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Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’
Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’
8 - La mémoire des crimes du régime
des Khmers rouges au Cambodge
(1975-1979)
Étienne Godinot 23.05.2023
La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur des droits humains.
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
La mémoire des crimes du régime
des Khmers rouges au Cambodge
(1975-1979)
Les crimes du régime khmer rouge couvrent l'ensemble des
meurtres, massacres, exécutions et persécutions ethniques, religieuses ou
politiques commis par ce mouvement nationaliste et communiste extré-
miste, lorsqu’il contrôle le Cambodge de 1975 à 1979.
Durant quatre ans, les Khmers rouges, dont le chef principal était
Pol Pot, dirigent un régime connu sous le nom officiel de ‘Kampuchéa
démocratique’, qui soumet la population à une dictature d'une rare
violence et dont la politique cause au minimum plusieurs centaines de
milliers de morts. Pol Pot et les Khmers rouges sont soutenus depuis
longtemps par le Parti communiste chinois (PCC) et Mao Zedong lui-
même.
Sources de ce diaporama : Wikipédia et revue Hérodote
Image du bas : Saloth Sâr (1925-1998), plus connu sous le nom de Pol Pot, chef des Khmers
rouges et du Parti communiste du Kampuchéa. Chassé du pouvoir par l'invasion vietnamienne, il
continue ensuite de diriger les maquis khmers rouges qui poursuivent la lutte contre les
Vietnamiens. En 1997, Pol Pot, malade, est destitué et arrêté par son propre mouvement. Il meurt
un an plus tard.
La guerre civile cambodgienne (1967-1975)
En août 1969, sous la pression étatsunienne, le prince Norodom
Sihanouk, ex-roi du Cambodge durant le protectorat français, devenu
Premier ministre autocratique, appelle au poste de Premier ministre le
général Lon Nol favorable à la guerre contre les communistes.
En mars 1970, pressé d'en découdre, Lon Nol fait un coup d’État
et dépose Sihanouk parti en voyage en Chine. Il instaure la République
et s'en proclame président.
Sihanouk prend à Pékin la tête d'un gouvernement de coalition en
exil, avec les Khmers rouges.
Les États-Unis bombardent des zones frontalières du Cambodge
avec l'aval de Lon Nol. De 1970 à 1973, sous la présidence de Richard
Nixon, l'US Air Force déverse sur le Cambodge plus de bombes que
sur aucun autre pays au monde.
Images : - Norodom Sihanouk (1922-2012)
- Lon Nol (1913-1985)
- Un des bombardiers B52 étatsuniens utilisés au Cambodge pour combattre
le communisme… Au cours de l'Opération ‘Menu’, l‘US Air Force effectue
3 875 sorties et lâche plus de 108 000 tonnes de munitions sur les zones
frontalières orientales
L’armée et le Parti
Le régime khmer rouge est plongé dans un esprit fondamen-
talement guerrier. Plus que dans n’importe quel autre pays
communiste, l’armée constitue un pilier majeur du système
politique, omniprésente à la fois dans l’État et dans le Parti. La popu-
lation est divisée en "brigades" et en "unités mobiles" que l’on envoie
aux champs et aux chantiers avec une discipline punitive militaire.
Durant la guerre civile cambodgienne, les Khmers rouges
prennent progressivement le contrôle du territoire cambodgien et, avant
même leur victoire finale, appliquent des mesures extrêmes à leurs
ennemis réels ou supposés. Dans les territoires "libérés" par les Khmers
rouges apparaissent des "centres de rééducation" où sont enfermés, au
départ, les soldats de l'armée de la République khmère, mais également
leurs familles, enfants inclus, ainsi que des moines bouddhistes, et des
voyageurs « suspects ».
Dans un des camps, fondé en 1971 ou 1972, mauvais traite-
ments et maladies déciment bientôt la plupart des détenus, et la totalité
des enfants ; de nombreuses exécutions - jusqu'à 30 par jour - visent
également les prisonniers. Plus d'une dizaine de milliers de personnes
sont massacrées lors de la prise de la ville d'Oudong, et des déporta-
tions de civils débutent dès 1973.
La décision folle de « faire table rase »
et de « rééduquer »
Les dirigeants des Khmers rouges, au nombre de quelques
dizaines seulement, n'ont connu pendant 10 à 15 ans que les camps
de la jungle. Éloignés des réalités, ils ressentent aussi beaucoup de
méfiance à l'égard des communistes vietnamiens qu'ils suspectent de
vouloir annexer les provinces orientales du Cambodge, peuplées de
colons vietnamiens.
Étant très peu nombreux, ils craignent aussi d'être submergés par
les cadres de l'ancien régime qui viendraient à se rallier aux colons
vietnamiens.
C'est ainsi qu'ils prennent la décision folle de faire table rase.
Opposant l'« ancien peuple » (les paysans khmers pauvres) au « nou-
veau peuple » (les habitants des villes et les cadres pro-occidentaux),
ils décident de rééduquer ces derniers et si besoin de les exterminer.
Ils abolissent la religion, les écoles, la monnaie.
Ce qui caractérise ce génocide, comme tout génocide, c’est l'im-
mense échelle des tueries, leur caractère organisé, industriel, détaché
de toute émotion, et en particulier de la colère.
Images : Pol Pot dans le maquis
Le Petit livre rouge de Pol Pot, inspiré de celui de Mao Zedong
Les exactions des Khmers rouges
L’évacuation de Phnom Penh
et de Battambang
Le 17 avril 1975, les soldats des ‘Forces armées populaires
de libération nationale du Kampuchéa’ (FAPLNK, nom officiel des
troupes khmères rouges) entrent dans Phnom Penh.
L’ordre d'évacuation de la capitale est mis à exécution : les
soldats passent de maison en maison et annoncent aux habitants
qu'ils vont devoir quitter leurs maisons « pour deux ou trois jours
seulement », afin d'échapper à un prochain bombardement de la
ville par les États-Unis.
Souvent sous la menace, les habitants de la capitale, soit
environ 2 millions de personnes dont beaucoup de paysans réfugiés
en ville pour échapper à la guerre, doivent quitter leurs logements,
dans l'urgence et dans des conditions désastreuses.
Entre 15 000 et 20 000 malades sont tirés des hôpitaux ; certains
doivent être poussés sur la route par leurs familles, sur leurs lits roulants.
D'autres, qui ne sont pas en état de partir, sont achevés à l'arme blanche. Le
cortège des évacués progresse vers le sud sous un soleil de plomb, dans des
conditions désastreuses. Pensant partir pour quelques jours, les civils n'ont
pas emmené les vivres nécessaires. Les officiers supérieurs de l'ancienne
armée de Lon Nol et de la police cambodgienne sont amenés à sortir des
rangs, emmenés dans les rizières et exécutés.
Les campagnes
transformées en camps de travail
Entre 10 000 et 20 000 personnes trouvent la mort au cours de l'éva-
cuation de Phnom Penh. Battambang, seconde ville du pays, est évacuée
quelques jours plus tard, ainsi que plusieurs gros bourgs de campagne.
Le 20 mai, tous les responsables civils et militaires Khmers rouges
sont convoqués dans la capitale vidée de ses habitants pour une confé-
rence spéciale, qui se déroule quatre jours durant dans un ancien centre
sportif. Pol Pot définit un plan comprenant l'évacuation de la population de
toutes les villes, le retour à la vie civile de tous les moines bouddhistes et
leur mise au travail dans les rizières, l'exécution de tous les dirigeants du
régime de la République khmère et l'expulsion de la minorité vietnamienne
du Cambodge.
Les déportés sont dirigés vers des camps de travail et de rééducation
et astreints à des tâches dures et humiliantes. La nourriture est souvent
réduite à deux louches d'eau de cuisson de riz par personne et par jour. La
mortalité dans les camps atteint très vite des sommets.
Les rebelles et les suspects sont jetés en prison et contraints à des
aveux qui leur valent une exécution rapide, généralement d'un coup de
pioche sur le crâne, pour éviter de gaspiller des balles…
1,7 à 2 millions de morts
Dans son ouvrage, Le siècle des génocides, l'historien Bernard
Bruneteau souligne que les meurtres ciblent des caté-gories précises. Ainsi,
quatre magistrats sur un total de 550 survivront au génocide.
Sont anéantis les 2/3 des fonctionnaires et policiers, les 4/5èmes des
officiers, la moitié des diplômés du supérieur etc. Globalement, les
populations citadines sont exterminées à 40% et les populations des régions
les plus rurales à 10 ou 15% "seulement"...
Il n'existe pas de consensus sur le nombre total de victimes ; toutefois,
les 1,7 million de morts (soit 21 % de la population cambodgienne de
l'époque) évalués par le programme d'étude sur le génocide cambodgien de
la Yale University semblent de nos jours le chiffre le plus crédible. Quant aux
« intellectuels » (en fait tous ceux ayant reçu une éducation au moins
secondaire), certaines estimations avancent le chiffre de 85 % de pertes,
entre leur massacre ciblé et l'émigration de très nombreux survivants vers
l'Occident.
Photos :
- Crânes des victimes
- Bernard Bruneteau, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Grenoble 2, auteur de
plusieurs livres sur les génocides du 20ème siècle, dont Le siècle des génocides (2004)
Le centre de massacre de Tuol Sleng
Tuol Sleng, une école secondaire de Phnom Penh trans-
formée en centre de torture et d'extermination, est un haut-lieu de
la folie idéologico-meurtrière de l'Angkar (‘l'Organisation’) et de Pol
Pot. Le lieu est baptisé "Centre S 21" (S pour ‘Sécurité’, 2 pour
‘2ème bureau’ et 1 pour ‘Frère numéro 1’).
15 à 17 000 personnes y périssent, souvent dans les pires
souffrances, après avoir été bureaucratiquement photographiées.
Sous forme de milliers de clichés collés aux murs, les expressions
indéfinissables de la cohorte des victimes hantent toujours Tuol
Sleng, aujourd'hui reconverti en ‘Musée du Génocide’
Fin 1978 : l’intervention du Vietnam
Dès mai 1975, des heurts frontaliers s’étaient produits
avec le voisin vietnamien, les Khmers rouges ayant notamment
des visées sur la Cochinchine (Kampuchéa Krom pour les Cambod-
giens), considérée par les Khmers comme le berceau historique de
leur peuple.
Le 25 décembre 1978, 150 000 soldats de troupes vietnamien-
nes envahissent le territoire cambodgien et écrasent l'Armée révolu-
tionnaire du Kampuchéa en seulement 2 semaines. Le 7 janvier
1979, ils entrent à Phnom Penh. Pol Pot et les Khmers rouges
reprennent le chemin de la clandestinité et des maquis. C'est le
début d'une occupation vietnamienne qui dure 10 ans.
Le nouveau gouvernement cambodgien, vassal du Viêtnam,
compte dans ses rangs de nombreux Khmers rouges qui ont su
retourner leur veste à temps.
Le pays ne retrouve la paix qu’en 1998, alors que les
accords de paix avaient été signés en octobre 1991, à Paris.
7 années supplémentaires d’insécurité, d’exactions et de drames.
Les procès
En 1997, le gouvernement cambodgien demande l'aide de l'ONU pour créer un
tribunal à même de juger d'anciens cadres khmers rouges. Les ‘Chambres extraor-
dinaires au sein des tribunaux cambodgiens’ (CETC) entrent véritablement en
fonction 10 ans plus tard, sous le parrainage des Nations Unies. Les CETC consti-
tuent un exemple unique dans la justice internationale :
- d'une part, elles constituent un tribunal hybride issu d'un mélange entre le droit
cambodgien, le droit international, ainsi qu'entre les cultures juridiques française et
anglo-saxonne.
- d'autre part, contrairement au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY), installé à La Haye aux Pays-Bas, et au Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR), installé à Arusha en Tanzanie, le tribunal cambodgien juge les crimes
de guerre et contre l'humanité sur le lieu même des massacres.
Les procédures n'ont visé que quelques personnes et, du fait de la lenteur des
procédures, plusieurs accusés sont morts avant qu'un verdict puisse être rendu.
Le tribunal travaille en langues khmère, anglaise et française.
2010 et 2011 : le procès des dirigeants survivants
Le premier procès dans ce tribunal est en 2010 celui de "Douch",
ancien chef de la prison de Tuol Sleng (S-21) à Phnom Penh.
Le procès des 4 autres anciens plus hauts dirigeants** khmers
rouges encore en vie est ouvert en juin 2011, au Cambodge, devant un
tribunal parrainé par les Nations unies. Ils sont poursuivis, au regard des
droits cambodgien et international, pour : crimes contre l'humanité (meur-
tres, esclavage, déportations, emprisonnements, tortures, persécutions pour
des motifs politiques, raciaux et religieux et autres actes inhumains),
génocide, violations graves des Conventions de Genève de 1949 et
meurtres, actes de torture, persécutions religieuses*.
* crimes commis envers les Cambodgiens et meurtre de Vietnamiens et de Chams, une ethnie
musulmane. Empêchés de pratiquer leur religion, comme tous les autres Cambodgiens, les Cham
furent notamment forcés de manger du porc, de renoncer à leurs noms musulmans, et il leur était
interdit de parler leur langue. Sur 250 000 personnes en 1975, un tiers des Chams a péri durant les
années du Kampuchéa démocratique.
Photos: - Kaing Guek Eav, alias "Douch". Il est condamné en juillet 2010 à 30 ans de prison,
mais fait appel.
- ** Khieu Samphan, ancien président du Kampuchea démocratique, Ieng Sary, ancien ministre
des affaires étrangères, Ieng Thirith, ex-ministre des affaires sociales, et Nuon Chea, le "frère numéro
deux" du régime
La mémoire des génocides au Cambodge
Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux
cambod-giens (CETC), un tribunal cambodgien parrainé par l’ONU
pour juger les anciens dirigeants khmers rouges, ont tranché, le
16 novembre 2018, en condamnant Khieu Samphan et Nuon Chea,
respectivement chef d’État et idéologue du régime khmer rouge, à la
prison à perpétuité pour le « génocide », non du « peuple
cambodgien », mais de deux minorités : les Vietnamiens du
Cambodge et l’ethnie musulmane Cham.
Images : -
- Musée du génocide de Phnom Pen
- « Règlement des agents de sécurité »dans un centre de torture. Extraits :
4 - « Ne fais pas l’imbécile car tu es l’homme qui s’oppose à la révolution »
6 - « Pendant la bastonnade ou l’électrochoc, il est interdit de crier fort. »
Les lieux de mémoire du génocide
Le Cambodia Genocide Programme, principalement financé
par le Congrès des États-Unis, qui a aussi repris en mains les
archives de Tuol Sleng, a répertorié 520 sites d'exécutions. Selon le
journaliste Nayan Chanda, parcourant le Cambodge en 1980 : « Il est
difficile de s'arrêter dans la plus petite agglomération le long des routes
sans être entraîné par des habitants – les uns silencieux dans leur
colère, les autres en pleurs – vers des fosses. »
Les principaux musées sont les suivants :
1 - La prison S-21, ancien lycée Tuol-svay-Pray au cœur de Phnom
Penh, où près de 17 000 prisonniers ont été interrogés, torturés, puis
exécutés entre 1975 et 1979, est transformée en musée, d’abord sous
le nom de ‘Camp d’extermination de la clique Pol Pot-Ieng Sary’ puis
sous celui de ‘Musée du crime génocidaire’. C’est moins un lieu de
recueillement qu'un espace abandonné : absence totale de visiteurs
locaux, absence d'entretien ou seulement de nettoiement, abandon des
recherches sur le génocide aux universitaires et aux financements
étrangers, même si quelques Cambodgiens font, à titre individuel, de
remarquables efforts pour assurer leur part de la tâche.
Images : Le Tuol Sleng Genocide Museum » (Musée du génocide de Tuol Sleng), situé
dans le centre de torture et de meurtre S 21
Les lieux de mémoire du génocide
2 - Choeung Ek, à 17 km au sud-ouest de Phnom Penh, principal
lieu d'exécution et charnier de prisonniers du ‘Kampuchéa démocrati-
que’, est transformé en mémorial. Le site conserve des vestiges de
fosses communes où furent découverts des charniers.
On y a construit un stupa (édifice bouddhiste traditionnel) qui assure
protège les crânes exposés à la pluie depuis 1980.
3 - Le musée cambodgien des mines terrestres à Siem Reap.
Image – Crânes dans la stupa du site de Choeung Ek (à 17 km au sud-ouest de Phnom Penh)
où ont été recueillis les 8 985 ossements et crânes retrouvés, provenant des quelque 17 000
victimes estimées. Près d'une des 129 fosses sur ce site de deux hectares se trouve également
« l'arbre magique » : les Khmers rouges y avaient placé un haut-parleur qui diffusait des
chansons pour couvrir les cris des victimes, car tout devait se passer à l'insu du reste de la
population.
- Stupa sur le site de Choeung Ek
- Mines antipersonnel de différentes origines conservées au musée de Seam Reap.
Le musée a été fondé par un ancien soldat khmer rouge, recruté à l’âge de 10 ans par
l'Angkar en 1975 et reconverti à la libération du Cambodge par les Vietnamiens dans le
déminage. Il souhaitait aider les personnes mutilées et touchées par ces explosifs
dévastateurs. Au début des années 2000, bien après la fin des conflits qui ont ensan-
glanté le Cambodge, elles constituent encore un danger majeur pour les populations
civiles dans les campagnes.
Livres
Documentaires, films
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Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 08. La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge

  • 1. Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’ 8 - La mémoire des crimes du régime des Khmers rouges au Cambodge (1975-1979) Étienne Godinot 23.05.2023
  • 2. La série de diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Sommaire - Rappel Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé 1 - Introduction 2 - La mémoire de l’esclavage 3 - La mémoire du colonialisme 4 - La mémoire du génocide des Arméniens 5 - La mémoire de la Shoah 6 - La mémoire des crimes du communisme 7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis 8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge 9 - La mémoire du génocide du Rwanda 10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie 11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud 12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses Série 2 : Justice, pardon et réconciliation 1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus 2 - Pardon et réconciliation entre personnes 3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains 4 - La réconciliation franco-allemande 5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962 5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962 6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est 7 - La Chine. Une volonté de revanche ? 8 - Institutions en faveur des droits humains. 9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
  • 3. La mémoire des crimes du régime des Khmers rouges au Cambodge (1975-1979) Les crimes du régime khmer rouge couvrent l'ensemble des meurtres, massacres, exécutions et persécutions ethniques, religieuses ou politiques commis par ce mouvement nationaliste et communiste extré- miste, lorsqu’il contrôle le Cambodge de 1975 à 1979. Durant quatre ans, les Khmers rouges, dont le chef principal était Pol Pot, dirigent un régime connu sous le nom officiel de ‘Kampuchéa démocratique’, qui soumet la population à une dictature d'une rare violence et dont la politique cause au minimum plusieurs centaines de milliers de morts. Pol Pot et les Khmers rouges sont soutenus depuis longtemps par le Parti communiste chinois (PCC) et Mao Zedong lui- même. Sources de ce diaporama : Wikipédia et revue Hérodote Image du bas : Saloth Sâr (1925-1998), plus connu sous le nom de Pol Pot, chef des Khmers rouges et du Parti communiste du Kampuchéa. Chassé du pouvoir par l'invasion vietnamienne, il continue ensuite de diriger les maquis khmers rouges qui poursuivent la lutte contre les Vietnamiens. En 1997, Pol Pot, malade, est destitué et arrêté par son propre mouvement. Il meurt un an plus tard.
  • 4. La guerre civile cambodgienne (1967-1975) En août 1969, sous la pression étatsunienne, le prince Norodom Sihanouk, ex-roi du Cambodge durant le protectorat français, devenu Premier ministre autocratique, appelle au poste de Premier ministre le général Lon Nol favorable à la guerre contre les communistes. En mars 1970, pressé d'en découdre, Lon Nol fait un coup d’État et dépose Sihanouk parti en voyage en Chine. Il instaure la République et s'en proclame président. Sihanouk prend à Pékin la tête d'un gouvernement de coalition en exil, avec les Khmers rouges. Les États-Unis bombardent des zones frontalières du Cambodge avec l'aval de Lon Nol. De 1970 à 1973, sous la présidence de Richard Nixon, l'US Air Force déverse sur le Cambodge plus de bombes que sur aucun autre pays au monde. Images : - Norodom Sihanouk (1922-2012) - Lon Nol (1913-1985) - Un des bombardiers B52 étatsuniens utilisés au Cambodge pour combattre le communisme… Au cours de l'Opération ‘Menu’, l‘US Air Force effectue 3 875 sorties et lâche plus de 108 000 tonnes de munitions sur les zones frontalières orientales
  • 5. L’armée et le Parti Le régime khmer rouge est plongé dans un esprit fondamen- talement guerrier. Plus que dans n’importe quel autre pays communiste, l’armée constitue un pilier majeur du système politique, omniprésente à la fois dans l’État et dans le Parti. La popu- lation est divisée en "brigades" et en "unités mobiles" que l’on envoie aux champs et aux chantiers avec une discipline punitive militaire. Durant la guerre civile cambodgienne, les Khmers rouges prennent progressivement le contrôle du territoire cambodgien et, avant même leur victoire finale, appliquent des mesures extrêmes à leurs ennemis réels ou supposés. Dans les territoires "libérés" par les Khmers rouges apparaissent des "centres de rééducation" où sont enfermés, au départ, les soldats de l'armée de la République khmère, mais également leurs familles, enfants inclus, ainsi que des moines bouddhistes, et des voyageurs « suspects ». Dans un des camps, fondé en 1971 ou 1972, mauvais traite- ments et maladies déciment bientôt la plupart des détenus, et la totalité des enfants ; de nombreuses exécutions - jusqu'à 30 par jour - visent également les prisonniers. Plus d'une dizaine de milliers de personnes sont massacrées lors de la prise de la ville d'Oudong, et des déporta- tions de civils débutent dès 1973.
  • 6. La décision folle de « faire table rase » et de « rééduquer » Les dirigeants des Khmers rouges, au nombre de quelques dizaines seulement, n'ont connu pendant 10 à 15 ans que les camps de la jungle. Éloignés des réalités, ils ressentent aussi beaucoup de méfiance à l'égard des communistes vietnamiens qu'ils suspectent de vouloir annexer les provinces orientales du Cambodge, peuplées de colons vietnamiens. Étant très peu nombreux, ils craignent aussi d'être submergés par les cadres de l'ancien régime qui viendraient à se rallier aux colons vietnamiens. C'est ainsi qu'ils prennent la décision folle de faire table rase. Opposant l'« ancien peuple » (les paysans khmers pauvres) au « nou- veau peuple » (les habitants des villes et les cadres pro-occidentaux), ils décident de rééduquer ces derniers et si besoin de les exterminer. Ils abolissent la religion, les écoles, la monnaie. Ce qui caractérise ce génocide, comme tout génocide, c’est l'im- mense échelle des tueries, leur caractère organisé, industriel, détaché de toute émotion, et en particulier de la colère. Images : Pol Pot dans le maquis Le Petit livre rouge de Pol Pot, inspiré de celui de Mao Zedong Les exactions des Khmers rouges
  • 7. L’évacuation de Phnom Penh et de Battambang Le 17 avril 1975, les soldats des ‘Forces armées populaires de libération nationale du Kampuchéa’ (FAPLNK, nom officiel des troupes khmères rouges) entrent dans Phnom Penh. L’ordre d'évacuation de la capitale est mis à exécution : les soldats passent de maison en maison et annoncent aux habitants qu'ils vont devoir quitter leurs maisons « pour deux ou trois jours seulement », afin d'échapper à un prochain bombardement de la ville par les États-Unis. Souvent sous la menace, les habitants de la capitale, soit environ 2 millions de personnes dont beaucoup de paysans réfugiés en ville pour échapper à la guerre, doivent quitter leurs logements, dans l'urgence et dans des conditions désastreuses. Entre 15 000 et 20 000 malades sont tirés des hôpitaux ; certains doivent être poussés sur la route par leurs familles, sur leurs lits roulants. D'autres, qui ne sont pas en état de partir, sont achevés à l'arme blanche. Le cortège des évacués progresse vers le sud sous un soleil de plomb, dans des conditions désastreuses. Pensant partir pour quelques jours, les civils n'ont pas emmené les vivres nécessaires. Les officiers supérieurs de l'ancienne armée de Lon Nol et de la police cambodgienne sont amenés à sortir des rangs, emmenés dans les rizières et exécutés.
  • 8. Les campagnes transformées en camps de travail Entre 10 000 et 20 000 personnes trouvent la mort au cours de l'éva- cuation de Phnom Penh. Battambang, seconde ville du pays, est évacuée quelques jours plus tard, ainsi que plusieurs gros bourgs de campagne. Le 20 mai, tous les responsables civils et militaires Khmers rouges sont convoqués dans la capitale vidée de ses habitants pour une confé- rence spéciale, qui se déroule quatre jours durant dans un ancien centre sportif. Pol Pot définit un plan comprenant l'évacuation de la population de toutes les villes, le retour à la vie civile de tous les moines bouddhistes et leur mise au travail dans les rizières, l'exécution de tous les dirigeants du régime de la République khmère et l'expulsion de la minorité vietnamienne du Cambodge. Les déportés sont dirigés vers des camps de travail et de rééducation et astreints à des tâches dures et humiliantes. La nourriture est souvent réduite à deux louches d'eau de cuisson de riz par personne et par jour. La mortalité dans les camps atteint très vite des sommets. Les rebelles et les suspects sont jetés en prison et contraints à des aveux qui leur valent une exécution rapide, généralement d'un coup de pioche sur le crâne, pour éviter de gaspiller des balles…
  • 9. 1,7 à 2 millions de morts Dans son ouvrage, Le siècle des génocides, l'historien Bernard Bruneteau souligne que les meurtres ciblent des caté-gories précises. Ainsi, quatre magistrats sur un total de 550 survivront au génocide. Sont anéantis les 2/3 des fonctionnaires et policiers, les 4/5èmes des officiers, la moitié des diplômés du supérieur etc. Globalement, les populations citadines sont exterminées à 40% et les populations des régions les plus rurales à 10 ou 15% "seulement"... Il n'existe pas de consensus sur le nombre total de victimes ; toutefois, les 1,7 million de morts (soit 21 % de la population cambodgienne de l'époque) évalués par le programme d'étude sur le génocide cambodgien de la Yale University semblent de nos jours le chiffre le plus crédible. Quant aux « intellectuels » (en fait tous ceux ayant reçu une éducation au moins secondaire), certaines estimations avancent le chiffre de 85 % de pertes, entre leur massacre ciblé et l'émigration de très nombreux survivants vers l'Occident. Photos : - Crânes des victimes - Bernard Bruneteau, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Grenoble 2, auteur de plusieurs livres sur les génocides du 20ème siècle, dont Le siècle des génocides (2004)
  • 10. Le centre de massacre de Tuol Sleng Tuol Sleng, une école secondaire de Phnom Penh trans- formée en centre de torture et d'extermination, est un haut-lieu de la folie idéologico-meurtrière de l'Angkar (‘l'Organisation’) et de Pol Pot. Le lieu est baptisé "Centre S 21" (S pour ‘Sécurité’, 2 pour ‘2ème bureau’ et 1 pour ‘Frère numéro 1’). 15 à 17 000 personnes y périssent, souvent dans les pires souffrances, après avoir été bureaucratiquement photographiées. Sous forme de milliers de clichés collés aux murs, les expressions indéfinissables de la cohorte des victimes hantent toujours Tuol Sleng, aujourd'hui reconverti en ‘Musée du Génocide’
  • 11. Fin 1978 : l’intervention du Vietnam Dès mai 1975, des heurts frontaliers s’étaient produits avec le voisin vietnamien, les Khmers rouges ayant notamment des visées sur la Cochinchine (Kampuchéa Krom pour les Cambod- giens), considérée par les Khmers comme le berceau historique de leur peuple. Le 25 décembre 1978, 150 000 soldats de troupes vietnamien- nes envahissent le territoire cambodgien et écrasent l'Armée révolu- tionnaire du Kampuchéa en seulement 2 semaines. Le 7 janvier 1979, ils entrent à Phnom Penh. Pol Pot et les Khmers rouges reprennent le chemin de la clandestinité et des maquis. C'est le début d'une occupation vietnamienne qui dure 10 ans. Le nouveau gouvernement cambodgien, vassal du Viêtnam, compte dans ses rangs de nombreux Khmers rouges qui ont su retourner leur veste à temps. Le pays ne retrouve la paix qu’en 1998, alors que les accords de paix avaient été signés en octobre 1991, à Paris. 7 années supplémentaires d’insécurité, d’exactions et de drames.
  • 12. Les procès En 1997, le gouvernement cambodgien demande l'aide de l'ONU pour créer un tribunal à même de juger d'anciens cadres khmers rouges. Les ‘Chambres extraor- dinaires au sein des tribunaux cambodgiens’ (CETC) entrent véritablement en fonction 10 ans plus tard, sous le parrainage des Nations Unies. Les CETC consti- tuent un exemple unique dans la justice internationale : - d'une part, elles constituent un tribunal hybride issu d'un mélange entre le droit cambodgien, le droit international, ainsi qu'entre les cultures juridiques française et anglo-saxonne. - d'autre part, contrairement au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), installé à La Haye aux Pays-Bas, et au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), installé à Arusha en Tanzanie, le tribunal cambodgien juge les crimes de guerre et contre l'humanité sur le lieu même des massacres. Les procédures n'ont visé que quelques personnes et, du fait de la lenteur des procédures, plusieurs accusés sont morts avant qu'un verdict puisse être rendu. Le tribunal travaille en langues khmère, anglaise et française.
  • 13. 2010 et 2011 : le procès des dirigeants survivants Le premier procès dans ce tribunal est en 2010 celui de "Douch", ancien chef de la prison de Tuol Sleng (S-21) à Phnom Penh. Le procès des 4 autres anciens plus hauts dirigeants** khmers rouges encore en vie est ouvert en juin 2011, au Cambodge, devant un tribunal parrainé par les Nations unies. Ils sont poursuivis, au regard des droits cambodgien et international, pour : crimes contre l'humanité (meur- tres, esclavage, déportations, emprisonnements, tortures, persécutions pour des motifs politiques, raciaux et religieux et autres actes inhumains), génocide, violations graves des Conventions de Genève de 1949 et meurtres, actes de torture, persécutions religieuses*. * crimes commis envers les Cambodgiens et meurtre de Vietnamiens et de Chams, une ethnie musulmane. Empêchés de pratiquer leur religion, comme tous les autres Cambodgiens, les Cham furent notamment forcés de manger du porc, de renoncer à leurs noms musulmans, et il leur était interdit de parler leur langue. Sur 250 000 personnes en 1975, un tiers des Chams a péri durant les années du Kampuchéa démocratique. Photos: - Kaing Guek Eav, alias "Douch". Il est condamné en juillet 2010 à 30 ans de prison, mais fait appel. - ** Khieu Samphan, ancien président du Kampuchea démocratique, Ieng Sary, ancien ministre des affaires étrangères, Ieng Thirith, ex-ministre des affaires sociales, et Nuon Chea, le "frère numéro deux" du régime
  • 14. La mémoire des génocides au Cambodge Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambod-giens (CETC), un tribunal cambodgien parrainé par l’ONU pour juger les anciens dirigeants khmers rouges, ont tranché, le 16 novembre 2018, en condamnant Khieu Samphan et Nuon Chea, respectivement chef d’État et idéologue du régime khmer rouge, à la prison à perpétuité pour le « génocide », non du « peuple cambodgien », mais de deux minorités : les Vietnamiens du Cambodge et l’ethnie musulmane Cham. Images : - - Musée du génocide de Phnom Pen - « Règlement des agents de sécurité »dans un centre de torture. Extraits : 4 - « Ne fais pas l’imbécile car tu es l’homme qui s’oppose à la révolution » 6 - « Pendant la bastonnade ou l’électrochoc, il est interdit de crier fort. »
  • 15. Les lieux de mémoire du génocide Le Cambodia Genocide Programme, principalement financé par le Congrès des États-Unis, qui a aussi repris en mains les archives de Tuol Sleng, a répertorié 520 sites d'exécutions. Selon le journaliste Nayan Chanda, parcourant le Cambodge en 1980 : « Il est difficile de s'arrêter dans la plus petite agglomération le long des routes sans être entraîné par des habitants – les uns silencieux dans leur colère, les autres en pleurs – vers des fosses. » Les principaux musées sont les suivants : 1 - La prison S-21, ancien lycée Tuol-svay-Pray au cœur de Phnom Penh, où près de 17 000 prisonniers ont été interrogés, torturés, puis exécutés entre 1975 et 1979, est transformée en musée, d’abord sous le nom de ‘Camp d’extermination de la clique Pol Pot-Ieng Sary’ puis sous celui de ‘Musée du crime génocidaire’. C’est moins un lieu de recueillement qu'un espace abandonné : absence totale de visiteurs locaux, absence d'entretien ou seulement de nettoiement, abandon des recherches sur le génocide aux universitaires et aux financements étrangers, même si quelques Cambodgiens font, à titre individuel, de remarquables efforts pour assurer leur part de la tâche. Images : Le Tuol Sleng Genocide Museum » (Musée du génocide de Tuol Sleng), situé dans le centre de torture et de meurtre S 21
  • 16. Les lieux de mémoire du génocide 2 - Choeung Ek, à 17 km au sud-ouest de Phnom Penh, principal lieu d'exécution et charnier de prisonniers du ‘Kampuchéa démocrati- que’, est transformé en mémorial. Le site conserve des vestiges de fosses communes où furent découverts des charniers. On y a construit un stupa (édifice bouddhiste traditionnel) qui assure protège les crânes exposés à la pluie depuis 1980. 3 - Le musée cambodgien des mines terrestres à Siem Reap. Image – Crânes dans la stupa du site de Choeung Ek (à 17 km au sud-ouest de Phnom Penh) où ont été recueillis les 8 985 ossements et crânes retrouvés, provenant des quelque 17 000 victimes estimées. Près d'une des 129 fosses sur ce site de deux hectares se trouve également « l'arbre magique » : les Khmers rouges y avaient placé un haut-parleur qui diffusait des chansons pour couvrir les cris des victimes, car tout devait se passer à l'insu du reste de la population. - Stupa sur le site de Choeung Ek - Mines antipersonnel de différentes origines conservées au musée de Seam Reap. Le musée a été fondé par un ancien soldat khmer rouge, recruté à l’âge de 10 ans par l'Angkar en 1975 et reconverti à la libération du Cambodge par les Vietnamiens dans le déminage. Il souhaitait aider les personnes mutilées et touchées par ces explosifs dévastateurs. Au début des années 2000, bien après la fin des conflits qui ont ensan- glanté le Cambodge, elles constituent encore un danger majeur pour les populations civiles dans les campagnes.