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HELIOSTHANA
UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE
HELIOSTHANA
UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE
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 http://www.boell.eu
 http://www.panda.org/eu
 http://www.panda.org/renewables

Cette étude est basée sur une idée originale de Jean-Philippe Denruyter.

Auteurs
 Emmanuel Bergasse, consultant, économiste spécialisé en énergie
 Adel Mourtada, consultant EE & RE
 Jean-Philippe Denruyter, WWF International.

Coordinateur du projet
Frédéric Amiand, WWF European Policy Office, Bruxelles

Avec la contribution de
 Paloma Agrasot, Florence Danthine, Alexandra Bennett, WWF European Policy office, Bruxelles
  Patricia Jimenez, Heinrich-Böll-Stiftung, Union européenne, Bruxelles
  Mohend Mahouche, WWF-France

Production
Micheline Gutman

Illustrations du guide
Bigger Picture, Danemark

Citoyens d’honneur d’Heliosthana
  Florence Mouné, Sophie Saradov, Stephan Singer, WWF European Policy Office, Bruxelles
  Elise Buckle, WWF-France
  Enrique Segovia, Miguel-Angel Valladores, Mar Asunción Higueras, WWF-Spain
  Duncan Pollard, WWF International
  Thomas Duveau, WWF-Germany
  Faouzi Maamouri, WWF Tunis Office
  Christoph Stein, WWF Mediterranean Programme Office

Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs uniquement et ne réflètent
pas nécessairement les opinions de Heinrich-Böll-Stiftung.

Publié en mai 2010 par WWF-World Wide Fund for Nature (auparavant World Wildlife Fund) et
Heinrich-Böll-Stiftung, Union européenne, Bruxelles.

Toute reproduction en tout ou en partie doit mentionner le titre et l’éditeur ci-dessus comme étant
le propriétaire des droits d’auteur.

© texte 2010 - WWF et hbs. Tous droits réservés.
SOMMAIRE


Prologue                                                                  5
Note de synthèse                                                          6
Introduction                                                              8


Etape 1
Les fondamentaux de l’énergie durable                                     9


Etape 2                                                                  17
Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable


Etape 3                                                                  20
La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller


Etape 4                                                                  26
Une énergie renouvelable durable et compétitive


Etape 5                                                                  33
Un partenariat EuroMed exemplaire : le Plan Solaire Méditerranéen


Etape 6                                                                  40
Urbanisme et transport durables : «la ville intelligente»


Etape 7                                                                  44
Bilan global d’un pays basse consommation et à énergie renouvelable


Bibliographie                                                            46
4                                              HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




    Cette publication a été réalisée avec le soutien financier de l’Union européenne au WWF.
    L’Union européenne n’est pas responsable du contenu de ce projet.
5




PROLOGUE


En 2010, nous sommes arrivés à un tournant de                                   participative et proactive des pays de la Méditerra-
notre histoire. Le changement climatique produit                                née. Ces grands projets doivent s’intégrer dans des
déjà des impacts tangibles, mettant à nu les limites                            stratégies nationales en énergie durable des pays
ainsi que les coûts et dangers des combustibles                                 partenaires, plutôt que le contraire. En d’autres
fossiles et nucléaires. Les dix prochaines années                               termes, nous aimerions voir des plans solaires in-
seront décisives dans notre engagement pour un                                  tégrés (efficacité énergétique et énergie renouvela-
avenir durable ou tout simplement viable, pour les                              ble) nationaux dans chaque pays méditerranéen,
humains et pour les écosystèmes. Pour nos systè-                                soutenus par le PSM, DII et CTF (et d’autres).
mes énergétiques, cela signifie un passage rapide
à une énergie efficace et renouvelable. Les prati-                               C’est pour cette raison que nous avons imaginé
ques et technologies actuelles le permettent déjà.                              «Heliosthana1», une île-pays quelque part dans la
                                                                                Méditerranée, entre le Nord et le Sud. Le gouver-
La région méditerranéenne a un rôle important à                                 nement d’Heliosthana a compris les enjeux éner-
jouer. Elle fait partie des régions les plus vulnéra-                           gétiques et climatiques, après la Conférence de
bles au changement climatique tout en bénéficiant                                Copenhague fin 2009 et en a tiré les conclusions.
d’un fort ensoleillement. Le Plan Solaire Méditerra-                            Ce guide vous permet de retracer les actions am-
néen (PSM), l’initiative industrielle DESERTEC (DII)                            bitieuses mais réalistes de ce pays pionnier entre
ou encore des fonds soutenant une énergie dura-                                 2010 et 2020, prenant ainsi son destin énergétique
ble comme le «Clean Technology Fund (CTF)» de                                   en main tout en contribuant à l’effort global de ré-
la Banque Mondiale montrent que ce potentiel est                                duction des émissions de gaz à effet de serre.
reconnu par les décideurs politiques, économiques
et financiers.                                                                   Nous espérons que ce guide sera une source de
                                                                                débats et d’inspiration, et vous en souhaitons bon-
Nous pensons que ces intentions louables sont                                   ne lecture.
réalisables mais doivent évoluer dans une logique




Jean-Philippe Denruyter                                                        Claude Weinber
Manager Global Renewable Energy Policy                                         Directeur
WWF International                                                              Heinrich-Böll-Stiftung – Union européenne




1 «Helios» : la personnification du soleil dans la mythologie grecque et «sthana» : endroit en sanskrit.
6                                                           HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




NOTE DE SYNTHÈSE


Ce guide nous projette en 2020 dans l’île-pays          situation sous forme de 7e étape), l’île s’est lancée
Heliosthana, se trouvant quelque part en Mé-            vers un avenir sans énergies fossiles et devient
diterranée. Il y décrit une décennie de transition      un partenaire idéal du Plan Solaire Méditerranéen
harmonieuse vers une énergie respectueuse de            (PSM). Ces étapes peuvent s’appliquer dès main-
l’individu et de l’environnement tout en stimulant      tenant dans la plupart des pays méditerranéens.
un développement économique et social équilibré
et pérenne. Heliosthana combine désormais de            Les principaux messages d’Heliosthana :
faibles intensités énergétique (20% moindre qu’en
2010) et carbone avec une large utilisation de sour-       De solides réformes nationales des poli-
ces d’énergies renouvelables (20% de la fourniture      tiques énergétiques sont nécessaires afin de
totale d’énergie primaire), générant un secteur         promouvoir efficacité et énergies renouvelables. En
source de richesses et de développement. Une            particulier, les subventions aux combustibles
partie de l’électricité renouvelable est échangée et    fossiles et à l’électricité forment encore et tou-
exportée vers plusieurs pays de la région sur une       jours une barrière à l’entrée.
base coopérative et selon les besoins. De plus, les
économies de dépenses et d’investissement réa-             Les options pour contrôler puis réduire la
lisées ont pu être allouées à des priorités de long     consommation d’énergie et pour développer
terme telles que l’éducation / formation, la R&D et     les énergies renouvelables sont multiples et
la santé.                                               économes, à partir du moment où le cadre ré-
                                                        glementaire et des mécanismes de financement
Cette réalisation contraste avec la situation d’avant   adaptés aux conditions locales sont en place dans
2010 marquée par le gaspillage et l’inefficacité         les pays concernés.
énergétique élevés et la dépendance envers des
combustibles fossiles importés coûteux et pol-            Le PSM est un instrument pour amplifier
luants. Sous la pression notamment d’une urba-          des ambitions nationales en énergie durable.
nisation croissante et d’un rapide développement        Les projets PSM doivent s’intégrer dans des stra-
économique, la demande énergétique augmentait           tégies nationales compréhensives, qui combinent
rapidement et semblait hors contrôle. Cette spirale     projets à petite, moyenne et grande échelle.
générait d’importants surcoûts économiques tout
comme de graves et profondes incertitudes ainsi             Le PSM a un rôle de coordination à jouer
que des crises à répétition (hausse et volatilité des   dans la région. En innovant, il peut encourager
prix et ruptures d’approvisionnement) aux dépens        le développement de plans solaires nationaux,
du revenu des citoyens et de la compétitivité des       le développement de capacités nationales (en
entreprises.                                            production d’équipements, maintenance, inves-
                                                        tissement), la participation d’universités locales,
Heliosthana montre ainsi la voie à suivre à ses pays    faciliter et réduire le coût de certaines recherches
voisins de la Méditerranée. Grâce à des mesures         environnementales et sociales, regrouper des pe-
ambitieuses globales et réalistes, déclinées en 6       tits projets afin de les rendre intéressants pour les
étapes dans ce guide (ainsi qu’un bilan final de la      investisseurs, …
1 / Les fondamentaux de l’énergie durable                                                                7




Les 6 étapes du programme Heliosthana 2020 :            labels), des mesures d’accompagnement et de
                                                        soutiens incitatifs, et un financement intégré
1. Une vision stratégique pour le pays, en concer-      et packagé.
tation avec l’ensemble des acteurs. Sa mise en œu-
vre requiert un cadre institutionnel structuré,         4. Une estimation du potentiel et des besoins
coordonné et une claire séparation du rôle de l’Etat    en énergie renouvelable, accompagnée d’un
entre «policymaking», mise en œuvre de la régulation    cadre réglementaire, d’un tarif de rachat et de
et plans d’action (agences) et participations dans le   financements innovants.
secteur énergétique. Des statistiques et indicateurs
fiables permettent de meilleures prises de décision.     5. Un partenariat PSM exemplaire : des projets PSM
                                                        diversifiés avec des échanges d’électricité dans la
2. 3 piliers de la politique énergétique : un système   région s’intègrent à la stratégie nationale.
effectif de sécurité d’approvisionnement, l’ac-
cès à l’énergie garanti (notamment un tarif social      6. Des plans d’urbanismes concertés et à long
basse consommation) et l’arrêt des subventions          terme avec des villes et bâtis plus denses et ef-
pour les combustibles fossiles et l’électricité.        ficaces reliés par un système fiable de transport
                                                        collectif, ainsi que des centres de résidence, tra-
3. Des mesures structurantes pour une consom-           vail, commerce et loisirs rapprochés. La nouvelle
mation basse en énergie : une prise en compte du        génération de véhicules combine basse consom-
comportement des consommateurs, une ré-                 mation et nouveaux carburants dont l’électricité
glementation efficace (notamment standards et            renouvelable.
8                                                           HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




INTRODUCTION


Fin décembre 2009, le premier ministre d’Helio-         Etape 1 : Les fondamentaux de l’énergie durable ;
sthana, de retour du sommet de Copenhague sur           Etape 2 : Les trois piliers et le principe d’une politi-
le climat est convaincu (malgré l’échec relatif du      que énergétique durable ;
sommet) de l’urgence et des risques climatiques         Etape 3 : La basse consommation ou comment
ainsi que des nouvelles opportunités de long terme      satisfaire les besoins sans gaspiller ;
offertes par une énergie plus durable. Il pense que     Etape 4 : Une énergie renouvelable durable et
la situation actuelle consacre l’échec des Etats,       compétitive ;
trop habitués à diriger de manière centralisée et       Etape 5 : Un partenariat EuroMed exemplaire : le
loin du terrain, et à travailler seuls (approche «top   Plan Solaire Méditerranéen ;
down»). Aussi, il décide de proposer un large           Etape 6 : Urbanisme et transport durables : «la ville
processus de consultation avec l’ensemble des in-       intelligente» ;
tervenants, publics, privés et la société civile dans   Etape 7 : Bilan global d’un pays basse consomma-
le forum «Heliosthana 2020». L’objectif principal       tion et à énergie renouvelable.
du forum est de dégager une stratégie globale et
un plan d’action afin de parvenir en une décennie        Ce guide décrypte les passages obligés et les clés
à un nouveau paradigme énergétique durable, per-        de la réussite, basés sur et illustrés par des exem-
formant et citoyen.                                     ples de meilleures pratiques sur les rives nord et
                                                        sud de la Méditerranée. Si le processus se centre
Ce guide, Heliosthana, un pays méditerranéen            sur la thématique énergétique, notamment électri-
à énergie durable, nous mène de façon rétros-           que dans les principaux secteurs consommateurs
pective à travers ce vaste et ambitieux chantier        (résidentiel, industrie), il couvre aussi les combus-
d’Heliosthana décliné en 7 étapes complémentai-         tibles fossiles et les secteurs du transport et de
res et parallèles :                                     l’urbanisme.
© National Geographic Stock/ Mark Thiessen / WWF
 Etape 1 : Les fondamentaux de l’énergie durable
La première et cruciale étape du chantier identifiée           Contenu : un diagnostic détaillé et en profondeur
par le forum Heliosthana 2020 a été d’établir les ba-         de la situation pré-2010, la vision des objectifs
ses d’une nouvelle politique publique énergétique.            d’Heliosthana à 2020 (voir encadrés 1 et 2) et
Il s’agissait d’en définir les objectifs, priorités, moyens    même 2050, les priorités sectorielles et thémati-
et modalités d’action sur 10 ans, en dynamique et             ques, un calendrier de mise en œuvre avec une
en synergie avec les autres politiques publiques              claire répartition des responsabilités institution-
(ex. : transport, urbanisme, environnement).                  nelles et sectorielles. La stratégie est adoptée par
                                                              le gouvernement et évaluée tous les 2 ans par le
Cette étape clé comportait trois étapes interdépen-           parlement et l’Institut du Développement Durable
dantes :                                                      (IDD) (voir point 3. ci-après).
   ➜ Préparer et adopter la stratégie énergéti-
       que Heliosthana 2020 ;                                 Réalisation : la réussite de la mise en œuvre a
   ➜ Définir et mettre en place des mécanismes                 tenu autant à son caractère participatif engageant
       et outils de mise en œuvre de la stratégie ;           l’ensemble des intervenants lors d’assises nationa-
    ➜ Créer et développer des institutions et                 les et régionales qu’à la constitution de groupes
       relais chargés de définir, réaliser et évaluer          de travail sectoriels et thématiques composés
       la stratégie.                                          d’experts soutenus par des équipes multi-discipli-
                                                              naires mises en place et soutenues par l’Institut du
1. Stratégie énergétique Heliosthana 2020                     Développement Durable. Cette large et transparen-
                                                              te concertation, inspirée par d’autres expériences
Véritable élément fondateur et colonne vertébrale             dans la région (voir encadré 3) a réussi à identifier
d’une décennie de transformation, la nouvelle stra-           les enjeux et les bonnes pratiques, et ainsi permis
tégie énergétique repose sur les éléments suivants:           de remporter l’adhésion des divers intervenants,
                                                              alliés dans la mise en œuvre de la stratégie. En par-
Objectifs : identifier les défis à relever et les probléma-     ticulier, au travers des Agendas 21 (plan d’action
tiques de fond, les objectifs de moyen et long-terme,         intégré de développement durable), les collectivités
les lignes directrices et prioritaires, les choix et combi-   locales (villes et régions) jouent un rôle d’interface
naison des moyens et outils afin de rendre le secteur          déterminant à la fois dans l’acquisition d’informa-
énergétique d’Heliosthana compétitif et durable.              tions, bonnes pratiques et retours mais aussi dans
                                                              la mise en œuvre de la stratégie nationale.
10                                                                                HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




                                                                                  GRAPHIQUE 1 : PROFIL DE DEMANDE              :
     1 / Diagnostic détaillé de la situation                                      PAR ÉNERGIE ET SECTEUR

         pré-2010 et tendanciel                                                                Part des différents secteurs
                                                                                          dans la consommation finale d’énergie
                                                                                                   à Heliosthana, 2010
     Demande
       Rapide et erratique augmentation des                                                         5%
                                                                                               7%
     consommations énergétiques (de 4 à 7% se-                                                                             ■ Industrie
                                                                                                            29%
     lon les années - au rythme de 7% par an, la                                                                           ■ Transport
                                                                                                                           ■ Résidentiel
     demande double en 11 années), en particulier                                          28%                             ■ Tertiaire
     d’électricité et de carburants pour le transport ;                                                                    ■ Autres secteurs
                                                                                                         31%

        Importantes pertes/gaspillages dans l’uti-
     lisation de l’énergie, notamment par les
                                                                                            Demande finale par énergie en (%)
     bâtiments résidentiels et de bureau (ratio de                                                       2010
     220 kWh/m2/an d’énergie primaire soit 3 fois                                                   3%
     la moyenne dans la région) ;
                                                                                                         10%
                                                                                           27%                             ■ Charbon
       Pertes totales2 du système électrique éle-                                                                          ■ Fuel
     vées (en moyenne de 72%, allant jusqu’à 80%                                                                           ■ Gaz Naturel
                                                                                                                           ■ Electricité
     pour le chauffage électrique) ;                                                                        48%
                                                                                                                           ■ Energies
                                                                                            12%                              renouvelables
         Transport des personnes et marchandises
     dominé par la route, nécessitant d’importantes
     et toujours plus coûteuses infrastructures au
     dépens du transport public ; les modes ma-                                 Offre
     ritime et aérien jouent un rôle important dans                                Très forte dépendance vis-à-vis des énergies
     l’approvisionnement mais sont énergétivores et                             fossiles (en majeure partie importées) : charbon
     dépendent de produits pétroliers importés ;                                pour la génération d’électricité, pétrole pour le
                                                                                transport routier, maritime et aérien et gaz na-
       Forte intensité énergétique du pays (0,3 tep/                            turel pour la génération d’électricité et l’usage
     1,000 de richesse produite).                                               direct totalisaient 94% du bilan primaire – l’op-
                                                                                tion nucléaire a été écartée par plusieurs études
                                                                                comparatives, notamment du fait de son coût
                                                                                total élevé (à l’investissement, gestion des dé-
                                                                                chets et système de sûreté) et non contrôlable
                                                                                ainsi que pour les risques sismiques ;

                                                                                   Forte volatilité des prix, avec un effet drama-
                                                                                tique sur la balance commerciale (l’énergie est
                                                                                le premier poste du déficit extérieur et repré-
                                                                                sente 20 à 25% du PNB3), la compétitivité des
                                                                                entreprises et les dépenses des ménages ;



2 Pertes de génération électrique (centrale électrique), transmission (réseau de transport haute tension) et de distribution (réseau de transport
  moyenne et basse tension) présentées sous forme de ratio entre l’énergie perdue et l’énergie totale. Exemple : une centrale électrique au charbon
  dont le rendement (l’efficacité) est de 35% (fourchette : 25%-42%), soit une perte de 65% pour une perte du système de transmission de 7%
  et de distribution de 10% (moyenne OCDE Europe sur les deux postes: 8%). Pour 100 GWh produits: pertes de génération (65 GWh), pertes de
  transmission (4.5 GWh) et pertes de distribution (6 GWh) soit 75.5 GWh (75.5% de pertes) sans compter les pertes à l’utilisation (négligeables sur
  un usage direct de l’électricité)
3 Jordanie : 21% du PNB soit 3.9 mds USD (2008).
1 / Les fondamentaux de l’énergie durable                                                                           11




      Secteur énergétique concentré, intégré ver-                «Scénario tendanciel 2020»
   ticalement et opaque (monopoles privés et                        Poursuite d’une forte augmentation de la
   publics), peu créateur d’emplois qualifiés et                  demande d’énergie +65% et d’électricité (x 2),
   stables ;                                                     notamment dans le secteur résidentiel (+75%),
                                                                 transport (+64%), tertiaire (+70%) et industriel
      Goulots d’étranglement sur l’ensemble de                   (+53%) d’ici 2020 ;
   la chaîne en particulier génération et distribu-
   tion électriques en zones urbaines ;                             Amplification du recours aux énergies fossi-
                                                                 les importées et de la dépendance ;
      Energies renouvelables marginales : 6% du
   bilan primaire énergétique essentiellement de                   Fort accroissement des émissions de CO2 :
   l’hydroélectricité de grande taille alors que les             +80% et de polluants ;
   technologies les plus performantes comme
   l’éolien ou le solaire sont embryonnaires ou                     Malgré de nouveaux investissements dans
   non développées : biocarburants).                             les énergies renouvelables, leur part reste
                                                                 toujours marginale et décroit même avant
      GRAPHIQUE 2 :
      PROFIL D’OFFRE PRIMAIRE PAR ÉNERGIE                        2020 du fait de l’augmentation rapide de la
                Offre d’énergie primaire en (%)
                                                                 consommation et du gaspillage.
                         Année 2010

                   4% 2%


                             24%            ■ Charbon            2 / Objectifs d’Heliosthana 2020:
                                            ■ Fuel
             28%                            ■ Gaz Naturel
                                                                     un scénario de transition et de rupture
                                            ■ Hydroélectricité
                                            ■ Energies
                                              renouvelables        Réduction des consommations par rapport
                         42%                                       au scénario tendanciel de 30% et de l’inten-
                                                                   sité énergétique de 20% ;

                                                                   Energies renouvelables couvrent 20% du
   ➜ La combinaison de l’augmentation de la de-                    bilan «énergétique» (consommation énergé-
   mande énergétique, d’une forte volatilité des prix              tique finale brute) et 25% pour l’électricité ;
   et des ruptures d’approvisionnement génère :
                                                                   Dépendance aux importations énergétiques
      crises énergétiques (pénurie et coupures)                    réduite de 94% à 80% ;
   et économiques (fardeau des importations et
   des investissements dans le secteur de la pro-                  Réduction de 30% (par rapport au scé-
   duction énergétique, accroissant le niveau de                 nario tendanciel) des émissions polluantes,
   la dette) ;                                                   notamment du CO2, résultant des objectifs
                                                                 énergétiques et de reforestation.
     inégalités (pauvreté et précarité énergétique) ;

     instabilité et incertitude économique, so-
   ciale et sociétale ;

      pollution chronique des sols, du milieu aqua-
   tique et de l’air respiré par les habitants, et une
   contribution au dérèglement climatique.
12                                                                                 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




     3 / Stratégie de développement durable                                      en 2020 et de 42% pour l’électricité (2009 : 8%
         dans la région : concertation et vision                                 et 29%) – des régions autonomes sont déjà au
                                                                                 delà (en Navarra, l’électricité renouvelable dé-
     Le Maroc a tenu des Assises nationales de                                   passe en 2009 les 65% du total consommé).
     l’Energie en novembre 2006, réunissant lors
     d’ateliers thématiques (sécurité, développe-                            Une fois la stratégie Heliosthana 2020 adoptée,
     ment durable, concurrence et investissement)                            la priorité a été de définir et mettre en œuvre des
     et de réunions plénières les principaux interve-                        politiques et des outils de développement durable
     nants du secteur (administrations, compagnies                           (partie 2) et une organisation institutionnelle (partie
     et fédérations énergétiques, consommateurs).                            3) comme ci-après.
     Cet événement sous le patronage du Premier
     ministre a permis un vaste tour d’horizon de                             2. Mécanismes et outils de mise en œuvre
     la situation, des problématiques et options                                 d’Heliosthana 2020
     de politique énergétique. En 2008 et en
     suivi de ces travaux, le gouvernement com-                              Sur la base de la stratégie adoptée, une étape
     mandait une étude stratégique et signait un                             cruciale a été de définir et mettre en place des
     accord de coopération énergétique avec l’UE                             mécanismes et outils qui concrétisent sa mise en
     comprenant notamment la mise en place de                                œuvre. Cette étape nécessite un effort particulier
     jumelages entre administrations marocai-                                afin d’assurer que chaque moyen défini et utilisé
     nes et européennes sur un large spectre de                              non seulement contribue à la stratégie mais aussi
     domaines couverts par les Assises (statisti-                            s’insère bien avec les autres éléments du disposi-
     ques et prévisions, sécurité, programmation                             tif. Un travail d’analyse et de coordination permet
     d’investissement).                                                      d’optimiser l’éventail et le contenu du panel de
                                                                             mesures et moyens dans une économie et société
     Début 2010, le gouvernement libanais a                                  ouvertes, hétérogènes et en évolution. En effet, le
     adopté dans son plan énergétique l’objec-                               passage à un système énergétique performant et
     tif d’augmenter progressivement la part des                             vertueux ne se décrète pas mais se construit selon
     énergies renouvelables dans l’offre d’énergie                           un schéma clair et flexible avec l’adhésion de l’en-
     primaire de 3% en 2010 à 12% en 2020. Des                               semble des intervenants/parties prenantes.
     plans d’actions et des programmes sectoriels
     ambitieux sont en cours de préparation.                                 Les principaux mécanismes et outils ayant contribué
                                                                             à une mise en œuvre réussie de la stratégie énergéti-
     Le gouvernement jordanien a, au travers                                 que Heliosthana 2020 comprennent :
     du Ministère de l’Energie et des Ressources
     Minérales, actualisé en 2007 la politique énergé-                       a ] Un outil statistique global (voir encadré 4) sur
     tique à l’horizon 2020. La composante EE&ER                             l’ensemble du système énergétique (demande/
     a été identifiée comme un des éléments clés                              consommation et fourniture) fournissant des don-
     débouchant sur une loi spécifique sur les ER                             nées fiables et des indicateurs de performance
     (objectif de 10% à 2020) qui prévoit la création                        (sécurité d’approvisionnement, économique) ainsi
     d’un fonds EE&ER (en cours avec le soutien de                           que des indicateurs d’émissions de CO2, d’effi-
     l’AFD, Banque Mondiale et GEF).                                         cacité énergétique4 par secteur, région/ville, et de
                                                                             pénétration des énergies renouvelables.
     Le plan d’action énergies renouvelables du gou-
     vernement espagnol pour 2011-2020 vise une                              Véritable pierre angulaire de l’information des dé-
     part des ER dans le mix énergétique de 23%                              cideurs et des citoyens, le système statistique est


4 Ex. : intensité énergétique par secteur, ratio facture énergétique/PIB, facteur d’émissions de GES, consommation spécifique du secteur de génération
  éclectique, taux d’utilisation des centrales de génération d’électricité, consommation spécifique par unité de production par industrie, consommation
  spécifique par m2 de logement et par ménage, diffusion de CES en m2/1.000 habitants, taux de pénétration des ER par secteur, etc.
1 / Les fondamentaux de l’énergie durable                                                                                                13




ouvert (accessible en ligne, indicateurs et évolutions                             4 / Outil statistique énergie/
repris dans les médias professionnels et grand pu-                                     environnement global et intégré
blic) et a permis une réelle prise de conscience des
blocages, dysfonctionnements et coûts de l’ancien                                  Basé sur l’acquis des programmes de coopé-
système «fossile» et ensuite le suivi et l’évaluation des                          ration statistique régionale MEDSTAT Energie
progrès/mise en œuvre de la stratégie. Aussi disposer                              et Environnement I, II & III de l’UE débutés en
d’un outil statistique cohérent et efficace d’informa-                              1996 et inter-régionale, un système statistique
tion énergétique a été essentiel dans la mise en place                             efficace a permis d’initier et d’accompagner
d’outils économiques d’aide à la décision.                                         Heliosthana 2020.

b ] Outils économiques d’aide à la décision                                        Objectifs
intégrés de demande et d’offre (D&O) : prévisions                                  ➜ Répondre aux besoins de données et d’in-
de demande énergétique (par secteur et usage,                                      dicateurs des utilisateurs publics et privés ;
moment de l’année et de la journée, etc.), plan d’in-                              ➜ Assurer fiabilité, cohérence, pertinence et
vestissement de fourniture d’énergie à moindre coût5                               accès aux données ;
y compris les options de maîtrise de la demande                                    ➜ Permettre des comparaisons et évaluation
d’énergie (MDE6) et en coût global (investissement,                                des politiques et mesures, de secteurs (dans
coût des combustibles, maintenance et externali-                                   le temps, entre zones géographiques nationa-
tés7 inclus) et modules de calcul et d’optimisation                                les, inter-régionales et internationales).
économique et financier (voir encadré 5).
                                                                                   Moyens et réalisations
c ] Plans d’action sectoriels : mise en œuvre                                      ➜ Harmonisation et convergence avec les
opérationnelle de la stratégie, en particulier effica-                              standards internationaux (OCDE, AIE, UNECE)
cité énergétique et énergie renouvelable (EE&ER)                                   et européens (Eurostat, AEE) des méthodes
(voir encadré 6) avec un calendrier de réalisation,                                de collecte, traitement, analyse et diffusion
indicateurs de performance, responsabilités et                                     des données énergie et environnement ; cette
moyens alloués.                                                                    information est utile à la définition et suivi de
                                                                                   politiques et mesures, la prise de décision de
d ] Conception d’une méthodologie de suivi et                                      régulation et d’investissement, transparence et
d’évaluation réguliers de la politique énergétique                                 fluidité des marchés, la bonne gestion des res-
et de ses composantes notamment des plans                                          sources, gouvernance publique et d’entreprise.
d’action ; développement d’une batterie d’indi-
cateurs d’évaluation sur la réalisation effective et                               ➜ Conception et mise à disposition par
efficacité-coût des politiques afin d’apprécier la                                   l’Office Statistique d’une base de données mul-
mise en œuvre et les résultats des politiques, de                                  ti-dimensionnelle (données physiques, prix, flux,
les ajuster ou corriger et d’affecter ou réallouer les                             indicateurs quantitatifs et qualitatifs, etc.), en
moyens nécessaires en fonction des besoins.                                        temps réel (intranet de l’administration publique
                                                                                   et internet) et s’adaptant au profil des besoins
                                                                                   de chaque utilisateur. Ce système d’information
                                                                                   énergétique combine un tableau de bord indivi-
                                                                                   dualisé, une base de données et de calculs et
                                                                                   simulation. Un tel outil intégré a été mis en place
                                                                                   par l’ANME en Tunisie et est en développement
                                                                                   au Maroc.



5 «Least cost supply plan» en anglais.
6 Demand Side Management (DSM) en anglais.
7 Telles que les impacts sur la santé publique, l’environnement et les dépenses prises en charge par la collectivité pour y remédier.
14                                                             HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




     5 / Modules de calcul économique et                     6 / Plans d’action EE & ER
         financier disponibles à Heliosthana                      d’Heliosthana 2020
                                                             L’IDD a développé avec l’Agence Energie
     Développés par l’IDD, une gamme d’outils                & Environnement (AEE) une série de plans
     en ligne et actualisée en temps réel fournit au         d’action sectoriels EE coordonnés (bâtiment,
     décideur et consommateur une information                industrie, services, transport, énergie), RE et
     exhaustive et claire sur les paramètres clés de         horizontaux (éclairage, moteurs…), ciblant
     prise de décision, notamment une simulation             la quasi-totalité de la consommation et de
     des gains et coûts sur un ample champ de                la production d’énergie. Il s’est appuyé sur
     situations (de consommation et substitution             l’expérience acquise par des plans d’action
     énergétique), cas et segments (équipements              de plusieurs pays de la région dont les plus
     et appareils électriques, construction et réno-         pertinents incluent : Tunisie (EE tous secteurs,
     vation de bâtiment, véhicules). Chaque outil            spécialement bâtiment et industrie), Jordanie
     est couplé à un choix de produits financiers             (EE, 2004) et Espagne (EE&ER, 2004 et 2010).
     adaptés du type «Eco-crédit» et informe sur             Ils se distinguent par la qualité de leur concep-
     les incitations fiscales (ex. : déduction pour           tion, en particulier une claire identification :
     investissement, écotaxe). Les utilisateurs
     peuvent aussi faire appel à une assistance per-            des problématiques initiales et blocages, et
     sonnalisée et une sélection de professionnels           les moyens de les surmonter ;
     labellisés au travers des points d’information             des leçons tirées des politiques passées et
     locaux du réseau Info-Helios installés dans les         en cours ;
     collectivités avec l’appui de l’IDD.                       du rôle des intervenants et de leur coordi-
                                                             nation ;
     Ces modules couplés à une labellisation énergie            des potentiels et opportunités non exploités ;
     (classes énergétiques, du plus performant : A++            des priorités et calendrier de réalisation
     au moins performant : E) et environnement (re-          précis avec des claires attributions par inter-
     jets de CO2 induit) de la plupart des produits et       venant, moyens mis en œuvre et indicateurs
     services ainsi que des incitations réglementaires       de réalisation et performance.
     et fiscales et un financement adapté permettent
     de manière transparente et efficace d’orienter           L’AEE est responsable de la coordination des
     les consommateurs et décideurs vers des solu-           plans d’action alors que l’IDD est en charge
     tions performantes et durables.                         de leur suivi et évaluation.

     L’expérience pionnière acquise par le pro-
     gramme PROSOL en Tunisie sur les CES                  3. Organisation institutionnelle
     individuels et collectifs a permis d’initier un tel
     développement ainsi que de développer des             Créer et développer des institutions et relais chargés
     produits EE&ER intégrés, packagés et garan-           de définir, réaliser et évaluer la mise en œuvre de la
     tis proposés par les ESCOs.                           stratégie définie a été une des clés de la réussite
                                                           solide et pérenne d’Heliosthana 2020 :
1 / Les fondamentaux de l’énergie durable                                                                                                              15




a ] Administration publique                                                    III. Administrations municipales et régionales :
                                                                               Après le sommet de Copenhague de 2009, les
I. Un Ministère multi-secteurs regroupant l’énergie,                           grandes villes et les communes d’Heliosthana se re-
les infrastructures, le bâtiment et l’environnement/                           trouvent en première ligne du chantier énergétique,
climat8 : le Ministère du Développement Durable                                mieux habituées à écouter et à travailler en réseau et
(MDD) est le «chef d’orchestre», responsable in fine                            proches des réalités et besoins des usagers («bot-
de la stratégie, de la définition de la régulation et du                        tom up»). Comme outil de préparation et réalisation
suivi de leur application. Il est soutenu par l’Institut                       des Agendas 21 (plan d’action intégré de dévelop-
du Développement Durable9, «think tank » public,                               pement durable), ces entités locales se sont dotées
chargé d’analyser en continu l’évolution du terrain,                           d’agences locales «énergie et climat» afin de déve-
d’évaluer les politiques, proposer et anticiper.                               lopper leur propre expertise et intervenir et conseiller
                                                                               les consommateurs. Ces agences ont pu bénéficier
II. Agences : elles sont le prolongement du MDD                                de l’appui financier de programmes IEE lors de leur
pour la mise en œuvre de la stratégie et/ou de                                 création et du développement de projets régionaux
la régulation/réglementation à Heliosthana. Les                                en commun avec d’autres agences notamment au
principales sont la Commission de Régulation de                                travers des réseaux Energie Cités et MEDHelios.
l’Energie et de l’Environnement (CREE) en charge
de l’application de la législation, les agences natio-                         Les points clés de l’architecture institutionnelle
nales (l’Agence Energie & Environnement : AEE10)                               incluent :
et locales de l’énergie exécutant les program-                                 ➜ Des collectivités publiques indépendantes mais
mes EE & ER, l’Office Statistique et les centres                                coordonnées selon des plans d’action sectoriels,
de formation dont celui dédié aux métiers du                                   et solides (moyens humains et financiers évalués,
Développement Durable. Ces agences sont des                                    suffisants et pour plusieurs années). Il est aussi cru-
interfaces et catalyseurs d’initiatives au plus près                           cial de maintenir une stricte séparation du rôle de
des consommateurs et décideurs. En outre, des                                  l’Etat11 entre la définition des politiques («policy-ma-
structures dédiées telles que l’autorité nationale                             king ») (MDD), la mise en œuvre de la régulation et
désignée (AND ou unité marché carbone) chargée                                 des programmes (agences), et des participations
de la validation des projets carbone des méca-                                 financières publiques dans le secteur énergétique
nismes de flexibilité (MDP) et le « guichet unique                              (par l’Agence des Participations Publiques-APP).
ER» responsable de la coordination/approbation                                 ➜ Etroite et constante coordination et interaction
des nouveaux projets ER complètent la structure.                               entre les administrations chargées des politiques
Du côté des réseaux de transport et de distribu-                               énergétiques et des autres politiques publiques
tion d’électricité, l’opérateur du réseau national                             (transport, bâtiment, protection de l’environnement,
(ORN) (d’actionnariat 100% public et sans liens                                urbanisme…) au travers de procédures d’infor-
financiers avec l’industrie électrique) a l’autorité                            mation, d’échange et de consultation régulières,
et la responsabilité d’assurer un investissement                               notamment les assises annuelles du Développement
suffisant, la sécurité d’approvisionnement, l’accès                             Durable et des groupes de travail sectoriels.
aux réseaux et marchés, notamment pour les
fournisseurs d’électricité renouvelable ainsi que la                           b ] Secteur privé/professionnels du DD
coordination avec les autres ORN de la région pour
assurer une bonne marche du réseau trans-Med                                   I. Le développement et la mise en œuvre d’une
(ou MEDRing).                                                                  stratégie intégrée de DD par Heliosthana a fait
                                                                               émerger un nouveau secteur à haute qualification


8 Danemark : Ministère de l’énergie et du climat-www.kemin.dk ; France : Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer
   (MEEDDM)- www.developpement-durable.gouv.fr
9 Existants en Europe : Allemagne : Wuppertal Institute- www.wupperinst.org; Croatie : Institut de l’Energie Hrvoje Pozar-www.eihp.hr, France : Institut du
   Développement Durable et des Relations Internationales- www.iddri.org
10 Membre du réseau régional MEDENER- www.cres.gr/medener/index_fr.htm
11 Afin de limiter les possibles conflits d’intérêts menant notamment à des prises de décisions biaisées.
16                                                                            HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




et valeur ajoutée regroupant : fournisseurs de ser-                     continues (notamment par l’IDD) permettant de cré-
vices EE&ER (conseils, audits études et gestion de                      dibiliser, consolider et étendre la stratégie de DD.
projets, évaluation, etc.) intervenant auprès des
administrations, consommateurs, investisseurs .                         c ] Société civile

II. Concepteurs et fabricants d’équipements à                           L’implication d’ONG internationales et le développe-
basse consommation (BC) et utilisant/valorisant                         ment d’ONG nationales et d’associations locales liées
des énergies renouvelables (ER) (Heliosthana étant                      au DD a contribué à alimenter la réflexion et le dé-
en pointe sur les créneaux du chauffe-eau solaire                       bat tout au long du cycle de la politique énergétique
(CES), biogaz cogénération, centrales à concen-                         d’Heliosthana (du débat sur les priorités de la stratégie
tration solaires (CCS) et énergie de la mer.                            jusqu’au suivi). Ces ONG en acquérant une crédibilité
                                                                        et expertise spécifique au niveau national et/ou local
III. Organismes de financement et d’investissement                       sont devenues autant de relais et stimulants du DD à
durables : banques commerciales généralistes et                         Heliosthana et un puissant et efficace interface avec la
spécialisées en DD, offre de produits financiers                         population. Les principales ONG incluent NégaJoule,
packagés (ESCO et tiers financement).                                    les Amis d’Helios, le Fonds heliosthanien pour l’En-
                                                                        vironnement et de nombreuses associations locales
Ce secteur diversifié a rapidement atteint une mas-                      de protection et découverte de milieux naturels terres-
se critique (quantitative et qualitative) notamment                     tres, aquatiques et marins.
grâce à un éventail de formations universitaires et

                                  ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L’ÉNERGIE À HELIOSTHANA




                                                        Premier
                                                                                 Parlement
                                                        Ministre




                   Autres           Ministère              Ministère du
                                                                                         IDD           ASE         CREE           ORN
                  ministères        Economie          Développement durable




            Institut de          Office
                                                       AND              AEE              CF DD
         Standardisation       Statistique




     LÉGENDE :
                                                  Municipalités
     Interactions &
     coordination

     Régulation

     Prestations de services                                                 ESCOs
                                                  AEE locales                                    Banques
     (audits, prêts, etc.)                                                 Consultants
     et information

     Fourniture
     d’énergie
                                         Consommateurs - Particuliers
                                              et Professionnels                           Producteurs et fournisseurs d’énergie
2 / Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable                                                                          17




                                                                                                  © Claire Doole / WWF-Canon
  Etape 2. Les trois piliers et le principe d’une politique
           énergétique durable
Les priorités de la nouvelle politique énergétique                          cédures des pays de l’AIE et de l’UE. Ces stocks
d’Heliosthana sont basées sur trois piliers :                               sont détenus ou contrôlés par une agence publique
                                                                            dédiée, l’ASE (Agence de Sécurité Energétique,
    ➜ Sécurité d’approvisionnement énergétique                              aussi en charge des contrôles de sûreté des ins-
    ➜ Performance économique                                                tallations). Le niveau des stocks atteint désormais
    ➜ Performance environnementale                                          environ 100 jours de consommation moyenne du
                                                                            pays (hors restrictions), mettant à l’abri l’économie
Ces piliers sont eux-mêmes intégrés et englobés                             et les citoyens du pays de l’impact d’une rupture
dans le principe NégaJoule.                                                 d’approvisionnement même prolongée ;
                                                                               Plans d’urgence : en cas de poursuite d’une
 1. Sécurité d’approvisionnement énergétique                                crise (rupture d’approvisionnement, envolée des
    y compris accès à l’énergie                                             prix des combustibles fossiles), l’ASE peut activer
                                                                            un plan d’urgence correspondant et comprenant
La sécurité d’approvisionnement se décline en                               une limitation de la demande (ex. : réduction de la
trois piliers :                                                             vitesse des véhicules autorisée jusqu’au contingen-
                                                                            tement) et un plan d’approvisionnement (priorité
a ] Diversification des :                                                    aux services d’urgence) selon les standards inter-
                                                                            nationaux et en coordination avec les pays de la
   Sources d’énergie : grâce à l’accroissement de                           région, l’AIE et l’UE.
la part ER dans le mix énergétique de 6% en 2010
à 20% en 2020 ;                                                             c ] Accès à l’énergie
   Origines : ER locales, utilisation du biogaz pour
le transport public et des déchets plastiques pour                          La réglementation énergétique d’Heliosthana
la production de biodiesel destiné en priorité aux                          attribue à ses citoyens un droit d’accès à l’éner-
transports collectifs et maritimes, et services d’ur-                       gie pour leurs besoins vitaux (éclairage, cuisson,
gence ; diversification des sources de fossiles                             chauffage, conservation des aliments). Il se tra-
d’importation variées (ex. : gazoducs et GNL pour                           duit pour la fourniture électrique par l’octroi d’un
le gaz naturel importé).                                                    minimum garanti pour les personnes fragiles ou
                                                                            démunies. Ceci correspond, pour un logement
b ] Programme spécifique de sécurité                                         avec 2 occupants, à un contrat de fourniture de
    énergétique                                                             2.2 kW pour un maximum de consommation an-
                                                                            nuelle de 1,500 kWh12 à un tarif social dit «basse
  Constitution de stocks stratégiques et com-                               consommation» sous réserve que le logement
merciaux de combustibles (produits pétroliers,                              soit équipé en équipements de classe énergéti-
biodiesel, gaz naturel) selon les standards et pro-                         que A ou A+, isolé selon la norme en vigueur et


12 Grâce à l’amélioration de l’isolation et de la performance des équipements, la puissance installée a pu être réduite progressivement à 1.1 kW soit
   750 kWh/an.
18                                                                                   HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




sans chauffage électrique. Un programme d’aide                                    Couvrir les coûts d’approvisionnement, trans-
à la rénovation de logement (isolation) et à l’achat                           formation, distribution et du maintien des infrastruc-
d’équipements basse consommation complète                                      tures ;
le dispositif (comme le «Warm Front Programme»                                    Subvenir aux besoins essentiels et responsabili-
lancé au Royaume-Uni en 2000).                                                 ser l’usage (quantité & qualité) : tarif progressif avec
                                                                               la consommation) (voir ci-dessus).
Au-delà d’une consommation de 1.500 kWh et
pour chaque tranche de 250 kWh, le tarif aug-                                  b ] Suppression progressive et programmée des
mente de 15% sur les 2 premières puis de 5                                     subventions directes et croisées aux énergies fossi-
points supplémentaires (20% par tranche) pour les                              les : la CREE en a supervisé l’élimination progressive
suivantes. Un système de prépaiement par carte                                 dès 2011 pour s’achever en 2013 les remplaçant
ou prélèvement bancaire sur lecture du compteur                                par le tarif social «basse consommation».
électronique à distance permet d’informer en temps
réel le consommateur et de le responsabiliser à la                               3. Performance environnementale
consommation en fonction de ses besoins.
                                                                               Il s’agissait d’établir une meilleure prise en compte
Au final, la combinaison de ce système incitatif de                             des coûts de pollution et du CO2 et de les inter-
tarification progressive avec l’information en temps                            naliser dans les prix finaux des diverses énergies.
réel permet aux usagers de contrôler leurs consom-                             Ceci a permis de rétablir un certain équilibre entre
mation et factures tout en bénéficiant de l’usage                               ER et énergies fossiles qui bénéficiaient jusqu’alors
normal. Aussi, le taux d’impayés et de fraudes est                             de nombreuses exemptions fiscales (externalités)
désormais négligeable (1 à 3%) en contraste avec                               et subventions.
les pays de la région en proie à des taux chroniques
d’impayés (Egypte : 35%, Liban : 33%, Algérie :                                a ] Vérité prix : les externalités sont désormais
15%), du fait de la conjonction d’une consomma-                                prises en compte dans le prix final des énergies
tion élevée et non maîtrisée, de prix subventionnés                            fossiles notamment avec la mise en place d’une
pour tous les clients et d’un système de facturation                           taxe carbone progressive mais neutre fiscalement
et paiement peu efficace et transparent. Au Liban,                              suite à la réduction équivalente sur les revenus du
la subvention généralisée aux tarifs d’électricité a                           travail. Pour les personnes, la taxe est perçue seu-
atteint 17% du budget public en 2007.                                          lement lorsque le quota d’émissions alloué sur une
                                                                               carte individuelle HelioCarbone13 est dépassé.
 2. Performance économique                                                     Ce quota correspond à la moyenne individuelle
                                                                               d’Heliosthana et a baissé de 30% sur la décennie
Le prix de l’énergie doit à la fois être abordable                             2010-2020.
pour ne pas pénaliser le développement économi-
que et social mais sans générer de déséquilibres                               b ] Bilan environnemental (dont énergie «grise»)
(déficits donc dettes et surcoûts à la charge du                                réalisé pour les projets d’investissements et les
consommateur ainsi que sous-investissements et                                 filières énergétiques (ex. : pétrole et produits pétro-
risques sur l’approvisionnement).                                              liers), servant au calcul de la taxe carbone.

a ] Tarification sous le contrôle d’un régulateur
indépendant (CREE) avec l’objectif de trouver un
équilibre entre :




13 A chaque achat, la carte du consommateur est créditée de son équivalent carbone calculé (selon une méthode développée en France sur 11.000
   produits de consommation courante, opérationnelle en 2011). En fin d’année, un solde négatif par rapport au quota carbone annuel donne droit à une
   bonification en services durables (audit, formations, etc.) alors qu’un solde positif oblige à compenser ce surplus d’émissions en finançant des projets
   labelisés d’EE & ER à Heliosthana.
2 / Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable                                                      19




NégaJoule :                                                                La “démarche négaWatt” se décline en 3
une approche intégrée et vertueuse                                         temps :

Elle est basée sur le concept de négaWatt (nW)                             1. la sobriété énergétique à tous les niveaux
développé et enrichi par l’association française                           de l’organisation de notre société et dans nos
NégaWatt) (voir encadré 7).                                                comportements individuels pour supprimer
                                                                           les gaspillages absurdes et coûteux ;
L’IDD l’a adapté et enrichi avec NégaJoule. La
combinaison de la sobriété et de l’efficacité éner-                         2. l’amélioration de l’efficacité énergétique de
gétique à confort égal ou supérieur («Plus avec                            nos bâtiments, de nos moyens de transport,
moins») constitue un préalable pour accroître dura-                        de tous les équipements que nous utilisons,
blement et économiquement la part des énergies                             afin de réduire les pertes, pour mieux utiliser
renouvelables. NégaJoule alimente la dynamique                             l’énergie et en augmenter les possibilités ;
de la réduction des émissions par un facteur 4 ou
5 à 2040.                                                                  3. enfin, la production à partir d’énergies re-
                                                                           nouvelables, par définition inépuisables, en
                                                                           partie décentralisées et à faible impact sur no-
   7 / L’approche négaWatt                                                 tre environnement.

   Définition : les négaWatts représentent l’éner-                          Bénéfices : rompre avec cette logique de ris-
   gie non-consommée grâce à un usage plus                                 ques et d’inégalité signifie réduire par 4 ou 5
   sobre et plus efficace de l’énergie.                                     («Facteur 4 ou 5») nos émissions de gaz à effet
                                                                           de serre, supprimer nos gaspillages, accélérer
   Concept : mieux consommer au lieu de                                    notre transition vers l’efficacité énergétique et
   produire plus. Cette démarche de bon sens                               les énergies renouvelables.
   permet de découvrir une ressource, nouvelle
   et cachée, mais gigantesque.                                            Les négaWatts caractérisent donc l’énergie
                                                                           non-consommée grâce à un usage plus sobre
   Le potentiel de «production» de négaWatts                               et plus efficace de l’énergie. Cette nouvelle ap-
   est supérieur à la moitié de la consommation                            proche donne la priorité à la réduction de nos
   mondiale actuelle d’énergie avec des solutions                          besoins d’énergie, à qualité de vie inchangée :
   aujourd’hui disponibles et fiables et de multi-                          mieux consommer au lieu de produire plus.
   ples avantages induits : absence de pollution
   et de nuisances, décentralisation, création                             Source : www.negawatt.org
   d’emplois, responsabilité, solidarité, paix…
20                                                        HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




                                                                             © Michel Gunther / WWF-Canon
 Etape 3 : La basse consommation ou comment satisfaire
           les besoins sans gaspiller
La mise en œuvre de la nouvelle politique énergéti-    résidentielle/familiale essentiellement à travers le
que d’Heliosthana implique le développement et la      chauffage, le froid, l’alimentation quotidienne et les
mise en œuvre de vastes programmes de maîtrise         déplacements. De même plus de 20 à 30% des
de l’énergie articulés autour de :                     émissions de GES sont liées aux comportements
                                                       des conducteurs de véhicules.
➜ Analyse approfondie du contexte culturel et so-
cial et développement d’une culture «d’économie        Les programmes efficacité énergétique et énergie
d’énergie».                                            renouvelable (EE&ER) sectoriels à Heliosthana ont
                                                       mis l’accent non seulement sur l’offre des techni-
➜ Evaluation détaillée de la demande par secteur       ques d’EE et ER mais aussi sur le développement
et par usage (exemple dans le bâtiment : éclairage,    dès l’école primaire d’une culture «économie
cuisson, chauffage, refroidissement, ECS…), réduc-     d’énergie», sensibilisant, encourageant et respon-
tion du gaspillage et satisfaction des besoins de      sabilisant à la maîtrise de l’énergie. Cette action
manière optimum (technologique et économique).         de fond, faisant partie d’une plus large sensibili-
                                                       sation environnementale, a permis l’intégration et
➜ Offre de produits, équipements, bâtiments, véhi-     le développement de comportements et de profils
cules et services à basse consommation (BC).           conscients et la montée en puissance de la culture
                                                       de la basse consommation pour une meilleure
➜ Mise en place de mécanismes de financement            qualité de vie.
adaptés.
                                                       Outre cette éducation à l’école, les étapes adop-
Ces programmes se sont appuyés sur des plans           tées pour stimuler ce changement de mentalité et
d’actions sectoriels efficacité énergétique dont        la diffusion effective des meilleures pratiques «bas-
standards & labels (S&L), incitations fiscales, agen-   se consommation» se sont articulées autour des
ces nationales («Energie et Environnement») et         actions qui visent à:
locales de maîtrise d’énergie.                            Apporter la preuve par des réalisations exem-
                                                       plaires (performance énergétique à temps de
1. Analyse approfondie du contexte culturel            retour rapide) : bâtiments neufs et anciens basse
   et social et développement d’une culture            consommation ou à «énergie positive», transports
   « d’économie d’énergie»                             durables, énergies renouvelables performantes et
                                                       abordables.
Les comportements se sont avérés détermi-                 Visualiser la réponse à l’effet de serre à travers
nants dans la réussite de toute politique de           un calendrier en :
maîtrise d’énergie: ce ne sont pas les techni-             hiérarchisant les possibilités d’action dans le
ques qui «consomment» mais les usages que                  temps ;
l’on en fait… Par exemple près de la moitié des            identifiant les actions ayant un bénéfice écono-
émissions de gaz à effet de serre dans le résiden-         mique immédiat et favorable à l’emploi.
tiel découlent de décisions prises dans la sphère
3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller                                               21




   Générer un engagement simultané de tous: les                       Tableau 1 :
collectivités publiques, les entreprises et les ci-                   Consommation électrique d’une famille* éco-
toyens.                                                               nome en énergie (kWh par an, Heliosthana,
   Engager des ruptures d’approches et de com-                        2020)
portements, et mettre l’innovation et la culture
basse consommation au cœur des réflexions.                               Eclairage                               300
   Renoncer aux solutions toutes faites applicables                     Electroménager14                        885
toujours et partout «par le haut» au profit d’une
                                                                        Réfrigérateur-        500
approche pragmatique d’identification des bonnes                         congélateur
pratiques dans une approche de concertation et
                                                                        Lave-linge            200
d’information.
   Adopter une approche globale par :                                   Fer à repasser         40
     la prise en compte et l’action sur tous les élé-                   Four                  100
     ments du système: la technique, les acteurs                        Cafetière              30
     (les pratiques, logiques d’action, représenta-
                                                                        Aspirateur             15
     tions,…), les dynamiques sociales ;
    l’action à différents niveaux : du micro au macro ;                 Autres appareils (informatique,         140
     la prise en compte des contextes et des cultu-                     chaîne hi-fi, TV)
     res locaux.                                                        Total                                  1 325
                                                                      * : de 4 personnes.
 2. Evaluation détaillée de la demande
    par secteur et par usage, réduction du                            En outre, le chauffage (de l’espace et de l’eau) et la
    gaspillage et satisfaction des besoins de                         climatisation sont les postes les plus consomma-
    manière optimum                                                   teurs et représentaient 11.430 kWh (électricité et
                                                                      combustibles fossiles) par an. Les mesures appli-
Demande/besoins (éclairage, cuisson, chauf-                           quées ont permis de les réduire en 2020 à moins
fage, froid, ECS, mobilité, …) sont évalués en                        de 2.900 kWh par an par logement avec l’isolation
détail, les réponses possibles pour les réduire sont                  thermique, les protections solaires des ouvertures,
identifiées (techniques, organisationnelles et com-                    l’utilisation de chauffe-eau solaires et d’équipe-
portementales) et élaborées de manière optimum                        ments de chauffage efficaces. Aussi la substitution
(EE & économie d’énergie) et en coût global (cumul                    du fioul et du butane (GPL) par le gaz naturel, le
des dépenses d’investissement, d’entretien et de                      solaire et la biomasse à large échelle a permis une
consommation).                                                        réduction notable des émissions de GES. Elle a
                                                                      ainsi réduit les subventions publiques allouées au
D’une situation pré-2010 marquée par le gaspilla-                     fioul et au butane permettant ainsi d’alimenter un
ge avec une consommation électrique moyenne                           fonds de soutien renouvelable (‘revolving’) four-
de 4.200 kWh par logement heliosthanien (4 occu-                      nissant des prêts à taux réduits et zéro ou à des
pants) par an (hors chauffage et climatisation) les                   programmes spécifiques (réhabilitation thermique,
mesures mises en place ont permis de réduire la                       chauffe-eau solaire etc.).
consommation à 1.325 kWh/an tout en améliorant
le confort pour un surcoût minimum et amorti en 4                     Dans les logements collectifs, on a procédé à
années en moyenne.                                                    l’individualisation des frais de chauffage et la res-
                                                                      ponsabilisation des usagers: chacun paye son
                                                                      chauffage en fonction de sa consommation réel-
                                                                      le d’énergie. Le calcul se base sur une part fixe
                                                                      (~30%) – frais fixes et chauffage des parties com-
                                                                      munes et une part variable (~70%) répartie selon la

14 Répondant au référentiel des appareils : www.topten.info
22                                                         HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




consommation. Des appareils électroniques posés        trique appelée. Les mesures concernant l’éclairage
sur chaque radiateur et conditionneur d’air calcu-     dans le résidentiel et le tertiaire ont permis de ré-
lent et affichent la consommation d’énergie. Ces        duire la puissance électrique appelée au niveau du
informations sont centralisées au niveau de la GTC     pays de 10% soit 1.400 MW de capacité de cen-
(Gestion Technique Centralisée) du logement.           trales au charbon.

De plus, les «compteurs intelligents» envoient en      Les autorités de tutelle nationales et locales ont fa-
continu les informations sur le niveau et type de      vorisé la création des ESCOs (sociétés de service
consommation via le réseau électrique au ges-          énergétique spécialisées dans l’EE et le chauffe-
tionnaire de réseau (opérateur du réseau national,     eau solaire – CES), notamment grâce à un cadre
ORN) permettant de mieux connaître et répondre         réglementaire adapté/incitatif (en particulier en
aux besoins de la demande. En retour, une tarifica-     autorisant les administrations à contracter/souscri-
tion fine permet grâce aux «compteurs intelligents »    re sur plusieurs années un contrat de performance
de s’approvisionner en électricité nécessaire au       énergétique «EPC»). L’activité des ESCOs s’est
bon moment et au meilleur prix (les appareils mé-      étendue aux bâtiments existants ce qui a favorisé
nagers tels que machines à laver se mettent en         la pénétration rapide du CES.
route automatiquement durant les périodes de bas
tarif-hors pointe avec un bonus pour la fourniture     b ] Bâtiment : une transition vers la durabilité
d’ER). Ceci permet d’optimiser et sécuriser l’ap-          et performance
provisionnement électrique d’Heliosthana tout en
intégrant mieux les ER.                                I. Réglementation
                                                       La mise en place d’une nouvelle réglementation
3. Offre de produits, équipements,                     thermique en 2010, révisée et renforcée en 2015,
   bâtiments, et services à basse                      de programmes de certification de performance
   consommation (BC)                                   énergétique, ainsi qu’un contrôle strict (sur plan,
                                                       sur les chantiers et à la livraison) de l’application
a ] Eclairage performant et économique                 de la réglementation thermique (et sismique) ont
                                                       permis de réduire la consommation énergétique
L’interdiction des lampes à incandescence et des       des bâtiments neufs de 70% par rapport à l’exis-
halogènes à la fin de l’année 2014 et la généra-        tant (soit désormais 66 kWh/m2/an). Des mesures
lisation de l’éclairage basse consommation dont        de bon sens comme l’orientation du bâtiment en
les LED selon un processus progressif et concerté      fonction de l’ensoleillement et des vents dominants
avec l’ensemble des acteurs concernés ont contri-      combinée avec une bonne isolation thermique et
bué à diviser la consommation d’électricité pour       phonique (avec des produits naturels et locaux) ont
l’éclairage à Heliosthana par 4. Un programme de       permis d’atteindre ce résultat au moindre coût. Ces
récupération des lampes basse consommation             bâtiments bénéficient avant tout d’un chauffage et
usées est mis en place pour réduire et minimiser       d’une ventilation naturels gratuits.
l’impact sur l’environnement.
                                                       II. Labels de performances énergétiques et bâti-
Dans les locaux publics, l’association de détec-       ments basse consommation
teurs de présence avec régulation de la puissance      La mise en place de l’étiquette «Haute Performance
lumineuse en fonction de la lumière du jour et la      Energétique» et du label bâtiment basse consom-
généralisation des ballasts «électroniques» et des     mation (BBC) (ayant des complémentarités
lampes basses consommations, en particulier les        avec les grands labels nationaux et internatio-
LED ont permis de diviser par 2 la consomma-           naux comme LEED, BREAM, DGNB, Effinergie/
tion de l’éclairage tout en améliorant la qualité et   BBC, Bâtiment Durable Méditerranéen - BDM,
en réduisant la pollution lumineuse. Désormais, la     EuroGreenBuilding), qui concernent non pas une
puissance d’éclairage installée est < 9 W/m2 (contre   élite mais tous les projets ont crédibilisé et permis
17 W/m2 en 2010) ce qui réduit la puissance élec-      la réalisation de bâtiments neufs de haute qualité et
3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller                                                 23




performance. Leur consommation est inférieure de                      La certification et labellisation des appareils élec-
50% aux prescriptions de la réglementation thermi-                    troménagers : la loi a introduit, depuis 2011, la
que en vigueur en 2010.                                               certification et l’obligation de l’affichage de l’étiquet-
                                                                      te de performances énergétiques de l’ensemble des
III. Rénovation thermique de l’existant                               appareils électroménagers.15 La réglementation a
La rénovation des bâtiments existants s’est avé-                      prévu également l’interdiction progressive des appa-
rée un enjeu stratégique pour la maîtrise de la                       reils de mauvaise performance (Arrêté conjoint des
demande en énergie. Si le retard par rapport à                        ministres de l’industrie et du commerce du 25 octo-
certains pays de la région était grand en 2010,                       bre 2011). Ainsi, depuis 2013, la vente des appareils
Heliosthana a alors misé sur l’anticipation et sur                    électroménagers de classe énergétique supérieure
un infléchissement du scénario. Les programmes                         à C est interdite à Heliosthana. La démarche a aussi
de rénovation thermique associés à des mécanis-                       été appliquée pour les appareils de climatisation, qui
mes financiers flexibles (tiers financement et EPC                       constituent un poste de consommation de plus en
proposés par les ESCOs) et au choix de techno-                        plus important chez les ménages.
logies, matériaux et composants appropriés avec
une forte implication des entreprises ont permis                      La réduction puis l’extinction des veilleuses des
la rénovation thermique et énergétique de 80%                         appareils électriques et électroniques (TV, DVD,
des bâtiments publics (administration, écoles,                        modems, etc.) en dehors des périodes d’utilisation
hôpitaux, centres municipaux, etc.) et 40% des                        ont contribué à réduire les consommations électri-
bâtiments résidentiels et tertiaires privés. La mise                  ques des équipements de 10 à 15%.
en place de labels de performance environnemen-
tale (énergie, eau, CO2) sur tous les logements a                     d ] Efficacité énergétique dans les secteurs
soutenu cette diffusion.                                                  industriel et tertiaire

En effet, la mise en place d’un audit énergétique                     Heliosthana a mis en place un cadre réglementaire
obligatoire (bénéficiant d’un crédit d’impôt de                        et un plan d’action pour la maîtrise de la demande
30% à 50%) des bâtiments tertiaires associé à                         d’énergie dans le secteur industriel qui était carac-
des contrats programmes (subventionnés de 20 à                        térisé par une forte intensité énergétique. Dans le
40%) pour la réalisation des mesures d’économies                      scenario tendanciel la demande d’énergie de ce
d’énergie identifiées par l’audit ont permis non                       secteur devait augmenter de 50% entre de 2010 à
seulement de réaliser des économies d’énergie et                      2020. Les instruments mis en place sont :
d’eau de 25 à 45% dans ces bâtiments mais aussi
de contribuer à la création de centaines de nou-                         obligation d’audit énergétique périodique tous
veaux emplois.                                                        les 5 ans pour les établissements consommant
                                                                      plus de 300 tep/an ;
c ] Equipements et services à basse                                      assistance technique à l’étude et la mise en œuvre
    consommation (BC)                                                 de mesures d’efficacité énergétique au niveau du
                                                                      process industriel et des utilités (chaudière, moteurs
Les labels de performance énergétique et écologi-                     électriques air comprimé, production de froid, etc.) ;
que (consommation d’eau, émissions de polluants                          obligation de la consultation préalable (évalua-
dont CO2) appliqués aux marchés publics sur les                       tion de l’efficacité énergétique du projet par un
équipements, bâtiments, véhicules et services ont                     certificateur agréé et autorisation de l’AEE) pour
été un puissant instrument d’intégration des modes                    les nouveaux projets industriels consommant plus
de production propre et ont eu par l’exemplarité un                   de 600 tep/an :
fort effet de levier.




15 Répondant au référentiel des appareils à BC: www.topten.info
24                                                                              HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




Une prime pour l’audit énergétique et une subven-                             Engagement de l’Etat sur ses bâtiments
tion des coûts des mesures d’efficacité énergétique                            (environ 50 millions de m2) et les établisse-
sont versées par le Fonds de Soutien EE d’He-                                 ments publics (70 millions de m2)
liosthana et associées à des prêts bonifiés (lignes de                           réalisation d’un audit énergétique d’ici à fin
crédits «efficacité énergétique» comme en Tunisie).                            2010 ;
Une prime est versée pour couvrir 20% du coût des                               rénovation d’un tiers des surfaces d’ici
installations intérieures de raccordement et de la                            à 2012 selon un objectif de réduction d’au
conversion des équipements au gaz naturel «GN»,                               moins 40 % des consommations d’énergie et
ainsi que des installations de cogénération (pro-                             d’au moins 50 % des émissions de gaz à effet
duction simultanée de l’électricité et de la chaleur).                        de serre dans un délai de huit ans.
D’ailleurs l’ORN est obligé d’acheter l’électricité ex-
cédentaire produite par les cogénérateurs à un tarif
incitatif (plus élevé si utilisant une ER).                                 4. Financement adapté de EE & ER

➜ Impact du programme d’efficacité énergétique                              En 2010, les coûts d’investissements pour les me-
dans l’industrie                                                           sures EE et les ER étaient parfois importants et les
Le programme d’efficacité énergétique dans l’in-                            intérêts directs (économies d’énergie) étaient sou-
dustrie a permis de réaliser une économie d’énergie                        vent tardifs. En plus, les distorsions tarifaires des
de 30% par rapport au scénario tendanciel en                               énergies réduisaient la rentabilité de ces investisse-
2020 et d’améliorer la compétitivité des entrepri-                         ments pour le consommateur final.
ses. L’intensité énergétique du secteur a baissé
de 33%. Les économies d’énergies cumulées sur                              Heliosthana a mis en place un éventail de méca-
10 ans dans le secteur s’élèvent à 15,8 Mtep soit                          nismes financiers et réglementaires adaptés et sur
une économie de 11,7 milliards pour un inves-                              mesure de financement de l’EE combinant plu-
tissement de 3 milliards       avec la création de                         sieurs types de mesures :
6.200 emplois. C’est un exemple de réussite d’un                           ➜ Des mesures de fiscalité indirecte (dont réduction
partenariat public – privé basé sur une approche                           des taxes telles que la TVA réduite à 5,5 % et droits
«gagnant-gagnant».                                                         de douane) et des crédits d’impôts ciblés pour des
                                                                           investissements d’équipements labellisés BC et de
                                                                           production d’ER, suppression des subventions di-
     8 / Exemple de rénovation thermique des                               rectes et croisées aux énergies fossiles.
     bâtiments : France, 2009/2010                                         ➜ Prêts à taux zéro via les banques16 pour des
                                                                           investissements EE & ER.
     Crédit d’impôt sur investissements d’EE                               ➜ Un éco-crédit bancaire sur une période de rem-
     ➜ 25% pour les bâtiments après janvier 1977                           boursement suffisamment longue ainsi que des
     ➜ 40% pour un bâtiment achevé avant le 1er                            annuités calées sur les économies monétaires ob-
     janvier 1977                                                          tenues, pour atténuer la contrainte de capacité de
                                                                           paiement.
     Relayés par :                                                         ➜ Mise en place de produits intégrés (techniques
        prêts à taux zéro-PTZ ;                                            et financiers) et packagés avec une assistance ini-
        des éco-crédits bancaires offerts par                              tiale (diagnostic énergétique), labellisés et garantis
     différentes banques ;                                                 par opérateur public («tout en un» tels que le fonds
        des bonifications de taux d’intérêt par                             KfW17, en Allemagne pour le résidentiel).
     les régions et villes.



16 Aussi développés en France : www.pret-ecologique.com/eco-ptz.html & http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet
17 Approche intégrée incluant un volet régulation thermique (EnEV) et ER (EEWärmeG), et packagée dans un programme du groupe financier public KfW
   (Marktanreizprogramm dit MAP ou Market Incentives Programme) ; sources : WWF Scorecards on best and worst policies for a green new deal, 2009 ;
   “Energy-Efficient Rehabilitation” www.kfw-foerderbank.de/EN_Home/Programmes_for_residential_buildings/Energy-Efficient_Rehabilitation.jsp
3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller                                               25




➜ Aide aux maîtres d’ouvrage : l’AEE accorde des                      ➜ Les sociétés de services énergétiques
aides (jusqu’à 70% des frais d’études) pour le                        Le programme d’efficacité énergétique dans les
développement de projets EE & ER innovants ou                         secteurs industriel et tertiaire (édifices publics) a
pionniers.                                                            permis l’émergence d’une trentaine de sociétés de
➜ Financements internationaux : crédits carbones,                     services énergétiques (dites ESCOs). Les ESCOs
Mécanisme de Développement Propre (ou équiva-                         ont accès à des lignes de crédit pour réaliser des
lent) et MDP Approche programmatique (adaptée                         investissements d’efficacité énergétique (opérations
aux bâtiments, ex. : fonds carbone de rénovation                      dites de tiers financement) dans ces secteurs et se
thermique dans le secteur résidentiel tchèque avec                    rémunèrent sur les économies réalisées. Les ESCOs
financement japonais) et aide internationale prove-                    proposent aussi des contrats de performance éner-
nant des «100 milliards de Copenhague».                               gétique (EPC) qui se sont largement répandus. Le
                                                                      Fonds de Soutien Renouvelable d’Heliosthana ap-
                                                                      porte une garantie aux ESCOs auprès des banques.
   9 / PROMO-ISOL : programme d’isolation                             De même des fournisseurs des équipements indus-
   des toitures (Tunisie, 2010)                                       triels à EE ont développé un système de vente par
                                                                      «leasing». Ainsi 600 emplois ont été créés au sein
      Ligne de crédit AFD (en cours d’instruction)                    des ESCOs. De fait, plusieurs secteurs industriels à
      ➜ Taux d’intérêt : bonifié                                       Heliosthana sont devenus plus compétitifs que ceux
      ➜ Montant: environ 20 DT/m² de toiture                          des pays voisins du fait de la réduction de la part de
         rénovée (1 =1.89 DT)                                         l’énergie dans leurs coûts. Les exportations ont ainsi
      ➜ Durée du prêt 5 ans à 10 ans                                  augmenté de 35%.

      Subvention publique
      ➜ 20% à 30% plafonnée par m²
      ➜ Superficie de toiture plafonnée

      Réduction des taxes indirectes
      ➜ Exemption de TVA sur les matériaux
        d’isolation
      ➜ Droit de douane : taux minimum (10%)
26                                                        HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE




                                                                             © National Geographic Stock/ Sarah Leen / WWF
 Etape 4 : Une énergie renouvelable durable
           et compétitive
La fourniture d’une énergie renouvelable (ER) du-     électriques) en 2010 devait passer à 14.000 MW
rable et compétitive est au centre de la nouvelle     en 2020 (essentiellement des centrales au char-
politique énergétique d’Heliosthana. Pour atteindre   bon, fuel lourd et gaz importés) pour satisfaire la
cet objectif le cheminement a été le suivant :        hausse de la demande en l’absence de politique de
                                                      maîtrise de la demande (la plus économique pour
➜ Evaluation du potentiel technico-économique d’ER.   satisfaire des besoins croissants). La combinaison
                                                      de l’augmentation des importations d’équipement
➜ Analyse des contraintes et solutions pour sur-      de production et de combustibles a un impact très
monter les barrières au développement des ER.         défavorable sur les capacités d’investissement et
                                                      la balance des paiements du pays.
➜ Développement d’une offre d’équipements et
de services de qualité.                               Constatant la volatilité des prix du pétrole et l’essor
                                                      des filières énergies renouvelables (équipements
➜ Financement et mesures tarifaires en soutien.       et fourniture d’énergie), notamment en Europe,
                                                      Heliosthana a opté pour un changement de cap. La
1. Evaluation du potentiel technico-                  décision de développer une filière ER à Heliosthana
   économique d’ER                                    a fait l’objet d’une étude préalable sur les implica-
                                                      tions économiques, sociales et environnementales
Une projection (scénario tendanciel) de la com-       et les conditions optimales de son développement.
pagnie électrique indiquait que Heliosthana devait    Une étude comparative du coût global de produc-
augmenter significativement sa capacité totale de      tion de l’électricité par filière ER a été réalisée en
génération dans les années futures. La puissance      2010 pour justifier les priorités d’investissement.
installée de 7.500 MW (dont 8% de centrales hydro-
                                                                                                                             © Kevin Schafer / WWF-Canon
Heliosthana&quot;, un pays Méditerranéen à énergie durable
Heliosthana&quot;, un pays Méditerranéen à énergie durable
Heliosthana&quot;, un pays Méditerranéen à énergie durable
Heliosthana&quot;, un pays Méditerranéen à énergie durable
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Heliosthana&quot;, un pays Méditerranéen à énergie durable

  • 2.
  • 4. Ce document est disponible sur http://www.boell.eu http://www.panda.org/eu http://www.panda.org/renewables Cette étude est basée sur une idée originale de Jean-Philippe Denruyter. Auteurs Emmanuel Bergasse, consultant, économiste spécialisé en énergie Adel Mourtada, consultant EE & RE Jean-Philippe Denruyter, WWF International. Coordinateur du projet Frédéric Amiand, WWF European Policy Office, Bruxelles Avec la contribution de Paloma Agrasot, Florence Danthine, Alexandra Bennett, WWF European Policy office, Bruxelles Patricia Jimenez, Heinrich-Böll-Stiftung, Union européenne, Bruxelles Mohend Mahouche, WWF-France Production Micheline Gutman Illustrations du guide Bigger Picture, Danemark Citoyens d’honneur d’Heliosthana Florence Mouné, Sophie Saradov, Stephan Singer, WWF European Policy Office, Bruxelles Elise Buckle, WWF-France Enrique Segovia, Miguel-Angel Valladores, Mar Asunción Higueras, WWF-Spain Duncan Pollard, WWF International Thomas Duveau, WWF-Germany Faouzi Maamouri, WWF Tunis Office Christoph Stein, WWF Mediterranean Programme Office Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs uniquement et ne réflètent pas nécessairement les opinions de Heinrich-Böll-Stiftung. Publié en mai 2010 par WWF-World Wide Fund for Nature (auparavant World Wildlife Fund) et Heinrich-Böll-Stiftung, Union européenne, Bruxelles. Toute reproduction en tout ou en partie doit mentionner le titre et l’éditeur ci-dessus comme étant le propriétaire des droits d’auteur. © texte 2010 - WWF et hbs. Tous droits réservés.
  • 5. SOMMAIRE Prologue 5 Note de synthèse 6 Introduction 8 Etape 1 Les fondamentaux de l’énergie durable 9 Etape 2 17 Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable Etape 3 20 La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller Etape 4 26 Une énergie renouvelable durable et compétitive Etape 5 33 Un partenariat EuroMed exemplaire : le Plan Solaire Méditerranéen Etape 6 40 Urbanisme et transport durables : «la ville intelligente» Etape 7 44 Bilan global d’un pays basse consommation et à énergie renouvelable Bibliographie 46
  • 6. 4 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE Cette publication a été réalisée avec le soutien financier de l’Union européenne au WWF. L’Union européenne n’est pas responsable du contenu de ce projet.
  • 7. 5 PROLOGUE En 2010, nous sommes arrivés à un tournant de participative et proactive des pays de la Méditerra- notre histoire. Le changement climatique produit née. Ces grands projets doivent s’intégrer dans des déjà des impacts tangibles, mettant à nu les limites stratégies nationales en énergie durable des pays ainsi que les coûts et dangers des combustibles partenaires, plutôt que le contraire. En d’autres fossiles et nucléaires. Les dix prochaines années termes, nous aimerions voir des plans solaires in- seront décisives dans notre engagement pour un tégrés (efficacité énergétique et énergie renouvela- avenir durable ou tout simplement viable, pour les ble) nationaux dans chaque pays méditerranéen, humains et pour les écosystèmes. Pour nos systè- soutenus par le PSM, DII et CTF (et d’autres). mes énergétiques, cela signifie un passage rapide à une énergie efficace et renouvelable. Les prati- C’est pour cette raison que nous avons imaginé ques et technologies actuelles le permettent déjà. «Heliosthana1», une île-pays quelque part dans la Méditerranée, entre le Nord et le Sud. Le gouver- La région méditerranéenne a un rôle important à nement d’Heliosthana a compris les enjeux éner- jouer. Elle fait partie des régions les plus vulnéra- gétiques et climatiques, après la Conférence de bles au changement climatique tout en bénéficiant Copenhague fin 2009 et en a tiré les conclusions. d’un fort ensoleillement. Le Plan Solaire Méditerra- Ce guide vous permet de retracer les actions am- néen (PSM), l’initiative industrielle DESERTEC (DII) bitieuses mais réalistes de ce pays pionnier entre ou encore des fonds soutenant une énergie dura- 2010 et 2020, prenant ainsi son destin énergétique ble comme le «Clean Technology Fund (CTF)» de en main tout en contribuant à l’effort global de ré- la Banque Mondiale montrent que ce potentiel est duction des émissions de gaz à effet de serre. reconnu par les décideurs politiques, économiques et financiers. Nous espérons que ce guide sera une source de débats et d’inspiration, et vous en souhaitons bon- Nous pensons que ces intentions louables sont ne lecture. réalisables mais doivent évoluer dans une logique Jean-Philippe Denruyter Claude Weinber Manager Global Renewable Energy Policy Directeur WWF International Heinrich-Böll-Stiftung – Union européenne 1 «Helios» : la personnification du soleil dans la mythologie grecque et «sthana» : endroit en sanskrit.
  • 8. 6 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE NOTE DE SYNTHÈSE Ce guide nous projette en 2020 dans l’île-pays situation sous forme de 7e étape), l’île s’est lancée Heliosthana, se trouvant quelque part en Mé- vers un avenir sans énergies fossiles et devient diterranée. Il y décrit une décennie de transition un partenaire idéal du Plan Solaire Méditerranéen harmonieuse vers une énergie respectueuse de (PSM). Ces étapes peuvent s’appliquer dès main- l’individu et de l’environnement tout en stimulant tenant dans la plupart des pays méditerranéens. un développement économique et social équilibré et pérenne. Heliosthana combine désormais de Les principaux messages d’Heliosthana : faibles intensités énergétique (20% moindre qu’en 2010) et carbone avec une large utilisation de sour- De solides réformes nationales des poli- ces d’énergies renouvelables (20% de la fourniture tiques énergétiques sont nécessaires afin de totale d’énergie primaire), générant un secteur promouvoir efficacité et énergies renouvelables. En source de richesses et de développement. Une particulier, les subventions aux combustibles partie de l’électricité renouvelable est échangée et fossiles et à l’électricité forment encore et tou- exportée vers plusieurs pays de la région sur une jours une barrière à l’entrée. base coopérative et selon les besoins. De plus, les économies de dépenses et d’investissement réa- Les options pour contrôler puis réduire la lisées ont pu être allouées à des priorités de long consommation d’énergie et pour développer terme telles que l’éducation / formation, la R&D et les énergies renouvelables sont multiples et la santé. économes, à partir du moment où le cadre ré- glementaire et des mécanismes de financement Cette réalisation contraste avec la situation d’avant adaptés aux conditions locales sont en place dans 2010 marquée par le gaspillage et l’inefficacité les pays concernés. énergétique élevés et la dépendance envers des combustibles fossiles importés coûteux et pol- Le PSM est un instrument pour amplifier luants. Sous la pression notamment d’une urba- des ambitions nationales en énergie durable. nisation croissante et d’un rapide développement Les projets PSM doivent s’intégrer dans des stra- économique, la demande énergétique augmentait tégies nationales compréhensives, qui combinent rapidement et semblait hors contrôle. Cette spirale projets à petite, moyenne et grande échelle. générait d’importants surcoûts économiques tout comme de graves et profondes incertitudes ainsi Le PSM a un rôle de coordination à jouer que des crises à répétition (hausse et volatilité des dans la région. En innovant, il peut encourager prix et ruptures d’approvisionnement) aux dépens le développement de plans solaires nationaux, du revenu des citoyens et de la compétitivité des le développement de capacités nationales (en entreprises. production d’équipements, maintenance, inves- tissement), la participation d’universités locales, Heliosthana montre ainsi la voie à suivre à ses pays faciliter et réduire le coût de certaines recherches voisins de la Méditerranée. Grâce à des mesures environnementales et sociales, regrouper des pe- ambitieuses globales et réalistes, déclinées en 6 tits projets afin de les rendre intéressants pour les étapes dans ce guide (ainsi qu’un bilan final de la investisseurs, …
  • 9. 1 / Les fondamentaux de l’énergie durable 7 Les 6 étapes du programme Heliosthana 2020 : labels), des mesures d’accompagnement et de soutiens incitatifs, et un financement intégré 1. Une vision stratégique pour le pays, en concer- et packagé. tation avec l’ensemble des acteurs. Sa mise en œu- vre requiert un cadre institutionnel structuré, 4. Une estimation du potentiel et des besoins coordonné et une claire séparation du rôle de l’Etat en énergie renouvelable, accompagnée d’un entre «policymaking», mise en œuvre de la régulation cadre réglementaire, d’un tarif de rachat et de et plans d’action (agences) et participations dans le financements innovants. secteur énergétique. Des statistiques et indicateurs fiables permettent de meilleures prises de décision. 5. Un partenariat PSM exemplaire : des projets PSM diversifiés avec des échanges d’électricité dans la 2. 3 piliers de la politique énergétique : un système région s’intègrent à la stratégie nationale. effectif de sécurité d’approvisionnement, l’ac- cès à l’énergie garanti (notamment un tarif social 6. Des plans d’urbanismes concertés et à long basse consommation) et l’arrêt des subventions terme avec des villes et bâtis plus denses et ef- pour les combustibles fossiles et l’électricité. ficaces reliés par un système fiable de transport collectif, ainsi que des centres de résidence, tra- 3. Des mesures structurantes pour une consom- vail, commerce et loisirs rapprochés. La nouvelle mation basse en énergie : une prise en compte du génération de véhicules combine basse consom- comportement des consommateurs, une ré- mation et nouveaux carburants dont l’électricité glementation efficace (notamment standards et renouvelable.
  • 10. 8 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE INTRODUCTION Fin décembre 2009, le premier ministre d’Helio- Etape 1 : Les fondamentaux de l’énergie durable ; sthana, de retour du sommet de Copenhague sur Etape 2 : Les trois piliers et le principe d’une politi- le climat est convaincu (malgré l’échec relatif du que énergétique durable ; sommet) de l’urgence et des risques climatiques Etape 3 : La basse consommation ou comment ainsi que des nouvelles opportunités de long terme satisfaire les besoins sans gaspiller ; offertes par une énergie plus durable. Il pense que Etape 4 : Une énergie renouvelable durable et la situation actuelle consacre l’échec des Etats, compétitive ; trop habitués à diriger de manière centralisée et Etape 5 : Un partenariat EuroMed exemplaire : le loin du terrain, et à travailler seuls (approche «top Plan Solaire Méditerranéen ; down»). Aussi, il décide de proposer un large Etape 6 : Urbanisme et transport durables : «la ville processus de consultation avec l’ensemble des in- intelligente» ; tervenants, publics, privés et la société civile dans Etape 7 : Bilan global d’un pays basse consomma- le forum «Heliosthana 2020». L’objectif principal tion et à énergie renouvelable. du forum est de dégager une stratégie globale et un plan d’action afin de parvenir en une décennie Ce guide décrypte les passages obligés et les clés à un nouveau paradigme énergétique durable, per- de la réussite, basés sur et illustrés par des exem- formant et citoyen. ples de meilleures pratiques sur les rives nord et sud de la Méditerranée. Si le processus se centre Ce guide, Heliosthana, un pays méditerranéen sur la thématique énergétique, notamment électri- à énergie durable, nous mène de façon rétros- que dans les principaux secteurs consommateurs pective à travers ce vaste et ambitieux chantier (résidentiel, industrie), il couvre aussi les combus- d’Heliosthana décliné en 7 étapes complémentai- tibles fossiles et les secteurs du transport et de res et parallèles : l’urbanisme.
  • 11. © National Geographic Stock/ Mark Thiessen / WWF Etape 1 : Les fondamentaux de l’énergie durable La première et cruciale étape du chantier identifiée Contenu : un diagnostic détaillé et en profondeur par le forum Heliosthana 2020 a été d’établir les ba- de la situation pré-2010, la vision des objectifs ses d’une nouvelle politique publique énergétique. d’Heliosthana à 2020 (voir encadrés 1 et 2) et Il s’agissait d’en définir les objectifs, priorités, moyens même 2050, les priorités sectorielles et thémati- et modalités d’action sur 10 ans, en dynamique et ques, un calendrier de mise en œuvre avec une en synergie avec les autres politiques publiques claire répartition des responsabilités institution- (ex. : transport, urbanisme, environnement). nelles et sectorielles. La stratégie est adoptée par le gouvernement et évaluée tous les 2 ans par le Cette étape clé comportait trois étapes interdépen- parlement et l’Institut du Développement Durable dantes : (IDD) (voir point 3. ci-après). ➜ Préparer et adopter la stratégie énergéti- que Heliosthana 2020 ; Réalisation : la réussite de la mise en œuvre a ➜ Définir et mettre en place des mécanismes tenu autant à son caractère participatif engageant et outils de mise en œuvre de la stratégie ; l’ensemble des intervenants lors d’assises nationa- ➜ Créer et développer des institutions et les et régionales qu’à la constitution de groupes relais chargés de définir, réaliser et évaluer de travail sectoriels et thématiques composés la stratégie. d’experts soutenus par des équipes multi-discipli- naires mises en place et soutenues par l’Institut du 1. Stratégie énergétique Heliosthana 2020 Développement Durable. Cette large et transparen- te concertation, inspirée par d’autres expériences Véritable élément fondateur et colonne vertébrale dans la région (voir encadré 3) a réussi à identifier d’une décennie de transformation, la nouvelle stra- les enjeux et les bonnes pratiques, et ainsi permis tégie énergétique repose sur les éléments suivants: de remporter l’adhésion des divers intervenants, alliés dans la mise en œuvre de la stratégie. En par- Objectifs : identifier les défis à relever et les probléma- ticulier, au travers des Agendas 21 (plan d’action tiques de fond, les objectifs de moyen et long-terme, intégré de développement durable), les collectivités les lignes directrices et prioritaires, les choix et combi- locales (villes et régions) jouent un rôle d’interface naison des moyens et outils afin de rendre le secteur déterminant à la fois dans l’acquisition d’informa- énergétique d’Heliosthana compétitif et durable. tions, bonnes pratiques et retours mais aussi dans la mise en œuvre de la stratégie nationale.
  • 12. 10 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE GRAPHIQUE 1 : PROFIL DE DEMANDE : 1 / Diagnostic détaillé de la situation PAR ÉNERGIE ET SECTEUR pré-2010 et tendanciel Part des différents secteurs dans la consommation finale d’énergie à Heliosthana, 2010 Demande Rapide et erratique augmentation des 5% 7% consommations énergétiques (de 4 à 7% se- ■ Industrie 29% lon les années - au rythme de 7% par an, la ■ Transport ■ Résidentiel demande double en 11 années), en particulier 28% ■ Tertiaire d’électricité et de carburants pour le transport ; ■ Autres secteurs 31% Importantes pertes/gaspillages dans l’uti- lisation de l’énergie, notamment par les Demande finale par énergie en (%) bâtiments résidentiels et de bureau (ratio de 2010 220 kWh/m2/an d’énergie primaire soit 3 fois 3% la moyenne dans la région) ; 10% 27% ■ Charbon Pertes totales2 du système électrique éle- ■ Fuel vées (en moyenne de 72%, allant jusqu’à 80% ■ Gaz Naturel ■ Electricité pour le chauffage électrique) ; 48% ■ Energies 12% renouvelables Transport des personnes et marchandises dominé par la route, nécessitant d’importantes et toujours plus coûteuses infrastructures au dépens du transport public ; les modes ma- Offre ritime et aérien jouent un rôle important dans Très forte dépendance vis-à-vis des énergies l’approvisionnement mais sont énergétivores et fossiles (en majeure partie importées) : charbon dépendent de produits pétroliers importés ; pour la génération d’électricité, pétrole pour le transport routier, maritime et aérien et gaz na- Forte intensité énergétique du pays (0,3 tep/ turel pour la génération d’électricité et l’usage 1,000 de richesse produite). direct totalisaient 94% du bilan primaire – l’op- tion nucléaire a été écartée par plusieurs études comparatives, notamment du fait de son coût total élevé (à l’investissement, gestion des dé- chets et système de sûreté) et non contrôlable ainsi que pour les risques sismiques ; Forte volatilité des prix, avec un effet drama- tique sur la balance commerciale (l’énergie est le premier poste du déficit extérieur et repré- sente 20 à 25% du PNB3), la compétitivité des entreprises et les dépenses des ménages ; 2 Pertes de génération électrique (centrale électrique), transmission (réseau de transport haute tension) et de distribution (réseau de transport moyenne et basse tension) présentées sous forme de ratio entre l’énergie perdue et l’énergie totale. Exemple : une centrale électrique au charbon dont le rendement (l’efficacité) est de 35% (fourchette : 25%-42%), soit une perte de 65% pour une perte du système de transmission de 7% et de distribution de 10% (moyenne OCDE Europe sur les deux postes: 8%). Pour 100 GWh produits: pertes de génération (65 GWh), pertes de transmission (4.5 GWh) et pertes de distribution (6 GWh) soit 75.5 GWh (75.5% de pertes) sans compter les pertes à l’utilisation (négligeables sur un usage direct de l’électricité) 3 Jordanie : 21% du PNB soit 3.9 mds USD (2008).
  • 13. 1 / Les fondamentaux de l’énergie durable 11 Secteur énergétique concentré, intégré ver- «Scénario tendanciel 2020» ticalement et opaque (monopoles privés et Poursuite d’une forte augmentation de la publics), peu créateur d’emplois qualifiés et demande d’énergie +65% et d’électricité (x 2), stables ; notamment dans le secteur résidentiel (+75%), transport (+64%), tertiaire (+70%) et industriel Goulots d’étranglement sur l’ensemble de (+53%) d’ici 2020 ; la chaîne en particulier génération et distribu- tion électriques en zones urbaines ; Amplification du recours aux énergies fossi- les importées et de la dépendance ; Energies renouvelables marginales : 6% du bilan primaire énergétique essentiellement de Fort accroissement des émissions de CO2 : l’hydroélectricité de grande taille alors que les +80% et de polluants ; technologies les plus performantes comme l’éolien ou le solaire sont embryonnaires ou Malgré de nouveaux investissements dans non développées : biocarburants). les énergies renouvelables, leur part reste toujours marginale et décroit même avant GRAPHIQUE 2 : PROFIL D’OFFRE PRIMAIRE PAR ÉNERGIE 2020 du fait de l’augmentation rapide de la Offre d’énergie primaire en (%) consommation et du gaspillage. Année 2010 4% 2% 24% ■ Charbon 2 / Objectifs d’Heliosthana 2020: ■ Fuel 28% ■ Gaz Naturel un scénario de transition et de rupture ■ Hydroélectricité ■ Energies renouvelables Réduction des consommations par rapport 42% au scénario tendanciel de 30% et de l’inten- sité énergétique de 20% ; Energies renouvelables couvrent 20% du ➜ La combinaison de l’augmentation de la de- bilan «énergétique» (consommation énergé- mande énergétique, d’une forte volatilité des prix tique finale brute) et 25% pour l’électricité ; et des ruptures d’approvisionnement génère : Dépendance aux importations énergétiques crises énergétiques (pénurie et coupures) réduite de 94% à 80% ; et économiques (fardeau des importations et des investissements dans le secteur de la pro- Réduction de 30% (par rapport au scé- duction énergétique, accroissant le niveau de nario tendanciel) des émissions polluantes, la dette) ; notamment du CO2, résultant des objectifs énergétiques et de reforestation. inégalités (pauvreté et précarité énergétique) ; instabilité et incertitude économique, so- ciale et sociétale ; pollution chronique des sols, du milieu aqua- tique et de l’air respiré par les habitants, et une contribution au dérèglement climatique.
  • 14. 12 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE 3 / Stratégie de développement durable en 2020 et de 42% pour l’électricité (2009 : 8% dans la région : concertation et vision et 29%) – des régions autonomes sont déjà au delà (en Navarra, l’électricité renouvelable dé- Le Maroc a tenu des Assises nationales de passe en 2009 les 65% du total consommé). l’Energie en novembre 2006, réunissant lors d’ateliers thématiques (sécurité, développe- Une fois la stratégie Heliosthana 2020 adoptée, ment durable, concurrence et investissement) la priorité a été de définir et mettre en œuvre des et de réunions plénières les principaux interve- politiques et des outils de développement durable nants du secteur (administrations, compagnies (partie 2) et une organisation institutionnelle (partie et fédérations énergétiques, consommateurs). 3) comme ci-après. Cet événement sous le patronage du Premier ministre a permis un vaste tour d’horizon de 2. Mécanismes et outils de mise en œuvre la situation, des problématiques et options d’Heliosthana 2020 de politique énergétique. En 2008 et en suivi de ces travaux, le gouvernement com- Sur la base de la stratégie adoptée, une étape mandait une étude stratégique et signait un cruciale a été de définir et mettre en place des accord de coopération énergétique avec l’UE mécanismes et outils qui concrétisent sa mise en comprenant notamment la mise en place de œuvre. Cette étape nécessite un effort particulier jumelages entre administrations marocai- afin d’assurer que chaque moyen défini et utilisé nes et européennes sur un large spectre de non seulement contribue à la stratégie mais aussi domaines couverts par les Assises (statisti- s’insère bien avec les autres éléments du disposi- ques et prévisions, sécurité, programmation tif. Un travail d’analyse et de coordination permet d’investissement). d’optimiser l’éventail et le contenu du panel de mesures et moyens dans une économie et société Début 2010, le gouvernement libanais a ouvertes, hétérogènes et en évolution. En effet, le adopté dans son plan énergétique l’objec- passage à un système énergétique performant et tif d’augmenter progressivement la part des vertueux ne se décrète pas mais se construit selon énergies renouvelables dans l’offre d’énergie un schéma clair et flexible avec l’adhésion de l’en- primaire de 3% en 2010 à 12% en 2020. Des semble des intervenants/parties prenantes. plans d’actions et des programmes sectoriels ambitieux sont en cours de préparation. Les principaux mécanismes et outils ayant contribué à une mise en œuvre réussie de la stratégie énergéti- Le gouvernement jordanien a, au travers que Heliosthana 2020 comprennent : du Ministère de l’Energie et des Ressources Minérales, actualisé en 2007 la politique énergé- a ] Un outil statistique global (voir encadré 4) sur tique à l’horizon 2020. La composante EE&ER l’ensemble du système énergétique (demande/ a été identifiée comme un des éléments clés consommation et fourniture) fournissant des don- débouchant sur une loi spécifique sur les ER nées fiables et des indicateurs de performance (objectif de 10% à 2020) qui prévoit la création (sécurité d’approvisionnement, économique) ainsi d’un fonds EE&ER (en cours avec le soutien de que des indicateurs d’émissions de CO2, d’effi- l’AFD, Banque Mondiale et GEF). cacité énergétique4 par secteur, région/ville, et de pénétration des énergies renouvelables. Le plan d’action énergies renouvelables du gou- vernement espagnol pour 2011-2020 vise une Véritable pierre angulaire de l’information des dé- part des ER dans le mix énergétique de 23% cideurs et des citoyens, le système statistique est 4 Ex. : intensité énergétique par secteur, ratio facture énergétique/PIB, facteur d’émissions de GES, consommation spécifique du secteur de génération éclectique, taux d’utilisation des centrales de génération d’électricité, consommation spécifique par unité de production par industrie, consommation spécifique par m2 de logement et par ménage, diffusion de CES en m2/1.000 habitants, taux de pénétration des ER par secteur, etc.
  • 15. 1 / Les fondamentaux de l’énergie durable 13 ouvert (accessible en ligne, indicateurs et évolutions 4 / Outil statistique énergie/ repris dans les médias professionnels et grand pu- environnement global et intégré blic) et a permis une réelle prise de conscience des blocages, dysfonctionnements et coûts de l’ancien Basé sur l’acquis des programmes de coopé- système «fossile» et ensuite le suivi et l’évaluation des ration statistique régionale MEDSTAT Energie progrès/mise en œuvre de la stratégie. Aussi disposer et Environnement I, II & III de l’UE débutés en d’un outil statistique cohérent et efficace d’informa- 1996 et inter-régionale, un système statistique tion énergétique a été essentiel dans la mise en place efficace a permis d’initier et d’accompagner d’outils économiques d’aide à la décision. Heliosthana 2020. b ] Outils économiques d’aide à la décision Objectifs intégrés de demande et d’offre (D&O) : prévisions ➜ Répondre aux besoins de données et d’in- de demande énergétique (par secteur et usage, dicateurs des utilisateurs publics et privés ; moment de l’année et de la journée, etc.), plan d’in- ➜ Assurer fiabilité, cohérence, pertinence et vestissement de fourniture d’énergie à moindre coût5 accès aux données ; y compris les options de maîtrise de la demande ➜ Permettre des comparaisons et évaluation d’énergie (MDE6) et en coût global (investissement, des politiques et mesures, de secteurs (dans coût des combustibles, maintenance et externali- le temps, entre zones géographiques nationa- tés7 inclus) et modules de calcul et d’optimisation les, inter-régionales et internationales). économique et financier (voir encadré 5). Moyens et réalisations c ] Plans d’action sectoriels : mise en œuvre ➜ Harmonisation et convergence avec les opérationnelle de la stratégie, en particulier effica- standards internationaux (OCDE, AIE, UNECE) cité énergétique et énergie renouvelable (EE&ER) et européens (Eurostat, AEE) des méthodes (voir encadré 6) avec un calendrier de réalisation, de collecte, traitement, analyse et diffusion indicateurs de performance, responsabilités et des données énergie et environnement ; cette moyens alloués. information est utile à la définition et suivi de politiques et mesures, la prise de décision de d ] Conception d’une méthodologie de suivi et régulation et d’investissement, transparence et d’évaluation réguliers de la politique énergétique fluidité des marchés, la bonne gestion des res- et de ses composantes notamment des plans sources, gouvernance publique et d’entreprise. d’action ; développement d’une batterie d’indi- cateurs d’évaluation sur la réalisation effective et ➜ Conception et mise à disposition par efficacité-coût des politiques afin d’apprécier la l’Office Statistique d’une base de données mul- mise en œuvre et les résultats des politiques, de ti-dimensionnelle (données physiques, prix, flux, les ajuster ou corriger et d’affecter ou réallouer les indicateurs quantitatifs et qualitatifs, etc.), en moyens nécessaires en fonction des besoins. temps réel (intranet de l’administration publique et internet) et s’adaptant au profil des besoins de chaque utilisateur. Ce système d’information énergétique combine un tableau de bord indivi- dualisé, une base de données et de calculs et simulation. Un tel outil intégré a été mis en place par l’ANME en Tunisie et est en développement au Maroc. 5 «Least cost supply plan» en anglais. 6 Demand Side Management (DSM) en anglais. 7 Telles que les impacts sur la santé publique, l’environnement et les dépenses prises en charge par la collectivité pour y remédier.
  • 16. 14 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE 5 / Modules de calcul économique et 6 / Plans d’action EE & ER financier disponibles à Heliosthana d’Heliosthana 2020 L’IDD a développé avec l’Agence Energie Développés par l’IDD, une gamme d’outils & Environnement (AEE) une série de plans en ligne et actualisée en temps réel fournit au d’action sectoriels EE coordonnés (bâtiment, décideur et consommateur une information industrie, services, transport, énergie), RE et exhaustive et claire sur les paramètres clés de horizontaux (éclairage, moteurs…), ciblant prise de décision, notamment une simulation la quasi-totalité de la consommation et de des gains et coûts sur un ample champ de la production d’énergie. Il s’est appuyé sur situations (de consommation et substitution l’expérience acquise par des plans d’action énergétique), cas et segments (équipements de plusieurs pays de la région dont les plus et appareils électriques, construction et réno- pertinents incluent : Tunisie (EE tous secteurs, vation de bâtiment, véhicules). Chaque outil spécialement bâtiment et industrie), Jordanie est couplé à un choix de produits financiers (EE, 2004) et Espagne (EE&ER, 2004 et 2010). adaptés du type «Eco-crédit» et informe sur Ils se distinguent par la qualité de leur concep- les incitations fiscales (ex. : déduction pour tion, en particulier une claire identification : investissement, écotaxe). Les utilisateurs peuvent aussi faire appel à une assistance per- des problématiques initiales et blocages, et sonnalisée et une sélection de professionnels les moyens de les surmonter ; labellisés au travers des points d’information des leçons tirées des politiques passées et locaux du réseau Info-Helios installés dans les en cours ; collectivités avec l’appui de l’IDD. du rôle des intervenants et de leur coordi- nation ; Ces modules couplés à une labellisation énergie des potentiels et opportunités non exploités ; (classes énergétiques, du plus performant : A++ des priorités et calendrier de réalisation au moins performant : E) et environnement (re- précis avec des claires attributions par inter- jets de CO2 induit) de la plupart des produits et venant, moyens mis en œuvre et indicateurs services ainsi que des incitations réglementaires de réalisation et performance. et fiscales et un financement adapté permettent de manière transparente et efficace d’orienter L’AEE est responsable de la coordination des les consommateurs et décideurs vers des solu- plans d’action alors que l’IDD est en charge tions performantes et durables. de leur suivi et évaluation. L’expérience pionnière acquise par le pro- gramme PROSOL en Tunisie sur les CES 3. Organisation institutionnelle individuels et collectifs a permis d’initier un tel développement ainsi que de développer des Créer et développer des institutions et relais chargés produits EE&ER intégrés, packagés et garan- de définir, réaliser et évaluer la mise en œuvre de la tis proposés par les ESCOs. stratégie définie a été une des clés de la réussite solide et pérenne d’Heliosthana 2020 :
  • 17. 1 / Les fondamentaux de l’énergie durable 15 a ] Administration publique III. Administrations municipales et régionales : Après le sommet de Copenhague de 2009, les I. Un Ministère multi-secteurs regroupant l’énergie, grandes villes et les communes d’Heliosthana se re- les infrastructures, le bâtiment et l’environnement/ trouvent en première ligne du chantier énergétique, climat8 : le Ministère du Développement Durable mieux habituées à écouter et à travailler en réseau et (MDD) est le «chef d’orchestre», responsable in fine proches des réalités et besoins des usagers («bot- de la stratégie, de la définition de la régulation et du tom up»). Comme outil de préparation et réalisation suivi de leur application. Il est soutenu par l’Institut des Agendas 21 (plan d’action intégré de dévelop- du Développement Durable9, «think tank » public, pement durable), ces entités locales se sont dotées chargé d’analyser en continu l’évolution du terrain, d’agences locales «énergie et climat» afin de déve- d’évaluer les politiques, proposer et anticiper. lopper leur propre expertise et intervenir et conseiller les consommateurs. Ces agences ont pu bénéficier II. Agences : elles sont le prolongement du MDD de l’appui financier de programmes IEE lors de leur pour la mise en œuvre de la stratégie et/ou de création et du développement de projets régionaux la régulation/réglementation à Heliosthana. Les en commun avec d’autres agences notamment au principales sont la Commission de Régulation de travers des réseaux Energie Cités et MEDHelios. l’Energie et de l’Environnement (CREE) en charge de l’application de la législation, les agences natio- Les points clés de l’architecture institutionnelle nales (l’Agence Energie & Environnement : AEE10) incluent : et locales de l’énergie exécutant les program- ➜ Des collectivités publiques indépendantes mais mes EE & ER, l’Office Statistique et les centres coordonnées selon des plans d’action sectoriels, de formation dont celui dédié aux métiers du et solides (moyens humains et financiers évalués, Développement Durable. Ces agences sont des suffisants et pour plusieurs années). Il est aussi cru- interfaces et catalyseurs d’initiatives au plus près cial de maintenir une stricte séparation du rôle de des consommateurs et décideurs. En outre, des l’Etat11 entre la définition des politiques («policy-ma- structures dédiées telles que l’autorité nationale king ») (MDD), la mise en œuvre de la régulation et désignée (AND ou unité marché carbone) chargée des programmes (agences), et des participations de la validation des projets carbone des méca- financières publiques dans le secteur énergétique nismes de flexibilité (MDP) et le « guichet unique (par l’Agence des Participations Publiques-APP). ER» responsable de la coordination/approbation ➜ Etroite et constante coordination et interaction des nouveaux projets ER complètent la structure. entre les administrations chargées des politiques Du côté des réseaux de transport et de distribu- énergétiques et des autres politiques publiques tion d’électricité, l’opérateur du réseau national (transport, bâtiment, protection de l’environnement, (ORN) (d’actionnariat 100% public et sans liens urbanisme…) au travers de procédures d’infor- financiers avec l’industrie électrique) a l’autorité mation, d’échange et de consultation régulières, et la responsabilité d’assurer un investissement notamment les assises annuelles du Développement suffisant, la sécurité d’approvisionnement, l’accès Durable et des groupes de travail sectoriels. aux réseaux et marchés, notamment pour les fournisseurs d’électricité renouvelable ainsi que la b ] Secteur privé/professionnels du DD coordination avec les autres ORN de la région pour assurer une bonne marche du réseau trans-Med I. Le développement et la mise en œuvre d’une (ou MEDRing). stratégie intégrée de DD par Heliosthana a fait émerger un nouveau secteur à haute qualification 8 Danemark : Ministère de l’énergie et du climat-www.kemin.dk ; France : Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer (MEEDDM)- www.developpement-durable.gouv.fr 9 Existants en Europe : Allemagne : Wuppertal Institute- www.wupperinst.org; Croatie : Institut de l’Energie Hrvoje Pozar-www.eihp.hr, France : Institut du Développement Durable et des Relations Internationales- www.iddri.org 10 Membre du réseau régional MEDENER- www.cres.gr/medener/index_fr.htm 11 Afin de limiter les possibles conflits d’intérêts menant notamment à des prises de décisions biaisées.
  • 18. 16 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE et valeur ajoutée regroupant : fournisseurs de ser- continues (notamment par l’IDD) permettant de cré- vices EE&ER (conseils, audits études et gestion de dibiliser, consolider et étendre la stratégie de DD. projets, évaluation, etc.) intervenant auprès des administrations, consommateurs, investisseurs . c ] Société civile II. Concepteurs et fabricants d’équipements à L’implication d’ONG internationales et le développe- basse consommation (BC) et utilisant/valorisant ment d’ONG nationales et d’associations locales liées des énergies renouvelables (ER) (Heliosthana étant au DD a contribué à alimenter la réflexion et le dé- en pointe sur les créneaux du chauffe-eau solaire bat tout au long du cycle de la politique énergétique (CES), biogaz cogénération, centrales à concen- d’Heliosthana (du débat sur les priorités de la stratégie tration solaires (CCS) et énergie de la mer. jusqu’au suivi). Ces ONG en acquérant une crédibilité et expertise spécifique au niveau national et/ou local III. Organismes de financement et d’investissement sont devenues autant de relais et stimulants du DD à durables : banques commerciales généralistes et Heliosthana et un puissant et efficace interface avec la spécialisées en DD, offre de produits financiers population. Les principales ONG incluent NégaJoule, packagés (ESCO et tiers financement). les Amis d’Helios, le Fonds heliosthanien pour l’En- vironnement et de nombreuses associations locales Ce secteur diversifié a rapidement atteint une mas- de protection et découverte de milieux naturels terres- se critique (quantitative et qualitative) notamment tres, aquatiques et marins. grâce à un éventail de formations universitaires et ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L’ÉNERGIE À HELIOSTHANA Premier Parlement Ministre Autres Ministère Ministère du IDD ASE CREE ORN ministères Economie Développement durable Institut de Office AND AEE CF DD Standardisation Statistique LÉGENDE : Municipalités Interactions & coordination Régulation Prestations de services ESCOs AEE locales Banques (audits, prêts, etc.) Consultants et information Fourniture d’énergie Consommateurs - Particuliers et Professionnels Producteurs et fournisseurs d’énergie
  • 19. 2 / Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable 17 © Claire Doole / WWF-Canon Etape 2. Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable Les priorités de la nouvelle politique énergétique cédures des pays de l’AIE et de l’UE. Ces stocks d’Heliosthana sont basées sur trois piliers : sont détenus ou contrôlés par une agence publique dédiée, l’ASE (Agence de Sécurité Energétique, ➜ Sécurité d’approvisionnement énergétique aussi en charge des contrôles de sûreté des ins- ➜ Performance économique tallations). Le niveau des stocks atteint désormais ➜ Performance environnementale environ 100 jours de consommation moyenne du pays (hors restrictions), mettant à l’abri l’économie Ces piliers sont eux-mêmes intégrés et englobés et les citoyens du pays de l’impact d’une rupture dans le principe NégaJoule. d’approvisionnement même prolongée ; Plans d’urgence : en cas de poursuite d’une 1. Sécurité d’approvisionnement énergétique crise (rupture d’approvisionnement, envolée des y compris accès à l’énergie prix des combustibles fossiles), l’ASE peut activer un plan d’urgence correspondant et comprenant La sécurité d’approvisionnement se décline en une limitation de la demande (ex. : réduction de la trois piliers : vitesse des véhicules autorisée jusqu’au contingen- tement) et un plan d’approvisionnement (priorité a ] Diversification des : aux services d’urgence) selon les standards inter- nationaux et en coordination avec les pays de la Sources d’énergie : grâce à l’accroissement de région, l’AIE et l’UE. la part ER dans le mix énergétique de 6% en 2010 à 20% en 2020 ; c ] Accès à l’énergie Origines : ER locales, utilisation du biogaz pour le transport public et des déchets plastiques pour La réglementation énergétique d’Heliosthana la production de biodiesel destiné en priorité aux attribue à ses citoyens un droit d’accès à l’éner- transports collectifs et maritimes, et services d’ur- gie pour leurs besoins vitaux (éclairage, cuisson, gence ; diversification des sources de fossiles chauffage, conservation des aliments). Il se tra- d’importation variées (ex. : gazoducs et GNL pour duit pour la fourniture électrique par l’octroi d’un le gaz naturel importé). minimum garanti pour les personnes fragiles ou démunies. Ceci correspond, pour un logement b ] Programme spécifique de sécurité avec 2 occupants, à un contrat de fourniture de énergétique 2.2 kW pour un maximum de consommation an- nuelle de 1,500 kWh12 à un tarif social dit «basse Constitution de stocks stratégiques et com- consommation» sous réserve que le logement merciaux de combustibles (produits pétroliers, soit équipé en équipements de classe énergéti- biodiesel, gaz naturel) selon les standards et pro- que A ou A+, isolé selon la norme en vigueur et 12 Grâce à l’amélioration de l’isolation et de la performance des équipements, la puissance installée a pu être réduite progressivement à 1.1 kW soit 750 kWh/an.
  • 20. 18 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE sans chauffage électrique. Un programme d’aide Couvrir les coûts d’approvisionnement, trans- à la rénovation de logement (isolation) et à l’achat formation, distribution et du maintien des infrastruc- d’équipements basse consommation complète tures ; le dispositif (comme le «Warm Front Programme» Subvenir aux besoins essentiels et responsabili- lancé au Royaume-Uni en 2000). ser l’usage (quantité & qualité) : tarif progressif avec la consommation) (voir ci-dessus). Au-delà d’une consommation de 1.500 kWh et pour chaque tranche de 250 kWh, le tarif aug- b ] Suppression progressive et programmée des mente de 15% sur les 2 premières puis de 5 subventions directes et croisées aux énergies fossi- points supplémentaires (20% par tranche) pour les les : la CREE en a supervisé l’élimination progressive suivantes. Un système de prépaiement par carte dès 2011 pour s’achever en 2013 les remplaçant ou prélèvement bancaire sur lecture du compteur par le tarif social «basse consommation». électronique à distance permet d’informer en temps réel le consommateur et de le responsabiliser à la 3. Performance environnementale consommation en fonction de ses besoins. Il s’agissait d’établir une meilleure prise en compte Au final, la combinaison de ce système incitatif de des coûts de pollution et du CO2 et de les inter- tarification progressive avec l’information en temps naliser dans les prix finaux des diverses énergies. réel permet aux usagers de contrôler leurs consom- Ceci a permis de rétablir un certain équilibre entre mation et factures tout en bénéficiant de l’usage ER et énergies fossiles qui bénéficiaient jusqu’alors normal. Aussi, le taux d’impayés et de fraudes est de nombreuses exemptions fiscales (externalités) désormais négligeable (1 à 3%) en contraste avec et subventions. les pays de la région en proie à des taux chroniques d’impayés (Egypte : 35%, Liban : 33%, Algérie : a ] Vérité prix : les externalités sont désormais 15%), du fait de la conjonction d’une consomma- prises en compte dans le prix final des énergies tion élevée et non maîtrisée, de prix subventionnés fossiles notamment avec la mise en place d’une pour tous les clients et d’un système de facturation taxe carbone progressive mais neutre fiscalement et paiement peu efficace et transparent. Au Liban, suite à la réduction équivalente sur les revenus du la subvention généralisée aux tarifs d’électricité a travail. Pour les personnes, la taxe est perçue seu- atteint 17% du budget public en 2007. lement lorsque le quota d’émissions alloué sur une carte individuelle HelioCarbone13 est dépassé. 2. Performance économique Ce quota correspond à la moyenne individuelle d’Heliosthana et a baissé de 30% sur la décennie Le prix de l’énergie doit à la fois être abordable 2010-2020. pour ne pas pénaliser le développement économi- que et social mais sans générer de déséquilibres b ] Bilan environnemental (dont énergie «grise») (déficits donc dettes et surcoûts à la charge du réalisé pour les projets d’investissements et les consommateur ainsi que sous-investissements et filières énergétiques (ex. : pétrole et produits pétro- risques sur l’approvisionnement). liers), servant au calcul de la taxe carbone. a ] Tarification sous le contrôle d’un régulateur indépendant (CREE) avec l’objectif de trouver un équilibre entre : 13 A chaque achat, la carte du consommateur est créditée de son équivalent carbone calculé (selon une méthode développée en France sur 11.000 produits de consommation courante, opérationnelle en 2011). En fin d’année, un solde négatif par rapport au quota carbone annuel donne droit à une bonification en services durables (audit, formations, etc.) alors qu’un solde positif oblige à compenser ce surplus d’émissions en finançant des projets labelisés d’EE & ER à Heliosthana.
  • 21. 2 / Les trois piliers et le principe d’une politique énergétique durable 19 NégaJoule : La “démarche négaWatt” se décline en 3 une approche intégrée et vertueuse temps : Elle est basée sur le concept de négaWatt (nW) 1. la sobriété énergétique à tous les niveaux développé et enrichi par l’association française de l’organisation de notre société et dans nos NégaWatt) (voir encadré 7). comportements individuels pour supprimer les gaspillages absurdes et coûteux ; L’IDD l’a adapté et enrichi avec NégaJoule. La combinaison de la sobriété et de l’efficacité éner- 2. l’amélioration de l’efficacité énergétique de gétique à confort égal ou supérieur («Plus avec nos bâtiments, de nos moyens de transport, moins») constitue un préalable pour accroître dura- de tous les équipements que nous utilisons, blement et économiquement la part des énergies afin de réduire les pertes, pour mieux utiliser renouvelables. NégaJoule alimente la dynamique l’énergie et en augmenter les possibilités ; de la réduction des émissions par un facteur 4 ou 5 à 2040. 3. enfin, la production à partir d’énergies re- nouvelables, par définition inépuisables, en partie décentralisées et à faible impact sur no- 7 / L’approche négaWatt tre environnement. Définition : les négaWatts représentent l’éner- Bénéfices : rompre avec cette logique de ris- gie non-consommée grâce à un usage plus ques et d’inégalité signifie réduire par 4 ou 5 sobre et plus efficace de l’énergie. («Facteur 4 ou 5») nos émissions de gaz à effet de serre, supprimer nos gaspillages, accélérer Concept : mieux consommer au lieu de notre transition vers l’efficacité énergétique et produire plus. Cette démarche de bon sens les énergies renouvelables. permet de découvrir une ressource, nouvelle et cachée, mais gigantesque. Les négaWatts caractérisent donc l’énergie non-consommée grâce à un usage plus sobre Le potentiel de «production» de négaWatts et plus efficace de l’énergie. Cette nouvelle ap- est supérieur à la moitié de la consommation proche donne la priorité à la réduction de nos mondiale actuelle d’énergie avec des solutions besoins d’énergie, à qualité de vie inchangée : aujourd’hui disponibles et fiables et de multi- mieux consommer au lieu de produire plus. ples avantages induits : absence de pollution et de nuisances, décentralisation, création Source : www.negawatt.org d’emplois, responsabilité, solidarité, paix…
  • 22. 20 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE © Michel Gunther / WWF-Canon Etape 3 : La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller La mise en œuvre de la nouvelle politique énergéti- résidentielle/familiale essentiellement à travers le que d’Heliosthana implique le développement et la chauffage, le froid, l’alimentation quotidienne et les mise en œuvre de vastes programmes de maîtrise déplacements. De même plus de 20 à 30% des de l’énergie articulés autour de : émissions de GES sont liées aux comportements des conducteurs de véhicules. ➜ Analyse approfondie du contexte culturel et so- cial et développement d’une culture «d’économie Les programmes efficacité énergétique et énergie d’énergie». renouvelable (EE&ER) sectoriels à Heliosthana ont mis l’accent non seulement sur l’offre des techni- ➜ Evaluation détaillée de la demande par secteur ques d’EE et ER mais aussi sur le développement et par usage (exemple dans le bâtiment : éclairage, dès l’école primaire d’une culture «économie cuisson, chauffage, refroidissement, ECS…), réduc- d’énergie», sensibilisant, encourageant et respon- tion du gaspillage et satisfaction des besoins de sabilisant à la maîtrise de l’énergie. Cette action manière optimum (technologique et économique). de fond, faisant partie d’une plus large sensibili- sation environnementale, a permis l’intégration et ➜ Offre de produits, équipements, bâtiments, véhi- le développement de comportements et de profils cules et services à basse consommation (BC). conscients et la montée en puissance de la culture de la basse consommation pour une meilleure ➜ Mise en place de mécanismes de financement qualité de vie. adaptés. Outre cette éducation à l’école, les étapes adop- Ces programmes se sont appuyés sur des plans tées pour stimuler ce changement de mentalité et d’actions sectoriels efficacité énergétique dont la diffusion effective des meilleures pratiques «bas- standards & labels (S&L), incitations fiscales, agen- se consommation» se sont articulées autour des ces nationales («Energie et Environnement») et actions qui visent à: locales de maîtrise d’énergie. Apporter la preuve par des réalisations exem- plaires (performance énergétique à temps de 1. Analyse approfondie du contexte culturel retour rapide) : bâtiments neufs et anciens basse et social et développement d’une culture consommation ou à «énergie positive», transports « d’économie d’énergie» durables, énergies renouvelables performantes et abordables. Les comportements se sont avérés détermi- Visualiser la réponse à l’effet de serre à travers nants dans la réussite de toute politique de un calendrier en : maîtrise d’énergie: ce ne sont pas les techni- hiérarchisant les possibilités d’action dans le ques qui «consomment» mais les usages que temps ; l’on en fait… Par exemple près de la moitié des identifiant les actions ayant un bénéfice écono- émissions de gaz à effet de serre dans le résiden- mique immédiat et favorable à l’emploi. tiel découlent de décisions prises dans la sphère
  • 23. 3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller 21 Générer un engagement simultané de tous: les Tableau 1 : collectivités publiques, les entreprises et les ci- Consommation électrique d’une famille* éco- toyens. nome en énergie (kWh par an, Heliosthana, Engager des ruptures d’approches et de com- 2020) portements, et mettre l’innovation et la culture basse consommation au cœur des réflexions. Eclairage 300 Renoncer aux solutions toutes faites applicables Electroménager14 885 toujours et partout «par le haut» au profit d’une Réfrigérateur- 500 approche pragmatique d’identification des bonnes congélateur pratiques dans une approche de concertation et Lave-linge 200 d’information. Adopter une approche globale par : Fer à repasser 40 la prise en compte et l’action sur tous les élé- Four 100 ments du système: la technique, les acteurs Cafetière 30 (les pratiques, logiques d’action, représenta- Aspirateur 15 tions,…), les dynamiques sociales ; l’action à différents niveaux : du micro au macro ; Autres appareils (informatique, 140 la prise en compte des contextes et des cultu- chaîne hi-fi, TV) res locaux. Total 1 325 * : de 4 personnes. 2. Evaluation détaillée de la demande par secteur et par usage, réduction du En outre, le chauffage (de l’espace et de l’eau) et la gaspillage et satisfaction des besoins de climatisation sont les postes les plus consomma- manière optimum teurs et représentaient 11.430 kWh (électricité et combustibles fossiles) par an. Les mesures appli- Demande/besoins (éclairage, cuisson, chauf- quées ont permis de les réduire en 2020 à moins fage, froid, ECS, mobilité, …) sont évalués en de 2.900 kWh par an par logement avec l’isolation détail, les réponses possibles pour les réduire sont thermique, les protections solaires des ouvertures, identifiées (techniques, organisationnelles et com- l’utilisation de chauffe-eau solaires et d’équipe- portementales) et élaborées de manière optimum ments de chauffage efficaces. Aussi la substitution (EE & économie d’énergie) et en coût global (cumul du fioul et du butane (GPL) par le gaz naturel, le des dépenses d’investissement, d’entretien et de solaire et la biomasse à large échelle a permis une consommation). réduction notable des émissions de GES. Elle a ainsi réduit les subventions publiques allouées au D’une situation pré-2010 marquée par le gaspilla- fioul et au butane permettant ainsi d’alimenter un ge avec une consommation électrique moyenne fonds de soutien renouvelable (‘revolving’) four- de 4.200 kWh par logement heliosthanien (4 occu- nissant des prêts à taux réduits et zéro ou à des pants) par an (hors chauffage et climatisation) les programmes spécifiques (réhabilitation thermique, mesures mises en place ont permis de réduire la chauffe-eau solaire etc.). consommation à 1.325 kWh/an tout en améliorant le confort pour un surcoût minimum et amorti en 4 Dans les logements collectifs, on a procédé à années en moyenne. l’individualisation des frais de chauffage et la res- ponsabilisation des usagers: chacun paye son chauffage en fonction de sa consommation réel- le d’énergie. Le calcul se base sur une part fixe (~30%) – frais fixes et chauffage des parties com- munes et une part variable (~70%) répartie selon la 14 Répondant au référentiel des appareils : www.topten.info
  • 24. 22 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE consommation. Des appareils électroniques posés trique appelée. Les mesures concernant l’éclairage sur chaque radiateur et conditionneur d’air calcu- dans le résidentiel et le tertiaire ont permis de ré- lent et affichent la consommation d’énergie. Ces duire la puissance électrique appelée au niveau du informations sont centralisées au niveau de la GTC pays de 10% soit 1.400 MW de capacité de cen- (Gestion Technique Centralisée) du logement. trales au charbon. De plus, les «compteurs intelligents» envoient en Les autorités de tutelle nationales et locales ont fa- continu les informations sur le niveau et type de vorisé la création des ESCOs (sociétés de service consommation via le réseau électrique au ges- énergétique spécialisées dans l’EE et le chauffe- tionnaire de réseau (opérateur du réseau national, eau solaire – CES), notamment grâce à un cadre ORN) permettant de mieux connaître et répondre réglementaire adapté/incitatif (en particulier en aux besoins de la demande. En retour, une tarifica- autorisant les administrations à contracter/souscri- tion fine permet grâce aux «compteurs intelligents » re sur plusieurs années un contrat de performance de s’approvisionner en électricité nécessaire au énergétique «EPC»). L’activité des ESCOs s’est bon moment et au meilleur prix (les appareils mé- étendue aux bâtiments existants ce qui a favorisé nagers tels que machines à laver se mettent en la pénétration rapide du CES. route automatiquement durant les périodes de bas tarif-hors pointe avec un bonus pour la fourniture b ] Bâtiment : une transition vers la durabilité d’ER). Ceci permet d’optimiser et sécuriser l’ap- et performance provisionnement électrique d’Heliosthana tout en intégrant mieux les ER. I. Réglementation La mise en place d’une nouvelle réglementation 3. Offre de produits, équipements, thermique en 2010, révisée et renforcée en 2015, bâtiments, et services à basse de programmes de certification de performance consommation (BC) énergétique, ainsi qu’un contrôle strict (sur plan, sur les chantiers et à la livraison) de l’application a ] Eclairage performant et économique de la réglementation thermique (et sismique) ont permis de réduire la consommation énergétique L’interdiction des lampes à incandescence et des des bâtiments neufs de 70% par rapport à l’exis- halogènes à la fin de l’année 2014 et la généra- tant (soit désormais 66 kWh/m2/an). Des mesures lisation de l’éclairage basse consommation dont de bon sens comme l’orientation du bâtiment en les LED selon un processus progressif et concerté fonction de l’ensoleillement et des vents dominants avec l’ensemble des acteurs concernés ont contri- combinée avec une bonne isolation thermique et bué à diviser la consommation d’électricité pour phonique (avec des produits naturels et locaux) ont l’éclairage à Heliosthana par 4. Un programme de permis d’atteindre ce résultat au moindre coût. Ces récupération des lampes basse consommation bâtiments bénéficient avant tout d’un chauffage et usées est mis en place pour réduire et minimiser d’une ventilation naturels gratuits. l’impact sur l’environnement. II. Labels de performances énergétiques et bâti- Dans les locaux publics, l’association de détec- ments basse consommation teurs de présence avec régulation de la puissance La mise en place de l’étiquette «Haute Performance lumineuse en fonction de la lumière du jour et la Energétique» et du label bâtiment basse consom- généralisation des ballasts «électroniques» et des mation (BBC) (ayant des complémentarités lampes basses consommations, en particulier les avec les grands labels nationaux et internatio- LED ont permis de diviser par 2 la consomma- naux comme LEED, BREAM, DGNB, Effinergie/ tion de l’éclairage tout en améliorant la qualité et BBC, Bâtiment Durable Méditerranéen - BDM, en réduisant la pollution lumineuse. Désormais, la EuroGreenBuilding), qui concernent non pas une puissance d’éclairage installée est < 9 W/m2 (contre élite mais tous les projets ont crédibilisé et permis 17 W/m2 en 2010) ce qui réduit la puissance élec- la réalisation de bâtiments neufs de haute qualité et
  • 25. 3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller 23 performance. Leur consommation est inférieure de La certification et labellisation des appareils élec- 50% aux prescriptions de la réglementation thermi- troménagers : la loi a introduit, depuis 2011, la que en vigueur en 2010. certification et l’obligation de l’affichage de l’étiquet- te de performances énergétiques de l’ensemble des III. Rénovation thermique de l’existant appareils électroménagers.15 La réglementation a La rénovation des bâtiments existants s’est avé- prévu également l’interdiction progressive des appa- rée un enjeu stratégique pour la maîtrise de la reils de mauvaise performance (Arrêté conjoint des demande en énergie. Si le retard par rapport à ministres de l’industrie et du commerce du 25 octo- certains pays de la région était grand en 2010, bre 2011). Ainsi, depuis 2013, la vente des appareils Heliosthana a alors misé sur l’anticipation et sur électroménagers de classe énergétique supérieure un infléchissement du scénario. Les programmes à C est interdite à Heliosthana. La démarche a aussi de rénovation thermique associés à des mécanis- été appliquée pour les appareils de climatisation, qui mes financiers flexibles (tiers financement et EPC constituent un poste de consommation de plus en proposés par les ESCOs) et au choix de techno- plus important chez les ménages. logies, matériaux et composants appropriés avec une forte implication des entreprises ont permis La réduction puis l’extinction des veilleuses des la rénovation thermique et énergétique de 80% appareils électriques et électroniques (TV, DVD, des bâtiments publics (administration, écoles, modems, etc.) en dehors des périodes d’utilisation hôpitaux, centres municipaux, etc.) et 40% des ont contribué à réduire les consommations électri- bâtiments résidentiels et tertiaires privés. La mise ques des équipements de 10 à 15%. en place de labels de performance environnemen- tale (énergie, eau, CO2) sur tous les logements a d ] Efficacité énergétique dans les secteurs soutenu cette diffusion. industriel et tertiaire En effet, la mise en place d’un audit énergétique Heliosthana a mis en place un cadre réglementaire obligatoire (bénéficiant d’un crédit d’impôt de et un plan d’action pour la maîtrise de la demande 30% à 50%) des bâtiments tertiaires associé à d’énergie dans le secteur industriel qui était carac- des contrats programmes (subventionnés de 20 à térisé par une forte intensité énergétique. Dans le 40%) pour la réalisation des mesures d’économies scenario tendanciel la demande d’énergie de ce d’énergie identifiées par l’audit ont permis non secteur devait augmenter de 50% entre de 2010 à seulement de réaliser des économies d’énergie et 2020. Les instruments mis en place sont : d’eau de 25 à 45% dans ces bâtiments mais aussi de contribuer à la création de centaines de nou- obligation d’audit énergétique périodique tous veaux emplois. les 5 ans pour les établissements consommant plus de 300 tep/an ; c ] Equipements et services à basse assistance technique à l’étude et la mise en œuvre consommation (BC) de mesures d’efficacité énergétique au niveau du process industriel et des utilités (chaudière, moteurs Les labels de performance énergétique et écologi- électriques air comprimé, production de froid, etc.) ; que (consommation d’eau, émissions de polluants obligation de la consultation préalable (évalua- dont CO2) appliqués aux marchés publics sur les tion de l’efficacité énergétique du projet par un équipements, bâtiments, véhicules et services ont certificateur agréé et autorisation de l’AEE) pour été un puissant instrument d’intégration des modes les nouveaux projets industriels consommant plus de production propre et ont eu par l’exemplarité un de 600 tep/an : fort effet de levier. 15 Répondant au référentiel des appareils à BC: www.topten.info
  • 26. 24 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE Une prime pour l’audit énergétique et une subven- Engagement de l’Etat sur ses bâtiments tion des coûts des mesures d’efficacité énergétique (environ 50 millions de m2) et les établisse- sont versées par le Fonds de Soutien EE d’He- ments publics (70 millions de m2) liosthana et associées à des prêts bonifiés (lignes de réalisation d’un audit énergétique d’ici à fin crédits «efficacité énergétique» comme en Tunisie). 2010 ; Une prime est versée pour couvrir 20% du coût des rénovation d’un tiers des surfaces d’ici installations intérieures de raccordement et de la à 2012 selon un objectif de réduction d’au conversion des équipements au gaz naturel «GN», moins 40 % des consommations d’énergie et ainsi que des installations de cogénération (pro- d’au moins 50 % des émissions de gaz à effet duction simultanée de l’électricité et de la chaleur). de serre dans un délai de huit ans. D’ailleurs l’ORN est obligé d’acheter l’électricité ex- cédentaire produite par les cogénérateurs à un tarif incitatif (plus élevé si utilisant une ER). 4. Financement adapté de EE & ER ➜ Impact du programme d’efficacité énergétique En 2010, les coûts d’investissements pour les me- dans l’industrie sures EE et les ER étaient parfois importants et les Le programme d’efficacité énergétique dans l’in- intérêts directs (économies d’énergie) étaient sou- dustrie a permis de réaliser une économie d’énergie vent tardifs. En plus, les distorsions tarifaires des de 30% par rapport au scénario tendanciel en énergies réduisaient la rentabilité de ces investisse- 2020 et d’améliorer la compétitivité des entrepri- ments pour le consommateur final. ses. L’intensité énergétique du secteur a baissé de 33%. Les économies d’énergies cumulées sur Heliosthana a mis en place un éventail de méca- 10 ans dans le secteur s’élèvent à 15,8 Mtep soit nismes financiers et réglementaires adaptés et sur une économie de 11,7 milliards pour un inves- mesure de financement de l’EE combinant plu- tissement de 3 milliards avec la création de sieurs types de mesures : 6.200 emplois. C’est un exemple de réussite d’un ➜ Des mesures de fiscalité indirecte (dont réduction partenariat public – privé basé sur une approche des taxes telles que la TVA réduite à 5,5 % et droits «gagnant-gagnant». de douane) et des crédits d’impôts ciblés pour des investissements d’équipements labellisés BC et de production d’ER, suppression des subventions di- 8 / Exemple de rénovation thermique des rectes et croisées aux énergies fossiles. bâtiments : France, 2009/2010 ➜ Prêts à taux zéro via les banques16 pour des investissements EE & ER. Crédit d’impôt sur investissements d’EE ➜ Un éco-crédit bancaire sur une période de rem- ➜ 25% pour les bâtiments après janvier 1977 boursement suffisamment longue ainsi que des ➜ 40% pour un bâtiment achevé avant le 1er annuités calées sur les économies monétaires ob- janvier 1977 tenues, pour atténuer la contrainte de capacité de paiement. Relayés par : ➜ Mise en place de produits intégrés (techniques prêts à taux zéro-PTZ ; et financiers) et packagés avec une assistance ini- des éco-crédits bancaires offerts par tiale (diagnostic énergétique), labellisés et garantis différentes banques ; par opérateur public («tout en un» tels que le fonds des bonifications de taux d’intérêt par KfW17, en Allemagne pour le résidentiel). les régions et villes. 16 Aussi développés en France : www.pret-ecologique.com/eco-ptz.html & http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet 17 Approche intégrée incluant un volet régulation thermique (EnEV) et ER (EEWärmeG), et packagée dans un programme du groupe financier public KfW (Marktanreizprogramm dit MAP ou Market Incentives Programme) ; sources : WWF Scorecards on best and worst policies for a green new deal, 2009 ; “Energy-Efficient Rehabilitation” www.kfw-foerderbank.de/EN_Home/Programmes_for_residential_buildings/Energy-Efficient_Rehabilitation.jsp
  • 27. 3 / La basse consommation ou comment satisfaire les besoins sans gaspiller 25 ➜ Aide aux maîtres d’ouvrage : l’AEE accorde des ➜ Les sociétés de services énergétiques aides (jusqu’à 70% des frais d’études) pour le Le programme d’efficacité énergétique dans les développement de projets EE & ER innovants ou secteurs industriel et tertiaire (édifices publics) a pionniers. permis l’émergence d’une trentaine de sociétés de ➜ Financements internationaux : crédits carbones, services énergétiques (dites ESCOs). Les ESCOs Mécanisme de Développement Propre (ou équiva- ont accès à des lignes de crédit pour réaliser des lent) et MDP Approche programmatique (adaptée investissements d’efficacité énergétique (opérations aux bâtiments, ex. : fonds carbone de rénovation dites de tiers financement) dans ces secteurs et se thermique dans le secteur résidentiel tchèque avec rémunèrent sur les économies réalisées. Les ESCOs financement japonais) et aide internationale prove- proposent aussi des contrats de performance éner- nant des «100 milliards de Copenhague». gétique (EPC) qui se sont largement répandus. Le Fonds de Soutien Renouvelable d’Heliosthana ap- porte une garantie aux ESCOs auprès des banques. 9 / PROMO-ISOL : programme d’isolation De même des fournisseurs des équipements indus- des toitures (Tunisie, 2010) triels à EE ont développé un système de vente par «leasing». Ainsi 600 emplois ont été créés au sein Ligne de crédit AFD (en cours d’instruction) des ESCOs. De fait, plusieurs secteurs industriels à ➜ Taux d’intérêt : bonifié Heliosthana sont devenus plus compétitifs que ceux ➜ Montant: environ 20 DT/m² de toiture des pays voisins du fait de la réduction de la part de rénovée (1 =1.89 DT) l’énergie dans leurs coûts. Les exportations ont ainsi ➜ Durée du prêt 5 ans à 10 ans augmenté de 35%. Subvention publique ➜ 20% à 30% plafonnée par m² ➜ Superficie de toiture plafonnée Réduction des taxes indirectes ➜ Exemption de TVA sur les matériaux d’isolation ➜ Droit de douane : taux minimum (10%)
  • 28. 26 HELIOSTHANA, UN PAYS MÉDITERRANÉEN À ÉNERGIE DURABLE © National Geographic Stock/ Sarah Leen / WWF Etape 4 : Une énergie renouvelable durable et compétitive La fourniture d’une énergie renouvelable (ER) du- électriques) en 2010 devait passer à 14.000 MW rable et compétitive est au centre de la nouvelle en 2020 (essentiellement des centrales au char- politique énergétique d’Heliosthana. Pour atteindre bon, fuel lourd et gaz importés) pour satisfaire la cet objectif le cheminement a été le suivant : hausse de la demande en l’absence de politique de maîtrise de la demande (la plus économique pour ➜ Evaluation du potentiel technico-économique d’ER. satisfaire des besoins croissants). La combinaison de l’augmentation des importations d’équipement ➜ Analyse des contraintes et solutions pour sur- de production et de combustibles a un impact très monter les barrières au développement des ER. défavorable sur les capacités d’investissement et la balance des paiements du pays. ➜ Développement d’une offre d’équipements et de services de qualité. Constatant la volatilité des prix du pétrole et l’essor des filières énergies renouvelables (équipements ➜ Financement et mesures tarifaires en soutien. et fourniture d’énergie), notamment en Europe, Heliosthana a opté pour un changement de cap. La 1. Evaluation du potentiel technico- décision de développer une filière ER à Heliosthana économique d’ER a fait l’objet d’une étude préalable sur les implica- tions économiques, sociales et environnementales Une projection (scénario tendanciel) de la com- et les conditions optimales de son développement. pagnie électrique indiquait que Heliosthana devait Une étude comparative du coût global de produc- augmenter significativement sa capacité totale de tion de l’électricité par filière ER a été réalisée en génération dans les années futures. La puissance 2010 pour justifier les priorités d’investissement. installée de 7.500 MW (dont 8% de centrales hydro- © Kevin Schafer / WWF-Canon