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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Chercheurs de connaissance,
science et technique
1 - de l’Antiquité à 1200
Étienne Godinot .15.08.2022
Rappel
Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Parmi les diaporamas en ligne sur ce site Internet figurent 7 familles
(et quelques sous-familles) de "trombinoscopes" ou galeries de portraits :
1 - Eco* - Penseurs et acteurs d’alternatives économiques
2 - Sté* - Penseurs et acteurs d’un changement sociétal (éducation, droits humains,
urbanisme, santé, politique, etc.)
3 - NV* - Penseurs et acteurs de la non-violence et de la résolution
non-violente des conflits
3 - Jus* - "Justes" ayant protégé des personnes persécutées
4 - Alter* - Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance
5 - Sci* - Chercheurs de connaissance, science et technique
6 - San* - Chercheurs de connaissance, science et pratique que dans
le domaine de la santé physique et psychique
7 - Sens* - Chercheurs de sens (art, religion, philosophie, spiritualité).
*Abréviation dans le répertoire alphabétique
Voir le diaporama « Présentation générale et mode d’emploi »
../..
Précision concernant les diaporamas
relatifs aux chercheurs dans le domaine des sciences
Ces fiches et ces diaporamas de vulgarisation
dans le domaine des sciences
et de l’histoire de la science et des techniques
ont été réalisés par un amateur qui a une formation générale et …
juridique.
Il est prévu (quand ? That is the question…) qu’ils soient revus
par un ou des scientifiques qui pourront les compléter et corriger.
En attendant, merci aux spécialistes pour leur indulgence !
Thalès de Milet
(v. - 625 - v. - 547) philosophe, mathématicien, astronome et physi-
cien grec. Commerçant, ingénieur, conseiller militaire et politique, participe
au groupe des "Sept Sages". Aurait été initié en Égypte aux sciences
égyptienne et babylonienne. Auteur de nombreuses recherches mathémati-
ques, notamment en géométrie (théorème de Thalès). On lui attribue le
calcul de la hauteur de la grande pyramide, la prédiction d'une éclipse.
Effectue les premières expériences sur l’électricité avec de l’ambre et de
l’oxyde de fer.
Sa renommée se fonde essentiellement sur des anecdotes comme
l’épisode du puits rapporté par Platon : « Il observait les astres et, comme il
avait les yeux au ciel, il tomba dans un puits. »
S'écarte des discours explicatifs délivrés par la mythologie, privilégie
une approche naturaliste caractérisée par l'observation et la démonstration.
Fait de l'eau le principe matériel (αρχή : arkhè) explicatif de l'univers, d'où
procèdent les autres éléments : air, feu et terre.
Figure de transition entre l’interprétation universalisante des grands
mythes et l’argumentation d’une compréhension du monde. Promoteur
d'une science ouverte, lui permettant de jongler entre des disciplines
scientifiques diverses et spécialisées.
Photo du bas : ambre. Le mot électricité vient du grec ancien ἤλεκτρον / elektron, signifiant
"ambre".
Pythagore
( v. 580 ?, v. - 495), né sur l’île de Samos ? Philosophe grec,
philosophe et mathématicien, réformateur religieux, penseur de la
science politique.
Se forme au cours de voyages : Italie, Phénicie (Syrie), Égypte,
Perse, Crète, Thrace (Balkans). Revenu à Samos, en repart pour fuir
le tyran Policrates. S’installe à Crotone, dans le sud de l’Italie, fonde
des communautés - proches d’un ordre franc-maçon, dirait-on
aujourd’hui - à vocation philosophique, scientifique, politique,
religieuse, initiatique, ascétique.
Affirme que la Terre est une sphère et non un disque plat, que la
pensée naît dans le cerveau et non dans le cœur, invente les mots et
concepts de ‟philosophie” et de ‟mathématiques”, la table de multipli-
cation, découvre les nombres irrationnels, démontre des théorèmes en
géométrie, défend la beauté tout autant que la logique des nombres.
../..
La gamme de Pythagore
Affirme que « tout est nombre » : pyramides, arithmétique,
géométrie, intervalles de musique, nature, cosmos. La structure de
l’octave* va servir de structure littéraire dans l’écriture biblique.
Végétarien, pense que l’âme est immortelle et se réincarne
après la mort. A influencé toutes les époques et toutes les cultures
d'Occident et d'Orient, toutes les disciplines : mathématiques,
musique, philosophie, astronomie.
* réunion de la proportion d’égalité et de la proportion du simple au
double, utilisée dans le Timée de Platon pour caractériser « l’âme » qui lie le
monde intelligible (Dieu) et le monde sensible (‘homme). Au temple de
Jérusalem, cette double proportion devient le signe de l’Écriture sacrée.
Cette équation lie le Pentateuque et les livres historiques, dont l’ordre est
immuable, et dans le Nouveau Testament les 4 évangiles dans l’ordre Mt, Jn,
Lc, Mc.
C’est en visitant une forge que, selon la légende (rapportée par Boèce),
Pythagore découvrit le rapport stable entre les deux toniques (1, 2 : do) et
deux notes intermédiaires divisant l’octave en quarte + quinte (4/3 : fa) et
quinte + quarte (3/2 : sol) Christian Amphoux
Anaxagore
(v. - 500,- 428, dit "de Clazomènes" en Ionie; en grec, "chef de
l'assemblée"), philosophe grec. Aurait donné des cours à Athènes
pendant près d'une trentaine d'années, à partir de - 450. Disciple
d'Anaximène (v. - 585 - v. - 525), introduit le concept de noûs*, qui
équivaut à l’intelligence organisatrice et directrice du monde. Le cosmos
est formé de substances diverses qui n‘ont ni naissance ni fin, mais
s'agencent seulement par combinaisons et séparations.
Enseigne que la Lune reflète la lumière du Soleil. Ses adversaires
lui reprochent sa théorie cosmique : là où le regard théologique voit des
dieux dans les astres, lui ne les considère que comme des masses
incandescentes. Condamné à mort vers 437 lors d’un procès pour
impiété, mais échappe à la sentence grâce à son ami Périclès, et s'exile
à Lampsaque, en Asie mineure.
Selon Diogène Laërce, est le premier auteur à publier un livre
illustré avec des dessins ou diagrammes.
« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se
combinent, puis se séparent de nouveau. »
* La noosphère, selon la pensée de Vladimir Vernadsky et de Pierre Teilhard
de Chardin, désigne la « sphère de la pensée humaine ».
Empédocle
(Empedoklès, v. – 490, - v. - 430), philosophe, poète, ingénieur et
médecin grec d’Agrigente (Sicile). Propose, le premier en Occident, une
explication correcte des éclipses de Soleil. Décrit sa philosophie dans
deux poèmes dont il ne nous reste que des fragments : De la nature et
les Purifications.
Influencé par Parménide et par Pythagore, fait partie des philoso-
phes présocratiques, ces premiers penseurs qui ont tenté de découvrir
l‘origine et les schéma du cosmos. À l’opposé du chaos (désordre), le mot
grec cosmos a le triple sens de ‘univers’, de ‘sens’ et de ‘beauté’.
Pose 2 principes qui règnent cycliquement sur l'univers, l'Amour et la Haine.
Ces principes engendrent les 4 éléments dont sont composées toutes les choses
matérielles : l'eau, la terre, le feu et l'éther (ou l'air). L'Amour est une force
d'unification et de cohésion qui fait tendre les choses vers l'unité (par exemple les
organismes vivants) ou même l'Un quand il s'agit du cosmos. La Haine est une force
de division et de destruction qui fait tendre les choses vers le multiple.
En accord avec sa théorie de la transmigration des âmes des
êtres vivants, son enseignement condamne les sacrifices et les rituels
sanglants.
« Ne cesserez-vous jamais le douloureux carnage ? (…) Jeûnez
de la méchanceté ! »
Photo du haut : Empédocle (statues des philosophes au Parlement de Vienne - Autriche)
Démocrite
(- 460, - 370), philosophe et savant grec né à Abdère, en Thrace
(Balkans). Voyage beaucoup pour s'instruire, passe 5 ans avec des
géomètres égyptiens, élève de Leucippe (mêmes dates). Vit à Athènes
où il ne semble pas avoir connu Socrate. Vers - 420, fonde son école
dans sa ville natale.
Développe une théorie matérialiste mécaniste, l'atomisme, qui considère
la matière comme constituée d'atomes indivisibles et éternels. Le vide existe et
permet le mouvement des atomes. Les figures que forme la matière se distinguent
par leur taille, leur poids et leur vitesse. Les corps complexes sont formés de corps
plus simples qui se désagrègent après la mort. L'âme est composée d'atomes
particuliers, subtils, légers et chauds. La perception de la matière est provoquée
par l'émission de substances très fines qui interagissent avec les sens de l'homme.
.
Affirme, plus de 2000 ans avant la physique moderne, que tout
arrive à la fois par hasard et par nécessité. Son déterminisme total
permet de concevoir le monde réel (matériel) sans création, ni référence
à Dieu ou au surnaturel. Les dieux ne sont que la représentation de
l'idée que les hommes s'en font, des rêves en quelque sorte.
Prescrit à l’homme la modération dans ses désirs. Son
caractère rieur est légendaire. La joie est la finalité de la morale, l'utilité
est le critère du bien. Se prive de nourriture pour mettre fin à ses jours.
« En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond de
l'abîme.»
Hippocrate
(- 460, - 377), médecin grec et philosophe, né sur l’île de Cos.
Apprend de son père la médecine sacerdotale, notamment l'anatomie.
Suit l'enseignement de médecins réputés, devient médecin itinérant
(Thrace, Thessalie, Macédoine, Asie mineure), tout en approfondissant
ses connaissances en pathologie et en thérapeutique. Fonde un école
de médecine à Cos puis à Larissa.
Son nom recouvre l'œuvre d'une école médicale qui, sous le
double signe du rationalisme et de l'observation, établit une approche du
corps humain affranchie de considérations religieuses ou magiques.
Rend la médecine distincte et autonome d'autres domaines de la
connaissance, comme la théurgie* et la philosophie, pour en faire une
profession à part entière.
Initie un style et d'une méthode d'observation clinique, fonde des
règles éthiques pour les médecins : le serment d'Hippocrate (- obligation
morale de la connaissance et transmission du savoir, - égalité de la
prise en charge des personnes face à la souffrance et à la maladie,
- défense de la vie, - défense du secret professionnel, un droit
fondamental du malade)
*Théurgie (de theos, dieu et ergon, travail) : Connaissances et pratiques rituelles qui
permettent de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques et d'utiliser leurs
pouvoirs, notamment pour guérir.
Euclide
(vers - 300 ?), mathématicien de la Grèce antique, auteur du
traité Éléments de mathématiques, un des textes fondateurs de cette
discipline en Occident. Ce traité présente de manière systématique, à
partir d'axiomes et de postulats, un large ensemble de théorèmes
accompagnés de leurs démonstrations. Il porte sur la géométrie, tant
plane que dans l’espace, et l’arithmétique théorique.
Le premier à définir le "nombre d'or" ( ou φ ) comme une
proportion géométrique : « Une droite est dite coupée en extrême et
moyenne raison quand, comme elle est tout entière relativement au
plus grand segment, ainsi est le plus grand relativement au plus
petit. »
Le nombre d’or, modèle de perfection esthétique, est
aujourd’hui défini comme (1+√5)/2 = 1,618 033 988 749 894 848 204 586 etc.
On le suppose utilisé dans la construction du temple d’Andros
(- 10 000 ans, découvert au fond de la mer de Bahamas), dans la
pyramide de Khéops en Égypte (v.- 2 600 ans), dans la décoration du
Parthénon d’Athènes par Phidias (- 447 - 432), dans l’organisation
des gradins du temple d’Épidaure, dans le temple de Salomon, etc.
../..
Photos : 1) Euclide par Juste de Gand (v. 1474). 2) Un des plus ancien fragment des
Éléments. 3) La proportion d’or dans les triangles semblables.
Euclide
et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion"
Cette proportion, qui a son origine chez les Pythagoriciens, est déjà
étudiée par Théodore de Cyrène (- 465 - 398), par Platon (v.- 428 - 347), et
ensuite par Hypsiclès d’Alexandrie (v. - 190 - 120), par Muhammad Al-
Khawarizmi, mathématicien perse (v. 780 - v. 850), par Abu Kamil,
mathématicien égyptien (v. 850 - v. 930).
Leonardo Pisano (v. 1175 - v. 1250), plus connu sous le nom de
Fibonacci, introduit en Europe les équations d'Abu Kamil. Giovanni
Campano (ou Campanus de Novare, v. 1210 - 1296) démontre l'irrationalité
de φ par une descente infinie que l'on peut visualiser dans la spirale d'or.
Luca Pacioli ( v. 1445 -1517) rédige un livre intitulé La divine
proportion, illustré par Léonard de Vinci.
Les mathématiciens italiens Girolamo Cardano (1501 - 1576) et
Raphaël Bombelli (1526 - 1572) indiquent comment calculer le nombre d'or
à l'aide d'équations de second degré. Ce résultat est, plus tard, retrouvé
par Johannes Kepler (1571-1630) puis par Albert Girard (1595-1632).
Jacques Binet (1786-1856) retrouve en 1843 un résultat oublié,
démontré initialement en 1765 par Leonhard Euler (1707-1783).
Photos : Fibonacci, Abu Kamil, Cardano, l’ouvrage de Pacioli. ../..
Euclide
et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion"
Édouard Lucas (1842-1891) trouve des propriétés subtiles asso-
ciées à la "suite de Fibonacci".
Avec les travaux du philosophe allemand Adolf Zeising (1810
-1876) le nombre d'or devient un véritable système, une clé pour la
compréhension de nombreux domaines, tant artistiques - architecture,
peinture, musique -, que scientifiques - biologie et anatomie.
Le prince roumain Matila Ghyka (1881-1965) en devient le
chantre. Il reprend les thèses du siècle précédent et les généralise. Le
nombre d’or est utilisé par le compositeur Iannis Xenakis, l’architecte
Le Corbusier, le poète Paul Valéry, le peintre Salvador Dali.
La présence du nombre d'or dans le monde végétal, affirmée
par le botaniste allemand Wilhelm Hofmeister (1824-1877), ne semble
ni fortuite ni subjective : disposition des graines dans fleur de tournesol,
écorce des ananas, face postérieure de la pomme de pin, fleurons du
cœur d’une marguerite, spirales du chou-fleur, aloès, etc.
D’autres voient le nombre d’or dans le corps humain, les
animaux, en cristallographie, en astronomie, etc.
Archimède
(v.- 287, - 212), scientifique grec de Syracuse (Sicile), physicien,
mathématicien et ingénieur.
Parmi ses domaines d'étude en physique, l'hydrostatique, la
mécanique statique et l'explication du principe des poulies, palans,
leviers. Conçoit plusieurs outils innovants, comme la vis sans fin
(pour remonter l’eau), la vis de fixation, l’écrou, la roue dentée, le
planetarium, des machines de guerre pour résister aux Romains.
Définit en hydrostatique le principe d'Archimède sur les corps
plongés dans un liquide (« Des corps flottants »). Conçoit, sur ce
principe, le plus grand navire de l'Antiquité, le Syracusia.
En mathématiques, utilise la méthode d'exhaustion pour
calculer l'aire sous un arc de parabole avec la somme d'une série
infinie.
Désigne la longueur de la circonférence d’un cercle par le mot
περιμετρος (périmètre) et, avec un polygone à 96 côtés, donne une
évaluation de cette longueur avec grande précision :
../..
Archimède
et les mathématiciens du nombre π
Une des plus anciennes approximations de π se trouve sur le
célèbre papyrus Rhind (image du haut) copié par le scribe égyptien Ahmes en
- 1800 : " L'aire du cercle de diamètre 9 coudées est celle du carré de côté
8 coudées. " : (16/9)2 soit environ 3,16. Chez les Babyloniens, des
tablettes en écriture cunéiforme à Suse présentent des calculs d'aires du
disque menant à prendre pour π la valeur 3 + 1/8 = 3,125.
En Inde, le plus ancien document connu, le Siddhanta, datant de
+ 380, donne comme approximation 3,1416 qui sera égalée au 6ème siècle
par l’Indien Aryabhata l'Ancien (476-550).
En Chine, Liu Hui (image du milieu) utilise en 263 la méthode
d'Archimède avec des polygones à 192 côtés puis à 3 072 côtés pour
trouver une approximation de π au cent-millième. Au 5ème siècle, les
calculs sont simplifiés grâce au système décimal. Tsu Chung Chih (v. 430-
v.500) trouve alors une approximation au millionième près (3,141592)
L'astronome perse de Samarkand Jemshid al-Kashi (1380-1429,
image du bas) applique lui aussi la méthode d'Archimède pour calculer une
valeur approchée à 14 décimales exactes.
../..
Archimède
et les mathématiciens du nombre π
En Occident, le Grec Claude Ptolémée (v. 100 - v. 168), l’Italien
Léonard de Pise dit Fibonacci (1180-1250), et le Français François
Viète (1540-1603) proposent des approximations intéressantes de π.
En 1609, l’Allemand Ludolph van Ceulen (1540 - 1610) calcule π avec
35 décimales.
John Wallis (1616-1703, image du haut) , Isaac Newton (1642-1727),
Gottfried Wilhelm von Leibniz (1646-1716), John Machin (1680-1751)
et James Stirling (1692-1770) conçoivent des formules de calculs
infinis de plus en plus performantes.
L’Anglais William Oughtred (1574-1660) et le Suisse Leonhard
Euler (1707-1783, image du milieu) utilisent π (pi), 16ème lettre de l'alphabet
grec, pour nommer la constante permettant de calculer le périmètre et
la surface d'un cercle à partir de son rayon.
L’Indien Srinivasa Ramanujan (1887-1920, image du bas) et les
Ukrainiens David et Grégory Chudnovsky (nés en 1947 et 1952)
proposent des formules permettant d'approcher davantage π.
13 300 milliards de décimales de π sont connues aujourd'hui…
.
Ératosthène de Cyrène
(v. -276 - v. -194), astronome, géographe, philosophe et mathéma-
ticien grec. Érudit reconnu par ses pairs, invente la discipline de la
géographie, dont le terme est encore utilisé aujourd'hui. Nommé
directeur de la bibliothèque d'Alexandrie vers -245 à la demande de
Ptolémée III, pharaon d'Égypte.
Imagine le mésolabe, instrument propre à connaître les moyennes
proportionnelles. Met au point des tables d'éclipses et un catalogue
astronomique de 675 étoiles. Démontre l'inclinaison de l'écliptique sur
l'équateur et fixe cette inclinaison à approximativement 23° 51'. Dresse
une chronologie des rois thébains. Mène des études sur la répartition
des océans et des continents, les vents, les zones climatiques et les
altitudes des montagnes.
Mesure géométriquement la circonférence de la Terre en
comparant les angles des ombres formées par des rayons lumineux du
Soleil à deux lieux différents espacés d'une distance connue.
Selon Suidas, se laisse mourir de faim, parce que, devenu
aveugle, il ne peut plus admirer les étoiles.
Pline l’Ancien
Caius Plinius Secundus (23-79), écrivain, historien et naturaliste
romain. Sous l'influence de Sénèque, devient un étudiant passionné de
philosophie et de rhétorique, exerce la fonction d'avocat. Officier dans
l’armée romaine, fait des observations locales sur les sujets les plus
divers : les vents, l'hydrographie du Rhône, la flore et la faune, les
productions agricoles, etc. Procurateur en Gaule, Hispanie, visite l’Afrique.
Auteur vers 77 d'une monumentale encyclopédie intitulée Naturalis
Historia (Histoire naturelle) en 37 volumes. Longtemps la référence en
sciences et en techniques, elle rassemble le savoir de l’époque sur des
sujets aussi variés que les sciences naturelles (botanique, insectes,
animaux), la géographie, l'astronomie, l'anthropologie, l’alimentation, la
pharmacologie, la psychologie ou la métallurgie. Pour la réaliser, il dit avoir
consulté 2 000 ouvrages dus à 500 auteurs différents.
« Salut, ô Nature, mère de toutes choses ! Et daigne m'être favora-
ble, à moi qui, seul entre tous les Romains, t'ai complètement célébrée ! »
« Tous les animaux connaissent ce qui leur est nécessaire, excepté
l’homme. »
« À sa surface, la Terre […] supplée à tout ce qui nous est utile. Ce
qui cause notre perte […] ce sont les matières […] qui sont cachées dans
ses profondeurs et qui ne se forment pas en un jour. […] Quand aurons-
nous fini d'épuiser la Terre et jusqu'où ira notre cupidité ? ».
Théon de Smyrne
ou Théon l'Ancien (v. 70 - v. 135), mathématicien et philosophe
platonicien qui aurait vécu sous le règne de l’empereur Hadrien. On lui
attribue un ouvrage, Exposition des connaissances mathématiques utiles
à la lecture de Platon, rédigé en grec et appelé communément l’Expo-
sition, dont seuls des fragments sont connus et qui comportait initialement
5 parties : l’arithmétique* ; la géométrie plane ; la géométrie de l’espace ;
l’astronomie ; la musique.
Démontre la rotondité de la Terre, étudie le mouvement des planètes
et les éclipses, fait une approche des nombres irrationnels. Considère les
mathématiques comme une science initiatique, préparatoire, pour accé-
der à la création, à d’autres révélations et initiations.
« Ce que nous désirons, c’est comprendre l’harmonie et la musique
célestes ; cette harmonie, nous ne pouvons l’examiner qu’après avoir
étudié les lois numériques des sons. Ce que nous désirons comprendre,
c’est l’harmonie du monde et la musique qui est en lui ; or, il n’est pas
possible de la connaître sans être d’abord devenu capable de spéculer
sur la musique des nombres. »
* son ouvrage traite des nombres pairs et des nombres impairs, des nombres hétéromèques
et des nombres promèques, des nombres semblables, des nombres polygones et des nombres
pyramidaux, des nombres latéraux et des nombres diagonaux, des nombres musicaux, des
analogies, des quaternaires et des médiétés, càd de la théorie relative aux rapports, aux
proportions.
Claude Ptolémée
(v.100 - v. 168), astronome, géographe et astrologue grec.
Vit à Alexandrie (Égypte).
Consacre le modèle géocentrique d’Hipparque (v. -190 - v. -120),
qui sera accepté pendant plus de 1 300 ans jusqu’à Copernic. Réalise
un manuel pratique destiné à réaliser des calculs de position des astres
et d’éclipses.
Présente les données et la méthode utilisée pour dessiner une
carte du monde habité. Fournit des listes topographiques et attribue
des coordonnées à tous les lieux et particularités géographiques,
répertoriant 8 000 endroits d'Europe, d'Asie et d'Afrique disposés dans
une grille. Intègre des données astronomiques et des témoignages de
voyageurs.
Donne à la terre une forme sphérique et estime sa circonférence
à 180 000 stades (environ 33 345 km)*. Améliore les techniques de
projection cartographique, en s'appuyant sur la géométrie d'Euclide.
Son traité Tetrabiblos est l’ouvrage astrologique le plus célèbre de
l’Antiquité. Écrit un traité de musicologie sur la théorie et les principes
mathématiques de la musique. Étudie les propriétés de la lumière
(réflexion, réfraction, couleur)
* Il est moins précis qu’Ératosthène et Hipparque, ce dernier l’évaluant à 250 000 stades
(environ 39 375 km), beaucoup plus près des 40 075 km réellement mesurés aujourd’hui à
l'équateur.
Claude Galien
Claudius Galenus (129 - v. 216), médecin romain d'origine grecque,
né à Pergame (actuelle Turquie). Études de philosophie et de médecine à
Smyrne, voyages autour de la Méditerranée. Médecin de l’école des
gladiateurs à Pergame, puis à Rome où il soigne plusieurs empereurs.
Donne la priorité à l'observation anatomique, établit des hypothè-
ses sur les processus physiologiques en procédant à des expérimen-
tations sur l'animal. Reprend la théorie des humeurs d'Hippocrate. Elle
repose sur les 4 éléments (eau, air, terre, feu) qui, combinés aux 4
qualités physiques (chaud, froid, humide, sec), influent sur les quatre
humeurs : le sang, le phlegma (dans le cerveau), la bile jaune (dans la
vésicule biliaire) et la bile noire (dans la rate). Sa thérapeutique est
fondée sur la prescription de remèdes conformes au principe Contraria
contrariis curantur, opposant les humeurs dans le corps.
Met en forme le concept selon lequel les objectifs de Dieu sont
explicables par l'observation de la nature. Sa conviction de l'existence
d'un Dieu unique, créateur du corps humain, incitera l'Église à adopter
cette doctrine et fera ainsi admettre l’autorité de Galien sur le corps
médical par l'Église jusqu'au 16ème siècle (soit pendant 1 400 ans !)
La galénique est la science qui étudie la fabrication, la présentation, le dosage, la voie
d’administration et la conservation des médicaments.
Jābir ibn Hayyān
Abu Mūsā Jābir ibn Hayyān (721-815), latinisé Geber, parfois appelé
al-Harrani et al-Sufi, chimiste et alchimiste perse, astronome et astrologue,
ingénieur, géographe, philosophe, physicien, pharmacien et médecin.
Auteur de plus de 100 traités sur des sujets variés, dont 22 concernent
l'alchimie. Le Corpus jabirianum (plus de 500 titres) est aussi l’œuvre de
ses élèves et de ses disciples.
Père des débuts de la chimie, étudie la cristallisation, la distillation, la
calcination, la sublimation et l'évaporation. Utilise l’alambic, découvre les
acides chlorhydrique, nitrique, tartrique. Ajoute 4 propriétés à la physique
d'Aristote : le chaud, le froid, le sec et l'humide. Applique ses connaissan-
ces à l'amélioration de nombreux procédés : fabrication de l'acier et de
divers métaux, prévention de la rouille, dorure, teinture des vêtements,
tannage du cuir, analyse de pigments. Développe l'utilisation du dioxyde
de manganèse (MnO2) dans la fabrication du verre.
Pose les bases de la classification moderne des éléments, sépare
les substances en 3 catégories : "esprits", qui se vaporisent sous l'effet de
la chaleur (camphre, arsenic, chlorure d'ammonium) ; "métaux" (or, plomb,
cuivre, fer) ; "pierres" qui peuvent être broyées sous forme de poudre.
Anticipe la fission nucléaire et le pouvoir destructeur de la scission
d'un atome.
Omar Khayyām
(v.1048 - 1131), mathématicien, astronome, poète et philosophe
libre-penseur persan musulman. Invité comme directeur de l’observa-
toire d’Ispahan par le sultan seldjoukide Mālikshāh Jalāl al-Dīn,
consacre 5 années à la réforme du calendrier solaire.
Auteur des Quatrains, vers sensuels et mystiques. Les agnosti-
ques voient en lui un de leurs frères né trop tôt, tandis que certains
musulmans perçoivent plutôt chez lui un symbolisme ésotérique,
rattaché au soufisme. Affirme que l'homme spirituel n'a pas besoin de
lieu dédié pour vénérer Dieu, et que la fréquentation des sanctuaires
religieux n'est ni une garantie du contact avec Dieu, ni un indicateur du
respect d'une discipline intérieure.
« Contente-toi de savoir que tout est mystère : la création du
monde et la tienne, la destinée du monde et la tienne. Souris à ces
mystères comme à un danger que tu mépriserais. Ne crois pas que tu
sauras quelque chose quand tu auras franchi la porte de la mort. Paix
à l'homme dans le noir silence de l'Au-delà ! »
« Considère avec indulgence les hommes qui s'enivrent. Dis-toi
que tu as d'autres défauts. Si tu veux connaître la paix, la sérénité,
penche-toi sur les déshérités de la vie, sur les humbles qui gémissent
dans l'infortune, et tu te trouveras heureux. »
Albert le Grand
Albrecht von Bollstädt ou Albert de Cologne ou Albertus
Magnus, (v.1193 - 1280), frère dominicain, philosophe, théologien,
naturaliste, chimiste. Originaire de Souabe, études de lettres et de
médecine en Italie du Nord, puis de théologie à Paris.
Adapte la pensée d’Aristote à la pensée chrétienne, diffuse
l’œuvre d’Averroès. Évêque de Ratisbonne durant trois ans (1260-
1263), préfère retourner à l'enseignement, devient professeur de renom.
Chargé de prêcher la croisade en langue allemande, mais on lui
demande aussi à plusieurs reprises d’arbitrer des conflits religieux ou
politiques.
Introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques
et arabes. S’intéresse aux arcs-en-ciel, aux météores, à l’alchimie et à
la magie, aux minéraux, à la zoologie (classe la faune d’Europe du
Nord), aux effets de la lumière et de la température sur la croissance
des végétaux, aux greffes.
Qualifié de son temps de Magnus et ensuite de Doctor
universalis. Photo : Albert le Grand par Joos van Gent
■
.

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Chercheurs de connaissance, science et technique. — 01. De l’Antiquité à 1200

  • 1. Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Chercheurs de connaissance, science et technique 1 - de l’Antiquité à 1200 Étienne Godinot .15.08.2022
  • 2. Rappel Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Parmi les diaporamas en ligne sur ce site Internet figurent 7 familles (et quelques sous-familles) de "trombinoscopes" ou galeries de portraits : 1 - Eco* - Penseurs et acteurs d’alternatives économiques 2 - Sté* - Penseurs et acteurs d’un changement sociétal (éducation, droits humains, urbanisme, santé, politique, etc.) 3 - NV* - Penseurs et acteurs de la non-violence et de la résolution non-violente des conflits 3 - Jus* - "Justes" ayant protégé des personnes persécutées 4 - Alter* - Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance 5 - Sci* - Chercheurs de connaissance, science et technique 6 - San* - Chercheurs de connaissance, science et pratique que dans le domaine de la santé physique et psychique 7 - Sens* - Chercheurs de sens (art, religion, philosophie, spiritualité). *Abréviation dans le répertoire alphabétique Voir le diaporama « Présentation générale et mode d’emploi » ../..
  • 3. Précision concernant les diaporamas relatifs aux chercheurs dans le domaine des sciences Ces fiches et ces diaporamas de vulgarisation dans le domaine des sciences et de l’histoire de la science et des techniques ont été réalisés par un amateur qui a une formation générale et … juridique. Il est prévu (quand ? That is the question…) qu’ils soient revus par un ou des scientifiques qui pourront les compléter et corriger. En attendant, merci aux spécialistes pour leur indulgence !
  • 4. Thalès de Milet (v. - 625 - v. - 547) philosophe, mathématicien, astronome et physi- cien grec. Commerçant, ingénieur, conseiller militaire et politique, participe au groupe des "Sept Sages". Aurait été initié en Égypte aux sciences égyptienne et babylonienne. Auteur de nombreuses recherches mathémati- ques, notamment en géométrie (théorème de Thalès). On lui attribue le calcul de la hauteur de la grande pyramide, la prédiction d'une éclipse. Effectue les premières expériences sur l’électricité avec de l’ambre et de l’oxyde de fer. Sa renommée se fonde essentiellement sur des anecdotes comme l’épisode du puits rapporté par Platon : « Il observait les astres et, comme il avait les yeux au ciel, il tomba dans un puits. » S'écarte des discours explicatifs délivrés par la mythologie, privilégie une approche naturaliste caractérisée par l'observation et la démonstration. Fait de l'eau le principe matériel (αρχή : arkhè) explicatif de l'univers, d'où procèdent les autres éléments : air, feu et terre. Figure de transition entre l’interprétation universalisante des grands mythes et l’argumentation d’une compréhension du monde. Promoteur d'une science ouverte, lui permettant de jongler entre des disciplines scientifiques diverses et spécialisées. Photo du bas : ambre. Le mot électricité vient du grec ancien ἤλεκτρον / elektron, signifiant "ambre".
  • 5. Pythagore ( v. 580 ?, v. - 495), né sur l’île de Samos ? Philosophe grec, philosophe et mathématicien, réformateur religieux, penseur de la science politique. Se forme au cours de voyages : Italie, Phénicie (Syrie), Égypte, Perse, Crète, Thrace (Balkans). Revenu à Samos, en repart pour fuir le tyran Policrates. S’installe à Crotone, dans le sud de l’Italie, fonde des communautés - proches d’un ordre franc-maçon, dirait-on aujourd’hui - à vocation philosophique, scientifique, politique, religieuse, initiatique, ascétique. Affirme que la Terre est une sphère et non un disque plat, que la pensée naît dans le cerveau et non dans le cœur, invente les mots et concepts de ‟philosophie” et de ‟mathématiques”, la table de multipli- cation, découvre les nombres irrationnels, démontre des théorèmes en géométrie, défend la beauté tout autant que la logique des nombres. ../..
  • 6. La gamme de Pythagore Affirme que « tout est nombre » : pyramides, arithmétique, géométrie, intervalles de musique, nature, cosmos. La structure de l’octave* va servir de structure littéraire dans l’écriture biblique. Végétarien, pense que l’âme est immortelle et se réincarne après la mort. A influencé toutes les époques et toutes les cultures d'Occident et d'Orient, toutes les disciplines : mathématiques, musique, philosophie, astronomie. * réunion de la proportion d’égalité et de la proportion du simple au double, utilisée dans le Timée de Platon pour caractériser « l’âme » qui lie le monde intelligible (Dieu) et le monde sensible (‘homme). Au temple de Jérusalem, cette double proportion devient le signe de l’Écriture sacrée. Cette équation lie le Pentateuque et les livres historiques, dont l’ordre est immuable, et dans le Nouveau Testament les 4 évangiles dans l’ordre Mt, Jn, Lc, Mc. C’est en visitant une forge que, selon la légende (rapportée par Boèce), Pythagore découvrit le rapport stable entre les deux toniques (1, 2 : do) et deux notes intermédiaires divisant l’octave en quarte + quinte (4/3 : fa) et quinte + quarte (3/2 : sol) Christian Amphoux
  • 7. Anaxagore (v. - 500,- 428, dit "de Clazomènes" en Ionie; en grec, "chef de l'assemblée"), philosophe grec. Aurait donné des cours à Athènes pendant près d'une trentaine d'années, à partir de - 450. Disciple d'Anaximène (v. - 585 - v. - 525), introduit le concept de noûs*, qui équivaut à l’intelligence organisatrice et directrice du monde. Le cosmos est formé de substances diverses qui n‘ont ni naissance ni fin, mais s'agencent seulement par combinaisons et séparations. Enseigne que la Lune reflète la lumière du Soleil. Ses adversaires lui reprochent sa théorie cosmique : là où le regard théologique voit des dieux dans les astres, lui ne les considère que comme des masses incandescentes. Condamné à mort vers 437 lors d’un procès pour impiété, mais échappe à la sentence grâce à son ami Périclès, et s'exile à Lampsaque, en Asie mineure. Selon Diogène Laërce, est le premier auteur à publier un livre illustré avec des dessins ou diagrammes. « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. » * La noosphère, selon la pensée de Vladimir Vernadsky et de Pierre Teilhard de Chardin, désigne la « sphère de la pensée humaine ».
  • 8. Empédocle (Empedoklès, v. – 490, - v. - 430), philosophe, poète, ingénieur et médecin grec d’Agrigente (Sicile). Propose, le premier en Occident, une explication correcte des éclipses de Soleil. Décrit sa philosophie dans deux poèmes dont il ne nous reste que des fragments : De la nature et les Purifications. Influencé par Parménide et par Pythagore, fait partie des philoso- phes présocratiques, ces premiers penseurs qui ont tenté de découvrir l‘origine et les schéma du cosmos. À l’opposé du chaos (désordre), le mot grec cosmos a le triple sens de ‘univers’, de ‘sens’ et de ‘beauté’. Pose 2 principes qui règnent cycliquement sur l'univers, l'Amour et la Haine. Ces principes engendrent les 4 éléments dont sont composées toutes les choses matérielles : l'eau, la terre, le feu et l'éther (ou l'air). L'Amour est une force d'unification et de cohésion qui fait tendre les choses vers l'unité (par exemple les organismes vivants) ou même l'Un quand il s'agit du cosmos. La Haine est une force de division et de destruction qui fait tendre les choses vers le multiple. En accord avec sa théorie de la transmigration des âmes des êtres vivants, son enseignement condamne les sacrifices et les rituels sanglants. « Ne cesserez-vous jamais le douloureux carnage ? (…) Jeûnez de la méchanceté ! » Photo du haut : Empédocle (statues des philosophes au Parlement de Vienne - Autriche)
  • 9. Démocrite (- 460, - 370), philosophe et savant grec né à Abdère, en Thrace (Balkans). Voyage beaucoup pour s'instruire, passe 5 ans avec des géomètres égyptiens, élève de Leucippe (mêmes dates). Vit à Athènes où il ne semble pas avoir connu Socrate. Vers - 420, fonde son école dans sa ville natale. Développe une théorie matérialiste mécaniste, l'atomisme, qui considère la matière comme constituée d'atomes indivisibles et éternels. Le vide existe et permet le mouvement des atomes. Les figures que forme la matière se distinguent par leur taille, leur poids et leur vitesse. Les corps complexes sont formés de corps plus simples qui se désagrègent après la mort. L'âme est composée d'atomes particuliers, subtils, légers et chauds. La perception de la matière est provoquée par l'émission de substances très fines qui interagissent avec les sens de l'homme. . Affirme, plus de 2000 ans avant la physique moderne, que tout arrive à la fois par hasard et par nécessité. Son déterminisme total permet de concevoir le monde réel (matériel) sans création, ni référence à Dieu ou au surnaturel. Les dieux ne sont que la représentation de l'idée que les hommes s'en font, des rêves en quelque sorte. Prescrit à l’homme la modération dans ses désirs. Son caractère rieur est légendaire. La joie est la finalité de la morale, l'utilité est le critère du bien. Se prive de nourriture pour mettre fin à ses jours. « En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond de l'abîme.»
  • 10. Hippocrate (- 460, - 377), médecin grec et philosophe, né sur l’île de Cos. Apprend de son père la médecine sacerdotale, notamment l'anatomie. Suit l'enseignement de médecins réputés, devient médecin itinérant (Thrace, Thessalie, Macédoine, Asie mineure), tout en approfondissant ses connaissances en pathologie et en thérapeutique. Fonde un école de médecine à Cos puis à Larissa. Son nom recouvre l'œuvre d'une école médicale qui, sous le double signe du rationalisme et de l'observation, établit une approche du corps humain affranchie de considérations religieuses ou magiques. Rend la médecine distincte et autonome d'autres domaines de la connaissance, comme la théurgie* et la philosophie, pour en faire une profession à part entière. Initie un style et d'une méthode d'observation clinique, fonde des règles éthiques pour les médecins : le serment d'Hippocrate (- obligation morale de la connaissance et transmission du savoir, - égalité de la prise en charge des personnes face à la souffrance et à la maladie, - défense de la vie, - défense du secret professionnel, un droit fondamental du malade) *Théurgie (de theos, dieu et ergon, travail) : Connaissances et pratiques rituelles qui permettent de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques et d'utiliser leurs pouvoirs, notamment pour guérir.
  • 11. Euclide (vers - 300 ?), mathématicien de la Grèce antique, auteur du traité Éléments de mathématiques, un des textes fondateurs de cette discipline en Occident. Ce traité présente de manière systématique, à partir d'axiomes et de postulats, un large ensemble de théorèmes accompagnés de leurs démonstrations. Il porte sur la géométrie, tant plane que dans l’espace, et l’arithmétique théorique. Le premier à définir le "nombre d'or" ( ou φ ) comme une proportion géométrique : « Une droite est dite coupée en extrême et moyenne raison quand, comme elle est tout entière relativement au plus grand segment, ainsi est le plus grand relativement au plus petit. » Le nombre d’or, modèle de perfection esthétique, est aujourd’hui défini comme (1+√5)/2 = 1,618 033 988 749 894 848 204 586 etc. On le suppose utilisé dans la construction du temple d’Andros (- 10 000 ans, découvert au fond de la mer de Bahamas), dans la pyramide de Khéops en Égypte (v.- 2 600 ans), dans la décoration du Parthénon d’Athènes par Phidias (- 447 - 432), dans l’organisation des gradins du temple d’Épidaure, dans le temple de Salomon, etc. ../.. Photos : 1) Euclide par Juste de Gand (v. 1474). 2) Un des plus ancien fragment des Éléments. 3) La proportion d’or dans les triangles semblables.
  • 12. Euclide et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion" Cette proportion, qui a son origine chez les Pythagoriciens, est déjà étudiée par Théodore de Cyrène (- 465 - 398), par Platon (v.- 428 - 347), et ensuite par Hypsiclès d’Alexandrie (v. - 190 - 120), par Muhammad Al- Khawarizmi, mathématicien perse (v. 780 - v. 850), par Abu Kamil, mathématicien égyptien (v. 850 - v. 930). Leonardo Pisano (v. 1175 - v. 1250), plus connu sous le nom de Fibonacci, introduit en Europe les équations d'Abu Kamil. Giovanni Campano (ou Campanus de Novare, v. 1210 - 1296) démontre l'irrationalité de φ par une descente infinie que l'on peut visualiser dans la spirale d'or. Luca Pacioli ( v. 1445 -1517) rédige un livre intitulé La divine proportion, illustré par Léonard de Vinci. Les mathématiciens italiens Girolamo Cardano (1501 - 1576) et Raphaël Bombelli (1526 - 1572) indiquent comment calculer le nombre d'or à l'aide d'équations de second degré. Ce résultat est, plus tard, retrouvé par Johannes Kepler (1571-1630) puis par Albert Girard (1595-1632). Jacques Binet (1786-1856) retrouve en 1843 un résultat oublié, démontré initialement en 1765 par Leonhard Euler (1707-1783). Photos : Fibonacci, Abu Kamil, Cardano, l’ouvrage de Pacioli. ../..
  • 13. Euclide et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion" Édouard Lucas (1842-1891) trouve des propriétés subtiles asso- ciées à la "suite de Fibonacci". Avec les travaux du philosophe allemand Adolf Zeising (1810 -1876) le nombre d'or devient un véritable système, une clé pour la compréhension de nombreux domaines, tant artistiques - architecture, peinture, musique -, que scientifiques - biologie et anatomie. Le prince roumain Matila Ghyka (1881-1965) en devient le chantre. Il reprend les thèses du siècle précédent et les généralise. Le nombre d’or est utilisé par le compositeur Iannis Xenakis, l’architecte Le Corbusier, le poète Paul Valéry, le peintre Salvador Dali. La présence du nombre d'or dans le monde végétal, affirmée par le botaniste allemand Wilhelm Hofmeister (1824-1877), ne semble ni fortuite ni subjective : disposition des graines dans fleur de tournesol, écorce des ananas, face postérieure de la pomme de pin, fleurons du cœur d’une marguerite, spirales du chou-fleur, aloès, etc. D’autres voient le nombre d’or dans le corps humain, les animaux, en cristallographie, en astronomie, etc.
  • 14. Archimède (v.- 287, - 212), scientifique grec de Syracuse (Sicile), physicien, mathématicien et ingénieur. Parmi ses domaines d'étude en physique, l'hydrostatique, la mécanique statique et l'explication du principe des poulies, palans, leviers. Conçoit plusieurs outils innovants, comme la vis sans fin (pour remonter l’eau), la vis de fixation, l’écrou, la roue dentée, le planetarium, des machines de guerre pour résister aux Romains. Définit en hydrostatique le principe d'Archimède sur les corps plongés dans un liquide (« Des corps flottants »). Conçoit, sur ce principe, le plus grand navire de l'Antiquité, le Syracusia. En mathématiques, utilise la méthode d'exhaustion pour calculer l'aire sous un arc de parabole avec la somme d'une série infinie. Désigne la longueur de la circonférence d’un cercle par le mot περιμετρος (périmètre) et, avec un polygone à 96 côtés, donne une évaluation de cette longueur avec grande précision : ../..
  • 15. Archimède et les mathématiciens du nombre π Une des plus anciennes approximations de π se trouve sur le célèbre papyrus Rhind (image du haut) copié par le scribe égyptien Ahmes en - 1800 : " L'aire du cercle de diamètre 9 coudées est celle du carré de côté 8 coudées. " : (16/9)2 soit environ 3,16. Chez les Babyloniens, des tablettes en écriture cunéiforme à Suse présentent des calculs d'aires du disque menant à prendre pour π la valeur 3 + 1/8 = 3,125. En Inde, le plus ancien document connu, le Siddhanta, datant de + 380, donne comme approximation 3,1416 qui sera égalée au 6ème siècle par l’Indien Aryabhata l'Ancien (476-550). En Chine, Liu Hui (image du milieu) utilise en 263 la méthode d'Archimède avec des polygones à 192 côtés puis à 3 072 côtés pour trouver une approximation de π au cent-millième. Au 5ème siècle, les calculs sont simplifiés grâce au système décimal. Tsu Chung Chih (v. 430- v.500) trouve alors une approximation au millionième près (3,141592) L'astronome perse de Samarkand Jemshid al-Kashi (1380-1429, image du bas) applique lui aussi la méthode d'Archimède pour calculer une valeur approchée à 14 décimales exactes. ../..
  • 16. Archimède et les mathématiciens du nombre π En Occident, le Grec Claude Ptolémée (v. 100 - v. 168), l’Italien Léonard de Pise dit Fibonacci (1180-1250), et le Français François Viète (1540-1603) proposent des approximations intéressantes de π. En 1609, l’Allemand Ludolph van Ceulen (1540 - 1610) calcule π avec 35 décimales. John Wallis (1616-1703, image du haut) , Isaac Newton (1642-1727), Gottfried Wilhelm von Leibniz (1646-1716), John Machin (1680-1751) et James Stirling (1692-1770) conçoivent des formules de calculs infinis de plus en plus performantes. L’Anglais William Oughtred (1574-1660) et le Suisse Leonhard Euler (1707-1783, image du milieu) utilisent π (pi), 16ème lettre de l'alphabet grec, pour nommer la constante permettant de calculer le périmètre et la surface d'un cercle à partir de son rayon. L’Indien Srinivasa Ramanujan (1887-1920, image du bas) et les Ukrainiens David et Grégory Chudnovsky (nés en 1947 et 1952) proposent des formules permettant d'approcher davantage π. 13 300 milliards de décimales de π sont connues aujourd'hui… .
  • 17. Ératosthène de Cyrène (v. -276 - v. -194), astronome, géographe, philosophe et mathéma- ticien grec. Érudit reconnu par ses pairs, invente la discipline de la géographie, dont le terme est encore utilisé aujourd'hui. Nommé directeur de la bibliothèque d'Alexandrie vers -245 à la demande de Ptolémée III, pharaon d'Égypte. Imagine le mésolabe, instrument propre à connaître les moyennes proportionnelles. Met au point des tables d'éclipses et un catalogue astronomique de 675 étoiles. Démontre l'inclinaison de l'écliptique sur l'équateur et fixe cette inclinaison à approximativement 23° 51'. Dresse une chronologie des rois thébains. Mène des études sur la répartition des océans et des continents, les vents, les zones climatiques et les altitudes des montagnes. Mesure géométriquement la circonférence de la Terre en comparant les angles des ombres formées par des rayons lumineux du Soleil à deux lieux différents espacés d'une distance connue. Selon Suidas, se laisse mourir de faim, parce que, devenu aveugle, il ne peut plus admirer les étoiles.
  • 18. Pline l’Ancien Caius Plinius Secundus (23-79), écrivain, historien et naturaliste romain. Sous l'influence de Sénèque, devient un étudiant passionné de philosophie et de rhétorique, exerce la fonction d'avocat. Officier dans l’armée romaine, fait des observations locales sur les sujets les plus divers : les vents, l'hydrographie du Rhône, la flore et la faune, les productions agricoles, etc. Procurateur en Gaule, Hispanie, visite l’Afrique. Auteur vers 77 d'une monumentale encyclopédie intitulée Naturalis Historia (Histoire naturelle) en 37 volumes. Longtemps la référence en sciences et en techniques, elle rassemble le savoir de l’époque sur des sujets aussi variés que les sciences naturelles (botanique, insectes, animaux), la géographie, l'astronomie, l'anthropologie, l’alimentation, la pharmacologie, la psychologie ou la métallurgie. Pour la réaliser, il dit avoir consulté 2 000 ouvrages dus à 500 auteurs différents. « Salut, ô Nature, mère de toutes choses ! Et daigne m'être favora- ble, à moi qui, seul entre tous les Romains, t'ai complètement célébrée ! » « Tous les animaux connaissent ce qui leur est nécessaire, excepté l’homme. » « À sa surface, la Terre […] supplée à tout ce qui nous est utile. Ce qui cause notre perte […] ce sont les matières […] qui sont cachées dans ses profondeurs et qui ne se forment pas en un jour. […] Quand aurons- nous fini d'épuiser la Terre et jusqu'où ira notre cupidité ? ».
  • 19. Théon de Smyrne ou Théon l'Ancien (v. 70 - v. 135), mathématicien et philosophe platonicien qui aurait vécu sous le règne de l’empereur Hadrien. On lui attribue un ouvrage, Exposition des connaissances mathématiques utiles à la lecture de Platon, rédigé en grec et appelé communément l’Expo- sition, dont seuls des fragments sont connus et qui comportait initialement 5 parties : l’arithmétique* ; la géométrie plane ; la géométrie de l’espace ; l’astronomie ; la musique. Démontre la rotondité de la Terre, étudie le mouvement des planètes et les éclipses, fait une approche des nombres irrationnels. Considère les mathématiques comme une science initiatique, préparatoire, pour accé- der à la création, à d’autres révélations et initiations. « Ce que nous désirons, c’est comprendre l’harmonie et la musique célestes ; cette harmonie, nous ne pouvons l’examiner qu’après avoir étudié les lois numériques des sons. Ce que nous désirons comprendre, c’est l’harmonie du monde et la musique qui est en lui ; or, il n’est pas possible de la connaître sans être d’abord devenu capable de spéculer sur la musique des nombres. » * son ouvrage traite des nombres pairs et des nombres impairs, des nombres hétéromèques et des nombres promèques, des nombres semblables, des nombres polygones et des nombres pyramidaux, des nombres latéraux et des nombres diagonaux, des nombres musicaux, des analogies, des quaternaires et des médiétés, càd de la théorie relative aux rapports, aux proportions.
  • 20. Claude Ptolémée (v.100 - v. 168), astronome, géographe et astrologue grec. Vit à Alexandrie (Égypte). Consacre le modèle géocentrique d’Hipparque (v. -190 - v. -120), qui sera accepté pendant plus de 1 300 ans jusqu’à Copernic. Réalise un manuel pratique destiné à réaliser des calculs de position des astres et d’éclipses. Présente les données et la méthode utilisée pour dessiner une carte du monde habité. Fournit des listes topographiques et attribue des coordonnées à tous les lieux et particularités géographiques, répertoriant 8 000 endroits d'Europe, d'Asie et d'Afrique disposés dans une grille. Intègre des données astronomiques et des témoignages de voyageurs. Donne à la terre une forme sphérique et estime sa circonférence à 180 000 stades (environ 33 345 km)*. Améliore les techniques de projection cartographique, en s'appuyant sur la géométrie d'Euclide. Son traité Tetrabiblos est l’ouvrage astrologique le plus célèbre de l’Antiquité. Écrit un traité de musicologie sur la théorie et les principes mathématiques de la musique. Étudie les propriétés de la lumière (réflexion, réfraction, couleur) * Il est moins précis qu’Ératosthène et Hipparque, ce dernier l’évaluant à 250 000 stades (environ 39 375 km), beaucoup plus près des 40 075 km réellement mesurés aujourd’hui à l'équateur.
  • 21. Claude Galien Claudius Galenus (129 - v. 216), médecin romain d'origine grecque, né à Pergame (actuelle Turquie). Études de philosophie et de médecine à Smyrne, voyages autour de la Méditerranée. Médecin de l’école des gladiateurs à Pergame, puis à Rome où il soigne plusieurs empereurs. Donne la priorité à l'observation anatomique, établit des hypothè- ses sur les processus physiologiques en procédant à des expérimen- tations sur l'animal. Reprend la théorie des humeurs d'Hippocrate. Elle repose sur les 4 éléments (eau, air, terre, feu) qui, combinés aux 4 qualités physiques (chaud, froid, humide, sec), influent sur les quatre humeurs : le sang, le phlegma (dans le cerveau), la bile jaune (dans la vésicule biliaire) et la bile noire (dans la rate). Sa thérapeutique est fondée sur la prescription de remèdes conformes au principe Contraria contrariis curantur, opposant les humeurs dans le corps. Met en forme le concept selon lequel les objectifs de Dieu sont explicables par l'observation de la nature. Sa conviction de l'existence d'un Dieu unique, créateur du corps humain, incitera l'Église à adopter cette doctrine et fera ainsi admettre l’autorité de Galien sur le corps médical par l'Église jusqu'au 16ème siècle (soit pendant 1 400 ans !) La galénique est la science qui étudie la fabrication, la présentation, le dosage, la voie d’administration et la conservation des médicaments.
  • 22. Jābir ibn Hayyān Abu Mūsā Jābir ibn Hayyān (721-815), latinisé Geber, parfois appelé al-Harrani et al-Sufi, chimiste et alchimiste perse, astronome et astrologue, ingénieur, géographe, philosophe, physicien, pharmacien et médecin. Auteur de plus de 100 traités sur des sujets variés, dont 22 concernent l'alchimie. Le Corpus jabirianum (plus de 500 titres) est aussi l’œuvre de ses élèves et de ses disciples. Père des débuts de la chimie, étudie la cristallisation, la distillation, la calcination, la sublimation et l'évaporation. Utilise l’alambic, découvre les acides chlorhydrique, nitrique, tartrique. Ajoute 4 propriétés à la physique d'Aristote : le chaud, le froid, le sec et l'humide. Applique ses connaissan- ces à l'amélioration de nombreux procédés : fabrication de l'acier et de divers métaux, prévention de la rouille, dorure, teinture des vêtements, tannage du cuir, analyse de pigments. Développe l'utilisation du dioxyde de manganèse (MnO2) dans la fabrication du verre. Pose les bases de la classification moderne des éléments, sépare les substances en 3 catégories : "esprits", qui se vaporisent sous l'effet de la chaleur (camphre, arsenic, chlorure d'ammonium) ; "métaux" (or, plomb, cuivre, fer) ; "pierres" qui peuvent être broyées sous forme de poudre. Anticipe la fission nucléaire et le pouvoir destructeur de la scission d'un atome.
  • 23. Omar Khayyām (v.1048 - 1131), mathématicien, astronome, poète et philosophe libre-penseur persan musulman. Invité comme directeur de l’observa- toire d’Ispahan par le sultan seldjoukide Mālikshāh Jalāl al-Dīn, consacre 5 années à la réforme du calendrier solaire. Auteur des Quatrains, vers sensuels et mystiques. Les agnosti- ques voient en lui un de leurs frères né trop tôt, tandis que certains musulmans perçoivent plutôt chez lui un symbolisme ésotérique, rattaché au soufisme. Affirme que l'homme spirituel n'a pas besoin de lieu dédié pour vénérer Dieu, et que la fréquentation des sanctuaires religieux n'est ni une garantie du contact avec Dieu, ni un indicateur du respect d'une discipline intérieure. « Contente-toi de savoir que tout est mystère : la création du monde et la tienne, la destinée du monde et la tienne. Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais. Ne crois pas que tu sauras quelque chose quand tu auras franchi la porte de la mort. Paix à l'homme dans le noir silence de l'Au-delà ! » « Considère avec indulgence les hommes qui s'enivrent. Dis-toi que tu as d'autres défauts. Si tu veux connaître la paix, la sérénité, penche-toi sur les déshérités de la vie, sur les humbles qui gémissent dans l'infortune, et tu te trouveras heureux. »
  • 24. Albert le Grand Albrecht von Bollstädt ou Albert de Cologne ou Albertus Magnus, (v.1193 - 1280), frère dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste. Originaire de Souabe, études de lettres et de médecine en Italie du Nord, puis de théologie à Paris. Adapte la pensée d’Aristote à la pensée chrétienne, diffuse l’œuvre d’Averroès. Évêque de Ratisbonne durant trois ans (1260- 1263), préfère retourner à l'enseignement, devient professeur de renom. Chargé de prêcher la croisade en langue allemande, mais on lui demande aussi à plusieurs reprises d’arbitrer des conflits religieux ou politiques. Introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes. S’intéresse aux arcs-en-ciel, aux météores, à l’alchimie et à la magie, aux minéraux, à la zoologie (classe la faune d’Europe du Nord), aux effets de la lumière et de la température sur la croissance des végétaux, aux greffes. Qualifié de son temps de Magnus et ensuite de Doctor universalis. Photo : Albert le Grand par Joos van Gent ■ .