Sur la base de repères historiques que partagent en commun les descendants d’Africains avec les populations d’origine européenne (à l’exemple de la Révolution française avec le Général Dumas et la Résistance française avec Joséphine Baker…), l’association « ICAEP » ambitionne :
De développer et d’évoquer dans la continuité cette histoire de tous à travers les moments de rencontre, d’échange, d’apport et d’interconnexion entre le continent africain et européen (sous l’angle des Afro-européens).
De privilégier les moments positifs de cette histoire d’apport pour pacifier un espace social sujet à être divisé par une histoire fracturée et individualisée. Ainsi parviendra-t-on à mieux valoriser l’universalité en partant du cas particulier des Afro-européens (sens donné à leur histoire : culture porteuse de l’interculturalité) et à créer le « mélange de demain » (reconnaître la diversité des racines de la France pour bâtir un « horizon commun » : la République, selon l’expression de la Députée Christine Taubira).
1. LES AFRO-EUROPEENS RACONTES A LA
JEUNESSE
Projet des livrets pédagogiques
Pour un autre
regard sur les
autres et sur
soi-même
I. Institut des Cultures Afro-européennes à Paris / www.icaep.fr / contact@icaep.fr
ICAEP, ONG EN PARTENARIAT AVEC
L’UNESCO
2. Bien que millénaire, l’histoire afro-européenne n’a pas la même
résonance que celle des Afro-américains, auprès du grand public.
Le concept Afro-européen tarde à s’imposer dans son propre
foyer, l’Europe. On lui préfère en lieu et place celui de la diaspora
africaine, des cultures d’outre-mer et ainsi de suite.
Paradoxalement, on pourrait presque se réjouir de cette absence
de reconnaissance. Cela nous laisse l’opportunité de ne pas
reproduire le modèle afro-américain très marqué par son propre
développement (anthropologie de l’espace), et donc de mieux
incorporer des réalités historiques occultées et des courants de
pensées avant-gardistes.
Des chercheurs ont identifié une histoire afro-européenne. Une
histoire, car celle-ci a été marquée par une double constante dans
le temps et ce jusqu’à nos jours : la formation de foyers d’échanges
dès l’Antiquité gréco-romaine entre l’Europe et l’Afrique et des
foyers de peuplement d’Africains dans certaines régions
européennes du Sud dès le XVème siècle. C’est dans ce cadre que,
à différentes époques, des personnes d’ascendance africaine
devinrent empereurs à Rome, dirigèrent l’Eglise chrétienne au
Vatican et comptèrent parmi les plus éminents penseurs, érudits,
savants, généraux, artistes et écrivains des sociétés européennes.
A ce jour, ce processus de participation (qui a notre préférence au
principe d’intégration ou d’assimilation) au rayonnement des
sociétés européennes se poursuit.
La civilisation d’universalité de Léopold Sédar Senghor et la
pluralité moderne de l’Africanité d’Achille Mbembé, nous offrent
un modèle méthodologique cosmopolite, transcontinental et
démocratique. Ces deux courants avant-gardistes n’enferment pas
la culture afro-européenne dans l’étroitesse d’un groupe, celle-ci
rassemblant au-delà des limites biologiques. Mieux encore, le
métissage culturel que le concept d’universalité prône permet de
dépasser les contraintes des frontières et de ne pas « perdre notre
temps à ne vouloir considérer que les nuances qui nous
différencient » (Félix Eboué).
2. Institut des Cultures Afro-européennes à Paris / www.icaep.fr / contact@icaep.fr
« Si mes œuvres ont une certaine
qualité, cela tient essentiellement
de leur métissage culturel, très
précisément afro-européen »)
(Léopold Sédar Senghor)
3. Les cibles
Les jeunes issus de
l’immigration
Les jeunes métisses
Les nouveaux migrants
3. Institut des Cultures Afro-européennes à Paris / www.icaep.fr / contact@icaep.fr
L’expression de « citoyenneté positive » que nous consacrons
dans le cadre de ce projet, est en quelque sorte le pendant de
la discrimination positive. Rappelons-nous que la
discrimination positive - connue sous la dénomination anglo-
saxonne « affirmative action », est apparue aux Etats-Unis en
vue de garantir une meilleure représentativité raciale (Les Afro-
américains et les hispaniques) aux différents niveaux de la
société.
Avec la « citoyenneté positive », c’est admettre a contrario qu’il
y aurait une citoyenneté « négative » qui rompt avec le pacte
républicain et l’égalité des chances. Les jeunes européens issus
de l’immigration, dit-on, ne trouvent pas leur place dans les
sociétés européennes. Les conséquences sont préoccupantes,
d’aucuns évoquent les signes apparents de « mal
appartenance » et les menaces de dépersonnalisation et de
dévalorisation.
Sans culpabiliser qui que ce soit (notre préférence va pour une
responsabilité partagée), les jeunes en question sont installés
dans une hybridité culturelle et y sont laissés sans assistance.
La polémique récente autour des drapeaux « étrangers »
l’illustre à bien des égards : un tiraillement entre deux aires
culturelles, suivi d’un sentiment paradoxal d’exclusion de ces
deux mêmes aires. Ce mal être de ces jeunes est d’autant plus
dur à vivre qu’il est renforcé par des préjugés autour de
l’Afrique. Et d’autre part par les discriminations « pernicieuses »
dont sont victimes les personnes d’ascendance africaine,
soulevées par les Nations Unies en 2011 à l’occasion de la
journée internationale sur les discriminations raciales.
Alors, comment se défaire de tout ça et redonner in fine de la
confiance en soi à ces jeunes? ICAEP propose de développer
l’histoire afro-européenne auprès de ces jeunes en leur
démontrant que, par leurs aïeuls, ils font partie intégrante de
la société européenne. C’est cela agir en faveur d’une
« citoyenneté positive » : agir en direction d’un groupe de
personnes en quête de repères communs avec l’ensemble
d’une communauté nationale..
4. Les cibles
Les étudiants européens
de souche ancienne
Les professeurs
Les salariés
4. Institut des Cultures Afro-européennes à Paris / www.icaep.fr / contact@icaep.fr
Bien sûr que la culture afro-européenne comporte des
éléments d’extranéité, par la seule présence et influence de
l’Afrique dans sa genèse.
Par la suite, l’histoire et la culture afro-européenne ont fait
leur nid. Celles-ci se développèrent selon des caractéristiques
qui les rendent singulières par rapport aux autres foyers de la
diaspora africaine. La culture afro-européenne a donc une
histoire et un vécu propre, largement déterminés par l’espace
culturel et social où celle-ci a pris corps, à savoir l’Europe.
Au fil des millénaires, la culture afro-européenne est devenue
une composante à part entière de la civilisation européenne.
Alors que, encore à nos jours, la présence des Africains est
perçue comme le seul résultat d’une politique migratoire. Pas
faux, mais une autre approche s’impose afin de nous regarder
différemment et de mieux vivre ensemble.
La culture afro-européenne est une ramification de l’histoire
et de la culture européenne. Celles-ci ont donc un lien de
parenté et s’entremêlent pour n’en faire qu’une : c’est la
préfiguration de la civilisation d’universalité tant promue par
Léopold Sédar Senghor.
Il a été beaucoup question d’introduire dans l’enseignement
français l’histoire extra-européenne. Certains y ont vu une
tentative de communautarisation. Avec l’histoire millénaire
des Afro-européens, nous disposons d’un outils précieux pour
mieux appréhender l’histoire de l’Europe dans toute sa
diversité. Prenons un exemple : le général Dumas commanda
un régiment (à l’origine des chasseurs alpins) pour repousser
les « ennemis » de la révolution française. Voilà un héros que
la communauté nationale peut se réapproprier sans faire de
l’ombre aux grands évènements de l’histoire française.
Pour les Européens de souche ancienne, c’est une chance de
se confronter aux « autres » et surtout de comprendre
qu’aucune culture ne saurait être pure.
« Tout change en échangeant »
(Edouard Glissant)
5. LE CONTENU DES LIVRETS
La
promotion
de la langue
française
Faire découvrir
à la jeunesse
française des :
1) grands
auteurs
francophones
afro-
descendants
2) Concepts
(« Tout-
Monde »), mots
et une
esthétique
uniques
5. Institut des Cultures Afro-européennes à Paris / www.icaep.fr / contact@icaep.fr
La structure des livrets
-Portrait de la personnalité, en
jouant sur les contrastes
- Grands repères de la vie de la
personnalité
- un texte écrit par une
personnalité afro-descendante
selon ses expressions
artistiques (comme le slam)
-Un texte ou deux poème liés à
des thématiques soulevées par
la vie de la personnalité en
question