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REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
****************
UNITE – EGALITE – PAIX
*****************
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PROJET
«REPONSE A LA CRISE : PROGRAMME PILOTE D’ASSISTANCE SOCIALE
AXE SUR L’EMPLOI ET LES FONDATIONS DU CAPITAL HUMAIN»
MODULE DE FORMATION DES FORMATEURS SUR
LA PROMOTION A BASE COMMUNAUTAIRE DU
DEVELOPPEMENT SAIN DU JEUNE ENFANT
(0-2 ANS)
Janvier 2012
Module de formation des formateurs
2
INTRODUCTION
Pour leur pleine participation aux développements socio économique, technique et culturel, les
enfants doivent bénéficier d’un développement physique et intellectuel harmonieux à travers
l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant qui prend en compte deux grandes étapes qui
sont :
-L’allaitement exclusif
-Diversification alimentaire
La malnutrition s’installe tôt pendant l’enfance surtout pendant les premières 2 années de la
vie
Les déficits au début de la vie conduisent à des dommages irréversibles :
 Les enfants malnutris ont plus de probabilités de devenir des adultes de petite taille et
pour les femmes d’engendrer des bébés de petite taille
 On a les preuves scientifiques que le retard de croissance a des conséquences
irréversibles sur le développement cognitif et la performance scolaire de l’enfant
 L’indicateur anthropométrique Taille/Age des enfants prédit le capital humain de
l’enfant
Donc, améliorer la nutrition contribue à la productivité, le développement économique
et la réduction de la pauvreté par l'amélioration de la capacité de travail physique,
cognitif, rendement scolaire et de santé en réduisant les maladies et la mortalité.
Une mauvaise nutrition perpétue le cycle de la pauvreté et la malnutrition à travers trois
principaux itinéraires- pertes directes de productivité de l'état physique pauvres et les
pertes causées par la maladie liée à la malnutrition, les pertes indirectes du
développement cognitif pauvre et les pertes dans la scolarité, et les pertes causées par
l'augmentation des coûts des soins de santé. Les coûts économiques de la malnutrition
sont très élevés-des millions de dollars par an en termes de perte le produit intérieur
brut (PIB) seulement à Djibouti.
Les pratiques d’alimentation et de nutrition constituent des facteurs déterminants de l’état
nutritionnel des enfants qui affecte à son tour, la morbidité et la mortalité des enfants
Ce module est élaboré pour permettre aux gestionnaires de programmes et aux encadreurs
d’avoir des compétences théoriques et pratiques leur aidant à assurer la formation des acteurs
de terrain. Il vise à leur donner des aptitudes et attitudes dont ils ont besoin, pour concevoir,
mettre en œuvre et évaluer l’approche basée sur la promotion à base communautaire du
développement sain du jeune enfant.
Dans une logique d’approche didactique et andragogique, ce document de formation est
structuré en cinq chapitres à savoir : une introduction sur les concepts généraux de la
promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant, l’alimentation du
nourrisson et du jeune enfant, la stimulation du jeune enfant (early childhood stimulation),
Module de formation des formateurs
3
l’utilisation et la distribution correcte de poudre de micronutriments et l’utilisation et la
distribution correcte de suppléments alimentaires prêts à l’emploi (ex. Plumpy-Doz) durant la
période de soudure (mai à septembre).
Chaque thème technique est accompagné d’un plan de cours, où sont détaillés les objectifs,
l’emploi du temps, la liste des matériels nécessaires, les documents à distribuer et les
documents de référence.
Le module comporte également, un pré test et un post test, de même que des « Questions clés
et réponses », à poser à la fin de chaque séance thématique. Les exercices en séance plénière
ou en groupe, visant à rendre les cours participatifs, sont également décrits dans les détails. Les
documents de référence sont à l’intention des facilitateurs.
Ce module met l’accent sur la promotion à base communautaire du développement sain du
jeune enfant.
Pour prévenir la malnutrition chronique et inverser la tendance de la malnutrition, l’approche
promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant est une des
stratégies novatrices pour contribuer à réduire la morbidité et la mortalité maternelle et
infantile.
Dans le souci de renforcer les stratégies à base communautaire, il est envisagé de soutenir la
formation continue en se focalisant sur les acteurs de terrain que sont les agents de santé et les
acteurs communautaires. A cet effet ce présent module est élaboré pour la formation continue
à l’intention des cadres au niveau stratégique et technique.
Il peut favorablement être exploité par tous les autres agents de développement, intervenant
dans le cadre de la prévention de la malnutrition chez les couches les plus vulnérables en
particulier les enfants âgés de 0-2 ans. Il vise à donner aux personnes ressources des
compétences, qui facilitent leur rôle d’orientation stratégique, de planification.
Le point de convergence des objectifs des différents chapitres de ce module est de conférer aux
cibles de la formation des compétences susceptibles d’induire ou de faciliter au niveau des
populations, de bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles.
Module de formation des formateurs
4
ABREVIATIONS
AC : Agent communautaire
AM : Allaitement maternel
AME : Allaitement maternel exclusif
ANJE : Alimentation du nourrisson et du jeune enfant
CCC : Communication pour le changement de comportement
CPN : Consultation prénatale
CVA : Carence en vitamine A
FAF : fer acide folique
IEC : Information éducation et communication
OMS : Organisations mondiale de la sante
PCIMNE : Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant et du nouveau-né
PF : Planification familiale
TDCI : Trouble du a la carence en iode
UI : Unité internationale
SAPE : Suppléments Alimentaires Prêt à l’Emploi
Module de formation des formateurs
5
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………2-3
ABREVIATIONS…………………………………………………………………………………………………………………4
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………………5
CHAPITRE I: CONCEPTS GENERAUX SUR L'APPROCHE……………………………………………………6-8
CHAPITRE II: PREVENTION DE LA MALNUTRITION CHRONIQUE CHEZ LES ENFANTS DE 0-24 MOIS.9
GENRALITES …………………………………………………………………………………………………………………..9-10
A. SUIVI ET PROMOTION DE LA CROISSANCE ……………………………………………………………….10-21
B. COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT…………………………..21-22
C.DISTRIBUTION DES SAPE (PLUMPY-DOZ)…………………………………………………………………...22-23
CHAPITRE III: ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT …………...............25-37
CHAPITRE IV : LUTTE CONTRE LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS……………………………...38
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………….…38
A.CARENCE EN VITAMINE A…………………………………………………………………………………………..……39
B.CARENCE EN IODE………………………………………………………………………………………………………40-41
C.CARENCE EN FER………………………………………………………………………………………………………..42-44
D.CARENCE EN ZINC………………………………………………………………………………………………………44-45
E. DISTRIBUTION DE POUDRE DE MICRONUTRIMENTS………………………………………………….46-47
CHAPITRE V : STIMULATION DU JEUNE ENFANT……………………………………………………………48-52
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………………………......................53-54
Module de formation des formateurs
6
CHAPITRE I : CONCEPTS GENERAUX SUR L'APPROCHE
Le développement de la neuroscience montre comment les premières expériences biologiques
et psychosociales affectent le développement cérébral. Il est clairement identifié que
l'insuffisance de stimulation cognitive, le retard de croissance, la carence en iode, et l'anémie
ferriprive sont des risques importants qui empêchent des millions de jeunes enfants d'atteindre
leur potentiel de développement. Des recherches récentes soulignent l'importance de ces
risques, renforce les preuves d’autres facteurs de risque, y compris la restriction de croissance
intra-utérin, le paludisme, l'exposition au plomb, l'infection au VIH, la dépression maternelle,
l'institutionnalisation et l'exposition à la violence sociale, et identifie les facteurs de protection
tels que l'allaitement et l'éducation maternelle. Les données sur les risques résultant de la
nutrition maternelle prénatale, le stress maternel, et les familles touchées par le VIH est en
émergence. Les interventions sont nécessaires d'urgence pour réduire l'exposition des enfants
à risque et à favoriser le développement chez les enfants affectés.
Dans une série 2007 dans The Lancet, nous avons estimé que plus de 200 millions d'enfants de
moins de 5 ans dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ne sont pas à mesure
d’atteindre leur potentiel de développement, principalement en raison de la pauvreté, les
carences nutritionnelles, et de l'apprentissage inadéquat.
Les facteurs de risque biologiques et psychosociaux associés à la pauvreté conduisent à des
inégalités dans le développement du jeune enfant, qui nuisent à la scolarité et la productivité
des adultes, perpétuant ainsi la pauvreté.
Les fondements de l'architecture du cerveau sont fixés au début de la vie à travers des
interactions dynamiques des ressources génétiques, les facteurs biologiques et psychosociaux,
et le comportement des enfants.
L’enfance est un moment de risques associés à la pauvreté, tels que le manque de stimulation
ou un stress excessif, affectent le développement cérébral, entraînent une dérégulation du
système nerveux et modifient l'activité électrique du cerveau liées à l'efficacité des fonctions
cognitives.
Les principaux risques (stimulation insuffisante, le rabougrissement, la carence en iode,
l'anémie ferriprive) demeurent dans le besoin d'intervention d'urgence pour empêcher la perte
de potentiel de développement des millions de jeunes enfants. Bien qu'il y ait une attention
récente à l'effet de la nutrition précoce sur le développement et la santé, des progrès
substantiels dans l'amélioration de développement est peu susceptible d'être faite sans
l'apprentissage précoce augmente également des opportunités. Une méta-analyse de la non-
intervention américaine a montré que les avantages cognitifs étaient plus élevés lorsque les
interventions comprenaient des éléments de stimulation ou d'éducation par rapport à ceux
comprenant la nutrition ou une aide économique seulement. Cela renforce le cas pour
l'intégration de la stimulation par l'économie, la nutrition et les interventions de santé.
Module de formation des formateurs
7
Bien que les interventions efficaces existent pour certains risques identifiés, des recherches
supplémentaires sont nécessaires pour accroître notre capacité à promouvoir le
développement du jeune enfant dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Il faudra suivre les 10 lignes directrices suivantes pour promouvoir le développement des
jeunes enfants en santé et pour assurer qu'ils soient bien préparés aux années scolaires. Il faut
se rappeler que les premières années de la vie laissent une marque indélébile sur la personne.
(Source: Santé Infantile, bulletin trimestriel de l’Institut Canadien pour la Santé Infantile,
Automne 1997, Vol. 19, No 3)
1. Soyez affectueux, aimant et sensible
Nous savons que les premiers attachements de l'enfant influent sur la façon dont le cerveau
fonctionne et se développe. Lorsqu'on s'occupe d'un enfant d'une manière affectueuse et
sensible, on fait en sorte qu'il se sente plus facilement en sécurité avec les adultes. Les liens
d'attachement solide de l'enfant forment l'ancrage sur lequel reposent ses relations futures.
2. Soyez à l'écoute de votre enfant
Être à l'écoute de son bébé signifie qu'on est sensible aux sons qu'il émet, à sa façon de bouger,
ainsi qu'aux expressions de son visage. Les liens d'attachement solides se forment chez un
enfant lorsque les parents et les autres personnes chargées de s'en occuper essaient de lire les
signaux qu'il envoie et lorsqu'ils y réagissent avec sensibilité. Il s'agit ici de mesures bien simples
que les parents peuvent prendre pour permettre à l'enfant de prendre confiance. L'enfant
sourit et quelqu'un lui renvoie ce sourire; s'il pleure, quelqu'un est là pour le consoler; s'il a
faim, quelqu'un est là pour lui donner à manger. Les parents qui répondent aux besoins
d'attention de l'enfant, comme à ses besoins de calme, l'aident à former des liens
d'attachement solide.
3. Parlez, chantez à votre enfant
Lorsque vous racontez des histoires sur les événements du quotidien, lorsque vous lisez à haute
voix, lorsque vous chantez des chansons, lorsque vous décrivez ce qui arrive au quotidien, vous
vous trouvez à créer des interactions qui fourniront à votre enfant une base solide qui servira à
tout l'apprentissage qu'il fera plus tard dans la vie. Il est aussi recommandé de faire une
alimentation active en assistant l’enfant pendant ses repas.
4. Établissez des routines et des habitudes
Les routines et les habitudes quotidiennes associées à un sentiment de plaisir rassurent les
enfants. Par exemple, vous pouvez lui chanter une chanson. Ou encore, avant de le mettre au
lit, lisez-lui une histoire. Ces habitudes enseignent aux enfants ce à quoi ils peuvent s'attendre
de leur environnement, ce qui leur permet de mieux le comprendre. Les expériences positives
répétées forment des liens solides entre les neurones du cerveau et procurent à l'enfant un
sentiment de sécurité.
5. Encouragez votre enfant à jouer et à explorer de façon sécuritaire
Au fur et à mesure que votre nourrisson grandit, il commence à explorer le monde qui
l'entoure. Les parents devraient encourager cette exploration et être réceptifs lorsque l'enfant
Module de formation des formateurs
8
vient leur poser des questions ou chercher du réconfort. C'est en jouant que les enfants
apprennent.
6. Soyez sélectif
Soyez sélectif et prenez part au développement d'habitudes de l’enfant et parlez avec l’enfant à
tout moment.
7. Utilisez la discipline comme occasion de montrer quelque chose
Les enfants explorent le monde qui les entoure. C'est un monde qui s'élargit sans cesse et ils
ont besoin de limites ainsi que de la supervision uniforme et affectueuse des parents. Les
études indiquent que les méthodes de discipline des parents revêtent une grande importance
pour le développement de l'enfant. Plusieurs façons de fixer les limites peuvent fonctionner,
pourvu qu'elles visent à aider les enfants et à leur enseigner ce qu'il faut faire au lieu de les
punir. Il ne faut jamais frapper ou secouer un enfant. Les recherches sur le cerveau indiquent
que cette forme de discipline peut avoir des effets néfastes à long terme. Les seules choses que
l'enfant peut apprendre de ce type de discipline est la peur, l'humiliation et la rage.
8. Reconnaissez que chaque enfant est unique
Les enfants ne grandissent pas tous à la même vitesse. Les idées et les sentiments qu'ils
entretiennent à propos d'eux-mêmes reflètent, dans une large mesure, l'attitude des parents et
des intervenants à leur égard. Lorsque les enfants reçoivent des compliments, ils commencent
à voir le lien entre leurs actions et votre réaction. Les parents et les intervenants qui portent
une attention particulière à un enfant lui permettent de grandir avec une estime positive de lui-
même.
9. Choisissez des bons gardes d’enfant
Choisissez quelqu'un qui aime les enfants, qui donnera à chaque enfant une attention
particulière et qui les fera participer à des jeux.
10. Prenez soin de vous
Les parents ainsi que toute autre personne qui s'occupe des enfants ont également besoin
qu'on s'occupe d'eux. Lorsque vous vous sentez épuisé, préoccupé, de mauvaise humeur ou
déprimé, il vous sera plus difficile de répondre aux besoins des enfants. Lorsque vous vous
sentez dépassé, prenez soin de vous. Faites appel à d'autres. Votre famille, les amis, les voisins,
les médecins, les gardiens d'enfants ou d'autres personnes peuvent vous aider à faire en sorte
que votre enfant s'épanouisse et grandisse en santé.
Il est aussi indispensable de comprendre que :
L'enfance est le moment le plus efficace et rentable afin de s'assurer que tous les enfants
développent leur plein potentiel. Les avantages des investissements dans le développement du
jeune enfant sont considérables.
La Réduction les inégalités nécessite des interventions intégrées tôt dans la vie qui ciblent les
nombreux risques auxquels sont exposés les enfants vulnérables.
Les interventions parentales peuvent améliorer le développement cognitif des enfants et socio-
émotionnels et de préparation à l'école.
Module de formation des formateurs
9
CHAPITRE II : PREVENTION DE LA MALNUTRITION CHRONIQUE CHEZ LES
ENFANTS DE 0-24 MOIS
A.GENRALITES
La maladie et la malnutrition forment un cercle vicieux. Les personnes souffrant de malnutrition
courent un plus grand risque de tomber malades. Pour les nourrissons et les jeunes enfants
dénutris, ce risque accru peut souvent faire la différence entre la vie et la mort. De la même
façon, les gens affaiblis par la maladie peuvent être facilement victimes de malnutrition, ce qui
entraîne un déclin fulgurant de leur état. Quand la malnutrition est combinée à la maladie, des
maux faciles à traiter comme la diarrhée peuvent devenir mortels. De ce fait, il est impératif de
lutter contre les maladies qui accompagnent les carences en nutrition et les facteurs favorisant
la survenue de la malnutrition aux différents points du cycle de vie.
2
Points critiques de la nutrition dans le
cycle de vie
Période périnatale
Période néonatale
Petite enfance
Age
préscolaire
Age scolaire
Adolescence
Grossesse
Période
reproductive
20 ans
10 ans
5 ans
1 an
28 jours
7 joursPériode
néonatale
avancée
naissance
Age adulte
Vieillesse
Mort
Enfance
Module de formation des formateurs
10
3 enfants du même âge
Dans le cadre de la prévention de la malnutrition les stratégies suivantes sont utiles :
 Suivi promotion de la croissance à base communautaire,
 Communication pour le changement comportement
 Distribution à base communautaire de micronutriment et de
suppléments alimentaires prêts à l’emploi.
A. SUIVI PROMOTION DE LA CROISSANCE A BASE COMMUNAUTAIRE
• Pesée mensuelle des enfants de 0-24 mois (Anthropométrie)
• Mesure de la taille des enfants de 0-24 mois
• Référence systématique et visites de suivi des cas de malnutrition
• Recherche de perdus de vue : SPC, Vaccination, CPN, …
• Planification et évaluation des activités au niveau des villages
• Causeries interactives avec les jeunes mères et pères de famille
• Animation avec les grand-mères
• Surveillance communautaire de la grossesse (FARNG)
• Suivi communautaire par les leaders
• Mobilisation sociale des bénéficiaires
• Supplémentation semestrielle en vitamine A des enfants 6-59 mois
• Déparasitage systématique semestriel des enfants 12-59 mois
• Distribution gratuite de MILDA aux enfants de 0-59 mois
• Distribution des suppléments alimentaires prêts à emploi aux enfants malnutris
• Formation initiale et continue des acteurs communautaires
• Plaidoyer pour l’adhésion et la résolution des problèmes
• Réunion communautaires avec les hommes
• Restitution communautaire des performances des villages
• Réunion de coordination des centres de santé et agents communautaires
• Suivi / Supervision des activités mises en œuvre.
MCMANormal
Module de formation des formateurs
11
ANTHROPOMETRIE
1. Objectif
L’objectif de la mesure anthropométrique est de fournir des données quantitatives sur le poids
et la taille des enfants de 0-24 mois (moins de 5 ans).
L’analyse des rapports entre l’âge, le poids et la taille permettra d’analyser la prévalence de la
malnutrition dans les zones d’intervention.
Les trois indicateurs anthropométriques utilisés sont :
 Le retard de croissance qui est une mesure de la taille de l’enfant par rapport à son âge.
C’est un indicateur de la malnutrition chronique qui est normalement utilisé pour
mesurer l’impact à long terme des programmes de développement socio-économique.
 L’insuffisance pondérale qui est une mesure du poids de l’enfant par rapport à son âge.
C’est un indicateur de la malnutrition générale qui est normalement utilisé pour
mesurer l’impact des interventions nutritionnelles à court et moyen termes (par
exemple: la nutrition communautaire ou la surveillance de la croissance des enfants).
 L’émaciation qui est une mesure du poids de l’enfant par rapport à sa taille. C’est un
indicateur de la malnutrition aiguë qui est normalement utilisé pour le dépistage et suivi
des enfants sévèrement malnutris dans le cadre des programmes d’urgence ou de
récupération nutritionnelle.
2. Les procédures de mesure
a. Mesure de la taille
La taille se mesure toujours à deux
 Un opérateur qui fait la mesure ;
 Un assistant qui aide à positionner l’enfant et qui inscrit la mesure
NB : certains enfants (généralement ceux ayant un âge de 2 ans) sont très agités si bien qu’il
vous sera difficile voire impossible de les mesurer à deux. Quand de tels cas se présentent,
n’hésiter pas à solliciter l’aide des villageois.
Selon l’âge de l’enfant, la taille se mesure en station couchée ou débout :
 Pour les enfants de deux ans et plus (à partir de 24 mois), la mesure de taille se fait en
position debout ;
 Pour les enfants ayant moins de deux ans (24 mois), la mesure se fait en position
couchée
Lorsque vous n’arrivez pas à déterminer l’âge de l’enfant et dans ce cas seulement, la décision
de le prendre en position debout ou couchée est dictée par la taille de celui – ci :
 S’il mesure 87 cm ou plus, il faut le prendre debout
 S’il mesure moins de 87 cm, il faut le prendre en position couchée
La procédure en 10 étapes
Module de formation des formateurs
12
 Etape 1 (Opérateur et Assistant)
Placez la toise sur une surface plane et ferme (dure), et appuyez-la contre un mur, une table, le
véhicule, ou un poteau. Assurez-vous que la toise est stable
 Etape 2 : (Opérateur et Assistant)
Demandez à la mère ou l’accompagnant de l’enfant de lui retirer ses chaussures et son
chapeau (s’il en a) et de le conduire sur la toise. Ensuite, demandez-lui de se mettre à genoux
en face de l’enfant
 Etape 3 : (Assistant)
Déposez la fiche d’enregistrement des mesures et le crayon sur le sol. Mettez-vous à genoux
sur la droite de l’enfant
 Etape 4 : (Opérateur)
Mettez – vous à genoux (genou droit par terre) sur la gauche de l’enfant
 Etape 5 (Assistant)
Placez les pieds de l’enfant au centre de la base de la toise. Les pieds doivent être joints et bien
à plat sur la base de la toise, les talons doivent toucher la planche arrière et la base de la toise.
Placez ensuite la main droite au niveau des chevilles de l’enfant afin de maintenir cette position
des poids.
De l’autre main (gauche), tenir les deux genoux de l’enfant et les pousser légèrement contre la
planche arrière de la toise. De même, appuyez les omoplates de l’enfant contre la toise.
Assurez-vous que les talons, mollets et omoplates de l’enfant sont bien contre la toise et que
ses bras sont ballants.
Lorsque vous en êtes là, dites à l’opérateur que vous êtes prêt
 Etape 6: (Opérateur)
 Demandez à l’enfant de regarder droit devant lui ou de regarder sa maman si celle-ci est
à genoux devant lui.
 Assurez-vous que l’enfant est bien au contre de la toise
 Prenez la tête de l’enfant avec votre main gauche et positionnez-la correctement en
vous assurant que la ligne imaginaire formée par la pointe de l’oreille et la base de l’œil
est perpendiculaire à la planche arrière de la toise (ligne de Frankfort)
 Etape 7 : (Opérateur et Assistant)
Vérifiez la position de l’enfant
- L’enfant est au centre de la toise
- L’enfant est à droit
- Tallons, mollets, fesses, omoplates et tête sont en contact avec la toise
Module de formation des formateurs
13
- Vérifiez que l’enfant regarde droit devant lui et que la ligne de Frankfort est
perpendiculaire à la planche
- Reprendre toute étape incorrecte
 Etape 8 : (Opérateur)
 Lorsque la position de l’enfant est correcte, faites glisser doucement la coulisse de la
toise jusqu’à ce que celle – ci soit en contact ferme avec le sommet de la tête de
l’enfant.
NB : Pour les enfants ayant une chevelure ou des tresses en mèche, exercez une pression
légèrement plus forte sans toutefois faire mal à l’enfant.
 La coulisse doit être perpendiculaire à la planche arrière de la toise
 Lisez la taille à 0,1 cm près
 Dites la valeur lue à haute voix, puis retirez la coulisse tout en maintenant l’enfant dans
la position correcte
 Lorsque l’assistant a inscrit la valeur, libérez alors l’enfant
 Etape 9 : (Assistant)
Inscrire immédiatement la valeur lue et la montrer à l’opérateur
 Etape 10 : (Opérateur)
Vérifier que la valeur inscrite est celle que vous avez lue et que l’inscription est correcte et
lisible (nous y reviendrons). Demandez à l’assistant d’effacer et de corriger toute erreur que
vous aurez constatée.
Planche1
Module de formation des formateurs
14
Mesure de la taille des enfants de moins de 2 ans : position couchée
Pour les enfants ayant moins de deux ans (24 moins), la mesure de la taille se fait en position
couchée (mesure de la longueur).
La procédure en 11 étapes
 Etape 1 (Opération et Assistant)
Installez la toise en position couchée sur une surface plane et ferme (terrasse, table etc. …)
 Etape 2 : (Assistant)
Déposez la fiche d’enregistrement des données et le crayon par terre et mettez-vous derrière la
base de la toise. Si la toise est placée par terre, mettez-vous à genoux (les deux genoux par
terre) derrière la base de la toise.
 Etape 3 : (Opérateur)
Module de formation des formateurs
15
Mettez-vous sur la droite de l’enfant de sorte à pouvoir tenir la coulisse avec votre main droite.
Si la toise est placée par terre, mettez-vous à genoux (les deux genoux par terre), sur la droite
de l’enfant.
 Etape 4 : (Opérateur et Assistant)
Avec l’aide de la mère ou de l’accompagnant, couchez l’enfant sur la toise. Pour ce faire,
l’assistant soutient la tête de l’enfant et le couche doucement sur la toise. Pendant ce temps,
l’opérateur soutient le tronc de l’enfant.
 Etape 5 : (Opérateur et Assistant)
Demander à la mère ou à l’accompagnant de se mettre à genoux sur la gauche de l’enfant, face
à l’opérateur. Cela lui permettra de le calmer s’il s’agite.
 Etape 6 : (Assistant)
Placez vos mains de part et d’autre de la tête de l’enfant et maintenez-la fermement contre la
base de la toise. Ensuite, assurez-vous que l’enfant regarde droit devant lui et que la ligne
imaginaire formée par la pointe de l’oreille et la base de l’œil (ligne de Franck fort) est
perpendiculaire au sol.
 Etape 7 : (Opérateur)
Assurez-vous que l’enfant est bien installé au centre de la toise, que la partie arrière de sa tête,
ses omoplates, ses fesses, ses mollets et ses talons sont en contact avec la planche arrière de la
toise.
Avec votre main gauche, saisissez les chevilles de l’enfant et de la main droite, faites glisser la
coulisse jusqu’à ce qu’elle soit en contact ferme avec la plante des pieds de l’enfant appuyez en
même temps les talons contre la toise.
 Etape 8 : (Opérateur et Assistant)
Vérifiez une fois encore les différentes positions de l’enfant et recommencer toute étape
incorrecte.
 Etape 9 : (Opérateur)
Lorsque la position de l’enfant est correcte, lisez à haute voix la taille indiquée (en cm et à 0,1
cm près). Retirez ensuite la coulisse, libérez les chevilles de l’enfant tout en le maintenant
couché.
NB : Dans le cas des enfants particulièrement agités, il est conseillé de libérer les chevilles de
l’enfant aussitôt que la position correcte est acquise tout en maintenant fermement la coulisse
dans sa position. La lecture se faisant après la libération des chevilles.
 Etape 10 : (Assistant)
Libérez la tête de l’enfant, inscrivez la valeur lue et montrez-la à l’opérateur
 Etape 11 : (Opérateur)
Vérifier que la valeur inscrite est celle que vous avez lue et que l’inscription est correcte et
lisible. Demandez à l’assistant d’effacer et de corriger toute erreur que vous aurez constatée.
Planche2
Module de formation des formateurs
16
Mesure du poids
Utilisation de la balance salter
L’instrument servant à la mesure du poids est une balance à ressort encore appelée balance
Salter. Cette balance est accompagnée d’accessoires que sont les culottes et les cordes.
Il ya d’autres types de balance utilisés appelés UNISCALE (Pèse-personne)
La procédure de mesure de poids en 10 étapes
 Etape 1 : (Opérateur et Assistant)
Module de formation des formateurs
17
A l’aide d’une corde solide, suspendre la balance à la branche d’un arbre, à la poutre d’un
hangar, à un trépied, etc. …
NB : Lorsque vous opérez en situation mobile et qu’il n y a pas de support solide auquel vous
pouvez suspendre la balance, demandez à deux personnes de tenir une poutre à laquelle vous la
suspendez.
 Etape 2 : (Opérateur)
Accrochez la culotte devant servir à la pesée au crochet inférieur de la balance, ajustez l’aiguille
à zéro puis retirez la culotte.
Cette étape doit systématiquement être reprise
 Lorsque vous changez de culotte
 Après chaque série de 5 pesées lorsque vous utilisez la même culotte
 Etape 3 : (Opérateur)
Demandez à la mère ou à l’accompagnant de déshabiller l’enfant et de le débarrasser des
objets qu’il tient ou porte.
Passez vos mains à travers les deux ouvertures (ouvertures pour les pieds) de la culotte et
saisissez l’enfant par les pieds. Mettez-lui la culotte. Assurez-vous que les deux bretelles de la
culotte sont positionnées en face de l’enfant.
NB : Pour les grands enfants coopératifs, demandez-leur de porter la culotte par eux-mêmes.
Cela vous soulagera de la tâche ardue qui consiste à soulever des enfants lourds à longueur de
journée.
 Etape 4 : (Opérateur)
Accrochez la brettelle de la culotte au crochet de la balance
NB : Quand vous faites cette opération, toujours éviter de soulever l’enfant par les brettelles de
la culotte. Prenez plutôt l’enfant sous les jambes, soulevez-le, accrochez la brettelle à l’aide de
votre main libre et doucement, laissez l’enfant suspendre à la balance.
 Etape 5 : (Assistant)
Ayez votre fiche d’enregistrement et votre crayon prêts. Mettez-vous en arrière de l’opérateur
de sortie à pouvoir voir et lire sur le cadran de la balance.
 Etape 6 : (Opérateur et Assistant)
Vérifiez la position de l’enfant. Assurez-vous surtout qu’il suspend librement à la balance et
qu’il ne tient rien dans ses mains.
NB : Par expérience, on sait que les enfants agités ont tendance à saisir soit les habits de leur
mère (trop supportrice par ce que stressée elle-même) soit ceux de l’assistant qui essaye de les
calmer. Si tel est le cas, dites à l’opérateur d’attendre que l’enfant soit librement suspendu.
 Etape 7 : (Opérateur)
Immobilisez la balance en saisissant le cadran de lecture de vos deux mains (attention à ne pas
toucher à la culotte ni au crochet inférieur). Lisez-le poids indiqué (en kg et à 0,1 Kg près). Dites
la valeur lue à haute voix.
NB : Sur le terrain, vous constaterez que la plupart des enfants sont agités et que l’aiguille de la
balance ne se stabilisé pas vite. Ne soyez pas impatient. Attendez jusqu’à ce que l’aiguille se
stabilise, il y va de la qualité des données.
 Etape 8 : (Assistant)
Inscrivez immédiatement la valeur lue sur la fiche d’enregistrement et montrez-la à l’opérateur.
 Etape 9 : (Opérateur)
Module de formation des formateurs
18
Pendant que l’assistant inscrit la valeur lue, passez un de vos bras sous les jambes de l’enfant,
soulevez-le et de l’autre main, décrochez la bretelle du crochet de la balance.
NB : Ici comme lorsque vous suspendez l’enfant à la balance, il faut éviter de tenir uniquement
les brettelles de la culotte.
 Etape 10 : (Opérateur)
Vérifiez que la valeur inscrite sur la fiche d’enregistrement est celle que vous avez lue et que
l’inscription est faite de façon lisible. Si tel n’est pas le cas, faites faire les corrections
nécessaires.
La balance UNISCALE permet de faire la pesée de l’enfant à travers la mère
Les étapes sont:
 Etape 1 : Installer la balance sur une surface plane. S’assurer que la balance ne soit pas
trop exposée au soleil.
 Etape 2 : Expliquer à la mère la procédure et demander lui d’enlever les vêtements de
l’enfant (il faut mesurer l’enfant totalement nu). Donner l’Enfant à une autre personne.
 Etape 3 : Demander à la mère d’enlever ses vêtements et de mettre le pagne
 Etape 4 : Demander à la mère de se mettre sur la balance. Noter le poids et l’écrire sur
la fiche avec le décimal. (C’est le poids de la mère).
 Etape 5 : Il-y-a une trace de pieds sur la balance et la mère ou la femme doit positionner
leurs talons sur les talons de l’image sur la balance.
 Etape 6 : Effleurer l’indicateur mère/enfant sur la balance. Attendre l’initialisation de la
balance.
 Etape 7 : Donner l’enfant à la mère. Noter le poids et l’écrire sur la fiche avec le décimal.
(C’est le poids de l’enfant)
 Etape 8 : Tous les enfants moins de 5 ans doivent être mesurés de la même façon, dans
les bras de la mère (même ceux qui peuvent se tenir debout).
Planche 3
Module de formation des formateurs
19
Module de formation des formateurs
20
3. Les Sources d’erreurs au cours de la mesure de taille et de poids
Le tableau suivant résume les sources courantes d’erreur lors des mesures de taille et de poids
Type de Mesure
Source d’erreur
Conduite à tenir
Poids et taille  Equipement inadéquat
 Enfant très agité
 Lecture faite alors que la zone de
lecture n’est pas stable
 Mauvaise lecture
 Inscription erronée ou illisible
Si un enfant est très agité, il est
préférable de remettre la mesure à
plus tard
Taille en position
couchée
 Disposition de la toise non conforme à
l’âge de l’enfant
 Chapeau et chaussure non retirés
avant la mesure
 Position incorrecte de la tête (l’enfant
ne regarde pas droit devant lui, la
ligne imaginaire de Frankfort n’est pas
perpendiculaire au sol)
 La tête de l’enfant n’est pas en
contact ferme avec la base de la toise
 Le corps (tronc) de l’enfant est arqué
 Les genoux de l’enfant sont pliés
 Les mollets de l’enfant ne sont pas en
contact avec la toise
 Les pieds de l’enfant ne sont pas
centrés et / ou sont pas en contact
ferme avec la coulisse et la planche
arrière de la toise
 La position de l’opérateur n’étant pas
directe au niveau de la lecture du
ruban
Vérifiez toujours l’âge de l’enfant
avant de procéder à la mesure de la
taille
Observez le plus scrupuleusement
possible toutes les étapes de la
procédure de mesure de taille
Taille en position
debout
 Disposition de la toise non conforme à
l’âge de l’enfant (c. à d. enfant moins
de 2 ans)
 Toise non disposée sur une surface
plane et ferme ou non adossé à un
mur droit
 Chapeau et chaussure non retirés
avant la mesure
 Pieds de l’enfant non joints et / non
droits
 Les talons ne sont pas à plat sur la
base de la toise ni adossés contre la
Module de formation des formateurs
21
planche arrière de la toise (l’enfant se
tient sur la pointe des pieds)
 Les genoux de l’enfant sont pliés
 Le corps de l’enfant n’est pas droit
 Les omoplates ne sont pas en contact
avec la toise
 La tête n’est pas dans un plan correct
(l’enfant ne regarde pas droit devant
lui et le plan imaginaire de Frankfort
n’est pas perpendiculaire à la planche
arrière de la toise)
 La coulisse n’est pas fermement en
contact avec le sommet de la tête et
avec la toise
Poids  Choix inadéquat du lieu de pesée
(endroit trop froid ou absence
d’intimidé)
 Balance non calibrée chaque pesée à
zéro
 Enfant non déshabillé
 Enfant agité et anxieux
 Opérateur pressé et impatient qui fait
une lecture moyenne entre les
maxima et minima de l’aiguille
Choisissez un endroit adéquat,
offrant un minimum d’intimité et
avant chaque pesée, demandez à la
mère ou à l’accompagnant de
déshabiller l’enfant
B. COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT COMPORTEMENT
a. Les éléments de la communication
1-Emetteur : la personne qui émet le message ;
2-Message : l’information transmise ;
3-Canal : moyen par lequel la personne transmet un message
4-Récepteur : personne qui reçoit le message
5-Code : la manière de comprendre la transmission du message
b. Quelques obstacles pour une communication efficace :
L’obstacle est défini comme tout frein à une transmission efficace d’un message. Ce frein peut
se trouver au niveau:
• de l’émetteur : l’émetteur parle soit dans une langue non comprise par le récepteur,
soit à un mauvais moment, soit avec un jargon propre à lui, ou encore l’utilisation d’un
code inconnu du récepteur, etc.
• du récepteur : Par exemple : inattention (il n’écoute pas) ou distraction (il est occupé à
autre chose)…
• du canal : un canal inadapté ou défectueux: par exemple un document écrit remis à un
illettré, un message télévisé dans un milieu sans TV.
Module de formation des formateurs
22
c. Stratégies de communication
1. Causeries éducatives :
La causerie éducative de groupe ou ‘discussion de groupe’ comme on l’appelle parfois, fait
référence à la séance d’information menée par un conseiller lors du counseling. La discussion
de groupe offre une éducation de base concernant la nutrition de la femme pendant la
grossesse et pendant l’allaitement maternel et sur l’alimentation du jeune enfant et du
nourrisson.
2. Visite á domicile et Communication interpersonnelle
Pendant la visite á domicile il y a la diffusion des messages clés sur la nutrition de la femme du
jeune enfant et du nourrisson.
3. Animations communautaires
L’expérience à prouver que l’approche ‘’DIVERTIR POUR EDUQUER’’ a toujours eu des impacts
sur le changement de comportement dans les communautés.
Au cours des séances d’animation des messages sont diffusés par les agents communautaires,
les femmes conseillères et les mamans lumières sur l’importance de la nutrition de la mère, de
l’allaitement maternel et sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.
4. Réunions Communautaires
Cible les leaders communautaires, les élus locaux et les maris des femmes pour situer
l’importance de la nutrition de la femme, du jeune enfant et du nourrisson au niveau de la
communauté et dégager la responsabilité de la communauté par rapport aux activités de mise
en œuvre. Cette notion de responsabilisation et participation communautaire ressort avec
l’engagement de la communauté a mieux s’impliquer dans les activités afin de s’en approprier.
d. Echelle de la résistance au changement
7. La personne veut convaincre les autres : je vais
parler à mes copines.
6. La personne est prête à adopter le changement : je vais
allaiter exclusivement dès la première heure après mon
accouchement.
5. La personne a un désir réel d’apprendre d’avantage : oui je veux bien
donner le colostrum à mon enfant, informe-moi sur la méthode.
4. La personne s’intéresse au changement proposé, mais elle a peur des
conséquences : qu’est ce que ma belle-mère va dire si je donne le colostrum à mon
bébé.
3. Le problème est connu mais la personne à des doutes et des craintes concernant la pris en
main de la solution : je ne suis qu’une femme, je n’ai jamais été à l’école.
2. Le problème est reconnu mais la volonté d’agir fait défaut : oui le premier enfant d’une jeune mère
meurt souvent, mais c’est Dieu qui décide.
1. Refus total de reconnaître l’existence d’un problème : je suis satisfaits, nous avons toujours extrait et jeté le
premier lait de la mère sans problèmes.
Module de formation des formateurs
23
C. DISTRIBUTION A BASE COMMUNAUTAIRE DES SUPPLEMENTS ALIMENTAIRES PRETS A
L’EMPLOI. (PLUMPY-DOZ)
OBJECTIFS:
A la fin de ce chapitre, les apprenants doivent être capables de:
 Connaitre l’importance des aliments de complément à haute teneur en énergie dans le
développement harmonieux de l’enfant et dans sa survie.
 Décrire le système de distribution du Plumpy-Doz aux enfants de moins de deux ans
dans les zones de projet;
DISTRIBUTION DE SUPPLEMENT ALIMENTAIRE PRET A L’EMPLOI
Le supplément alimentaire prêt à l’emploi de type « Plumpy’doz®
» est un supplément
nutritionnel adapté aux besoins de l’enfant en croissance. Cet aliment de supplémentation prêt
à l’emploi (Ready-to-Use Supplementary Food, ou RUSF) a été initialement conçu pour réduire
l’incidence de la malnutrition aiguë pendant les périodes à risque (périodes de soudure, par
exemple). Plumpy’doz®
convient particulièrement aux enfants âgés de 6 à 36 mois.
Principales caractéristiques, population cible et bénéfices produits
A partir de l’âge de 6 mois, passée la période d’allaitement exclusif recommandée, les besoins
des nourrissons en énergie et en nutriments commencent à dépasser ce qui est apporté par le
lait maternel. Une alimentation de complément de qualité devient alors indispensable pour
compenser ce déficit.
C’est durant cette phase de croissance importante que les enfants sont le plus à risque de
dénutrition. Dans de nombreux pays en développement, une alimentation de complément
adaptée aux besoins nutritionnels spécifiques des nourrissons et jeunes enfants (6-24 mois) est
en effet indisponible ou inaccessible.
Ce problème est particulièrement marqué lors de périodes à risque comme les périodes de
soudure (c’est-à-dire les mois entre l’épuisement des réserves alimentaires des familles et les
prochaines récoltes) dans les zones agricoles. Faute de consommer une nourriture
suffisamment riche et diversifiée, de nombreux jeunes enfants basculent alors dans la
malnutrition, qu’il s’agisse de malnutrition chronique (caractérisée par un retard de croissance,
Module de formation des formateurs
24
de carences en micronutriments,) ou de malnutrition aiguë (caractérisée par une insuffisance
pondérale).
Le Plumpy’doz®
a donc été conçu pour pallier les carences du régime alimentaire traditionnel
des nourrissons et jeunes enfants (6-36 mois). En leur apportant par une prise quotidienne des
micronutriments, mais aussi des protéines de qualité et des acides gras essentiels, Plumpy’doz®
peut contribuer à réduire l’incidence de la malnutrition aiguë dans les régions touchées par une
forte insécurité alimentaire.
Le supplément alimentaire est particulièrement utilisé dans le cadre de distribution
alimentaires générales (blanket feeding) ciblant les jeunes enfants (6-36 mois) non malnutris
mais à risque de malnutrition.
Tenant compte de l’importance des nutriments contenus dans ces produits alimentaires
supplémentaires ainsi que de l’état d’insécurité alimentaire dans le pays, le projet pilote de
l’Assistance sociale compte distribuer le supplément alimentaire aux enfants de 6-24 mois afin
de leur aider à assurer leur croissance et leur développement harmonieux (prévenir la
malnutrition chronique)
MODE D’UTILISATION
 Dose journalière recommandée : 3 cuillères à café, 3 fois par jour, soit environ 46 g. La
consommation du supplément alimentaire se fait avec l’assistance des parents.
 Ce produit n’a pas besoin de réfrigération.
 Utiliser une cuillère propre à chaque utilisation et maintenir de bonnes normes d’hygiène en
rangeant le pot avec couvercle dans un endroit à l’abri.
CONDITIONNEMENT ET CONSERVATION
 Conditionnement primaire : pots de 325 g, soit la quantité nécessaire pour un enfant
pendant une semaine.
 Conditionnement secondaire : cartons de 36 pots (poids net : 11,7 kg ; poids brut : 12,7 kg)
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25
CHAPITRE III: ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT
A. Introduction
L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la
survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains. Les deux
premières années de vie d’un enfant sont particulièrement importantes car une nutrition
optimale pendant cette période aura pour effet de réduire le taux de morbidité et de mortalité,
ainsi que le risque de maladies chroniques, et de contribuer à un meilleur développement
général.
En fait, la conjugaison optimale de l’allaitement au sein et de l’alimentation de complément est
tellement déterminante qu’elle peut, chaque année, sauver la vie d’un million et demi
d’enfants de moins de cinq ans.
La malnutrition s’installe tôt pendant l’enfance surtout pendant les premiers 2 ans, après 2 ans
le retard de croissance ne peut plus être rattrapé.
On a les preuves scientifiques que le retard de croissance a des conséquences irréversibles sur
le développement cognitif et la performance scolaire de l’enfant ainsi que ses revenus quand il
sera devenu un adulte. Les enfants malnutris ont plus de probabilités de devenir des adultes de
petite taille.
Le retard de croissance se traduit par une taille qui reste chroniquement insuffisante par
rapport à l’âge indiquée par un bas rapport taille/âge, ce qui reflète les effets cumulatifs à long
terme d'apports alimentaires inadéquats et de mauvaises conditions sanitaires dues à un
manque d'hygiène et à des maladies récurrentes.
Les études ont montrées que:
 La moitié des causes du retard de croissance sont intra-utérine
 L’autre moitié des causes sont pendant l’enfance de 0 à 2 ans.
Les interventions efficaces sont disponibles pour réduire le retard de croissance, les déficiences
en micronutriments et les problèmes liés à la malnutrition à travers la prévention de la
malnutrition qui se repose sur l’éducation nutritionnelle, l’allaitement maternel jusqu’au moins
24 mois, la diversification du régime et l’apport d’aliments riches en protéines et enfin la
vaccination.
Cette éducation nutritionnelle doit combattre les tabous notamment ceux interdisant souvent
aux enfants des aliments riches en protéines. La prévention exige en même temps un
accroissement du niveau de vie social, culturel et économique des populations.
Les nourrissons et les enfants ont tous droit à une bonne nutrition conformément aux
dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
La dénutrition intervient pour 35% dans la charge de morbidité enregistrée chez les enfants de
moins de cinq ans. L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial
pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains.
Module de formation des formateurs
26
Les recommandations de l’OMS et de l’UNICEF relatives à l’alimentation optimale des
nourrissons et des jeunes enfants sont les suivantes:
 l’allaitement précoce dans la demi-heure heure qui suit la naissance;
 l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie; et
 l’introduction, à l’âge de six mois, d’aliments de complément sains et satisfaisants sous
l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux
ans et au-delà.
Les principes directeurs d’une alimentation de complément adaptée sont les suivants:
1. Pratiquer l’allaitement maternel exclusif de la naissance jusqu’à l’âge de six mois,
et introduire les aliments complémentaires à l’âge de six mois (180 jours) tout en
continuant d’allaiter au sein ;
2. Continuer l’allaitement au sein à la demande jusqu’à l’âge de deux ans ou au-
delà ;
3. Prêter attention à l’enfant pendant ses repas, en appliquant les principes de
soins ; psychosociaux (Engle et al. Pelto et al., 2002). Spécifiquement ; a) nourrir
les nourrissons directement et aider les enfants plus âgés lorsqu’ils s’alimentent
eux-mêmes, en étant sensible à leur faim et à leurs signaux de satiété ; b)
alimenter lentement et patiemment, et encourager les enfants à manger, mais
ne pas les forcer ; c) si les enfants refusent plusieurs aliments, expérimenter
d’autres combinaisons d’aliments, de goûts, de textures et de méthodes
d’encouragement ; d) minimiser les distractions au cours des repas si l’enfant
perd facilement l’intérêt ; e) se rappeler que les temps d’alimentation sont des
périodes d’apprentissage et d’affection parler aux enfants au cours de
l’alimentation, avec un contact visuel ;
4. Pratiquer une bonne hygiène et un maniement correct des aliments a) en
s’assurant que les personnes s’occupant des enfants se lavent les mains avant la
préparation et la consommation des aliments, b) en conservant les aliments de
façon sûre et en les servant immédiatement après la préparation, c) en utilisant
des ustensiles propres pour préparer et servir les aliments, d) en utilisant des
tasses et des bols propres pour nourrir les enfants, et e) en évitant l’utilisation de
biberons qui sont difficiles à garder propres (voir Alimentation Complémentaire
de l’OMS : Aliments familiaux pour les enfants allaités au sein, 2000 pour des
détails complémentaires) ;
5. Commencer à l’âge de six mois avec de petites quantités d’aliments et
augmenter la quantité au fur et à mesure que l’enfant grandit, tout en
maintenant l’allaitement maternel fréquent. Les besoins énergétiques devant
provenir des aliments complémentaires pour les nourrissons avec un apport
‘‘moyen’’ de lait maternel dans les pays en développement (OMS/UNICEF, 1998)
sont d’environ 200 kcal par jour à l’âge de 6 à 8 mois, 300kcal par jour à l’âge de
9 à 11 mois et de 550 kcal par jour à l’âge de 12 à 23 mois. Dans les pays
industrialisés ces estimations diffèrent un peu (130, 310 et 580 kcal/j
respectivement à l’âge de 6 à 8 mois, 9 à 11 mois et 12 à 13 mois) en raison des
différences dans l’apport moyen du lait maternel ;
Module de formation des formateurs
27
6. Augmenter progressivement la consistance et la variété des aliments de
complément au fur et à mesure que le nourrisson grandit, en les adaptant aux
besoins et aux capacités du nourrisson. Les nourrissons peuvent manger des
aliments en purée, des bouillies ou des semi-solides à partir de six mois. A partir
de huit mois la plupart des nourrissons peuvent également manger ‘‘à la main’’
(collations que les enfants peuvent manger seuls). A l’âge de 12 mois, la plupart
des enfants peuvent manger certains types d’aliments consommés par le reste
de la famille (en gardant à l’esprit le besoin d’aliments riches en éléments
nutritifs, tel qu’expliqué au # 8 ci-dessous). Eviter les aliments pouvant
provoquer un étouffement (c’est-à-dire des éléments ayant une forme et/ou une
consistance pouvant les amener à se loger dans la trachée, tels que les noix,
raisins, carottes crues) ;
7. Augmenter le nombre de fois où l’enfant prend des aliments complémentaires
au fur et à mesure qu’il/elle grandit. Le nombre approprié de repas dépend de la
densité énergétique des aliments locaux et des quantités habituelles
consommées par repas. Pour le nourrisson moyen en bonne santé et allaité, les
aliments complémentaires devraient être fournis deux à trois fois par jour à l’âge
de 6 à 8 mois et 3 à 4 fois par jour à l’âge 9 à 11 mois et à l’âge de 12 à 24 mois,
avec des collations en complément (telles qu’un fruit ou du pain avec de la pâte
à tartiner) offertes une à deux fois par jour, à volonté. Les collations sont définies
comme des aliments pris entre les repas, habituellement pris seuls, accessibles
et faciles à préparer. Si la densité énergétique ou la quantité d’aliment par repas
est faible, ou si l’enfant n’est plus allaité au sein, des repas plus fréquents
peuvent être nécessaires ;
8. Donner une variété d’aliments pour s’assurer que les besoins d’éléments
nutritifs soient satisfaits. Viande, volailles, poissons ou œufs peuvent être pris
chaque jour ou aussi souvent que possible. Les régimes végétariens ne peuvent
pas satisfaire les besoins en éléments nutritifs à cet âge à moins que des
suppléments en micronutriments ou des produits fortifiés soient utilisés (voir # 9
ci-dessous). Les fruits riches en précurseurs de la vitamine A et les légumes
devraient être pris quotidiennement. Donner des régimes avec des teneurs
adéquates en matières grasses (voir Tableau 3). Eviter de donner des liquides
ayant une faible valeur nutritive, tels que le thé, le café et les liquides sucrés tels
que les sodas. Limiter la quantité de jus de fruits offerte afin d’éviter le
remplacement des aliments plus riches en éléments nutritifs ;
9. Utiliser des aliments complémentaires enrichis ou des suppléments en vitamines
et minéraux pour les nourrissons, si nécessaire. Dans certaines populations, les
mères allaitantes peuvent également avoir besoin de suppléments en vitamines-
minéraux ou des produits enrichis, pour leur propre santé et pour garantir les
concentrations normales de certains nutriments (particulièrement les vitamines)
dans leur lait maternel. [De tels produits peuvent également être bénéfiques
pour la femme avant la grossesse et pour la femme enceinte] ;
10. Augmenter l’apport de fluides au cours de la maladie, y compris par un
allaitement maternel plus fréquent, et encourager l’enfant à manger des
aliments préférés, légers, variés, appétissants. Après la maladie, alimenter plus
fréquemment que d’habitude et encourager l’enfant à manger plus.
Module de formation des formateurs
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source: p r i n c i p e s d i r e c t e u r s p o u r l’a l i m e n t a t i o n,c o m p l e m e n t a i r e d e l ’ e n f a n t a l l a i t e a u s e i n Isbn 92 75 22460 9 Organisation panaméricaine
de la santé et OMS, 2003
Cependant, bon nombre de nourrissons et d’enfants ne bénéficient pas d’une alimentation optimale; par exemple, on
constate qu’en moyenne, 1% environ des nourrissons de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris
au sein au Djibouti.
B. Comportements optima en matière d’allaitement maternel1
Le lait maternel est le meilleur aliment pour les nourrissons : il leur donne tous les nutriments
dans des quantités qui satisfont leur faim et leur soif pendant les 6 premier mois de la vie. Les
nourrissons qui sont nourris exclusivement au sein durant les six premiers mois de vie ont
moins de risque d’avoir des maladies diarrhéiques, respiratoires et des infections de l’oreille.
L’allaitement maternel contribue également à espacer les naissances en retardant le retour à la
fécondité (méthode MAMA).
B.1- Allaitement maternel de 0 à 6 mois
Comportement 1:
La mère initie l’allaitement maternel dans la demi-heure qui suit l’accouchement.
Allaiter immédiatement après la naissance:
 profite du réflexe intense de succion et de l’état alerte du nourrisson.
 stimule la production de lait maternel.
 sert de première immunisation pour le bébé. Le nourrisson profitera immédiatement
des anticorps présents dans le colostrum (premier lait).
 Minimise l’hémorragie maternelle du post-partum.
 Garde le nouveau-né au chaud grâce au contact peau-à-peau.
 Renforce les liens entre la mère et l’enfant.
 Met à profit le réflexe de succion intense et la disposition alerte du nouveau-né ;
 Stimule la production de lait maternel ;
 Protège le nourrisson contre les maladies parce qu’elle lui permet de recevoir le premier
lait épais de couleur jaunâtre (colostrum), le premier vaccin de l’enfant ;
 Aide à expulser plus rapidement le placenta et réduit les pertes de sang ;
 Aide à expulser le méconium, les premières selles du nourrisson ;
 Maintient le nouveau-né au chaud grâce au contact peau à peau ;
 Favorise le renforcement du lien entre la mère et le nourrisson.
1
Adapté de Projet LINKAGES, Directives pour l’alimentation de nourrissons nés de femmes d’état sérologique
inconnu ou séronégatives (version préliminaire), 2003
Module de formation des formateurs
29
Comportement 2 :
La mère donne seulement du lait maternel au nourrisson pendant les 6 premiers mois.
 Le lait maternel est le meilleur aliment pour les nourrissons : il leur donne tous les
nutriments dans des quantités qui satisfont leur faim et leur soif.
 Les nourrissons qui sont nourris exclusivement au sein durant les six premiers mois de
vie ont moins de risque d’avoir des maladies diarrhéiques, respiratoires et des infections
de l’oreille.
 L’allaitement maternel exclusif contribue à espacer les naissances en retardant le retour
à la fécondité. C’est la méthode MAMA (Méthode Allaitement Maternel et
Aménorrhée).Il ya trois conditions :
- Allaitement Maternel Exclusif
- Enfant de moins de 6 mois et
- Aménorrhée
Dans les six premiers mois de la vie les enfants allaités n’ont pas besoin d’eau. Le contenu d’eau
dans le lait maternel dépasse les besoins du nourrisson (le lait maternel contient 88% d’eau).
Les enfants allaités exclusivement ne nécessitent pas d’eau dans les six premiers mois de la vie,
même dans les pays à températures extrêmement élevées et à faible humidité.
Dans les six premiers mois de la vie l’eau est une menace pour la survie de l’enfant. L’eau
augmente le risque de malnutrition (l’eau qui remplace le lait maternel n’a pas de valeur
nutritionnelle), maladie et décès (particulièrement là où l’hygiène et l’assainissement font
défaut).
Comportement 3:
La mère a une position et une mise au sein correctes quand elle allaite le nourrisson.
Un positionnement correct est important pour permettre au nourrisson de téter et d’extraire le
lait de manière efficace, et cela stimule un approvisionnement adéquat de lait.
Pour assurer un bon attachement /rapprochement, le bébé doit être positionné correctement.
La tête et le corps du bébé sont en ligne droite, ni penchés ni courbés. (Voir boites à images)
Le bébé fait face au sein et lève la tête pour prendre le sein (le bébé devrait pouvoir regarder
vers le visage de la mère, il ne devrait pas être plaqué contre sa poitrine ou son abdomen).
Le bébé doit être tenu tout prêt de la mère.
Le corps entier du bébé est soutenu, pas seulement la tête et les épaules.
Pour encourager une tétée efficace et prévenir l’introduction de contaminants, il ne faut pas
utiliser de biberons ou de tétines (sucettes ou tétines artificielles).Pour prévenir les douleurs ou
les gerçures des seins, la mère adopte une position et une prise de sein correctes.
Les signes qui montrent que l’enfant a une position correcte sont les suivants :
Le dos de la mère a un appui, qu’elle soit assise ou couchée ;
Tout le corps du nourrisson fait face à la mère et est contre elle ;
Module de formation des formateurs
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La mère tient tout le corps de l’enfant, pas seulement la nuque ou les épaules.
Les signes qui montrent que le nourrisson a une prise de sein correcte sont les suivants :
La mère ramène le nourrisson vers le sein et non le sein vers le nourrisson ;
La bouche du nourrisson est grande ouverte ;
La lèvre inférieure du nourrisson est éversée ;
Le menton du nourrisson touche le sein de la mère ;
La bouche du nourrisson saisit le mamelon entier et une grande partie de l’aréole (peau sombre
autour du mamelon).
Comportement 4:
La mère donne le sein fréquemment, jour et nuit.
La mère laisse le nourrisson téter à sa demande (aussi souvent qu’il veut, en général au moins 8
fois et également au cours de la nuit) en particulier dans les six premiers mois ;
Le lait maternel est parfaitement adapté à la petite taille de l’estomac du nourrisson étant
donné qu’il est rapidement et facilement digéré ;
La mère donne le sein fréquemment pour stimuler la production de lait, prévenir
l’engorgement des seins et les gerçures, retarder le retour des règles et prévenir une nouvelle
grossesse.
Comportement 5 :
La mère donne le second sein une fois que le nourrisson a vidé le premier.
La mère vide le premier sein de sorte que le nourrisson reçoive à la fois le « premier » lait en
début de tétée (à forte teneur en eau pour étancher la soif du nourrisson) et le lait en fin de
tétée (à forte teneur en graisse et en nutriments). La mère offre alors le second sein.
La mère ne donne pas le biberon ou une tétine à l’enfant nourri au sein parce que ceux-ci
peuvent interférer avec l’allaitement maternel et causer la diarrhée ou d’autres infections
courantes.
Comportement 6:
La mère continue à donner le sein même si elle ou son nourrisson est malade.
Si la mère a la toux, la grippe ou la diarrhée, elle continue à donner le sein parce que les
microbes ne passent pas dans le lait maternel. En fait, le lait maternel protège le nourrisson
contre les maladies. Cependant, la mère doit respecter les règles d’hygiène.
Si le nourrisson est malade, la mère donne le sein plus fréquemment (ou exprime son lait si le
nourrisson ne peut pas téter) pour permettre à l’enfant de d’avoir beaucoup plus d’énergie et
de protéines pour lutter contre la maladie.
La mère donne le sein parce que le lait maternel remplace l’eau et les nutriments qui sont
perdus dans les selles molles fréquentes et parce qu’il est l’aliment le plus digestible pour le
nourrisson malade.
Module de formation des formateurs
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Comportement 7 :
La mère qui va être séparée de son nourrisson pendant une durée assez longue exprime son lait.
Le responsable du nourrisson lui donne le lait exprimé à l’aide d’une tasse.
La mère exprime le lait maternel en respectant les étapes suivantes :
 Elle se lave les mains.
 Elle prépare un récipient propre.
 Elle se masse les seins avec des mouvements rotatifs.
 Elle place le pouce sur la partie supérieure de l’aréole et les deux premiers doigts sous le
sein derrière l’aréole.
 Elle pousse contre la cage thoracique.
 Elle évite de séparer les doigts.
 Pour les gros seins, elle soulève avant de pousser contre la cage thoracique.
 Elle roule les doigts et le pouce vers l’avant comme si elle était en train d’imprimer ses
empreintes digitales.
 Elle reprend ces gestes de manière rythmique : position, pousser, rouler - position,
pousser, rouler
 Ses doigts et son pouce exécutent une rotation.
La mère conserve le lait exprimé dans un récipient propre et couvert. Le lait maternel peut être
stocké dans un lieu frais à température ambiante pendant 8 à 10 heures et au réfrigérateur
pendant 72 heures.
La mère ou le responsable du nourrisson donne le lait exprimé à l’aide d’une tasse. Les biberons
présentent des risques parce qu’ils sont difficiles à nettoyer et peuvent être facilement
contaminés.
Comportement 8 :
Les femmes qui allaitent doivent prendre une dose élevée de suppléments de Vit A (200 000 IU)
aussi rapidement que possible après l’accouchement, dans les 8 semaines maximum qui suivent
l’accouchement. La vitamine assure la protection des cellules visuelles, assure la croissance de
l’enfant et renforce le système immunitaire.
La concentration de vitamine A dans le lait maternel dépend de la réserve de vitamine A de la
mère et des besoins changeants du bébé qui grandit. Les nourrissons prématurés et ceux nés
dans des régions où existe une carence en vitamine A courent tout particulièrement le risque
de souffrir d’une carence en vitamine A.
Plus on donne rapidement une seule dose élevée (200 000 IU) de vitamine A à la mère qui
allaite, plus vite s’améliore le niveau de vitamine A chez le nourrisson allaité.
Dès la huitième semaine après l’accouchement, les femmes courent un risque accru de tomber
enceinte (surtout si elles ne pratiquent pas un allaitement exclusif). Vu qu’une dose élevée de
Module de formation des formateurs
32
vitamine A peut nuire au fœtus, les femmes ne devraient plus recevoir de supplément de
vitamine A en dose élevée après la huitième semaine du post-partum.
Comportement 9 :
Continuer l’allaitement sur demande et introduire des aliments complémentaires dès l’âge de 6
mois et continuer d’allaiter au moins jusqu’à 24 mois et au delà (Voir Faits d’Alimentation:
Directives pour une alimentation complémentaire appropriée pour les enfants allaités, âgés de 6
à 24mois).
Comportements optimaux en matière d’alimentation complémentaire
La quantité et la qualité des aliments de complément jouent un rôle important dans la
croissance et le développement du jeune enfant. Les nourrissons devraient manger une
diversité d’aliments riches en nutriments et dense en énergie (calories), et notamment des
produits d’origine animale, des fruits et des légumes. Comme il arrive souvent que les
nourrissons ne peuvent recevoir suffisamment d’aliments d’origine animale pour satisfaire leurs
besoins en fer, zinc, ou calcium, il faut donner un aliment enrichi ou un supplément de
micronutriment si cela est économiquement faisable et disponible.
Comportement 10 :
A 6 mois, la mère ou le responsable de l’enfant introduit des aliments mous appropriés tout en
poursuivant l’allaitement maternel à volonté. Il s’agit d’aliments d’initiation constitués de
bouillie simple.
Quand le nourrisson a 6 mois, la mère lui donne des aliments de complément –en plus du lait
maternel – pour l’aider à bien grandir, à être en bonne santé et être fort. Le lait maternel à lui
seul ne peut couvrir tous les besoins nutritionnels de la croissance et du développement de
l’enfant après six mois.
La mère continue à donner le lait maternel en tant qu’aliment principal du nourrisson pendant
jusqu’à deux ans. Le lait maternel continu à protéger l’enfant contre la maladie et fourni un
apport important en nutriment.
Comportement 11:
La mère ou le responsable de l’enfant augmente la quantité d’aliments et le nombre de repas de
l’enfant à mesure que celui-ci grandit (âge). Elle/il utilise un bol individuel pour l’enfant. Elle
continue à donner le sein fréquemment.
A mesure que l’enfant grandit, la mère ou le responsable lui donne plus d’aliments. Les
aliments de complément doivent couvrir une part de plus en plus grande des besoins en
calories de l’enfant. La mère ou le responsable de l’enfant commence l’alimentation de
complément en ajoutant à l’aliment de base des aliments localement disponibles et praticables
pour la famille.
La famille fait de l’alimentation des jeunes enfants une priorité pour garantir que ces derniers
reçoivent suffisamment à manger. Un moyen de s’assurer que les enfants mangent
Module de formation des formateurs
33
suffisamment est de mettre leurs parts dans des bols séparés et de les aider à manger
(alimentation active).
La mère ou le responsable de l’enfant lui donne de petits repas fréquents tout le long de la
journée parce que son estomac est encore petit. Le nombre suffisant de repas dépend de la
densité calorique des aliments locaux et de la quantité habituellement consommée à chaque
repas. En plus de l’allaitement maternel à la demande, Le nombres de repas recommandé sont
comme suit : 2 à 3 fois par jour pour les nourrissons de 6 à 8 mois et 3 à 4 fois par jour pour les
nourrissons et les jeunes enfants de 9 à 24 mois en plus de 1 à 2 goûters par jour. Les goûters
sont des aliments mangés entre les repas. Ce sont des aliments commodes et faciles à préparer.
L’enfant les mange sans aide habituellement. Sauf les tout petits qui doivent bénéficier d’une
alimentation active (avec l’assistance des parents ou gardiens d’enfants).
CALENDRIER NUTRITIONNEL D’INTRODUCTION D’ALIMENTS DE COMPLEMENT DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT
De la naissance 6 mois De la naissance a 6
mois (de mère
séropositive).
NRS à partir
de 6 mois
De 7 à 8 mois De 9 a 12 mois De 12 a 24 mois De 24 mois et plus
 Allaitement exclusif
(sans eau, ni autre
liquide ou boisson
sauf indication
médicale)
 Tétée fréquente
supérieure ou égale
a 12 fois par jour
 Suivre le
développement et
la croissance :
 Tracer, interpréter
et expliquer l’allure
de la courbe de
croissance
 Vérifier l’état
vaccinal
 Vacciner selon les
cas
 Encourager la mère
et ou la féliciter
 Allaitement
maternel
exclusif.
 Ablactation.
 Alimentation
avec substitut de
lait jusqu'à 6
mois.
 Suivre le
développement
et la croissance :
 Tracer,
interpréter et
expliquer l’allure
de la courbe de
croissance
 Vérifier l’état
vaccinal
 Vacciner selon
les cas
 Encourager la
mère et ou la
féliciter
 Poursuivre
l’allaitement
 Donner des
bouillies légères
plus le lait
maternel à la
demande
 De l’eau et de jus
de fruit naturel
 Suivre le
développement
et la croissance
du nourrisson
 Vérifier l’état
vaccinal de
l’enfant
 Le vacciner selon
le cas
 Encourager et
ou la féliciter
 Proposer un
rendez-vous
 Poursuiv
re
l’allaitem
ent
 Donner
des plats
semi
solides,
légers
plus
riche en
énergie
(le to, la
purée, la
soupe
etc.….)
au moins
deux fois
par jour.
 Donner
les
rations
adéquat
es de
bouillies
enrichies
deux fois
par jour
 Poursuivre
l’allaitement
 Donner des
bouillies
épaisses
enrichies
(céréale
graine)
 Donner plat
familial
finement
écrasé (rajout,
riz plus soupe
et…) deux fois
par jour.
 Donner des
fruits, des jus
de fruits
naturels, eau.
 Donner a part
dans un bol
pour qu’il
mange à sa
faim
 Poursuivre
l’allaitement
 Donner des
bouillies épaisses
enrichies deux
fois par jour
 Donner des repas
familiaux au
moins deux fois
par jour
 Donner des
collations
(galettes,
beignets)
 Donner des fruits,
des jus de fruits
naturels plus eau
 Suivre le
développement
et la croissance
 Vacciner l’enfant
si, pas a jour
 Donner vitamine
A selon les cas
 Arrêter
l’allaitement
 De donner
l’aliment du plat
familial (4 fois par
jour)
 Donner l’aliment
nutritif entre les
repas (galettes,
beignets) deux
fois par jour
 Donner eau,
fruits de saison,
jus de fruits
naturels (ananas,
orange, citron,
mandarine et
pamplemousse
etc.…).
 Laisser l’enfant
s’alimenter de lui-
même
 Suivre le
développement
et la croissance
 Encourager la
Module de formation des formateurs
35
 Lui proposer un
rendez-vous  Lui proposer un
rendez-vous
 Donner à
boire
eau et
jus de
fruits
naturels.
 Suivre le
développ
ement et
la
croissanc
e
 Vérifier
l’état
vaccinal
 Donner
la
vitamine
A si pas à
jour
 Encourag
er la
mère et
ou la
féliciter
 Proposer
un
rendez
vous
 Suivre le
développeme
nt et la
croissance
 Vérifier l’état
vaccinal
 Supplémenter
en vitamine A
 Encourager la
mère ou la
féliciter
 Proposer un
rendez-vous
pour une
prochaine
visite
 Encourager la
mère et ou la
féliciter
 Lui proposer un
rendez-vous
mère a vacciné
(les rappels hors
PEV)
 Supplémenter en
vitamine A
 Déparasiter
l’enfant au moins
une fois tous les 3
mois
(mebendazole
200 mg/jour
pendant 3 jours)
 Encourager la
mère et ou la
féliciter
 Lui proposer un
rendez-vous
Comportement 12:
La mère ou le responsable de l’enfant augmente la consistance et la diversité des aliments au
fur et à mesure que l’enfant grandit (âge), en fonction de ses besoins nutritionnels et de ses
aptitudes physiques.
La mère ou le responsable de l’enfant lui donne une diversité d’aliments qu’il peut manger à
mesure que son système digestif et son système immunitaire deviennent mature et que
d’autres évolutions liées à son développement se produisent. Pendant l’alimentation de
complément, la mère ou le responsable de l’enfant habitue l’enfant petit à petit aux aliments
de la famille.
A six mois, la mère ou le responsable du nourrisson lui donne des aliments en purée, écrasés et
semi-solides.
A 8 mois, la mère ou le responsable de l’enfant lui donne des aliments qu’il peut manger seul,
comme des fruits ou des légumes bien lavés, coupés en morceaux.
A 12 mois, la mère ou le responsable de l’enfant lui donne les aliments de la famille dans un bol
séparé, sans sel et sans piment.
Comportement 13 :
La mère ou le responsable de l’enfant interagit avec lui pendant qu’il se nourrit afin de l’aider à
manger les aliments et pour stimuler son développement verbal et intellectuel (alimentation
active).
La mère ou le responsable de l’enfant donne à manger directement au nourrisson et aide les
enfants plus âgés à manger en étant sensible aux signes de faim et de satiété.
La mère ou le responsable de l’enfant essaie plusieurs associations, goûts, textures et autres
moyens pour encourager l’enfant qui refuse de nombreux aliments à manger.
La mère ou le responsable de l’enfant réduit les distractions au minimum si l’enfant se laisse
distraire facilement.
La mère ou le responsable de l’enfant, gardant à l’esprit que les heures de repas sont des
instants d’apprentissage et d’amour, parle à l’enfant alors qu’elle/il lui donne à manger et a des
contacts visuels avec lui.
La mère ou le responsable de l’enfant est patient(e) et l’encourage à manger sans le forcer.
Les conseils suivants peuvent être donnés aux mères/responsables de l’enfant:
 Encouragez votre enfant à manger,
 Ne le forcez jamais à manger,
 Aidez votre enfant à manger.
 Apprenez lui que les repas sont un moment à agréable et une occasion de socialiser
Cela peut prendre plus de temps mais cela permettra d’assurer qu’il continue à grandir et à
devenir fort. Un enfant bien nourri et en bonne santé est une joie pour tous. Chantez des
chansons, faites des jeux ou racontez des historiettes pour que l’heure du repas soit un
moment agréable. Encouragez tous ceux qui donnent à manger à l’enfant à faire de même ».
Module de formation des formateurs
37
Rappeler-vous que l’estomac de votre enfant est petit et qu’il ne peut contenir une grande
quantité de nourriture. C’est pourquoi il est important de le nourrir fréquemment en petite
quantité.
Comportement 14 :
La mère ou le responsable de l’enfant respecte les règles d’une bonne hygiène et d’une
préparation sans risque des aliments.
Dans les milieux où les ressources sont minces, la mère ou le responsable de l’enfant donnent à
boire à l’aide d’une petite tasse ou d’un petit bol. Il est difficile d’assurer la propreté des
biberons, et quand ils sont contaminés, ils causent la diarrhée.
Avant de donner à manger à l’enfant, la mère ou le responsable se lave les mains et lave les
mains de l’enfant avec du savon et de l’eau. Elle/il utilise des ustensiles et des récipients
propres pour éviter d’introduire dans le corps de l’enfant des microbes qui pourraient causer la
diarrhée et d’autres infections. Les aliments peuvent être contaminés à cause du manque
d’hygiène ou d’assainissement ou encore à cause de pratiques de préparation et de
conservation inappropriées.
La mère ou le responsable de l’enfant sert la nourriture aussitôt qu’elle est prête. Il est aussi
recommandé de garder des aliments toujours couverts à des endroits propres et s’il faut
réchauffer l’aliment avant de le donner à l’enfant.
Comportement 15:
La mère donne le sein à l’enfant jusqu’à ce qu’il ait 2 ans.
La mère continue à donner le sein à l’enfant dans sa deuxième année de vie, période durant
laquelle le lait maternel continue à être une source importante de calories, de graisses, de
protéines et de micronutriments, en particulier de vitamine A et de fer.
La mère continue à donner le sein pour réduire les risques d’infection chez le jeune enfant.
Comportement 16 :
La mère continue à donner le sein à l’enfant lorsqu’il est malade et l’encourage à manger
pendant et après la maladie.
 Pendant la maladie, la mère continue à donner le sein et à donner les aliments favoris
de l’enfant, mous ou écrasés. L’allaitement maternel est extrêmement important durant
la maladie. Quand ils sont malades, les enfants continuent à accepter de prendre le sein
la plupart du temps même s’ils refusent les autres aliments.
 Après la maladie, la mère ou le responsable de l’enfant augmente la quantité d’aliments
qu’elle/il donne à l’enfant, et lui en donne plus fréquemment pour qu’il guérisse plus
vite. Les enfants ont souvent très faim lorsqu’ils sortent d’une maladie et ont besoin de
plus d’aliments pour les aider à rattraper la croissance normale et à remplacer les
nutriments perdus.
Module de formation des formateurs
38
CHAPITRE IV : LUTTE CONTRE LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS
Introduction
Les micronutriments sont des substances nutritives dont l’organisme a besoin en petite
quantité exprimée en milligramme, microgramme ou en UI. Ces micronutriments ne peuvent
pas être synthétisés par l’organisme. C’est par l’apport alimentaire que l’organisme peut s’en
approprier. Ils sont constitués de vitamines et de minéraux et jouent un rôle essentiel dans la
croissance, le développement cognitif de l’enfant ainsi que dans plusieurs autres fonctions
indispensables au bon fonctionnement du corps humain (immunité, vision, oxygénation,
reproduction, etc.).
La malnutrition en micronutriments est causée par un apport inadéquat en vitamines ou en
minéraux contenus normalement dans les fruits, légumes, viande, poissons et autres aliments
d’origine animale, aliments fortifiés), habituellement soit parce que ces aliments coûtent cher,
soit parce qu’ils sont localement indisponibles.
Les infections, en augmentant les besoins nutritionnels et en réduisant l’absorption des
nutriments, ont un effet négatif sur l’état nutritionnel et peuvent causer des carences en
micronutriments.
Les carences en micronutriments se développent facilement durant les situations d’urgence
suite aux pénuries alimentaires, à la fréquence des maladies infectieuses et diarrhéiques qui
diminuent l’absorption des nutriments et suppriment l’appétit, augmentant ainsi les besoins en
micronutriments nécessaires pour lutter contre la maladie.
Parmi les groupes les plus vulnérables à ces carences sont les femmes enceintes, les femmes
allaitantes et les jeunes enfants, principalement du fait qu’ils ont des besoins relativement plus
élevés en vitamines et minéraux et sont plus sensibles aux effets graves de ces carences.
Les carences en micronutriments sont souvent invisibles jusqu’à l’apparition de manifestations
cliniques, qui en reflètent souvent la sévérité, d’où la notion de ``faim cachée``.
En effet, ces carences augmentent le risque général de maladies infectieuses et de mortalité
liée aux maladies diarrhéiques, à la rougeole, à la malaria et à la pneumonie. Il est démontré
chez le jeune enfant que la carence en zinc seule peut accroître de 33 % le risque de diarrhée.
Les carences en micronutriments peuvent avoir des conséquences graves, parfois irréversibles,
tels que l’anémie grave, des anomalies congénitales (surdi-mutité, paralysie de membres), la
cécité et le crétinisme.
Ces carences peuvent également freiner le développement physique et mental et avoir des
conséquences irréversibles sur les capacités d’apprentissage, la force de travail et la
productivité.
Les carences en micronutriments constituent donc une réelle menace silencieuse!
Les micronutriments dont la carence constitue un véritable problème de santé publique dans
les pays en développement, tel que Djibouti, sont : la vitamine A, le Fer, l’Iode et le Zinc.
Module de formation des formateurs
39
Section A : LA VITAMINE A
1. Définition et Rôles
La vitamine A est un élément essentiel non synthétisé par l’organisme qui doit être apporté à
celui-ci à travers l’alimentation ; c’est une substance nutritive liposoluble qui peut être
dégradée par la chaleur et la lumière.
2. Rôles essentiels:
 L’entretien du fonctionnement normal du système visuel ;
 Le maintien de l’intégrité de l’épithélium cellulaire ;
 La croissance,
 La reproduction
 Le renforcement du système immunitaire
 Le maintien des tissus en bon état et / ou leur reconstitution.
3. Sources alimentaires :
On distingue deux sources de vitamine A : celle d’origine végétale proactive, les carotènes
(provitamine A), et celle d’origine animale que représente le rétinol.
La vitamine A d’origine animale est présente dans les produits animaux comme le foie, le jaune
d’œuf et les produits laitiers (lait, beurre) sous une forme directement utilisable par
l’organisme.
La vitamine A présente dans les produits végétaux sous forme de carotènes
(Provitamine A), est convertis par l’intestin en rétinol pour devenir biologiquement actif.
Les carotènes sont présents dans les feuilles vertes, les fruits et tubercules à chairs jaunes.
4. Besoins en vitamine A
Les besoins en vitamine A varient avec l’âge, le sexe et l’état physiologique. Par unité de poids
corporel, les besoins sont plus élevés chez l’enfant que chez l’adulte car, en plus des besoins
d’entretien, l’enfant a aussi des besoins de croissance. Les besoins sont augmentés aussi chez
les femmes allaitantes (voir Annexe).
5. Les facteurs de risque d’une carence en vitamine A
Dans la genèse du déséquilibre entre besoins et apports en Vit A, plusieurs facteurs
interviennent. Ceux-ci qui peuvent agir isolement ou de concert les uns avec les autres, sont :
L’insuffisance d’apport en vitamine A,
Les troubles de l’absorption et de l’utilisation de la vitamine A,
L’utilisation rapide ou l’augmentation des besoins.
Six stratégies sont retenues pour la mise en œuvre de la lutte contre la CVA : la promotion de
l’Allaitement Maternel, la diversification du régime alimentaire, la Supplémentation
Module de formation des formateurs
40
prophylactique et curative en vitamine A, l’amélioration de la disponibilité des aliments riches
en vitamine A , l’amélioration des soins aux jeunes enfants et la fortification / enrichissement
des aliments.
Section B.L’IODE
1. Définition et rôle :
L’iode est un micronutriment essentiel pour la synthèse des hormones thyroïdiennes qui
servent à contrôler le rythme du métabolisme.
Ces hormones sont indispensables pour un développement normal et un bon fonctionnement
du système nerveux, ainsi que pour la conservation de la chaleur et de l'énergie corporelle.
2. Sources de l’iode :
 L’iode se trouve essentiellement dans les produits de mer (poisson, crustacé, crevette,
fruits de mer).
 Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du littoral pour les zones continentales, les
produits alimentaires deviennent de plus en plus pauvres en iode.
 Le sel iodé : la consommation du sel iodé par la femme enceinte permet au fœtus de
bien croitre sur le plan somatique et mental donc augmente le quotient Intellectuel (QI)
de l’enfant.
3. Carence en iode :
3.1. Les causes de la carence en iode :
La carence en iode est essentiellement causée par :
 une insuffisance d'apport dans l'alimentation;
 la pauvreté du sol en iode;
 les anomalies de la glande thyroïdienne (rares quand même); et
 l’ingestion abusive de substances goitrigènes contenues dans certains
aliments (manioc amer, mil, choux…).
3.2. Les signes de la carence en Iode
La carence en Iode se caractérise par:
 le goitre (une augmentation du volume de la glande thyroïde au niveau du cou) ;
 un retard irréversible de la croissance physique et mentale : crétinisme ;
 une fatigue permanente ;
 une voie enrouée ; et
 une accumulation d'eau du corps (appelé myxœdème) chez l'adulte.
Outre les signes de crétinisme, du myxœdème et de l'augmentation du volume de la glande
thyroïdienne située à la face antérieur du cou, la carence en iode peut entraîner des problèmes
Module de formation des formateurs
41
respiratoires et de déglutition par compression de la trachée et de l’œsophage. Normalement,
la glande thyroïde n'est pas visible. Quand elle augmente de volume, on voit progressivement
apparaître une boule dans la partie antérieure du cou : c'est le goitre.
Le goitre est le trouble dû à la carence en iode le plus visible.
Le goitre est l’indicateur permettant d’évaluer rapidement l’importance du problème des TDCI
dans une population donnée. Le goitre peut être palpable ou visible; il peut être dépisté à la
base du cou par l’inspection, la palpation ou l’échographie de la thyroïde, lors d’une
consultation ou d’une enquête de masse.
Cependant les TDCI sont souvent non apparents, graves et irréversibles tels que les
avortements spontanés, les accouchements prématurés, la mortalité périnatale et infantile, les
anomalies congénitales, le retard de croissance, les difficultés d’apprentissage résultant d’une
baisse du quotient intellectuel, le crétinisme…
3.3. Les conséquences de la carence en iode
La carence en Iode est la cause la plus importante des déficiences mentales évitables. La
carence en iode peut réduire jusqu’à 13 points le Quotient Intellectuel dans les populations
déficientes. Elle contribue donc à la réduction de la productivité au travail, à la réduction des
facultés d'apprentissage et donc entrave le développement social et humain. Lorsqu'on n'a pas
assez d'iode, on ne peut pas produire suffisamment d'hormones thyroïdiennes. Cette carence
en iode comporte plusieurs conséquences graves pour la santé, conséquences que l'on désigne
généralement par troubles dus à la carence en iode (TDCI). Ces conséquences sont différentes
selon le moment de la survenue de la carence.
Elles peuvent atteindre:
 Le fœtus : Avortement; anomalies congénitales ; mort fœtale ; mortalité périnatale
élevée ; mortalité infantile élevée ; crétinisme (un retard physique et mental
irréversible) qui survient au cours de la période fœtale ou néonatale.
 Le nouveau-né : Retard psychomoteur; goitre néonatal; hypothyroïdie néonatale.
 L’enfant et l’adulte : hypothyroïdie juvénile, diminution des facultés Intellectuelles,
développement physique retardé, nanisme, goitre, myxœdème, arriération mentale
irréversible ou crétinisme, perturbation de la régulation thermique.
 La femme : Infertilité, goitre, avortement, baisse de la productivité.
Stratégies de lutte contre la carence en iode :
Les stratégies recommandées sont simples et reposent sur trois approches : la distribution de
supplément iodé, l’enrichissement des aliments, l’éducation pour la consommation des
aliments riches en iode et la consommation du sel iodé dans les ménages.
Module de formation des formateurs
42
Section C.LE FER
1. Définition :
Le fer est un oligo-élément très répandu dans la nature, dont le corps humain a besoin pour la
constitution des globules rouges du sang.
2. Les Rôles du fer:
Le fer contenu dans l’hémoglobine sert à transporter l'oxygène aux tissus et le gaz carbonique
aux poumons. Si l'organisme ne possède pas assez de fer, la quantité d'hémoglobine diminue et
le sujet est anémié
3. Les sources du fer :
Il existe deux types de sources :
 Les sources animales (fer héminique ou hémique) : viande, foie, poisson frais, sec, et
fumé etc.
 Les sources végétales (fer non héminique ou non hémique) : feuilles vertes d’épinard,
les lentilles, les feuilles de laitue , gombo , etc.
L’absorption (biodisponibilité) du fer dépend de sa source d’une part, et de l’utilisation des
facteurs favorisants (vitamine C) et inhibiteurs (thé, café) d’autre part. Le fer d’origine animale
(hémique) est mieux absorbé que celui d’origine végétale (non-hémique). Si le fer héminique
(40 % du fer contenu dans les tissus animaux) est relativement bien absorbé (20 à 25%),
l'absorption du fer d'origine végétale ne dépasse pas 5 %. Pour augmenter l’absorption du fer
contenu dans les aliments d’origine végétale, il faudra l’associer au fer d’origine animale ou
avec une source de vitamine C. La consommation de certains aliments comme le Thé ou le Café
ou aliments riches en phytates au cours de même repas que des aliments riches en fer inhibe
l’absorption du fer. La vitamine C, tel que contenue dans les agrumes (Orange, citron,
Pamplemousse), augmente l’absorption du fer.
4. Les besoins en fer:
Les besoins en fer sont accrus dans les cas suivants :
4.1. Chez la femme enceinte : Pendant la grossesse, en raison de l’augmentation du volume
sanguin de la mère et de la constitution des réserves de fer de l’enfant qu’elle porte,
l’organisme a besoin de plus de fer. Pendant la grossesse, le besoin augmente en fer car
l’organisme de la mère et celui du fœtus en utilise en grande quantité.
4.2. Chez l’enfant: L’augmentation du besoin du fœtus est liée aux dépenses élevées en fer
pour la constitution du sang. Chez les enfants l’apport en fer fourni par les aliments est souvent
minime et l’absorption faible ce qui leur expose aux carences.
Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999
5. Biodisponibilité de fer
Le fer d’origine animale est mieux absorbé que celui d'origine végétale. Les céréales sont riches
en fer, mais leur fer est peu absorbé. Pour améliorer cette absorption, il faut privilégier les
Module de formation des formateurs
43
associations d’aliments. La vitamine C se trouvant dans les oranges, le citron ou la mangue,
augmente l’absorption du fer.
Important à retenir :
Nature du fer Sources et biodisponibilité
Fer Héminique Forte biodisponibilité : 20 a 25% présent dans la viande
et les produits animaux (poissons, coquillages)
Fer non Héminique Faible biodisponibilité : 1 a 8 %
Fer végétal Présent dans les feuilles vertes, les légumineuses
Fer de contamination Présent dans le sol, les ustensiles de cuisine
Fer d’enrichissement Présent dans les denrées enrichies (farines de céréales)
Fer de Supplémentation Fer médicamenteux (FAF), poudre de micronutriments
et les sirops
6. Les Carences en Fer :
Les carences en fer représentent un problème de santé publique pour les pays en
développement.
6.1. Causes de la carence en Fer :
Les causes de la carence en fer sont multiples :
 Insuffisance d'apport alimentaire suite à un manque d’aliments ou une faible
consommation d’aliments riches en Fer, en raison de problèmes socio-économiques,
culturels ou politique ; les états de maladies comme la malnutrition.
 Augmentation des pertes : saignements chroniques ; Parasitoses (ankylostome,
trichocéphale, schistosome), Paludisme.
 Consommation des inhibiteurs la consommation régulière ou inappropriée de produits
ou aliments inhibiteurs de l’absorption du fer : thé, café. Une tasse de thé au cours d'un
repas peut faire chuter l'absorption du fer de 11 à 2,5%.
6.2. Les signes de l'anémie par carence en fer.
 Les symptômes les plus souvent retrouvés sont :
 la pâleur des muqueuses, des ongles et de la paume des mains ;
 l'asthénie (fatigue générale) ;
 la palpitation ;
 la gêne respiratoire ;
 l’accélération de la respiration ;
 les céphalées ;
Module de formation des formateurs
44
 les vertiges ;
 le bourdonnement d'oreilles ;
 les sueurs froides
 le manque de concentration.
6.3. Conséquences de la carence en fer
6.3.1. Chez la femme enceinte :
 Taux de prématurité élevé
 Morbidité élevée
 Mortalité maternelle augmentée
 Avortement élevé
 Risque élevé (grand) d’hémorragie au cours de l’accouchement
6.3.2. Chez l’enfant :
 Faible poids à la naissance
 Trouble de concentration
 Morbi-mortalité élevée (grande) suite à la carence en fer
 Retard dans le développement physique et intellectuel / cognitifs irréversibles
Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999
6.3.3. Chez l’adulte :
 Diminution de la capacité physique, de sa concentration et de la productivité (c. à d.
diminution de revenu potentiel)
7. Stratégie de lutte contre la carence en fer : Les stratégies de lutte sont classées en stratégies
à court, moyen et long terme.
La lutte contre la carence en fer passe par une stratégie intégrée, y compris la lutte contre les
parasitoses et le contrôle du paludisme ainsi que des interventions nutritionnelles. Elle tient
compte à la fois, de l’approche préventive et de celle curative.
Ces interventions nutritionnelles comprennent globalement : la Supplémentation, la
fortification, la diversification et les autres mesures globales de santé publique, telles que la
promotion de l’Allaitement Maternel, la promotion et la consommation des aliments riches en
fer et l’éducation nutritionnelle.
Section D.LE ZINC
Le zinc :
En 2002, les nombreuses conséquences défavorables sur la santé de la carence en zinc dans les
pays en développement ont été reconnues et incluses comme facteurs de risque de morbidité.
En 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) /UNICEF ont inclus les suppléments de zinc
Module de formation des formateurs
45
dans leur régime de traitement recommandé pour la diarrhée aiguë. Le Zinc permet de traiter la
diarrhée.
Cependant, il existe toujours un manque de conscience sur l’importance du zinc dans la
nutrition et il existe peu de tables de composition des aliments montrant les valeurs pour le
zinc dans les aliments de base locaux des pays en développement.
1. L’importance du zinc pour la santé : Il existe multiples fonctions dans le corps qui sont
affectées par la carence en zinc, y compris la croissance physique, l’immunité, la reproduction,
et le développement neurocomportemental.
Dans la dernière décennie, plusieurs essais aléatoires contrôlés (EAC) parmi les groupes à haut
risque tels que les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes enceintes ont examiné les
effets préventifs des suppléments de zinc sur plusieurs autres issues de santé importantes. Par
exemple, une analyse d’essais de Supplémentation en zinc a confirmé un effet préventif du zinc
dans la réduction de l’incidence d’infections diarrhéiques et d’infections respiratoires, avec des
réductions de la diarrhée et de la pneumonie chez les nourrissons et les jeunes enfants dans les
pays en développement. Des EAC ont révélé qu’une réponse de croissance positive à la
Supplémentation en zinc a plus de probabilité d’être notée chez les enfants souffrants d’un
retard de croissance.
Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999
Les essais d’efficacité sur les effets thérapeutiques des suppléments de zinc sur les enfants dans
les pays en développement ont montré des réductions dramatiques dans la durée de la
diarrhée aiguë et persistante et des infections respiratoires aiguës et sévères, mais aucun effet
thérapeutique n’a été noté avec les suppléments de zinc quotidiens pour le traitement de la
rougeole ou du paludisme. Les résultats des EAC sur la santé maternelle et sur la grossesse
n’ont démontré aucun impact positif significatif
2. L’étiologie de la carence en zinc : Trois facteurs majeurs sont responsables du
développement de la carence en zinc dans les pays en voie de développement ; les
consommations alimentaires inadéquates de zinc, les pertes excessives, et les besoins
physiologiques élevés.
3. Identifier le risque de la carence en zinc : Les valeurs limite de l’OMS qui indiquent quand les
retards de croissance chez les enfants sont un problème de santé publique peuvent être
utilisées pour indiquer un risque élevé de carence en zinc à un niveau national. L’utilisation de
cet indicateur a été adoptée par le Groupe Consultatif International sur la Nutrition du Zinc
(IZiNCG). De plus, IZiNCG a développé un index composé du risque national de carence en zinc,
basé sur un groupement de l’information sur les retards de croissance et sur la suffisance du
zinc dans les ressources alimentaires nationales.
Les pays peuvent appliquer cet index composé pour établir le risque probable de carence en
zinc et y répondre en conséquent.
4. Les stratégies d’intervention : Idéalement le zinc devrait être incorporé dans les
programmes d’intervention existants pour la lutte contre les carences en vitamine A, en
fer, et en iode. Le protocole est le suivant : dans le traitement de la diarrhée et sa
prévention il faudra 1 comprimé par jour pendant 14 jours.
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Module de formateur des formateurs

  • 1. REPUBLIQUE DE DJIBOUTI **************** UNITE – EGALITE – PAIX ***************** LOGO MS PROJET «REPONSE A LA CRISE : PROGRAMME PILOTE D’ASSISTANCE SOCIALE AXE SUR L’EMPLOI ET LES FONDATIONS DU CAPITAL HUMAIN» MODULE DE FORMATION DES FORMATEURS SUR LA PROMOTION A BASE COMMUNAUTAIRE DU DEVELOPPEMENT SAIN DU JEUNE ENFANT (0-2 ANS) Janvier 2012
  • 2. Module de formation des formateurs 2 INTRODUCTION Pour leur pleine participation aux développements socio économique, technique et culturel, les enfants doivent bénéficier d’un développement physique et intellectuel harmonieux à travers l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant qui prend en compte deux grandes étapes qui sont : -L’allaitement exclusif -Diversification alimentaire La malnutrition s’installe tôt pendant l’enfance surtout pendant les premières 2 années de la vie Les déficits au début de la vie conduisent à des dommages irréversibles :  Les enfants malnutris ont plus de probabilités de devenir des adultes de petite taille et pour les femmes d’engendrer des bébés de petite taille  On a les preuves scientifiques que le retard de croissance a des conséquences irréversibles sur le développement cognitif et la performance scolaire de l’enfant  L’indicateur anthropométrique Taille/Age des enfants prédit le capital humain de l’enfant Donc, améliorer la nutrition contribue à la productivité, le développement économique et la réduction de la pauvreté par l'amélioration de la capacité de travail physique, cognitif, rendement scolaire et de santé en réduisant les maladies et la mortalité. Une mauvaise nutrition perpétue le cycle de la pauvreté et la malnutrition à travers trois principaux itinéraires- pertes directes de productivité de l'état physique pauvres et les pertes causées par la maladie liée à la malnutrition, les pertes indirectes du développement cognitif pauvre et les pertes dans la scolarité, et les pertes causées par l'augmentation des coûts des soins de santé. Les coûts économiques de la malnutrition sont très élevés-des millions de dollars par an en termes de perte le produit intérieur brut (PIB) seulement à Djibouti. Les pratiques d’alimentation et de nutrition constituent des facteurs déterminants de l’état nutritionnel des enfants qui affecte à son tour, la morbidité et la mortalité des enfants Ce module est élaboré pour permettre aux gestionnaires de programmes et aux encadreurs d’avoir des compétences théoriques et pratiques leur aidant à assurer la formation des acteurs de terrain. Il vise à leur donner des aptitudes et attitudes dont ils ont besoin, pour concevoir, mettre en œuvre et évaluer l’approche basée sur la promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant. Dans une logique d’approche didactique et andragogique, ce document de formation est structuré en cinq chapitres à savoir : une introduction sur les concepts généraux de la promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant, l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la stimulation du jeune enfant (early childhood stimulation),
  • 3. Module de formation des formateurs 3 l’utilisation et la distribution correcte de poudre de micronutriments et l’utilisation et la distribution correcte de suppléments alimentaires prêts à l’emploi (ex. Plumpy-Doz) durant la période de soudure (mai à septembre). Chaque thème technique est accompagné d’un plan de cours, où sont détaillés les objectifs, l’emploi du temps, la liste des matériels nécessaires, les documents à distribuer et les documents de référence. Le module comporte également, un pré test et un post test, de même que des « Questions clés et réponses », à poser à la fin de chaque séance thématique. Les exercices en séance plénière ou en groupe, visant à rendre les cours participatifs, sont également décrits dans les détails. Les documents de référence sont à l’intention des facilitateurs. Ce module met l’accent sur la promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant. Pour prévenir la malnutrition chronique et inverser la tendance de la malnutrition, l’approche promotion à base communautaire du développement sain du jeune enfant est une des stratégies novatrices pour contribuer à réduire la morbidité et la mortalité maternelle et infantile. Dans le souci de renforcer les stratégies à base communautaire, il est envisagé de soutenir la formation continue en se focalisant sur les acteurs de terrain que sont les agents de santé et les acteurs communautaires. A cet effet ce présent module est élaboré pour la formation continue à l’intention des cadres au niveau stratégique et technique. Il peut favorablement être exploité par tous les autres agents de développement, intervenant dans le cadre de la prévention de la malnutrition chez les couches les plus vulnérables en particulier les enfants âgés de 0-2 ans. Il vise à donner aux personnes ressources des compétences, qui facilitent leur rôle d’orientation stratégique, de planification. Le point de convergence des objectifs des différents chapitres de ce module est de conférer aux cibles de la formation des compétences susceptibles d’induire ou de faciliter au niveau des populations, de bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles.
  • 4. Module de formation des formateurs 4 ABREVIATIONS AC : Agent communautaire AM : Allaitement maternel AME : Allaitement maternel exclusif ANJE : Alimentation du nourrisson et du jeune enfant CCC : Communication pour le changement de comportement CPN : Consultation prénatale CVA : Carence en vitamine A FAF : fer acide folique IEC : Information éducation et communication OMS : Organisations mondiale de la sante PCIMNE : Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant et du nouveau-né PF : Planification familiale TDCI : Trouble du a la carence en iode UI : Unité internationale SAPE : Suppléments Alimentaires Prêt à l’Emploi
  • 5. Module de formation des formateurs 5 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………2-3 ABREVIATIONS…………………………………………………………………………………………………………………4 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………………5 CHAPITRE I: CONCEPTS GENERAUX SUR L'APPROCHE……………………………………………………6-8 CHAPITRE II: PREVENTION DE LA MALNUTRITION CHRONIQUE CHEZ LES ENFANTS DE 0-24 MOIS.9 GENRALITES …………………………………………………………………………………………………………………..9-10 A. SUIVI ET PROMOTION DE LA CROISSANCE ……………………………………………………………….10-21 B. COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT…………………………..21-22 C.DISTRIBUTION DES SAPE (PLUMPY-DOZ)…………………………………………………………………...22-23 CHAPITRE III: ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT …………...............25-37 CHAPITRE IV : LUTTE CONTRE LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS……………………………...38 INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………….…38 A.CARENCE EN VITAMINE A…………………………………………………………………………………………..……39 B.CARENCE EN IODE………………………………………………………………………………………………………40-41 C.CARENCE EN FER………………………………………………………………………………………………………..42-44 D.CARENCE EN ZINC………………………………………………………………………………………………………44-45 E. DISTRIBUTION DE POUDRE DE MICRONUTRIMENTS………………………………………………….46-47 CHAPITRE V : STIMULATION DU JEUNE ENFANT……………………………………………………………48-52 REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………………………......................53-54
  • 6. Module de formation des formateurs 6 CHAPITRE I : CONCEPTS GENERAUX SUR L'APPROCHE Le développement de la neuroscience montre comment les premières expériences biologiques et psychosociales affectent le développement cérébral. Il est clairement identifié que l'insuffisance de stimulation cognitive, le retard de croissance, la carence en iode, et l'anémie ferriprive sont des risques importants qui empêchent des millions de jeunes enfants d'atteindre leur potentiel de développement. Des recherches récentes soulignent l'importance de ces risques, renforce les preuves d’autres facteurs de risque, y compris la restriction de croissance intra-utérin, le paludisme, l'exposition au plomb, l'infection au VIH, la dépression maternelle, l'institutionnalisation et l'exposition à la violence sociale, et identifie les facteurs de protection tels que l'allaitement et l'éducation maternelle. Les données sur les risques résultant de la nutrition maternelle prénatale, le stress maternel, et les familles touchées par le VIH est en émergence. Les interventions sont nécessaires d'urgence pour réduire l'exposition des enfants à risque et à favoriser le développement chez les enfants affectés. Dans une série 2007 dans The Lancet, nous avons estimé que plus de 200 millions d'enfants de moins de 5 ans dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ne sont pas à mesure d’atteindre leur potentiel de développement, principalement en raison de la pauvreté, les carences nutritionnelles, et de l'apprentissage inadéquat. Les facteurs de risque biologiques et psychosociaux associés à la pauvreté conduisent à des inégalités dans le développement du jeune enfant, qui nuisent à la scolarité et la productivité des adultes, perpétuant ainsi la pauvreté. Les fondements de l'architecture du cerveau sont fixés au début de la vie à travers des interactions dynamiques des ressources génétiques, les facteurs biologiques et psychosociaux, et le comportement des enfants. L’enfance est un moment de risques associés à la pauvreté, tels que le manque de stimulation ou un stress excessif, affectent le développement cérébral, entraînent une dérégulation du système nerveux et modifient l'activité électrique du cerveau liées à l'efficacité des fonctions cognitives. Les principaux risques (stimulation insuffisante, le rabougrissement, la carence en iode, l'anémie ferriprive) demeurent dans le besoin d'intervention d'urgence pour empêcher la perte de potentiel de développement des millions de jeunes enfants. Bien qu'il y ait une attention récente à l'effet de la nutrition précoce sur le développement et la santé, des progrès substantiels dans l'amélioration de développement est peu susceptible d'être faite sans l'apprentissage précoce augmente également des opportunités. Une méta-analyse de la non- intervention américaine a montré que les avantages cognitifs étaient plus élevés lorsque les interventions comprenaient des éléments de stimulation ou d'éducation par rapport à ceux comprenant la nutrition ou une aide économique seulement. Cela renforce le cas pour l'intégration de la stimulation par l'économie, la nutrition et les interventions de santé.
  • 7. Module de formation des formateurs 7 Bien que les interventions efficaces existent pour certains risques identifiés, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour accroître notre capacité à promouvoir le développement du jeune enfant dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Il faudra suivre les 10 lignes directrices suivantes pour promouvoir le développement des jeunes enfants en santé et pour assurer qu'ils soient bien préparés aux années scolaires. Il faut se rappeler que les premières années de la vie laissent une marque indélébile sur la personne. (Source: Santé Infantile, bulletin trimestriel de l’Institut Canadien pour la Santé Infantile, Automne 1997, Vol. 19, No 3) 1. Soyez affectueux, aimant et sensible Nous savons que les premiers attachements de l'enfant influent sur la façon dont le cerveau fonctionne et se développe. Lorsqu'on s'occupe d'un enfant d'une manière affectueuse et sensible, on fait en sorte qu'il se sente plus facilement en sécurité avec les adultes. Les liens d'attachement solide de l'enfant forment l'ancrage sur lequel reposent ses relations futures. 2. Soyez à l'écoute de votre enfant Être à l'écoute de son bébé signifie qu'on est sensible aux sons qu'il émet, à sa façon de bouger, ainsi qu'aux expressions de son visage. Les liens d'attachement solides se forment chez un enfant lorsque les parents et les autres personnes chargées de s'en occuper essaient de lire les signaux qu'il envoie et lorsqu'ils y réagissent avec sensibilité. Il s'agit ici de mesures bien simples que les parents peuvent prendre pour permettre à l'enfant de prendre confiance. L'enfant sourit et quelqu'un lui renvoie ce sourire; s'il pleure, quelqu'un est là pour le consoler; s'il a faim, quelqu'un est là pour lui donner à manger. Les parents qui répondent aux besoins d'attention de l'enfant, comme à ses besoins de calme, l'aident à former des liens d'attachement solide. 3. Parlez, chantez à votre enfant Lorsque vous racontez des histoires sur les événements du quotidien, lorsque vous lisez à haute voix, lorsque vous chantez des chansons, lorsque vous décrivez ce qui arrive au quotidien, vous vous trouvez à créer des interactions qui fourniront à votre enfant une base solide qui servira à tout l'apprentissage qu'il fera plus tard dans la vie. Il est aussi recommandé de faire une alimentation active en assistant l’enfant pendant ses repas. 4. Établissez des routines et des habitudes Les routines et les habitudes quotidiennes associées à un sentiment de plaisir rassurent les enfants. Par exemple, vous pouvez lui chanter une chanson. Ou encore, avant de le mettre au lit, lisez-lui une histoire. Ces habitudes enseignent aux enfants ce à quoi ils peuvent s'attendre de leur environnement, ce qui leur permet de mieux le comprendre. Les expériences positives répétées forment des liens solides entre les neurones du cerveau et procurent à l'enfant un sentiment de sécurité. 5. Encouragez votre enfant à jouer et à explorer de façon sécuritaire Au fur et à mesure que votre nourrisson grandit, il commence à explorer le monde qui l'entoure. Les parents devraient encourager cette exploration et être réceptifs lorsque l'enfant
  • 8. Module de formation des formateurs 8 vient leur poser des questions ou chercher du réconfort. C'est en jouant que les enfants apprennent. 6. Soyez sélectif Soyez sélectif et prenez part au développement d'habitudes de l’enfant et parlez avec l’enfant à tout moment. 7. Utilisez la discipline comme occasion de montrer quelque chose Les enfants explorent le monde qui les entoure. C'est un monde qui s'élargit sans cesse et ils ont besoin de limites ainsi que de la supervision uniforme et affectueuse des parents. Les études indiquent que les méthodes de discipline des parents revêtent une grande importance pour le développement de l'enfant. Plusieurs façons de fixer les limites peuvent fonctionner, pourvu qu'elles visent à aider les enfants et à leur enseigner ce qu'il faut faire au lieu de les punir. Il ne faut jamais frapper ou secouer un enfant. Les recherches sur le cerveau indiquent que cette forme de discipline peut avoir des effets néfastes à long terme. Les seules choses que l'enfant peut apprendre de ce type de discipline est la peur, l'humiliation et la rage. 8. Reconnaissez que chaque enfant est unique Les enfants ne grandissent pas tous à la même vitesse. Les idées et les sentiments qu'ils entretiennent à propos d'eux-mêmes reflètent, dans une large mesure, l'attitude des parents et des intervenants à leur égard. Lorsque les enfants reçoivent des compliments, ils commencent à voir le lien entre leurs actions et votre réaction. Les parents et les intervenants qui portent une attention particulière à un enfant lui permettent de grandir avec une estime positive de lui- même. 9. Choisissez des bons gardes d’enfant Choisissez quelqu'un qui aime les enfants, qui donnera à chaque enfant une attention particulière et qui les fera participer à des jeux. 10. Prenez soin de vous Les parents ainsi que toute autre personne qui s'occupe des enfants ont également besoin qu'on s'occupe d'eux. Lorsque vous vous sentez épuisé, préoccupé, de mauvaise humeur ou déprimé, il vous sera plus difficile de répondre aux besoins des enfants. Lorsque vous vous sentez dépassé, prenez soin de vous. Faites appel à d'autres. Votre famille, les amis, les voisins, les médecins, les gardiens d'enfants ou d'autres personnes peuvent vous aider à faire en sorte que votre enfant s'épanouisse et grandisse en santé. Il est aussi indispensable de comprendre que : L'enfance est le moment le plus efficace et rentable afin de s'assurer que tous les enfants développent leur plein potentiel. Les avantages des investissements dans le développement du jeune enfant sont considérables. La Réduction les inégalités nécessite des interventions intégrées tôt dans la vie qui ciblent les nombreux risques auxquels sont exposés les enfants vulnérables. Les interventions parentales peuvent améliorer le développement cognitif des enfants et socio- émotionnels et de préparation à l'école.
  • 9. Module de formation des formateurs 9 CHAPITRE II : PREVENTION DE LA MALNUTRITION CHRONIQUE CHEZ LES ENFANTS DE 0-24 MOIS A.GENRALITES La maladie et la malnutrition forment un cercle vicieux. Les personnes souffrant de malnutrition courent un plus grand risque de tomber malades. Pour les nourrissons et les jeunes enfants dénutris, ce risque accru peut souvent faire la différence entre la vie et la mort. De la même façon, les gens affaiblis par la maladie peuvent être facilement victimes de malnutrition, ce qui entraîne un déclin fulgurant de leur état. Quand la malnutrition est combinée à la maladie, des maux faciles à traiter comme la diarrhée peuvent devenir mortels. De ce fait, il est impératif de lutter contre les maladies qui accompagnent les carences en nutrition et les facteurs favorisant la survenue de la malnutrition aux différents points du cycle de vie. 2 Points critiques de la nutrition dans le cycle de vie Période périnatale Période néonatale Petite enfance Age préscolaire Age scolaire Adolescence Grossesse Période reproductive 20 ans 10 ans 5 ans 1 an 28 jours 7 joursPériode néonatale avancée naissance Age adulte Vieillesse Mort Enfance
  • 10. Module de formation des formateurs 10 3 enfants du même âge Dans le cadre de la prévention de la malnutrition les stratégies suivantes sont utiles :  Suivi promotion de la croissance à base communautaire,  Communication pour le changement comportement  Distribution à base communautaire de micronutriment et de suppléments alimentaires prêts à l’emploi. A. SUIVI PROMOTION DE LA CROISSANCE A BASE COMMUNAUTAIRE • Pesée mensuelle des enfants de 0-24 mois (Anthropométrie) • Mesure de la taille des enfants de 0-24 mois • Référence systématique et visites de suivi des cas de malnutrition • Recherche de perdus de vue : SPC, Vaccination, CPN, … • Planification et évaluation des activités au niveau des villages • Causeries interactives avec les jeunes mères et pères de famille • Animation avec les grand-mères • Surveillance communautaire de la grossesse (FARNG) • Suivi communautaire par les leaders • Mobilisation sociale des bénéficiaires • Supplémentation semestrielle en vitamine A des enfants 6-59 mois • Déparasitage systématique semestriel des enfants 12-59 mois • Distribution gratuite de MILDA aux enfants de 0-59 mois • Distribution des suppléments alimentaires prêts à emploi aux enfants malnutris • Formation initiale et continue des acteurs communautaires • Plaidoyer pour l’adhésion et la résolution des problèmes • Réunion communautaires avec les hommes • Restitution communautaire des performances des villages • Réunion de coordination des centres de santé et agents communautaires • Suivi / Supervision des activités mises en œuvre. MCMANormal
  • 11. Module de formation des formateurs 11 ANTHROPOMETRIE 1. Objectif L’objectif de la mesure anthropométrique est de fournir des données quantitatives sur le poids et la taille des enfants de 0-24 mois (moins de 5 ans). L’analyse des rapports entre l’âge, le poids et la taille permettra d’analyser la prévalence de la malnutrition dans les zones d’intervention. Les trois indicateurs anthropométriques utilisés sont :  Le retard de croissance qui est une mesure de la taille de l’enfant par rapport à son âge. C’est un indicateur de la malnutrition chronique qui est normalement utilisé pour mesurer l’impact à long terme des programmes de développement socio-économique.  L’insuffisance pondérale qui est une mesure du poids de l’enfant par rapport à son âge. C’est un indicateur de la malnutrition générale qui est normalement utilisé pour mesurer l’impact des interventions nutritionnelles à court et moyen termes (par exemple: la nutrition communautaire ou la surveillance de la croissance des enfants).  L’émaciation qui est une mesure du poids de l’enfant par rapport à sa taille. C’est un indicateur de la malnutrition aiguë qui est normalement utilisé pour le dépistage et suivi des enfants sévèrement malnutris dans le cadre des programmes d’urgence ou de récupération nutritionnelle. 2. Les procédures de mesure a. Mesure de la taille La taille se mesure toujours à deux  Un opérateur qui fait la mesure ;  Un assistant qui aide à positionner l’enfant et qui inscrit la mesure NB : certains enfants (généralement ceux ayant un âge de 2 ans) sont très agités si bien qu’il vous sera difficile voire impossible de les mesurer à deux. Quand de tels cas se présentent, n’hésiter pas à solliciter l’aide des villageois. Selon l’âge de l’enfant, la taille se mesure en station couchée ou débout :  Pour les enfants de deux ans et plus (à partir de 24 mois), la mesure de taille se fait en position debout ;  Pour les enfants ayant moins de deux ans (24 mois), la mesure se fait en position couchée Lorsque vous n’arrivez pas à déterminer l’âge de l’enfant et dans ce cas seulement, la décision de le prendre en position debout ou couchée est dictée par la taille de celui – ci :  S’il mesure 87 cm ou plus, il faut le prendre debout  S’il mesure moins de 87 cm, il faut le prendre en position couchée La procédure en 10 étapes
  • 12. Module de formation des formateurs 12  Etape 1 (Opérateur et Assistant) Placez la toise sur une surface plane et ferme (dure), et appuyez-la contre un mur, une table, le véhicule, ou un poteau. Assurez-vous que la toise est stable  Etape 2 : (Opérateur et Assistant) Demandez à la mère ou l’accompagnant de l’enfant de lui retirer ses chaussures et son chapeau (s’il en a) et de le conduire sur la toise. Ensuite, demandez-lui de se mettre à genoux en face de l’enfant  Etape 3 : (Assistant) Déposez la fiche d’enregistrement des mesures et le crayon sur le sol. Mettez-vous à genoux sur la droite de l’enfant  Etape 4 : (Opérateur) Mettez – vous à genoux (genou droit par terre) sur la gauche de l’enfant  Etape 5 (Assistant) Placez les pieds de l’enfant au centre de la base de la toise. Les pieds doivent être joints et bien à plat sur la base de la toise, les talons doivent toucher la planche arrière et la base de la toise. Placez ensuite la main droite au niveau des chevilles de l’enfant afin de maintenir cette position des poids. De l’autre main (gauche), tenir les deux genoux de l’enfant et les pousser légèrement contre la planche arrière de la toise. De même, appuyez les omoplates de l’enfant contre la toise. Assurez-vous que les talons, mollets et omoplates de l’enfant sont bien contre la toise et que ses bras sont ballants. Lorsque vous en êtes là, dites à l’opérateur que vous êtes prêt  Etape 6: (Opérateur)  Demandez à l’enfant de regarder droit devant lui ou de regarder sa maman si celle-ci est à genoux devant lui.  Assurez-vous que l’enfant est bien au contre de la toise  Prenez la tête de l’enfant avec votre main gauche et positionnez-la correctement en vous assurant que la ligne imaginaire formée par la pointe de l’oreille et la base de l’œil est perpendiculaire à la planche arrière de la toise (ligne de Frankfort)  Etape 7 : (Opérateur et Assistant) Vérifiez la position de l’enfant - L’enfant est au centre de la toise - L’enfant est à droit - Tallons, mollets, fesses, omoplates et tête sont en contact avec la toise
  • 13. Module de formation des formateurs 13 - Vérifiez que l’enfant regarde droit devant lui et que la ligne de Frankfort est perpendiculaire à la planche - Reprendre toute étape incorrecte  Etape 8 : (Opérateur)  Lorsque la position de l’enfant est correcte, faites glisser doucement la coulisse de la toise jusqu’à ce que celle – ci soit en contact ferme avec le sommet de la tête de l’enfant. NB : Pour les enfants ayant une chevelure ou des tresses en mèche, exercez une pression légèrement plus forte sans toutefois faire mal à l’enfant.  La coulisse doit être perpendiculaire à la planche arrière de la toise  Lisez la taille à 0,1 cm près  Dites la valeur lue à haute voix, puis retirez la coulisse tout en maintenant l’enfant dans la position correcte  Lorsque l’assistant a inscrit la valeur, libérez alors l’enfant  Etape 9 : (Assistant) Inscrire immédiatement la valeur lue et la montrer à l’opérateur  Etape 10 : (Opérateur) Vérifier que la valeur inscrite est celle que vous avez lue et que l’inscription est correcte et lisible (nous y reviendrons). Demandez à l’assistant d’effacer et de corriger toute erreur que vous aurez constatée. Planche1
  • 14. Module de formation des formateurs 14 Mesure de la taille des enfants de moins de 2 ans : position couchée Pour les enfants ayant moins de deux ans (24 moins), la mesure de la taille se fait en position couchée (mesure de la longueur). La procédure en 11 étapes  Etape 1 (Opération et Assistant) Installez la toise en position couchée sur une surface plane et ferme (terrasse, table etc. …)  Etape 2 : (Assistant) Déposez la fiche d’enregistrement des données et le crayon par terre et mettez-vous derrière la base de la toise. Si la toise est placée par terre, mettez-vous à genoux (les deux genoux par terre) derrière la base de la toise.  Etape 3 : (Opérateur)
  • 15. Module de formation des formateurs 15 Mettez-vous sur la droite de l’enfant de sorte à pouvoir tenir la coulisse avec votre main droite. Si la toise est placée par terre, mettez-vous à genoux (les deux genoux par terre), sur la droite de l’enfant.  Etape 4 : (Opérateur et Assistant) Avec l’aide de la mère ou de l’accompagnant, couchez l’enfant sur la toise. Pour ce faire, l’assistant soutient la tête de l’enfant et le couche doucement sur la toise. Pendant ce temps, l’opérateur soutient le tronc de l’enfant.  Etape 5 : (Opérateur et Assistant) Demander à la mère ou à l’accompagnant de se mettre à genoux sur la gauche de l’enfant, face à l’opérateur. Cela lui permettra de le calmer s’il s’agite.  Etape 6 : (Assistant) Placez vos mains de part et d’autre de la tête de l’enfant et maintenez-la fermement contre la base de la toise. Ensuite, assurez-vous que l’enfant regarde droit devant lui et que la ligne imaginaire formée par la pointe de l’oreille et la base de l’œil (ligne de Franck fort) est perpendiculaire au sol.  Etape 7 : (Opérateur) Assurez-vous que l’enfant est bien installé au centre de la toise, que la partie arrière de sa tête, ses omoplates, ses fesses, ses mollets et ses talons sont en contact avec la planche arrière de la toise. Avec votre main gauche, saisissez les chevilles de l’enfant et de la main droite, faites glisser la coulisse jusqu’à ce qu’elle soit en contact ferme avec la plante des pieds de l’enfant appuyez en même temps les talons contre la toise.  Etape 8 : (Opérateur et Assistant) Vérifiez une fois encore les différentes positions de l’enfant et recommencer toute étape incorrecte.  Etape 9 : (Opérateur) Lorsque la position de l’enfant est correcte, lisez à haute voix la taille indiquée (en cm et à 0,1 cm près). Retirez ensuite la coulisse, libérez les chevilles de l’enfant tout en le maintenant couché. NB : Dans le cas des enfants particulièrement agités, il est conseillé de libérer les chevilles de l’enfant aussitôt que la position correcte est acquise tout en maintenant fermement la coulisse dans sa position. La lecture se faisant après la libération des chevilles.  Etape 10 : (Assistant) Libérez la tête de l’enfant, inscrivez la valeur lue et montrez-la à l’opérateur  Etape 11 : (Opérateur) Vérifier que la valeur inscrite est celle que vous avez lue et que l’inscription est correcte et lisible. Demandez à l’assistant d’effacer et de corriger toute erreur que vous aurez constatée. Planche2
  • 16. Module de formation des formateurs 16 Mesure du poids Utilisation de la balance salter L’instrument servant à la mesure du poids est une balance à ressort encore appelée balance Salter. Cette balance est accompagnée d’accessoires que sont les culottes et les cordes. Il ya d’autres types de balance utilisés appelés UNISCALE (Pèse-personne) La procédure de mesure de poids en 10 étapes  Etape 1 : (Opérateur et Assistant)
  • 17. Module de formation des formateurs 17 A l’aide d’une corde solide, suspendre la balance à la branche d’un arbre, à la poutre d’un hangar, à un trépied, etc. … NB : Lorsque vous opérez en situation mobile et qu’il n y a pas de support solide auquel vous pouvez suspendre la balance, demandez à deux personnes de tenir une poutre à laquelle vous la suspendez.  Etape 2 : (Opérateur) Accrochez la culotte devant servir à la pesée au crochet inférieur de la balance, ajustez l’aiguille à zéro puis retirez la culotte. Cette étape doit systématiquement être reprise  Lorsque vous changez de culotte  Après chaque série de 5 pesées lorsque vous utilisez la même culotte  Etape 3 : (Opérateur) Demandez à la mère ou à l’accompagnant de déshabiller l’enfant et de le débarrasser des objets qu’il tient ou porte. Passez vos mains à travers les deux ouvertures (ouvertures pour les pieds) de la culotte et saisissez l’enfant par les pieds. Mettez-lui la culotte. Assurez-vous que les deux bretelles de la culotte sont positionnées en face de l’enfant. NB : Pour les grands enfants coopératifs, demandez-leur de porter la culotte par eux-mêmes. Cela vous soulagera de la tâche ardue qui consiste à soulever des enfants lourds à longueur de journée.  Etape 4 : (Opérateur) Accrochez la brettelle de la culotte au crochet de la balance NB : Quand vous faites cette opération, toujours éviter de soulever l’enfant par les brettelles de la culotte. Prenez plutôt l’enfant sous les jambes, soulevez-le, accrochez la brettelle à l’aide de votre main libre et doucement, laissez l’enfant suspendre à la balance.  Etape 5 : (Assistant) Ayez votre fiche d’enregistrement et votre crayon prêts. Mettez-vous en arrière de l’opérateur de sortie à pouvoir voir et lire sur le cadran de la balance.  Etape 6 : (Opérateur et Assistant) Vérifiez la position de l’enfant. Assurez-vous surtout qu’il suspend librement à la balance et qu’il ne tient rien dans ses mains. NB : Par expérience, on sait que les enfants agités ont tendance à saisir soit les habits de leur mère (trop supportrice par ce que stressée elle-même) soit ceux de l’assistant qui essaye de les calmer. Si tel est le cas, dites à l’opérateur d’attendre que l’enfant soit librement suspendu.  Etape 7 : (Opérateur) Immobilisez la balance en saisissant le cadran de lecture de vos deux mains (attention à ne pas toucher à la culotte ni au crochet inférieur). Lisez-le poids indiqué (en kg et à 0,1 Kg près). Dites la valeur lue à haute voix. NB : Sur le terrain, vous constaterez que la plupart des enfants sont agités et que l’aiguille de la balance ne se stabilisé pas vite. Ne soyez pas impatient. Attendez jusqu’à ce que l’aiguille se stabilise, il y va de la qualité des données.  Etape 8 : (Assistant) Inscrivez immédiatement la valeur lue sur la fiche d’enregistrement et montrez-la à l’opérateur.  Etape 9 : (Opérateur)
  • 18. Module de formation des formateurs 18 Pendant que l’assistant inscrit la valeur lue, passez un de vos bras sous les jambes de l’enfant, soulevez-le et de l’autre main, décrochez la bretelle du crochet de la balance. NB : Ici comme lorsque vous suspendez l’enfant à la balance, il faut éviter de tenir uniquement les brettelles de la culotte.  Etape 10 : (Opérateur) Vérifiez que la valeur inscrite sur la fiche d’enregistrement est celle que vous avez lue et que l’inscription est faite de façon lisible. Si tel n’est pas le cas, faites faire les corrections nécessaires. La balance UNISCALE permet de faire la pesée de l’enfant à travers la mère Les étapes sont:  Etape 1 : Installer la balance sur une surface plane. S’assurer que la balance ne soit pas trop exposée au soleil.  Etape 2 : Expliquer à la mère la procédure et demander lui d’enlever les vêtements de l’enfant (il faut mesurer l’enfant totalement nu). Donner l’Enfant à une autre personne.  Etape 3 : Demander à la mère d’enlever ses vêtements et de mettre le pagne  Etape 4 : Demander à la mère de se mettre sur la balance. Noter le poids et l’écrire sur la fiche avec le décimal. (C’est le poids de la mère).  Etape 5 : Il-y-a une trace de pieds sur la balance et la mère ou la femme doit positionner leurs talons sur les talons de l’image sur la balance.  Etape 6 : Effleurer l’indicateur mère/enfant sur la balance. Attendre l’initialisation de la balance.  Etape 7 : Donner l’enfant à la mère. Noter le poids et l’écrire sur la fiche avec le décimal. (C’est le poids de l’enfant)  Etape 8 : Tous les enfants moins de 5 ans doivent être mesurés de la même façon, dans les bras de la mère (même ceux qui peuvent se tenir debout). Planche 3
  • 19. Module de formation des formateurs 19
  • 20. Module de formation des formateurs 20 3. Les Sources d’erreurs au cours de la mesure de taille et de poids Le tableau suivant résume les sources courantes d’erreur lors des mesures de taille et de poids Type de Mesure Source d’erreur Conduite à tenir Poids et taille  Equipement inadéquat  Enfant très agité  Lecture faite alors que la zone de lecture n’est pas stable  Mauvaise lecture  Inscription erronée ou illisible Si un enfant est très agité, il est préférable de remettre la mesure à plus tard Taille en position couchée  Disposition de la toise non conforme à l’âge de l’enfant  Chapeau et chaussure non retirés avant la mesure  Position incorrecte de la tête (l’enfant ne regarde pas droit devant lui, la ligne imaginaire de Frankfort n’est pas perpendiculaire au sol)  La tête de l’enfant n’est pas en contact ferme avec la base de la toise  Le corps (tronc) de l’enfant est arqué  Les genoux de l’enfant sont pliés  Les mollets de l’enfant ne sont pas en contact avec la toise  Les pieds de l’enfant ne sont pas centrés et / ou sont pas en contact ferme avec la coulisse et la planche arrière de la toise  La position de l’opérateur n’étant pas directe au niveau de la lecture du ruban Vérifiez toujours l’âge de l’enfant avant de procéder à la mesure de la taille Observez le plus scrupuleusement possible toutes les étapes de la procédure de mesure de taille Taille en position debout  Disposition de la toise non conforme à l’âge de l’enfant (c. à d. enfant moins de 2 ans)  Toise non disposée sur une surface plane et ferme ou non adossé à un mur droit  Chapeau et chaussure non retirés avant la mesure  Pieds de l’enfant non joints et / non droits  Les talons ne sont pas à plat sur la base de la toise ni adossés contre la
  • 21. Module de formation des formateurs 21 planche arrière de la toise (l’enfant se tient sur la pointe des pieds)  Les genoux de l’enfant sont pliés  Le corps de l’enfant n’est pas droit  Les omoplates ne sont pas en contact avec la toise  La tête n’est pas dans un plan correct (l’enfant ne regarde pas droit devant lui et le plan imaginaire de Frankfort n’est pas perpendiculaire à la planche arrière de la toise)  La coulisse n’est pas fermement en contact avec le sommet de la tête et avec la toise Poids  Choix inadéquat du lieu de pesée (endroit trop froid ou absence d’intimidé)  Balance non calibrée chaque pesée à zéro  Enfant non déshabillé  Enfant agité et anxieux  Opérateur pressé et impatient qui fait une lecture moyenne entre les maxima et minima de l’aiguille Choisissez un endroit adéquat, offrant un minimum d’intimité et avant chaque pesée, demandez à la mère ou à l’accompagnant de déshabiller l’enfant B. COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT COMPORTEMENT a. Les éléments de la communication 1-Emetteur : la personne qui émet le message ; 2-Message : l’information transmise ; 3-Canal : moyen par lequel la personne transmet un message 4-Récepteur : personne qui reçoit le message 5-Code : la manière de comprendre la transmission du message b. Quelques obstacles pour une communication efficace : L’obstacle est défini comme tout frein à une transmission efficace d’un message. Ce frein peut se trouver au niveau: • de l’émetteur : l’émetteur parle soit dans une langue non comprise par le récepteur, soit à un mauvais moment, soit avec un jargon propre à lui, ou encore l’utilisation d’un code inconnu du récepteur, etc. • du récepteur : Par exemple : inattention (il n’écoute pas) ou distraction (il est occupé à autre chose)… • du canal : un canal inadapté ou défectueux: par exemple un document écrit remis à un illettré, un message télévisé dans un milieu sans TV.
  • 22. Module de formation des formateurs 22 c. Stratégies de communication 1. Causeries éducatives : La causerie éducative de groupe ou ‘discussion de groupe’ comme on l’appelle parfois, fait référence à la séance d’information menée par un conseiller lors du counseling. La discussion de groupe offre une éducation de base concernant la nutrition de la femme pendant la grossesse et pendant l’allaitement maternel et sur l’alimentation du jeune enfant et du nourrisson. 2. Visite á domicile et Communication interpersonnelle Pendant la visite á domicile il y a la diffusion des messages clés sur la nutrition de la femme du jeune enfant et du nourrisson. 3. Animations communautaires L’expérience à prouver que l’approche ‘’DIVERTIR POUR EDUQUER’’ a toujours eu des impacts sur le changement de comportement dans les communautés. Au cours des séances d’animation des messages sont diffusés par les agents communautaires, les femmes conseillères et les mamans lumières sur l’importance de la nutrition de la mère, de l’allaitement maternel et sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant. 4. Réunions Communautaires Cible les leaders communautaires, les élus locaux et les maris des femmes pour situer l’importance de la nutrition de la femme, du jeune enfant et du nourrisson au niveau de la communauté et dégager la responsabilité de la communauté par rapport aux activités de mise en œuvre. Cette notion de responsabilisation et participation communautaire ressort avec l’engagement de la communauté a mieux s’impliquer dans les activités afin de s’en approprier. d. Echelle de la résistance au changement 7. La personne veut convaincre les autres : je vais parler à mes copines. 6. La personne est prête à adopter le changement : je vais allaiter exclusivement dès la première heure après mon accouchement. 5. La personne a un désir réel d’apprendre d’avantage : oui je veux bien donner le colostrum à mon enfant, informe-moi sur la méthode. 4. La personne s’intéresse au changement proposé, mais elle a peur des conséquences : qu’est ce que ma belle-mère va dire si je donne le colostrum à mon bébé. 3. Le problème est connu mais la personne à des doutes et des craintes concernant la pris en main de la solution : je ne suis qu’une femme, je n’ai jamais été à l’école. 2. Le problème est reconnu mais la volonté d’agir fait défaut : oui le premier enfant d’une jeune mère meurt souvent, mais c’est Dieu qui décide. 1. Refus total de reconnaître l’existence d’un problème : je suis satisfaits, nous avons toujours extrait et jeté le premier lait de la mère sans problèmes.
  • 23. Module de formation des formateurs 23 C. DISTRIBUTION A BASE COMMUNAUTAIRE DES SUPPLEMENTS ALIMENTAIRES PRETS A L’EMPLOI. (PLUMPY-DOZ) OBJECTIFS: A la fin de ce chapitre, les apprenants doivent être capables de:  Connaitre l’importance des aliments de complément à haute teneur en énergie dans le développement harmonieux de l’enfant et dans sa survie.  Décrire le système de distribution du Plumpy-Doz aux enfants de moins de deux ans dans les zones de projet; DISTRIBUTION DE SUPPLEMENT ALIMENTAIRE PRET A L’EMPLOI Le supplément alimentaire prêt à l’emploi de type « Plumpy’doz® » est un supplément nutritionnel adapté aux besoins de l’enfant en croissance. Cet aliment de supplémentation prêt à l’emploi (Ready-to-Use Supplementary Food, ou RUSF) a été initialement conçu pour réduire l’incidence de la malnutrition aiguë pendant les périodes à risque (périodes de soudure, par exemple). Plumpy’doz® convient particulièrement aux enfants âgés de 6 à 36 mois. Principales caractéristiques, population cible et bénéfices produits A partir de l’âge de 6 mois, passée la période d’allaitement exclusif recommandée, les besoins des nourrissons en énergie et en nutriments commencent à dépasser ce qui est apporté par le lait maternel. Une alimentation de complément de qualité devient alors indispensable pour compenser ce déficit. C’est durant cette phase de croissance importante que les enfants sont le plus à risque de dénutrition. Dans de nombreux pays en développement, une alimentation de complément adaptée aux besoins nutritionnels spécifiques des nourrissons et jeunes enfants (6-24 mois) est en effet indisponible ou inaccessible. Ce problème est particulièrement marqué lors de périodes à risque comme les périodes de soudure (c’est-à-dire les mois entre l’épuisement des réserves alimentaires des familles et les prochaines récoltes) dans les zones agricoles. Faute de consommer une nourriture suffisamment riche et diversifiée, de nombreux jeunes enfants basculent alors dans la malnutrition, qu’il s’agisse de malnutrition chronique (caractérisée par un retard de croissance,
  • 24. Module de formation des formateurs 24 de carences en micronutriments,) ou de malnutrition aiguë (caractérisée par une insuffisance pondérale). Le Plumpy’doz® a donc été conçu pour pallier les carences du régime alimentaire traditionnel des nourrissons et jeunes enfants (6-36 mois). En leur apportant par une prise quotidienne des micronutriments, mais aussi des protéines de qualité et des acides gras essentiels, Plumpy’doz® peut contribuer à réduire l’incidence de la malnutrition aiguë dans les régions touchées par une forte insécurité alimentaire. Le supplément alimentaire est particulièrement utilisé dans le cadre de distribution alimentaires générales (blanket feeding) ciblant les jeunes enfants (6-36 mois) non malnutris mais à risque de malnutrition. Tenant compte de l’importance des nutriments contenus dans ces produits alimentaires supplémentaires ainsi que de l’état d’insécurité alimentaire dans le pays, le projet pilote de l’Assistance sociale compte distribuer le supplément alimentaire aux enfants de 6-24 mois afin de leur aider à assurer leur croissance et leur développement harmonieux (prévenir la malnutrition chronique) MODE D’UTILISATION  Dose journalière recommandée : 3 cuillères à café, 3 fois par jour, soit environ 46 g. La consommation du supplément alimentaire se fait avec l’assistance des parents.  Ce produit n’a pas besoin de réfrigération.  Utiliser une cuillère propre à chaque utilisation et maintenir de bonnes normes d’hygiène en rangeant le pot avec couvercle dans un endroit à l’abri. CONDITIONNEMENT ET CONSERVATION  Conditionnement primaire : pots de 325 g, soit la quantité nécessaire pour un enfant pendant une semaine.  Conditionnement secondaire : cartons de 36 pots (poids net : 11,7 kg ; poids brut : 12,7 kg)
  • 25. Module de formation des formateurs 25 CHAPITRE III: ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT A. Introduction L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains. Les deux premières années de vie d’un enfant sont particulièrement importantes car une nutrition optimale pendant cette période aura pour effet de réduire le taux de morbidité et de mortalité, ainsi que le risque de maladies chroniques, et de contribuer à un meilleur développement général. En fait, la conjugaison optimale de l’allaitement au sein et de l’alimentation de complément est tellement déterminante qu’elle peut, chaque année, sauver la vie d’un million et demi d’enfants de moins de cinq ans. La malnutrition s’installe tôt pendant l’enfance surtout pendant les premiers 2 ans, après 2 ans le retard de croissance ne peut plus être rattrapé. On a les preuves scientifiques que le retard de croissance a des conséquences irréversibles sur le développement cognitif et la performance scolaire de l’enfant ainsi que ses revenus quand il sera devenu un adulte. Les enfants malnutris ont plus de probabilités de devenir des adultes de petite taille. Le retard de croissance se traduit par une taille qui reste chroniquement insuffisante par rapport à l’âge indiquée par un bas rapport taille/âge, ce qui reflète les effets cumulatifs à long terme d'apports alimentaires inadéquats et de mauvaises conditions sanitaires dues à un manque d'hygiène et à des maladies récurrentes. Les études ont montrées que:  La moitié des causes du retard de croissance sont intra-utérine  L’autre moitié des causes sont pendant l’enfance de 0 à 2 ans. Les interventions efficaces sont disponibles pour réduire le retard de croissance, les déficiences en micronutriments et les problèmes liés à la malnutrition à travers la prévention de la malnutrition qui se repose sur l’éducation nutritionnelle, l’allaitement maternel jusqu’au moins 24 mois, la diversification du régime et l’apport d’aliments riches en protéines et enfin la vaccination. Cette éducation nutritionnelle doit combattre les tabous notamment ceux interdisant souvent aux enfants des aliments riches en protéines. La prévention exige en même temps un accroissement du niveau de vie social, culturel et économique des populations. Les nourrissons et les enfants ont tous droit à une bonne nutrition conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. La dénutrition intervient pour 35% dans la charge de morbidité enregistrée chez les enfants de moins de cinq ans. L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains.
  • 26. Module de formation des formateurs 26 Les recommandations de l’OMS et de l’UNICEF relatives à l’alimentation optimale des nourrissons et des jeunes enfants sont les suivantes:  l’allaitement précoce dans la demi-heure heure qui suit la naissance;  l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie; et  l’introduction, à l’âge de six mois, d’aliments de complément sains et satisfaisants sous l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans et au-delà. Les principes directeurs d’une alimentation de complément adaptée sont les suivants: 1. Pratiquer l’allaitement maternel exclusif de la naissance jusqu’à l’âge de six mois, et introduire les aliments complémentaires à l’âge de six mois (180 jours) tout en continuant d’allaiter au sein ; 2. Continuer l’allaitement au sein à la demande jusqu’à l’âge de deux ans ou au- delà ; 3. Prêter attention à l’enfant pendant ses repas, en appliquant les principes de soins ; psychosociaux (Engle et al. Pelto et al., 2002). Spécifiquement ; a) nourrir les nourrissons directement et aider les enfants plus âgés lorsqu’ils s’alimentent eux-mêmes, en étant sensible à leur faim et à leurs signaux de satiété ; b) alimenter lentement et patiemment, et encourager les enfants à manger, mais ne pas les forcer ; c) si les enfants refusent plusieurs aliments, expérimenter d’autres combinaisons d’aliments, de goûts, de textures et de méthodes d’encouragement ; d) minimiser les distractions au cours des repas si l’enfant perd facilement l’intérêt ; e) se rappeler que les temps d’alimentation sont des périodes d’apprentissage et d’affection parler aux enfants au cours de l’alimentation, avec un contact visuel ; 4. Pratiquer une bonne hygiène et un maniement correct des aliments a) en s’assurant que les personnes s’occupant des enfants se lavent les mains avant la préparation et la consommation des aliments, b) en conservant les aliments de façon sûre et en les servant immédiatement après la préparation, c) en utilisant des ustensiles propres pour préparer et servir les aliments, d) en utilisant des tasses et des bols propres pour nourrir les enfants, et e) en évitant l’utilisation de biberons qui sont difficiles à garder propres (voir Alimentation Complémentaire de l’OMS : Aliments familiaux pour les enfants allaités au sein, 2000 pour des détails complémentaires) ; 5. Commencer à l’âge de six mois avec de petites quantités d’aliments et augmenter la quantité au fur et à mesure que l’enfant grandit, tout en maintenant l’allaitement maternel fréquent. Les besoins énergétiques devant provenir des aliments complémentaires pour les nourrissons avec un apport ‘‘moyen’’ de lait maternel dans les pays en développement (OMS/UNICEF, 1998) sont d’environ 200 kcal par jour à l’âge de 6 à 8 mois, 300kcal par jour à l’âge de 9 à 11 mois et de 550 kcal par jour à l’âge de 12 à 23 mois. Dans les pays industrialisés ces estimations diffèrent un peu (130, 310 et 580 kcal/j respectivement à l’âge de 6 à 8 mois, 9 à 11 mois et 12 à 13 mois) en raison des différences dans l’apport moyen du lait maternel ;
  • 27. Module de formation des formateurs 27 6. Augmenter progressivement la consistance et la variété des aliments de complément au fur et à mesure que le nourrisson grandit, en les adaptant aux besoins et aux capacités du nourrisson. Les nourrissons peuvent manger des aliments en purée, des bouillies ou des semi-solides à partir de six mois. A partir de huit mois la plupart des nourrissons peuvent également manger ‘‘à la main’’ (collations que les enfants peuvent manger seuls). A l’âge de 12 mois, la plupart des enfants peuvent manger certains types d’aliments consommés par le reste de la famille (en gardant à l’esprit le besoin d’aliments riches en éléments nutritifs, tel qu’expliqué au # 8 ci-dessous). Eviter les aliments pouvant provoquer un étouffement (c’est-à-dire des éléments ayant une forme et/ou une consistance pouvant les amener à se loger dans la trachée, tels que les noix, raisins, carottes crues) ; 7. Augmenter le nombre de fois où l’enfant prend des aliments complémentaires au fur et à mesure qu’il/elle grandit. Le nombre approprié de repas dépend de la densité énergétique des aliments locaux et des quantités habituelles consommées par repas. Pour le nourrisson moyen en bonne santé et allaité, les aliments complémentaires devraient être fournis deux à trois fois par jour à l’âge de 6 à 8 mois et 3 à 4 fois par jour à l’âge 9 à 11 mois et à l’âge de 12 à 24 mois, avec des collations en complément (telles qu’un fruit ou du pain avec de la pâte à tartiner) offertes une à deux fois par jour, à volonté. Les collations sont définies comme des aliments pris entre les repas, habituellement pris seuls, accessibles et faciles à préparer. Si la densité énergétique ou la quantité d’aliment par repas est faible, ou si l’enfant n’est plus allaité au sein, des repas plus fréquents peuvent être nécessaires ; 8. Donner une variété d’aliments pour s’assurer que les besoins d’éléments nutritifs soient satisfaits. Viande, volailles, poissons ou œufs peuvent être pris chaque jour ou aussi souvent que possible. Les régimes végétariens ne peuvent pas satisfaire les besoins en éléments nutritifs à cet âge à moins que des suppléments en micronutriments ou des produits fortifiés soient utilisés (voir # 9 ci-dessous). Les fruits riches en précurseurs de la vitamine A et les légumes devraient être pris quotidiennement. Donner des régimes avec des teneurs adéquates en matières grasses (voir Tableau 3). Eviter de donner des liquides ayant une faible valeur nutritive, tels que le thé, le café et les liquides sucrés tels que les sodas. Limiter la quantité de jus de fruits offerte afin d’éviter le remplacement des aliments plus riches en éléments nutritifs ; 9. Utiliser des aliments complémentaires enrichis ou des suppléments en vitamines et minéraux pour les nourrissons, si nécessaire. Dans certaines populations, les mères allaitantes peuvent également avoir besoin de suppléments en vitamines- minéraux ou des produits enrichis, pour leur propre santé et pour garantir les concentrations normales de certains nutriments (particulièrement les vitamines) dans leur lait maternel. [De tels produits peuvent également être bénéfiques pour la femme avant la grossesse et pour la femme enceinte] ; 10. Augmenter l’apport de fluides au cours de la maladie, y compris par un allaitement maternel plus fréquent, et encourager l’enfant à manger des aliments préférés, légers, variés, appétissants. Après la maladie, alimenter plus fréquemment que d’habitude et encourager l’enfant à manger plus.
  • 28. Module de formation des formateurs 28 source: p r i n c i p e s d i r e c t e u r s p o u r l’a l i m e n t a t i o n,c o m p l e m e n t a i r e d e l ’ e n f a n t a l l a i t e a u s e i n Isbn 92 75 22460 9 Organisation panaméricaine de la santé et OMS, 2003 Cependant, bon nombre de nourrissons et d’enfants ne bénéficient pas d’une alimentation optimale; par exemple, on constate qu’en moyenne, 1% environ des nourrissons de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein au Djibouti. B. Comportements optima en matière d’allaitement maternel1 Le lait maternel est le meilleur aliment pour les nourrissons : il leur donne tous les nutriments dans des quantités qui satisfont leur faim et leur soif pendant les 6 premier mois de la vie. Les nourrissons qui sont nourris exclusivement au sein durant les six premiers mois de vie ont moins de risque d’avoir des maladies diarrhéiques, respiratoires et des infections de l’oreille. L’allaitement maternel contribue également à espacer les naissances en retardant le retour à la fécondité (méthode MAMA). B.1- Allaitement maternel de 0 à 6 mois Comportement 1: La mère initie l’allaitement maternel dans la demi-heure qui suit l’accouchement. Allaiter immédiatement après la naissance:  profite du réflexe intense de succion et de l’état alerte du nourrisson.  stimule la production de lait maternel.  sert de première immunisation pour le bébé. Le nourrisson profitera immédiatement des anticorps présents dans le colostrum (premier lait).  Minimise l’hémorragie maternelle du post-partum.  Garde le nouveau-né au chaud grâce au contact peau-à-peau.  Renforce les liens entre la mère et l’enfant.  Met à profit le réflexe de succion intense et la disposition alerte du nouveau-né ;  Stimule la production de lait maternel ;  Protège le nourrisson contre les maladies parce qu’elle lui permet de recevoir le premier lait épais de couleur jaunâtre (colostrum), le premier vaccin de l’enfant ;  Aide à expulser plus rapidement le placenta et réduit les pertes de sang ;  Aide à expulser le méconium, les premières selles du nourrisson ;  Maintient le nouveau-né au chaud grâce au contact peau à peau ;  Favorise le renforcement du lien entre la mère et le nourrisson. 1 Adapté de Projet LINKAGES, Directives pour l’alimentation de nourrissons nés de femmes d’état sérologique inconnu ou séronégatives (version préliminaire), 2003
  • 29. Module de formation des formateurs 29 Comportement 2 : La mère donne seulement du lait maternel au nourrisson pendant les 6 premiers mois.  Le lait maternel est le meilleur aliment pour les nourrissons : il leur donne tous les nutriments dans des quantités qui satisfont leur faim et leur soif.  Les nourrissons qui sont nourris exclusivement au sein durant les six premiers mois de vie ont moins de risque d’avoir des maladies diarrhéiques, respiratoires et des infections de l’oreille.  L’allaitement maternel exclusif contribue à espacer les naissances en retardant le retour à la fécondité. C’est la méthode MAMA (Méthode Allaitement Maternel et Aménorrhée).Il ya trois conditions : - Allaitement Maternel Exclusif - Enfant de moins de 6 mois et - Aménorrhée Dans les six premiers mois de la vie les enfants allaités n’ont pas besoin d’eau. Le contenu d’eau dans le lait maternel dépasse les besoins du nourrisson (le lait maternel contient 88% d’eau). Les enfants allaités exclusivement ne nécessitent pas d’eau dans les six premiers mois de la vie, même dans les pays à températures extrêmement élevées et à faible humidité. Dans les six premiers mois de la vie l’eau est une menace pour la survie de l’enfant. L’eau augmente le risque de malnutrition (l’eau qui remplace le lait maternel n’a pas de valeur nutritionnelle), maladie et décès (particulièrement là où l’hygiène et l’assainissement font défaut). Comportement 3: La mère a une position et une mise au sein correctes quand elle allaite le nourrisson. Un positionnement correct est important pour permettre au nourrisson de téter et d’extraire le lait de manière efficace, et cela stimule un approvisionnement adéquat de lait. Pour assurer un bon attachement /rapprochement, le bébé doit être positionné correctement. La tête et le corps du bébé sont en ligne droite, ni penchés ni courbés. (Voir boites à images) Le bébé fait face au sein et lève la tête pour prendre le sein (le bébé devrait pouvoir regarder vers le visage de la mère, il ne devrait pas être plaqué contre sa poitrine ou son abdomen). Le bébé doit être tenu tout prêt de la mère. Le corps entier du bébé est soutenu, pas seulement la tête et les épaules. Pour encourager une tétée efficace et prévenir l’introduction de contaminants, il ne faut pas utiliser de biberons ou de tétines (sucettes ou tétines artificielles).Pour prévenir les douleurs ou les gerçures des seins, la mère adopte une position et une prise de sein correctes. Les signes qui montrent que l’enfant a une position correcte sont les suivants : Le dos de la mère a un appui, qu’elle soit assise ou couchée ; Tout le corps du nourrisson fait face à la mère et est contre elle ;
  • 30. Module de formation des formateurs 30 La mère tient tout le corps de l’enfant, pas seulement la nuque ou les épaules. Les signes qui montrent que le nourrisson a une prise de sein correcte sont les suivants : La mère ramène le nourrisson vers le sein et non le sein vers le nourrisson ; La bouche du nourrisson est grande ouverte ; La lèvre inférieure du nourrisson est éversée ; Le menton du nourrisson touche le sein de la mère ; La bouche du nourrisson saisit le mamelon entier et une grande partie de l’aréole (peau sombre autour du mamelon). Comportement 4: La mère donne le sein fréquemment, jour et nuit. La mère laisse le nourrisson téter à sa demande (aussi souvent qu’il veut, en général au moins 8 fois et également au cours de la nuit) en particulier dans les six premiers mois ; Le lait maternel est parfaitement adapté à la petite taille de l’estomac du nourrisson étant donné qu’il est rapidement et facilement digéré ; La mère donne le sein fréquemment pour stimuler la production de lait, prévenir l’engorgement des seins et les gerçures, retarder le retour des règles et prévenir une nouvelle grossesse. Comportement 5 : La mère donne le second sein une fois que le nourrisson a vidé le premier. La mère vide le premier sein de sorte que le nourrisson reçoive à la fois le « premier » lait en début de tétée (à forte teneur en eau pour étancher la soif du nourrisson) et le lait en fin de tétée (à forte teneur en graisse et en nutriments). La mère offre alors le second sein. La mère ne donne pas le biberon ou une tétine à l’enfant nourri au sein parce que ceux-ci peuvent interférer avec l’allaitement maternel et causer la diarrhée ou d’autres infections courantes. Comportement 6: La mère continue à donner le sein même si elle ou son nourrisson est malade. Si la mère a la toux, la grippe ou la diarrhée, elle continue à donner le sein parce que les microbes ne passent pas dans le lait maternel. En fait, le lait maternel protège le nourrisson contre les maladies. Cependant, la mère doit respecter les règles d’hygiène. Si le nourrisson est malade, la mère donne le sein plus fréquemment (ou exprime son lait si le nourrisson ne peut pas téter) pour permettre à l’enfant de d’avoir beaucoup plus d’énergie et de protéines pour lutter contre la maladie. La mère donne le sein parce que le lait maternel remplace l’eau et les nutriments qui sont perdus dans les selles molles fréquentes et parce qu’il est l’aliment le plus digestible pour le nourrisson malade.
  • 31. Module de formation des formateurs 31 Comportement 7 : La mère qui va être séparée de son nourrisson pendant une durée assez longue exprime son lait. Le responsable du nourrisson lui donne le lait exprimé à l’aide d’une tasse. La mère exprime le lait maternel en respectant les étapes suivantes :  Elle se lave les mains.  Elle prépare un récipient propre.  Elle se masse les seins avec des mouvements rotatifs.  Elle place le pouce sur la partie supérieure de l’aréole et les deux premiers doigts sous le sein derrière l’aréole.  Elle pousse contre la cage thoracique.  Elle évite de séparer les doigts.  Pour les gros seins, elle soulève avant de pousser contre la cage thoracique.  Elle roule les doigts et le pouce vers l’avant comme si elle était en train d’imprimer ses empreintes digitales.  Elle reprend ces gestes de manière rythmique : position, pousser, rouler - position, pousser, rouler  Ses doigts et son pouce exécutent une rotation. La mère conserve le lait exprimé dans un récipient propre et couvert. Le lait maternel peut être stocké dans un lieu frais à température ambiante pendant 8 à 10 heures et au réfrigérateur pendant 72 heures. La mère ou le responsable du nourrisson donne le lait exprimé à l’aide d’une tasse. Les biberons présentent des risques parce qu’ils sont difficiles à nettoyer et peuvent être facilement contaminés. Comportement 8 : Les femmes qui allaitent doivent prendre une dose élevée de suppléments de Vit A (200 000 IU) aussi rapidement que possible après l’accouchement, dans les 8 semaines maximum qui suivent l’accouchement. La vitamine assure la protection des cellules visuelles, assure la croissance de l’enfant et renforce le système immunitaire. La concentration de vitamine A dans le lait maternel dépend de la réserve de vitamine A de la mère et des besoins changeants du bébé qui grandit. Les nourrissons prématurés et ceux nés dans des régions où existe une carence en vitamine A courent tout particulièrement le risque de souffrir d’une carence en vitamine A. Plus on donne rapidement une seule dose élevée (200 000 IU) de vitamine A à la mère qui allaite, plus vite s’améliore le niveau de vitamine A chez le nourrisson allaité. Dès la huitième semaine après l’accouchement, les femmes courent un risque accru de tomber enceinte (surtout si elles ne pratiquent pas un allaitement exclusif). Vu qu’une dose élevée de
  • 32. Module de formation des formateurs 32 vitamine A peut nuire au fœtus, les femmes ne devraient plus recevoir de supplément de vitamine A en dose élevée après la huitième semaine du post-partum. Comportement 9 : Continuer l’allaitement sur demande et introduire des aliments complémentaires dès l’âge de 6 mois et continuer d’allaiter au moins jusqu’à 24 mois et au delà (Voir Faits d’Alimentation: Directives pour une alimentation complémentaire appropriée pour les enfants allaités, âgés de 6 à 24mois). Comportements optimaux en matière d’alimentation complémentaire La quantité et la qualité des aliments de complément jouent un rôle important dans la croissance et le développement du jeune enfant. Les nourrissons devraient manger une diversité d’aliments riches en nutriments et dense en énergie (calories), et notamment des produits d’origine animale, des fruits et des légumes. Comme il arrive souvent que les nourrissons ne peuvent recevoir suffisamment d’aliments d’origine animale pour satisfaire leurs besoins en fer, zinc, ou calcium, il faut donner un aliment enrichi ou un supplément de micronutriment si cela est économiquement faisable et disponible. Comportement 10 : A 6 mois, la mère ou le responsable de l’enfant introduit des aliments mous appropriés tout en poursuivant l’allaitement maternel à volonté. Il s’agit d’aliments d’initiation constitués de bouillie simple. Quand le nourrisson a 6 mois, la mère lui donne des aliments de complément –en plus du lait maternel – pour l’aider à bien grandir, à être en bonne santé et être fort. Le lait maternel à lui seul ne peut couvrir tous les besoins nutritionnels de la croissance et du développement de l’enfant après six mois. La mère continue à donner le lait maternel en tant qu’aliment principal du nourrisson pendant jusqu’à deux ans. Le lait maternel continu à protéger l’enfant contre la maladie et fourni un apport important en nutriment. Comportement 11: La mère ou le responsable de l’enfant augmente la quantité d’aliments et le nombre de repas de l’enfant à mesure que celui-ci grandit (âge). Elle/il utilise un bol individuel pour l’enfant. Elle continue à donner le sein fréquemment. A mesure que l’enfant grandit, la mère ou le responsable lui donne plus d’aliments. Les aliments de complément doivent couvrir une part de plus en plus grande des besoins en calories de l’enfant. La mère ou le responsable de l’enfant commence l’alimentation de complément en ajoutant à l’aliment de base des aliments localement disponibles et praticables pour la famille. La famille fait de l’alimentation des jeunes enfants une priorité pour garantir que ces derniers reçoivent suffisamment à manger. Un moyen de s’assurer que les enfants mangent
  • 33. Module de formation des formateurs 33 suffisamment est de mettre leurs parts dans des bols séparés et de les aider à manger (alimentation active). La mère ou le responsable de l’enfant lui donne de petits repas fréquents tout le long de la journée parce que son estomac est encore petit. Le nombre suffisant de repas dépend de la densité calorique des aliments locaux et de la quantité habituellement consommée à chaque repas. En plus de l’allaitement maternel à la demande, Le nombres de repas recommandé sont comme suit : 2 à 3 fois par jour pour les nourrissons de 6 à 8 mois et 3 à 4 fois par jour pour les nourrissons et les jeunes enfants de 9 à 24 mois en plus de 1 à 2 goûters par jour. Les goûters sont des aliments mangés entre les repas. Ce sont des aliments commodes et faciles à préparer. L’enfant les mange sans aide habituellement. Sauf les tout petits qui doivent bénéficier d’une alimentation active (avec l’assistance des parents ou gardiens d’enfants).
  • 34. CALENDRIER NUTRITIONNEL D’INTRODUCTION D’ALIMENTS DE COMPLEMENT DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT De la naissance 6 mois De la naissance a 6 mois (de mère séropositive). NRS à partir de 6 mois De 7 à 8 mois De 9 a 12 mois De 12 a 24 mois De 24 mois et plus  Allaitement exclusif (sans eau, ni autre liquide ou boisson sauf indication médicale)  Tétée fréquente supérieure ou égale a 12 fois par jour  Suivre le développement et la croissance :  Tracer, interpréter et expliquer l’allure de la courbe de croissance  Vérifier l’état vaccinal  Vacciner selon les cas  Encourager la mère et ou la féliciter  Allaitement maternel exclusif.  Ablactation.  Alimentation avec substitut de lait jusqu'à 6 mois.  Suivre le développement et la croissance :  Tracer, interpréter et expliquer l’allure de la courbe de croissance  Vérifier l’état vaccinal  Vacciner selon les cas  Encourager la mère et ou la féliciter  Poursuivre l’allaitement  Donner des bouillies légères plus le lait maternel à la demande  De l’eau et de jus de fruit naturel  Suivre le développement et la croissance du nourrisson  Vérifier l’état vaccinal de l’enfant  Le vacciner selon le cas  Encourager et ou la féliciter  Proposer un rendez-vous  Poursuiv re l’allaitem ent  Donner des plats semi solides, légers plus riche en énergie (le to, la purée, la soupe etc.….) au moins deux fois par jour.  Donner les rations adéquat es de bouillies enrichies deux fois par jour  Poursuivre l’allaitement  Donner des bouillies épaisses enrichies (céréale graine)  Donner plat familial finement écrasé (rajout, riz plus soupe et…) deux fois par jour.  Donner des fruits, des jus de fruits naturels, eau.  Donner a part dans un bol pour qu’il mange à sa faim  Poursuivre l’allaitement  Donner des bouillies épaisses enrichies deux fois par jour  Donner des repas familiaux au moins deux fois par jour  Donner des collations (galettes, beignets)  Donner des fruits, des jus de fruits naturels plus eau  Suivre le développement et la croissance  Vacciner l’enfant si, pas a jour  Donner vitamine A selon les cas  Arrêter l’allaitement  De donner l’aliment du plat familial (4 fois par jour)  Donner l’aliment nutritif entre les repas (galettes, beignets) deux fois par jour  Donner eau, fruits de saison, jus de fruits naturels (ananas, orange, citron, mandarine et pamplemousse etc.…).  Laisser l’enfant s’alimenter de lui- même  Suivre le développement et la croissance  Encourager la
  • 35. Module de formation des formateurs 35  Lui proposer un rendez-vous  Lui proposer un rendez-vous  Donner à boire eau et jus de fruits naturels.  Suivre le développ ement et la croissanc e  Vérifier l’état vaccinal  Donner la vitamine A si pas à jour  Encourag er la mère et ou la féliciter  Proposer un rendez vous  Suivre le développeme nt et la croissance  Vérifier l’état vaccinal  Supplémenter en vitamine A  Encourager la mère ou la féliciter  Proposer un rendez-vous pour une prochaine visite  Encourager la mère et ou la féliciter  Lui proposer un rendez-vous mère a vacciné (les rappels hors PEV)  Supplémenter en vitamine A  Déparasiter l’enfant au moins une fois tous les 3 mois (mebendazole 200 mg/jour pendant 3 jours)  Encourager la mère et ou la féliciter  Lui proposer un rendez-vous
  • 36. Comportement 12: La mère ou le responsable de l’enfant augmente la consistance et la diversité des aliments au fur et à mesure que l’enfant grandit (âge), en fonction de ses besoins nutritionnels et de ses aptitudes physiques. La mère ou le responsable de l’enfant lui donne une diversité d’aliments qu’il peut manger à mesure que son système digestif et son système immunitaire deviennent mature et que d’autres évolutions liées à son développement se produisent. Pendant l’alimentation de complément, la mère ou le responsable de l’enfant habitue l’enfant petit à petit aux aliments de la famille. A six mois, la mère ou le responsable du nourrisson lui donne des aliments en purée, écrasés et semi-solides. A 8 mois, la mère ou le responsable de l’enfant lui donne des aliments qu’il peut manger seul, comme des fruits ou des légumes bien lavés, coupés en morceaux. A 12 mois, la mère ou le responsable de l’enfant lui donne les aliments de la famille dans un bol séparé, sans sel et sans piment. Comportement 13 : La mère ou le responsable de l’enfant interagit avec lui pendant qu’il se nourrit afin de l’aider à manger les aliments et pour stimuler son développement verbal et intellectuel (alimentation active). La mère ou le responsable de l’enfant donne à manger directement au nourrisson et aide les enfants plus âgés à manger en étant sensible aux signes de faim et de satiété. La mère ou le responsable de l’enfant essaie plusieurs associations, goûts, textures et autres moyens pour encourager l’enfant qui refuse de nombreux aliments à manger. La mère ou le responsable de l’enfant réduit les distractions au minimum si l’enfant se laisse distraire facilement. La mère ou le responsable de l’enfant, gardant à l’esprit que les heures de repas sont des instants d’apprentissage et d’amour, parle à l’enfant alors qu’elle/il lui donne à manger et a des contacts visuels avec lui. La mère ou le responsable de l’enfant est patient(e) et l’encourage à manger sans le forcer. Les conseils suivants peuvent être donnés aux mères/responsables de l’enfant:  Encouragez votre enfant à manger,  Ne le forcez jamais à manger,  Aidez votre enfant à manger.  Apprenez lui que les repas sont un moment à agréable et une occasion de socialiser Cela peut prendre plus de temps mais cela permettra d’assurer qu’il continue à grandir et à devenir fort. Un enfant bien nourri et en bonne santé est une joie pour tous. Chantez des chansons, faites des jeux ou racontez des historiettes pour que l’heure du repas soit un moment agréable. Encouragez tous ceux qui donnent à manger à l’enfant à faire de même ».
  • 37. Module de formation des formateurs 37 Rappeler-vous que l’estomac de votre enfant est petit et qu’il ne peut contenir une grande quantité de nourriture. C’est pourquoi il est important de le nourrir fréquemment en petite quantité. Comportement 14 : La mère ou le responsable de l’enfant respecte les règles d’une bonne hygiène et d’une préparation sans risque des aliments. Dans les milieux où les ressources sont minces, la mère ou le responsable de l’enfant donnent à boire à l’aide d’une petite tasse ou d’un petit bol. Il est difficile d’assurer la propreté des biberons, et quand ils sont contaminés, ils causent la diarrhée. Avant de donner à manger à l’enfant, la mère ou le responsable se lave les mains et lave les mains de l’enfant avec du savon et de l’eau. Elle/il utilise des ustensiles et des récipients propres pour éviter d’introduire dans le corps de l’enfant des microbes qui pourraient causer la diarrhée et d’autres infections. Les aliments peuvent être contaminés à cause du manque d’hygiène ou d’assainissement ou encore à cause de pratiques de préparation et de conservation inappropriées. La mère ou le responsable de l’enfant sert la nourriture aussitôt qu’elle est prête. Il est aussi recommandé de garder des aliments toujours couverts à des endroits propres et s’il faut réchauffer l’aliment avant de le donner à l’enfant. Comportement 15: La mère donne le sein à l’enfant jusqu’à ce qu’il ait 2 ans. La mère continue à donner le sein à l’enfant dans sa deuxième année de vie, période durant laquelle le lait maternel continue à être une source importante de calories, de graisses, de protéines et de micronutriments, en particulier de vitamine A et de fer. La mère continue à donner le sein pour réduire les risques d’infection chez le jeune enfant. Comportement 16 : La mère continue à donner le sein à l’enfant lorsqu’il est malade et l’encourage à manger pendant et après la maladie.  Pendant la maladie, la mère continue à donner le sein et à donner les aliments favoris de l’enfant, mous ou écrasés. L’allaitement maternel est extrêmement important durant la maladie. Quand ils sont malades, les enfants continuent à accepter de prendre le sein la plupart du temps même s’ils refusent les autres aliments.  Après la maladie, la mère ou le responsable de l’enfant augmente la quantité d’aliments qu’elle/il donne à l’enfant, et lui en donne plus fréquemment pour qu’il guérisse plus vite. Les enfants ont souvent très faim lorsqu’ils sortent d’une maladie et ont besoin de plus d’aliments pour les aider à rattraper la croissance normale et à remplacer les nutriments perdus.
  • 38. Module de formation des formateurs 38 CHAPITRE IV : LUTTE CONTRE LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS Introduction Les micronutriments sont des substances nutritives dont l’organisme a besoin en petite quantité exprimée en milligramme, microgramme ou en UI. Ces micronutriments ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme. C’est par l’apport alimentaire que l’organisme peut s’en approprier. Ils sont constitués de vitamines et de minéraux et jouent un rôle essentiel dans la croissance, le développement cognitif de l’enfant ainsi que dans plusieurs autres fonctions indispensables au bon fonctionnement du corps humain (immunité, vision, oxygénation, reproduction, etc.). La malnutrition en micronutriments est causée par un apport inadéquat en vitamines ou en minéraux contenus normalement dans les fruits, légumes, viande, poissons et autres aliments d’origine animale, aliments fortifiés), habituellement soit parce que ces aliments coûtent cher, soit parce qu’ils sont localement indisponibles. Les infections, en augmentant les besoins nutritionnels et en réduisant l’absorption des nutriments, ont un effet négatif sur l’état nutritionnel et peuvent causer des carences en micronutriments. Les carences en micronutriments se développent facilement durant les situations d’urgence suite aux pénuries alimentaires, à la fréquence des maladies infectieuses et diarrhéiques qui diminuent l’absorption des nutriments et suppriment l’appétit, augmentant ainsi les besoins en micronutriments nécessaires pour lutter contre la maladie. Parmi les groupes les plus vulnérables à ces carences sont les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les jeunes enfants, principalement du fait qu’ils ont des besoins relativement plus élevés en vitamines et minéraux et sont plus sensibles aux effets graves de ces carences. Les carences en micronutriments sont souvent invisibles jusqu’à l’apparition de manifestations cliniques, qui en reflètent souvent la sévérité, d’où la notion de ``faim cachée``. En effet, ces carences augmentent le risque général de maladies infectieuses et de mortalité liée aux maladies diarrhéiques, à la rougeole, à la malaria et à la pneumonie. Il est démontré chez le jeune enfant que la carence en zinc seule peut accroître de 33 % le risque de diarrhée. Les carences en micronutriments peuvent avoir des conséquences graves, parfois irréversibles, tels que l’anémie grave, des anomalies congénitales (surdi-mutité, paralysie de membres), la cécité et le crétinisme. Ces carences peuvent également freiner le développement physique et mental et avoir des conséquences irréversibles sur les capacités d’apprentissage, la force de travail et la productivité. Les carences en micronutriments constituent donc une réelle menace silencieuse! Les micronutriments dont la carence constitue un véritable problème de santé publique dans les pays en développement, tel que Djibouti, sont : la vitamine A, le Fer, l’Iode et le Zinc.
  • 39. Module de formation des formateurs 39 Section A : LA VITAMINE A 1. Définition et Rôles La vitamine A est un élément essentiel non synthétisé par l’organisme qui doit être apporté à celui-ci à travers l’alimentation ; c’est une substance nutritive liposoluble qui peut être dégradée par la chaleur et la lumière. 2. Rôles essentiels:  L’entretien du fonctionnement normal du système visuel ;  Le maintien de l’intégrité de l’épithélium cellulaire ;  La croissance,  La reproduction  Le renforcement du système immunitaire  Le maintien des tissus en bon état et / ou leur reconstitution. 3. Sources alimentaires : On distingue deux sources de vitamine A : celle d’origine végétale proactive, les carotènes (provitamine A), et celle d’origine animale que représente le rétinol. La vitamine A d’origine animale est présente dans les produits animaux comme le foie, le jaune d’œuf et les produits laitiers (lait, beurre) sous une forme directement utilisable par l’organisme. La vitamine A présente dans les produits végétaux sous forme de carotènes (Provitamine A), est convertis par l’intestin en rétinol pour devenir biologiquement actif. Les carotènes sont présents dans les feuilles vertes, les fruits et tubercules à chairs jaunes. 4. Besoins en vitamine A Les besoins en vitamine A varient avec l’âge, le sexe et l’état physiologique. Par unité de poids corporel, les besoins sont plus élevés chez l’enfant que chez l’adulte car, en plus des besoins d’entretien, l’enfant a aussi des besoins de croissance. Les besoins sont augmentés aussi chez les femmes allaitantes (voir Annexe). 5. Les facteurs de risque d’une carence en vitamine A Dans la genèse du déséquilibre entre besoins et apports en Vit A, plusieurs facteurs interviennent. Ceux-ci qui peuvent agir isolement ou de concert les uns avec les autres, sont : L’insuffisance d’apport en vitamine A, Les troubles de l’absorption et de l’utilisation de la vitamine A, L’utilisation rapide ou l’augmentation des besoins. Six stratégies sont retenues pour la mise en œuvre de la lutte contre la CVA : la promotion de l’Allaitement Maternel, la diversification du régime alimentaire, la Supplémentation
  • 40. Module de formation des formateurs 40 prophylactique et curative en vitamine A, l’amélioration de la disponibilité des aliments riches en vitamine A , l’amélioration des soins aux jeunes enfants et la fortification / enrichissement des aliments. Section B.L’IODE 1. Définition et rôle : L’iode est un micronutriment essentiel pour la synthèse des hormones thyroïdiennes qui servent à contrôler le rythme du métabolisme. Ces hormones sont indispensables pour un développement normal et un bon fonctionnement du système nerveux, ainsi que pour la conservation de la chaleur et de l'énergie corporelle. 2. Sources de l’iode :  L’iode se trouve essentiellement dans les produits de mer (poisson, crustacé, crevette, fruits de mer).  Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du littoral pour les zones continentales, les produits alimentaires deviennent de plus en plus pauvres en iode.  Le sel iodé : la consommation du sel iodé par la femme enceinte permet au fœtus de bien croitre sur le plan somatique et mental donc augmente le quotient Intellectuel (QI) de l’enfant. 3. Carence en iode : 3.1. Les causes de la carence en iode : La carence en iode est essentiellement causée par :  une insuffisance d'apport dans l'alimentation;  la pauvreté du sol en iode;  les anomalies de la glande thyroïdienne (rares quand même); et  l’ingestion abusive de substances goitrigènes contenues dans certains aliments (manioc amer, mil, choux…). 3.2. Les signes de la carence en Iode La carence en Iode se caractérise par:  le goitre (une augmentation du volume de la glande thyroïde au niveau du cou) ;  un retard irréversible de la croissance physique et mentale : crétinisme ;  une fatigue permanente ;  une voie enrouée ; et  une accumulation d'eau du corps (appelé myxœdème) chez l'adulte. Outre les signes de crétinisme, du myxœdème et de l'augmentation du volume de la glande thyroïdienne située à la face antérieur du cou, la carence en iode peut entraîner des problèmes
  • 41. Module de formation des formateurs 41 respiratoires et de déglutition par compression de la trachée et de l’œsophage. Normalement, la glande thyroïde n'est pas visible. Quand elle augmente de volume, on voit progressivement apparaître une boule dans la partie antérieure du cou : c'est le goitre. Le goitre est le trouble dû à la carence en iode le plus visible. Le goitre est l’indicateur permettant d’évaluer rapidement l’importance du problème des TDCI dans une population donnée. Le goitre peut être palpable ou visible; il peut être dépisté à la base du cou par l’inspection, la palpation ou l’échographie de la thyroïde, lors d’une consultation ou d’une enquête de masse. Cependant les TDCI sont souvent non apparents, graves et irréversibles tels que les avortements spontanés, les accouchements prématurés, la mortalité périnatale et infantile, les anomalies congénitales, le retard de croissance, les difficultés d’apprentissage résultant d’une baisse du quotient intellectuel, le crétinisme… 3.3. Les conséquences de la carence en iode La carence en Iode est la cause la plus importante des déficiences mentales évitables. La carence en iode peut réduire jusqu’à 13 points le Quotient Intellectuel dans les populations déficientes. Elle contribue donc à la réduction de la productivité au travail, à la réduction des facultés d'apprentissage et donc entrave le développement social et humain. Lorsqu'on n'a pas assez d'iode, on ne peut pas produire suffisamment d'hormones thyroïdiennes. Cette carence en iode comporte plusieurs conséquences graves pour la santé, conséquences que l'on désigne généralement par troubles dus à la carence en iode (TDCI). Ces conséquences sont différentes selon le moment de la survenue de la carence. Elles peuvent atteindre:  Le fœtus : Avortement; anomalies congénitales ; mort fœtale ; mortalité périnatale élevée ; mortalité infantile élevée ; crétinisme (un retard physique et mental irréversible) qui survient au cours de la période fœtale ou néonatale.  Le nouveau-né : Retard psychomoteur; goitre néonatal; hypothyroïdie néonatale.  L’enfant et l’adulte : hypothyroïdie juvénile, diminution des facultés Intellectuelles, développement physique retardé, nanisme, goitre, myxœdème, arriération mentale irréversible ou crétinisme, perturbation de la régulation thermique.  La femme : Infertilité, goitre, avortement, baisse de la productivité. Stratégies de lutte contre la carence en iode : Les stratégies recommandées sont simples et reposent sur trois approches : la distribution de supplément iodé, l’enrichissement des aliments, l’éducation pour la consommation des aliments riches en iode et la consommation du sel iodé dans les ménages.
  • 42. Module de formation des formateurs 42 Section C.LE FER 1. Définition : Le fer est un oligo-élément très répandu dans la nature, dont le corps humain a besoin pour la constitution des globules rouges du sang. 2. Les Rôles du fer: Le fer contenu dans l’hémoglobine sert à transporter l'oxygène aux tissus et le gaz carbonique aux poumons. Si l'organisme ne possède pas assez de fer, la quantité d'hémoglobine diminue et le sujet est anémié 3. Les sources du fer : Il existe deux types de sources :  Les sources animales (fer héminique ou hémique) : viande, foie, poisson frais, sec, et fumé etc.  Les sources végétales (fer non héminique ou non hémique) : feuilles vertes d’épinard, les lentilles, les feuilles de laitue , gombo , etc. L’absorption (biodisponibilité) du fer dépend de sa source d’une part, et de l’utilisation des facteurs favorisants (vitamine C) et inhibiteurs (thé, café) d’autre part. Le fer d’origine animale (hémique) est mieux absorbé que celui d’origine végétale (non-hémique). Si le fer héminique (40 % du fer contenu dans les tissus animaux) est relativement bien absorbé (20 à 25%), l'absorption du fer d'origine végétale ne dépasse pas 5 %. Pour augmenter l’absorption du fer contenu dans les aliments d’origine végétale, il faudra l’associer au fer d’origine animale ou avec une source de vitamine C. La consommation de certains aliments comme le Thé ou le Café ou aliments riches en phytates au cours de même repas que des aliments riches en fer inhibe l’absorption du fer. La vitamine C, tel que contenue dans les agrumes (Orange, citron, Pamplemousse), augmente l’absorption du fer. 4. Les besoins en fer: Les besoins en fer sont accrus dans les cas suivants : 4.1. Chez la femme enceinte : Pendant la grossesse, en raison de l’augmentation du volume sanguin de la mère et de la constitution des réserves de fer de l’enfant qu’elle porte, l’organisme a besoin de plus de fer. Pendant la grossesse, le besoin augmente en fer car l’organisme de la mère et celui du fœtus en utilise en grande quantité. 4.2. Chez l’enfant: L’augmentation du besoin du fœtus est liée aux dépenses élevées en fer pour la constitution du sang. Chez les enfants l’apport en fer fourni par les aliments est souvent minime et l’absorption faible ce qui leur expose aux carences. Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999 5. Biodisponibilité de fer Le fer d’origine animale est mieux absorbé que celui d'origine végétale. Les céréales sont riches en fer, mais leur fer est peu absorbé. Pour améliorer cette absorption, il faut privilégier les
  • 43. Module de formation des formateurs 43 associations d’aliments. La vitamine C se trouvant dans les oranges, le citron ou la mangue, augmente l’absorption du fer. Important à retenir : Nature du fer Sources et biodisponibilité Fer Héminique Forte biodisponibilité : 20 a 25% présent dans la viande et les produits animaux (poissons, coquillages) Fer non Héminique Faible biodisponibilité : 1 a 8 % Fer végétal Présent dans les feuilles vertes, les légumineuses Fer de contamination Présent dans le sol, les ustensiles de cuisine Fer d’enrichissement Présent dans les denrées enrichies (farines de céréales) Fer de Supplémentation Fer médicamenteux (FAF), poudre de micronutriments et les sirops 6. Les Carences en Fer : Les carences en fer représentent un problème de santé publique pour les pays en développement. 6.1. Causes de la carence en Fer : Les causes de la carence en fer sont multiples :  Insuffisance d'apport alimentaire suite à un manque d’aliments ou une faible consommation d’aliments riches en Fer, en raison de problèmes socio-économiques, culturels ou politique ; les états de maladies comme la malnutrition.  Augmentation des pertes : saignements chroniques ; Parasitoses (ankylostome, trichocéphale, schistosome), Paludisme.  Consommation des inhibiteurs la consommation régulière ou inappropriée de produits ou aliments inhibiteurs de l’absorption du fer : thé, café. Une tasse de thé au cours d'un repas peut faire chuter l'absorption du fer de 11 à 2,5%. 6.2. Les signes de l'anémie par carence en fer.  Les symptômes les plus souvent retrouvés sont :  la pâleur des muqueuses, des ongles et de la paume des mains ;  l'asthénie (fatigue générale) ;  la palpitation ;  la gêne respiratoire ;  l’accélération de la respiration ;  les céphalées ;
  • 44. Module de formation des formateurs 44  les vertiges ;  le bourdonnement d'oreilles ;  les sueurs froides  le manque de concentration. 6.3. Conséquences de la carence en fer 6.3.1. Chez la femme enceinte :  Taux de prématurité élevé  Morbidité élevée  Mortalité maternelle augmentée  Avortement élevé  Risque élevé (grand) d’hémorragie au cours de l’accouchement 6.3.2. Chez l’enfant :  Faible poids à la naissance  Trouble de concentration  Morbi-mortalité élevée (grande) suite à la carence en fer  Retard dans le développement physique et intellectuel / cognitifs irréversibles Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999 6.3.3. Chez l’adulte :  Diminution de la capacité physique, de sa concentration et de la productivité (c. à d. diminution de revenu potentiel) 7. Stratégie de lutte contre la carence en fer : Les stratégies de lutte sont classées en stratégies à court, moyen et long terme. La lutte contre la carence en fer passe par une stratégie intégrée, y compris la lutte contre les parasitoses et le contrôle du paludisme ainsi que des interventions nutritionnelles. Elle tient compte à la fois, de l’approche préventive et de celle curative. Ces interventions nutritionnelles comprennent globalement : la Supplémentation, la fortification, la diversification et les autres mesures globales de santé publique, telles que la promotion de l’Allaitement Maternel, la promotion et la consommation des aliments riches en fer et l’éducation nutritionnelle. Section D.LE ZINC Le zinc : En 2002, les nombreuses conséquences défavorables sur la santé de la carence en zinc dans les pays en développement ont été reconnues et incluses comme facteurs de risque de morbidité. En 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) /UNICEF ont inclus les suppléments de zinc
  • 45. Module de formation des formateurs 45 dans leur régime de traitement recommandé pour la diarrhée aiguë. Le Zinc permet de traiter la diarrhée. Cependant, il existe toujours un manque de conscience sur l’importance du zinc dans la nutrition et il existe peu de tables de composition des aliments montrant les valeurs pour le zinc dans les aliments de base locaux des pays en développement. 1. L’importance du zinc pour la santé : Il existe multiples fonctions dans le corps qui sont affectées par la carence en zinc, y compris la croissance physique, l’immunité, la reproduction, et le développement neurocomportemental. Dans la dernière décennie, plusieurs essais aléatoires contrôlés (EAC) parmi les groupes à haut risque tels que les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes enceintes ont examiné les effets préventifs des suppléments de zinc sur plusieurs autres issues de santé importantes. Par exemple, une analyse d’essais de Supplémentation en zinc a confirmé un effet préventif du zinc dans la réduction de l’incidence d’infections diarrhéiques et d’infections respiratoires, avec des réductions de la diarrhée et de la pneumonie chez les nourrissons et les jeunes enfants dans les pays en développement. Des EAC ont révélé qu’une réponse de croissance positive à la Supplémentation en zinc a plus de probabilité d’être notée chez les enfants souffrants d’un retard de croissance. Source : Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant : Module de formation en Nutrition des agents de santé, Août 1999 Les essais d’efficacité sur les effets thérapeutiques des suppléments de zinc sur les enfants dans les pays en développement ont montré des réductions dramatiques dans la durée de la diarrhée aiguë et persistante et des infections respiratoires aiguës et sévères, mais aucun effet thérapeutique n’a été noté avec les suppléments de zinc quotidiens pour le traitement de la rougeole ou du paludisme. Les résultats des EAC sur la santé maternelle et sur la grossesse n’ont démontré aucun impact positif significatif 2. L’étiologie de la carence en zinc : Trois facteurs majeurs sont responsables du développement de la carence en zinc dans les pays en voie de développement ; les consommations alimentaires inadéquates de zinc, les pertes excessives, et les besoins physiologiques élevés. 3. Identifier le risque de la carence en zinc : Les valeurs limite de l’OMS qui indiquent quand les retards de croissance chez les enfants sont un problème de santé publique peuvent être utilisées pour indiquer un risque élevé de carence en zinc à un niveau national. L’utilisation de cet indicateur a été adoptée par le Groupe Consultatif International sur la Nutrition du Zinc (IZiNCG). De plus, IZiNCG a développé un index composé du risque national de carence en zinc, basé sur un groupement de l’information sur les retards de croissance et sur la suffisance du zinc dans les ressources alimentaires nationales. Les pays peuvent appliquer cet index composé pour établir le risque probable de carence en zinc et y répondre en conséquent. 4. Les stratégies d’intervention : Idéalement le zinc devrait être incorporé dans les programmes d’intervention existants pour la lutte contre les carences en vitamine A, en fer, et en iode. Le protocole est le suivant : dans le traitement de la diarrhée et sa prévention il faudra 1 comprimé par jour pendant 14 jours.