Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
Stomatite ulcéreuse chez le chien - ADVETIA
1. Philippe HENNET
Docteur vétérinaire
Spécialiste en stomatologie et dentisterie vétérinaire
Diplomate, American Veterinary Dental College
Diplomate, European Veterinary Dental College
European specialist in Veterinary Dentistry
PARIS
Halitose, ptyalisme et douleur
buccale intense chez le chien :
diagnostic différentiel des stomatites
chroniques ulcéreuses chez le chien
Ph. HENNET - ADVETIA - 2016
2. Baldwin, Scottish Terrier, âgé de 2 ans
Présenté pour dysorexie, douleur buccale, infection et halitose depuis 8 mois
Détartrage et antibiothérapie
Bactériologie buccale : Pasteurella multocida et Streptocoques sp. Groupe G
Parodontite avec stomatite ulcéreuse
Examens complémentaires ?
Attitude thérapeutique ?
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7. Que faites-vous à ce stade?
1. Nlle bactériologie avec culture
anaérobie et test sensibilité
bactérienne
2. Augmentation de la dose de
corticoïdes à 2 mg/kg M et S
3. Antibiotique retard et corticoïde retard
4. Examens clinique /complémentaire(s)
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9. EXAMEN CLINIQUE :
• Parodontite agressive et suppurée avec
récession gingivale sévère et exposition
radiculaire due à l’ostéolyse alvéolaire.
• Stomatite ulcéreuse et suppurée avec présence
d’enduit fibrineux/pultacé en surface.
• Lésions ulcéreuses sur le bord de la langue.
Lésions muqueuses ulcéreuses en face des
zones dentées
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10. Hypothèses diagnostiques
Parodontite agressive et stomatite ulcéreuse en faveur
d’une dysfonction du système immunitaire :
- une maladie auto-immune avec expression buccale
- une maladie dysimmunitaire locale.
Examens complémentaires
• NFS et Biochimie sanguine ?
• Radiographies dentaires ?
• Biopsies ?
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11. Examens sanguins
– NFS: leucocytose légère avec neutrophilie et monocytose
– Biochimie : élévation modérée des PAL, des PT et des
globulines
Radiographies dentaires
Parodontite avec lyse de l’os alvéolaire et exposition des
furcations dentaires – moins de 30% de perte d’attache
Histologie
Stomatite ulcéreuse et suppurée multifocale d’intensité
marquée avec un riche infiltrat plasmocytaire
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12. Ph. HENNET - ADVETIA - 2016
Bilan radiographique dentaire avec un capteur numérique intraoral
13. Quel(s) traitement(s) ?
Supprimer l’influence de la plaque dentaire
bactérienne pour ramener un équilibre
écologique buccal
Extractions et soins conservateurs suivis
de brossage dentaire
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24. Examens de la laboratoire
NFS : leucocytose et augmentation des protéines
totales avec hyperglobulinémie.
Autres anomalies possibles fonction du statut physiologique de l’animal, des
traitements prescrits et de leurs conséquences.
Histologie : infiltrat lympho-plasmocytaire non
spécifique.
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27. Paco, cocker âgé de 10 ans
- Détartrage printemps 2007
- Puis stomatite ulcéreuse avec saignement et halitose marquée.
- Chien continue à manger paradoxalement et semble peu douloureux
(chien très gentil).
- Antirobe ou Stomorgyl et Oro-médrol ou Tolfédine.
- Dernier traitement : Tolfédine et Stomorgyl = bonne amélioration
mais rechute
EXAMEN CLINIQUE INITIAL:
- Parodontite agressive généralisée ulcéreuse à ulcéro-nécrotique
(saignements gingivaux spontanés)
- Stomatite labiale et jugale ulcéreuse avec un indice de saignement
élevé
- Hypertrophie très marquée des ganglions mandibulaires
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28. Que pensez vous de
ces lésions ?
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31. Conclusion de l’examen Intra-oral et extraoral
• Gingivite ulcéreuse généralisée et ulcères muqueux en décalque,
volumineux. Atteinte parodontale avec récession gingivale
• Pas de poche parodontale profonde
• Présence d’aspect bulleux en marge des ulcères
• Décollement épithélial (signe de la pince)
• Chéilite ulcérative
• Lésion ulcérative sur le prépuce
Aspect histologique en faveur d’une dermatose auto-
immune de la membrane basale : pemphigoïde bulleuse ou
pemphigoïde des muqueuses (pemphigoïde cicatricielle)
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32. MAI de la membrane basale à expression buccale
• Pemphigoïde des muqueuses (P. cicatricielle)
Muqueuses et jonction CM, 50% des MAI avec clivage sous-
épidermique
IgG auto Ac contre protéines de la basale
• Pemphigoide bulleuse
2éme plus fréquente. Plutôt cutané.
Lésion muqueuse orale <30% des cas
Vésicules plus riches en cellules à histologie
Diagnostic : Clinique, histologique et immunologique (IF directe
et indirecte, Immuno Peroxydase et ELISA)
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33. Maladie auto-immunes vésico-bulleuses
avec clivage sous épidermique
• Auto-Ac dirigé contre des protéines de la jonction dermo-
épidermique (membrane basale) tel que le collagène XVII,
collagène VII, laminine 332 /laminine 5
From Olivry T. et al, 2001
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35. TRAITEMENT
Extractions dentaires si nécessaire (dents à
parodontite avancée)
Hygiène bucco-dentaire par brossage avec un
gel de chlorhexidine (CHX)
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36. Traitement
exemple de « Paco »
• Azathioprine (1mg/Kg SID): ImurelND 50 - 1/2
cp par jour
• Prednisolone (1mg/kg BID): 20 mg M et S 15
jours puis 10mg/j puis 1 jour sur 2 puis ¼ cp 1
jour sur 2.
• Arrêt corticothérapie à 6 mois
• Contrôle NFS / bioch tous les mois
• Suivi sur 1 an
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41. Ne pas se tromper dans son
interprétation des lésions cliniques
et des résultats de l’histologie !
L’utilisation inadaptée de corticoïdes ou
d’immunosuppresseurs peut être très néfaste
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42. Missouri, Scottish Terrier, 10-years old
Halitose très marquée, douleur, dysorexie sévère, ptyalisme avec suppuration,
ulcères buccaux multifocaux avec perte spontanée d’incisives
Détartrage, nombreux antibiotiques, corticoïdes à forte dose.
Aggravation progressive
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43. EXAMEN CLINIQUE
Ptyalisme et halitose d’intensité marquée
Adénomégalie très marquée bilatérale
Examens sanguins
– NFS: légère leucocytose avec neutrophilie et
monocytose
– Biochimie: Augmentation ALT (234 UI/L) & PAL(
590 UI/L).
– Ionogramme: dans les normes
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49. Epidermolyse bulleuse acquise
Lésions vésico-bulleuses localisées aux oreilles, aux cavités
buccale et nasale et aux coussinets
Autoanticorps dirigés contre le collagène VII, provoquant des
vésicules sous-épidermiques et sous-muqueuses sans
inflammation.
Immunohistochimie nécessaire pour différencier
l’épidermolyse bulleuse d’une pemphigoïde bulleuse ou d’une
pemphigoïde des muqueuses.
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50. Vasco, West-Highland W terrier -12 ans
Stomatite avec halitose marquée depuis 3 ans
ANAMNESE
•Nombreux traitements antibiotiques et de prednisolone (période 2011-2013)
•Ciclosporine (mai 2013 – pendant 2 mois)
•Extractions dentaires sélectives (juillet 2013) : amélioration
•Bactériologie : Pseudomonas sp., Klebsiella sp. (injections de Colistine)
EXAMEN CLINIQUE
Souffle cardiaque systolique 3/6
Adénomégalie mandibulaire bilatérale très marquée
Lésion d’otite, de pododermatite et de chéilite ulcéreuses
Douleur buccale intense avec lésions ulcéreuses des muqueuses alvéolaire, labio-
jugale et linguale.
Lésion fibrotique de la muqueuse jugale restreignant l’ouverture buccale
Absence de lésion cutanée ou de la jonction cutanéo-muqueuse
NFS et biochimie sanguine : anémie légère avec leucopénie et hypoalbuminémie
compatible avec un syndrome inflammatoire chronique
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52. BIOPSIE:
STOMATITE NÉCROSANTE ET CHÉILITE AVEC INFILTRAT LICHÉNOÏDE, APOPTOSE
KÉRATINOCYTAIRE ET SATELLITOSE LYMPHOCYTAIRE
En faveur d’une toxidermie (erythème polymorphe)
NŒUDS LYMPHATIQUES MANDIBULAIRES: adénite réactive
non spécifique
HISTOLOGIE
(biopsie des lésions et cytoponction NL)
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53. Erythème Polymorphe (Toxidermie)
Erythème Polymorphe (EP): rare, lésions vésiculeuses et
ulcéreuses de la peau et des muqueuses.
EP pourrait être la conséquence d’une réaction
cytotoxique, hôte dépendant, des Lymphocytes T sur des
kératinocytes exprimant des antigènes exogènes
(bactériens, viraux) ou d’origine médicamenteuse.
Chez le chien, en phase clinique, la cavité buccale est
atteinte dans environ 1/3 des cas.
Parfois il est difficile de différencier un EP d’un lymphome
épithéliotrope (nécessité d’immunohistochimie)
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55. CONCLUSIONS
La stomatite ulcéreuse peut être une entité clinique isolée ou
bien ne représenter qu’une manifestation clinique d’une
maladie.
Un examen clinique détaillé comprenant une évaluation
générale ainsi qu’une évaluation précise de la nature et de la
localisation des lésions buccales est primordial pour
différencier une stomatite chronique ulcéreuse idiopathique
d’une stomatite ulcéreuse associée à une maladie auto-
immune à expression orale.
Parfois, le diagnostic étiologique précis ne peut être établi
sans technique de laboratoire complexe (immunohistochimie,
immunoblot).
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Notes de l'éditeur
Le Pemphigus vulgaire est une maladie autoimmune rare chez le chien. Contrairement aux pemphigus superficiels, il affecte beaucoup plus fréquemment les zones cutanéo-muqueuses. Il est beaucoup plus rare chez le chat. Les lésions sont principalement des ulcères de la cavité buccale, des lèvres, du nez et des régions anale ou génitale. L’examen histologique montre une acantholyse juste au-dessus de la couche basale.
La pemphigoïde des membranes muqueuses ou pemphigoïde cicatricielle est une maladie plus récemment décrite mais qui semble être la maladie bulleuse sous épidermique la plus fréquente chez le chat et le chien. Elle se caractérise par la formation de vésicules contenant quelques cellules inflammatoires et entraînant un clivage sous-épidermique.
La pemphigoïde bulleuse, deuxième maladie bulleuse sous épidermique la plus fréquente chez le chat et le chien, est le plus souvent localisée, avec des symptômes ressemblant à ceux du pemphigus vulgaire, bien qu’une forme bénigne avec lésions circonscrites aux aisselles, à l’aine et aux régions cutanéo-muqueuses puisse être rencontrée. L’atteinte des muqueuses buccales est beaucoup plus rares (30% des cas) ce qui en fait un éléments diagnostic différentiel majeur avec la pemphigoïde des membranes muqueuses. Histologiquement on note une fente sous épidermique avec formation de vésicules contenant de nombreux éosinophiles et neutrophiles.
Le diagnostic repose sur la clinique, l’examen histologique conventionnel éventuellement complété par l’immunofluorescence directe. Des techniques de laboratoire plus complexes peuvent également être mises en œuvre pour rechercher le ou les antigènes ciblés par les auto-anticorps. Le traitement fait principalement appel à une corticothérapie à dose immunosuppressive (1-4 mg/kg/j) éventuellement associée à l’azathioprine (1-2mg/kg/j chez le chien).