2. Les origines du programme
« Et moi, comment ça va? »
En 2010, le CPSQ fait le constat suivant :
• Des services d’intervention pour les personnes vulnérables ou en crise
suicidaire :
Intervention téléphonique;
Suivis;
• Un filet de sécurité, en passant par la sensibilisation et le support aux
membres de l’entourage et aux tiers :
Agir en sentinelle pour la prévention du suicide;
Accompagnement des tiers, via les services téléphoniques;
Sensibilisations, kiosques, promotion des services;
• Peu de programmes préventifs, permettant d’agir « en amont » auprès
des personnes elles-mêmes, responsabilisant chacun à prendre soin de
sa santé mentale.
3. Des Collaborations
Le CPS de Québec souhaitait rejoindre davantage les hommes.
Consultation auprès d’expert de la situation masculine :
Université Laval :
• L’équipe de recherche de Masculinité et Société;
• Philippe Roy coordonne les travaux de recherche;
• L’évaluation du projet confiée à Patrick Villeneuve, professeur de
l’École de service social;
4. Selon la recherche (P. Roy), il était important de bien cibler le groupe à rejoindre :
• Les hommes âgés de 35 à 49 ans, adhérant à l’idéologie masculine traditionnelle
• Un groupe difficile à rejoindre (Gough; Hopkins & Voaden; Robinson & Robertson, 2010);
• Tendance à nier ou cacher les symptômes de stress, à valoriser l’autonomie, à
éviter la demande d’aide;
• L’isolement social, se replier sur soi‐même;
(Addis & Mahalik, 2003; Galdas et al., 2005; Oliffe et al., 2012; Roy, Tremblay, & Robertson, 2014;
Tremblay et al., 2011).
• Nombre élevé de décès par suicide;
• Sous-représentés dans les services de santé, consultent moins, tardivement;
• Des modèles traditionnels du masculin (fort, pourvoyeur) semblent en
contradiction avec ce qui est recommandé pour préserver et soigner sa santé
mentale.
Réflexion sur la clientèle cible
5. Des Collaborations
Egzakt, agence de communication et marketing social :
• Capsules radio;
• Affichage;
• Site Internet
Nécessité de sensibiliser les hommes à l’apparition de certains signes avant‐
coureurs, puis de les orienter vers des comportements sains.
Cinq facteurs‐clé (Egzakt, 2013) :
1. Les messages doivent adopter un angle positif;
2. Ils doivent faciliter l’autodiagnostic;
3. La campagne doit être active là où les hommes se trouvent;
4. Des outils simples doivent être développés et mis à la disposition des hommes;
5. Le ton doit émerger de la culture masculine traditionnelle.
6. Le comité de travail a permis la mise en place d’un site web :
Allume.org
• Analogies (avec les voitures et leurs indicateurs);
• Autodiagnostic
• Pistes de solutions
Travaux du comité de travail
9. Une fois bien outillés et bien orientés, déploiement du Programme
en entreprise.
Pourquoi une implantation en entreprise?
• Milieu facilitant le contact avec des hommes.
• Milieu où nous passons une grande partie de notre temps.
• Permet que le programme soit visible, soutenu et engageant pour les
employés, pendant une période suffisante dans le temps.
Implantation du programme
EMCCV? en entreprise
10. Objectifs du programme « Et moi, comment ça va? »
• Sensibiliser à l’importance de se préoccuper de sa santé psychologique;
• Éduquer aux indicateurs de santé psychologique;
• Promouvoir des réponses adaptatives saines face aux situations vécues
difficilement.
Réflexion sur les objectifs
à atteindre
11. Lancement du programme
« Et moi, comment ça va? »
• Lancement officiel en entreprise, en octobre 2016
• La CTAQ, EXFO et Groupe Leclerc
Les trois premières entreprises à avoir implanté
la campagne EMCCV? dans leur milieu
• Au début de ces trois projets pilotes, ces entreprises
ont reçu une trousse complète d’implantation du
programme, le matériel nécessaire à la campagne et
le support du CPS de Québec.
• Environ 1000 employés ont été rejoints.
12. Pour que le programme soit une réussite, certains éléments sont
nécessaires :
• Bonne adhésion de la direction à la démarche;
• Identification d’un responsable afin de soutenir les actions requises par le
programme;
• Connaissance des meilleures stratégies de diffusion au sein de l’organisation.
• Ajout d’un atelier visant à sensibiliser les responsables et à les outiller avant
le début des activités prévues pour les employés.
Constats
13. Un atelier de promotion du bien-être et de sensibilisation à une bonne
santé psychologique ;
Formule participative, d’une durée modulable (1h00 à 3h30);
Thèmes :
• Définir le bien-être, la détresse psychologique ;
• Prendre conscience de l’importance de se soucier de sa santé psychologique;
• Identifier ses facteurs de protection;
• Identifier ses signes, démontrant que ça va moins bien;
• Réfléchir sur les façons de prévenir des coups durs;
• Identifier ses ressources, son réseau de soutien, et l’aide à sa disposition;
• Etc.
L’atelier préparatoire
14. Jour 0 : En prévision du lancement du programme, offrir aux responsables des
ressources humaines (qui seront les porteurs de l’implantation), l’atelier de
promotion du bien-être et de sensibilisation à une bonne santé psychologique
et placer les affiches annonçant le programme.
Jour 1 : Présenter au plus grand nombre d’employés le programme Et moi, comment ça
va?
Jour 2 : Distribuer, de manière individuelle, les outils : Le coffre à outils et Pour faire une
bonne évaluation.
Jour 16 : Par courriel, envoyer un lien vers le site Internet.
Jour 17 : Placer les affiches promotionnelles de rappel.
Jour 30 : Distribuer les outils de sensibilisation Ça ne va pas? Voici un outil.
Jour 40 : Par courriel, envoyer un lien vers un témoignage.
Jour 50 : Boucler en offrant à l’ensemble des employés l’atelier de promotion du bien-
être et de sensibilisation à une bonne santé psychologique.
Un programme sur 8 semaines
15. • Affiches promotionnelles de la campagne À court d’outils?;
• Affiches de rappel de la campagne;
• Outils de sensibilisation : Le coffre à outils, pour faire une bonne
évaluation;
• Outils de sensibilisation :
Ça ne va pas? Voici un
outil;
• En complément :
affiches de la campagne
ALLUME.ORG et le site
Internet du même nom.
• Site web Etmoicommentcava.com
Le matériel du programme
16. Implantation en 2017, à travers la province :
• Abitibi-Témiscamingue (Senneterre)
• Côte-Nord (Baie-Comeau)
• Mauricie (La Tuque)
• Région de la Capitale (Château-Richer)
• Saguenay-Lac-St-Jean (Dolbeau-Mistassini)
2500 employés rejoints
Exemple d’implantation du
programme
17. Les employés s’absentent moins longtemps :
« Au lieu d’être des quatre mois ou six mois, on parle de quatre semaines, des
fois cinq semaines. […] Ils détectent leur détresse réellement avant et ils
s’assoient et ouvrent le sujet »
(Michel Cyr, directeur général de la division Produits forestiers Résolu valeur ajoutée, 2018)
Les employés se sentent davantage soutenus en cas de coups durs :
« On sent que notre employeur nous appuie, que si jamais à un moment
donné ça va mal, il va être en arrière de nous autres. »
(David Villeneuve, ébouteur-classeur de l’usine de Château-Richer, 2018)
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, un tel programme peut
être favorable :
« Ça leur démontre qu’on tient à eux. C’est quand même notre meilleure
ressource ».
(Michel Cyr, 2018)
Résultats préliminaires
18. Des déclinaisons pour d’autres groupes ciblés :
• Femmes;
• Jeunes;
• Personnes âgées;
• Etc.
Cela nécessitera des changements :
• Contenu adapté;
• Images et métaphores;
• L’ensemble du visuel.
Les suites à venir
19. Comment agir davantage en amont ?
Pourrait-on, dès l’adolescence ou même l’enfance, outiller et
responsabiliser chacun à prendre soin de sa santé mentale?
Comment mieux rejoindre certains groupes?
• Les personnes en situation d’extrême pauvreté ou sans domicile fixe;
• Les personnes incarcérées;
• Les personnes isolées;
• Etc.
Réflexion sur l’avenir du
programme