Rapport paysager sur le Square du Temple - Paris - IIIè Arr.
1. Benoît Browaeys Pablo badin
Le paysage entre ville et nature
Étude paysagère, historique, descriptive, analytique et sensorielle
Le square du Temple
M1 AETPF année 2015-2016
2.
Introduction
Durant le second empire Paris s’est vu transfiguré par la création réseau d’épuration, d’un
système circulatoire et d’un système respiratoire : les espaces verts. Commandité par Napoléon III,
orchestré par le Baron Haussmann, et réalisé par l’ingénieur des Mines Adolphe Alphand, et le
jardinier-paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, cet ensemble avait pour vocation, entre autres,
d’assurer le bien être du peuple, d’améliorer la salubrité des lieux : un nouvel urbanisme à vocation
sociale.
On est passé de 1830 hectares de jardins sous le second empire à quelques 3000 hectares
d’espaces verts: Paris est l’une des capitales les plus vertes d’Europe. La Mairie de Paris qui aménage
chaque année une dizaine de nouveaux parcs, prévoit également de planter 20 000 arbres
supplémentaires d’ici 2020 et cela correspond à sa politique de préservation du patrimoine écologique.
On doit la classification hiérarchique des espaces verts au baron Haussmann, selon leurs
dimensions et leurs formes : parcs péri-urbains, jardins intra-urbains organisés en promenades ouvertes
et jardins clos, squares, places plantées et arbres d’alignement (5). Selon le Littré, un square est un jardin
entouré d'une grille qui se trouve au milieu d'une place publique.
Nous nous proposons d’étudier ici le square du Temple situé à la limite Nord du quartier du
Marais donc en plein coeur de la ville, il est donc légitime de se demander comment une nature
artificielle s’inscrit, dans un tissu urbain dense, et répond aux attentes actuelle de la population.
Vue intérieure du square actuel
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3.
Gravure du square à vol d’oiseau (Alphand, Les promenades de Paris, 1867)
Ill. 1 :Civitates Orbis Terrarum, first Latin edition of volume I publié en 1572.
I. Comment l’histoire de lieu est-il lisible dans cet espace ?
1. Le nom du square l’inscrit dans l’histoire des Templiers
Anciennement la zone qu’occupe le square du Temple était une zone de marais et c’est Louis VII
le jeune qui offre ce terrain aux templiers.
“L’emplacement sur lequel a été établit le square n’est qu’une très petite partie du vaste enclos qui
existait vers le milieu du XIIe siècle, et qui appartenait, comme on le sait, à l’ordre célèbre des chevaliers du
Temple de Jérusalem” (A. Alphand, les promenades de Paris).
L’ordre des templiers (1129-1312) est un ordre de moines guerriers dont les missions étaient d’une part de
délivrer les lieux saints et aussi de protéger les pèlerins dans leur périple vers la Palestine. Pour cela, ils se sont
construits une imposante assise financière par le commerce autour de nombreuses commanderies, souvent des
places fortes, à travers toute l’Europe et l’enclos du Temple a été la plus grande de France. Selon Alphand,
l’enclos du Temple s’étendait sur quelques 25 arpents (1 arpent=58,47 mètres), on l'appelait aussi ville neuve du
Temple.
“Un superbe édifice flanqué de tours crénelées (Ill. 1,2 et 3), avec large fossé et murailles fortifiées” (1),
avec comme coeur : la tour carrée (1240-1808), construite de pierres extraites du Mont-Souris et du faubourg
Saint-Jacques. Le bastion de type féodal, de quelques 50 mètres de haut et d’une épaisseur de mur d’environ
quatre mètres est entouré de douves et comprend quatre tours en chacun de ces coins. Il abritait une église, les
archives mais aussi la demeure du grand prieur de l’ordre, ainsi que le nécessaire pour l’autarcie (puits, cave,
grenier, four, moulin, écurie, souterrains…). Cette place forte était aussi une banque (autre activité des
moines-guerriers) ainsi le trésor royal du Capétien Louis IX, partant pour la croisade (septième ou huitième
croisade), y a été conservé ainsi que celui de Louis VII et du roi d’Angelterre Henri II.
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4.
Ill. 2 : Zoom
Ill. 3 : La tour du Temple vers 1795
Dans cette enclave, les chevaliers du Temple sont tout puissants. Ils ont, par exemple, la main mise sur la
basse, la moyenne et la haute justice. Ils bénéficient de privilèges pontificaux : exemption de la dîme, de
l’excommunication (privant les évêques d’une partie de leur prérogative), droit de réaliser des quêtes dans les
églises et n’ont de comptes à rendre qu’au pape.
Forts de leur puissance militaire et financière, les templiers “se livrèrent bientôt à toute l’insolence que
donnent de grandes richesses” (1). Après la perte de Saint-Jean-d’Acre, la puissance militaire de l’ordre s’étiole et
Philippe le Bel, soucieux de renflouer les caisses du royaume et de faire disparaître cet état dans l’état qui lui fait
de l’ombre, décide de faire arrêter tous les templiers et de juger les grands maîtres sous les prétextes “de magie
et de sacrifices impies [...] rites mystérieux, [...] profanes et mystiques…” (1). Le grand maître Jacques de Molay et
Guy de Normandie sont brûlés vifs. La chute si brutale et si rapide d’un tel ordre militaire et financier reste
sujette à polémique. En 1779, l’enclos est vendu, seul le donjon subsiste.
Dès l’origine la petite tour servit de prison “où vinrent gémir de grandes infortunes” (1), mais l’histoire
retiendra l’emprisonnement de Louis XVI et de sa famille qui occupèrent le deuxième étage de la petite tour
avant la guillotine.
Craignant que ce lieu ne devienne un lieu de pèlerinage pour les nostalgiques de la monarchie, Napoléon
Bonaparte achève la démolition (1808) du lieu par celle de la tour. Il ne reste plus rien des anciennes
constructions, seuls quelques panneaux pédagogiques, à l’extérieur retracent, aujourd’hui de ce passé.
2. Autres empreintes historiques
Béranger: sculptée (Ill. 4)par Henri Lagriffoul (1953)
Pierre-Jean de Béranger (1780-1857) fut un chansonnier célèbre, il est même considéré par certains
comme le père de la chanson moderne, et par Chateaubriand comme : “Un des plus grands poètes que la
France ait jamais produit”. Fervent bonapartiste, il devient membre de l’institut, ainsi protégé et recevant
un traitement de 1000 francs il peut s’employer à l’écriture. Ses chansons à caractère politique l’envoient
plusieurs fois en prison (3 mois sous la restauration des Bourbons, puis 9 mois sous Charles X). Il passa
les dernières années de sa vie non loin du square du Temple.
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5.
Ill. 4 : Béranger Ill. 5 : Wilhem
Guillaume-Louis Bocquillon (1781-1842) dit Wilhem : buste (Ill. 5)du sculpteur Henri-Louis Richou (1924)
Il suit son père à la guerre dès son plus jeune âge et devient sous-officier à 14 ans. Rapidement il
en vient à enseigner la musique et met au point une méthode d’apprentissage. Soutenue par son ami
Béranger cette méthode se répand dans les écoles parisiennes de musique dont il est responsable et
devient titulaire de chant pour la ville (1826). On assiste, grâce à cette méthode, à un foisonnement de
chanteurs. Wilhem meurt en 1842. Un monument en son honneur est érigé rue de Bretagne en 1924 et
déplacé depuis 1990 au square du Temple.
la statue de Béranger, l’air contemplatif évoque par sa posture le repos après le travail travail
accompli. Son regard est d’ailleurs dirigé son ami Wilhem. Le déplacement du buste de Wilhem n’est
donc pas anodin. En effet, ces deux personnages étaient non seulement amis mais aussi musiciens et
avaient un ancrage populaire, l’un comme chansonnier politique et l’autre comme pédagogue. Le buste de
Wilhem surplombe un médaillon représentant Eugène Delaporte, qui fut son ami, son “élève“ et
poursuivi son oeuvre après sa mort.
Une stèle rappelle que dans le quartier un événement funeste eut lieu, en effet entre 1942-1944, 85
enfants du quartier âgés de 2 mois à 6 ans furent raflés et envoyés à la mort au camp d’Auschwitz.
Les statues sont des éléments “indispensables” dans les squares et jardins, elles ont tout d’abord
une fonction esthétique et architecturale (la verticalité du socle du buste), mais aussi historique car elles
illustrent les grands personnages liés au lieu. Ces deux statues sont des éléments structurants dans le
square. Elles s'insèrent dans la végétation, mais sont aujourd’hui un peu masquées par elle (le passé
moins prégnant?).
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6.
II. Comment l’aménagement paysager répond-il aux attentes des usagers ?
Le square, se situe à la limite Nord du quartier du Marais. De forme trapézoïdale, il est encadré,
au Nord, au Sud, à l’Est, et à l’Ouest par les rues : du Perrée, de bretagne, Eugène Spuller et du Temple. Il
est desservi par la ligne 3 du métro, les lignes 20 et 75 (ratp) et par trois stations de Vélib’ (N°3006, 3007
et 3005).
1. Insertion dans le quartier et aménagement de l’espace
Le square du Temple de forme rectangulaire est dessiné en 1857 par Alphand. Il s’étend sur 7965
m², et il s’agit du plus grand parc du quartier. Alphand veut un “arrangement artificiel de la nature qui
permet à l’air de passer, ce que la Nature Sauvage ne fait pas naturellement”. Barillet-Deschamps, lui
aussi artisan des jardins de Paris veut quant à lui : “des pelouses plantées d’espèces végétales les plus
rares, d’arbres choisis selon leurs formes et leurs couleurs afin d’accentuer les perspectives”. Il veut que
les éléments du jardin paraissent “...aussi naturels que possible”, et que “le réseau des allées soit
concentrique. Les voies qui sont situées sur les points éloignés doivent ramener le promeneur vers les
parties centrales”.
En temps qu’ingénieur des Mines, Alphand perçoit la dimension fonctionnelle du jardin
(salubrité) quand dans un autre temps Barillet-Deschamps s’attache à la dimension harmonieuse du
paysage intégralement créée. C’est la complémentarité des ces deux hommes que Napoléon III a dû voir
en les choisissant pour la réalisation des jardins parisiens.
La volonté des concepteurs est encore lisible. L’eau est présente dans le square et les formes de la
mare aux canards bétonnée se veulent naturelles. Le réseau des allées converge vers le centre du jardin,
au niveau du kiosque central, un élément d’architecture cher à Barillet-Deschamps.
Ill. 6 : Vue du square de la rue Réaumur Ill. 7 : (zoom)
Le square du Temple n’est pas en relation directe avec la ville ou le quartier (Ill.s 6 et 7), comme
d’autres jardins peuvent l’être à Paris (Buttes Chaumont, Parc Monceau). Il est au contraire enserré par
les rues et ses allées ne sont pas dans le prolongement des voies carrossables, n’offrant donc pas à la vue
de profondes perspectives. On ne peut traverser le square en carrosse, comme ce put être le cas aux
Buttes Chaumont. Cependant, il offre une vue sur la ville par la rue Réaumur au Nord-Ouest qui le
raccroche au maillage urbain. C’est dans ce sens que le square du Temple semble construit comme une
entité indépendante venant briser le quadrillage haussmannien et prend alors la forme d’un îlot de
verdure dans le tissu urbain. D’après Barthe (1998) les jardins “sont des lieux «transparents» parce qu'ils
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7.
laissent deviner ce qui se passe à l'intérieur” or ici le square, tel un immeuble, offre une barrière aux
regards extérieurs. En effet, de la rue, on ne devine pas comment est agencé le square. Le promeneur
n’aura pas ici les perspectives que l’on trouvera dans le quartier plus huppé du parc Monceau par
exemple (Figure 1) mais c’est peut-être cela que les usagers viennent chercher.
La zone alpine et le jardin japonisant sont reliés par les allées et le reste du jardin qui servent d’interface
Figure 1 : Plan du square du Temple (carte Géoportail)
Tout le pourtour du square sert d’interface de services (abris bus, colonne Morris, panneaux de
signalisation, parc à voitures électriques, parking motos, toilettes publiques, poubelles de tri) avec les
environs, à chacun des quatre coins on trouve des panneaux de signalisation. Situé en face de la Mairie
(construite par M. Chat) dont le square semble un prolongement, et seulement séparé de celle-ci par voie
piétonne, le square met en valeur le bâtiment et l’intègre en quelque sorte dans son espace.
2. Répartition des zones
Le square est réalisé dans le style des “jardins à l’anglaise”, voire à l’anglo-chinoise” : les lignes
sont courbes, la végétation plutôt libre et les pelouses plantées d’arbres et ornées de massifs.
Dans le square, on peut distinguer différentes zones :
▪ une zone alpine, à l’Ouest symbolisée par le chalet en bois (aux moulures sous les toits), la
végétation de conifères, et les pelouses “pâturages”
▪ une zone à l’Est inspirée du pays du soleil levant symbolisée par la mare, la végétation
inspirée des techniques des bonzaïs
▪ deux îlots à vocation écologique
▪ une zone qui fait lien comprenant tout le reste du jardin
Au moment où le square a été créé, la population était très peu mobile. Ainsi la vocation des
espaces verts était de créer de toutes pièces, en un lieu restreint, différentes atmosphères dépaysantes
afin de “faire voyager”, sans qu’il ait réellement besoin d’en sortir. Le jardin remplit ce désir d’ailleurs,
d’évasion, de fuite peut-être même. La partie alpine renvoie à l’air pur des montagnes, aux espaces
vertigineux mais aussi aux espaces bucoliques des prairies pendant que la partie Est, plus exotique fait
appel à une symbolique de plénitude, à une atmosphère zen. Le jardin, cet îlot vert, renvoie aussi à
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8.
l’ancienne Arcadie, pays imaginaire où chantent les bergers. Le square propose donc un voyage onirique
dans le temps et l’espace.
Les bergers d’Arcadie, Nicolas Poussin (1594-1665)
Pour les promeneurs interrogés ce besoin d’évasion apparaît “vital”, “essentiel”. Ils viennent pour
“prendre le soleil”, voir de la “nature”, prendre “une bouffée d’air”, mais aussi “fuir le bitume”. La nature
artificialisée “n’est pas un problème”. Cette nature ou Nature, artificielle, sage, ordonnée, bien léchée ou
toute sauvagerie est absente, s’illustre dans ces vers :
Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Place de la Gare, à Charleville - Le cahier de Douai - 1870
3. Le mobilier
Le mobilier urbain parisien (grilles, bancs, lampadaires…) est dessiné par Gabriel Davioud
(1824-1881), au moment des travaux d’Haussmann. Ce mobilier est devenu un élément caractéristique et
emblématique de Paris.
Le square du Temple est, en période printanière et estivale, “noir de monde”. C’est pour cette
raison qu’au fil du temps, le nombre de bancs a considérablement augmenté. Dorénavant l’alignement des
bancs simples à gondole (Ill. 12) en bois vert canard (qui est la couleur usitée pour toutes les pièces de
mobilier) est quasiment continu le long des allées. Il oriente le regard vers l’intérieur du square. Le
nombre important de bancs est largement apprécié des foules.
Le kiosque à musique de 1900 trône au centre du square, comme le gardien du lieu. Son usage
s’est modifié au gré des moeurs : nous avons en effet constaté qu’il servait plutôt de terrain de foot ou
d’aire de gymnastique, que de scène pour des orchestres. Sa position centrale en fait un excellent point
de rendez-vous.
L'orchestre militaire, au milieu du jardin ,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres :
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Place de la Gare, à Charleville - Le cahier de Douai - 1870
Depuis novembre une aire de jeux flambant neuf (Ill. 8) a été installée dans le square du Temple.
“La nouvelle aire intègre ainsi du mobilier en bois répondant à nos exigences paysagères et en matière de
développement durable” (mairie du 3ème). Faite de grosses poutres de bois, maison sur pilotis, filet...
cette nouvelle “ère” contraste avec sa voisine de l’autre côté du kiosque constituée d’un simple tourniquet
et d’un maigre jeu à bascule (Ill. 9). On constate que la nouvelle aire est le domaine exclusif des
enfants/parents/poussettes tandis que la plus petite est partagée entre les enfants et des pique-niqueurs.
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9.
Ill. 8 : La nouvelle aire de jeu Ill. 9 : L’ancienne
Voici quelques exemples de mobilier urbain dessinés par Davioud (Ill.s 10, 11 et 12). La belle grille
en fer forgé qui encercle le square est d’ailleurs en assez mauvais état. Une fontaine d’eau potable est
également utilisée comme pissotière par les enfants. Des tables d’échecs, installées à l’ombre, servent au
jeu comme au pic-nique. La zone de jeux est agrémentée de deux tables de ping-pong très largement
utilisées (Annexe 2).
Ill. 10 : Pilier Nord-Ouest
Ill. 11 : Fontaine Ill. 12 : Lampadaire
Ces éléments emblématiques (Ill.s 10,11,12) des jardins parisiens introduisent aussi des lignes
verticales le long des allées, en structurant régulièrement les espaces.
La façade du chalet de nécessité fait partie de l’illusion alpine, son intérieur sert de point de
ralliement aux employés du square autour de la machine à café.
Les barrières, le long des espaces verts, sont aussi un élément structurant important du paysage.
Elles établissent une frontière protectrice entre la foule (problème majeur d’après les jardiniers) et les
différentes zones végétalisées. D’autre part, elles aiguillent les flux de circulation. Ainsi ceux-ci ne sont
pas désordonnés, ils suivent les mêmes lignes courbes. La largeur et le nombre des allées sont conçues
pour accueillir un public important ce qui les rend assez fonctionnelles en période d’affluence. On ne
rencontre pas de joggers dans ce square relativement exigu.
Les cinq portails à double battants marquent quant à eux la frontière entre le monde extérieur
ouvert et celui clos du jardin.
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4. La fréquentation du square
La population du square est composée de personnes âgées venues “faire salon”. Ce sont aussi des
mamans avec leurs jeunes enfants, des jeunes, des étudiants, des couples de tous âges, ou encore ces
travailleurs qui profitent de la pause entre midi pour quitter l’écran d’ordinateur et se laisser aller à un
peu de rêverie.
Le square est situé dans le quartier bourgeois du Marais (34 248 habitants soit une densité de 29
247 hab/km2), non loin d’un quartier chinois et d’un quartier gay, populations que l’on trouve dans le
square. Quelques “sympathiques clochards” passent en journée mais semblent respecter les règles de
fréquentation du square.
Le square est apprécié des habitants du quartier, de l’arrondissement et des touristes. Les
quelques 300 amateurs quotidiens de la pelouse en témoignent.
La foule investit le square entre midi et deux, les mercredis et week-ends. C’est à ces horaires que
les patrouilles de police à deux roues “assurent” la sécurité des lieux. D’après les jardiniers quelques
incivilités (ravages des massifs) sont à déplorer mais “rien de comparable avec celles constatées dans les
arrondissements moins bourgeois (18, 19 et 20ème
arrondissement)”.
Rimbaud nous propose une vision des fréquentations d’une place publique à son époque (annexe
1). Aujourd’hui les catégories socio-professionnelles présentes sont beaucoup plus diverses. Peut-être y
a-t-il aussi moins la dimension de parade bourgeoise.
III. Comment au coeur même de la ville le square est-il en rupture avec le monde urbain par sa
richesse sensorielle ?
1. Aspect visuel
Les formes variées et complémentaires des espaces, de la végétation et des mobiliers constituent
une unité esthétique du square. Les formes arrondies sont exprimées par les tailles en topiaire, la cascade,
le dessin de la mare et des allées. Des arbres isolés et quelques massifs viennent ponctuer l’espace de la
“clairière”. Tout ceci incite au calme, à la sérénité et aux rêveries. Pour contraster avec ces arrondis, les
conifères offrent au regard leur port triangulaire et plus raide. Dans tout jardin, la verticalité s’associe à
l’horizontalité pour créer du rythme et donner du volume aux espaces. Depuis la mare, avec sa cascade,
les arbres dessinent leur silhouette en apportant du volume à l’espace et comme pour faire concurrence
aux édifices que l’on aperçoit au-delà des haies.
En arrivant au kiosque, depuis le Nord du jardin, l’oeil embrasse d’un coup le spectacle de cette
pièce d’eau à l’aspect paisible et reposant, orné de ces rochers de Fontainebleau (Ill. 14) d’où jaillit une
petite source, et animée de quelques canards et poules d’eau.
Du printemps à l’automne, l’évolution de la végétation renouvelle l’aspect visuel pour le visiteur
(Ill. 13) : les arbres caducs, un à un se couvrent de leurs feuilles et dessinent leur volume de feuillage.
Entre temps, les arbustes se sont parés de leurs fleurs dont les couleurs bleues, jaunes, blanches et
rouges attitrent le regard. Si ces nuances de couleurs et ces masques de verdures ne sont pas si présents
en hiver les nombreux arbustes persistants et les conifères conservent au square un certain attrait.
Il existe un contraste fort entre les feuilles vert clair des arbres caducs où la lumière filtre au
début du printemps et les feuillages persistants vert sombre, de texture vivace et parfois brillante. On
observe aussi l’association (introduite par les frères Bülher) feuillage pourpre (Prunus cerasifera) et
feuillages vert (pins).
Cette richesse visuelle est certainement un des aspects les plus importants du square, car elle
génère une ambiance de dépaysement et incite les usagers à venir contempler l’évolution de la nature au
fil des saisons.
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Ill. 13 : Une allée de la ceinture Ill. 14 : Derrière de la mare
2. Aspect olfactif
Le square offre aux passants le parfum de ses fleurs. Au printemps, les arbustes fleurissent les
uns après les autres et les floraisons ne manquent pas d’associer à leur aspect visuel le parfum qu’elles
dégagent. On remarquera entre autres, les céanothes, les orangers du Méxique, les buddleias et les
lavandes. Les conifères libéreront également leur parfum sous l’action du soleil dans les journées plus
chaudes.
Ces odeurs parfumées tentent de remédier aux effluves émanant de la ville et des rues
avoisinantes. Le contraste permet au promeneur de se sentir comme dans un autre monde en entrant
dans ce jardin.
3. Aspect auditif
Dans les chaudes après-midi de printemps les effluves fleuries s’estompent et laissent place aux
bruits de l’activité humaine. Le battement d’ailes des pigeons, principal volatile à “parcourir” les allées,
soulève de la poussière. De temps en temps un merle flûte de barrière, en pylône en arbre. Certains
bosquets fourmillent de moineaux grégaires. Suivant le sens du vent, le jardin est relativement protégé
des bruits de moteurs de la rue.
Ill. 15 : La foule autour des aires de jeux Ill. 16 : Le calme côté rue du Temple
La longueur Ouest du parc (rue de Bretagne), de part et d’autre du kiosque n’est pas pour le
lecteur un havre de paix (Ill. 15). C’est le royaume des roues crissantes de poussettes et trottinettes, des
rires et cris, des galopades infatigables et des jeux en tous genres. La rue Eugène Spuller (devant la
mairie), dont une extrémité (rue de Bretagne) est barrée par des barrières et jardinières est investie et
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12.
s’improvise terrain de foot. Les jeunes usagers brisent les limites du square et le prolonge. La partie
calme du square est située à proximité des rues à moindre trafic (Ill. 16).
D’après certains témoignages, on a tenté de faire ouvrir le square la nuit, mais la réputation du
quartier n’étant plus à faire les riverains ont pu repousser les assauts des fêtes techno dont la mission est
“d’éventrer les villes de leur vacarme honteux” (4).
On voit bien la volonté des responsables municipaux d’assurer la richesse sensorielle et
d’aménager des zones de tranquillité et d’animations.
IV. Dans quelle mesure ce riche biotope témoigne-t-il des attentes et des exigences de son temps ?
Le square du Temple comprend quantité d’essences végétales, il prend parfois des allures
d’arboretum (Ill.s 17 et 18). On y trouve 71 sortes d’arbres et quelques 191 espèces différentes dont de
nombreuses essences exotiques (annexe 3).
1. Les arbres remarquables : un patrimoine végétal
Parmi les 222 arbres remarquables répertoriés à Paris, il faut noter le Corylus colurna (noisetier
de Byzance) au port léger et majestueux. Planté en 1882, sa hauteur de 20m et la circonférence de son
tronc de 2.1m sont des dimensions impressionnantes pour un noisetier. Toutefois, on remarquera
également, les Aesculus hippocastanum (Ill. 18) (marronnier) qui marquent leur présence dans l’ensemble
du square par leur formes particulières et leur ramure imposante. Ils rappellent “le père de tous les
marronniers de France”, un marronnier planté dans l’enclos fortifié du Temple en 1615 par Bachelier. On
découvrira également un Pseudocydonia sinensis (cognassier de Chine) aux feuilles rugueuses, un
Sophora japonica (sophora du Japon) de 17m de haut, un Fraxinus excelsior 'Pendula' (frêne pleureur) qui
tend ses rameaux vers les eaux et beaucoup d’arbres aux essences variées et même exotiques.
Ill. 17 : Cupressocyparis leylandii Ill. 18 : Aesculus hippocastanum
Les arbres sont positionnés de façon à mettre en valeur les éléments importants du square ; on les
retrouve de part et d’autre des entrées (Ill. 19), le long des cheminements (Ill. 20), au bord du bassin et
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13.
par bosquet sur la pelouse. L’exiguïté du lieu, défavorable pour la croissance des arbres, engendre des
formes biscornues et très surprenantes (Ill. 19).
Ill. 19 : L’entrée sud-est encadrée par deux Cedrela
sinensis
Ill. 20 : Aesculus hippocastanumle long des allées
Ces arbres vénérables appartiennent aussi au patrimoine non plus minéral mais végétal.
2. Des arbustes et des plantes vivaces colorés
Pour compléter l’ornementation et le rôle tenu par les arbres, le square offre un large panel
d’arbustes et de plantes vivaces estimé à quelques 120 espèces différentes. Sur les pourtours du square, la
végétation se présente en strates. Une haie basse de Lonicera borde les cheminements et sur une
profondeur de 2 à 4 mètres, la végétation assez libre et variée s’étage pour finir au niveau des grilles de
clôture. Ces haies libres sont un véritable écran de verdure qui ne laissent que très peu filtrer le regard à
l’extérieur du square. Réparties de façon assez aléatoire semble-t-il, ces nombreuses espèces d’arbustes
proposent une association végétale aux ports, aux formes, aux couleurs et aux feuillages variés, ce qui fait
la richesse colorée de ces haies.
Certains arbustes sont taillés en topiaire (du latin ars topiaria, « art du paysage ») : des boules de
Lonicera dans la partie japonisante du jardin où l’on trouve aussi un cerisier du Japon. Cette taille
“excessive” cherchant la forme géométrique contraste avec l’aspect “sauvage” du reste du square.
3. Des pratiques agronomiques nouvelles (d’après l’interview de deux jardiniers dont un maître
ouvrier)
Depuis le 23 janvier 2014, la mairie interdit d’utiliser des produits phytosanitaires (Roundup et
cimasine, un antigerminatif) dans les parcs et jardins urbains. La lutte contre la pyrale des Buis, par
exemple, n’est plus chimique, elle se fait par bacillus thuringiensis. Cette technique de lutte plus savante
et sensible exige plus de précision puisque seule le stade chenille y est sensible.
Cette mesure de salubrité publique bénéfique aux jardiniers aussi bien qu’aux usagers ainsi moins
exposés, implique des modifications des pratiques agronomiques (Ill. 21).
Le désherbage se fait désormais à la main ce qui entraîne une charge de travail supplémentaire
pour jardiniers ; le désherbage thermique au propane sera peut-être pratiqué bientôt. “Dorénavant tous
les bosquets et plates bandes sont paillés (Ill. 22) au BRF” (issu ou pas du jardin même). Mais ce que nous
avons vu n’est pas du BRF (Bois Raméal Fragmenté), il s’agit de compost de broyat de bois de sapin.
Composté donc pauvre en hormones végétales et très sec. Ainsi quand la quantité de paillage est
excessive, celui-ci absorbe l’intégralité des eaux d’arrosage et il ne fournit pas non plus les très efficaces
hormones.
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14.
Ill. 21 : Des plates bandes végétales Ill. 22 : Le paillage
La gestion de l’arrosage des pelouses est automatisée et raisonnée dans le jardin, un capteur
d’hygrométrie (situé sur un lampadaire de Davioud) permet l’ajustement de l‘arrosage en fonction du
taux de rosée, de la saison, des pluies. Les plates bandes quant à elles sont arrosées à la main. En région
parisienne les vents dominants viennent de l’ouest, les plantations sont donc protégées d’un côté par la
présence de l’hôtel de ville, de l’autre, au Nord, par la forêt alpine et au Sud par la forêt tempérée.
D’après nos deux sympathiques jardiniers, la terre du parc se fait de plus en plus pauvre car il
s’agit de terre rapportée, sur une toute petite profondeur : 30-60 cm (“1-2 fer de bêche”).
Un autre avantage de ces techniques qui “recrée” un écosystème forestier “sauvage” consiste en
l’apparition d’une végétation spontanée : soit les conditions (physico-chimiques) sont requises pour les
graines en dormance, soit la faune variée y a amené de nouvelles graines. Ainsi la grande pelouse voit
apparaître des paquerettes, peut-être spontanées que certains viennent cueillir.
Cet ensemble de techniques, issu de l’agroécologie, induit nombre de contraintes et d’avantages
qui ont des répercussions paysagères. En effet, le spectre des espèces plantées dans le square est plus
restreint, puisque sont favorisées les espèces issues de l’île-de-France et du Nord. Ainsi le choix des
essences se fait dorénavant à 70% à partir plantes régionales (plus résistantes mais aux couleurs moins
chatoyantes) et 30% des plantes selon le critère de la couleur. Ce changement va à l’encontre de
l’ancienne vocation des jardins relative au dépaysement et à la quête d’un ailleurs parfois exotique.
4. La faune du square
Le square du Temple abrite une faune riche, notamment en espèces ornithologiques. D’après les
deux jardiniers, au niveau du bassin on trouvera des canards colverts, compagnons d’un mandarin, petit
canard au bec rouge et aux plumes rousses. Aujourd’hui on pourra apercevoir deux tortues de Floride qui
ont été “déposées” par un passant, des crustacés, parfois une libellule (ce qui est rare en paysage urbain).
On a tenté d’introduire des grenouilles mais cette tentative a avorté car si elles ne passent pas tout leur
cycle de vie dans le même milieu l’introduction échoue.
Quelques poules d’eau, évoluant entre le canal Saint Martin et l’étang du square du Temple
viennent tenir compagnie aux canards. De temps en temps, le promeneur régulier verra se poser un
héron, amateur des petits poissons de la mare. On trouve notamment des carpes coyes et des carpes
communes.
Une fauvette à tête noire a été aperçue, un geais des chênes, des mésanges, quelques rouge-gorges
en hiver, des bergeronnettes, des coucous, par contre la population de moineaux parisien décroît. On
trouve également un étourneau sansonnet qui ressemble aux nombreux merles, fouillant dans les
bordures de paillis. On ne sait trop comment gérer la prolifération des pigeons. Ils trouvent ici le gîte et
le couvert grâce, entre autres, aux miettes des sandwichs.
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La présence de cette faune variée, favorisée avec succès, participe à une illusion champêtre,
principalement aux abords de la mare mais aussi dans les allées.
Conclusion
Au moment de son aménagement (Annexe 4) le square répondait à des exigences de salubrité
publique ainsi qu’à l’élaboration d’un lieu à vocation sociale et d’une recherche de nature exotique. Un
siècle et demi plus tard, les demandes ne sont pas si différentes. Il y a moins cette recherche d’exotisme
mais le besoin d’échapper à l’ambiance urbaine reste réelle et le jardin est toujours auréolé d’une
dimension presque “thérapeutique”. Il est le lieu presque idéal d’une sociabilité heureuse.
Ce square fournit au habitants une “échappée” végétale dans le tissu urbain à tendance minérale.
Il a d’ailleurs été prouvé que l’immersion de sujets dans un environnement forestier était une méthode
bénéfique naturelle au point de vue physique et mental (3). Nous sommes loin de la réalité des anciens
qui fuyaient la nature extérieure synonyme de tous les dangers.
Le réseau des parcs et jardins a vocation de limiter “l’effet barbecue” (2) c’est-à-dire d’assouvir le
besoin des urbains de s’échapper des centres villes bétonnés au lieu de parcourir de longues distances en
voiture pour rejoindre la campagne. Un réseau dense d’espaces verts aurait donc une incidence indirecte
forte sur le comportement des citadins et d’importantes conséquences en terme de consommation
d’énergies pétrolières. Par ailleurs, les principes d’avenir de l’agro-écologie se pratiquent dorénavant
même au coeur des villes et tentent d’assurer au sein d’un espace artificiel l’illusion d’une nature vierge.
Ce qui fait le caractère et d’ailleurs le charme du square du Temple, c’est son caractère d’enclave,
dans le tissu urbain parisien dense et bruyant mêlant passé, présent et avenir. Il nous a semblé, mais cela
n’est que spéculation, que son état d’îlot était un “hommage” ou plutôt une allusion faite par Alphand à
l’ancien enclos du Temple, cette ville dans la ville soumise à d’autres règles que le reste de la cité.
Rappelons ce dont parle Germaine Boué au sujet de quelques grands seigneurs : “On les voyait
continuellement dans les lieux publics, sur la place, dans le jardin ; .... quantité de promeneurs, offrant
l’image du désoeuvrement le plus absolu, allaient et venaient en tous sens, semblables à des frelons au
milieu d’abeilles travailleuses”.
La mémoire de ce lieu, émaillée d’emprisonnements et d’exécutions a laissé place à un havre de
paix dont seuls le calme et la poésie qui en émanent rappellent au promeneur averti la foisonnante
richesse historique. “La poésie est mémoire, mémoire de l’intensité perdue” (Yves Bonnefoy, 1999).
Bibliographie
(1) Boué Germaine (1864) La tour du Temple : les squares de Paris (Librairie centrale)
(2) Bourdeau-Lepage, L., & Vidal, R. (2013). Nature urbaine en débat: à quelle demande sociale répond la
nature en ville?. Déméter, 2013, 195-210.
(3) Lee, J., Park, B. J., Tsunetsugu, Y., Ohira, T., Kagawa, T., & Miyazaki, Y. (2011). Effect of forest bathing
on physiological and psychological responses in young Japanese male subjects. Public health, 125(2),
93-100.
(4) Muray, P. Après l’histoire II, Paris, Les Belles Lettres, 2002.
(5) Santini, M. C. Promenades plantées et espaces verts: un regard historique sur la nature en ville de
Paris.
(6) Barthe Deloizy Francine. Parcs et jardins : Étude de pratiques spatiales urbaines. In: L'information
géographique, volume 62, n°3, 1998. pp. 130-132.
Nombre de caractères avec/sans les espaces (hors annexes et page de garde) : 33212 / 27918
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Annexe 1 :
Tous les bourgeoispoussifs
Le notairepend à ses breloques à chiffres .
Des rentiersà lorgnons soulignent tous les couacs :
Les gros bureauxbouffis traînent leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames ;
Sur les bancs verts, des clubs d'épiciersretraités
Un bourgeoisà boutons clairs, bedaine flamande ,
Le long des gazons verts ricanent les voyous;
Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious
Caressent les bébéspour enjôler les bonnes...
- Moi, je suis, débraillé comme un étudiant,
Sous les marronniers verts les alertes fillettes:
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Place de la Gare, à Charleville - Le cahier de Douai - 1870
Annexe 2 : Les services du jardin
Toilettes publiques
Lieu de changement des enfants
Fontaines publiques
Aires de jeux
Kiosque
Wifi
Tables d’échecs
Bancs publics
Chalet de nécessité? pour les outils
Annexe 3 : Inventaire horticole des principales espèces que nous avons trouvé au square
1. Les fleurs : annuelles, bisannuelles, vivaces
Genre espèce Nom commun Genre espèce Nom commun
Athirium filix-femina Fougère. Athirion Lythrum salicaria Salicaire
Caltha palustris Populage des marais Narcissus jonquilla Jonquille
Centaurea jacea ’nigra’ Centauré noire Miscanthus sinensis Roseau de Chine
Convallaria majalis Muguet Rudbeckia fulgida Rudbeckia ‘Goldsturm’
Galium odoratum Aspérule odorante Tulipa gesneriana Tulipe des fleuristes
Hyacinthus ‘Anna Liza’ Jacinthe Vinca major Grande Pervenche
Hypericum calycinum Millepertuis à calice persistant Viola tricolor Pensée tricolore
Iris pseudacorus Iris Yucca gloriosa Yucca superbe
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2. Les arbustes : à fleurs, caducs et persistants
Genre espèce Nom commun Genre espèce Nom commun
Abelia grandiflora Abelia à grandes fleurs Ilex aquifolium Houx commun
Amelanchier lamarckii Amélanchier de Lamarck Kerria japonica Corête du Japon
Arbutus unedo Arbousier Lavandula x intermedia Lavandin, Badasse
Buddleja davidii Arbres à papillon, Ligustrum vulgare Troëne commun
Buxus sempervirens Buis commun Lonicera nitida Chèvrefeuille arbustif
Camelia japonica Camélia du Japon Mahonia aquifolium Mahonia à feuilles de houx
Carpinus betulus Charme commun Osmanthus x burkwoodii Osmanthe de Burkwood
Ceanothus thyrsiflorus Céanothe de Thyrses Pieris japonica Andromède du Japon
Chaenomeles speciosa Cognassier du Japon Philadelphus coronarius Seringat des jardins
Chamaerops excelsa Palmier de Zhoustan Phlomis fruticosa Sauge de Jérusalem
Choisya arizonica 'Aztec Pearl' Oranger du Méxique Photinia x fraseri Photinia de Fraser
Choisya ternata Oranger du Méxique Phyllostachys aureosulcata Bambou
Cistus x purpureus Ciste pourpre Pittosporum tobira Pittospore odorant du Japon
Cornus alba Cornouiller blanc Prunus laurocerasus ‘otto luyken’ Laurier cerise
Cotoneaster franchetii Cotonéastre de Franchet Rosa macrophylla Rosier
Eriobotrya japonica Néflier du Japon Rhododendron ponticum Rhododendron
Euonymus fortunei Fusain de fortune Salvia elegans Sauge élégante
Forsythia x intermedia Forsythia Viburnum tinus Laurier tin
Fuchsia Magellanica Fuchsia de Magellan Viburnum x bodnantense Viorne d’hiver
Hedera helix Lierre commun Weigela hybrida ‘’Eva Rathke' Weigelia hybride ‘’Eva Rathke'
Hydrangea paniculata Hortensia
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3. les arbres indigènes, d’ornement et exotiques
Genre espèce Nom commun Genre espèce Nom commun
Acer platanoides Érable plane Gleditsia triacanthos Févier d’Amérique
Acer pseudoplatanus Érable sycomore Koelreuteria paniculata Savonnier de Chine
Aesculus hippocastanum Marronnier d’Inde Magnolia grandiflora Magnolia à grandes fleurs
Alnus glutinosa Aulne Magnolia soulangeana Magnolia de Soulanges
Betula pendula Bouleau Platanus x acerifolia Platane à feuilles d’Érable
Cedrela sinensis Cédrèle de Chine Prunus cerasifera Prunier myrobolan
Corylus colurna Noisetier de Byzance Pterocarya fraxinifolia Ptérocaryer du Caucase
Cupressocyparis leylandii Cyprès de Leyland Pseudocydonia sinensis Cognassier de Chine
Cedrus deodara 'Karl Fuchs' Cèdre de l’Himalaya Sophora japonica Sophora du Japon
Deutzia gracilis Deutzie grêle Taxus baccata If commun
Fagus sylvatica Hêtre commun Tilia cordata Tilleul à petites feuilles
Fraxinus excelsior Frêne commun Tilia tomentosa Tilleul tomenteux
Gingko biloba Arbre aux 40 écus
Annexe 4 : Carte de l’ÉtatMajor (18201866)
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