Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - tristan piron
L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX REND-IL PLUS INNOVANT.E ? #612RENCONTRES Page 1
Extrait du Livre Blanc
L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX
REND-IL PLUS INNOVANT.E ?
A la rencontre de :
Tristan Piron
La circulation de l’information accélère
«Nous sommes donc sur un « super flux » d’agence de presse»
Accès au livre blanc :
https://albanjarry.com/livre-blanc-innovation/
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La circulation de l’information accélère
Responsable #innovation d’une des DSI du Groupe La
Poste, référent numérique en Pays de la Loire.
Accompagne les programmes de #transfonum internes et
les dispositifs d’ #openinnovation ou d’animation de
communautés sur le digital en région (#startinpost
#frenchiot #timetotest #hubnumérique).
#startup #industrie #service #intelligencecollective
LinkedIn : tristan-piron-772708ab
Twitter : @PironTristan
J’utilise souvent une citation ou deux lors de mes interventions tant en école qu’en conférence
auprès des chefs d’entreprise. L’une de mes préférées étant une citation d’Asimov « Pour
réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut aussi savoir improviser ».
Pourquoi ?
C’est une citation qui permet de trouver un équilibre dans des approches cycliques des
organisations et des innovations. Elle illustre une base organisée tant du travail que de
l’innovation ; à mon sens, l’évolution des processus de production, l’amélioration continue
des tâches à réaliser mais aussi de leurs remises en cause ne peuvent se faire que sur une base
existante stable et déjà optimisée. Optimisée à un moment donné et dans un cadre stable.
L’accélération technologique induite par le progrès et l’accès facilité à l’information tendent à
déstabiliser les organisations. Les entreprises sont donc soumises à deux contraintes fortes :
des salariés mieux informés, plus exigeants, et des nouveaux entrants plus nombreux avec
une fréquence accrue d’apparition sur leurs marchés.
Pour vivre, se transformer et développer leur business modèle, les entreprises comme les
individus, sur leur employabilité surtout, n’ont pas d’autres choix que de s’adapter et d’être
au plus près de l’information. Nombre de managers d’entreprises me font part de leur
inconfort au regard du changement de mode de management ; pour les plus éclairés, ils ne
font pas secret d’avoir réussi leur carrière sur la maîtrise (la rétention ?) de l’information et
être en difficulté personnelle sur les flux constants d’informations internes comme externes.
Ancien « startupeur » du début du siècle, et utilisateur de la première heure de Caramail,
MySpace puis de Facebook, je me suis beaucoup intéressé ces quatre dernières années aux
réseaux sociaux plus récents, plus « ouverts », comme Whatsapp, Twitter ou Linkedin. Je suis
encore aujourd’hui partagé sur les approches objectives et altruistes de nos influenceurs
(dont à priori je fais partie depuis l’an passé via des événements comme le @Web2Day ou le
@CES).
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Si le flux d’informations est constant, que la pertinence semble assez juste, je m’interroge
encore et toujours sur la recherche de la notoriété personnelle et de la maîtrise des concepts
comme des implications de celles-ci voir de leurs applications à l’entreprise ou de la valeur
produite pour l’individu.
La pertinence du flux et du fond ne fait pas objectivement écho à la maîtrise des sujets par
l’influenceur de tel ou tel tweet ou post sur Linkedin. Le « blogueur » des années 2000 me
semble plus pertinent, c’est-à-dire qu’il rédige lui-même du fond avec un argumentaire, une
prise de position et la diffuse.
Toutefois, au-delà de cette dichotomie, nos réseaux sociaux permettent aussi une richesse
des points de vue car le « faiseur », celui qui ne produit pas le contenu mais réalise les actions
peut aussi les faire partager dans l’instant.
Si F.W. Taylor et H. Ford tout comme Mary Parker Follet avaient bénéficié de ces réseaux
sociaux, de Twitter, pour diffuser leurs approches et modèles relayés par les personnes
expérimentant et incarnant ceux-ci, alors nous aurions gagné en temps et en effort de mise
en œuvre, nous aurions sans doute fait appel plus tôt à notre intelligence collective.
L’accès à l’information par twitter
Que peut donc générer un accès facilité à l’information par un réseau comme twitter ?
Pour une bonne mise en perspective, rappelons-nous quelques chiffres (Le Blog du
Modérateur 1), pour 7,5 milliards d’habitants sur Terre, nous sommes : à 51 % des internautes,
40 % d’utilisateurs des réseaux sociaux et 37 % sur les réseaux sociaux sur mobile.
En France, nous savons grâce au CREDOC et au baromètre du numérique, que 59 % des
français ont « participé, au cours des 12 derniers mois, à des réseaux sociaux ».
Et Médiamétrie propose l’estimation suivante en nombre d’utilisateurs (données : septembre
2017) :
1. Facebook : 40,8 millions par mois, 24,7 millions par jour
2. YouTube : 37,3 millions par mois, 11,7 millions par jour
3. Twitter : 20,6 millions par mois, 4,1 millions par jour
4. Instagram : 19,3 millions par mois, 4,8 millions par jour
5. LinkedIn : 16,0 millions par mois, 2,1 millions par jour
6. WhatsApp : 13,3 millions par mois, 4,2 millions par jour
Suivant diverses études depuis 2015, comme par exemple celle de Pierre Hausherr2, nous
savons que
• La valeur des idées des employés utilisant Twitter est jugée plus pertinente.
• La corrélation entre la diversité du réseau social et la qualité des idées est avérée.
• Nous retrouvons l’idée de « connecteur » de réseau qui n’est ni le « penseur » ni le
« faiseur » qui lui permet d’être plus innovant.
L’accès à l’information est donc plus rapide. Elle permet des positionnements personnels voir
d’entreprises plus rapidement. La rapidité n’étant en rien un gage d’analyse ou de réussite.
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Ici, tout le monde peut rechercher un concept ou une définition sur le web, donner une
information en société avec une certaine primeur. Nous sommes donc sur un « super flux »
d’agence de presse.
C’est aussi des mises en relation ou des communications facilitées : rien que sur des échanges
de 140 caractères ou en message privé, nous avons pu, avec certains partenaires, valider des
positionnements vis-a-vis d’accompagnement de startups ou réussir de grands rendez-vous
numériques comme pour le World Electronic Forum à Angers (#WEFAngers).
Il y a un intérêt certain au poids accordé par les réseaux sociaux à un échange. C’est celui de
la validation de l’idée, du concept ; son partage mais aussi ses « engagements » et autres
commentaires génèrent ou enrichissent des idées.
Les réseaux sociaux peuvent donc servir de filtre aux nouveautés et aussi en générer de
nouvelles.
A mon sens ce sont des « frictions créatives », concept cher à un des élus au numérique que
j’affectionne particulièrement. Au-delà du filtre, nous rentrons bien dans des relations qui
peuvent générer de nouvelles idées même hors du cadre de l’entreprise.
La course aux followers
Particulièrement sur Twitter, il peut exister une certaine course au narcissisme, la « course
aux followers » (« suiveurs »), j’ai un gros compte donc j’influence.
Il peut paraitre difficilement compréhensible à un néophyte que certains s’adonnent à des
publications d’images ou de photos représentants des cœurs, des vagues, ou de petits chats
et que cela génère un nombre de réponses, de publications, disproportionnées vis-à-vis
d’information plus tangibles, plus pertinentes. Que dire aussi du #FF – Follow Friday, marque
de l’intérêt de son réseau !
Il faut revenir au fondement de la création d’un réseau.
Vous bénéficiez d’abord des relations les plus proches de votre IRL (In Really Life) qui peuvent
être présentes sur le même réseau que vous. A ce stade, vous ne bénéficiez que de peu
d’informations nouvelles ou de connections qui peuvent vous ouvrir à de nouveaux horizons.
Afin d’étendre votre réseau vous devez vous faire une « ligne éditoriale » et publier,
transmettre un tweet en retweetant ou en postant un tweet, vous pouvez y mettre tant des
informations personnelles que professionnelles. Il faut donner avant de recevoir.
Assez naturellement, vous entrez en relation avec d’autres « suiveurs ». Votre fil d’actualité
va s’enrichir et si vous avez des tweets qui ne semblent pas vous correspondre alors libre à
vous de ne plus suivre l’émetteur. Personnellement, les petits chats ne sont pas un sujet de
prédilection mais je suis plutôt heureux de voir régulièrement des tweets de peintures ou des
tableaux de mise en scène du 19ième siècle.
Au-delà de l’anecdote, les entreprises ne se trompent plus dans le suivi « d’influenceurs » qui
peuvent parfois avoir des comptes conséquents (parfois des centaines de milliers de
followers) vis-a-vis de comptes plus modestes mais ayant un fort impact pour leurs marques.
Nous devons toutefois prendre assez de recul vis-à-vis de la surface de représentation, les
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influenceurs peuvent être des professionnels du contenu et du flux d’informations qui ont
pour objectif de valoriser les contenus des marques, des Social Managers, et des « amateurs »
dont les buts peuvent être divers, très personnels ou « corporate ».
Il existe peu d’indépendants qui réussissent à vivre de la gestion de comptes sociaux, la
fonction tend à être internalisée par les sociétés.
En deux mots :
• le retour sur investissement rémunéré n’est en rien garanti et demande de vraies
compétences en rédaction (même courte) et synthèse tout en favorisant des réseaux
complexes à gérer.
• votre ligne éditoriale doit refléter votre savoir-faire mais aussi votre savoir être. De
plus, la multiplicité des individus se retrouve sur cette toile d’araignée. Vous devez
garder à l’esprit une bienveillance de tous les instants car vous pouvez rapidement
rentrer dans une incompréhension par des messages écrits souvent trop courts pour
vous exprimer pleinement.
Ce n’est pas le nombre de tweets qui vous définit ni le nombre de followers. C’est avant tout
la relation que vous entretenez entre vos publications et votre vie personnelle ou
professionnelle… et aussi le nombre de réactions que cela produit. Vous pouvez avoir peu de
publications mais beaucoup de commentaires sur celles-ci.
C’est alors qu’un réseau comme Twitter prend toute sa place. Vous pouvez faire de la veille,
croiser des idées, anticiper des influences ou lignes de forces. La multiplication des idées, la
disruption ne sont plus très loin !
L’accès personnel à l’information un bien personnel ou une ressource de l’entreprise ?
Si la recherche de la diffusion de l’information, voir du nombre de followers est un premier
objectif et que la lecture de cette information permet un rapprochement ou un recoupement
d’idée, alors oui nous pouvons voir apparaitre des novations ou des innovations.
Celles-ci sont sans doute plus liées à de nouveaux principes, processus ou outils liés à
l’innovation d’usage qu’à des ruptures technologiques.
Ce principe de mobilisation transverse est connu des sciences universitaires qui ont tendance
à travailler en collaboration depuis des dizaines d’années afin d’optimiser les recherches (par
exemple la géographie, l’histoire et la sociologie ou les mathématiques et la biologie voir les
5 ensemble dans la ligne droite de l’Ecole Palo Alto).
Si d’un point de vue strictement personnel il est plaisant d’apprendre de nouveaux concepts,
d’acquérir éventuellement de nouvelles compétences, quel est le chemin qui permet de
concrétiser une idée pour en faire éclore un produit ou un service ?
La multiplication des nœuds de communication permet l’éclosion des idées nouvelles. Celles-
ci peuvent rester sur étagère, c’est un état de fait avec ou sans les réseaux sociaux.
Ce qu’apportent ces nœuds, c’est la probabilité de survenance car la diffusion et l’inclusion de
ces idées dans divers groupes favorisent leurs émergences.
C’est ici que la création de l’entreprise ou l’intra-entreprenariat prennent tout leur sens.
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Nous aurions pu aborder la mise en place de réseaux sociaux d’entreprises mais cet axe nous
aurait demandé plus de documentation et de s’intéresser plus avant à l’organisation ou à la
transformation des organisations de l’entreprise déployant ce type d’outils (on ne gère pas les
droits d’accès à des répertoires de bureautique comme on donne accès le plus librement
possible à un réseau social).
Je crois fermement que pour qu’un réseau social, dans le cadre d’une société de droit privé,
puisse porter des fruits aussi riches que ceux pouvant éclore dans la société, celui-ci doit être
accompagné d’une modification profonde du management ; l’impact et l’adoption des outils
transverses dans le cadre d’une organisation très hiérarchisée et verticale ne semblent pas
gage de réussite.
Alors que peut réaliser l’individu ou le groupe d’individus bénéficiant de ces gains de « frictions
créatives » ?
Il fabrique des fakes (de fausses informations) ?
Sur le taux de concrétisation d’une idée en produit ou service, aujourd’hui :
• Jamais les entreprises n’ont été aussi bien équipées en accompagnement à l’intra-
entreprenariat, si l’idée doit et peut être mise en application au sein d’une structure
existante (la limite étant souvent un concours interne)
• et en externe, jamais la création d’entreprise (startups, jeunes pousses, gazelles ou
futures licornes) n’a été autant accompagnée par des incubateurs, accélérateurs ou les
pouvoirs publics ; notamment avec les technopoles ou la mobilisation des écosystèmes
avec la FrenchTech et son corollaire de clusters (associations).
En guise de conclusion, vous pouvez échanger une multitude d’informations et de savoir-faire
(comme le scribing, la facilitation graphique) et participer à l’émergence de nouvelles idées ;
voir participer à leur développement à des degrés qui peuvent varier selon l’opportunité et
l’envie. Alors partageons, créons, communiquons sur les réseaux sociaux, en gardant à l’esprit
ce qui fait notre singularité et notre valeur ajoutée, pour participer à de petites ou grandes
aventures.
1 Le Blog du Modérateur https://www.blogdumoderateur.com/50-chiffres-medias-sociaux-
2018/amp/?utm_content=buffer6802e&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&ut
m_campaign=buffer
2 Pierre Hausherr – Twitter peut-il aider les salariés à devenir plus innovants
https://phausherr.me/2015/12/20/twitter-peut-il-aider-les-salaries-a-devenir-plus-
innovants/