L’eau est un enjeu primordial dans les relations entre les États-Unis et le Mexique. Bon nombre de traités, de conventions et d’accords ont été signés entre les deux pays pour la distribution et la régulation des eaux des fleuves frontaliers (le Rio Grande, le Colorado et la rivière Tijuana) depuis la fin du XIX e siècle. C’est pourtant le Traité de 1944 qui marque le début d’une coopération, voulue soutenue, entre les deux pays pour répondre aux problèmes d’approvisionnement et de régulation de l’eau. Cette coopération s’est installée notamment grâce à l’amendement de l’International Boundary and Water Commission, instance binationale entre les États-Unis et le Mexique, qui permet une collaboration des deux pays autour des problèmes hydriques à la frontière. Le Traité de 1944 fut suivi par les accords de La Paz et de l’ALENA, qui ont des résultats plus mitigés.
L’IBWC, au fil des décennies, a laissé intervenir de nouveaux acteurs dans la résolution de problèmes hydriques, de manière à intégrer un aspect plus environnemental à ses prérogatives. En effet, l’implication des ONG dans les années 1990 et des habitants des États bassins dans les prises de décisions a permis à la Commission de percevoir des fonds et de pouvoir fournir des solutions hydriques et environnementales plus légitimes et plus ancrées, susceptibles de répondre effectivement aux problèmes.
L’analyse de certaines Minutes, procédé intégré au Traité de 1944, a permis de distinguer différentes phases dans la prise en charge des problèmes environnementaux, en partant de la mise en place de cadre jusqu’à la mise en œuvre d’un programme de coopération pour la gestion des problèmes environnementaux.