SEL (13)

Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021
Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021
Lettre de nouvelle des projets Santé janv 2021
 
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019
Lettre de nouvelles des projets Agriculture sept 2019
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020
Lettre de nouvelles Ticket-Repas Novembre 2020
 
Lettre de nouvelle 2020 Eau et Assainissement
Lettre de nouvelle 2020 Eau et AssainissementLettre de nouvelle 2020 Eau et Assainissement
Lettre de nouvelle 2020 Eau et Assainissement
 
Lettre de nouvelles eau octobre 2018
Lettre de nouvelles eau octobre 2018Lettre de nouvelles eau octobre 2018
Lettre de nouvelles eau octobre 2018
 
Lettre de nouvelles Ticket-Repas
Lettre de nouvelles Ticket-RepasLettre de nouvelles Ticket-Repas
Lettre de nouvelles Ticket-Repas
 
Sel stage communication digitale
Sel stage communication digitaleSel stage communication digitale
Sel stage communication digitale
 
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017 Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017
Offre emploi cdd chargé polyvalent parrainage 2017
 
Lettre de nouvelles santé janvier 2017
Lettre de nouvelles santé janvier 2017Lettre de nouvelles santé janvier 2017
Lettre de nouvelles santé janvier 2017
 
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17
Lettre de nouvelle Ticket Repas Juillet 17
 
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017
Lettre de nouvelles Agriculture sept 2017
 
Offre emploi Chargé de Mission Relations Eglises
Offre emploi Chargé de Mission Relations EglisesOffre emploi Chargé de Mission Relations Eglises
Offre emploi Chargé de Mission Relations Eglises
 
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017
Lettre de nouvelles Eau & Assainissement, juin 2017
 

SEL Infos - Mai 2015

  • 1. Une action chrétienne dans un monde en détressewww.selfrance.org Mai 2015 Informations Trimestriel2015/04-N°121 Il est inacceptable de mourir en donnant la vie 8 Le rôle des mères dans les pays en déve- loppement 3 Choisir son avenir 12 Etre mère là-bas : un défi ! SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page1
  • 2. 2 ÉDITORIAL Une action chrétienne dans un monde en détresse Le SEL est une association protestante de solidarité internationale qui fonde son action sur une vision responsable de l’engagement chrétien en vue de réduire la pauvreté dans les pays en développement. Les actions qu’il entreprend visent à amélio- rer les conditions de vie de per- sonnes et de populations en situations de pauvreté, dans une perspective d’autonomie. Créé par l'Alliance Evangélique Française en 1980, le SEL déploie des activités basées sur l'ensei- gnement biblique qui associe la Parole et les actes afin de trans- mettre l'amour de Dieu. C’est pourquoi le SEL travaille en par- tenariat avec des organisations chrétiennes locales, respon- sables des projets qu’elles élabo- rent et mettent elles-mêmes en œuvre. Le SEL mène une action humani- taire : le financement qu’il octroie à ses partenaires s’inscrit donc dans ce cadre ; ceux-ci déploient leur action au-delà des diffé- rences de religion, d’opinions po- litiques ou d’origines ethniques et en prenant en compte l’ensemble des besoins physiques, écono- miques et spirituels des bénéfi- ciaires finaux. Questions à Patrick Guiborat, Directeur général du SEL Les dons faits au SEL vous permettent de recevoir un reçu fiscal donnant droit à une réduction d’impôts (66%, ou 75% aux Ticket-Repas, ou 60% pour une entreprise) ; vous pouvez aussi nommer le SEL béné- ficiaire d’une assurance vie. De plus, par la Fondation SEL vous pouvez attribuer un legs en indiquant "Fondation SEL, Service d'En- traide et de Liaison, 157 rue des Blains, 92220 Bagneux", ou pour la déduction ISF, en lui envoyant un chèque à son ordre et à son adresse, et en mentionnant au verso "Fondation SEL". Pourquoi ce numéro sur les femmes ? Qui d’entre vous n’a jamais été surpris de constater que les femmes dans les pays en développement sont présentes et actives partout : dans les champs, les commerces et le microcrédit, avec les enfants, aux points d'eau, à la cuisine, depuis tôt le matin jusque tard le soir. Ici au SEL, nous sommes bien conscients que le rôle des femmes est primordial voire prépondérant dans de nombreux aspects du développement d’un pays. Et lorsque vous lirez, dans les pages suivantes, les articles sur Alaya en RD Congo, Jacqueline en Côte d’Ivoire, Marthe au Bukina, Chery en Haïti, Munk en Thaïlande, Elena au Salvador, alors vous comprendrez pourquoi, cette fois- ci, nous avons voulu mettre en relief leur vie ou leurs extraordinaires enga- gements au travers des défis auxquels elles sont confrontées. La situation des femmes dans les pays du Sud est-elle si particulière ? Les études indiquent les faits suivants : les femmes y représentent entre 60 et 80% des agriculteurs familiaux alors qu' elles sont davantage touchées par la faim et la pauvreté que les hommes – en effet 70% des personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté sont des femmes. Par ailleurs, elles consacrent les 2/3 de leur temps au travail mais ne perçoivent que 10 % du revenu du travail. Tragiquement, elles sont particulièrement menacées en donnant la vie : chaque jour, dans le monde, 800 femmes meurent suite à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement. Il est établi qu’« investir » dans les femmes et dans leur santé est le meilleur investissement direct pour faire reculer la pauvreté, celui qui a le plus d’impact sur la famille et notamment sur les enfants. Voilà pourquoi, le Sud a tellement besoin des femmes, et que le SEL est fier de leur consacrer ce numéro ! Imprimésurpapier100%recyclé Partenaires du SEL Le Défi Michée veut mobiliser les chrétiens contre l’extrême pauvreté, notamment en les encourageant à interpeller les gouvernants au sujet de leur engagement pris en 2000 de réduire l’extrême pauvreté de moitié d’ici 2015 (Objectifs du Millénaire pour le Développement). Depuis 1983, ARTISANAT SEL s’inscrit dans une démarche de commerce équitable pour permettre à des femmes et des hommes de vivre dignement de leur travail par l’échange économique. Distincte du SEL, l’association agréée entreprise solidaire fait vivre aujourd’hui plusieurs milliers d’artisans et de producteurs à travers le monde. A l’âge de 17 ans, le pire m’est arrivé : je suis devenue orpheline de mère. Perte de repères, de sens, de tout ce qui me structurait tant dans ma vie personnelle que dans celle de toute notre famille. La sensation que tout s’écroule, que ma vie ne vaudra plus jamais rien… C'est grâce à l’amour de Dieu que j'ai réussi, pendant ma traversée du désert, à faire de Lui mes délices malgré ces circonstances douloureuses, notamment grâce aux nombreuses personnes qui nous ont manifesté Son amour. Mariée et maman de 4 enfants, je suis active dans la vie professionnelle et engagée par Celui qui Est, dans ma vie personnelle. Cette épreuve cumulée au rôle de mère me pousse souvent à m’in- terroger quant à ma vie future, celle de mes enfants, la volonté de leur offrir le meilleur avenir possible. Engagée auprès du SEL et donc d’autant plus concernée par le rôle des femmes dans les pays en développement, je me rends compte que mes doutes et inter- rogations sont parfois les mêmes et parfois aux antipodes des leurs. Je me préoccupe rarement de savoir ce que vont manger mes enfants, s’ils iront à l’école ou encore si un médecin pourra les soigner. Est-ce pour autant que Notre Dieu n’est pas à leurs côtés ? Bien évi- demment que non. C’est pour cette raison qu’il est primor- dial de soutenir ces mères là-bas. Afin qu’elles puissent accomplir leur mission et faire de leurs enfants les futurs piliers de la société, elles ont besoin de nous, dans la prière comme dans les actes. Nos partenaires présents sur place œuvrent pour les sortir de la pauvreté et je ne peux terminer sans les remercier pour leur travail. Ils sont, comme les personnes mises sur mon chemin, les témoins de l’amour de Dieu. Muila Ikiessiba Administratrice du SEL SOMMAIRE P2 : Edito et Question à Patrick Guiborat P3 : Dossier : Le rôle des mères dans les pays en développement P8 : Projets de développement : « 24h dans ma vie de maman en RD Congo » / Parce qu’il est inacceptable de mourir en donnant la vie ! / Sur la route du puits… / L’enfant est une personne. P12 : Parrainage : « Mes années avec Compassion ont changé ma vie ! » / Choisir son avenir P16 : Artisanat SEL : Havres de paix au Salvador P17 : Défi Michée : Une année de transition P16 : Urgence au Nigéria P19 : La page est à vous : La journée du SEL relayée par les délégués / Annonce de recrutement A NOS NOUVEAUX LECTEURS Vous recevez peut-être pour la première fois notre journal. Si vous souhaitez être tenus au courant de nos activités, vous pouvez vous abonner au prix indiqué ci- dessous. Si vous ne souhaitez pas recevoir notre journal, dites-le-nous en renvoyant votre étiquette. Nous ne voudrions pas vous importuner davantage. Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers. Dons uniquement : IBAN : FR57 2004 1000 0100 0195 5F02 034 BIC : PSSTFRPPPAR Parrainage et Ticket-Repas : IBAN - FR34 2004 1000 0113 7110 9S02 033 BIC - PSSTFRPPPAR Directeurs de la publication : Claude Grandjean et Patrick Guiborat Responsable de la rédaction : David Alonso Sécrétariat de rédaction : Rachel Colosimo Comité de Rédaction : Rachel Colosimo, Nicolas Fouquet, Patrick Guiborat, Ann Hatava, Daniel Hillion, Véronique Lavoué SEL PROJETS BELGIQUE 243 route Provinciale - 1301 BIERGES Tél. / Fax (010) 65.08.51 Compte Fortis : IBAN : BE85 0012 1339 3006 BIC : GEBABEBB avec la mention DON SEL SUISSE ROMANDE Compte bancaire : Banque COOP CH 413585.300070-9 Association Service d’Entraide et de Liaison 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX Tél. 01 45 36 41 51 - Fax 01 46 16 20 86 contact@selfrance.org Artisanat-SEL BP 21002 - 45701 Villemandeur Tél. 02 38 89 21 00 - Fax 02 38 85 14 09 contact@artisanatsel.com www.artisanatsel.com  Mise en page : J. Maré Impression : IMEAF - La colline 26160 La Begude de Mazenc Tél. 04 75 90 20 70 CPPAP N°1116H80951 (30/11/2016) N°ISSN 1145-2269 Prix du n° : 1 € Abonnement : 4 € Abonnement de soutien : 20 € © Photos : SEL (sauf mention). SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page2
  • 3. 3 Le rôle des mères dans les pays en développement Elles donnent la vie en risquant la leur A l’exception des cas d’adoption, une particularité du rôle des mères réside dans le fait qu’elles donnent la vie. Malheureusement, la naissance d’un enfant, qui devrait être une cause de réjouis- sances, est bien trop souvent synonyme de graves dangers pour la santé des femmes des pays en développement. L’amélioration de la santé mater- nelle est l’un des huit Objectifs du Millénaire pour le Dévelop- pement (OMD) adoptés en l’an 2000 par les Nations unies. Seu- lement, si le taux de mortalité maternelle a diminué de 47 % dans le monde au cours des deux dernières décennies1 , cet objectif reste celui dont la réalisation a le moins progressé. On observe d’ailleurs un très important fossé entre pays du Nord et du Sud sur cette problé- matique. Les femmes des pays les moins avancés connaissent Imprimésurpapier100%recyclé DOSSIER Si quasiment chaque pays dispose de sa propre fête des mères (ou des pères), les Nations Unies ont néanmoins décidé dans une résolution de septembre 2012 de faire du 1e juin la Journée mondiale des parents. L’idée de l’organisation internationale n’est pas de faire la promotion des colliers de nouilles ou autres travaux manuels insolites mais d’attirer l’attention sur l’importance des parents dans le développement des sociétés dans lesquelles ils évoluent. A la veille de la célébration française de la fête des mères, nous vous proposons alors de nous arrêter sur le rôle spécifique que celles-ci peuvent avoir dans les pays en développement. 1 ONU – Fiche d’information sur l’objectif n°5 : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/2013/goal5.pdf SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page3
  • 4. 4 DOSSIER en effet un risque 300 fois plus élevé que celles des pays déve- loppés de mourir en couches ou des suites de complications liées à la grossesse.2 L’éducation des filles est cruciale dans ce combat. Le risque de mortalité maternelle est 2,7 fois plus élevé parmi les femmes sans instruction. La généralisa- tion des soins est tout aussi importante. En 2011, il y a encore 47 millions de bébés qui sont nés sans soins qualifiés à travers le monde.3 Bien qu’au centre des préoccu- pations, la mortalité maternelle n’est pas non plus le seul enjeu de développement lié à la ques- tion des naissances dans les com- munautés rurales des pays en développement. Il ne faudrait pas négliger le fait que les mères peuvent aussi transmettre des maladies ou des insuffisances aux nourrissons. Ainsi, par exemple, la très grande majorité des enfants infectés du sida le sont avant la naissance, durant la grossesse, au moment de l’ac- couchement ou lorsqu’ils sont allaités (si leur mère est séro- positive).4 Elles répondent aux besoins physiologiques des enfants Une fois les enfants venus au monde, les mères s’attachent tout particulièrement à subvenir à leurs besoins physiologiques. Dans la plupart des pays en déve- loppement, ce sont elles qui pro- diguent habituellement la majo- rité des soins aux jeunes enfants. Mais plus encore, c’est au niveau des besoins alimentaires des enfants qu’elles jouent un rôle particulier. Labonnesantédesmères est alors impérative pour que les nourrissons puis- sent retirer le meilleur del’allaitementmaternel. Les enfants nourris au sein ont, en effet, une probabilité au moins six foisplusélevéedesurvivre que ceux qui ne sont pas allaités.5 Ce rôle des mères ne s’arrête pas pour autant aux premiers mois des nourrissons. Des enquêtes menées dans de nombreux pays ont ainsi montré que les femmes assuraient 85 à 90 % de la préparation des repas dans les ménages.6 Dans certaines régions du monde, les pratiques culturelles et tradi- tionnelles font que les femmes sont les dernières à se nourrir. Lors d’une crise, elles sont d’ailleurs souvent les premières à se priver de nourriture pour que les autres membres de la famille aient suffisamment à manger. Il arrive souvent que les mères travaillent dur pour pouvoir sub- venir aux besoins de la famille. Ces situations sont d’autant plus difficiles à concilier quand la mère est seule. Celle-ci doit alors redoubler d’effort pour pouvoir nourrir ses enfants. On peut notamment penser à l’histoire de l’égyptienne Sisa Abu Daooh qui s’habille en homme depuis plus de 40 ans pour nourrir sa famille.7 Elles participent prioritairement à l’éducation des enfants Même si parmi les populations des pays en développement l’édu- cation des enfants a bien souvent une dimension collective avec l’implication des grand-mères, sœurs ou encore tantes, les mères sont néanmoins celles qui en ont la responsabilité première. C’est à elles que revient la tâche fondamentale de transmettre aux plus jeunes ce qui constitue la culture de référence. L’amélioration de la santé maternelle est l’un des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés en 2000 par les Nations Unies. C’est celui dont la réalisation a le moins progressé. 2 ONU – Journée mondiale des parents : http://www.un.org/fr/events/parentsday/back- ground.shtml 3 ONU – Fiche d’information sur l’OMD n°5 : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/2013/goal5.pdf 4 UNICEF – Offrir un traitement pédiatrique : http://www.unicef.org/french/aids/index_pre- ventionMTCT.html 5 UNICEF – Allaitement : http://www.unicef.org/french/nutrition/index_24824.html 6 Programme alimentaire mondial : http://fr.wfp.org/histoires/faits-et-chiffres-sur-les- femmes-et-la-faim 7 Huffington Post (2015) : http://www.huffingtonpost.fr/2015/03/26/nourrir-famille-sisa- abu-daooh-habille-en-homme-international_n_6948146.html?utm_hp_ref=france SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page4
  • 5. 5 DOSSIER Bien qu’elles évoluent progres- sivement, les communautés rurales des pays en développe- ment restent encore énormément marquées par la tradition. C’est ainsi que, dans de nombreux pays, les soins et l’enseignement des jeunes sont considérés comme étant exclusivement du ressort des femmes.8 C’estsurtoutpendantlespremières années de l’enfant que l’influence de la mère se fait ressentir en matière d’éducation. Le lien est alors particulièrement fort entre la mère et cet enfant qu’elle garde au plus près d’elle. Durant cette période,l’apprentissagedesenfants se fait essentiellement par le biais de l’observation et ceux-ci se construisent bien souvent en imitant leur mère.9 En grandissant, si la générali- sation progressive de l’école peut diminuer le rôle joué par les mères dans l’éducation des enfants, elle ne l’annule pas pour autant. Leurs prises de position sont essentielles pour la scola- risation de leurs enfants  ; en témoignent la constitution de clubs de mères qui militent pour l’éducation des filles en Gambie10 ou encore les statistiques qui révèlent que les mères instruites sont davantage susceptibles d’as- surer la scolarisation de leurs enfants.11 Que ce soit sur le domaine phy- siologique ou psychologique, les mères jouent un rôle essentiel auprès de leurs enfants. En tant que femmes, leur importance dans les sociétés en développe- ment dépasse aussi le seul cadre de la maternité et elles influent plus largement sur le dévelop- pement des pays du Sud. La créa- tion d’ONU Femmes en 2010, l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autono- misation des femmes, attire ainsi l’attention sur le rôle plus général des femmes dans le développe- ment rural, la production alimen- taire ou encore l’éradication de la pauvreté. Nicolas Fouquet Chargé de Mission Education au développement Retrouvez également sur le site du SEL (rubrique ressources) un dos- sier qui aborde les conditions de vie des femmes dans les pays du Sud, leur rôle dans le développe- ment et ce qu'en dit la Bible. Pré- senté sous forme de fiches à thème, ce dossier peut compléter cet article si vous souhaitez aller plus loin. 8 United Nations, Men in Families and Family Policy in a Changing World, Department of Economic and Social Affairs, 2011, p.33 et 54 : http://www.un.org/esa/socdev/family/docs/men-in-families.pdf 9 Journal of International Affairs : http://jia.sipa.columbia.edu/online-articles/roles-mother-child-rural- ghana/ 10 UNICEF – Des mères militent : http://www.unicef.org/french/education/gambia_37892.html 11 ONU – Journée mondiale des parents : http://www.un.org/fr/events/parentsday/background.shtml Les femmes assurent 85 à 90 % de la préparation des repas dans les ménages. En cas de crise, elles n’hésitent pas à se priver pour que le reste de la famille ait assez à manger. SEL infos_n121 07/05/15 16:07 Page5
  • 6. « 24h dans ma vie de m 6 Je me lève avant le soleil. Mon corps est fatigué à cause de la mauvaise nuit à même le sol. Pourtant les belles lueurs de l’aube me donnent du courage. « Merci Seigneur pour ce beau paysage ! » J’attrape un jerricane vide, sors de ma maison pour prendre le chemin du puits. Je jette un dernier coup d’œil sur mes 4 enfants endormis… Après 1h de marche dans la poussière, j’arrive enfin au puits. Je pompe de l’eau, fais ma toilette rapidement puis remplis mon jerricane d’eau. Le plus dur m’attend… Cela fait une demi-heure que j’ai pris le chemin du retour. Je m’octroie une petite pause. Mon jerricane de 20 litres pèse sur ma tête et mon cou et endolorit tout mon corps. Pourtant je reprends ma marche en essayant de ne pas ralentir. Je suis de retour à la maison… ma maison, cette petite case de paille et de terre séchée. Les enfants sont réveillés et attendent mon retour en jouant dans la cour. Je leur donne à boire et une galette chacun. Parfois, lors des meilleurs jours, je leur prépare une bouillie. Je balaye la maison pour faire partir la terre et les feuilles sèches que le vent a laissé entrer durant la nuit puis je lave le linge sale avec une partie de l’eau et l’étends. Je prends la direction des champs. Une longue journée de labeur m’attend. Je me retrouve courbée en 2 pendant plus de 7h, sous un soleil brûlant. Avec les autres femmes nous parlons peu pour garder notre souffle mais nos regards remplacent les mots. Nous nous comprenons. 5h30 6h30 7h 7h30 8h 8h30 Je m’appelle Alaya. Je vis à Biseke, un petit village en RD C Je vous invite à vivre une Je suis Alaya et à la fois, je suis toutes ces femmes qui chaque jour vivent un quo Seules, nous ne pouvons pas nous en sortir… Merci aux partenaires chrétiens du SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page6
  • 7. e maman en RD Congo » 7 Ereintée par cette journée de travail, je ne sens plus mes jambes, ni mon dos. Sur le chemin du retour je m’arrête pour acheter du grain. Je le dépose chez moi puis retourne chercher du bois pour faire du feu, aidée de ma fille de 8 ans. Je dépose ma charge de bois mort sur le sol. Mon dos hurle, mes mains brûlent. Je suis épuisée mais ne le montre pas. Tenir, toujours tenir… Les enfants rentrent de leur journée, les garçons étaient à l’école, à 1h à pied d’ici, tandis que ma fille est restée à la maison pour s’occuper de son petit frère de 18 mois. Les enfants me réclament à manger pendant que je pile le grain. Je soutire à mon corps ses dernières forces. Les enfants ont mangé, je leur fais une toilette rapide avec l’eau restante et réutilise l’eau savonneuse pour faire la vaisselle que j’essuie avec un tissu propre. Le soleil se couche et j’envoie les enfants s’allonger sur leur natte. Avant qu’ils ne s’endorment, je leur chante une chanson que j’ai apprise à l’Eglise : « Du lever du soleil, jusqu’à son coucher, Bénissez l’Eternel Dieu… » Les enfants la chantonnent avec moi. Ensuite nous prions Dieu. Nous Le remercions pour sa présence avec nous et nous Lui demandons de pourvoir à notre pain quotidien. Je m’allonge enfin à mon tour, épuisée. Je prie mentalement Dieu en lui demandant de me donner la force de tout recommencer demain. Je lui demande aussi, comme chaque soir d’offrir un meilleur avenir à mes enfants. Une larme roule sur ma joue… Demain, j’irai voir cet homme dont on m’a parlé à l’Eglise, il peut m’aider à financer un petit commerce m’a-t-on dit. Peut-être que demain tout sera dif- férent… Je m’endors pleine d’espoir…. 16h30 17h30 19h 19h30 20h RD Congo. J’ai 4 enfants et ma vie est un vrai défi quotidien. e une journée avec moi… quotidien épuisant, que ce soit au Burkina, au Tchad, au Niger, en Côte d’Ivoire… s du SEL qui travaillent pour nous aider à sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Merci de les soutenir ! SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page7
  • 8. 8 P our les partenaires chré- tiens du SEL, cette situa- tion n’est pas acceptable parce que des solutions existent pour réduire ces horribles sta- tistiques et ils s’attachent à les mettre en œuvre là où ils se trou- vent. Rapprocher le centre de santé Docteur Yvon, en RD Congo explique combien il est important de « rapprocher » le centre de santé des femmes. Le rapprocher géographiquement afin qu’elles n’aient pas besoin de marcher 10 heures alors qu’elles sont en plein travail et que cela se passe mal. Mais aussi le rapprocher « dans les mentalités » : il faut que les futures mamans osent venir au centre de santé. Dans le village où il exerce, les femmes ont l’habitude d’accoucher der- rière leur case, et de «  gérer cela » entre elles. Ce n’est que lorsque la nuit vient, et si les choses se passent mal, qu’elles se décident à venir au dispen- saire, à l’abri des regards. Et le même docteur de déplorer qu’il est souvent obligé de pratiquer une césarienne en urgence parce qu’il y a un risque vital pour le bébé ou la maman. De nettes améliorations Aujourd’hui, grâce au soutien du SEL, le centre est équipé du matériel nécessaire pour prati- quer une césarienne. Une ins- tallation solaire permet de ne plus faire cette intervention à la lampe frontale. Mais le Dr Yvon rêve que la table d’accouchement serve plus souvent pour un accouchement normal. Et ce rêve se réalise de plus en plus. Les mamans du village comprennent peu à peu qu’il est normal de venir accoucher au centre de santé même si tout se passe bien, et que le suivi médical pen- dant la grossesse est important pour préparer la naissance. L’hô- pital de la zone de santé (à 7h de marche de là) vient d’être équipé, il y a quelques mois, d’un écho- graphe obstétrical, ce qui per- mettra de dépister un certain nombre de problèmes pendant la grossesse. Autour de l’accouchement, une bonne hygiène est aussi très importante, à la fois pour la maman et pour son bébé. Le dis- pensaire a donc été équipé de latrines et d’une douche pour que la jeune maman puisse faire sa toilette. Des citernes de récu- pération d’eau de pluie ont permis l’installation d’un point d’eau dans la salle d’accouchement qui sert aussi de bloc opératoire. Le CEPROMOR, partenaire du SEL au Bas-Congo, aménage, année après année, les centres de santé dans son périmètre d’action. Parce qu’il est inacceptable de mourir en donnant la vie ! PROJETS DE DÉVELOPPEMENT Chaque jour, dans le monde, 800 femmes meurent suite à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement. 99% des décès maternels se produisent dans les pays en développement et plus de la moitié en Afrique subsaharienne.* *Sources OMS Petit à petit, les mentalités changent et les femmes osent venir au centre de santé pour accoucher ou pour avoir une consultation prénatale. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page8
  • 9. PROJETS DE DÉVELOPPEMENT Des vies fragiles 3 millions d’enfants meurent chaque année avant l’âge d’1 mois, près de la moitié pendant leurs premières 24 heures, 75% pendant la première semaine.* Une enquête réalisée par notre partenaire, le CEPROMOR, dans la zone de santé de Sona Bata rapporte un certain nombre de croyances qui contribuent peut- être à ces chiffres dra- matiques. Une maman de 3 enfants, âgée de 20 ans explique : «  le premier lait est pressé et jeté car il est considéré comme mauvais par la tradition  ». Cela n’est heureusement pas le cas dans tous les villages. Une autre maman témoigne qu’elle « donne le lait à l’enfant dès que celui-ci pousse le cri après la naissance. » Un pont entre les familles et le centre de santé Les relais communautaires et les animatrices nutritionnelles, for- mées par nos partenaires, sont présents, chacun dans leur com- munauté villageoise pour expli- quer pourquoi l’allaitement dès la naissance est capital pour le bébé. Ils encouragent aussi les futures mamans à se rendre à la consultation prénatale. Ils sont un peu comme un pont entre les familles et le centre de santé, rappelant que l’on ne va pas au centre de santé pour y mourir, comme beaucoup croient encore, en raison de ce qu’ils ont vu. Ils sont aussi des relais pour dépister le plus précocement les cas de malnutrition. En effet, la période du sevrage est très délicate. Une maman de 4 enfants, âgée de 32 ans, raconte : « Les enfants de 2 à 5 ans mangent avec leur mère. A cet âge, les enfants ne savent pas bien se comporter devant le repas et surtout en pré- sence de grandes personnes. S’il y a assez à manger, les enfants mangent à leur faim.» Nzusi, une autre maman, témoigne de l’impact du travail des animatrices nutri- tionnelles présentes dans son village: « Quand elles ont dépistémonenfantmalnutri à l’âge de 2 ans, je n’ai pas hésité et j’ai adhéré au programme nutritionnel organisé avec l’appui du CEPROMOR. Elles nous ont aussi formées sur la nutrition de nos enfants. Maintenant, ma fille a 5 ans, il n’y a rien à comparer entre ces 2 âges. Elle est en très bonne santé et je dis merci au CEPROMOR, car sans lui, elle serait morte. » Ces personnes-relais aident aussi les mamans à réaliser quand il est indispensable d’amener leur enfant au centre de santé, en cas de fièvre, de diarrhée, etc. mais aussi pour que leur enfant reçoive les vaccins qui le protègeront. Le centre de santé bien équipé, avec un réfrigérateur solaire, un stock minimal de médicaments essen- tiels, avec du personnel médical bien formé, met les mamans en confiance. Il reste encore beaucoup à faire pour que l’accouchement ne soit plus un risque pour la vie de la maman et celle du bébé. Il faut équiper les centres de santé et faire changer les mentalités, mais grâce au soutien des donateurs, les partenaires du SEL se sentent réellement encouragés dans leurs actions actuelles et celles à venir. Véronique Lavoué Directrice des projets de développement Prévenir, c’est aussi parler du sida Jacqueline vit seule avec ses enfants depuis que son mari l’a quittée. Elle est animatrice communautaire-sida dans la région de Danané en Côte d’Ivoire. Elle explique  : «  Au début, les femmes se moquaient de moi, d’autres ont eu du mal à m’écou- ter. Mais ça va, elles m’écoutent maintenant et me demandent d’en parler à toutes nos rencontres. J’ai l’espoir que les mes- sages que je fais passer apporteront un grand changement dans nos communautés. Je sens que j’ai le devoir de m’occuper des personnes qui ignorent encore ce fléau et de les amener à prendre conscience et à mener une vie saine et propre sans maladie. » Les animatrices nutritionnelles vien- nent à la rencontre des jeunes ou futures mamans pour leur faire com- prendre l’importance d’accoucher à la maternité et de se rendre au centre de santé avec leur bébé. 9 Si vous souhaitez soutenir les projets santé des partenaires du SEL, rendez-vous sur le coupon joint à ce numéro. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page9
  • 10. 10 A u bord de la route nationale qui mène au Mali, nous nous arrêtons à Sabce Boussouma où un forage a été aménagé avec le soutien du SEL. Les villageois présents nous expliquent : « l’eau s’est rappro- chée ! » Plusieurs femmes ont même aménagé un petit potager clos tout près du forage, ce qui leur permet d’avoir les « condi- ments » pour la sauce du jour. Quel contraste quand je visite quelques jours plus tard le village de Boaboagra, au Nord Est de Ouagadougou ! Sur la piste, nous avons croisé dans la brume du matin, une maman, avec une charrette tirée par un âne, rame- nant quelques fûts remplis d’eau. Partie la veille au soir, elle a passé la nuit près du puits au bord du barrage, afin d’être la première à puiser au matin. Dans son village, en saison sèche, tous les puits sont à sec et elle s’en va courageusement 2 à 3 fois par semaine chercher l’eau dont sa famille a besoin. Que d’heures passées sur la route ou au bord du puits, à attendre, puis à pui- ser… Elle y va souvent avec l’une de ses filles. On est là bien loin de l’image bucolique de la femme portant fièrement une cruche sur la tête dans un paysage enso- leillé. En saison des pluies, dans son village, il y a de l’eau dans les puits peu profonds creusés par sa famille. Mais l’eau devient très vite sale puis se raréfie. Le nombre de maladies diarrhéiques est très important. Cela est accentué par le fait qu’il n’y a aucune latrine dans le village. Les filles participent très tôt à cette tâche éreintante qui consiste à chercher l’eau pour la famille. Cela les éloigne peu à peu de l’école. Pour celles qui y sont encore à l’âge de la puberté, l’ab- sence de latrines au sein de l’école, permettant aux jeunes filles un minimum d’intimité pen- dant la période des règles, les chasse de l’école une semaine par mois, puis définitivement parce qu’elles perdent le fil. Elles deviennent, malgré elles, des candidates au mariage et aux grossesses précoces. Notre partenaire dans cette région, l’ASEFU, va contribuer à l’installation de 100 latrines fami- liales, et d’un bloc de latrines au sein de l’école de Poli. Plusieurs forages vont être réhabilités. La santé de nombreuses personnes sera améliorée, des jeunes filles resteront à l’école, des mamans passeront moins d’heures pour chercher l’eau, elles auront plus de temps pour cultiver leur champ, mener leurs activités génératrices de revenus, ou prendre soin de leurs enfants : plusieurs familles verront leur quotidien transformé ! Véronique Lavoué Directrice des projets de développement Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays du Sud, les mères et leurs filles ont la lourde responsabilité d’approvisionner en eau leur famille. Sur la route du puits… PROJETS DE DÉVELOPPEMENT SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page10
  • 11. 11 PROJETS DE DÉVELOPPEMENT « L’enfant est une personne » Extrait du livre « Paroles de femmes » Découverte d’un fléau Quand je suis arrivée à Guiè (ndlr : petit village en zone sahélienne, éloigné de tout) je ne savais pas ce que j’allais y faire. (…) C’est peu à peu que j’ai découvert ce fléau qui m’était inconnu et qui est propre au milieu rural  : l’abandon d’enfants considérés comme « maudits ». Je ne peux m’empêcher de préciser qu’il faut mettre des guillemets devant cet adjectif de malédiction, car pour moi, ils ne sont pas maudits du tout. Les enfants en question sont issus de relations interdites, consi- dérées comme incestueuses. Ils sont généralement le fruit de parents cousins plus ou moins éloignés. Dans notremilieu, l’enfant appartient au père et, quand un enfant naît ainsi d’une union interdite, la mère remet l’enfant à son père et c’est lui qui décide de son sort. Selon la coutume, il n’est pas concevable de garder de tels enfants. Si bien qu’ils ne sont pas pris en charge de manière adéquate et meurent parfois faute de soins. (…) Une pouponnière et un centre de réhabilitation Un jour, quelqu’un qui habitait à une douzaine de kilomètres de Guiè est venu voir le chef du village pour lui dire qu’il y avait un enfant dont la mère était décédée. Le bébé était lui-même en train de mourir. Henri et moi avons accepté d’accueillir cet enfant. Quand j’ai vu dans quel état il était, je me suis mise à pleurer. Il pesait 2 kg à 7 mois. Je ne m’attendais pas à cela. Avant de partir, le père a préciséqu’iln’avaitpasoséapporter le linceul de l’enfant… mais il était convaincu que celui-ci était condamné. Je n’ai pas dormi de la nuit. Très tôt le matin, la famille est revenue. Comme je lui avais donné à boire tout au long de la nuit, le bébé était réhydraté. Ils n’en revenaient pas… Cet enfant étaitconsidérécommeunmiraculé. Aujourd’hui, il a presque 20 ans. Il a marqué pour nous le début de la pouponnière que nous avons créée par la suite.  Parallèlement à cet accueil d’enfants, j’ai créé un centre de réhabilitation nutritionnelle, où j’ai organisé des séances d’in- formation alimentaire. (…) Grâce à une alimentation saine et équilibrée, nous avons vu que les enfants commençaient à prendre des joues ; ils tombaient de moins en moins malades.  Il arrive pourtant que des enfants meurent. C’est le plus difficile. Tu culpabilises et tu te poses mille et une questions  : et si j’avais fait ci… et si j’avais fait ça… Qu’est-ce que je n’ai pas fait ? On ne s’habitue jamais à la mort d’un enfant. (…) Lisez la suite du témoignage dans le livre « Paroles de femmes » en vente sur le site du SEL, rubrique Ressources/Livres – 12 € Recueillir des enfants orphelins ou privés de milieu familial est la mission dans laquelle s’est investie Marthe Girard au Burkina Faso avec son mari Henri. Dans son témoignage elle explique l’importance de prendre en considération l’enfant dans son ensemble physio- logique et psychologique. Marthe a été fortement touchée par la situation des enfants au Burkina Faso. Elle commença par prendre un enfant sous son aile, puis beaucoup d'autres. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page11
  • 12. CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE12 SEL : Quel était ta vie de famille lorsque tu étais enfant ? Chery  : Je suis née dans une famille chrétienne de 8 enfants, dont 5 garçons et 3 filles. Quand j’avais autour de 2 ans ma mère nous a fait quitter le village, pour aller habiter une petite chambre dans la ville de Petit Goave à l’ouest du pays. Il lui fallait absolument gagner de l’argent pour faire face aux dépenses du foyer. Mon père, lui, était resté au village pour tra- vailler la terre. Ma mère trouva un emploi dans une usine, ce qui lui permit de payer les frais scolaires pour les plus petits. Mais même à eux deux, mes parents ne pouvaient pas répondre à tous nos besoins. Les plus grands ont dû se mettre à chercher du travail pour aider la famille. A un moment, ma mère a été obligée de nous laisser pour aller s’occuper de mon père et c’est là que nous avons connu les pires moments de notre vie. Ils nous rendaient visite une fois par mois. L’ a b s e n c e d e n o s parents et des ainés qui devaient aller travailler était très difficile à vivre, pour nous, les plus jeunes. SEL : En étant enfant, comment imaginais-tu que ta vie d’adulte allait devenir ? Chery : Dans mon entourage j’ai toujours vu des gens qui vivaient bien, sans trop de difficultés financières et j’ai vite compris que la vie que je menais était loin d’être aussi bonne. Je devais faire des efforts pour améliorer ma vie. Mes grands-frères me disaient toujours que je devais étudier, travailler à l’école pour pouvoir réussir. J’ai toujours rêvé d’avoir une vie confortable où je pourrais répondre à tous mes besoins. SEL Qu’est-ce que le parrainage a changé pour toi  ? Pour ta famille ? Tes parents ? Tes frères et sœurs ? Chery : J’ai été parrainée vers 8 ans. La situation de mes parents était devenue vraiment préoccu- pante à ce moment-là. J’ai pu faire partie du programme de Compassion jusqu’à la fin de mes études. Ces années ont changé ma vie tant sur le plan spirituel que social. J’ai suivi une forma- tion de sciences de l’éducation à l’université Quisqueya qui me sera utile toute ma vie, surtout dans ma vie familiale. Ma situa- tion économique s’est améliorée et aujourd’hui je peux répondre aux besoins de ma famille, de mes parents et de quelques familles proches. Je ne peux pas dire que j’atteins le sommet, mais je suis sur la bonne voie. Chery, mariée et maman de 2 enfants, travaille pour Compassion Haïti en tant que Responsable de programme dans un centre d’accueil. Elle-même parrainée durant son enfance, elle nous raconte son cheminement. « Mes années avec Compassion ont changé ma vie ! » PARRAINAGE D'ENFANTS Chery a été parrainée dès l'âge de 8 ans. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page12
  • 13. 13 SEL Qu’est-ce-que ton parcours d’enfant parrainée t’a apporté en plus dans ton rôle de mère aujourd’hui ? Chery : Au centre d’accueil, on ne m’a pas seulement soutenu financièrement, on m’a appris beaucoup de choses qui m’aident à mener une vie de sagesse. J’ai suivi le programme de parrainage et celui de Leader, ce qui me permet aujourd’hui d’envisager l’avenir de mes enfants sereine- ment. Je souhaite que mes enfants reçoivent comme moi, une très bonne éducation tant sur le plan spirituel que social. A la maison, je dois leur inculquer les valeurs chrétiennes pouvant les aider à vivre le mieux possible dans la société tout en étant aux côtés de Dieu. SEL Comment vois-tu l’avenir pour tes enfants ? Chery  : Avec l’aide de Dieu, je crois que mes enfants ont un avenir assuré. J’ai de très grands projets pour eux  : leur donner l’opportunité de réussir et de vivre une vie heureuse et épa- nouie. SEL Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les mères en situations de pau- vreté en Haïti  ? Dans ta com- munauté ? Chery : La majorité des mères haïtiennes ne connaissent pas le bonheur, la joie de vivre, car elles sont en majorité mères céliba- taires. Ces dernières doivent créer des commerces çà et là pour s’en sortir. Elles font face à des défis, tels que subvenir aux besoins de leurs enfants, gérer les frais de scolarité, de santé… et encore ce n’est pas gagné. Les enfants doivent eux aussi faire beaucoup d’efforts pour réussir. Un enfant qui a faim ne peut pas faire de grands progrès à l’école, il doit redoubler d’efforts pour se concentrer. PARRAINAGE D'ENFANTS « Compassion a beaucoup fait pour moi. Je veux rendre ce que l’on m’a donné. C’est une façon d’exprimer ma reconnaissance. J’encourage tous les parrains à poursuivre ce qu’ils font. Le programme de Compassion fait vraiment la différence dans la vie des enfants et il donne de grands résultats. » SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page13
  • 14. M unk fait partie de la tribu des Hmongs, un groupe ethnique asiatique pré- sent en Chine, au Vietnam, au Laos et en Thaïlande. Elle a grandi avec un père alcoolique qui avait kidnappé la mère de Munk pour en faire sa deuxième épouse. Quand Munk était enfant, elle tra- vaillait dur pour aider sa mère. Elle préparait les repas, allait chercher l’eau et nettoyait la mai- son. À l’époque, elle n’avait pas connaissance d’une pratique de sa culture qui allait bientôt bou- leverser sa vie... « Une nuit, ma vie bascula… » Comme toutes les jeunes filles, Munk rêvait de terminer le lycée et de trouver du travail pour aider sa famille. Le monde paraissait rempli d’opportunités. Elle était prête à poursuivre son rêve… jus- qu’à cette nuit fatidique où elle fut kidnappée par un voisin qui la força à devenir sa femme. Le beau-père de Munk interdit à sa mère d’essayer de la sauver. Après son premier enlèvement, Munk a été mariée à trois autres reprises de force. Elle a été mal- traitée verbalement, mentalement et physiquement par les pre- mières épouses de ses maris et exclue de toutes les communau- tés dans lesquelles elle est allée. Elle a dû don- ner naissance à son troisième fils, seule, au milieu de la forêt. Là, dans le refuge de for- tune, entouré par la jungle, son bébé a poussé son premier cri. Les mains trem- blantes, Munk a coupé le cordon ombilical à l’aide d’un couteau rudimentaire. Munk était alors une mère ado- lescente avec trois fils en bas âge, sans aucun soutien de ses maris ni de sa famille, sans travail ni revenu et sans maison décente. « À ce moment- là, j’ai compris que per- sonnenem’aimaitvraiment car, lorsque j’ai appelé à l’aide,personnen’estvenu. J’étais toute seule. » Ayant touché le fond, Munk décida de se mettre fin à sa vie… Dieu ne l’abandonna pas Heureusement, quelqu’un la trouva à temps et l’emmena d’ur- gence à l’hôpital. Une fois remise, Munk décida de retourner dans sa ville natale tout en sachant qu’elle n’y serait pas la bienvenue. Mais là-bas, le pas- teur a commencé à l’aider. « Nous avons trouvé un terrain pour qu’elle plante du riz. Nous avons pu ins- crire son troisième enfant dans une école locale pour qu’il re- çoive une éducation. Nous l’avons également inscrit au programme de Compassion. » Grâce au programme de Compas- sion, les enfants apprennent à CENTRÉ SUR CHRIST – POUR L’ENFANT – EN COLLABORATION AVEC L’ÉGLISE14 Choisir son avenir « J’avais 14 ans quand un homme m’a enlevée pour faire de moi sa seconde femme. Je ne connaissais rien du mariage à cette époque. À partir de cet instant, je n’ai plus jamais pu faire mes propres choix. » « J’ai compris que personne ne m’aimait vraiment car, lorsque j’ai appelé à l’aide, personne n’est venu. » ©Photo:Compassion PARRAINAGE D'ENFANTS ©Photo:Compassion SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page14
  • 15. 15 PARRAINAGE D'ENFANTS faire la différence entre le bien et le mal mais aussi leurs droits et la valeur qu’ils ont aux yeux de Dieu. Ils ont moins de risques de se faire exploiter car ils ont le savoir, la force de prendre de sages décisions et ils sont entou- rés d’adultes qui se soucient réel- lement d’eux. Mme Wasana, directrice du centre d’accueil Kao Kor Grace en Thaï- lande, explique : « Après 20 ans passés à éduquer et à protéger les enfants, nous voyons le résul- tat. Depuis l’ouverture du centre, nous avons empêché au moins la moitié des enfants inscrits d’être enlevés pour être mariés de force. Environ 250 enfants ont terminé le lycée. 30 d’entre eux sont entrés à l’université et 15 parmi ceux-là ont déjà obtenu une licence. » « Nous ne pouvons peut-être pas changer toute la culture, mais nous pouvons commencer par l’état d’esprit de nos enfants. » Extrait tiré du Blog de Compassion Quelques chiffres : • Dans les pays en développement, tous les ans, les filles de moins de 18 ans sont 7,3 millions à mettre un enfant au monde, et celles de moins de 15 ans, 2 millions. • 95 % des enfants de mères adolescentes naissent dans les pays en développement et 9 sur 10 de ces naissances ont lieu au sein d’un mariage ou d’une union. • Quelque 70 000 adolescentes meurent chaque année de causes liées à la grossesse et à l’accouchement dans les pays en développement. Sources : Rapport de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la popu- lation ; La mère-enfant : Face aux défis de la grossesse chez l’adolescente, 2013  ©Photo:Compassion SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page15
  • 16. D ans ce chaos, Exporsal, entreprise dédiée à l’ex- portation de produits faits main, a su apporter un havre de paix à travers ses 29 ateliers. Créée en 1974 par sa mère dans des conditions précaires, Elena Alfaro a su pérenniser cette activité  : aider 180 artisans à s’équiper de métiers à tisser et de machines à coudre, leur per- mettant ainsi de travailler et de gagner leur vie décemment. Les artisans reçoivent une formation technique et bénéficient des créa- tions marketing du bureau central. Selon les qualifications, le salaire mensuel s’élève de 320 à 600 dollars alors que le minimum légal au Salvador n’est que de 180 à 220 dollars. Cela ne suffit pas toujours pour nourrir la famille. Exporsal a donc mis en place un moyen de leur procurer les se- mences nécessaires pour cultiver des petites parcelles de terre. Le préfinancement des commandes aux ateliers, jusqu’à 50 %, permet d’acheter les matières premières et de payer les salaires sans retard. Exporsal octroie des mi- crocrédits principalement pour équiper les ateliers, mais parfois aussi pour du secours d’urgence. Les enfants des artisans reçoivent du matériel scolaire et les plus méritants peuvent poursuivre leurs études grâce à des bourses. Une aide non négligeable pour cesparentsensituationdepauvreté qui peinent à payer les frais de scolarité de leurs enfants. Artisanat SEL vend depuis 2013 les hamacs tissés par Carlos et ses collègues. Retrouvez-les dans le catalogue printemps 2015 qui vient de sortir ou sur le site www.artisanatsel.com En soutenant son travail par l’achat d’un hamac, vous agissez pour plus de justice sociale au Salvador. COMMERCE ÉQUITABLE Havres de paix au Salvador s En achetant équitable en bou- tique, sur www.artisanatsel.com ou au 02.38.89.83.33. s En faisant un prêt sans intérêt grâce au coupon ci-contre à ren- voyer au SEL dans l’enveloppe jointe. Aidez-nous à poursuivre notre action de commerce équitable ! R Oui, je veux aider au préfinancement des objets artisanaux en prêtant la somme de ............. €1 Nom : Prénom Adresse Code Postal Ville Tel : E-mail : Vous voulez soutenir Artisanat SEL ? Vous pouvez le faire 1. Une convention d'apport avec droit de reprise vous sera proposée - montant si possible à partir de 1 000 €, sans intérêts. ¡ Le Salvador est un pays en souffrance. Abîmé par les affres de la guerre civile entre 1980 et 1991, provoquant 70  000 morts et 1 million de déplacés, c’est aujourd’hui un pays détruit. Le chômage touche plus de la moitié des 6,3 millions d’habitants et le taux de criminalité est un des plus éle- vés au monde. Carlos, 49 ans, père de 11 enfants, travaille depuis 1999 pour Exporsal et souhaite en faire partie encore longtemps. Il rêve de voir ses enfants apprendre un métier et grandir aux côtés de Dieu. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page16
  • 17. Les OMD vont céder la place aux ODD Tout d’abord, l’année 2015 va mar- quer la fin des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui ont été votés par les membres de l’ONU en l’an 2000. Nous en dres- serons un bilan dans les prochains mois lorsque les dernières données seront accessibles. Ceux-ci devraient être remplacés par les ODD (Objectifs de Développement Durable) lors du prochain sommet de l’ONU en sep- tembre 2015. Ces nouveaux objectifs de réduction de la pauvreté intégre- ront de manière bien plus forte que précédemment les enjeux liés à l’en- vironnement. Ils seront prévus pour durer quinze ans, jusqu’en 2030. Le numéro spécial Défi Michée de cet été vous en donnera un aperçu. Au niveau inter- national, fusion du Défi Michée et du réseau Michée Au niveau international, la campagne Micah Challenge / Défi Michée (créée par le réseau Michée et l’Alliance Evangélique Mondiale en 2003) s’est arrêtée en décembre 2014 pour fusionner avec le réseau Michée. La nouvelle entité, appelée tout sim- plement Micah (Michée), est en pleine transition et réorganisation. Les informations officielles se trou- vent sur www.micahnetwork.org. En France, le Défi Michée aussi se prépare pour l’après 2015 : les OMD s’arrêtent, nous continuons ! Le comité de pilotage du Défi Michée a décidé de consacrer son énergie à préparer l’avenir, et pour cela il a aussi besoin de votre aide  : nous vous serions reconnaissants de répondre aux quelques questions ci-dessous. Pendant l’année 2015, nous vous encourageons à prier pour les grands évènements suivants : - la conférence sur le financement du développement qui aura lieu à Addis Abbeba (Ethiopie) en juillet ; - le sommet des Nations Unies de septembre avec le vote des ODD ; - la conférence des parties (COP21) de décembre à Paris sur le change- ment climatique. Et nous vous encourageons d’ores et déjà à réserver le dimanche 18 octobre 2015. Un dossier est en cours de préparation. Le comité de pilotage du Défi Michée 2015, une année de transition pour le Défi Michée 17 Nous vous informons du départ de Coralie Omodei- Diebold, dont nous avons grandement apprécié la col- laboration depuis 2012 en tant que coordinatrice du Défi Michée. Nous la remercions chaleureusement pour tout son travail et son investissement de qualité, et lui souhaitons bonne réussite pour sa prochaine étape professionnelle. ÊSondage : nous avons besoin de votre avis ! Veillez découper et renvoyer au SEL, 157, rue des Blains, 92 220 Bagneux > Pouvez-vous donner succinctement trois points positifs et trois points négatifs sur le Défi Michée ? > Quelles sont vos attentes pour l’avenir concernant le Défi Michée ou le plaidoyer plus généralement ? > Sur quels thèmes verriez-vous des actions de plaidoyer ? Si vous le souhaitez, merci de laisser vos coordonnées. SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page17
  • 18. 18 C ela fait plus de 5 ans que les populations du Nigéria et des pays alentour subissent les ter- ribles violences suite aux exactions de Boko Haram. Ces 3 derniers mois, cette situation s’est considérable- ment intensifiée. 1,2 million de personnes ont dû fuir et des milliers ont été tuées. La situation humani- taire s’avère critique au Nige- ria mais aussi au Tchad, au Niger et au nord Cameroun où les populations ont trouvé refuge. Plus de 500 000 enfants sont déjà en situation de malnutrition sévère. Au- delà d’un soutien alimentaire, les populations ont aussi besoin d’installations sani- taires décentes, d’eau et très souvent d’une aide psycholo- gique. Le SEL, ainsi que les autres membres de l’alliance Integral*, étudient actuellement la meilleure réponse possible, pourfairefaceauxbesoins. Nous avons déjà pu soutenir un de nos partenaires dans le Nord du Cameroun pour faire une distribution de vivres et de vê- tements à 500 personnes dé- placées. Vous pouvez envoyer vos dons par chèque en écrivant au dos « Urgence - Déplacés du Nigéria » au SEL, 157 rue des Blains, 92220 Bagneux ou sur www.selfrance.org *Integral est une alliance internationale de 20 organisations chrétiennes travaillant ensemble pour apporter une réponse plus efficace à la pauvreté.  URGENCE DÉPLACÉS DU NIGERIA Une situation humanitaire dramatique URGENCE Top départ ! Cette année encore, le SEL parti- cipe à la Course des Héros de Paris et de Lyon le dimanche 21 juin 2015. Avant d’enfiler les baskets, le défi pour chaque coureur est de col- lecter un minimum de 250 € en se faisant sponsoriser par des per- sonnes de son entourage. Sans cette somme il n’est pas possible de participer. Le jour J, les sportifs devront courir ou marcher 6 ou 10 km. Quel projet soutenir ? Nouveauté cette année, vous pour- rez choisir parmi 2 projets à soute- nir dans le bas Congo* : • Permettre à des écoliers d’avoir accès à de l’eau potable • Financer des latrines dans un centre de santé Merci d’avance pour ce que vous apporterez à ces enfants ! Toutes les informations sur www.selfrance.org Séisme au Népal Le SEL a ouvert fin avril un fonds d’urgence « Séisme Népal » qui continue à fonctionner. Plus d’infor- mations sur ww.selfrance.org. Les besoins sont immenses, vous pouvez y répondre sur le site ou en envoyant un chèque au SEL avec mention au dos « Séisme Népal ». SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page18
  • 19. 1919 LA PAGE EST À VOUS La journée du SEL relayée par les délégués D ifférentes actions ont été menées : des collectes pour le projet de notre partenaire en République démocratique du Congo, une brocante dans une ville de Rhône-Alpes, des enseignements pour les jeunes et les enfants, etc. Mme Liseby Marcellos, déléguée du SEL dans l’Église Évangélique Bap- tiste de l’avenue du Maine, à Paris, nous rapporte avec enthousiasme : « J’ai pu motiver les membres de mon Église à prier pour les projets des partenaires du SEL et trois enfants ont été parrainés. J’ai éga- lement rappelé aux parrains de prier pour leurs filleuls car là-bas, leurs filleuls prient pour eux. Chacun s’est senti concerné. Ils ont été touchés et ont même applaudi à la fin du visionnage des vidéos. » Pour son service Parrainage d’enfants, le SEL recrute un(e) collaborateur/collaboratrice La journée du SEL, c’est aussi le réseau des délégués qui s’active dans les Églises locales.  Vous êtes rigoureux et avez le sens du contact. Vous aimez le travail administratif, tout en ap- préciant d’être en contact téléphonique et élec- tronique avec des interlocuteurs différents. Dans le cadre d’un travail en équipe, vous gérez la relation entre les parrains et les filleuls pour une zone géographique déterminée. Vous dé- montrez une véritable capacité d’écoute. De niveau Bac+2, vous êtes à l’aise avec les ou- tils bureautiques et maîtrisez l’anglais. Vous êtes motivé pour donner à des enfants dé- munis de pays en développement, un avenir fait d’espérance. Vous adhérez aux valeurs portées par le SEL. Ce poste est un CDD de 12 mois basé à Bagneux et à pourvoir immédiatement. Envoyez votre lettre de motivation ainsi que votre CV à : recrutement@selfrance.org Vous aussi, vous vous sentez concerné(e) par l’action du SEL ? Vous avez envie de parler aux chrétiens d’ici des situations d’injustice et de pauvreté vécues par les populations là-bas ? Devenez délégué du SEL dans votre Église locale ! Voici les 4 étapes à suivre : Contactez Rose par téléphone au 01.45.36.41.62 ou par e-1 mail à delegues@selfrance.org Obtenez l’accord de votre pasteur ou responsable d’église2 Apprenez à connaître le SEL avec nous3 Et à vous de jouer !4 SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page19
  • 20. Soutenez nos partenaires chrétiens sur place ! Votre soutien, ponctuel ou mensuel, peut réellement contribuer à donner l’accès aux soins à de nombreuses personnes en situation d’extrême pauvreté, en particulier aux femmes. Agissez sur www.selfrance.org ou via le coupon joint à ce numéro SEL infos_n121 07/05/15 16:08 Page20