2. Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, baptisé le 15
janvier 1622 à l'église Saint-Eustache de Paris et
mort le soir du 17 février 1673 à son domicile de la
rue de Richelieu, est le plus célèbre des comédiens
et dramaturges de langue française.
Grand créateur de formes dramatiques, interprète
du rôle principal de la plupart de ses pièces,
Molière a exploité les diverses ressources du
comique — verbal, gestuel et visuel, de situation
— et pratiqué tous les genres de comédie, de la
farce à la comédie de caractère. Il a créé des
personnages individualisés, à la psychologie
complexe, qui sont rapidement devenus des
archétypes.
Biographie de l'auteur:
3. LeBourgeoisgentilhomme
Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet de Molière, en
trois puis cinq actes (comportant respectivement 2, 5, 16, 5 et 6
scènes) en prose (sauf les entrées de ballet qui sont en vers),
représentée pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour
de Louis XIV, au château de Chambord par la troupe de Molière. La
musique est de Jean-Baptiste Lully, les ballets de Pierre Beauchamp,
les décors de Carlo Vigarani et les costumes turcs du chevalier
d'Arvieux.
Dans cette pièce, Molière se moque d'un riche bourgeois qui veut
imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Ce spectacle est
très apprécié par Louis XIV qui l'impose à ses courtisans plutôt
hostiles.
4. Thèmes traités:
Cette pièce est l'exemple parfait de la comédie-ballet et
reste l'un des seuls chefs-d'œuvre de ce genre noble qui ait
mobilisé les meilleurs comédiens et musiciens du temps
(avec Lully notamment). Le succès qu'elle remporta
immédiatement est sans doute lié au goût des
contemporains pour ce qu'on appelait les turqueries.
L'Empire ottoman était alors un sujet de préoccupation
universel dans les esprits et on cherchait à l'apprivoiser.
5. Analyse historique
« Les riches bourgeois fraîchement anoblis pouvaient concurrencer
victorieusement les gentilshommes sur le plan matériel, mais il leur fallut du
temps pour se comporter comme de véritables nobles. À la cour, ils risquaient
constamment d'être « remis à leur place » (comme on dit) car ils ne pouvaient
rien contre ces armes terribles que représentent le ridicule et le mépris.
Plusieurs pièces de Molière, comme Le Bourgeois gentilhomme et
surtout Monsieur de Pourceaugnac constituent de belles illustrations de ce
racisme de classe. » (Gérard Noiriel, Histoire populaire de la France, p.128)
6. Personnages
Monsieur Jourdain est un personnage créé et joué par Molière lui-même. C'est le personnage principal
du récit, il est l'étudiant en « gentilhommerie ». Il est amoureux de la marquise Dorimène. Il est
vaniteux, naïf et capricieux et manipulé pendant une grande partie de cette histoire.
Mme Jourdain est, dans l'ensemble des personnages féminins de Molière, une figure singulière. Elle
apparaît dans peu de scènes. À chaque fois, c'est pour s'opposer à son mari, frontalement ou
sournoisement. C'est le personnage le plus « vieux jeu » de la pièce, mais elle n'est jamais ridicule et
joue même un rôle d'intrigante à l'encontre de M. Jourdain à la fin de l'histoire.
Lucile est la fille de M. Jourdain. Contrastant avec les autres personnages, elle a les aspects fragiles de
la jeune fille amoureuse et naïve.
Nicole est la servante. Forte de son rire et de son bon sens paysan, elle parle devant son maître sans la
moindre déférence, si ce n'est avec effronterie, comme la plupart des servantes chez Molière.
Cléonte est l'archétype de l'honnête homme amoureux qui devient un être calculateur prêt à tout
pour conquérir celle qu'il désire. Il joue l'amoureux transi et va jusqu'à se déguiser en imaginaire fils du
Grand Turc.
Covielle, le valet, est à Cléonte ce que Nicole est à Lucile. Mais son personnage bascule valet balourd, il
devient le maître de la comédie de la « turquerie ».
Dorante est un intrigant, manipulateur et sans scrupule. C'est aussi le complice du piège organisé par
Covielle et Cléonte.
7. Dorimène est une veuve qui se permet de tout faire, malgré tous les efforts de M. Jourdain. Elle
sous-entend, à l'acte III, qu'elle va épouser Dorante et confirme ses dires à l'acte IV.
Le Maître de musique est un homme pratiquant son art pour gagner de l'argent. Il considère ses
cours à M. Jourdain comme un moyen facile de s'enrichir et s'oppose en cela au Maître à
danser qui, s'il profite également des largesses de son élève, aimerait néanmoins lui apprendre
à apprécier la danse.
Le Maître d'armes enseigne le maniement du fleuret à monsieur Jourdain. Très sûr de lui et de
la supériorité de la science du combat, il provoquera une dispute entre lui, le Maître à danser et
le Maître de musique par son mépris pour leurs arts. L'ensemble tournera à la bagarre quand
le Maître de philosophie, plus rhéteur que véritable philosophe, décrétera la suprématie de ce
qu'il appelle philosophie, quand on voit qu'il ne fait qu'apprendre à monsieur Jourdain les
mouvements des lèvres intervenant dans la prononciation des voyelles et de quelques-unes des
consonnes.
Le Maître tailleur profite de la naïveté de M. Jourdain pour le convaincre d'acheter les
vêtements, « portés par les gens de qualité », qu'il lui propose malgré son allure ridicule quand il
les enfile.
Les Garçons tailleurs, au service du Maître tailleur, extorquent également de l'argent à M.
Jourdain par la flatterie en le gratifiant de divers titres de noblesse : « Ma foi ! s'il va jusqu'à
l'Altesse, il aura toute la bourse. »
Deux laquais