Conférence du cycle « La ville numérique à l'ère du développement durable » organisée par le réseau Eurosorbonne, association de l’Institut d’Études Européennes de l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Paris, France. (slides)
Smart City
& développement durable
Jean-François LUCAS
Conférence : la ville numérique à l'ère du développement durable
12/02/19
Réseau Eurosorbonne
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
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Population urbaine et population mondiale
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55
75
0
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70
80
1800 1900 1950 2020 2050
% de la population urbaine
Source: Banque mondiale, Perspectives d'urbanisation du monde, selon Nations Unies :
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.URB.TOTL.IN.ZS
En 2030 : 5 milliards d’urbains pour 8,3 milliards d’individus = +1 milliard
d’individus par rapport à 2017
4
Les enjeux du développement urbain
Image Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable
Développement durable =
« développement qui répond
aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des
générations futures de
répondre aux leurs propres
besoins »
rapport Brundtland, 1987
5
Smart City – Emergence d’un concept
• Début des années 1990 : premières traces de la notion
• 2005 : Bill Clinton encourage
Cisco à développer des plans de
décongestion des villes afin de
« diminuer les émissions de
CO2 et économiser à la fois pour
les citoyens et les communautés
locales du temps et de l'argent ».
• 2008 : IBM lance son
programme Smarter Cities
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Smart City – Une définition
La Smart City (« ville intelligente ») est une ville dans
laquelle le quotidien des habitants a vocation à être
amélioré sur le plan environnemental, social,
économique ou encore politique, par la numérisation de
ses infrastructures, de ses réseaux et de ses services, et
leur optimisation par le recours au Big Data.
=
la technologie au service des habitants / citoyens /
usagers, etc.
7
Ce que change le Big Data
+
Crédits : http://www.lgcnsblog.com/
8
L’ambivalence des discours autour de la Smart City
Les discours qui accompagnent la
diffusion de la notion de Smart City
sont ambivalents.
Ils s’articulent principalement autour
de deux visions du monde : « d’un
côté, un optimisme quasi
messianique, porté par une croyance
éperdue dans le salut par la
technologie ; de l’autre, un
pessimisme décliniste, prophétisant
la surveillance généralisée par les Big
Brothers de la Silicon Valley »
(Haëntjens, 2018, 13).
En 2008, la stratégie d’IBM consiste ainsi à conquérir le marché du
« smart » pour la ville, alors que ce concept était jusqu’alors réservé
au domaine de l’environnement et du développement durable (Breux,
Diaz, 2017, 3).
Le principal objectif de la smart city est la recherche d’une
meilleure efficacité environnementale, qu’il s’agisse de diminuer sa
consommation d’énergie ou le volume d’ordures qu’elle génère (Picon,
Smart Cities, Théorie et Critique d’un idéal auto-réalisateur, 17),
10
Ville durable / ville…
11
…énergivore
En 2018 : informatique et internet =
- Troisième pays pollueur
- 7% de l’énergie dépensée en électricité dans le monde en
2013 (9% en France). Prévision de51% en 2030 pour le
secteur informatique….
- x 1,5 fois plus polluant que le transport aérien.
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Les ambivalences de la Smart City
Sécurité VS. Cyber-attaque
Liberté VS. Big Brother
Partagée VS. Franchisée
Collaborative VS. Propriétaire
Sensible VS. Aseptisée
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Quelques pistes de réflexion pour se repérer dans
les pratiques et les représentations de la Smart City
Entre 2000 et 2030 : l’espace urbain devrait avoir triplé de surface et gagné 1,2 million de kilomètres carrés.
Soit deux fois plus que la superficie de la France métropolitaine.
Sur 30 ans : 1,2 million de km2 gagnés = 110 km2 par jour, soit à peu près la superficie de Paris !
En 2030, les deux-tiers des zones urbaines de 2030 n’existaient pas au début du siècle.
Source : http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/09/23/entre-2000-et-2030-espace-urbain-mondial-geographie-biodiversite
Les trois piliers du développement durable.
Dimension écologique / environnementale : Préserver, améliorer et valoriser l’environnement et les ressources naturelles sur le long terme, en maintenant les grands équilibres écologiques, en réduisant les risques et en prévenant les impacts environnementaux.
Dimension sociale : Satisfaire les besoins humains et répondre à un objectif d’équité sociale, en favorisant la participation de tous les groupes sociaux sur les questions de santé, logement, consommation, éducation, emploi, culture...
Dimension économique : Développer la croissance et l’efficacité économique, à travers des modes de production et de consommation durables
Début des années 1990 : premières traces de la notion, comme dans le livre L’informatisation des villes, de Gabriel Dupuy (1992, 122).
2005 : Bill Clinton encourage Cisco à développer des plans de décongestion des villes afin de « diminuer les émissions de CO2 et économiser à la fois pour les citoyens et les communautés locales du temps et de l'argent ».
2008 : IBM lance son programme Smarter Cities pour répondre aux problématiques et enjeux du développement des villes, en proposant un kit complet de dispositifs et de services numériques afin de fournir des outils d’aide à la décision pour favoriser le développement durable et économique des villes.
Volume = suivre des pratiques spatiales individuelles et collectives (corrélation)
Variété = diversité des sources (IOT, mais aussi téléphone portable… etc.)
Vélocité = temps réel
Ca change car internet mobile
HAËNTJENS J. (2018), Comment les géants du numérique veulent gouverner nos villes : La Cité face aux algorithmes, Paris, Rue de l'échiquier.
Gestion optimisée de la ville vs. / œil sur la ville
1992 : “Smart growth” Agenda 21 de la Conférence de l’ONU organisée sur Environnement et Développement à Rio de Janeiro »
la technologie panse les plaies engendrées par la consommation excessive, la pollution, le gaspillage énergétique.
Antoine Picon, Smart Cities, Théorie et Critique d’un idéal auto-réalisateur, Editions B2, 2013, p.17
Internet, le Cloud, les vidéos, les tweets, etc. = consommation de CO2
En 2018 : informatique et internet =
Troisième pays pollueur
7% de l’énergie dépensée en électricité dans le monde en 2013 (9% en France). On prévoit 51% en 2030 pour le secteur informatique….
x 1,5 fois plus que le transport aérien.
Source : Andrae Anders S. G. et Edler Tomas, 2015, “On Global Electricity Usage of Communication Technology: Trends to 2030”, Challenges 6, 2015, pp. 117-157
Agbogbloshie, banlieue d’Accra au Ghana, en Afrique de l’Ouest
https://mrmondialisation.org/des-images-a-peine-croyables-la-decharge-dagbogbloshie/
Crédit images : Romano Maniglia
A Lyon, Hikari, le premier îlot urbain à énergie positive
https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/09/17/a-lyon-hikari-le-premier-ilot-mixte-intelligent-a-energie-positive_4761665_3244.html
Sans jeter la pierre, les discours sont-ils en accord avec les principes de développement durable
On va pas demander à des citoyens de gérer des réseaux techniques, mais on peut leur offrir un peu plus de transparence sur la manière dont c’est géré
+ quels usages
Une ville c’est :
De la centralité
De la diversité
De la densité
De la temporalité