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F.Henni ASD2 2011-2012
Analyse et mesure des performances d’un algorithme
1. Introduction
Il est important de pouvoir juger un algorithme (ou le programme qui en résulte), par exemple
par rapport à un autre algorithme qui résout le même problème. Il existe plusieurs critères sur
lesquels on peut se baser pour pouvoir qualifier un algorithme :
• Est-ce qu’il fait ce que nous lui demandons de faire ?
• Est-ce qu’il est muni d’une documentation qui décrit comment l’utiliser et comment il
fonctionne ?
• Est-ce que le code est facilement lisible ?
Il y a d’autres critères qui ont une relation directe avec les performances d’un programme. Il
s’agit du temps d’exécution et de l’espace mémoire nécessaires pour cette exécution.
2. Notions de complexité temporelle et spatiale
L'efficacité d'un algorithme est directement liée au programme à
implémenter sur un ordinateur. Le programme va s'exécuter en un temps
fini et va mobiliser des ressources mémoires pendant son exécution; ces
deux paramètres se dénomment complexité temporelle et complexité
spatiale.
Définition : complexité d’un programme
• La complexité spatiale d’un programme est la quantité de mémoire nécessaire pour
son exécution.
• La complexité temporelle d’un programme est la quantité de temps nécessaire pour
son exécution du début jusqu’à la fin.
En termes plus concrets :
• Complexité spatiale : le nombre d’instructions et le nombre de données du
programme, avec le nombre de mots mémoire nécessaires pour stocker chacune
d’elles, ainsi que le nombre de mots mémoire supplémentaires pour la manipulation
des données.
• Complexité temporelle : le nombre d’opérations effectuées par le programme et le
temps nécessaire pour chaque opération.
Dès le début de l'informatique les deux paramètres "temps d'exécution" et "place mémoire"
ont eu une importance à peu près égale pour comparer l'efficacité relative des algorithmes. Il
est clair que depuis que l'on peut, à coût très réduit avoir des mémoires centrales d' 1 Giga-
octets (ou plus) dans une petite machine personnelle, les soucis de place en mémoire
centrale qu’on avait lorsque l'on travaillait avec des mémoires centrales de 128 Kilo octets
(pour des gros matériels de recherche des années 70) sont repoussés psychologiquement plus
loin pour un utilisateur normal.
1
F.Henni ASD2 2011-2012
Le facteur temps d'exécution reste l'élément qualitatif le plus perceptible
par l'utilisateur d'un programme ne serait ce que parce qu'il attend derrière
son écran le résultat d'un travail qui représente l'exécution d'un algorithme.
Le calcul du temps d’exécution peut servir de base pour la comparaison
des algorithmes entre eux
On cherche à déterminer une mesure qui rende compte de la complexité temporelle d’un
programme indépendamment des caractéristiques techniques de l’ordinateur sur lequel il
s’exécute, ce qui permettra de comparer entre eux des algorithmes qui résolvent le même
problème.
3. Mesure de la complexité temporelle
Il est clair qu’on ne peut pas utiliser une unité de temps (par exemple la milliseconde) pour
exprimer la complexité temporelle car ce genre d’unité est étroitement lié aux caractéristiques
techniques de l’ordinateur (par exemple la fréquence du processeur). Il est important que
l’unité utilisée reflète la complexité de l’algorithme utilisé indépendamment de la machine sur
laquelle sera exécuté le programme résultant.
Pour certains problèmes, on peut mettre en évidence une ou plusieurs opérations qui sont
fondamentales, au sens où le temps d’exécution d’un algorithme est toujours proportionnel au
nombre de ces opérations. Il est alors possible de comparer des algorithmes qui résolvent le
même problème en se basant sur cette mesure simplifiée.
Par exemple :
Problème Opération fondamentale
Recherche d’une valeur dans un tableau en
mémoire centrale
La comparaison de cette valeur avec les
valeurs des éléments du tableau
Recherche d’un élément sur le disque L’accès à la mémoire secondaire
Tri des éléments d’un tableau en mémoire
centrale
La comparaison entre deux éléments
La permutation de deux éléments
Multiplication de deux matrices La multiplication de deux composantes
L’addition
Il faut remarquer que lorsqu’on choisit plusieurs opérations fondamentales,
il faut les décompter séparément.
4. Calcul de la complexité temporelle
4.1. Notation
Il n'existe pas de méthodologie systématique permettant pour un algorithme quelconque de
compter les opérations élémentaires. Toutefois des règles usuelles sont communément
admises par la communauté des informaticiens qui les utilise pour évaluer la complexité
temporelle.
2
F.Henni ASD2 2011-2012
Soient i1 , i2 , ... , ik des instructions algorithmiques (affectation, itération, condition,...). Soit
une opération élémentaire dénotée OpElem, supposons qu'elle apparaisse n1 fois dans
l'instruction i1, n2 fois dans l'instruction i2, ... nk fois dans l'instruction ik.
Nous noterons Nb(i1) le nombre n1, Nb(i2) le nombre n2 etc.
Nous définissons ainsi la fonction Nb (ik) indiquant le nombre d'opérations élémentaires
dénoté OpElem contenu dans l'instruction algorithmique ik :
Nb( ) : Instruction  Entier .
4.2. Complexité temporelle d’une séquence d’instructions
Règle : Lorsque les opérations sont dans une séquence d’instructions, leurs nombres
s’ajoutent.
Soit S la séquence d'exécution des instructions i1 ; i2 ; ... ; ik :
S :
i1 ;
i2 ;
..
ik ;
4.3. Complexité temporelle d’une instruction conditionnelle
Pour une instruction conditionnelle, il est en général difficile de déterminer systématiquement
quelle branche de l’instruction sera exécutée. Cependant, on peut majorer le nombre
d’opérations fondamentales dans une instruction conditionnelle.
Soit S une instruction conditionnelle qui s’écrit :
S :
if (Expr) E1
else E2
4.4. Complexité temporelle d’une itération finie bornée
Pour les boucles, le nombre d’opérations fondamentales dans la boucle est , où Nb(i) est le
nombre d’opérations fondamentales lors de l’exécution de la ième
itération. Le calcul de dans
le cas où la boucle est contrôlée par un compteur est généralement facile. Dans le cas
contraire, on se contente généralement d’un majorant.
Exemple : recherche séquentielle d’un élément dans une liste
#define N 100
double T [N] ;
int RechercheSequentielle (double val)
{
int i ;
i = 0 ;
while ((i<N) && (T[i] !=val))
i++;
3
F.Henni ASD2 2011-2012
if (i<N) return i;
else return -1;
}
Opération fondamentale: comparaison de « val » avec les éléments du tableau
Calcul de la complexité :
Chaque itération de la boucle « while » comporte « une seule » comparaison. Le
nombre d’itérations n’est pas connu d’avance, il dépend de la position de « val » dans
le tableau T, mais on peut majorer ce nombre par N (qui représente le nombre
maximum d’itérations). Donc la complexité de cette fonction est N comparaisons de
deux valeurs de type « double ».
D’après l’exemple simple ci-dessus, on peut mettre en évidence les points suivants :
• Le choix de (ou des) opération (s) fondamentale (s) doit être établi avant tout calcul et
précisé dans le résultat.
• La complexité dépend de la taille de la donnée (ici N).
• Pour une taille fixée de la donnée, la complexité dépend des différentes données
possibles.
Dans l’exemple plus haut, pour toutes les données de taille N la complexité varie de 1 à N
suivant la position de « val » dans le tableau « T ».
Note : Dans tout ce qui suit nous utiliserons le terme « complexité » pour désigner la
« complexité temporelle ».
5. Complexité en moyenne et au pire
Il est clair que la complexité d’un algorithme dépend de la taille (n) de la donnée sur laquelle
il opère. Notons :
Dn : l’ensemble des données de taille n.
CoutA(d) : la complexité de l’algorithme A sur la donnée d.
Définitions : complexité au pire, au meilleur, et en moyenne
• La complexité dans le meilleur des cas :
• La complexité dans le pire des cas :
• La complexité en moyenne :
où p(d) est la probabilité que l’on ait la donnée d en entrée de l’algorithme A.
4
F.Henni ASD2 2011-2012
Remarque :
a) Les complexités dans le meilleur et dans le pire des cas donnent des indications sur les
bornes extrémales de la complexité de l’algorithme. Leur détermination nécessite en
général la construction de données particulières qui forcent l’algorithme à se
comporter de façon extrémale.
b) Les cas extrémaux ne sont pas les plus fréquents et dans la pratique on aimerait savoir
quel est le comportement « en général » de l’algorithme, d’où l’introduction de la
complexité en moyenne.
Si toutes les données sont équiprobables alors la complexité en moyenne s’exprime
simplement en fonction du nombre de données de taille n, ce qui donne :
mais en général, les données n’ont pas toutes la même probabilité.
c) Il est clair que l’on a la relation :
Mais il faut quand même remarquer que ce n’est pas parce qu’un algorithme A est
meilleur qu’un algorithme B en moyenne, qu’il est meilleur dans le pire des cas.
Exemple : Recherche séquentielle
On cherche à calculer la complexité de la fonction « RechercheSequentielle » (ci-dessus) en
nombre de comparaisons de la valeur recherchée « val » avec les éléments du tableau « T ».
Il est évident que et
Pour calculer on doit se donner des probabilités sur le tableau « T » et la valeur
« val » :
• Soit r la probabilité que val∈T
• On suppose que si val∈T, toutes les places sont équiprobables
Notons :
• : l’ensemble des données de taille n où « val » apparaît à la position i.
• : l’ensemble des données de taille n où val∉T
On a alors :
On sait d’après l’analyse de l’algorithme que :
On a donc :
5
F.Henni ASD2 2011-2012
Si on sait que « val » est dans « T » r=1, alors
Si « val » a une chance sur deux d’être dans la liste, on a
d'où
6. Notion d’ordre de grandeur
Il faut noter que dans le calcul de la complexité d’un algorithme ce qui est important c’est
l’ordre de grandeur du nombre d’opérations fondamentales. Ce qui nous intéresse c’est de
voir comment évolue la complexité en fonction de la taille de donnée (n), et en particulier
quand la donnée (n) devient très grande.
Définition : notations de Landau
a) On dit qu’une fonction f est dominée par une fonction g, et on écrit f=O(g), s’il existe
c et n0 tels que :
b) On dit que deux fonctions f et g sont du même ordre de grandeur, et on écrit f=Θ(g),
s’il existe c1, c2 et n0 tels que :
La première définition signifie que la fonction g évolue au moins aussi vite que f, à partir
d’une certaine valeur n0. Evidemment elle peut évoluer beaucoup plus vite.
La seconde définition est plus précise puisqu’elle signifie que les deux fonctions évoluent de
la même façon au-delà d’une certaine valeur n0.
Pour illustrer l’importance de cette évolution, supposons que nous disposons de 7 algorithmes
pour résoudre le même problème de taille n. Les complexités de ces algorithmes sont :
1 : indépendant de n
n: complexité linéaire
: complexité logarithmique
n. :
n2
: complexité polynomiale
n3
: complexité polynomiale
2n
: complexité exponentielle
Nous faisons exécuter ces algorithmes (ou programmes) sur un ordinateur qui exécute une
opération fondamentale en 10-9
s (1 milliard d’opérations par seconde, ou alors un processeur
qui a une fréquence 1GHz). Si nous faisons varier la valeur de la taille de la donnée n, nous
obtiendrons les temps d’exécution suivants:
6
F.Henni ASD2 2011-2012
102
103
104
105
106
1 1 1 1 1 1
n 10-7
s 10-6
s 10-5
s 10-4
s 10-3
s
≈ 6.64*10-9
s ≈ 10-8
s ≈1.33*10-8
s ≈ 1.66*10-8
s ≈ 2*10-8
s
n. ≈ 6.64*10-7
s ≈ 10-5
s ≈ 1.33*10-4
s ≈ 1.66*10-3
s ≈ 2*10-2
s
n2
10-5
s 10-3
s 10-1
s 10 s 16 mn 40 s
n3
10-3
s 1 s 16 mn 40 s > 11j 13h 46mn > 31 années
2n
> 4*1011
siècles
∞ ∞ ∞ ∞
7

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  • 1. F.Henni ASD2 2011-2012 Analyse et mesure des performances d’un algorithme 1. Introduction Il est important de pouvoir juger un algorithme (ou le programme qui en résulte), par exemple par rapport à un autre algorithme qui résout le même problème. Il existe plusieurs critères sur lesquels on peut se baser pour pouvoir qualifier un algorithme : • Est-ce qu’il fait ce que nous lui demandons de faire ? • Est-ce qu’il est muni d’une documentation qui décrit comment l’utiliser et comment il fonctionne ? • Est-ce que le code est facilement lisible ? Il y a d’autres critères qui ont une relation directe avec les performances d’un programme. Il s’agit du temps d’exécution et de l’espace mémoire nécessaires pour cette exécution. 2. Notions de complexité temporelle et spatiale L'efficacité d'un algorithme est directement liée au programme à implémenter sur un ordinateur. Le programme va s'exécuter en un temps fini et va mobiliser des ressources mémoires pendant son exécution; ces deux paramètres se dénomment complexité temporelle et complexité spatiale. Définition : complexité d’un programme • La complexité spatiale d’un programme est la quantité de mémoire nécessaire pour son exécution. • La complexité temporelle d’un programme est la quantité de temps nécessaire pour son exécution du début jusqu’à la fin. En termes plus concrets : • Complexité spatiale : le nombre d’instructions et le nombre de données du programme, avec le nombre de mots mémoire nécessaires pour stocker chacune d’elles, ainsi que le nombre de mots mémoire supplémentaires pour la manipulation des données. • Complexité temporelle : le nombre d’opérations effectuées par le programme et le temps nécessaire pour chaque opération. Dès le début de l'informatique les deux paramètres "temps d'exécution" et "place mémoire" ont eu une importance à peu près égale pour comparer l'efficacité relative des algorithmes. Il est clair que depuis que l'on peut, à coût très réduit avoir des mémoires centrales d' 1 Giga- octets (ou plus) dans une petite machine personnelle, les soucis de place en mémoire centrale qu’on avait lorsque l'on travaillait avec des mémoires centrales de 128 Kilo octets (pour des gros matériels de recherche des années 70) sont repoussés psychologiquement plus loin pour un utilisateur normal. 1
  • 2. F.Henni ASD2 2011-2012 Le facteur temps d'exécution reste l'élément qualitatif le plus perceptible par l'utilisateur d'un programme ne serait ce que parce qu'il attend derrière son écran le résultat d'un travail qui représente l'exécution d'un algorithme. Le calcul du temps d’exécution peut servir de base pour la comparaison des algorithmes entre eux On cherche à déterminer une mesure qui rende compte de la complexité temporelle d’un programme indépendamment des caractéristiques techniques de l’ordinateur sur lequel il s’exécute, ce qui permettra de comparer entre eux des algorithmes qui résolvent le même problème. 3. Mesure de la complexité temporelle Il est clair qu’on ne peut pas utiliser une unité de temps (par exemple la milliseconde) pour exprimer la complexité temporelle car ce genre d’unité est étroitement lié aux caractéristiques techniques de l’ordinateur (par exemple la fréquence du processeur). Il est important que l’unité utilisée reflète la complexité de l’algorithme utilisé indépendamment de la machine sur laquelle sera exécuté le programme résultant. Pour certains problèmes, on peut mettre en évidence une ou plusieurs opérations qui sont fondamentales, au sens où le temps d’exécution d’un algorithme est toujours proportionnel au nombre de ces opérations. Il est alors possible de comparer des algorithmes qui résolvent le même problème en se basant sur cette mesure simplifiée. Par exemple : Problème Opération fondamentale Recherche d’une valeur dans un tableau en mémoire centrale La comparaison de cette valeur avec les valeurs des éléments du tableau Recherche d’un élément sur le disque L’accès à la mémoire secondaire Tri des éléments d’un tableau en mémoire centrale La comparaison entre deux éléments La permutation de deux éléments Multiplication de deux matrices La multiplication de deux composantes L’addition Il faut remarquer que lorsqu’on choisit plusieurs opérations fondamentales, il faut les décompter séparément. 4. Calcul de la complexité temporelle 4.1. Notation Il n'existe pas de méthodologie systématique permettant pour un algorithme quelconque de compter les opérations élémentaires. Toutefois des règles usuelles sont communément admises par la communauté des informaticiens qui les utilise pour évaluer la complexité temporelle. 2
  • 3. F.Henni ASD2 2011-2012 Soient i1 , i2 , ... , ik des instructions algorithmiques (affectation, itération, condition,...). Soit une opération élémentaire dénotée OpElem, supposons qu'elle apparaisse n1 fois dans l'instruction i1, n2 fois dans l'instruction i2, ... nk fois dans l'instruction ik. Nous noterons Nb(i1) le nombre n1, Nb(i2) le nombre n2 etc. Nous définissons ainsi la fonction Nb (ik) indiquant le nombre d'opérations élémentaires dénoté OpElem contenu dans l'instruction algorithmique ik : Nb( ) : Instruction  Entier . 4.2. Complexité temporelle d’une séquence d’instructions Règle : Lorsque les opérations sont dans une séquence d’instructions, leurs nombres s’ajoutent. Soit S la séquence d'exécution des instructions i1 ; i2 ; ... ; ik : S : i1 ; i2 ; .. ik ; 4.3. Complexité temporelle d’une instruction conditionnelle Pour une instruction conditionnelle, il est en général difficile de déterminer systématiquement quelle branche de l’instruction sera exécutée. Cependant, on peut majorer le nombre d’opérations fondamentales dans une instruction conditionnelle. Soit S une instruction conditionnelle qui s’écrit : S : if (Expr) E1 else E2 4.4. Complexité temporelle d’une itération finie bornée Pour les boucles, le nombre d’opérations fondamentales dans la boucle est , où Nb(i) est le nombre d’opérations fondamentales lors de l’exécution de la ième itération. Le calcul de dans le cas où la boucle est contrôlée par un compteur est généralement facile. Dans le cas contraire, on se contente généralement d’un majorant. Exemple : recherche séquentielle d’un élément dans une liste #define N 100 double T [N] ; int RechercheSequentielle (double val) { int i ; i = 0 ; while ((i<N) && (T[i] !=val)) i++; 3
  • 4. F.Henni ASD2 2011-2012 if (i<N) return i; else return -1; } Opération fondamentale: comparaison de « val » avec les éléments du tableau Calcul de la complexité : Chaque itération de la boucle « while » comporte « une seule » comparaison. Le nombre d’itérations n’est pas connu d’avance, il dépend de la position de « val » dans le tableau T, mais on peut majorer ce nombre par N (qui représente le nombre maximum d’itérations). Donc la complexité de cette fonction est N comparaisons de deux valeurs de type « double ». D’après l’exemple simple ci-dessus, on peut mettre en évidence les points suivants : • Le choix de (ou des) opération (s) fondamentale (s) doit être établi avant tout calcul et précisé dans le résultat. • La complexité dépend de la taille de la donnée (ici N). • Pour une taille fixée de la donnée, la complexité dépend des différentes données possibles. Dans l’exemple plus haut, pour toutes les données de taille N la complexité varie de 1 à N suivant la position de « val » dans le tableau « T ». Note : Dans tout ce qui suit nous utiliserons le terme « complexité » pour désigner la « complexité temporelle ». 5. Complexité en moyenne et au pire Il est clair que la complexité d’un algorithme dépend de la taille (n) de la donnée sur laquelle il opère. Notons : Dn : l’ensemble des données de taille n. CoutA(d) : la complexité de l’algorithme A sur la donnée d. Définitions : complexité au pire, au meilleur, et en moyenne • La complexité dans le meilleur des cas : • La complexité dans le pire des cas : • La complexité en moyenne : où p(d) est la probabilité que l’on ait la donnée d en entrée de l’algorithme A. 4
  • 5. F.Henni ASD2 2011-2012 Remarque : a) Les complexités dans le meilleur et dans le pire des cas donnent des indications sur les bornes extrémales de la complexité de l’algorithme. Leur détermination nécessite en général la construction de données particulières qui forcent l’algorithme à se comporter de façon extrémale. b) Les cas extrémaux ne sont pas les plus fréquents et dans la pratique on aimerait savoir quel est le comportement « en général » de l’algorithme, d’où l’introduction de la complexité en moyenne. Si toutes les données sont équiprobables alors la complexité en moyenne s’exprime simplement en fonction du nombre de données de taille n, ce qui donne : mais en général, les données n’ont pas toutes la même probabilité. c) Il est clair que l’on a la relation : Mais il faut quand même remarquer que ce n’est pas parce qu’un algorithme A est meilleur qu’un algorithme B en moyenne, qu’il est meilleur dans le pire des cas. Exemple : Recherche séquentielle On cherche à calculer la complexité de la fonction « RechercheSequentielle » (ci-dessus) en nombre de comparaisons de la valeur recherchée « val » avec les éléments du tableau « T ». Il est évident que et Pour calculer on doit se donner des probabilités sur le tableau « T » et la valeur « val » : • Soit r la probabilité que val∈T • On suppose que si val∈T, toutes les places sont équiprobables Notons : • : l’ensemble des données de taille n où « val » apparaît à la position i. • : l’ensemble des données de taille n où val∉T On a alors : On sait d’après l’analyse de l’algorithme que : On a donc : 5
  • 6. F.Henni ASD2 2011-2012 Si on sait que « val » est dans « T » r=1, alors Si « val » a une chance sur deux d’être dans la liste, on a d'où 6. Notion d’ordre de grandeur Il faut noter que dans le calcul de la complexité d’un algorithme ce qui est important c’est l’ordre de grandeur du nombre d’opérations fondamentales. Ce qui nous intéresse c’est de voir comment évolue la complexité en fonction de la taille de donnée (n), et en particulier quand la donnée (n) devient très grande. Définition : notations de Landau a) On dit qu’une fonction f est dominée par une fonction g, et on écrit f=O(g), s’il existe c et n0 tels que : b) On dit que deux fonctions f et g sont du même ordre de grandeur, et on écrit f=Θ(g), s’il existe c1, c2 et n0 tels que : La première définition signifie que la fonction g évolue au moins aussi vite que f, à partir d’une certaine valeur n0. Evidemment elle peut évoluer beaucoup plus vite. La seconde définition est plus précise puisqu’elle signifie que les deux fonctions évoluent de la même façon au-delà d’une certaine valeur n0. Pour illustrer l’importance de cette évolution, supposons que nous disposons de 7 algorithmes pour résoudre le même problème de taille n. Les complexités de ces algorithmes sont : 1 : indépendant de n n: complexité linéaire : complexité logarithmique n. : n2 : complexité polynomiale n3 : complexité polynomiale 2n : complexité exponentielle Nous faisons exécuter ces algorithmes (ou programmes) sur un ordinateur qui exécute une opération fondamentale en 10-9 s (1 milliard d’opérations par seconde, ou alors un processeur qui a une fréquence 1GHz). Si nous faisons varier la valeur de la taille de la donnée n, nous obtiendrons les temps d’exécution suivants: 6
  • 7. F.Henni ASD2 2011-2012 102 103 104 105 106 1 1 1 1 1 1 n 10-7 s 10-6 s 10-5 s 10-4 s 10-3 s ≈ 6.64*10-9 s ≈ 10-8 s ≈1.33*10-8 s ≈ 1.66*10-8 s ≈ 2*10-8 s n. ≈ 6.64*10-7 s ≈ 10-5 s ≈ 1.33*10-4 s ≈ 1.66*10-3 s ≈ 2*10-2 s n2 10-5 s 10-3 s 10-1 s 10 s 16 mn 40 s n3 10-3 s 1 s 16 mn 40 s > 11j 13h 46mn > 31 années 2n > 4*1011 siècles ∞ ∞ ∞ ∞ 7