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Intervention militaire à Anjouan (2008) ?
 Le 10ème sommet de l’Union Africaine qui vient de se terminer à Addis-Abeba a appelé ses États membres à «
apporter tout l’appui nécessaire au gouvernement comorien dans ses efforts visant à rétablir au plus vite
l’autorité de l’Union des Comores à Anjouan ».
Le président comorien Ahmed Abdallah Sambi a annoncé à cette occasion son intention d’intervenir
"incessamment pour restaurer l’intégrité de l’Etat comorien" et mettre fin à la crise dans l’île comorienne
d’Anjouan, en conflit avec l’Etat fédéral depuis des mois.
              "Compte tenu de la détérioration de la situation à Anjouan, où arrestations, tortures
              et même viols sont devenus monnaie courante, ce qui a entraîné un déplacement
              massif des populations d'Anjouan vers les deux autres îles, et eu égard aux
              pressions de la population dans son ensemble et de ses élus en particulier, j'ai pris
              sur moi de décider d'intervenir à Anjouan".
« La position du gouvernement est de faire débarquer l’armée sur l’île pour y rétablir l’ordre – il n’y a pas
d’alternative », selon Abdoulrahime Said Bacar, ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement de
l’Union.
« Nous avons essayé de rétablir l’ordre sur l’île [d’Anjouan] en ayant recours à de nombreuses méthodes pour
trouver une transition pacifique vers la démocratie », a expliqué M. Abdoulrahime. « Nous avons eu des
entretiens avec la communauté internationale, l’UA, mais la réponse [de Mohamed Bacar] a toujours été
négative. Nous avons même essayé d’imposer des sanctions – une manière plutôt souple de faire pression sur
les autorités d’Anjouan, mais celles-ci persistent dans leur provocation et leur arrogance ».
Le colonel Mohamed Bacar, réélu président d’Anjouan le 10 juin 2007 à la suite d’une élection contestée à la fois
par l’Union africaine - qui dispose d’une force sur place - et par l’Etat fédéral, refuse depuis d’organiser de
nouvelles élections. Le Colonel Bacar pour légitimer ses positions argue de violations de la Constitution de la part
du Président Sambi.
L’union africaine freine
"Nous comprenons sa frustration, mais il faut tout de même poursuivre les négociations, d'autant que le pays
« leader » de notre force sur place, l'Afrique du Sud, n'accepte pas pour l'instant le principe d'une opération
armée", a indiqué un responsable du département paix et sécurité de l'UA.
Selon un participant à la réunion de l’Union africaine, "pour le moment il s'agit de déclaration d'intention de la part
de M. Sambi, parce que nous savons qu'il n'a pas les moyens militaires de faire seul une opération militaire à
Anjouan".
Selon un autre diplomate de l'UA, "il est difficile de faire pression sur un homme (le dirigeant d'Anjouan Mohamed
Bacar) qui récupère en revenus portuaires environ quatre millions de dollars par mois. L'embargo que nous
avons tenté de mettre en place n'est pas effectif faute de navire, et beaucoup de responsables ont des comptes
en France que nous ne pouvons bloquer".
L’attentisme de l’Union africaine suscite cependant l’incompréhension aux Comores. Au cours d’une réunion
d’information au bureau de liaison de l’Union africaine à Moroni, regroupant l’émissaire de l’organisation
panafricaine et des ‘‘sages’’ dont Saïd Hassane Saïd Hachim, Abbas Djoussouf, Mouhtar Ahmed Charif,
Mahamoud Mradabi, Sitou Raghadat, Kassim Said, Ali Mroudjaé, Abdallah Halifa, ‘‘la déception du peuple
comorien à l’égard de l’UA a été clairement exprimée’’.
Des institutions complexes
L'Union des Comores est secouée depuis des années par des conflits de compétence entre les trois îles (Grande
Comore, Anjouan, Mohéli), dotées chacune de leurs propres institutions, et l'Etat fédéral.
Le système électoral actuel a été négocié en 2001 par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), précurseur de
l’Union africaine, dans le sillage de la sécession en 1997 de Mohéli et d’Anjouan par rapport à la Grande
Comore, et après l’échec d’une tentative par le gouvernement de reprendre par la force le contrôle des îles
rebelles.
Ce système électoral complexe prévoit que les îles – Anjouan, Grande-Comore et Mohéli – aient chacune leur
propre gouvernement semi-autonome et leur propre Président, et se voient confier à tour de rôle la présidence du
gouvernement fédéral de l’Union.
La crise entre les autorités d’Anjouan et celles des deux autres îles de l’archipel de l’Océan Indien, la Grande
Comore et Mohéli, se prolonge depuis les élections organisées sur chaque île en juin 2007.
Mohamed Bacar est en effet arrivé au pouvoir à Anjouan en 2001 à la faveur d’un coup d’Etat, avant d’être élu
président de l’île en 2002. Ayant achevé son mandat de cinq ans, il avait été prié par la Cour constitutionnelle de
se retirer, et avait nommé un président par intérim à la tête du gouvernement local jusqu’aux élections.
Invoquant des irrégularités et des actes d’intimidation lors de la campagne électorale, l’Union africaine (UA) et le
gouvernement de l’Union avaient décidé de reporter les élections à Anjouan.
Défiant le report du scrutin, M. Bacar a imprimé ses propres bulletins de vote et a procédé aux élections, que
l’Union africaine (UA) et la Cour constitutionnelle des Comores ont déclarées caduques : M. Bacar, qui a
remporté une victoire écrasante à 90 pour cent, refuse néanmoins de se retirer.
Ni Mohamed Bacar ni le gouvernement de l’Union des Comores, qui exige de nouvelles élections, n’est prêt à
faire des compromis. Les efforts déployés par l’UA en vue de négocier un accord n’ont pas permis de sortir
l’archipel de l’impasse, pas plus, du reste, que les sanctions adoptées à l’encontre des dirigeants d’Anjouan
(restrictions de circulation et gel des avoirs financiers).
Selon M. Abdoulrahime, des troupes du gouvernement de l’Union ont été massées sur l’île de Mohéli, « dernière
étape - [Mohéli] étant plus proche – avant le rétablissement de l’ordre manu militari ; et cette intervention aura
lieu, c’est une question de jours ». Pour Opia Kumah, le coordinateur résident des Nations Unies aux Comores,
le gouvernement a demandé aux institutions internationales présentes aux Comores « d’assurer la protection »
de leur personnel expatrié à Anjouan « ou de le faire évacuer ».
Le gouvernement contraint d’intervenir
« Il semble y avoir assez de détermination chez les autorités pour intervenir. Il [le gouvernement de l’Union] est
l’objet de fortes pressions de la part de la population, qui est favorable à une intervention. C’est une réelle
évolution par rapport à la situation d’il y a quelques mois », a fait remarquer un diplomate en poste à Moroni, la
capitale comorienne, à la Grande Comore.
Il se pourrait également que le gouvernement de l’Union, très endetté et financièrement exsangue, soit devenu
de plus en plus impatient après la récente négociation d’un plan de sauvetage de 30 millions de dollars, qui a
ouvert la voie à une annulation substantielle d’une partie de la dette du pays. L’instabilité politique semble
désormais être le seul obstacle, a expliqué le diplomate.
« Malheureusement, le gouvernement semble aussi ne plus croire aux efforts de médiation de l’UA et de la
communauté internationale », a-t-il souligné, ajoutant qu’après avoir publiquement annoncé l’imminence d’une
intervention militaire, « ce serait un suicide politique pour le gouvernement s’il ne passait pas à l’action ».
« Si le gouvernement reprend le contrôle de l’île, il devra organiser des élections, puis, après la mise en place
d’un gouvernement légitime [à Anjouan], les autorités devront s’asseoir ensemble [autour d’une table] et
dialoguer. Elles devront revoir la constitution actuelle et l’amender. De toute évidence, elle n’est pas pratique –
puisqu’elle est la source de trop de conflits – et avoir quatre gouvernements [un gouvernement de l’Union, et un
autre pour chacune des îles] revient bien trop cher », a commenté le diplomate.
Le Président Sambi l’a d’ailleurs annoncé a Addis-Abeba : "Dès que l'autorité de l'Etat aura été restaurée à
Anjouan, et que des élections libres auront permis l'émergence d'élus légitimes, je m'engage solennellement
devant cette auguste assemblée, à organiser une conférence inter-comorienne pour aplanir nos difficultés
institutionnelles ce qui permettra une décentralisation et une autonomie véritables des Iles, aux Comores".
Séparatisme ou opportunisme
Personne ne songe à nier que des sentiments séparatistes perdurent dans l'île anjouanaise, mais il est évident
qu'à part quelques personnes ralliées à Bacar par interêt , c'est surtout la nature de son pouvoir qui est remis en
question.
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2001, M. Bacar dirige, par ailleurs, une unité de gendarmes bien
armée.
Convenons aussi d'un constat simple : lors de la primaire, le candidat Sambi a récolté un peu moins du quart des
votes exprimés, ce qui contredit l'opinion couramment exprimée que les anjouanais se sont prononcés
massivement en sa faveur. Il a été élu avec une grande majorité par les autres îles lors de l'élection finale.
Par ailleurs, la tournante et l'instauration de vice -présidences visent d'abord à imposer au gouvernement central
une répartition équitable des compétences, des pouvoirs, et des ressources entre les îles, non pas seulement
dans le temps, mais d'une manière pérenne. Il s'agit de mettre au pouvoir pour un temps défini des hommes qui
connaissent les spécificités et la réalité du terrain insulaire, les besoins et les aspirations de leurs citoyens. En
même temps, il s'agit aussi de respecter la diversité de chaque île. Le choix de Sambi de s'entourer d'abord
d'hommes de son clan, de ses proches, de ses régionaux est une grave faute, mal vécue d'abord par les
anjouanais. C'est la raison pour laquelle, cette crise est aussi une crise d'identité !
Mais on ne peut ignorer les nombreuses atteintes aux droits de l’homme imputables au Gouvernement Bacar,
comme l’a souligné la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) dans son appel de décembre 2007.
En outre, comme l’a justement exprimé Idriss Mohamed (candidat à la dernière élection présidentielle de
Ngazidja) dans une tribune a Al-Watwan :

              L’opposition doit cerner l’enjeu national et éviter les dérives politiciennes. Chacun a
              son opinion sur le pouvoir en place et chacun a ses raisons. Mais il est clair que
              sans vaincre le séparatisme, le pays continuera à tituber. Il est clair qu’il n’est plus
              possible de négocier avec Mohamed Bacar qui serait alors en position de force et
              pourrait imposé son objectif déclaré : la confédération, une “union des Etats
              indépendants des Comores” comme l’avait suggéré Rocard. Il ne s’agit pas de
              soutenir un pouvoir. Sambi est là et il partira en 2010. Il s’agit d’unir tout le pays pour
              nous donner le maximum de chance de réussir une opération risquée qui doit
              absolument réussir. Il est temps d’en finir avec le deuxième virus originel.

              Si l’ordre et la stabilité sont retrouvés à Ndzuwani (nda- Anjouan), le pays pourra,
              après le tour de Mwali (nda- Mohéli), retrouver de l’apaisement et imaginer des
              formes d’organisation institutionnelle légère et adaptée qui éviteront d’offusquer les
              sentiments d’appartenance insulaire, qui assureront une décentralisation poussée et
              qui en même temps édifieront une nation comorienne unique dans un Etat unique
              composé par 4 îles, un Etat tourné vers son développement économique et social
              dans le respect des libertés fondamentales.

Le prochain sommet de l’Union africaine se déroulera en juillet dans la station balnéaire de Sharm-El-
Sheikh en Égypte. Gageons que d’ici la une solution politique aura été préférée à une intervention
militaire.


Lire :
        Article d’IRIN : http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=76540
        Texte intégral de l'allocution du président de l'Union des Comores à Addis-Abeba
        Appel de la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) – 31/12/200/ -
         http://halidiallaoui.over-blog.com/article-15159643-6.html
DECISION DE LA CONFÉRENCE DE L’UNION AFRICAINE
          31 JANVIER – 2 FEVRIER 2008 ADDIS-ABEBA (ETHIOPIE)
                   SUR LA SITUATION AUX COMORES

La Conférence :

    1.    REGRETTE que tous les efforts déployés jusqu’ici pour résoudre la crise
          aux Comores n’aient pas reçu la réponse positive attendue des autorités
          illégales d’Anjouan et SOULIGNE que la persistance de cette situation
          constitue une grave menace pour le processus de réconciliation aux
          Comores ;

    2.    EXPRIME sa compréhension de la frustration de la population
          comorienne et des autorités de l’Union face à l’absence de progrès
          tangibles s’agissant du rétablissement de l’autorité de l’Etat à Anjouan et
          de l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes, dans les
          conditions énoncées dans les communiqués pertinents du Comité
          ministériel des pays de la région ;

    3.    DEMANDE à tous les Etats membres en mesure de le faire d’apporter
          tout l’appui nécessaire au Gouvernement comorien dans ses efforts
          visant à rétablir au plus vite l’autorité de l’Union à Anjouan et à mettre un
          terme à la crise née du refus persistant des autorités illégales d’Anjouan
          de respecter les textes pertinents régissant le fonctionnement de l’Union
          des Comores. A cet égard, la Conférence DEMANDE au Conseil de paix
          et de sécurité (CPS) et à la Commission de mobiliser l’assistance des
          Etats membres pour l’Union des Comores ;

    4.    EXPRIME SON APPRECIATION pour le travail accompli, par la Mission
          d’assistance électorale et sécuritaire (MAES) de l’Union africaine aux
          Comores, et LANCE UN APPEL aux Etats membres pour qu’ils
          apportent l’appui nécessaire au renforcement de la MAES, afin de
          permettre à la Mission d’accomplir efficacement son mandat tel que
          défini par le CPS ;

    5.   DEMANDE INSTAMMENT au Conseil de sécurité des Nations unies
         d’adopter une résolution entérinant les sanctions imposées par le CPS de
         l’UA contre les autorités illégales d’Anjouan depuis le 10 octobre 2007.

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Comesa risks bulletin#27
 

Intervention militaire à Anjouan (2008)

  • 1. Intervention militaire à Anjouan (2008) ? Le 10ème sommet de l’Union Africaine qui vient de se terminer à Addis-Abeba a appelé ses États membres à « apporter tout l’appui nécessaire au gouvernement comorien dans ses efforts visant à rétablir au plus vite l’autorité de l’Union des Comores à Anjouan ». Le président comorien Ahmed Abdallah Sambi a annoncé à cette occasion son intention d’intervenir "incessamment pour restaurer l’intégrité de l’Etat comorien" et mettre fin à la crise dans l’île comorienne d’Anjouan, en conflit avec l’Etat fédéral depuis des mois. "Compte tenu de la détérioration de la situation à Anjouan, où arrestations, tortures et même viols sont devenus monnaie courante, ce qui a entraîné un déplacement massif des populations d'Anjouan vers les deux autres îles, et eu égard aux pressions de la population dans son ensemble et de ses élus en particulier, j'ai pris sur moi de décider d'intervenir à Anjouan". « La position du gouvernement est de faire débarquer l’armée sur l’île pour y rétablir l’ordre – il n’y a pas d’alternative », selon Abdoulrahime Said Bacar, ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement de l’Union. « Nous avons essayé de rétablir l’ordre sur l’île [d’Anjouan] en ayant recours à de nombreuses méthodes pour trouver une transition pacifique vers la démocratie », a expliqué M. Abdoulrahime. « Nous avons eu des entretiens avec la communauté internationale, l’UA, mais la réponse [de Mohamed Bacar] a toujours été négative. Nous avons même essayé d’imposer des sanctions – une manière plutôt souple de faire pression sur les autorités d’Anjouan, mais celles-ci persistent dans leur provocation et leur arrogance ». Le colonel Mohamed Bacar, réélu président d’Anjouan le 10 juin 2007 à la suite d’une élection contestée à la fois par l’Union africaine - qui dispose d’une force sur place - et par l’Etat fédéral, refuse depuis d’organiser de nouvelles élections. Le Colonel Bacar pour légitimer ses positions argue de violations de la Constitution de la part du Président Sambi. L’union africaine freine "Nous comprenons sa frustration, mais il faut tout de même poursuivre les négociations, d'autant que le pays « leader » de notre force sur place, l'Afrique du Sud, n'accepte pas pour l'instant le principe d'une opération armée", a indiqué un responsable du département paix et sécurité de l'UA. Selon un participant à la réunion de l’Union africaine, "pour le moment il s'agit de déclaration d'intention de la part de M. Sambi, parce que nous savons qu'il n'a pas les moyens militaires de faire seul une opération militaire à Anjouan". Selon un autre diplomate de l'UA, "il est difficile de faire pression sur un homme (le dirigeant d'Anjouan Mohamed Bacar) qui récupère en revenus portuaires environ quatre millions de dollars par mois. L'embargo que nous avons tenté de mettre en place n'est pas effectif faute de navire, et beaucoup de responsables ont des comptes en France que nous ne pouvons bloquer". L’attentisme de l’Union africaine suscite cependant l’incompréhension aux Comores. Au cours d’une réunion d’information au bureau de liaison de l’Union africaine à Moroni, regroupant l’émissaire de l’organisation panafricaine et des ‘‘sages’’ dont Saïd Hassane Saïd Hachim, Abbas Djoussouf, Mouhtar Ahmed Charif, Mahamoud Mradabi, Sitou Raghadat, Kassim Said, Ali Mroudjaé, Abdallah Halifa, ‘‘la déception du peuple comorien à l’égard de l’UA a été clairement exprimée’’. Des institutions complexes L'Union des Comores est secouée depuis des années par des conflits de compétence entre les trois îles (Grande Comore, Anjouan, Mohéli), dotées chacune de leurs propres institutions, et l'Etat fédéral. Le système électoral actuel a été négocié en 2001 par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), précurseur de l’Union africaine, dans le sillage de la sécession en 1997 de Mohéli et d’Anjouan par rapport à la Grande Comore, et après l’échec d’une tentative par le gouvernement de reprendre par la force le contrôle des îles rebelles.
  • 2. Ce système électoral complexe prévoit que les îles – Anjouan, Grande-Comore et Mohéli – aient chacune leur propre gouvernement semi-autonome et leur propre Président, et se voient confier à tour de rôle la présidence du gouvernement fédéral de l’Union. La crise entre les autorités d’Anjouan et celles des deux autres îles de l’archipel de l’Océan Indien, la Grande Comore et Mohéli, se prolonge depuis les élections organisées sur chaque île en juin 2007. Mohamed Bacar est en effet arrivé au pouvoir à Anjouan en 2001 à la faveur d’un coup d’Etat, avant d’être élu président de l’île en 2002. Ayant achevé son mandat de cinq ans, il avait été prié par la Cour constitutionnelle de se retirer, et avait nommé un président par intérim à la tête du gouvernement local jusqu’aux élections. Invoquant des irrégularités et des actes d’intimidation lors de la campagne électorale, l’Union africaine (UA) et le gouvernement de l’Union avaient décidé de reporter les élections à Anjouan. Défiant le report du scrutin, M. Bacar a imprimé ses propres bulletins de vote et a procédé aux élections, que l’Union africaine (UA) et la Cour constitutionnelle des Comores ont déclarées caduques : M. Bacar, qui a remporté une victoire écrasante à 90 pour cent, refuse néanmoins de se retirer. Ni Mohamed Bacar ni le gouvernement de l’Union des Comores, qui exige de nouvelles élections, n’est prêt à faire des compromis. Les efforts déployés par l’UA en vue de négocier un accord n’ont pas permis de sortir l’archipel de l’impasse, pas plus, du reste, que les sanctions adoptées à l’encontre des dirigeants d’Anjouan (restrictions de circulation et gel des avoirs financiers). Selon M. Abdoulrahime, des troupes du gouvernement de l’Union ont été massées sur l’île de Mohéli, « dernière étape - [Mohéli] étant plus proche – avant le rétablissement de l’ordre manu militari ; et cette intervention aura lieu, c’est une question de jours ». Pour Opia Kumah, le coordinateur résident des Nations Unies aux Comores, le gouvernement a demandé aux institutions internationales présentes aux Comores « d’assurer la protection » de leur personnel expatrié à Anjouan « ou de le faire évacuer ». Le gouvernement contraint d’intervenir « Il semble y avoir assez de détermination chez les autorités pour intervenir. Il [le gouvernement de l’Union] est l’objet de fortes pressions de la part de la population, qui est favorable à une intervention. C’est une réelle évolution par rapport à la situation d’il y a quelques mois », a fait remarquer un diplomate en poste à Moroni, la capitale comorienne, à la Grande Comore. Il se pourrait également que le gouvernement de l’Union, très endetté et financièrement exsangue, soit devenu de plus en plus impatient après la récente négociation d’un plan de sauvetage de 30 millions de dollars, qui a ouvert la voie à une annulation substantielle d’une partie de la dette du pays. L’instabilité politique semble désormais être le seul obstacle, a expliqué le diplomate. « Malheureusement, le gouvernement semble aussi ne plus croire aux efforts de médiation de l’UA et de la communauté internationale », a-t-il souligné, ajoutant qu’après avoir publiquement annoncé l’imminence d’une intervention militaire, « ce serait un suicide politique pour le gouvernement s’il ne passait pas à l’action ». « Si le gouvernement reprend le contrôle de l’île, il devra organiser des élections, puis, après la mise en place d’un gouvernement légitime [à Anjouan], les autorités devront s’asseoir ensemble [autour d’une table] et dialoguer. Elles devront revoir la constitution actuelle et l’amender. De toute évidence, elle n’est pas pratique – puisqu’elle est la source de trop de conflits – et avoir quatre gouvernements [un gouvernement de l’Union, et un autre pour chacune des îles] revient bien trop cher », a commenté le diplomate. Le Président Sambi l’a d’ailleurs annoncé a Addis-Abeba : "Dès que l'autorité de l'Etat aura été restaurée à Anjouan, et que des élections libres auront permis l'émergence d'élus légitimes, je m'engage solennellement devant cette auguste assemblée, à organiser une conférence inter-comorienne pour aplanir nos difficultés institutionnelles ce qui permettra une décentralisation et une autonomie véritables des Iles, aux Comores". Séparatisme ou opportunisme Personne ne songe à nier que des sentiments séparatistes perdurent dans l'île anjouanaise, mais il est évident qu'à part quelques personnes ralliées à Bacar par interêt , c'est surtout la nature de son pouvoir qui est remis en question.
  • 3. Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2001, M. Bacar dirige, par ailleurs, une unité de gendarmes bien armée. Convenons aussi d'un constat simple : lors de la primaire, le candidat Sambi a récolté un peu moins du quart des votes exprimés, ce qui contredit l'opinion couramment exprimée que les anjouanais se sont prononcés massivement en sa faveur. Il a été élu avec une grande majorité par les autres îles lors de l'élection finale. Par ailleurs, la tournante et l'instauration de vice -présidences visent d'abord à imposer au gouvernement central une répartition équitable des compétences, des pouvoirs, et des ressources entre les îles, non pas seulement dans le temps, mais d'une manière pérenne. Il s'agit de mettre au pouvoir pour un temps défini des hommes qui connaissent les spécificités et la réalité du terrain insulaire, les besoins et les aspirations de leurs citoyens. En même temps, il s'agit aussi de respecter la diversité de chaque île. Le choix de Sambi de s'entourer d'abord d'hommes de son clan, de ses proches, de ses régionaux est une grave faute, mal vécue d'abord par les anjouanais. C'est la raison pour laquelle, cette crise est aussi une crise d'identité ! Mais on ne peut ignorer les nombreuses atteintes aux droits de l’homme imputables au Gouvernement Bacar, comme l’a souligné la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) dans son appel de décembre 2007. En outre, comme l’a justement exprimé Idriss Mohamed (candidat à la dernière élection présidentielle de Ngazidja) dans une tribune a Al-Watwan : L’opposition doit cerner l’enjeu national et éviter les dérives politiciennes. Chacun a son opinion sur le pouvoir en place et chacun a ses raisons. Mais il est clair que sans vaincre le séparatisme, le pays continuera à tituber. Il est clair qu’il n’est plus possible de négocier avec Mohamed Bacar qui serait alors en position de force et pourrait imposé son objectif déclaré : la confédération, une “union des Etats indépendants des Comores” comme l’avait suggéré Rocard. Il ne s’agit pas de soutenir un pouvoir. Sambi est là et il partira en 2010. Il s’agit d’unir tout le pays pour nous donner le maximum de chance de réussir une opération risquée qui doit absolument réussir. Il est temps d’en finir avec le deuxième virus originel. Si l’ordre et la stabilité sont retrouvés à Ndzuwani (nda- Anjouan), le pays pourra, après le tour de Mwali (nda- Mohéli), retrouver de l’apaisement et imaginer des formes d’organisation institutionnelle légère et adaptée qui éviteront d’offusquer les sentiments d’appartenance insulaire, qui assureront une décentralisation poussée et qui en même temps édifieront une nation comorienne unique dans un Etat unique composé par 4 îles, un Etat tourné vers son développement économique et social dans le respect des libertés fondamentales. Le prochain sommet de l’Union africaine se déroulera en juillet dans la station balnéaire de Sharm-El- Sheikh en Égypte. Gageons que d’ici la une solution politique aura été préférée à une intervention militaire. Lire :  Article d’IRIN : http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=76540  Texte intégral de l'allocution du président de l'Union des Comores à Addis-Abeba  Appel de la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) – 31/12/200/ - http://halidiallaoui.over-blog.com/article-15159643-6.html
  • 4. DECISION DE LA CONFÉRENCE DE L’UNION AFRICAINE 31 JANVIER – 2 FEVRIER 2008 ADDIS-ABEBA (ETHIOPIE) SUR LA SITUATION AUX COMORES La Conférence : 1. REGRETTE que tous les efforts déployés jusqu’ici pour résoudre la crise aux Comores n’aient pas reçu la réponse positive attendue des autorités illégales d’Anjouan et SOULIGNE que la persistance de cette situation constitue une grave menace pour le processus de réconciliation aux Comores ; 2. EXPRIME sa compréhension de la frustration de la population comorienne et des autorités de l’Union face à l’absence de progrès tangibles s’agissant du rétablissement de l’autorité de l’Etat à Anjouan et de l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes, dans les conditions énoncées dans les communiqués pertinents du Comité ministériel des pays de la région ; 3. DEMANDE à tous les Etats membres en mesure de le faire d’apporter tout l’appui nécessaire au Gouvernement comorien dans ses efforts visant à rétablir au plus vite l’autorité de l’Union à Anjouan et à mettre un terme à la crise née du refus persistant des autorités illégales d’Anjouan de respecter les textes pertinents régissant le fonctionnement de l’Union des Comores. A cet égard, la Conférence DEMANDE au Conseil de paix et de sécurité (CPS) et à la Commission de mobiliser l’assistance des Etats membres pour l’Union des Comores ; 4. EXPRIME SON APPRECIATION pour le travail accompli, par la Mission d’assistance électorale et sécuritaire (MAES) de l’Union africaine aux Comores, et LANCE UN APPEL aux Etats membres pour qu’ils apportent l’appui nécessaire au renforcement de la MAES, afin de permettre à la Mission d’accomplir efficacement son mandat tel que défini par le CPS ; 5. DEMANDE INSTAMMENT au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une résolution entérinant les sanctions imposées par le CPS de l’UA contre les autorités illégales d’Anjouan depuis le 10 octobre 2007.