1. salondulivre.ch 30avril2016
LesamediLaGazettedu30e SalondulivreetdelapressedeGenèverédigéeparlesétudiants
del’Académie dujournalismeetdesmédiasdel'UniversitédeNeuchâtel
Editopar
Christophe Passer
Unécrivain
CoseyVoyageuse
Ilestdésomaisl'étendardd'unelittératuresuissequiséduitlemonde.SonromanLa
Vérité sur l’Affaire Harry Quebert a dans notre pays frisé les ventes d’Harry Potter.
Joël Dicker serappellede sonpremierSalondu livre, et lâche quelquesconfidences
quantàl’adaptation cinématographiquefuturedesonroman.Pages4-5
Ledessinateursort
unalbumoùil
inventesonMickey
àlui:l'exercicel'a
passionné.
Pages-7 6
JoëlDicker:«J’ai vécupleind’échecs avant
qu’on acceptedepubliermestextes»
Deretourdetrois
moisd'aventures
enAustralie,Sarah
Marquismarche
poursavoirquielle
est.Pages 2-3
Il sera l’une des vedettes de ce week-end
fastueux au Salon du livre, Joël Dicker.
Mais il n’est pas sûr que le mot de
vedette lui plaise. Pas plus que ceux
d’ovni, de star, de beau gosse de la
littérature suisse, ou de nouveau roi des
listesdebest-sellers.
Parce qu’il suffit d’écouter quelques
instants la passion dans sa voix, l’envie
d’écriture que le Genevois tente sans
cesse de transmettre, ce désir aussi
d’aller vers cette jeunesse dont il veut
croire qu’on ne sait plus lui donner le
plaisir des livres, pour comprendre autre
chose. Oui, le succès, c’est bien, c’est
une récompense, un travail de promotion
aussi, parce qu’il ne suffit pas d’écrire
des bons livres pour gagner des prix et
faire des records de vente. Oui encore, le
succès, en cette Suisse où l’on n’aime
pas trop les têtes qui dépassent, crée
parfoisdesjalousies.
Car ce succès n’est rien sans l’âme dans
la plume. Et il suffit de se lancer durant
quelques pages sur le mystère Harry
Quebert, ou d’errer un chapitre dans les
rues de Baltimore, pour savoir que Joël
Dicker a en lui cette drôle de zébrure au
coeur, qui veine de doute et magie la
phrase, qui lui donne sa lumière et donc
son ombre, sa musique et son adrénaline:
la marque des grands écrivains. Alors
fêtonsausalonlevindelajeunesse,avec
Dicker, car sa carrière ne fait que
commencer, et portons-en la bonne
nouvelle.
VWallace
3. savoirquielleest
Samedi30de13hà13h45,Laplaceduvoyage
S.MarquisetM.Bonnefoy,professionaventuriers
Samedi30de16h45à17h30,Scènede
L'apostropheSarahMarquis,confessionsd’une
aventurière.Récitdesonexpériencedesurviedans
lebushaustralien
salondulivre.ch
Sa force: le refus du doute. «J’appelle
plutôt cela l’inconnu», explique-t-elle, le
transformant de ce fait en quelque chose
depositif.«C’est cequiestexcitant.Nous
allons puiser à l’intérieur de nous-mêmes
pour pouvoir nous adapter à une situation
que nous ne maîtrisons pas.» Et son
secret, c’est une confiance inébranlable
ensescapacités.
La Jurassienne d’origine regrette
l’évolution actuelle de la société. Les
gens n’apprennent plus à croire, c’est
même l’inverse. «Je pense que j’ai eu
une éducation magnifique. J’ai pu
gambader dans la campagne. Laisser un
enfant se tester lui-même par rapport à
ses limites lui donne confiance en lui.»
Elle s’entretient toutefois, rien n’est
jamais acquis. Sarah Marquis se soumet
continuellement à des situations de ce
genre et apprend de la vie en
permanence. «Chaque fois, je pense que
je ne peux pas aller plus loin, mais
visiblement je peux encore! Nous n’avons
pasdelimites,c’est magique!»
Une source d’inspiration
Son positivisme et son courage fascinent
et inspirent le public. De son côté, elle
ressent un réel besoin de transmettre.
«J’essaie d’être proche des gens, pour
leur communiquer que tout est possible:
Allez-y, foncez, peu importe le domaine.»
Si sa manière de s’exprimer est la
marche,elledésireinspirerlesautresàse
dire: «J’ai laissé mes rêves de côté,
maintenant je vais les réaliser.» «Il y a
tellement de magie à découvrir encore»,
rappelle-t-elle, la passion dans la voix.
Inutile de trop questionner Sarah Marquis
sur ses projets futurs, elle insiste qu’elle
vit le présent, s’adaptant à ce qui advient.
Surtout, elle en apprécie chaque instant.
«Il n’y a pas un moment où je subis
quelque chose. Si c’est le cas, cela
signifie que je ne suis pas au bon endroit
etjechange»,avoue-t-elle.
Revivre chaque pas
À l’heure actuelle, c’est à la rédaction de
son cinquième livre Instincts, qui sortira le
28 septembre, qu’elle est occupée. Sur la
base de notes ou d’états d’esprit
consignés en route, au dos de ses cartes
topographiques, elle retrace les mois
passés en pleine nature. Elle se
remémore chaque pas, chaque personne
rencontrée, chaque culture découverte.
Ces moments qui l’ont touchée d’une
façon ou d’une autre, mais qui surtout
l’ont construite.
Malheureusement,SarahMarquisn’a pas
la même aisance à l’écriture qu’à
l’aventure. «Jusqu’à ce que je m’y
mette, c’est un peu une lutte. Comme
un enfant qui doit faire quelque chose
qu’il ne veut pas et essaie par tous les
moyens d'éviter», avoue-t-elle. «Je
n’avais jamais pensé que j’allais écrire
un second livre. J’ai tout misé sur le
premier; j’ai notamment fait une
couverture incroyable. Mais comme nous
ne savons pas ce que le futur amène
– heureusement d’ailleurs –, un autre est
arrivé, puis d’autres encore. C’est le
cinquième et c’est toujours pareil. Je n’ai
jusqu’à présent pas trouvé de solution.»
Elle s’y attelle toutefois, car le besoin de
transmettre la magie de la nature et le
respect qu’elle lui porte sont plus forts.
«Nous avons tous une petite mission au
fond de nous. La clé, c’est de la
découvrir.»
3
Transsibériens-
Rencontre
EtienneDubuiset
VéroniqueMarti
Samedi 30 de 11h à
11h45 à La place du
voyage
TrenteansaprèsTchernobyl,ilssontpartisàla
rencontredeshabitantsdeSlavutych,situéeà
trentekilomètresdelacentrale.
Lesjournalistesontparcourules9'500km
delaTranssibérienneentreMoscouet
Vladivostok.
L’écrivain voyageur–auteurdeTous les
lointains sont bleus (Phébus)–parlevoyages,
marcheetphilosophiedesfrontières.
Ontheroad-
Rencontre
DanieldeRoulet
Samedi 30 de 16h à
16h45 à La place du
voyage
Troismomentsfortsduvoyage
EnUkraine-
Rencontre
NielsAckermannet
GaëtanVanna
Samedi 30 de 15h à
15h45 à La place du
voyage
4. 4 30avril2016
ParAmélieRossé
C'est le régional de l'étape, mais aussi
une star internationale. Joël Dicker,
l’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry
Quebert, vendu à plus de trois millions
d’exemplaires dans le monde, est
présent samedi et dimanche au Salon
du livre.
Vous rappelez-vous de votre première
fois au Salon du livre?
Oui, j’étais venu enfant. J’en retiens des
bons souvenirs. Par contre, je n'ai jamais
ressenti le besoin de faire dédicacer des
livres. C’est amusant, car maintenant que
les rôles sont inversés, je trouve ça
touchant. En tant qu’écrivain, ça
m’apporte quelque chose. Peut-être qu’à
l’époque, je pensais que l’auteur s’en
fichait.Enfait,non(rires).
Quelle est la chose la plus émouvante
qu’on ait pu vous dire durant des
dédicaces?
C’est souvent quand le livre permet une
vraie évasion au lecteur. Donc, quand des
gens viennent me raconter: «Je ne vais
pas bien, je suis malade, ou on m’a quitté
mais grâce à votre livre, il y a des
moments où j’oubliais tout ça, et ça allait
mieux.»Çametouchebeaucoup.C’est la
force de la littérature, quelque chose de
supérieuraucinémaouàlatélé.Cen’est
pas un média qui nous emmène ailleurs,
on est soi-même en train de s’évader.
Sans s’en rendre compte, on fait appel à
toutes sortes de mécanismes liés à
l’enfance, comme le rêve ou
l’imagination. Ons’y croitvraiment.
Justement, quand vous étiez enfant,
vous imaginiez cette carrière?
Quand j’étais enfant, devenir pilote
d’avion était quelque chose de
prestigieux, comme cosmonaute. Les
vedettes, c’était les stars de Hollywood,
les scientifiques ou les écrivains.
Aujourd’hui, les stars, ce sont des gens
comme les Kardashian, les youtubeurs,
les sportifs qui sont devenus célèbres par
l’argent, par l’image. C'est dommage.
Souvent, on pense que je ne suis qu’un
auteur à succès et les gens imaginentque
ma carrière est faite, mais je suis en fait
JoëlDicker:«Jesuisunjeune
VWallace
5. salondulivre.ch
Simonlivre
devenaitunfilm
Quellemusiquepourraitsouligner
l'ambiancehaletantedevotrelivre,
Derrière les panneaux, il y a des
hommes?
Ungroupeitalien,trèspeuconnu,Luci
DellaCentraleElettrica.C'estunmélange
defolketd'électro,avecdestextesetun
universindustrielsetapocalyptiques.
Quipourraitincarnerlepersonnage
principal,cepèrequivitdanssa
voiture?
J'imaginel'acteurfrançaisSerge
Riaboukine.Ilaunecertainepuissanceet
uncôtéhabité,desespéré.
Quiverriez-vouscommeréalisateur?
DavidCronenberg,poursonsensdu
déséquilibreetsamanièred'aborderles
fêlureshumaines.
Sivousfaisiezuncaméo?
Uncamioneursuruneaired'autoroute...
unjeuneécrivain,j’ai 30ansetseulement
troislivresparus.J’ai vécupleind’échecs
jusqu’à ce qu’on accepte de publier mes
textes. Au niveau de ma carrière, tout est
encoreàfaire.
5
JosephIncardona
JoëlDickerserasurlascènedeL'apostrophe:
Samedi30de14h15à15h15
Dimanche1erde16h30à17h15
etde17h45à18h15
L'auteursuissedédicacerasonlivresurlestanddes
EditionsZoé,samedi30de14hà16hetde17h
à18h30.
DR
«Ilfautsedonner
lesmoyens.»
Est-ce que vous souffrez parfois des
jalousies ou des critiques qui émanent
de vos pairs?
J’y suissensibleoui,maisjemesuiscréé
une carapace. Je pense qu’entre auteurs
suisses, on devrait plutôt se soutenir, car
la littérature romande a un potentiel
économique. Certes, il est plus faible car
lebassinestpluspetit,maisjepensequ’il
peut s’ouvrir. Il faut se donner les
moyens, aller sur un marché un peu plus
grand. Il faut être à Paris, parce que c'est
là que ça se passe, et ne pas partir
perdant.
Votre dernier roman, Le Livre des
Baltimore, est sorti en septembre
dernier, c'est un prolongement de
l'histoire de Marcus Goldman. Est-ce
qu’il y aura un troisième tome?
Je n'en sais rien, à vrai dire. Je crois que
dans un roman, il est important de ne pas
faire de promesses, car elles empêchent
l’écrivain de douter. Alors que pour moi,
le doute est quelque chose de beau et
d’important. C’est la seule façon
d’assurer que son travail est bon. Ne pas
douter de soi, c’est dangereux, on risque
de ne pas exploiter des pistes qui
pourraient être bonnes. Affirmer qu’il y
aura un troisième tome aujourd’hui, serait
m’empêcher d’aller plus loin. Je me
laisselapossibilitédelefaireounon.
Quand vous écriviez votre premier
roman, vous imaginiez une suite?
Le manuscrit original de Quebert se finit
par «A suivre», donc dans ma tête oui, il y
avait une suite. Cependant, j’ai la chance
de ne pas avoir de contrat contraignant
avec mon éditeur. J’ai un lien, non pas
légal, mais de fidélité et donc ça
fonctionne très bien. Il y a de l’amitié, de
l’amour. Je laisse donc le livre se faire
sanslimitedetemps.
Cela signifie qu’il y a des jours où
vous n’écrivez pas du tout?
Non, j’écris quotidiennement, ou presque.
Mais si je décidais d'une date de parution
déjà maintenant, cela créerait une
pression avec les délais. Et si on passe
déjàdeuxoutroisansdenotrevieàécrire
un nouveau livre, il vaut mieux prendre six
mois de plus, et être sûr de ce qu’on fait,
pournepasbâclerlafin.
Vous arrivez à garder une auto-
discipline dans l’écriture ?
Pour moi, plus j’écris, mieux c’est. Il y a
des jours où je travaille toute la journée,
d’autres, un peu entre les rendez-vous.
Ce n’est pas forcément un mal d’être
interrompu,çapermetderéfléchir.
Vous avez des manies quand vous
écrivez?
La seule que j’ai, c’est la musique.
J’écris toujours avec un casque sur les
oreilles. J’écoute de la musique sans
paroles, du jazz surtout. J’ai grandi avec
Dave Brubeck, Oscar Peterson, Duke
Ellington, et je les écoute souvent. La
musique, c’est pour me protéger du reste
du monde. Autrement, je bois beaucoup
decafé,unpeutroppeut-être,etjefaisun
peudecourseàpied.
Où en est le projet de film sur La Vérité
sur l’Affaire Harry Quebert?
Ça avance. On a un projet qui me plaît
bien qui serait franco-américain. On ne
connaît pas encore le support, ça pourrait
aussi bien être une série télé. J’espère
que le public pourra y avoir accès ces
prochaines années, 2018 ou 2019 peut-
être,maisonnepeutrienpromettre.
écrivain,toutresteàfaire»
6. 6 30avril2016
LedessinateursuisseatoujoursvoulutravaillerpourDisney.
ParPaulineRumpf
A bientôt 90 ans, la souris la plus
célèbre du monde revient sur le devant
de la scène. Après plusieurs années à
traduire et publier les vieux albums de
Mickey, l’éditeur Jacques Glénat a
convaincu Disney de laisser les
dessinateurs européens s’en emparer
pour en créer des nouveaux.
Notamment Cosey, le père du célèbre
Jonathan.
Comment vous êtes-vous inséré dans
le projet?
Pour moi, c’était un vieux rêve d’enfant
de travailler pour Disney, j’étais même
allé taper à leur porte à Burbank en 1978
et elle s’était presque entrouverte. Mais
ce qu’on me proposait, c’était du dessin
à la chaîne et comme j’avais déjà
expérimenté la liberté de création avec
mes premiers albums de Jonathan, j’ai
décliné…J’ai toujours un peu regretté.
Alors, quand il y a trois ans, à BD-FIL,
Glénat est venu vers moi pour me
proposerdefaireunalbumdeMickey,j’ai
fait un saut de trois mètres au dessus du
trottoir!
Comment s’est passée la collaboration
avec Disney?
On m’a donné quelques consignes,
comme d’éviter le sexe et la violence, ce
qui était déjà mon intention. D’autres
choses ont par contre été plus
problématiques, comme l’interdiction
d’utiliser les mots «sang», «mort» ou
encore «féminisme», alors que je voulais
faire de Minnie une suffragette! J’ai pu
garder son discours, mais sans la qualifier
expressémentdeféministe.
Comment vous êtes vous préparé?
J’ai du faire le scénario moi-même, et j’ai
réalisé que ce n’est pas si facile. J’ai
donc relu les premiers Mickey de 1928 et
revu les premiers dessins animés. Là, je
me suis rendu compte qu’il était toujours
accompagné de sa fiancée Minnie, alors
qu’on ne voit jamais comment ils se sont
rencontrés! J'ai donc voulu raconter cette
histoire.
Comment avez-vous donné votre patte
à cet album?
Je voulais justement éviter de lui donner
mon style, je ne voulais même pas qu’on
reconnaisse mon dessin, car il s’agissait
de réaliser l’album que j’aurais eu envie
de lire moi-même, ou que j’aurais fait si
CoseydessineMickey,«un
7. Samedi30surLascènedelaBD:
13h30,animation«Parolesetdessins»
Dédicacesà15h
j’étais resté à Burbank en 78. Mais quand
les gens l’ont lu avant sa parution, on
m’a dit qu’on le reconnaissait au premier
coupd’œil!
Quel Mickey avez-vous donc dessiné?
Je voulais me rapprocher du personnage,
parce qu’on connaît toutes ses aventures
mais on ne montre jamais qui il est
vraiment…Je l’ai par exemple dessiné
dans sa cuisine, en train de faire une
quiche au fromage, c’est quand même
une souris après tout ! Et puis avec le titre
Une mystérieuse mélodie, je fais
notamment référence au titre du tout
premier dessin animé de Disney, Silly
symphony. C’est un retour aux débuts de
Mickey.
Que change cet album par rapport à
vos autres projets?
J’ai eu énormément de plaisir à le faire,
j’ai retrouvé le sentiment que j’avais en
faisant mes premiers albums, et j’étais
vraiment triste d’arriver au bout.
J’adorerais refaire ça un jour… J’ai
retrouvé l’incertitude que j’avais comme
débutant, les surprises, la remise en
question, le fait de devoir développer un
style…
Comment lier Mickey le produit
industriel, et Cosey l’artiste?
Ce n’est pas du tout incompatible! Je
refuse la hiérarchisation que les gens
essayent de faire entre l’artisanat et l’art,
ce n'est rien d'autre qu'un vieux cliché.
Bien-sûr que Mickey est un produit
commercial, mais c’est aussi une icône
planétaire, et une expression de l’art du
vingtième siècle, comme la musique rock
ou la contestation du concept des
beaux-artsparAndyWarhol.
Qui d’autre s’essaye à l’exercice?
L’album de Trondheim, Keramidas et
Findakly est déjà sorti, suivront Tébo puis
Loisel en 2016. On a régulièrement
échangé durant le processus, mais
chacun fait ce qu’il veut et on s’amuse
bien. Chacun faitson propre Mickey, et on
apprécie ce que font les autres!
vieuxrêved'enfant»
salondulivre.ch
Personnellement, qui verriez-vous bien
s’y attaquer?
J’adorerais voir le Mickey de Jano, de
Chris Ware ou de Dupuis et Berberian…
J'en ai déjà glissé un mot à Glénat
d'ailleurs, j'espère que ça se fera un jour!
Ohetpuis...JohanSfar,ceseraitbien!
Mickey n’est donc pas has been?
Je ne pense pas. Il ne s'agit pas que de
nostalgie, bien au contraire! Ses journaux
se vendent encore bien, et où qu’on aille,
même au fin fond de l’Afrique, il suffit de
dessiner trois ronds pour comprendre de
quoionparle!
7
LacouverturedelaréinterprétationdeMickeyparCosey
Coseytientàrappeler,parsonalimentation,queMickeyestunesouris!
LesdessinateursLewisTrondheimetNicolasKeramidasont
aussicroquélehérosdeDisney.
11. Leclassiqueque
vousrêvezdefinir
TariqRamadanestunmordu
d'auteursrusses.«J’ai lu
DostoïevskietTolstoï.Aumoment
dem’attaquer àTchekov,jelisais
demoinsenmoinsdelittérature,
plutôtdesessaispolitiques…Mais
rienn’est perdu,ilyatoujoursla
possibilitéd’y revenir!»D’autant
quelecélèbreislamologuenourrit
leprojetd’écrire unjourun
roman,aucarrefourd’influences
françaisesetrusses,desonorigine
égyptienne,etdesaculturesuisse.
PR
#BernardPivot#maîtredeladictée#confiesonamour
#pourlesmots#aumicrode...#DariusRochebin
#Lorthaugraffe#naquabiensetenir!
@Lascènephilo,A167,de17h15à18h
salondulivre.ch
ParDelphineRiand
11
Aujourd’hui, BernardPivotvientausecoursdesmots
AzzaRajhiremixelapoésie
«Tchekhov»
enPléiade
MaximeFayet
Atelieràdécouvrirsamedi30de9h30à19hsurlascène
dustanddelaTunisie(G720).
AzzaRajhi,unejeunedesignerquiaimelesmotsetlapoésie.
Designer graphique de formation, la
jeune Azza Rajhi est également
professeur assistante à l’Ecole
Supérieure des Sciences et
Technologies du Design de Tunis. Pour
elle, l'art et la littérature ont un rôle
crucial à jouer dans la transition
politique auquel fait face la Tunisie
d'aujourd'hui.
De par votre métier, vous travaillez
surtout avec l'image. Pourquoi cette
idée de proposer un atelier de poésie
urbaine?
Les mots sont partout. Ils sont porteur
d'idées, de rêves et d'imaginaires. L'idée
de cet atelier consiste à interroger le sens
des mots en utilisant des codes
graphiques de manière expérimentale. Il
s'agit d'agrandir des bout de textes, d'en
supprimer d'autres, dans le but de
transmettreunmessage.
A quel type de message faites-vous
référence?
Ces derniers temps par exemple, dans le
contexte tunisien actuel, je me suis
beaucoup intéressée à ce qui relève du
graphisme engagé, en tant que forme
d'expressionetformederésistance.
Justement, comment s'insère la
démarche artistique dans ce contexte
politique particulier?
Après la révolution, toute une classe
créative a vu le jour dans le monde des
arts. Aujourd'hui, cette communauté
essaye de faire changer les choses avec
ses propres moyens et espère montrer
auxdécideurspolitiquesl'importancedela
liberté d'expression. Je crois que l'art a un
véritable rôle à jouer dans l'évolution des
mentalités. En tant que designer, j'essaye
de proposer autre chose que des simples
produits. Je veux aussi agir sur les
attitudes et les comportements en
encourageantlevivreensemble.
Et le gouvernement tunisien est
récéptif?
La communauté créative et la société
civile veillent au bon fonctionnement de la
politique. Les décideurs l'ont bien compris
et sont plus réceptifs aux messages de la
jeunesse.
Et la place de la femme dans tout ça?
La question de la femme est un faux
problème en Tunisie. Parce que la femme
fait tout. C'est elle qui provoque le
changement et monte au front. Même
dans le monde de l'art. Notre place n'est
plus à faire, et je pense que les
Tunisiennespeuventenêtrefières.
Samedi30à14hsurLascènephilo
Rencontre:«L’islam sanstabou»
Dédicaces:15h30austandACFMS(L1203)
MaximeFayet
PaulineRumpf
12. Ungoûtdevieux
c’est arrangeant pour des questions de
temps, ça coûte cher et la qualité n’est
pas souvent au rendez-vous.» Son livre
s’apparente ainsi à un habile travail de
mémoire qu’il effectue comme un
historien depuis de nombreuses années.
Une façon de réapprendre les plaisirs de
la cuisine à ses élèves, tout en ancrant
ses plats dans l’histoire. Un bon moyen
mnémotechnique et pédagogique de
traverser les âges pour «mettre les
époquesdanslatêtedesétudiants».
La cuisine de la démerde
Mais ses recherches lui ont également
permis de découvrir quelques anecdotes
croustillantes. Comme le fait que
l’invention du fromage est certainement
due au hasard et à du lait caillé qui aurait
traîné dans une cave, avant que la
pratique ne se perfectionne. C’est que de
12 30avril2016
ParMaximeFayet
Dixmilleansdecuisinesuisse
Dans Petite histoire de l'alimentation en
Suisse, Yvan Schneider nous en
apprend un rayon sur les habitudes
culinaires bien de chez nous. Et quand
il s’agit d’en ressortir les grandes
lignes, du Mésolithique au 21e siècle,
ce n’est pas les anecdotes qui
manquent. Petit tour d’horizon, du
thermopolium au McDo.
Enseignant spécialisé en économie
familiale et formateur en didactique de
l’éducation nutritionnelle à la HEP de
Lausanne, Yvan Schneider est un féru de
cuisine depuis son plus jeune âge. «A
l’école, j’emportais un réchaud avec moi
pour préparer des pâtes aux copains dans
la cour.» Un plaisir de la table qu’il tente
de transmettre aujourd’hui à ses élèves,
plutôt branchés McDo que savoir-faire
culinaire.
Ronald n’a rien inventé
A travers son livre, cet épicurien nous
offreunmagnifiquesautdansdixpériodes
de l’évolution culinaire et retrace les
bouleversements qui les ont marqué. On
apprend notamment que les premiers
fast-foods ont été créés par les
Gallo-Romains et s’appelaient autrefois
thermopolium, un service de restauration
pour ceux qui n’avaient pas les moyens,
letempsoul’envie decuisiner.Lefameux
Ronald n’a donc rien inventé. La Street
Food, très en vogue actuellement avec la
multiplication des petites échoppes et
camions mobiles, n’est pas non plus un
phénomène nouveau. «De tout temps, les
hommes ont mangé sur le pouce des
sandwichs dans la rue. Lors de la
révolution industrielle, charcutier et
boucher cuisaient leurs produits sur les
trottoirspours’adapter àleurclientèle.»
Un travail de mémoire pédagogique
Mais dans un monde où le savoir-faire se
perd pour laisser place aux plats préparés
et à la malbouffe, Yvan Schneider
remarque néanmoins une «uberisation»
denospratiquesalimentairesquinelaisse
pas cet épicurien indifférent. «On passe
notre temps à appeler des livreurs. Si
tout temps, le «petit peuple» a su se
débrouiller avec ce qu’il avait à sa
disposition. «Les pauvres ont toujours
mangé très simplement. C’était la cuisine
de la démerde dont les bouquins ne
parlent jamais. Ce que la littérature traite,
c’est la gastronomie des riches.» Des
plats simples qui font encore le bonheur
de nos papilles aujourd’hui. Potées,
bouillons ou galettes. Autant de mets qui
traversent les siècles sans sourciller. «Je
dis toujours à mes élèves que quand on
grille des cervelas dans la forêt en course
d’école, c’est un peu comme un retour à
lapréhistoire...»
DanssonlivrePetite histoire de l'alimentation en Suisse,Yvan
Schneiders'amuseàretracernoshabitudesculinaires.
YvanSchneidersurleplandetravailderniercridu
salon,avecdessilexetdespotsenterrecuite...
Samedi30de10h45à12h25,animationsàLa
cuisinedeslivres:legoûtdenosrégionsàtravers
sonhistoire.
Samedi30de12h30à13h30,YvanSchneider
dédicacesonlivrePetite histoire de l'alimentation en
Suisse àLacuisinedeslivres.
MercrediàLacuisinedeslivres,Yvan
Schneideraconcoctédesfeuillesdechou
farcies,commeàl'époqueromaine,ou
encoredesrissolesaulardetfruitssecs,
unerecetteduMoyen-Age.
MaximeFayet
13. salondulivre.ch
AtraversLibres et Insoumis, AudreyPulvarparledesgrandshommesquiontforgésafaçondepenser.
13
Ils s’appellent Balzac, Dumas, Ray
Charles ou Martin Luther King. Tous
libres et insoumis. Après avoir recensé
ses modèles féministes dans Libres
comme Elles, Audrey Pulvar évoque les
personnalités masculines qui ont
marqué sa vie.
Dans sa Martinique natale, la mer
marquait une limite naturelle avec le reste
du monde. Une limite que la journaliste
Audrey Pulvar a franchi par l’esprit, à
travers la lecture et la pensée de figures
profondément humanistes. Dans Libres et
Insoumis, elle interroge le passé pour
comprendre le monde. Elle revisite avec
tendresse les parcours singuliers de 18
hommes de différents horizons: des
écrivains, bien-sûr, mais aussi Mohamed
Ali, Jacques Brel ou encore le funambule
Philippe Petit. «Ce n’est pas une liste
exhaustive,ilyenauraittrop,maiscesont
des figures qui ont marqué ma vie, car ils
ont forgé leur destin eux-mêmes, ils ont
interrogé leur époque et construit celle
d’après.»
Une enfance opprimée, un parent parti
trop tôt ou une mère non-aimante. La
majorité d’entre eux ont grandi dans
l’adversité. «Fatalement,ilfautavoirétéà
l’épreuve de la vie pour l’interroger, la
remettreencause…Ilsonttousressentiun
sentiment d’inadaptation et ont voulu
réinventerlemonde.»
Encore terriblement d’actualité, ils ont
défendu les valeurs qui sont les nôtres
aujourd’hui. Audrey Pulvar regrette
toutefois une amnésie collective. Existe-il
encore aujourd’hui des Mohamed Ali, des
Patrick Chamoiseau ou des Alexandre
Dumas? «Chaque époque produit ses
héros, mais nous sommes dans une
période plus lisse et uniformisée. On peut
se contenter d’être une fourmi satisfaite,
mais j’ai une foi plus grande dans la
capacité humaine. L’immédiateté et
l’avalanche d’informations masquent les
grandes voix, mais lorsqu'elles parlent
haut et fort, on les entend. Quand des
milliards de tweets seront oubliés, les
livresseronttoujourslà.»
AudreyPulvaretseshommes
DR
ParSteveRiesen
Pourparlerdesonnouveaulivre,Libres
et Insoumis, AudreyPulvarserade12hà13hau
Cercleetde13h30à14hsurlascènede
L'Apostrophe.
14. Oùécrivez-vous?
Dave,ducôtédechezChance
14 30avril2016
ParAmélieRossé
DansMa chienne de vie,DaveetsoncompagnonPatrickLoiseaudonnentlaparoleàleurprotégéeprénomméeChance.
Ma chienne de vie àL'apostrophe
Samedi30de16hà17h
Elle porte bien son nom, Chance, la
chienne du chanteur Dave et de Patrick
Loiseau, son ami depuis 45 ans. Animal
errant sur l’île de la Réunion, elle a
servi d’appât aux requins avant d’être
miraculeusement sauvée. Ma chienne
de vie, une biographie canine.
«C’était l’idée de Sylvie Vartan»,
explique Dave, «elle nous a appelé en
pleine nuit pour nous dire d’écrire sur
Chance», renchérit-il. Touchée par
l’amour que Dave et son compagnon
portent à leur chienne, Sylvie Vartan les
incite à sortir la plume. Publier pour
dénoncer.
L’ouvrage revient en effet sur les
pratiques douteuses de certains pêcheurs
au large de l'île française de la Réunion,
qui utilisent les chiens comme apâts aux
requins. «Nous voulons mettre l’humain
face à ses responsabilités», explique
Dave. «Si l’ouvrage peut servir à
appliquerlaloi,celaseradéjàunevictoire.
Onestdesgrandssentimentaux.»
Le livre se situe à mi-chemin entre réalité
et fiction. Chance, qui a échappé à la
mort, a été récupérée dans l’un des
refuges de Dany Saval, la femme de
Michel Drucker, avant d'être adoptée par
le couple dans le Vaucluse. Pour rédiger
la biographie de leur protégée, Dave et
Patrick Loiseau ont rencontré des
responsables de la SPA à la Réunion qui
sont venus témoigner. L’ouvrage, entre
réalité et fiction, a ensuite été écrit à
quatre mains, ou presque: Dave au salon
ou par téléphone, Patrick devant
l’ordinateur. «Il est l’auteur de mes
chansons.C’est unhommedelaplume,il
s’appelle Loiseauc’est normal.»
Vedette de variété depuis les années 70,
Dave a touché à la littérature à travers sa
musique. La chanson Du côté de chez
Swann propose une version de A la
recherche du temps perdu en 2'56''. «J'ai
lu ce roman, mais ce n’était pas mon livre
de chevet», confie le chanteur qui ne peut
pas expliquer pourquoi le chef-d’oeuvre a
été choisi il y a trente ans: «Patrick écrit,
pasmoi.Jenesuisqu’un interprète.»
Même s’il compte désormais quatre livres
à son actif, le chanteur ne lâchera pas de
sitôt son micro. «La quintessence de ma
vie, c’est de chanter. Le reste, ce ne sont
que des choses parallèles. Ni auteur, ni
animateur de télé, je suis et resterai
chanteur», affirme le Néerlandais à la
mècheblonde.Amoinsquesachiennelui
volelavedette.
DR
Samedi30de12hà14h,surlestandAssociation
vaudoisedesécrivains:La fille qui n'aimait pas la
foule,BSNPress.
GillesdeMontmollin,
l'auteurdeLa fille qui
n'aimait pas la foule (BSN
Press),alaplumefacile.Il
peutécriren’importe où,
aussibiendansletrain
qu’assis auborddulac.
Unedemiheuresuffit.«Je
remplislestrousdansmon
emploidutemps.»S’il
remarquequ’il n’a pas
rédigédepuislongtemps,il
seréserveunetranche
horaireets’impose
l’écriture. Ilpeuts’y
attelerjusqu’à dixheures
desuite.Seulecondition
pourlui:avoirrédigéun
pland’écriture, unesorte
descénario.«Ensuite,
c’est assezsimple.»SH
16. 16 30avril2016
Chaquejour,larédactiondeVigousse(stand590)dessinepourlaGazette
Ilya30ans,PatrickSwayzefaisaitfondre
les minettes de la terre entière en
interprétant Johnny Castle, faux bad boy
au cœur d’or et danseur hors pair dans
Dirty Dancing. Nombreuses sont celles à
avoir jalousé son idylle avec Bébé,
incarnée par la belle Jennifer Grey. Mais
les apparences peuvent être trompeuses.
Il paraît que nos deux amants passionnés
ne pouvaient pas se piffrer en réalité,
rendantletournageparfoiscompliqué.
Réalisé par Emile Ardolino avec un petit
budget, le film rencontre un succès
phénoménal. Sa bande son fait un carton,
aupointquel’album sevendà32millions
d’exemplaires, en faisant un des disques
les plus vendus de tous les temps. Le titre
The time of my life chanté par Bill Medley
et Jennifer Warnes emballe toute une
génération et remporte l’Oscar de la
meilleure chanson originale en 1988. Le
film est adapté pour la scène en 2004
sous forme de comédie musicale, et
continue de séduire la foule. On ne peut
que souhaiter un triomphe, lors de la
soiréedesauteurs.PatrickSwayzeetJenniferGreyàl'affichedeDirtyDancing
ParDelphineRiand
C'étaitcommentilya30ans?