3. Né en 1939, je fus initié à la photographie dès mon plus jeune âge : servant
d’abord de modèle à mon père, j’ai très vite été attentif, tant à la prise de vue qu’au
tirage à l’agrandisseur, puisque je l’accompagnais partout et qu’une chambre noire
avait été installée, dès avant ma naissance, dans la maison familiale.
Fidèle adepte de la photographie argentique, j’ai gardé, de mon père, la volonté de
ne fixer sur la pellicule que des sujets d’une esthétique soignée, refusant à tout
prix la recherche de l’attention par le sensationnel de la violence et de la misère,
voire, comme on le voit trop souvent, du sordide.
Faisant preuve d’un éclectisme sans doute atavique, quelle que soit l’émotion
suscitée par le sujet capté, je ne puis jamais me débarrasser d’une certaine
volonté de reportage. Mes passions pour la nature, la mer, les rivières et les
bateaux, qui transparaissent clairement dans toute mon œuvre picturale, ne m’ont
pas empêché de tenter d’aborder, depuis 2011 la difficile discipline du portrait
féminin.
J’utilise depuis quelque temps un appareil numérique, mais j’ai conservé les
habitudes et les impératifs propres à l’argentique et, surtout, à la diapositive, que
j’ai longtemps pratiquée ; je cadre le plus souvent à la prise de vue et je me refuse
strictement à utiliser les moyens numériques à des fins « créatives ».
La tendance « pédagogique » de beaucoup de mes clichés, que d’aucuns
considèrent comme l’indice d’une créativité médiocre, est ici un atout majeur, dans
le cadre d’une exposition au sein du Musée du Marbre, dont la puissance
d’information est indiscutable.
4. Je dédie cette exposition à la mémoire de Monsieur F. CHEVALIER,
qui m’a, dès notre première rencontre, accueilli avec une grande
gentillesse et une immense courtoisie, au sein de la Société
d’Histoire régionale et du groupe des Amis du Musée.
J. Ledocq
5. Je remercie la Société d’Histoire Régionale de Rance, en la personne de son
Président Monsieur Philippe Albessart, d’avoir accueilli du 9 octobre au 12 novembre
2013, cette exposition de photographies dédiées à la Pierre.
Les clichés sont ci après présentés en deux groupes : le premier présente des
clichés inédits dont six, en 50x75, concernent des carrières, le second, présente des
clichés qui ont déjà eu les honneurs d’expositions récentes.
L’ordre de présentation, ne correspond pas à la façon dont ils ont été accrochés aux
cimaises.
La reproduction de chacun des clichés, est suivie d’une courte note descriptive.
Le vernissage de cette exposition, le samedi 12 octobre 2013, m’aura d’autre part
permis de présenter un exposé intitulé :
« Les Façades traditionnelles de l’Entre Sambre et Meuse ».
Pour ces deux évènements associés, je tiens également à remercier Messieurs :
Jean-Christophe Vassart (S.A. de Merbes-Sprimont) ;
Francis Tourneur (Pierres et Marbres de Wallonie) ;
Marc Flament (Carrière du Hainaut) ;
Marc Borremans (La Pierre Bleue Belge) ;
Steve Quaqueux.
Ce dernier étant le propriétaire bienveillant de la maison dont la photo de la façade a,
notamment, servi pour l’affiche de l’évènement.
6. Je veux également exprimer ma gratitude à Mesdames C. Albessart,
F. Peltier, M. Berger, et A. Stroili, ainsi qu’à Mr M. Poroli, pour leur
gentillesse et leur efficacité dans l’organisation de l’exposition et de la
conférence.
J’ai toujours éprouvé un grand plaisir à participer aux évènements de la
vie du Musée du Marbre de Rance.
J’ai déjà connu une grande joie en présentant, dans les années 80, deux
exposés sur des sites proto industriels français, exposés qui avaient été
acceptés par Monsieur Fernand Chevalier.
Je suis d’autant plus honoré d’accéder à nouveau à cette sympathique
tribune, que Mr Chevalier m’avait dit à l’époque : la prochaine fois,
présentez- nous du régional !
9. Cette carrière de Petit Granit, située dans
les faubourgs de Soignies, est en fin
d’exploitation, car aucune extension n’est
possible. Elle fut fondée au XVIIème siècle
par une branche d’une famille du bassin
de Feluy-Arquennes. Elle fait actuellement
partie de la Société Anonyme « La Pierre
Bleue Belge ».
11. Cette carrière située près de Vodelée, entre
Philippeville et Givet, est une des rares
exploitations où sont encore actuellement
extraits des marbres Gris, Rouge royal, et
Griotte, provenant de récifs coralliens typiques
de la région, et dont Rance est l’exemple le plus
célèbre, quoique un peu excentré par rapport à
la zone de Philippeville, où l’on a recensé une
cinquantaine de « chapeaux de gendarme », et
où subsistent des réserves exploitables.
13. Située entre Calais et Boulogne, à dix
kilomètres de la Côte d’Opale, ce site, qui
comporte plusieurs zones distinctes, exploite
du Calcaire Givetien, dans le prolongement
ouest du synclinal de Namur. C’est dans le
« marbre » extrait ici que fut construite la
Colonne de La Grande Armée qui, de Wimille,
surplombe la ville de Boulogne, et rappelle le
« séjour » qu’y fit Napoléon Bonaparte.
Cliché argentique
15. L’ancienne carrière « Beau Château », située
sur le territoire communal actuel de
Cerfontaine, est un autre exemple
d’exploitation des marbres rouges belges ; le
site est classé depuis 1992, et offre un bel
échantillon de ces lieux d’extraction où les
traces de la découpe des blocs tirés du massif
calcaire sont bien visibles.
On peut notamment observer les carottages
verticaux permettant le passage du fil
hélicoïdal qui assurait, à l’époque, le sciage du
gisement.
17. Sur la rive droite de la Meuse, en aval de Lustin,
se trouve la Roche de Tailfer, important massif
calcaire qui fut longtemps exploité malgré un
« pendage » de près de 45 °. La roche, acceptant
le polissage, fournissait le marbre dit « Antique
de Meuse ».
En sciant cette roche à « contre passe »,
c'est-à-dire perpendiculairement au lit de la
stratification, on obtenait le marbre dit « Rubané
de Tailfer ».
19. Il s’agit d’une carrière d’ouverture récente qui
avec celle du Clypot ouverte, elle, en 1898 à
Neuville, et Gauthier Wincqz à Soignies,
constitue la société anonyme « La Pierre Bleue
Belge » , et est destinée à en assurer la
pérennité.
Les travaux ont débuté en 2007, par la mise en
place d’un dispositif original d’évacuation des
argiles de couverture par voie hydraulique, vers
le site inondé du Perlonjour.
22. Ce détail de la cheminée d’un salon du
rez de chaussée du château de Beloeil,
est un bel exemple de l’utilisation du
« Griotte » façonné et poli avec art, afin
d’en faire ressortir les tonalités
flamboyantes.
Le Rouge Belge a été largement utilisé
en Europe dans des monuments
prestigieux, mais dans les régions de
production, il se retrouve encore dans
des demeures les plus modestes
24. Ce pont portique roulant est typique des
exploitations de pierre bleue dans le bassin
d’Ecaussinnes – Soignies.
Son encorbellement, actuellement inutile du
fait de l’utilisation de véhicules de
transport, servait à remonter, vers les
ateliers de surface, les blocs tirés du
gisement stratifié, blocs que l’on avait
préalablement déplacés dans les sens du
« pendage », jusqu’au pied du mur vertical.
26. Ce vieux pont de pierre, en dos d’âne, enjambe
la Cure, célèbre rivière du Morvan, qui
serpente dans de frais sous bois, au sud-est
du Vézelay.
Affluent de l’Yonne, la Cure forme le lac des
Settons ; elle a donné son nom au village
d’Arcy sur Cure, haut lieu préhistorique connu
par ses nombreuses grottes, dont certaines
comportent des peintures pariétales bien
antérieures à celles de Lascaux.
28. Cette chapelle, située le long de la route venant
de Philippeville, dans la descente vers Givet,
est dédiée à Notre Dame de Walcourt.
Elle a été récemment restaurée en belles
pierres calcaires de Givet, et sa jolie toiture en
coupole a été refaite en ardoises de Fumay.
Construite en 1782, à l’abandon depuis 1918,
classée en 1984, restaurée à partir de 2006,
cette chapelle en rotonde est le seul bâtiment
classé de Givet.
30. Le Sculpteur Sylva Hanuise, dont l’atelier se
trouve installé sur les collines dominant
Vielsalm, travaille des blocs de granite provenant
d’Afrique du Sud, pour en extraire des formes
galbées d’une grande finesse, évoquant des
drapés ondulants.
Il ne profite pas du poli que permet cette roche
éruptive très dure, s’arrêtant au « douci » qui lui
confère ce gris indestructible.
32. Cette cour, saisie au travers d’une porte ajourée,
se trouve dans le vieux quartier d’Honfleur, entre
le Vieux Bassin et le Grenier à Sel.
Tout ici est silex, le pavement et les murs sont
réalisés dans cette roche dure présente en lits
horizontaux dans les falaises de craie qui forment
la majorité des côtes de la région.
Seule la voûte semble être faite d’un autre
matériau.
Cliché argentique
34. C’est sous ce vocable que les carriers
désignent des blocs que des fractures dans
le gisement ont empêché d’extraire sous une
forme économiquement exploitable.
Ceux-ci se trouvent au bord d’un terre plein
de la carrière d’Haumont à Vodelée.
Il s’agit de « griotte », le marbre rouge
typique de ces régions.
36. Cet engin de manœuvre à moteur Diesel, se
trouvait aux abords de la « Roche de Tailfer » ;
il servait probablement aux déplacements
locaux des wagons de la carrière, sur le
raccordement à l’importante ligne de chemin de
fer qui longe la rive droite de la Meuse.
Il a été envoyé à la casse lors de
l’aménagement du quai de chargement en
péniches, des granulats issus de l’imposante
carrière « Gralex » voisine.
38. Ce cliché montre l’extrémité d’une forme de
radoub de l’arsenal maritime de Rochefort,
créé par Colbert dans une anse de l’estuaire
de la Charente.
C’est dans cette forme que vient d’être
construite l’Hermione, réplique de la célèbre
frégate avec laquelle le marquis de la Fayette
vogua vers ce qui allait devenir les Etats-Unis
d’Amérique.
Cliché argentique
40. Cet étonnant plafond de l’église de Rue,
montre bien ce que les artisans
d’autrefois savaient tirer des blocs
calcaires utilisés pour la construction
des édifices les plus prestigieux comme
les plus modestes.
Rue est un village proche du Crotoy, au
fond de la baie de Somme.
42. Vue des arcades de la très belle façade de la
mairie de Saint Quentin, qui, comme celle
d’Arras, a bénéficié récemment d’un
ravalement efficace qui illumine la pierre de
France, sculptée avec art pour l’édification
de ces bâtiments publics d’une époque
révolue.
44. Remarquable architecture d’une habitation
privée de Solre sur Sambre. Cette façade est
perpendiculaire à la voirie, ce qui est fréquent
dans certaines régions, mais ne l’est pas
dans l’Entre Sambre et Meuse. Le pignon à
front de rue est d’ailleurs en mœllons de
grès.
Ce cliché a été retenu pour illustrer l’affiche
de l’exposition, avec l’autorisation de
Monsieur Steve Quaqueux, propriétaire.
47. Ce four à pain prive, bien qu’extérieur à
l’habitation à laquelle il appartient, est
construit en bloc de granite du pays.
Il se trouve en bordure du village de St
Philibert, proche de la Pointe de Trévignon,
sur la côte sud du Finistère, à mi-chemin
entre Pont Aven et Concarneau.
Exposé à Hergnies en 2011
49. L’estuaire de l’Aven, rivière qui donne son nom
à la célèbre cité des peintres du sud de la
Bretagne, était bordé de nombreuses carrières
d’où furent extraits d’impressionnants
tonnages de la roche éruptive qui constitue le
sol d’une majeure partie de la Bretagne.
Très utilisé localement, il fut aussi employé
ailleurs en France, notamment, dit-on, pour les
trottoirs parisiens.
Exposé à Hergnies en 2011
51. Ce bel édifice, érigé sur l’Helpe Mineure, a
été récemment entièrement restauré à
l’authentique. En ce qui concerne le
système de vannes et les supports de la
roue à aube par-dessous, il a été fait usage
de blocs de pierre bleue, assemblés par des
clefs en acier.
Le bâtiment principal associe la brique et la
pierre de taille, comme c’est souvent le cas
dans cette région de l’Avesnois.
Exposé à Haumont en 2012
53. Ce magnifique édifice est le résultat de la
restauration, sous le Second Empire, par
Violet le Duc, d’un château datant du XIIème
siècle, plusieurs fois détruit et reconstruit,
finalement ruiné par Richelieu, et racheté en
l’état par Napoléon.
Situé en lisière de la forêt de Compiègne, il
fut classé, dès 1862, sous l’influence de
Prosper Mérimée, alors Inspecteur des
Monuments Historiques.
Exposé à Bousignies sur Roc en 2102
55. Ces blocs de roches, déposés sur la plage,
étaient destinés aux nouvelles protections de
la ville et du port d’Ostende, maintenant en
voie d’achèvement.
Il s’agit de Petit Granit provenant des
Carrières du Hainaut à Soignies. Leur
gisement est situé en dessous des niveaux
normalement exploités et appartient à ce que
l’on appelle « les Cliquantes », ici, le niveau
dit Perlonjour.
Exposé à Hergnies en 2012
56. Jean LEDOCQ
Avenue de Gaulle – 123
B 7000 MONS (Belgique)
+32(0)479.22.98.96
jean.ledocq@skynet.be
Adhérent SOFAM
57. Ces clichés, qui ont fait l’objet de l’exposition au
Musée national du Marbre de Rance,
du 8 octobre au 12 novembre 2013,
se trouvent dans l’album « Expositions 2013 »
accessible à l’adresse Internet :
www.j-ledocq.ptibook.com