Management des Systèmes
d’Information Evolués
(MR1-IDIAG)
Université de Manouba
École Supérieure de Commerce de Tunis
Enseignant : Mme S. Besbes Essanaa
E-mail : Selima.besbes@esct.uma.tn
Chapitre 0 : Introduction
Chapitre 1 : Analyse systémique de l’entreprise
Chapitre 2 : Rôles et usages des SI
Chapitre 3 : Le schéma directeur informatique
Chapitre 4 : La gouvernance des SI
Chapitre 5 : L’urbanisation des SI
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Sélima Essanaa
4
✓ Les SI sont de plus en plus complexes et manquent d’agilité : ils
comportent de nombreux composants superflus et des interfaces
multiples, pas suffisamment, normalisées
✓ De plus, on constate un fonctionnement en silos : avec peu ou pas de
communication entre les équipes, une absence de vision transverse,
préjudiciable à des choix cohérents, et une mauvaise connaissance du
patrimoine applicatif
Entropie des SI
Sélima Essanaa
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✓ Les différentes unités (département, pole,
direction, service) fonctionnent de manière isolée
✓ Absence de communication
✓ Absence de collaboration
✓ Préjudiciable à l’entreprise (pertes financières)
✓ Ne convient pas à l’aire digitale
Architecture en silos
Sélima Essanaa
Exemple
Un pôle commercial constitué de 4 services (Achat, Vente, Logistique, Relation Client)
fonctionnant sans collaborer
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Concrètement …
✓ Des applications obsolètes qui doivent être supprimées car elles sont
coûteuses en maintenance, en espace, en électricité, etc.
✓ Mais avec prudence ….. Car faut-il savoir lesquelles ne sont plus
utilisées ?!
Exemple : Une application comptable peut très bien être utilisée par une
seule personne pour une seule fonctionnalité un jour par an, et
dans ce cas il faut bien la maintenir !…
Syndrome du « plat de spaghettis »
Sélima Essanaa
6
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L’effet d’empilement …
Elles ont recours à l’urbanisation
Ce concept permet d’éliminer toutes les applications et
les systèmes inutilisés et de rationaliser les usages
Les plus grandes entreprises se
dotent de moyens spécifiques pour
éviter cet effet d’empilement,
nuisible à leur productivité :
Sélima Essanaa
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État cible
▪ Homogène
▪ Rationnel
▪ Faible coût de maintenance
État actuel
▪ Hétérogène
▪ Redondance
▪ Coût de maintenance élevé
Alignement
▪ Besoins métier
▪ SI
SI Agile
Divergence
▪ Besoins métier
▪ SI
SI Rigide
Urbanisation
Sélima Essanaa
En résumé …
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Qu’est-ce que l’urbanisation ?
« Urbaniser, c'est organiser la transformation progressive et continue du SI visant à le
simplifier, à optimiser sa valeur ajoutée et à le rendre plus réactif et flexible vis à vis
des évolutions stratégiques de l'entreprise, tout en s'appuyant sur les opportunités
technologiques du marché. L'urbanisme définit des règles ainsi qu'un cadre cohérent,
stable et modulaire, auquel les différentes parties prenantes se réfèrent pour toute
décision d'investissement dans le système d’information. »
Définition proposée par le Club Urba-EA
Définition - 1
Sélima Essanaa
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Qu’est-ce que l’urbanisation ?
Urbaniser, c'est piloter la transformation continue du SI pour le rendre plus agile,
plus efficient et plus cohérent, afin de le simplifier durablement.
Définition -2 (plus concise)
L’urbanisation vise à établir une cohérence entre les
processus de l’organisation et ses ressources informatiques
Sélima Essanaa
Utilisée pour la première fois, par Jacques Sassoon dans les années
1990, dans le secteur bancaire afin de formaliser ou modéliser
l'agencement du SI de la banque
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Qu’est-ce que l’agilité des SI ?
1. Pouvoir réagir à l’inattendu : arrivée d’un nouveau concurrent
(Exemple :Orange pour la téléphonie)
2. Pouvoir s’adapter facilement aux évolutions métiers et exploiter les
nouvelles technologiques (Cloud computing, Big Data, etc.)
Elle n’a jamais été étudiée en tant que
telle. Mais elle a toujours été considérée
comme une qualité intrinsèque d’un SI
vers laquelle il faut tendre.
Elle implique :
Sélima Essanaa
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Dans un contexte digital, l’agilité fait
référence à la capacité d’un SI à s’adapter
rapidement et anticiper les différents
changements stratégiques, organisationnels et
juridiques, assurant une évolution rapide et
souvent imprévisible, nécessitant parfois le
développement rapide de nouveaux services,
à moindre coût
Autrement dit ….
Sélima Essanaa
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L’agilité des SI, pourquoi ?
L’environnement des organisations est de plus en plus complexe et
les changements auxquels les directions doivent faire face sont
rapides et en augmentation.
Ces changements touchent aussi bien le système
informatique et les technologies mises en place, que
les applications, les processus et l’organisation.
Sélima Essanaa
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✓ le contexte et le média : écran de
travail, éditions papier, écran
d’information, terminal numérique,
etc.
✓ le public : conseiller pédagogique,
formateur, gestionnaire, élève,
directeurs, etc.
Exemple :
▪ la génération automatique par l’ERP des plannings
et emplois du temps
▪ la génération des documents Bureautique (plus de
120 au format standard Open Office) associés
▪ la mise en paiement des intervenants
▪ l’affichage dynamique des cours sur les écrans
d’information,
Avec une conception agile du SI
d’une université, un même objet
«cours» est perçu de nombreuses
et différentes manières, selon :
Ainsi, la simple création d’un cours déclenche
automatiquement :
▪ les tableaux de bord dynamique de pilotage et de
gestion,
▪ la préparation des reports de crédits, l’envoi
automatique de SMS aux élèves et intervenants pour
des changements de dernière minute (salle, retard….)
Et ultérieurement pour répondre à de nouveaux
besoins fonctionnel, rapidement et avec un
minimum de couts
Sélima Essanaa
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✓ Difficulté à développer de nouveaux produits : comment développer un
nouveau produit ou une nouvelle fonctionnalité avec un SI rigide ?
Comment adapter le SI à la nouvelle stratégie ?
✓ Augmentation de tâches à « non-valeur ajoutée » (impact indirect sur
les processus) : comment éviter les re-saisies d’information, les doubles
vérifications ?
Symptômes pour les Directions Métiers
Un SI « non agile » pose des problèmes pour les Directions Métiers
(impacts métiers)
Sélima Essanaa
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✓ Difficulté de maintenir un niveau de service en cohérence avec
l’accélération technologique : comment intégrer les nouvelles
possibilités technologiques ?
✓ Surcoût d’exploitation et de maintenance : que faire des capacités
applicatives existantes sous-utilisées du système d’information ?
✓ Accroissement de la non-qualité : comment gérer l’incohérence de la
sémantique des informations entre applications ?
Symptômes pour les Directions Métiers (suite)
Sélima Essanaa
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✓ Surcoût d’exploitation et de maintenance : comment gérer
l’hétérogénéité et la spécialisation technique des machines et
des traitements ?
✓ Diminution voire absence de la maîtrise sur le SI : comment
intégrer les nouveaux besoins de développement des directions
opérationnelles ? Quels cadres leur donner ?
Symptômes pour la DSI
Un SI « non agile » pose aussi des problèmes pour la DSI (impacts
technologiques).
Sélima Essanaa
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✓ Accroissement des vulnérabilités et des risques de
dysfonctionnement générés par l’augmentation de la
complexité et l’obsolescence des techniques : ralentissement,
procédures complexes, perte d’information, arrêt
d’exploitation, etc.
✓ Difficultés à intégrer des technologies nouvelles : comment
gérer les multiples architectures ? Comment mettre en place un
annuaire de groupe ?
Symptômes pour la DSI (suite)
Sélima Essanaa
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✓ L’environnement concurrentiel des entreprises
✓ L’état de l’art technologique
✓ La présence en entreprise de référentiels
✓ Un rôle nouveau et motivant pour la DSI
Quatre facteurs poussent à l’urbanisation :
Sélima Essanaa
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✓ Pas de double saisie : SI intégré
(zone d’échanges, Référentiel,
Architecture orientée service)
✓ Ergonomie et usabilité des SI : Point
d’entrée unique , mode déconnecté
✓ Orientation usager : offrir par usager
une vue rassemblant l’ensemble des
fonctionnalités dont il a besoin pour
mener correctement son activité
Sélima Essanaa
Du point de vue des usagers du SI
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✓ Optimiser le fonctionnement des processus
✓ Réduire la complexité des SI
✓ Aboutir à un SI agile, modulaire, évolutif , cohérent, homogène
et intégré
✓ Faciliter la réutilisation et la transformation des composants
✓ Viser le meilleur rapport coûts/qualités/délais
Sélima Essanaa
Du point de vue « qualités » du SI
✓ Le concept d’urbanisation des SI a été largement expliqué et illustré dans
plusieurs travaux, mais d’un point de vue pragmatique, l’urbanisation vise
principalement l’optimisation de la gestion du SI
✓ La plupart des approches d’urbanisation se basent sur la cartographie de
l’entreprise
✓ La mise en œuvre d’une démarche de cartographie/urbanisation va permettre
de bâtir progressivement un SI modulaire, réactif, plus apte à servir la
stratégie de l’entreprise
✓ La cartographie est un outil gage de qualité pour la gouvernance du SI de
l’entreprise
Sélima Essanaa
❖ d’apprécier et d’évaluer la situation actuelle selon différents axes
❖ d’ anticiper les orientations du SI actuel
❖ de souligner les impacts et effets de bord associés aux changements
❖ De planifier et d’intégrer les évolutions du SI à l’environnement
existant d’une manière aisée
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Sélima Essanaa
La cartographie au service de l’urbanisation du SI
Très utile aux décideurs pour définir leurs choix stratégiques
✓ Cartographier le SI, c’est d’abord auditer l’existant, évaluer les besoins, et
délimiter le périmètre d’un projet fédérateur pour l’entreprise
✓ La cartographie fournit une vision d’ensemble du SI, selon un empilement
de couches prédéfinies. Elle permet notamment :
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Sélima Essanaa
La cartographie au service de l’urbanisation du SI
✓ Quelle est la stratégie à court et moyen terme pour la cartographie ?
✓ Quels sont les apports attendus : pourquoi et pour qui ?
✓ Quels sont les dysfonctionnements majeurs constatés qui justifient de
la mise en place d’une cartographie ?
✓ Quel est le budget ?
✓ Quel est le périmètre (on privilégie généralement les périmètres
métiers regroupant le plus grand nombre d’applications) ?
✓ Quels sont les types de constituants (applications, composants,
référentiels de données, …) ?
✓ Quelles sont les normes et règles des architectures applicatives ?
Cartographier le SI fournit des réponses aux questions suivantes :
Ce découpage implique un principe simple : chaque couche s’appuie sur la
couche inférieure pour fournir à la couche supérieure les réponses attendues
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Sélima Essanaa
La cartographie au service de l’urbanisation du SI
Sélima Essanaa
✓ Appelée aussi cartographie des processus. Elle décrit l’ensemble des activités
que le système d’information doit supporter et offre la possibilité de classer les
processus en fonction de leur type (fonctionnel, opérationnel, support ou
décisionnel). Elle peut être complétée par des diagrammes de collaboration afin
de montrer les échanges entre les différents processus.
✓ Fournit une représentation aérienne du fonctionnement de l’entreprise et offre une
visibilité plus claire qui facilite la mise en place d’un système d’amélioration de
la performance
✓ Apporte un levier efficace pour réaliser différentes actions :
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
❖ classer et prioriser les processus
❖ identifier les liens entre processus
La Cartographie Métier
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
❖ Les processus opérationnels : Ils ont un impact direct sur les
performances de l’entreprise
❖ Les processus de pilotage : Ils permettent de fixer des orientations,
d’évaluer une situation, de décider d’actions correctives
❖ Les processus de support : Ils impactent directement les performances
de l’entreprise, car ils gèrent principalement les ressources de
l’entreprise et viennent en support des processus opérationnels
✓ Elle est issue des objectifs stratégiques de l’entreprise et permet d’identifier
trois types de processus :
La Cartographie Métier (suite)
*Les cartographies présentées à titre d’exemples, ont été réalisées, dans le
cadre d’une évolution basée sur l’urbanisation, du SI d’ AKKA Technologies -
Pôle Applicatif France, suite à son acquisition de la société Aéroconseil
✓ cherche à répondre à la question « quoi ? » C'est-à-dire quelles sont les fonctions
qui permettent de supporter les processus métiers (use cases)
✓ L’architecture fonctionnelle permet de structurer et de recenser les fonctions du
système d’information permettant de supporter les processus métier précédemment
identifiés. Elle ne tient compte ni des acteurs ni de l’organisation et cherche à
structurer le SI en bloc fonctionnels
✓ Elle organise hiérarchiquement les fonctionnalités des activités de la couche métier
✓ Cette cartographie est fortement découplée des choix technologiques et s’attache
d’avantage au découpage des fonctionnalités du SI en zones, quartiers et îlots
fonctionnels
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
La Cartographie Fonctionnelle
✓ recense le patrimoine applicatif de l’entreprise, en soulignant les interactions entre
applications ou composants d’applications, leur description, ainsi que les données
échangées. Cette cartographie cherche à répondre à la question « comment ? »
✓ Dès lors que la cartographie fonctionnelle est identifiée et organisée, il convient
d’établir une cartographie applicative, permettant de cataloguer les applicatifs qui
supportent ces fonctionnalités.
✓ Il est à noter qu’il n’y a pas obligatoirement de correspondance bijective entre un
bloc fonctionnel et un bloc applicatif. C’est pourquoi une fonctionnalité peut-être
implémentée dans plusieurs applications, de même qu’une application peut
recouvrir plusieurs blocs fonctionnels.
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
La Cartographie Applicative
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
La Cartographie Applicative - Exemple
✓ Une fois ce premier découpage réalisé, il convient de réorganiser les applications
par grand domaine fonctionnel afin d’effectuer un second niveau de structuration
plus affiné
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
La Cartographie Applicative - Exemple
✓ De plus, en complément de cette cartographie, il est possible
d’ajouter une cartographie des flux applicatifs qui permet de
mettre en évidence la circulation des flux d’information entre
les applications du SI
✓ décrit les ressources physiques et les méthodes de déploiement
✓ recense les éléments de configuration assurant le fonctionnement
du socle technique, impératif à toute exécution applicative.
✓ Chaque élément de configuration est donc identifié, détaillé et
associé aux ressources et moyens matériels nécessaires. Elle
enrichit la cartographie applicative
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Sélima Essanaa
Les couches d’une cartographie
La Cartographie de l’infrastructure
1. Préparer et planifier la collecte des informations nécessaires
• Informer les populations contributrices sur la démarche et les objectifs à atteindre
• Décliner le mode opératoire (workshops, réunions individuelles, …)
• Produire le planning des interviews et les points de revue et validation
2. Réaliser la collecte :
• Par itérations successives selon une approche pragmatique (le « just enough »)
• Sur la base de documents prédéfinis (questionnaires, tableaux de collecte, …)
3. Produire les cartographies :
• Consolider l’ensemble des données recueillies
• Matérialiser les flux inter-applicatifs
• Identifier les principaux référentiels partagés
4. Faire valider et publier les cartographie
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Sélima Essanaa
Elaboration d’une cartographie
Pour produire une cartographie de tout ou partie du SI, il est possible de
s’appuyer sur la démarche suivante :
✓ Chacune des cartographies est réalisée à l’aide du croisement
d’interviews (Responsable SI, Chef de Projet, directeur de projet,
Responsable Data, etc.) et sur les bases documentaires existantes
✓ Plusieurs itérations doivent être effectuées avec les différents
responsables afin d’affiner, corriger et valider l’ensemble des
cartographies pour obtenir la vision la plus réaliste possible du SI.
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Sélima Essanaa
Elaboration d’une cartographie
Exemple
❖ Ajoute une vision multidimensionnelle du SI
❖ Assure le respect de la cohérence des informations
❖ Offre une communication synchrone ou asynchrone via des sites
Intra/Extranet
❖ Rend possible, selon des droits d’accès définis, une communication en
temps réel via l’utilisation d’un portail connecté directement avec la BD
❖ Facilite l’accès aux informations relatives au SI de l’entreprise : fiches
applicatives, détail d’un élément de configuration, etc
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Sélima Essanaa
Utilité de la cartographie
La cartographie n’est pas une fin en soi, chaque élément modélisé doit
être enregistré dans un Référentiel (BD relationnelle), qui :
✓ La cartographie offre une vue globale et stratégique de la situation actuelle,
permettant en plus de la prise en compte de l’existant, l’analyse d’impact dans
le cadre de projet de développement ou d’implémentation d’applications.
✓ Les analyses d’impacts peuvent revêtir plusieurs formes pour répondre à des
questions concrètes, dont voici quelques exemples :
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Sélima Essanaa
Utilité de la cartographie
• Où est installé ce serveur d’application ?
• Quelles sont les applications hébergées ?
• A quel réseau appartient ce serveur de fichiers?
• Quelles sont les bases de données hébergées par ce serveur ?
• Quels sont les flux émis et reçus par cette application ?
• Quels sont les processus métiers supportés par ces applications ?
Pour conclure …
✓ Appliquée à des périmètres prédéfinis, la cartographie permet un retour sur
investissement concrêt, dans la mesure où elle centralise, maintient et gère
l’information tout en assurant une communication claire et efficace
✓ La cartographie dans son ensemble, répond à un certain nombre d’attentes,
essentiellement celles basées sur la connaissance exhaustive de l’existant
✓ Les concepts de l’Urbanisation des SI vont s’appuyer sur la cartographie
pour initier le découpage et la ségrégation des applications, par domaines
fonctionnels de l’Entreprise
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Sélima Essanaa
Utilité de la cartographie
Pour conclure …
Créer une cartographie, c’est bien, la maintenir, c’est mieux !
✓Dans toute démarche d’urbanisation, il convient d’accompagner le
changement et d’assurer la maintenance des cartographies.
✓La production d’une cartographie n’est pas une fin en soi et il est
souvent nécessaire d’accompagner les équipes dans la maintenance
des cartographies. Il convient donc de former les contributeurs et de
les sensibiliser à la nécessité de disposer d’une vision « à jour » du SI
de l’entreprise
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Sélima Essanaa
Utilité de la cartographie
Pour conclure …
✓ La clé de l’Urbanisation réside dans le regroupement logique des fonctions
nécessaires à l’entreprise
✓ Un des objectifs principaux d’une telle démarche est l’identification des
redondances qui sont des sources de coûts pour l’Entreprise
✓ Cette tache implique une consultation des métiers d’une part, et des
responsables du SI d’autre part, pour permettre la création d’une couche
conceptuelle indispensable à la rationalisation (optimisation) du Système
d’Information
✓ Elle permet également de dévoiler la situation critique de certaines applications
et de leurs interactions, pour anticiper d’éventuelles réactions en chaîne
✓ Ces nouvelles informations entraînent souvent la revue de certaines décisions
impactées 45
Sélima Essanaa
L’urbanisation des SI
✓ Conduit à la réduction de la complexité et des redondances, impliquant une
baisse et la rationalisation des coûts informatiques
✓ Fournit une vue globale permettant une évolution progressive et adaptée
avec une cohabitation entre des applications hétérogènes, grâce au
découpage en Zones, Quartiers et Ilots
✓ Prévoit des principes et règles ainsi qu'un cadre cohérent, stable et
modulaire, auquel les différentes instances décisionnaires de l'organisation
peuvent se référer pour toute décision
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Sélima Essanaa
L’urbanisation d’un SI
Toute démarche d’urbanisation :
1. L’encapsulation : Un bloc est propriétaire de ses données et de ses traitements.
Un bloc ne peut accéder aux données encapsulées dans un autre bloc qu’en
faisant appel aux services que propose celui-ci, via des interfaces publiques
dites prise. Une application doit appartenir à un et un seul bloc afin de limiter
les impacts lorsque celle-ci est remplacée
2. Cohérence forte / couplage faible : Il consiste à définir des blocs pour
lesquels les données et les traitements présentent une forte cohérence (des
relations fortes) et un couplage faible (une frontière bien délimitée) :
▪ Entre les applications
▪ Entre les modules d'une même application
▪ Entre les composants d'un même module 47
Sélima Essanaa
L’urbanisation d’un SI
L'urbanisation s'appuie sur deux règles de base :
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
l'urbanisation s'appuie sur un plan d'urbanisme (ou plan d’occupation du sol)
Le POS doit faciliter la construction
d'une architecture optimisée du point de
vue fonctionnel du SI, qui est le point de
vue pivot entre le point de vue du
métier et le point de vue informatique.
Pivot
Le POS décrit les vues fonctionnelle et
applicative du SI, selon un découpage
de plus en plus fin, en capacités
autonomes : la zone, le quartier, et l’îlot
Zone
Quartier Îlot
Est Composée
Est Composé
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
Terme Définition
Zone
Correspond au premier niveau de découpage du SI. La liste des zones d’un SI est
déduite par des règles de bonnes pratiques et correspond généralement au métier.
Quartier
Il regroupe des îlots homogènes quant à la nature de l’information traitée. Il
correspond à un sous-système
Îlot
Un îlot correspond à une finalité fonctionnelle qui comprend des traitements et des
accès à des données. C’est une entité du SI susceptible d’être développée ou achetée
séparément (remplaçable). Un îlot émet des résultats normalisés exploitables par
d’autres îlots
Îlot fonctionnel
Gestion des commandes
processus métier Vente
Îlot fonctionnel
Gestion des contacts client
Chaque fonction du SI doit être localisée dans un ilot fonctionnel
unique, lui-même inclus dans un quartier fonctionnel unique
contenu, à son tour, dans une zone fonctionnelle unique
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
Terme Définition
Bloc
C’est le terme générique utilisé pour découper les architectures
fonctionnelles et applicative, c’est une unité atomique et autonome de
l’activité. Il peut désigner l’un des trois niveaux de découpage : la zone, le
quartier ou l’îlot. Par exemple, le bloc « applicatif » désigne un module
logiciel exécutable, ayant une identité, proposant des services, et ayant une
prise bien définie.
Prise
Moyen mis à la disposition des utilisateurs par un bloc, pour proposer ses
services. Elle comporte des structures de données et un ensemble
d’opérations utilisables dans ce bloc.
Vocabulaire
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
Exemple : une partie du découpage du SI d’une banque en un ensemble de
zones d’activités opérationnelles
Bloc fonctionnel
«Gestion d’un impayé »
Zone « Production bancaire »
Quartier «Vente de crédits »
Îlot
«Gestion des crédits immobiliers »
Bloc fonctionnel
« Suivi d'une demande
ou d’une proposition de crédit »
Îlot
«Proposition de crédits »
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
1. La zone : correspond au premier niveau de découpage du SI, représente
un domaine fonctionnel et correspond à ce qu’on appelle communément
un système. Il existe différentes zones fonctionnelles :
▪ Zone Opération : une zone opération par métier principal de l’organisation,
implique le regroupement des SI nécessaires à la gestion opérationnelle du
métier traité
▪ Zone Échange : acquisition/restitution, interactions avec le monde extérieur
et les autres SI de l’entreprise (prise du SI)
▪ Zone Référentiel : regroupement des informations stables dans le temps et
communes aux différents éléments du SI. Regroupe des données et des règles
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Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
▪ Zone Décisionnelle (ou Pilotage) : regroupement des blocs dédiés
aux processus de gouvernance et d’analyse en utilisant des
informations globalisées (statistiques, tableaux de bord, etc.)
▪ Zone Ressource (ou Support) : regroupement des systèmes dédiés
à la gestion des ressources internes à l’entreprise (RH,
Comptabilité, etc.)
▪ Zone Gisement : regroupement des données dynamiques de
l’organisation (à cycle de vie court), et leurs services d’accès
1- La zone (Suite)
55
Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
✓ Un quartier regroupe des composants homogènes du point de vue de
l’information traitée. Typiquement, il correspond à ce qu’on appelle
communément un sous-système.
✓ Un quartier regroupe les fonctions relatives à une opération dans un métier.
Pour les identifier, on peut s’aider des états d’objets identifiés dans la
description des processus métier
✓ Le SI est comparable au quartier d'une ville (s’il est bien urbanisé, il est
possible de raser un bâtiment/une application au cœur du quartier et/ou de le
reconstruire sans mettre en péril tout le reste)
2. Le quartier : Chaque zone fonctionnelle est à son tour découpée en quartiers
fonctionnels.
57
Sélima Essanaa
Plan d’urbanisme
✓ A une finalité fonctionnelle et comprend des traitements et des accès à des
données pour cette finalité.
✓ Les services au sein de l’îlot sont effectués indépendamment du chemin
suivi par l’information en amont ou en aval de l’îlot.
✓ Un îlot émet des résultats normalisés exploitables par d’autres îlots,
il va typiquement correspondre à :
▪ Une application ou une grande fonction applicative
▪ Un module d’un progiciel
3. L’îlot : il représente une application, chaque îlot du SI est associé à un métier et
regroupe les traitements et les données associées
Exemple : gestion des paiements immédiats, gestion des
paiements échelonnés, facturation
Sélima Essanaa
58
Plan d’urbanisme
Ici, nous avons un ensemble de services qui communiquent les uns avec les autres, et
nous constatons tout de suite les problèmes d’échanges de flux et de redondances…
Exemple :
Sélima Essanaa
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Plan d’urbanisme
La démarche prévoit de séparer ces services et de les regrouper suivant des
domaines fonctionnels. Ainsi, nous obtenons :
* La zone de médiation sert à faciliter la communication et la circulation
des informations
*
Exemple :
Sélima Essanaa
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✓ Les domaines fonctionnels sont identifiés
✓ Les communications entre services passent par une zone de
médiation qui permet de centraliser les flux de communication
✓ La couche médiation peut être implémentée par des ESB*
✓ Elle assure l’interconnexion en gérant la médiation, la
communication et les interactions entre les services et applications
d’un système d’information.
Plan d’urbanisme
* ESB : Entreprise Service Bus
Exemple :
Sélima Essanaa
61
Plan d’urbanisme
✓ La cartographie applicative est la suite logique de la
cartographie fonctionnelle et regroupe donc les éléments
de cette dernière.
✓ la cartographie applicative représente la structuration du SI
en blocs applicatifs
✓ Dans notre exemple, nous obtenons deux blocs
fonctionnels
Sélima Essanaa
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Plan d’urbanisme
Exemple : Cartographie Source
▪ Les noms des îlots sont
présents à titre indicatif
▪ Nous retrouvons les problèmes
de redondance vus
précédemment
Zones (en pointillé)
Quartiers ( en violet)
Ilots (en jaune)
Sélima Essanaa
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✓ Toute architecture fonctionnelle comporte une zone échange qui est en
quelque sorte la prise du SI
✓ Toute architecture fonctionnelle comporte une zone gisement de
données qui regroupe les informations dynamiques ainsi que les
services d’accès à ces données
✓ Toute architecture fonctionnelle comporte une zone référentiel de
données : elle regroupe les informations communes aux différents
éléments du système d’information
✓ Toute architecture fonctionnelle comporte une zone de pilotage unique
✓ Toute architecture applicative comporte une zone ordonnancement qui
assure l’interfaçage entre le front office, le back office et le middle
Pour récapituler…
66
✓ Synchroniser les actions du SI avec la stratégie de l’Entreprise, afin de
renforcer la valeur d’usage du SI et en faire un atout pour l’Entreprise
✓ Rendre le SI « lisible » pour favoriser le dialogue et la communication
avec les directions métiers, les Maîtrises d’ouvrage (MOA) et les
Maîtrises d’œuvre (MOE)
✓ Disposer d’un SI agile, capable d’évoluer rapidement et en toute sécurité
tant d’un point de vue métier que technique
✓ Contribuer à la maîtrise des coûts informatiques
La démarche d’alignement stratégique et d’urbanisation d’un SI répond à quatre
objectifs majeurs :
Sélima Essanaa
✓ L’objectif principal des référentiels dans
la démarche d’urbanisation est
d’accroître la réactivité du SI face aux
évolutions
✓ Un référentiel participe
au découplage des applications entre
elles et fournit une vision fédérée des
référentiels sans que chaque application
connaisse quelle application gère quel
élément de référentiel.
67
Sélima Essanaa
Les Référentiels en Urbanisation
✓ La gestion des données de référence est une discipline à part entière de
l’informatique connue aussi sous le nom de Master Data Management
✓ Avant de mettre en place les référentiels, il est indispensable de déterminer :
▪ L’application « maître », qui génère les données
▪ Les applications « esclave », qui ne feront qu’accéder à ces données
✓ Les référentiels apparaissent dans la cartographie fonctionnelle puis applicative
✓ Comment savoir si une donnée est une donnée référentielle ?
▪ Utilisée par au moins deux blocs fonctionnels, avec la même définition pour les
acteurs des deux blocs
▪ Stable dans le temps et caractérisée par une période /date de validité
▪ Consultée fréquemment
68
Sélima Essanaa
Les Référentiels en Urbanisation
✓ Référentiel de données :
▪ Produits, nomenclature, services, annuaires des personnes et des ressources, etc.
▪ Les données doivent être accompagnées d’une date d’effet et de mise à jour
▪ Le statut (provisoire, attente validation, etc.), et l’origine (date de création,
créateur, référentiel propriétaire, etc.) peuvent être mentionnés
▪ les références externes issus des normes (ISO, INSEE, etc.)
✓ Référentiel de règles :
▪ extraire les règles métier du code des applications et les stocker dans un
référentiel
▪ possibilité de changer les règles métier sans changer le code des différentes
applications
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Sélima Essanaa
Les Référentiels en Urbanisation
Il existe deux types de référentiel :
Urbanisation du SI du ministère de la santé du Maroc : 33 livrables
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Démarche d’urbanisation
Urbanisation du SI du ministère de la santé du Maroc : 33 livrables
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Démarche d’urbanisation
Urbanisation du SI du ministère de la santé du Maroc : 33 livrables
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Démarche d’urbanisation
Urbanisation du SI du ministère de la santé du Maroc : 33 livrables
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Démarche d’urbanisation
Urbanisation du SI du ministère de la santé du Maroc : 33 livrables
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Démarche d’urbanisation
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✓ L’urbanisation du SI n’est pas un choix binaire (tout ou rien), mais une
démarche avec plusieurs possibilités
✓ Ce n’est pas une théorie de concepteur, mais un impératif pour un système
agile
✓ L’urbanisation est un investissement économique, pour améliorer la capacité
du SI à servir la stratégie de l’entreprise
✓ Il ne s’agit pas d’un projet technique, puisque ses répercussions dépassent
largement le système d’information : l’urbanisation profite à tous les métiers
de l’entreprise
✓ Dans une opération d’urbanisation, les coûts sont souvent supportés par la
DSI par contre, les gains profitent à toutes les directions
Sélima Essanaa
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✓ En outre, le gain total d’un projet d’urbanisation est supérieur à la somme
des gains que peuvent en attendre les différentes directions. Il est donc
impératif que l’urbanisation soit pensée comme un projet d’entreprise avec
un mode de financement adapté
✓ le calcul des budgets et des contributions des différentes directions et la
fixation des objectifs collectifs et individuels devront parfois être adaptés
pour inciter l’ensemble des acteurs concernés à entreprendre et à participer
au projet d’urbanisation
✓ Si elle doit le financer seule et sur un budget constant, la DSI sera peu
disposée à entreprendre une démarche d’urbanisation
Sélima Essanaa
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✓ Un alignement facilité du SI sur la stratégie de l’Entreprise et une
contribution significative à l’apport de valeur
✓ Une réduction de la complexité et un renforcement de la cohérence
✓ Une meilleure préparation des décisions sur l’évolution du SI (impacts,
risques, valeur apportée...)
✓ Une diminution de la redondance applicative
✓ Une réduction du coût des projets du SI et des processus
✓ Une définition claire des rôles et responsabilités des différents acteurs
Les bénéfices attendus d’une approche urbanisée du SI sont principalement :
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✓ La démarche d’urbanisation vise à améliorer progressivement la performance
et la gouvernance du SI pour en faire un avantage concurrentiel décisif. Pour
cela, l’urbanisation s’appuie sur un outil essentiel - la cartographie - grâce à
laquelle l’entreprise va disposer d’une vision claire, documentée et valorisée
de son patrimoine.
✓ La mise en œuvre d’une démarche de cartographie / urbanisation va permettre
de bâtir progressivement un SI modulaire, réactif, plus apte à servir la
stratégie de l’entreprise
✓ Il est important de noter que les projets d’Urbanisation des SI peuvent être
gérés par lot, permettant ainsi d’urbaniser le SI par étapes
Pour conclure…
Sélima Essanaa