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L’humanité sort-elle
de la violence ?
Regard historique
Étienne Godinot 31.05.2021
Quelle part de notre nature
voulons-nous choisir et développer ?
L’être humain est un mammifère omnivore, à tendance
sexuelle erratique, grégaire, égoïste et batailleur, une des
espèces vivantes capables de torturer, la seule capable de
haïr.
Chacun de nous est capable du meilleur et du pire.
Mais l’être humain ressent aussi qu’il peut être bon de réfréner
ou dépasser sa nature animale pour manifester une dimension
supérieure, celle qui lui a valu le nom d’homo sapiens sapiens.
L’homme est-il améliorable ?
Les règles du savoir-vivre, l’engagement dans le mariage,
l’entraide, le respect consenti des lois pour le bien public, l’aide
aux plus faibles et aux plus démunis, etc., sont des
manifestations de cet engagement dans une voie d’humanité.
L’homme est-il améliorable ? Perfectible ?
- Ne pas le croire mènerait au désespoir et serait
démobilisateur.
- Le croire naïvement, sans vigilance permanente sur les
objectifs et sur les moyens d’une amélioration de l’homme et
de la société, amène des désillusions cruelles.
L’humanité sort-elle de la violence ?
1 - On peut dire "Non" !
La violence guerrière
Les armes pour tuer l'autre en temps de guerre sont de plus en plus
anonymes, lâches et destructrices :
- Après la massue, l’épée, l'arc et les flèches, la masse d’armes
et les batailles terrestres, sont venus…
- l'arbalète et l’arquebuse, la guerre navale,
La violence guerrière
- puis le fusil, la mitraillette, la dynamite, le char d'assaut, la guerre
aérienne et sous-marine, les gaz asphyxiants et autres armes
chimiques,
- puis la bombe atomique, la toxine botulique et autres armes
bactériologiques, les mines antipersonnel, la bombe à neutrons, la
guerre dans l’espace.
Un 20ème siècle de feu et de sang
Au 20ème siècle, l’unité de compte de la violence a été le million de
morts. Ce siècle a été celui des guerres de colonisation et de
décolonisation.
Deux guerres mondiales ont eu lieu en l'espace de 21 ans
(guerres provoquées, comme la Conquista, comme l’esclavage et
le commerce triangulaire, comme la colonisation, par les nations
dites "chrétiennes"…).
Le bilan de la deuxième guerre mondiale
est de plus de 80 millions de morts
dont 9 millions en camps de concentration.
Dictatures, massacres et génocides
Les dictatures générées par les idéologies de la "race aryenne",
de la "société sans classe", de la "dictature du prolétariat", de la
"révolution culturelle", de "l’homme nouveau", de
l’"uniformisation idéologique", de la "purification ethnique" ont
provoqué tueries, massacres et génocides :
- en Turquie, 1,3 millions de victimes du génocide arménien
(1915-1916),
- en Europe, entre 1939 et 1945, génocide de plus de 6 millions
de Juifs (72 % de la population juive d’Europe) et de Tsiganes,
Photos : Enver Pacha (génocide arménien)
Adolf Hitler (Shoah)
Dictatures, massacres et génocides (suite)
- en URSS sous le régime soviétique, 28 millions de détenus, 1 million
de personnes exécutées, 1,5 milllion mortes au Goulag ou en
déportation, 11 millions mortes de faim,
- en Chine, 1 million de morts sous la "révolution culturelle"
(1966-1968) et 30 millions d’affamés par les conséquence de la
politique de Mao Zédong,
- au Tibet, 1,2 million de morts du fait des combats, des tortures,
de l’internement et de la faim suite à l’invasion chinoise,
- au Cambodge, sous le régime des Khmers rouges, plus d’1,5 million
de morts,
Photos : Joseph Staline, Mao Zedong, Pol Pot
Dictatures, massacres et génocides (suite)
- au Rwanda en 1994 (800 000 victimes, Tutsis et Hutus
solidaires des Tutsis),
- en ex-Yougoslavie (98 000 morts Bosniaques, Serbes de
Bosnie et Croates pendant la seule guerre de Bosnie),
- en République démocratique du Congo (4,5 millions de
massacrés ou affamés), au Darfour (300 000 morts),
etc.
La violence du système économique
Le néolibéralisme économique et la mondialisation des
échanges se conjuguent à la puissance technique et à
d’autres facteurs de fuite en avant : crédit à la
consommation, obsolescence programmée des produits
vendus, publicité qui exacerbe les désirs.
Le tout provoque :
- une explosion de la spéculation et la
financiarisation de l’économie,
- des délocalisations, des crises
économiques, le chômage de masse
au Sud et au Nord,
La violence du système économique (suite)
- la ruine de l’agriculture vivrière locale du Sud par les
importations de produits alimentaires produits avec d’énormes
moyens mécaniques et souvent subventionnés par les pays
riches, des crises alimentaires ,
- l’épuisement rapide des ressources naturelles, la pollution de
la terre, de l’eau, de l’air, la baisse de la biodiversité.
L’humanité sort-elle de la violence ?
2 - Et pourtant…
Et pourtant, si l’on observe l’histoire humaine avec un
peu de hauteur, on constate que la culture de la
violence recule peu à peu
- dans les mentalités, dans les coutumes et les
pratiques des peuples,
- et dans le droit, ensemble des règles qui régissent la
vie des hommes en société.
Les sacrifices humains
Les sacrifices humains étaient des rites religieux pratiqués par
d’anciennes civilisations, généralement de cultivateurs
sédentaires, pour s’attirer les faveurs des dieux, par exemple
pour conjurer la sécheresse.
Celtes,
Cananéens,
Chine jusqu’à la dynastie Chang,
Égypte ancienne,
Israélites de l’époque du premier Temple,
Grèce antique,
empires aztèque, maya, inca,
Dogons en Afrique.
Les jeux de mort du cirque
Les empereurs romains offraient au peuple des spectacles
sanglants dans les arènes :
- combats de gladiateurs (prisonniers de guerre,
condamnés, professionnels, aventuriers),
- combats d’hommes avec des animaux (ours, lions,
taureaux, crocodiles),
- exécution des condamnés à mort, par les bêtes ou
par un bourreau,
- courses de chars,
et même des combats nautiques sur les fleuves ou en
mer.
« L’exposition »
L’exposition était l'abandon d'un nouveau-né, dans un endroit où il
pourra être recueilli, ou à la merci des forces naturelles : froid ou soleil,
cours d'eau, animaux sauvages.
Dans le second cas et selon les cultures, il arrive que le nouveau-
né soit récupéré s’il survit un certain temps. Le sacrifice évolue dans ce
cas vers une ordalie, la survie étant le signe d’une pureté, alors que la
mort est la confirmation d’une faute (le plus souvent de la mère).
Dans l'Antiquité, sont exposés les enfants qui apparaissent les plus fragiles, ce
qui est une forme d'eugénisme, ou bien les enfants non désirés ou les enfants
d'esclaves, ce qui constitue une forme archaïque de contrôle des naissances. C'est
notamment le cas dans la société grecque antique, ce qui participe dans certaines
cités, notamment Athènes ou Milet, à la création d'un déficit démographique de
femmes.
Il arrive également que le nouveau-né soit récupéré par un individu
charitable de la communauté ou une institution charitable prévue ou non à
cet effet. Mais le plus souvent les enfants exposés survivants sont réduits
en esclavage.
Le passage heureux par un risque d'exposition est un signe de bon augure. De
nombreux héros sont issus d’une exposition, les plus célèbres étant Moïse, Romulus
et Rémus, Œdipe, Pâris ou encore Daphnis et Chloé, héros du roman de Longus.
Le suicide obligatoire
des femmes violées ou veuves
Une autre tradition romaine voulait qu’une femme mariée violée
à la maison par un étranger prenne sur elle de se suicider sans attendre,
pour ne pas déshonorer son mari.
C’est ce que fit Lucrèce, violée par Sextus Tarquin 6 siècles
avant notre ère.
C’est ce que firent, un millénaire plus tard, des centaines de
Romaines violées par les envahisseurs wisigoths en 410.
La très ancienne pratique hindoue de sati voulait qu'une femme
devenue veuve s'immole sur le bûcher de son mari, à l'image de Sita,
héroïne de l'épopée indienne du Ramayana.
La veuve se jetait – plus ou moins spontanément – sur le bûcher
funéraire du défunt mari, à moins qu'on ne l'enterre vivante.
Le Parlement indien interdit et punit l’encouragement au sati en
1987 à la suite du décès d'une jeune femme du Rajasthan, dont le
sacrifice a provoqué une intense campagne d'opinion contre une
pratique unanimement qualifiée de barbare.
Photos : Le Suicide de Lucrèce, Cornelis Bazelaere - Rijksmuseum
Le Sati en Inde
Les pratiques meurtrières
de discipline militaire
La décimation (décime : 1/10ème) était une peine que les
Romains infligeaient aux soldats qui avaient abandonné leur
poste ou qui avaient manifesté une opposition ou une sédition
pendant une campagne militaire.
Les noms des coupables étaient mis dans un casque ou dans
une urne, et, selon la nature de la contestation, le général
tirait de l’urne 1/5ème, 1/10ème ou 1/20ème des noms.
Les soldats ainsi désignés étaient exécutés, et leurs corps
restaient généralement sans sépulture.
Les ‟fusillés pour l’exemple” de la 1ère
Guerre mondiale sont aujourd’hui
réhabilités.
Les croisades
Les croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés, prêchés
par le pape (Urbain II en 1095 à Nicolas IV en 1289) pour libérer la
Terre Sainte, occupée par les Arabes depuis 638.
On y inclut la Reconquista espagnole (reconquête des royaumes
musulmans de la péninsule ibérique par les souverains chrétiens) et
toutes les guerres contre les "Infidèles" et les "hérétiques"
sanctionnées par le pape, qui y attache des Indulgences (rémission
totale ou partielle des peines du Purgatoire).
Photos :
- "Saint" Bernard de Clairvaux prêchant la 2ème croisade, à Vézelay, en 1146.
- L’incendie et le saccage de Constantinople . Pour permettre son
financement, la 4ème croisade (1202-1204), appelée par le pape Innocent III,
est déviée, à l’instigation des Vénitiens, vers la riche Constantinople, capitale
de l’empire byzantin, c’est-à-dire des Chrétiens de rite grec-orthodoxe.
L’esclavage
L’esclave était un travailleur ou serviteur non libre et non
rémunéré, qui était juridiquement la propriété d’une autre
personne et donc négociable (achat, vente, location) au
même titre qu’un objet ou un animal domestique.
Les traites négrières orientales et transatlantiques sont les
plus emblématiques des pratiques esclavagistes
- par leur durée (plusieurs siècles),
- par leur ampleur (plusieurs dizaines de millions
d’esclaves),
- et par leur impact historique (notamment aux États-Unis
et sur l’Afrique).
Le servage
À la différence de l’esclave de l’antiquité, le serf,
au Moyen Âge, jouissait d’une personnalité
juridique, mais il était attaché à une terre, à un fief.
Il travaillait sur les terres du seigneur et lui devait fidélité, et
une partie de sa récolte. En l’absence d’héritier, ses biens
revenaient au seigneur.
En contrepartie de la protection du seigneur, il devait
entretenir le château, les douves et les bois, il était enrôlé
dans les effectifs militaires en cas de guerre.
La torture judiciaire
et les exécutions publiques
Pendant des siècles, la torture a été utilisée comme moyen
de rendre la justice :
- soit pour chercher la vérité
* l’ordalie par le fer rouge, l’eau bouillante ou glacée
pour connaître "le jugement de Dieu",
* la question, l’aveu étant considéré comme "la reine
des preuves",
- soit pour exécuter les peines (crucifixion, roue, empalement,
bûcher, écartèlement, pilori, etc.)
Les délinquants ou suspects étaient souvent exposés en
public, humiliés.
Les guerres de religion
En France, on appelle "guerres de religion" une série
de huit conflits qui ont ravagé le royaume de France
dans la seconde moitié du 16ème siècle et où se sont opposés
Catholiques et Protestants, jusqu’à l’édit de Nantes, un texte de
tolérance pris par Henri IV en 1498.
Après la révocation de cet édit par Louis XIV (édit de
Fontainebleau, 1685), les Protestants déjà réduits en nombre
depuis un siècle, sont obligés de se convertir ou de s'exiler. La
tolérance religieuse est reconnue en 1787 avec l'édit de Versailles
et en 1789 avec la déclaration des droits de l’homme.
Photos : - Le massacre de la St Barthélémy (23 au 24 août 1572) : 3 000
Protestants assassinés à Paris, puis des centaines d’autres à Meaux,
Orléans, Lyon, etc.
- Marie Durand (1711-1776), emprisonnée durant 38 ans dans la
tour de Constance à Aigues-Mortes pour avoir refusé d’abjurer sa foi
protestante. Une autre femme, Marie Robert, a été enfermée 41 ans.
Les violences entre adversaires politiques
à l’intérieur d’un pays
Ces violences ont opposé des hommes politiques dans la course au
pouvoir, par exemple :
- batailles entre Jules César et une partie du Sénat soutenue par les
armées de Pompée,
- élimination d’adversaires par la strangulation, la dague ou
l’empoisonnement, notamment en Italie sous Cesare Borgia.
Le débat et le combat démocratiques sans violence s’y sont
substitués, mais l’assassinat politique existe encore (Jean Jaurès,
M.K. Gandhi, J.F. Kennedy, M.L. King, Itzaak Rabin, Anna
Politkovskaïa, etc.)
Photos : Le conflit entre César et Pompée
César Borgia
Le duel
Le duel était un combat par les armes, soumis à des
règles précises, qui opposait deux adversaires, l’un
demandant à l’autre réparation d’une offense ou d’un tort,
pour des raisons souvent futiles.
Le génial mathématicien français Évariste Galois meurt en
1832, à l’âge de 20 ans, après un duel au pistolet
L’écrivain russe Alexandre Pouchkine meurt en 1837, à 37
ans, d’un duel avec un officier alsacien qui courtisait sa
femme.
Il constituait en quelque sorte un droit pénal contractuel.
Le dernier pays à avoir interdit le duel fut l’Uruguay dans
les années 1980.
Le pouvoir absolu "de droit divin"
Le suffrage restreint
Pendant des siècles, le pouvoir politique a été exercé par des
empereurs, tsars, rois, despotes ou tyrans, très longtemps
considérés comme désignés par "les dieux" ou par "Dieu".
Certains ont été éclairés, ou ont pu s’entourer de conseillers
avisés, mais le système politique ne donnait pas voix aux
habitants de la nation ou de la cité.
Les élections ont été longtemps réservées
- aux plus riches (suffrage censitaire),
- aux plus instruits (suffrage capacitaire),
- ou aux mâles (suffrage masculin).
Images : César, Louis XIV, le tsar de Russie Nicolas 1er
Les conquêtes, la conquista,
la colonisation
La conquista (après 1492) et la colonisation étaient des
processus expansionnistes qui consistaient à conquérir
militairement un pays, l’occuper et l’exploiter, à le mettre sous
tutelle, à le dominer sur les plans politique, économique, culturel,
religieux.
La colonisation avait pour but l’exploitation des avantages d’un
territoire (matières premières minérales, produits agricoles
tropicaux, main d’œuvre, position stratégique, espace vital, etc.)
au profit de sa métropole.
Elle invoquait pour prétexte des notions telles que "le
développement de la civilisation".
La conquête (suite)
Ce processus a duré de l’antiquité
jusqu’aux annés 1950-60, et se poursuit
aujourd’hui sous une forme plus subtile, notamment par le
remboursement de la dette.
En effet, les pays colonisateurs font payer aux anciens pays
colonisés le remboursement des infrastructures qu’ils avaient
créées en vue de l’extraction et du transport des matières
premières qu’ils ne payaient pas (mines, voies ferrées, ports,
routes, etc.).
Cette dette “odieuse” n’est pas fondée en droit
international puisque les populations n’étaient pas
consentantes.
La ségrégation raciale
La ségrégation raciale était la séparation physique de
personnes de couleur de peau différentes, dans la vie
quotidienne (quartiers urbains, bancs publics, toilettes,
écoles, restaurants, cinémas), au nom de la prétendue
supériorité d’une race sur une autre.
Si la ségrégation par la loi est abolie presque partout dans
le monde, la ségrégation de fait subsiste largement…
Ex. : Ségrégation raciale aux États-Unis jusqu’aux
campagnes de M.L. King, apartheid en Afrique du Sud jusqu’à
l’élection de Nelson Mandela.
Les châtiments corporels
Les châtiments et sévices corporels dans le domaine de
l’éducation ont longtemps été habituels et normaux dans nos
sociétés occidentales.
Ils sont désormais interdits et passibles de poursuites pénales,
mais subsistent dans beaucoup d’autres sociétés.
La maltraitance au cours de la petite enfance a des
conséquences graves sur le comportement de la personne
devenue adulte, qui aura tendance à traiter les autres comme
elle a été traitée elle-même.
La vendetta et le kanun
Dans les régions méditerranéennes, la vendetta était la
vengeance d’un meurtre ou d’une simple offense, qui impliquait
tous les parents et engendrait l’affrontement meurtrier de deux
familles sur une longue période.
Des personnes se sentant offensées décidaient de se faire justice
elles-mêmes sans faire appel au système judiciaire.
En Albanie sévissait le code d’honneur du kanun. Le 1er mai 1990,
à l’initiative d’Anton Cetta, 500 000 Albanais provenant d’Albanie,
du Kosovo, de Macédoine et de Serbie du Sud se sont
réunis pour une grande cérémonie de rejet du kanun
et de réconciliation.
Photo : Anton Cetta et Ibrahim Rugova
Les mutilations
sexuelles rituelles
Les mutilations génitales féminines (excision,
infibulation, introcision), déjà pratiquées par les
Égyptiens, les Phéniciens, les Hittites, etc.
consistaient à enlever, par des moyens chirurgicaux
souvent rudimentaires, tout ou partie des organes
génitaux externes féminins.
Bien qu’encore pratiqués dans quelques pays
d’Afrique, elles sont désormais illégales dans la
plupart des pays du monde.
La peine de mort
La peine de mort consiste à exécuter une personne ayant été jugée
coupable d’une infraction grave ou très grave. C’est un meurtre avec
préméditation et de sang froid, c’est à dire un assassinat exécuté
par l’État.
Elle est contraire au respect de la vie que doit faire respecter
l’autorité publique, elle est irrévocable et, de l’avis des spécialistes,
elle n’a pas d’effet dissuasif.
En 1977, 16 pays avaient aboli la peine de mort. Plus de 100
l’ont abolie aujourd’hui. Elle subsiste notamment dans les
dictatures et dans les pays imprégnés de culture de violence :
Chine, Iran, Corée du Nord, Yémen, États-Unis, etc.
Les hymnes nationaux guerriers
Les hymnes nationaux, généralement des chants
patriotiques choisis par les gouvernements, sont
souvent issus de circonstances historiques.
Parmi les plus guerriers, l’hymne francais, La Marseillaise, les
hymnes d’Italie, de Cuba, du Mexique.
La grande majorité des hymnes nationaux *, surtout depuis 1945,
est pacifique et célèbre la beauté du pays, l’amour de la patrie.
Les plus pacifiques sont ceux de la Suisse,
du Québec, du Chili, de l’Estonie.
* Le livre de Jean-Marc Cara Le concert des
nations, étudie 198 hymnes nationaux
Photo du bas : des jeunes Chiliens chantent leur hymne national
L’humanité sort-elle de la violence ?
3 – Les progrès contemporains
1- Les déclarations des droits humains
La Déclaration universelle des droits de
l’homme (DUDH) de 1948 est généralement
reconnue comme le fondement du droit
international relatif aux droits de l’homme. Elle
affirme : "Tous les êtres humains naissent libres
et égaux en dignité et en droits".
Elle est le fondement de notre avenir commun.
Les déclarations des droits humains
(suite)
La DUDH a été complétée
- par des traités relatifs aux droits civils et politiques, aux
droits économiques, sociaux et culturels,
- par des dispositions contre la discrimination raciale, la
torture, les disparitions forcées,
- et sur les personnes handicapées, les droits de femmes,
des enfants, des migrants, des minorités et peuples
autochtones.
Bien sûr, la réalité, très souvent, n’est pas conforme au
droit. Mais le droit est posé, et il indique le chemin.
2 - L’ingérence internationale
L’interventionnisme international, qui se présentait jadis sous la
forme de la colonisation ou des coups d’État pour renverser des
gouvernements anticoloniaux, a aujourd’hui des formes plus
aimables :
2.1 – Le droit d’ingérence humanitaire
La famine provoquée par la guerre du Biafra (1967-1970) suscite
l’action de volontaires européens (Médecins Sans Frontières,
Médecins du Monde) alors que les États restent silencieux.
Le concept d’ingérence humanitaire a été théorisé à la fin des
années 1980, notamment par le professeur de droit Mario Bettati
et l'homme politique Bernard Kouchner.
Photos : Mario Bettati et Bernard Kouchner (années 1980)
L’ingérence internationale
L’ingérence humanitaire
et le droit d’ingérence
L'ingérence humanitaire consiste à envoyer des secours
humanitaires pour venir en aide à des populations victimes de
catastrophes naturelles ou de violations des droits de
l‘homme, sans l'assentiment de l'État concerné. L'objectif est
de porter secours, d'assister, d'aider et de protéger les
populations en danger.
Cette ingérence n'est légitime que lorsqu'elle est motivée par
une situation catastrophique et encadrée ou cautionnée par
une instance supranationale.
L’ingérence internationale
2.2 – La responsabilité de protéger
En 2005, l’ONU entérine le principe de la responsabilité de
protéger une population contre le génocide, les crimes de guerre,
le "nettoyage ethnique" et les crimes contre l’humanité, y compris
contre son propre gouvernement.
Au cas où les moyens pacifiques - notamment diplomatiques,
humanitaires et autres - sont insuffisants et où les autorités
nationales échouent manifestement à protéger la
population, la communauté internationale peut agir
collectivement en temps utile et de manière résolue, par
l’entremise du Conseil de sécurité des Nations Unies et en
conformité avec la Charte de l’ONU.
Photos du bas : Les Casques Bleus mandatés par l’ONU
L’ingérence internationale
2.3 - Les tribunaux internationaux
La Cour pénale internationale (CPI), créée en 2002 et installée à La
Haye (Pays-Bas), est une juridiction permanente chargée de juger
les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et
de crimes de guerre.
Dans un jugement du 27 septembre 2016, la CPI qualifie de crime
de guerre les destructions du patrimoine culturel.
En octobre 2011, sur 193 États reconnus par l’ONU, 119 acceptent
l’autorité de la CPI.
Des tribunaux pénaux internationaux temporaires et à compétence
limitée ont été crées pour juger des crimes commis en ex-
Yougoslavie, au Rwanda, au Sierra Leone et au Liban.
Photos : Logo de la CPI
Siège de la CPI à La Haye
3- La lutte contre diverses formes de violences
Des collectivités publiques, des entreprises, des organismes et des
associations, nombreux et actifs, se mobilisent
- contre le chômage de masse et pour l’emploi, contre l’ouverture
inconsidérée des frontières et pour la relocalisation des activités
économiques
- contre la misère et l’exclusion, et pour l’insertion par l’activité
économique, par l’éducation, par la culture,
- contre le mal-logement et pour de nouvelles normes et modalités
d’habitat social,
- contre les violences faite aux femmes et pour l’égalité réelle
hommes-femmes (rémunérations, présence au Parlement, dans les
Conseils d’administration, etc.),
La lutte contre diverses formes de violences (suite)
- contre la violence routière et pour la prévention des accidents de
la route par l’éducation et la répression,
- contre la violence faite aux hommes, aux sols, aux cours d’eau,
aux nappes phréatiques, etc. par l’agriculture intensive et
chimique, pour une agriculture biologique et le respect de la
biodiversité,
- contre les violences faites aux animaux, notamment par l’élevage
industriel, et pour un autre type d’élevage
- contre la corruption, la spéculation, les paradis fiscaux, et pour la
transparence, la taxation des transactions financières,
La lutte contre diverses formes de violences (suite)
- contre le brevetage du vivant et pour la libre circulations des
semences,
- contre le matraquage publicitaire et pour une information
intelligente,
- contre les choix technologiques aventureux et dangereux
(nucléaire, OGM) et pour des énergies et technologies alternatives,
- contre les armes nucléaires et les ventes d’armes, pour le
désarmement et la promotion d’alternatives de défense,
- etc.
4 – La résolution non-violente des conflits
Pour mener tous ces combats, nous disposons, depuis Gandhi, de la
non-violence.
Celle-ci est à la fois
- une philosophie, une sagesse, une manière d’être qui donne sens à
la vie de chacun d’entre nous et à l’histoire collective de l’humanité,
- une stratégie, un mode d’action politique efficace, qui n’exclut ni la
pression ni la contrainte pour obliger l’adversaire à céder et à
négocier, mais dans le respect du vis-à-vis, en dialogue permanent
avec lui, avec une visée de justice et de réconciliation.
Photos : Gandhi, Martin Luther King, Rajagopal P.V.
Deux chercheurs qui font croire
à l’humanisation de l’homme
1 - Steven Pinker
Né en 1954, psychologue cognitiviste canadien né dans une famille
juive anglophone de Montréal. Doctorat en psychologie expérimentale à Harvard,
professeur au département de sciences cognitives et cerveau au Massachusetts
Institute of Technology.
Reconnu pour son travail sur le processus d'apprentissage du langage
chez les enfants qui l'a conduit à donner une base biologique au concept de
grammaire générative universelle du linguiste Noam Chomsky. Athée.
Montre, à rebours des idées reçues, que le monde est moins violent
aujourd’hui qu’hier, ce qui nous permet de changer notre regard sur la violence. 6
explications :
1 - Montée des États qui ont le monopole de la violence "légitime" (police, armée,
etc.) et de la justice
2 - Processus de civilisation : disparition de la violence dans les rivalités locales
ou politiques, passage du pillage au commerce,
3 - Révolution humaniste : abolition de la torture, du duel, de l’esclavage, de la
persécution religieuse, déclin de la peine de mort, etc. Du fait de l’imprimerie puis
de l’enseignement obligatoire, la connaissance remplace la superstition.
../..
Steven Pinker (suite)
L’alphabétisation, l’éducation nous apprennent à penser plus universellement. En
apprenant à transcender notre point de vue, il devient plus difficile de privilégier
nos seuls intérêts par rapport à ceux des autres.
4 - Déclin des guerres. Avant le 16e siècle, les Grands États étaient constamment
en guerre, alors qu’aujourd’hui aucune grande puissance n’est en guerre avec
d’autres. Malgré les atrocités des plus récents génocides, ramenés à la population
totale ou au nombre de morts globaux, les génocides (qui ne sont pas le
monopole du 20ème siècle) sont à la baisse sur le temps long du 20ème siècle.
Développement de la communauté internationale.
5 - Déclin des conflits violents éthniques, tribaux, des guerres civiles, des
révolutions violentes.
6 - Révolutions des droits humains, développement des droits civiques, diminution
de la criminalité, défense des droits des animaux.
« Notre nature n’a pas changé. Nous sommes des entités complexes et si
nous avons des inclinaisons à la violence, nous avons aussi des tendances qui la
contrebalancent. Des processus favorisent la non-violence : la maîtrise de soi,
l’empathie, les normes morales et les interdits, et bien sûr la raison, c’est-à-dire le
fait que nos facultés cognitives considèrent la violence comme un problème. »
2 - Jacques Lecomte
Né en 1955, psychologue français. Travailleur social puis journaliste.
Docteur en psychologie, thèse sur la résilience après maltraitance, inspirée par
son expérience personnelle. Ex-chargé de cours à l’Université Paris Ouest
Nanterre La Défense (sciences de l’éducation) et à la Faculté des sciences
économiques et sociales de l’Institut catholique de Paris.
Président fondateur de l’Association française et francophone de
psychologie positive (APP). Formateur-consultant, conférencier.
La psychologie positive est "l’étude des conditions et processus qui
contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus,
des groupes et des institutions".
« La vie m’a appris que le pire est sans doute toujours possible, mais qu’il
est probablement plus utile d’étudier comment le meilleur peut aussi toujours
surgir. »
../..
Jacques Lecomte
« Contrairement à ce qu'on a longtemps affirmé, la violence et l'égoïsme
- qui existent incontestablement -, ne correspondent pas à notre nature
profonde. Un bébé d’un an, qui vient juste d'apprendre à marcher, se porte
spontanément au secours de quelqu'un qu'il voit en difficulté. Lors d'une
catastrophe naturelle, il n'y a pratiquement pas de pillages et de violences,
mais beaucoup d'altruisme et de solidarité.
Notre cerveau contient des zones de satisfaction qui s'activent lorsque
nous sommes généreux et des zones de dégoût qui s'activent lorsque nous
sommes confrontés à une injustice. (…)
Les travaux de paléontologie les plus récents montrent des traces
d’empathie très anciennes. De ce changement de paradigme découleront
forcément un jour des impacts sociétaux majeurs. »
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L'humanité sort-elle de la violence ?

  • 1. L’humanité sort-elle de la violence ? Regard historique Étienne Godinot 31.05.2021
  • 2. Quelle part de notre nature voulons-nous choisir et développer ? L’être humain est un mammifère omnivore, à tendance sexuelle erratique, grégaire, égoïste et batailleur, une des espèces vivantes capables de torturer, la seule capable de haïr. Chacun de nous est capable du meilleur et du pire. Mais l’être humain ressent aussi qu’il peut être bon de réfréner ou dépasser sa nature animale pour manifester une dimension supérieure, celle qui lui a valu le nom d’homo sapiens sapiens.
  • 3. L’homme est-il améliorable ? Les règles du savoir-vivre, l’engagement dans le mariage, l’entraide, le respect consenti des lois pour le bien public, l’aide aux plus faibles et aux plus démunis, etc., sont des manifestations de cet engagement dans une voie d’humanité. L’homme est-il améliorable ? Perfectible ? - Ne pas le croire mènerait au désespoir et serait démobilisateur. - Le croire naïvement, sans vigilance permanente sur les objectifs et sur les moyens d’une amélioration de l’homme et de la société, amène des désillusions cruelles.
  • 4. L’humanité sort-elle de la violence ? 1 - On peut dire "Non" ! La violence guerrière Les armes pour tuer l'autre en temps de guerre sont de plus en plus anonymes, lâches et destructrices : - Après la massue, l’épée, l'arc et les flèches, la masse d’armes et les batailles terrestres, sont venus… - l'arbalète et l’arquebuse, la guerre navale,
  • 5. La violence guerrière - puis le fusil, la mitraillette, la dynamite, le char d'assaut, la guerre aérienne et sous-marine, les gaz asphyxiants et autres armes chimiques, - puis la bombe atomique, la toxine botulique et autres armes bactériologiques, les mines antipersonnel, la bombe à neutrons, la guerre dans l’espace.
  • 6. Un 20ème siècle de feu et de sang Au 20ème siècle, l’unité de compte de la violence a été le million de morts. Ce siècle a été celui des guerres de colonisation et de décolonisation. Deux guerres mondiales ont eu lieu en l'espace de 21 ans (guerres provoquées, comme la Conquista, comme l’esclavage et le commerce triangulaire, comme la colonisation, par les nations dites "chrétiennes"…). Le bilan de la deuxième guerre mondiale est de plus de 80 millions de morts dont 9 millions en camps de concentration.
  • 7. Dictatures, massacres et génocides Les dictatures générées par les idéologies de la "race aryenne", de la "société sans classe", de la "dictature du prolétariat", de la "révolution culturelle", de "l’homme nouveau", de l’"uniformisation idéologique", de la "purification ethnique" ont provoqué tueries, massacres et génocides : - en Turquie, 1,3 millions de victimes du génocide arménien (1915-1916), - en Europe, entre 1939 et 1945, génocide de plus de 6 millions de Juifs (72 % de la population juive d’Europe) et de Tsiganes, Photos : Enver Pacha (génocide arménien) Adolf Hitler (Shoah)
  • 8. Dictatures, massacres et génocides (suite) - en URSS sous le régime soviétique, 28 millions de détenus, 1 million de personnes exécutées, 1,5 milllion mortes au Goulag ou en déportation, 11 millions mortes de faim, - en Chine, 1 million de morts sous la "révolution culturelle" (1966-1968) et 30 millions d’affamés par les conséquence de la politique de Mao Zédong, - au Tibet, 1,2 million de morts du fait des combats, des tortures, de l’internement et de la faim suite à l’invasion chinoise, - au Cambodge, sous le régime des Khmers rouges, plus d’1,5 million de morts, Photos : Joseph Staline, Mao Zedong, Pol Pot
  • 9. Dictatures, massacres et génocides (suite) - au Rwanda en 1994 (800 000 victimes, Tutsis et Hutus solidaires des Tutsis), - en ex-Yougoslavie (98 000 morts Bosniaques, Serbes de Bosnie et Croates pendant la seule guerre de Bosnie), - en République démocratique du Congo (4,5 millions de massacrés ou affamés), au Darfour (300 000 morts), etc.
  • 10. La violence du système économique Le néolibéralisme économique et la mondialisation des échanges se conjuguent à la puissance technique et à d’autres facteurs de fuite en avant : crédit à la consommation, obsolescence programmée des produits vendus, publicité qui exacerbe les désirs. Le tout provoque : - une explosion de la spéculation et la financiarisation de l’économie, - des délocalisations, des crises économiques, le chômage de masse au Sud et au Nord,
  • 11. La violence du système économique (suite) - la ruine de l’agriculture vivrière locale du Sud par les importations de produits alimentaires produits avec d’énormes moyens mécaniques et souvent subventionnés par les pays riches, des crises alimentaires , - l’épuisement rapide des ressources naturelles, la pollution de la terre, de l’eau, de l’air, la baisse de la biodiversité.
  • 12. L’humanité sort-elle de la violence ? 2 - Et pourtant… Et pourtant, si l’on observe l’histoire humaine avec un peu de hauteur, on constate que la culture de la violence recule peu à peu - dans les mentalités, dans les coutumes et les pratiques des peuples, - et dans le droit, ensemble des règles qui régissent la vie des hommes en société.
  • 13. Les sacrifices humains Les sacrifices humains étaient des rites religieux pratiqués par d’anciennes civilisations, généralement de cultivateurs sédentaires, pour s’attirer les faveurs des dieux, par exemple pour conjurer la sécheresse. Celtes, Cananéens, Chine jusqu’à la dynastie Chang, Égypte ancienne, Israélites de l’époque du premier Temple, Grèce antique, empires aztèque, maya, inca, Dogons en Afrique.
  • 14. Les jeux de mort du cirque Les empereurs romains offraient au peuple des spectacles sanglants dans les arènes : - combats de gladiateurs (prisonniers de guerre, condamnés, professionnels, aventuriers), - combats d’hommes avec des animaux (ours, lions, taureaux, crocodiles), - exécution des condamnés à mort, par les bêtes ou par un bourreau, - courses de chars, et même des combats nautiques sur les fleuves ou en mer.
  • 15. « L’exposition » L’exposition était l'abandon d'un nouveau-né, dans un endroit où il pourra être recueilli, ou à la merci des forces naturelles : froid ou soleil, cours d'eau, animaux sauvages. Dans le second cas et selon les cultures, il arrive que le nouveau- né soit récupéré s’il survit un certain temps. Le sacrifice évolue dans ce cas vers une ordalie, la survie étant le signe d’une pureté, alors que la mort est la confirmation d’une faute (le plus souvent de la mère). Dans l'Antiquité, sont exposés les enfants qui apparaissent les plus fragiles, ce qui est une forme d'eugénisme, ou bien les enfants non désirés ou les enfants d'esclaves, ce qui constitue une forme archaïque de contrôle des naissances. C'est notamment le cas dans la société grecque antique, ce qui participe dans certaines cités, notamment Athènes ou Milet, à la création d'un déficit démographique de femmes. Il arrive également que le nouveau-né soit récupéré par un individu charitable de la communauté ou une institution charitable prévue ou non à cet effet. Mais le plus souvent les enfants exposés survivants sont réduits en esclavage. Le passage heureux par un risque d'exposition est un signe de bon augure. De nombreux héros sont issus d’une exposition, les plus célèbres étant Moïse, Romulus et Rémus, Œdipe, Pâris ou encore Daphnis et Chloé, héros du roman de Longus.
  • 16. Le suicide obligatoire des femmes violées ou veuves Une autre tradition romaine voulait qu’une femme mariée violée à la maison par un étranger prenne sur elle de se suicider sans attendre, pour ne pas déshonorer son mari. C’est ce que fit Lucrèce, violée par Sextus Tarquin 6 siècles avant notre ère. C’est ce que firent, un millénaire plus tard, des centaines de Romaines violées par les envahisseurs wisigoths en 410. La très ancienne pratique hindoue de sati voulait qu'une femme devenue veuve s'immole sur le bûcher de son mari, à l'image de Sita, héroïne de l'épopée indienne du Ramayana. La veuve se jetait – plus ou moins spontanément – sur le bûcher funéraire du défunt mari, à moins qu'on ne l'enterre vivante. Le Parlement indien interdit et punit l’encouragement au sati en 1987 à la suite du décès d'une jeune femme du Rajasthan, dont le sacrifice a provoqué une intense campagne d'opinion contre une pratique unanimement qualifiée de barbare. Photos : Le Suicide de Lucrèce, Cornelis Bazelaere - Rijksmuseum Le Sati en Inde
  • 17. Les pratiques meurtrières de discipline militaire La décimation (décime : 1/10ème) était une peine que les Romains infligeaient aux soldats qui avaient abandonné leur poste ou qui avaient manifesté une opposition ou une sédition pendant une campagne militaire. Les noms des coupables étaient mis dans un casque ou dans une urne, et, selon la nature de la contestation, le général tirait de l’urne 1/5ème, 1/10ème ou 1/20ème des noms. Les soldats ainsi désignés étaient exécutés, et leurs corps restaient généralement sans sépulture. Les ‟fusillés pour l’exemple” de la 1ère Guerre mondiale sont aujourd’hui réhabilités.
  • 18. Les croisades Les croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés, prêchés par le pape (Urbain II en 1095 à Nicolas IV en 1289) pour libérer la Terre Sainte, occupée par les Arabes depuis 638. On y inclut la Reconquista espagnole (reconquête des royaumes musulmans de la péninsule ibérique par les souverains chrétiens) et toutes les guerres contre les "Infidèles" et les "hérétiques" sanctionnées par le pape, qui y attache des Indulgences (rémission totale ou partielle des peines du Purgatoire). Photos : - "Saint" Bernard de Clairvaux prêchant la 2ème croisade, à Vézelay, en 1146. - L’incendie et le saccage de Constantinople . Pour permettre son financement, la 4ème croisade (1202-1204), appelée par le pape Innocent III, est déviée, à l’instigation des Vénitiens, vers la riche Constantinople, capitale de l’empire byzantin, c’est-à-dire des Chrétiens de rite grec-orthodoxe.
  • 19. L’esclavage L’esclave était un travailleur ou serviteur non libre et non rémunéré, qui était juridiquement la propriété d’une autre personne et donc négociable (achat, vente, location) au même titre qu’un objet ou un animal domestique. Les traites négrières orientales et transatlantiques sont les plus emblématiques des pratiques esclavagistes - par leur durée (plusieurs siècles), - par leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d’esclaves), - et par leur impact historique (notamment aux États-Unis et sur l’Afrique).
  • 20. Le servage À la différence de l’esclave de l’antiquité, le serf, au Moyen Âge, jouissait d’une personnalité juridique, mais il était attaché à une terre, à un fief. Il travaillait sur les terres du seigneur et lui devait fidélité, et une partie de sa récolte. En l’absence d’héritier, ses biens revenaient au seigneur. En contrepartie de la protection du seigneur, il devait entretenir le château, les douves et les bois, il était enrôlé dans les effectifs militaires en cas de guerre.
  • 21. La torture judiciaire et les exécutions publiques Pendant des siècles, la torture a été utilisée comme moyen de rendre la justice : - soit pour chercher la vérité * l’ordalie par le fer rouge, l’eau bouillante ou glacée pour connaître "le jugement de Dieu", * la question, l’aveu étant considéré comme "la reine des preuves", - soit pour exécuter les peines (crucifixion, roue, empalement, bûcher, écartèlement, pilori, etc.) Les délinquants ou suspects étaient souvent exposés en public, humiliés.
  • 22. Les guerres de religion En France, on appelle "guerres de religion" une série de huit conflits qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du 16ème siècle et où se sont opposés Catholiques et Protestants, jusqu’à l’édit de Nantes, un texte de tolérance pris par Henri IV en 1498. Après la révocation de cet édit par Louis XIV (édit de Fontainebleau, 1685), les Protestants déjà réduits en nombre depuis un siècle, sont obligés de se convertir ou de s'exiler. La tolérance religieuse est reconnue en 1787 avec l'édit de Versailles et en 1789 avec la déclaration des droits de l’homme. Photos : - Le massacre de la St Barthélémy (23 au 24 août 1572) : 3 000 Protestants assassinés à Paris, puis des centaines d’autres à Meaux, Orléans, Lyon, etc. - Marie Durand (1711-1776), emprisonnée durant 38 ans dans la tour de Constance à Aigues-Mortes pour avoir refusé d’abjurer sa foi protestante. Une autre femme, Marie Robert, a été enfermée 41 ans.
  • 23. Les violences entre adversaires politiques à l’intérieur d’un pays Ces violences ont opposé des hommes politiques dans la course au pouvoir, par exemple : - batailles entre Jules César et une partie du Sénat soutenue par les armées de Pompée, - élimination d’adversaires par la strangulation, la dague ou l’empoisonnement, notamment en Italie sous Cesare Borgia. Le débat et le combat démocratiques sans violence s’y sont substitués, mais l’assassinat politique existe encore (Jean Jaurès, M.K. Gandhi, J.F. Kennedy, M.L. King, Itzaak Rabin, Anna Politkovskaïa, etc.) Photos : Le conflit entre César et Pompée César Borgia
  • 24. Le duel Le duel était un combat par les armes, soumis à des règles précises, qui opposait deux adversaires, l’un demandant à l’autre réparation d’une offense ou d’un tort, pour des raisons souvent futiles. Le génial mathématicien français Évariste Galois meurt en 1832, à l’âge de 20 ans, après un duel au pistolet L’écrivain russe Alexandre Pouchkine meurt en 1837, à 37 ans, d’un duel avec un officier alsacien qui courtisait sa femme. Il constituait en quelque sorte un droit pénal contractuel. Le dernier pays à avoir interdit le duel fut l’Uruguay dans les années 1980.
  • 25. Le pouvoir absolu "de droit divin" Le suffrage restreint Pendant des siècles, le pouvoir politique a été exercé par des empereurs, tsars, rois, despotes ou tyrans, très longtemps considérés comme désignés par "les dieux" ou par "Dieu". Certains ont été éclairés, ou ont pu s’entourer de conseillers avisés, mais le système politique ne donnait pas voix aux habitants de la nation ou de la cité. Les élections ont été longtemps réservées - aux plus riches (suffrage censitaire), - aux plus instruits (suffrage capacitaire), - ou aux mâles (suffrage masculin). Images : César, Louis XIV, le tsar de Russie Nicolas 1er
  • 26. Les conquêtes, la conquista, la colonisation La conquista (après 1492) et la colonisation étaient des processus expansionnistes qui consistaient à conquérir militairement un pays, l’occuper et l’exploiter, à le mettre sous tutelle, à le dominer sur les plans politique, économique, culturel, religieux. La colonisation avait pour but l’exploitation des avantages d’un territoire (matières premières minérales, produits agricoles tropicaux, main d’œuvre, position stratégique, espace vital, etc.) au profit de sa métropole. Elle invoquait pour prétexte des notions telles que "le développement de la civilisation".
  • 27. La conquête (suite) Ce processus a duré de l’antiquité jusqu’aux annés 1950-60, et se poursuit aujourd’hui sous une forme plus subtile, notamment par le remboursement de la dette. En effet, les pays colonisateurs font payer aux anciens pays colonisés le remboursement des infrastructures qu’ils avaient créées en vue de l’extraction et du transport des matières premières qu’ils ne payaient pas (mines, voies ferrées, ports, routes, etc.). Cette dette “odieuse” n’est pas fondée en droit international puisque les populations n’étaient pas consentantes.
  • 28. La ségrégation raciale La ségrégation raciale était la séparation physique de personnes de couleur de peau différentes, dans la vie quotidienne (quartiers urbains, bancs publics, toilettes, écoles, restaurants, cinémas), au nom de la prétendue supériorité d’une race sur une autre. Si la ségrégation par la loi est abolie presque partout dans le monde, la ségrégation de fait subsiste largement… Ex. : Ségrégation raciale aux États-Unis jusqu’aux campagnes de M.L. King, apartheid en Afrique du Sud jusqu’à l’élection de Nelson Mandela.
  • 29. Les châtiments corporels Les châtiments et sévices corporels dans le domaine de l’éducation ont longtemps été habituels et normaux dans nos sociétés occidentales. Ils sont désormais interdits et passibles de poursuites pénales, mais subsistent dans beaucoup d’autres sociétés. La maltraitance au cours de la petite enfance a des conséquences graves sur le comportement de la personne devenue adulte, qui aura tendance à traiter les autres comme elle a été traitée elle-même.
  • 30. La vendetta et le kanun Dans les régions méditerranéennes, la vendetta était la vengeance d’un meurtre ou d’une simple offense, qui impliquait tous les parents et engendrait l’affrontement meurtrier de deux familles sur une longue période. Des personnes se sentant offensées décidaient de se faire justice elles-mêmes sans faire appel au système judiciaire. En Albanie sévissait le code d’honneur du kanun. Le 1er mai 1990, à l’initiative d’Anton Cetta, 500 000 Albanais provenant d’Albanie, du Kosovo, de Macédoine et de Serbie du Sud se sont réunis pour une grande cérémonie de rejet du kanun et de réconciliation. Photo : Anton Cetta et Ibrahim Rugova
  • 31. Les mutilations sexuelles rituelles Les mutilations génitales féminines (excision, infibulation, introcision), déjà pratiquées par les Égyptiens, les Phéniciens, les Hittites, etc. consistaient à enlever, par des moyens chirurgicaux souvent rudimentaires, tout ou partie des organes génitaux externes féminins. Bien qu’encore pratiqués dans quelques pays d’Afrique, elles sont désormais illégales dans la plupart des pays du monde.
  • 32. La peine de mort La peine de mort consiste à exécuter une personne ayant été jugée coupable d’une infraction grave ou très grave. C’est un meurtre avec préméditation et de sang froid, c’est à dire un assassinat exécuté par l’État. Elle est contraire au respect de la vie que doit faire respecter l’autorité publique, elle est irrévocable et, de l’avis des spécialistes, elle n’a pas d’effet dissuasif. En 1977, 16 pays avaient aboli la peine de mort. Plus de 100 l’ont abolie aujourd’hui. Elle subsiste notamment dans les dictatures et dans les pays imprégnés de culture de violence : Chine, Iran, Corée du Nord, Yémen, États-Unis, etc.
  • 33. Les hymnes nationaux guerriers Les hymnes nationaux, généralement des chants patriotiques choisis par les gouvernements, sont souvent issus de circonstances historiques. Parmi les plus guerriers, l’hymne francais, La Marseillaise, les hymnes d’Italie, de Cuba, du Mexique. La grande majorité des hymnes nationaux *, surtout depuis 1945, est pacifique et célèbre la beauté du pays, l’amour de la patrie. Les plus pacifiques sont ceux de la Suisse, du Québec, du Chili, de l’Estonie. * Le livre de Jean-Marc Cara Le concert des nations, étudie 198 hymnes nationaux Photo du bas : des jeunes Chiliens chantent leur hymne national
  • 34. L’humanité sort-elle de la violence ? 3 – Les progrès contemporains 1- Les déclarations des droits humains La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) de 1948 est généralement reconnue comme le fondement du droit international relatif aux droits de l’homme. Elle affirme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits". Elle est le fondement de notre avenir commun.
  • 35. Les déclarations des droits humains (suite) La DUDH a été complétée - par des traités relatifs aux droits civils et politiques, aux droits économiques, sociaux et culturels, - par des dispositions contre la discrimination raciale, la torture, les disparitions forcées, - et sur les personnes handicapées, les droits de femmes, des enfants, des migrants, des minorités et peuples autochtones. Bien sûr, la réalité, très souvent, n’est pas conforme au droit. Mais le droit est posé, et il indique le chemin.
  • 36. 2 - L’ingérence internationale L’interventionnisme international, qui se présentait jadis sous la forme de la colonisation ou des coups d’État pour renverser des gouvernements anticoloniaux, a aujourd’hui des formes plus aimables : 2.1 – Le droit d’ingérence humanitaire La famine provoquée par la guerre du Biafra (1967-1970) suscite l’action de volontaires européens (Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde) alors que les États restent silencieux. Le concept d’ingérence humanitaire a été théorisé à la fin des années 1980, notamment par le professeur de droit Mario Bettati et l'homme politique Bernard Kouchner. Photos : Mario Bettati et Bernard Kouchner (années 1980)
  • 37. L’ingérence internationale L’ingérence humanitaire et le droit d’ingérence L'ingérence humanitaire consiste à envoyer des secours humanitaires pour venir en aide à des populations victimes de catastrophes naturelles ou de violations des droits de l‘homme, sans l'assentiment de l'État concerné. L'objectif est de porter secours, d'assister, d'aider et de protéger les populations en danger. Cette ingérence n'est légitime que lorsqu'elle est motivée par une situation catastrophique et encadrée ou cautionnée par une instance supranationale.
  • 38. L’ingérence internationale 2.2 – La responsabilité de protéger En 2005, l’ONU entérine le principe de la responsabilité de protéger une population contre le génocide, les crimes de guerre, le "nettoyage ethnique" et les crimes contre l’humanité, y compris contre son propre gouvernement. Au cas où les moyens pacifiques - notamment diplomatiques, humanitaires et autres - sont insuffisants et où les autorités nationales échouent manifestement à protéger la population, la communauté internationale peut agir collectivement en temps utile et de manière résolue, par l’entremise du Conseil de sécurité des Nations Unies et en conformité avec la Charte de l’ONU. Photos du bas : Les Casques Bleus mandatés par l’ONU
  • 39. L’ingérence internationale 2.3 - Les tribunaux internationaux La Cour pénale internationale (CPI), créée en 2002 et installée à La Haye (Pays-Bas), est une juridiction permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et de crimes de guerre. Dans un jugement du 27 septembre 2016, la CPI qualifie de crime de guerre les destructions du patrimoine culturel. En octobre 2011, sur 193 États reconnus par l’ONU, 119 acceptent l’autorité de la CPI. Des tribunaux pénaux internationaux temporaires et à compétence limitée ont été crées pour juger des crimes commis en ex- Yougoslavie, au Rwanda, au Sierra Leone et au Liban. Photos : Logo de la CPI Siège de la CPI à La Haye
  • 40. 3- La lutte contre diverses formes de violences Des collectivités publiques, des entreprises, des organismes et des associations, nombreux et actifs, se mobilisent - contre le chômage de masse et pour l’emploi, contre l’ouverture inconsidérée des frontières et pour la relocalisation des activités économiques - contre la misère et l’exclusion, et pour l’insertion par l’activité économique, par l’éducation, par la culture, - contre le mal-logement et pour de nouvelles normes et modalités d’habitat social, - contre les violences faite aux femmes et pour l’égalité réelle hommes-femmes (rémunérations, présence au Parlement, dans les Conseils d’administration, etc.),
  • 41. La lutte contre diverses formes de violences (suite) - contre la violence routière et pour la prévention des accidents de la route par l’éducation et la répression, - contre la violence faite aux hommes, aux sols, aux cours d’eau, aux nappes phréatiques, etc. par l’agriculture intensive et chimique, pour une agriculture biologique et le respect de la biodiversité, - contre les violences faites aux animaux, notamment par l’élevage industriel, et pour un autre type d’élevage - contre la corruption, la spéculation, les paradis fiscaux, et pour la transparence, la taxation des transactions financières,
  • 42. La lutte contre diverses formes de violences (suite) - contre le brevetage du vivant et pour la libre circulations des semences, - contre le matraquage publicitaire et pour une information intelligente, - contre les choix technologiques aventureux et dangereux (nucléaire, OGM) et pour des énergies et technologies alternatives, - contre les armes nucléaires et les ventes d’armes, pour le désarmement et la promotion d’alternatives de défense, - etc.
  • 43. 4 – La résolution non-violente des conflits Pour mener tous ces combats, nous disposons, depuis Gandhi, de la non-violence. Celle-ci est à la fois - une philosophie, une sagesse, une manière d’être qui donne sens à la vie de chacun d’entre nous et à l’histoire collective de l’humanité, - une stratégie, un mode d’action politique efficace, qui n’exclut ni la pression ni la contrainte pour obliger l’adversaire à céder et à négocier, mais dans le respect du vis-à-vis, en dialogue permanent avec lui, avec une visée de justice et de réconciliation. Photos : Gandhi, Martin Luther King, Rajagopal P.V.
  • 44. Deux chercheurs qui font croire à l’humanisation de l’homme 1 - Steven Pinker Né en 1954, psychologue cognitiviste canadien né dans une famille juive anglophone de Montréal. Doctorat en psychologie expérimentale à Harvard, professeur au département de sciences cognitives et cerveau au Massachusetts Institute of Technology. Reconnu pour son travail sur le processus d'apprentissage du langage chez les enfants qui l'a conduit à donner une base biologique au concept de grammaire générative universelle du linguiste Noam Chomsky. Athée. Montre, à rebours des idées reçues, que le monde est moins violent aujourd’hui qu’hier, ce qui nous permet de changer notre regard sur la violence. 6 explications : 1 - Montée des États qui ont le monopole de la violence "légitime" (police, armée, etc.) et de la justice 2 - Processus de civilisation : disparition de la violence dans les rivalités locales ou politiques, passage du pillage au commerce, 3 - Révolution humaniste : abolition de la torture, du duel, de l’esclavage, de la persécution religieuse, déclin de la peine de mort, etc. Du fait de l’imprimerie puis de l’enseignement obligatoire, la connaissance remplace la superstition. ../..
  • 45. Steven Pinker (suite) L’alphabétisation, l’éducation nous apprennent à penser plus universellement. En apprenant à transcender notre point de vue, il devient plus difficile de privilégier nos seuls intérêts par rapport à ceux des autres. 4 - Déclin des guerres. Avant le 16e siècle, les Grands États étaient constamment en guerre, alors qu’aujourd’hui aucune grande puissance n’est en guerre avec d’autres. Malgré les atrocités des plus récents génocides, ramenés à la population totale ou au nombre de morts globaux, les génocides (qui ne sont pas le monopole du 20ème siècle) sont à la baisse sur le temps long du 20ème siècle. Développement de la communauté internationale. 5 - Déclin des conflits violents éthniques, tribaux, des guerres civiles, des révolutions violentes. 6 - Révolutions des droits humains, développement des droits civiques, diminution de la criminalité, défense des droits des animaux. « Notre nature n’a pas changé. Nous sommes des entités complexes et si nous avons des inclinaisons à la violence, nous avons aussi des tendances qui la contrebalancent. Des processus favorisent la non-violence : la maîtrise de soi, l’empathie, les normes morales et les interdits, et bien sûr la raison, c’est-à-dire le fait que nos facultés cognitives considèrent la violence comme un problème. »
  • 46. 2 - Jacques Lecomte Né en 1955, psychologue français. Travailleur social puis journaliste. Docteur en psychologie, thèse sur la résilience après maltraitance, inspirée par son expérience personnelle. Ex-chargé de cours à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (sciences de l’éducation) et à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Institut catholique de Paris. Président fondateur de l’Association française et francophone de psychologie positive (APP). Formateur-consultant, conférencier. La psychologie positive est "l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions". « La vie m’a appris que le pire est sans doute toujours possible, mais qu’il est probablement plus utile d’étudier comment le meilleur peut aussi toujours surgir. » ../..
  • 47. Jacques Lecomte « Contrairement à ce qu'on a longtemps affirmé, la violence et l'égoïsme - qui existent incontestablement -, ne correspondent pas à notre nature profonde. Un bébé d’un an, qui vient juste d'apprendre à marcher, se porte spontanément au secours de quelqu'un qu'il voit en difficulté. Lors d'une catastrophe naturelle, il n'y a pratiquement pas de pillages et de violences, mais beaucoup d'altruisme et de solidarité. Notre cerveau contient des zones de satisfaction qui s'activent lorsque nous sommes généreux et des zones de dégoût qui s'activent lorsque nous sommes confrontés à une injustice. (…) Les travaux de paléontologie les plus récents montrent des traces d’empathie très anciennes. De ce changement de paradigme découleront forcément un jour des impacts sociétaux majeurs. » ■