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La Vienne à Lussac les Châteaux
L’Auxance à Chasseneuil du P.
La Boivre à Poitiers
Le Clain à Chasseneuil du P.
La Dive du Sud à Couhé
Le Clain à Anché
La Vienne à Mazerolles
Document réalisé par l’Agence Régionale de la
Biodiversité Nouvelle-Aquitaine – Octobre 2018
Observatoire environnemental
de la LGV SEA
Synthèse des données collectées
dans le cadre des arrêtés loi sur
l’eau de la LGV SEA
Le bassin versant de la Vienne
Départements traversés :
Deux-Sèvres, Charente
2012 à 2016
2
SOMMAIRE
1. Le cadre de l’étude / p.3
1.1. Le contexte
1.2. Les objectifs
1.3. Les données sources et le cadre réglementaire
2. Présentation du bassin étudié : la Vienne / p.4
2.1. Eléments de contexte
2.2. Les sites à enjeu eau
3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau / p.10
3.1. Méthodologie et paramètres étudiés
3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique
3.3. Evaluation de la qualité des sédiments
4. Le suivi des eaux souterraines / p.17
4.1. Les mesures de niveaux d’eau
4.2. La qualité des eaux souterraines
SYNTHESE / p.27
ANNEXES / p.28
Précautions de lecture
L’analyse interannuelle paraît encore parfois peu robuste du fait d’un nombre d’années de
campagnes de prospection relativement réduit. Les données complémentaires pour les années
suivantes permettront, le cas échéant, d’affiner l’analyse (des suivis ont été réalisés après la
rédaction de ce document).
D’autre part, les relevés ne sont pas réalisés systématiquement à la même période d’une année
sur l’autre pour chaque station. Les résultats des suivis peuvent donc être influencés plus ou
moins directement par des facteurs hydro-climatiques (pluviométrie, températures, débits et
écoulement des cours d’eau, etc.), ou anthropiques (volumes d’eau prélevés pour différents
usages, etc.).
Le document présente une synthèse générale pour le bassin versant de la Vienne, incluant les
sites à enjeu sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire environnemental.
3
1. Le cadre de l’étude
La Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique de 340 kilomètres de long traverse 4 bassins
versants (l’Indre, la Vienne, la Charente et la Dordogne) incluant chacun de nombreux cours
d’eau, des zones humides ou encore des nappes d’eau souterraine.
Les bassins versants sont des entités hydrologiques cohérentes dans lesquels tous les
écoulements des eaux convergent vers un même point, exutoire de ce bassin.
Les ressources en eau d’un bassin versant peuvent être soumises à de fortes pressions
anthropiques (usages domestiques, agricoles, industriels, etc.) qui peuvent dégrader sa qualité
et porter atteinte aux milieux aquatiques.
Potentiellement, la construction d’une infrastructure de transport comme la LGV SEA peut elle
aussi avoir de nombreux impacts sur les ressources en eau aussi bien pendant la phase de
travaux (2012-2016) que pendant la phase d’exploitation (à partir de 2017).
Afin d’évaluer ces impacts, des suivis des différentes ressources en eau sont nécessaires ; ils
portent aussi bien sur des aspects quantitatifs que qualitatifs.
Dans le cadre de la LGV-SEA, la construction de près de 600 ouvrages hydrauliques (buses ou
cadres pour les petits écoulements, viaducs ou ponts pour les cours d’eau les plus importants)
a été réalisée sur l’ensemble du tracé afin de faciliter l’écoulement des eaux. Ils ont fait l’objet
d’aménagements particuliers pour rétablir la circulation des poissons et des animaux à
proximité. Au niveau du bassin de la Vienne, 3 viaducs ont été construits : Auxance, Boivre et
Vonne.
Ces ouvrages hydrauliques sont prévus pour perturber le moins possible les écoulements
naturels mais ne sont pas sans conséquence et peuvent porter atteinte au milieu aquatique et
influer sur la continuité des cours d’eau. La réalisation des ouvrages et du rétablissement
hydraulique doit respecter le principe de libre circulation des poissons (Code rural) et
l’implantation de l’ouvrage doit se faire au plus proche du lit naturel du cours d’eau existant
pour éviter une dérivation trop importante.
1.1. Le contexte
L’Observatoire environnemental de la LGV LEA mis en place par LISEA a pour but d’enrichir la
connaissance et les pratiques notamment en matière de réduction des impacts
environnementaux et d’apporter des retours d’expérience utiles aux projets futurs
d’infrastructures.
Il vise également à évaluer les impacts résiduels réels, positifs et négatifs, du projet sur
l’environnement et à s’assurer de l’efficacité des mesures prises pour la réduction et la
compensation des impacts notamment en matière de protection du milieu naturel et de
l’insertion paysagère.
6 thèmes d’études et 19 sites ont été sélectionnés dont le thème de l’eau avec 16 sites
emblématiques répartis le long du tracé de la LGV SEA.
Le bassin de la Vienne est concerné par 6 sites à enjeu eau : la Vienne, la ZPS Plaine du
Mirebelais et du Neuvillois, la vallée de la Boivre, la vallée de la Rune, Chaunay/Pliboux et la
ZPS Plaine de la Mothe Saint-Heray-Lezay.
1.2. Les objectifs
Deux objectifs principaux sont visés au travers de l’étude de l’eau mise en place dans le cadre
de l’observatoire environnemental de la LGV SEA :
- obtenir des retours d’expérience, grâce à l’analyse de sites emblématiques sur
l’incidence du chantier sur les eaux souterraines et superficielles (qualité, niveau et
débit) et l’efficacité des dispositifs environnementaux.
4
- sur des exemples spécifiques, évaluer la réussite d’une option, d’une innovation
technique adaptée sur les aménagements d’ouvrages.
1.3. Les données sources et le cadre réglementaire
Les données utilisées pour cette étude sont issues des résultats des mesures réalisées lors des
suivis des eaux souterraines et des eaux superficielles menés par des bureaux d’étude
mandatés par COSEA dans le cadre des arrêtés loi sur l’eau. Les suivis s’effectuent à différentes
fréquences et périodes, avant et pendant la phase de travaux (2012-2016), ainsi que pendant la
phase d’exploitation (mise en service de la ligne en 2017).
Les données analysées ici comprennent plusieurs campagnes de mesures, réalisées en 2009
(état de référence), puis de 2012 à 2016 pour l’état des cours d’eau, et de 2012 à 2016 pour le
suivi des eaux souterraines.
Les arrêtés d’autorisation Loi sur l’eau ont été obtenus pour les 4 bassins versants concernés
par la construction de la LGV SEA à savoir Indre, Vienne, Charente et Dordogne. Le dossier de
demande d’autorisation détaille, par bassin versant, les mesures conservatoires correctives ou
compensatoires, les plus adaptées pour préserver ce patrimoine commun.
Un état zéro a été réalisé et des suivis des eaux superficielles et souterraines ont été mis en
place dès la phase chantier conformément à ces arrêtés.
>>> La loi sur l’eau
La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 est une loi française
ayant pour but de transposer en droit français la directive cadre européenne sur l’eau d’octobre
2000. Elle vise ainsi à préserver les écosystèmes aquatiques et les zones humides, protéger la
qualité des eaux, et préserver les écoulements naturels.
Les installations, ouvrages, travaux et activités en rivière sont soumis à des contraintes
réglementaires. En effet, tout projet ayant un impact direct ou indirect sur le milieu aquatique
(eaux superficielles ou souterraines, zones inondables, zones humides...) doit être soumis à
l’application de la Loi sur l’eau.
Concernant la Ligne à Grande Vitesse SEA Tours-Bordeaux, les ouvrages et installations liés à
sa construction ont été soumis à autorisation.
L’ensemble des travaux a ainsi été conçu sur la base d’études hydrauliques, hydrogéologiques
et environnementales validées par les autorités administratives, et soumis à enquête publique.
2. Présentation du bassin étudié : la Vienne
2.1. Eléments de contexte
La Vienne (372 km) prend sa source au pied du mont d’Audouze (en Corrèze) sur le plateau de
Millevaches à 920 m d’altitude, et traverse les plateaux intermédiaires puis les bas plateaux du
haut Limousin (altitude de 300 – 400 m) avant de sillonner les formations sédimentaires du
Poitou et enfin de confluer avec la Loire à Candes-Saint-Martin.
Ses principaux affluents sont la Creuse (255 km), le Clain (125 km) et le Taurion (103 km).
Son bassin couvre ainsi une superficie de 21 157 km2
et s’étend des contreforts nord
occidentaux du massif central jusqu’au val de Loire, sur les régions Aquitaine Limousin Poitou-
Charentes et Centre Val de Loire, et en particulier sur les départements suivants : Corrèze,
Creuse, Haute Vienne, Vienne, Charente, Deux Sèvres, Indre et Indre-et-Loire. (Source :
Etablissement Public du Bassin de la Vienne)
5
L’hydrologie du bassin de la Vienne est caractérisée par plusieurs particularités :
 un fort gradient pluviométrique entre le Plateau de Millevaches à l’amont et la
région de Châtellerault,
 à l’amont : la présence d’une structure géologique essentiellement composée de
terrains primaires imperméables et à l’aval de terrains sédimentaires où l’infiltration
est prépondérante, un réseau hydrographique dense, de nombreux étangs, des
aménagements hydroélectriques EDF importants en particulier sur la Vienne, le
Taurion et la Maulde.
6
 à l’aval : la présence d’importants terrains sédimentaires, une densité faible à
moyenne du chevelu hydrographique et de nombreux aquifères souterrains.
Plusieurs problématiques sont mises en avant sur ce grand bassin versant parmi lesquelles :
 la présence de la centrale nucléaire de Civaux qui nécessite des mesures de gestion
particulières,
 dans la partie aval du bassin, une qualité de l’eau très dégradée par les nitrates et
les pesticides que cela soit en superficiel ou en souterrain,
 sur la partie moyenne, une qualité de l’eau dégradée pour tout ce qui est phosphore,
matières organiques et oxydables en lien avec des rejets domestiques ou agricoles.
2.2. Les sites à enjeu eau sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire
Dans le cadre du projet de construction de la ligne LGV, un programme de surveillance a été
établi, depuis 2009, pour suivre l’état écologique des cours d’eau concerné par le tracé.
Un état écologique de référence a été réalisé, basé sur des mesures physico-chimiques et
biologiques définies par l’arrêté du 25 janvier 20101
, pour 90 cours d’eau répartis dans les 4
bassins Vienne, Indre, Dordogne et Charente.
En ce qui concerne plus particulièrement le bassin de la Vienne, celui-ci est traversé par la LGV-
SEA dans sa partie aval au niveau des sous-bassins suivants : Vienne tourangelle, Vienne aval
et Clain. Différentes ressources en eau, superficielles et souterraines, sont ainsi concernées.
Sur les 16 sites à enjeux eau définis le long du tracé de la LGV, 6 concernent le bassin de la
Vienne. Ils sont présentés dans le tableau suivant et localisés sur la carte ci-après.
1
Arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique, de l'état chimique et du
potentiel écologique des eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de
l'environnement (dernière modification par l’arrêté du 27/07/2015).
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021865356&dateTexte=20160129
La Vienne à Chauvigny - 13 août 2012
7
Sites Thème Eau
N° du
site
Nom du site Commune Dpt
Eaux
superficielles
Eaux
souterraines
1 La Vienne Nouâtre/Ports 37/86 La Vienne -
2
ZPS Plaine du
Mirebelais et du
Neuvillois
Jaunay-
Clan/Chasseneuil du
Poitou/Migné Auxance
86 L’Auxance
Jaunay-
Clan/Chasseneuil
du Poitou
3 Vallée de la Boivre
Vouneuil sous
Biard/Biard
86 La Boivre
Vouneuil sous
Biard
4 Vallée de la Rune Fontaine le Comte 86 La Rune
Fontaine le
Comte
5 Chaunay/Pliboux Chaunay/Pliboux 86/79 - Pliboux
6
ZPS Plaine de la Mothe
Saint-Heray-Lezay
Rom/Vanzay/Pliboux +
Sainte Soline
79 - Rom
8
Site à enjeu eau n°1 : La Vienne
> Enjeux eaux superficielles
Les communes de Ports et Nouâtre se situent en bord
de Vienne (respectivement en rive gauche et en rive
droite) à la confluence de la Creuse et de la Vienne, la
Creuse se jetant dans cette dernière au niveau du Bec
des Deux-Eaux
Situés à environ 250 km de la mer, ces deux sous-
bassins accueillent des poissons migrateurs tels que la
lamproie marine, l’alose ou encore le saumon. Véritable
richesse écologique, ces espèces emblématiques sont
des indicateurs majeurs d’une bonne qualité
écologique des milieux et de la qualité de l’eau, leur
présence atteste en effet du bon fonctionnement et du
bon état des écosystèmes aquatiques.
A noter qu’une base de travaux ferroviaires a été installée à Nouâtre-Maillé permettant de
nombreuses activités liées à la construction de la LGV tels que le stockage de ballast, des
machines de relevage de la voie, des ateliers caténaires, etc. Cette base se situe immédiatement
en aval de la confluence Vienne-Creuse.
Site à enjeu eau n°2 : Zone de Protection Spéciale (ZPS)
Plaines du Mirebelais et du Neuvillois
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
La Zone de Protection Spéciale Plaines du Mirebelais et
du Neuvillois est située entre les cours d’eau du Clain,
de l’Auxance et de la Pallu (seule une partie de la ZPS
est visible sur la carte ci-contre). De vastes plaines
agricoles dominées par les grandes cultures sont
observées dans ce secteur qui présente un intérêt pour
l’avifaune avec plusieurs espèces relevant de la
Directive Oiseaux, dont l’Outarde canepetière.
Les ressources en eau présentes dans ce secteur sont
soumises à des pressions notamment en lien avec les
usages agricoles. Cependant, certains agriculteurs se sont engagés une M.A.E.T. (Mesure
AgroEnvironnementale Territorialisée) et adaptent leurs pratiques agricoles à des enjeux
environnementaux afin de préserver des ressources remarquables.
Site à enjeu eau n°3 : La vallée de la Boivre
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
La Boivre, d’une longueur d’environ 46 kilomètres, est
un cours d’eau qui prend sa source en Deux-Sèvres (à
Vasles) puis qui traverse le département de la Vienne
avant de se jeter dans le Clain (à Poitiers). Aussi appelée
la rivière aux castors, la Boivre reste souterraine en de
nombreux endroits.
La vallée sinueuse de la Boivre est reconnue en tant que
zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et
floristique (ZNIEFF) et classé en tant que site inscrit.
Elle accueille une population de poissons diversifiée :
truite fario, brochet, perche, etc.
A noter qu’un viaduc de franchissement a été construit à Biard et Vouneuil-sous-Biard afin de
traverser la rivière.
Nouâtre
Ports
La Creuse
La Pallu
L’Auxance
ZPS Plaines du
Mirebelais et du
Neuvillois
La Boivre
9
Site à enjeu eau n°4 : La vallée de la Rune
> Enjeux eaux superficielles et souterraines
Le petit ruisseau de la Rune prend sa source entre
Coulombiers et Béruges, court ensuite à proximité de
Fontaine-le-Comte avant de se jeter dans le Palais au
niveau de la commune de Marçay. Le territoire de la
vallée de la Rune correspond à la région des Terres de
Brandes, terroir de polyculture et d’élevage extensif.
La Rune est une ressource particulière puisqu’elle abrite
une espèce protégée : l’écrevisse à pattes blanches.
Dans le cadre des travaux de la LGV-SEA, une partie du
lit de la Rune est déviée tout en assurant une
reconstitution naturelle du cours d’eau.
Concernant les écrevisses à pattes blanches, un lieu
d’accueil a été aménagé dans une petite source dont les
eaux s'écoulent sur 180 mètres avant de rejoindre ensuite la Rune.
Site à enjeu eau n°5 : Chaunay/Pliboux
> Enjeux eaux souterraines
Le bocage humide de Chaunay-Pliboux est situé au
niveau du Seuil du Poitou où se rejoignent 2 grands
bassins (parisien et aquitain) mais également 2 massifs
anciens (Armoricain et Central). Cette position
particulière engendre un empilement de roches
sédimentaires principalement calcaires dans les bassins
et une grande variété de roches granitiques,
volcaniques ou métamorphiques (schistes, gneiss…)
dans les massifs.
Ce secteur à dominante agricole est marqué par des
entités hydrogéologiques à nappe libre (vert clair sur la
carte) et des entités hydrogéologiques à partie libre et
captive (vert foncé sur la carte).
Les plateaux du seuil du Poitou présentent plusieurs formations géologiques : argiles à silex
éocènes, limons des plateaux, argiles lacustres ...
Site à enjeu eau n°6 : ZPS Plaine de la Mothe-Saint-
Heray - Lezay
> Enjeux eaux souterraines
La Zone de Protection Spéciale Plaine de la Mothe-
Saint-Heray – Lezay est située dans le Sud-Est des
Deux-Sèvres ; elle est traversée par la Dive du Sud et la
Bouleure. Une diversité de milieux est observée dans ce
secteur dominé par des prairies humides et des zones
bocagères. Le site est une des huit zones de plaines à
Outarde canepetière, espèce relevant de la Directive
Oiseaux
Au niveau de la ressource en eau souterraine, les
communes de la Mothe-Saint-Heray et de Lezay se
situent majoritairement sur les aquifères suivants : Vendee Sud / Domerien, Civraisien / Dogger
et Civraisien / Oxfordien.
Chaunay
Pliboux
ZPS Plaine de la
Mothe-Saint-
Heray - Lezay
10
3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau
3.1. Méthodologie et paramètres étudiés
Afin d’obtenir une vision globale de la situation des eaux superficielles du bassin, les résultats
obtenus pour chaque station de suivi ont été agrégés et synthétisés. Plusieurs indicateurs ont
été étudiés permettant d’évaluer l’état des différents cours d’eau concernés. Pour chaque
station de suivi, l’état écologique a été évalué. Il intègre des paramètres biologiques (état
biologique prépondérant dans le calcul de l’état écologique) ainsi que des paramètres physico-
chimiques (état physico-chimique) soutenant les paramètres biologiques.
Les différents paramètres pour l’évaluation de l’état écologique
(issus de l’arrêté du 27 juillet 2015 modifiant l’arrêté du 25 janvier 2010)
Avertissement : Les outils d’évaluation des états biologique, physico-chimique et écologique
ainsi que le SEQ-eau V2 (système d'évaluation de la qualité des cours d'eau qui permet
d’apprécier la qualité physico-chimique des cours d’eau à travers différentes grilles
d'évaluation) acquièrent toutes leurs pertinences dans le cadre d’un suivi régulier des cours
d’eau car les caractéristiques physico-chimiques des milieux varient fortement avec la saison
(et les conditions hydro-climatiques).
La qualité biologique (de l’état écologique) des eaux superficielles est appréciée à travers le
calcul d’indices spécifiques sur les organismes aquatiques, établis selon des protocoles de
recueil de données normalisés propres à chaque indice (protocoles IBG, IBD, etc.). Les indices
utilisés dans le cadre du suivi de la LGV sont les suivants :
- Indice Biologique Global (IBG) pour les petits cours d’eau : il repose sur l’examen des
peuplements de macroinvertébrés benthiques. Ces organismes plus ou moins polluo-
sensibles témoignent de la qualité de l’eau et de la qualité et diversité des habitats du
cours d’eau dans lequel ils sont présents : structure du fond, état des berges et qualité
physico-chimique des eaux.
11
- Indice Biologique Global Adapté (IBGA) pour les grands cours d’eau : l'IBG ne peut être
appliqué que sur des cours d'eau peu profonds (<1m). L’IBGA permet d'évaluer la qualité
biologique de l'eau d'un cours d'eau au moyen d'une analyse des macroinvertébrés,
adapté aux spécificités des rivières larges et profondes.
- Indice Biologique Diatomées (IBD) : Il prend en compte la structure des peuplements de
diatomées (algues brunes unicellulaires microscopiques fixées). Ces algues colonisent
les différents substrats présents dans le lit des cours d’eau. Il reflète la qualité générale
de l’eau d’un cours d’eau, et plus particulièrement vis-à-vis des matières organiques et
oxydables et des nutriments (azote et phosphore).
- Indice Poissons Rivière (IPR) : les peuplements piscicoles constituent de bons outils de
mesure de la qualité du milieu. L’IPR est déterminé à partir de la richesse spécifique
(nombre d’espèces présentes), la densité et les caractéristiques écologiques des
différentes espèces qui composent le peuplement (régime alimentaire, polluo-
sensibilité, habitat, etc.).
L’évaluation de la qualité physico-chimique des eaux superficielles (de l’état écologique) porte
sur des analyses physico-chimiques des eaux basées sur deux outils d’évaluation de la qualité
de l’eau : les classes d’état écologique pour les paramètres physico-chimiques généraux et les
grilles d’évaluation de la qualité de l’eau par type d’altérations (SEQ Eau version 2).
Les mesures réalisées concernent la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous, le
taux de saturation en dioxygène, le carbone organique dissous, la demande biochimique en
oxygène, l’ammonium, les nitrites, les nitrates, les orthophosphates et le phosphore total.
L’étude de la qualité des sédiments peut renseigner sur la qualité des eaux, car les sédiments
ont la propriété d’intégrer et de concentrer certains éléments présents dans l’eau. Certains
polluants présents en très faible concentration dans l’eau tels que les micropolluants
organiques et métalliques sont de ce fait plus facilement détectables dans les sédiments.
Les mesures réalisées sur les sédiments portent sur différents substances : les métaux lourds
(Plomb, Zinc, Nickel, Cadmium, Chrome, Cuivre…), les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
(HAP), ou encore les Polychlorobiphényles (PCB) et les pesticides lors de l’évaluation de l’état de
référence en 2009.
>>> Les facteurs influant sur la qualité des eaux
La qualité de l’eau dépend d’une part du contexte naturel (contexte géologique pour l’eau
souterraine par exemple), et d’autre part, de facteurs environnant qui viennent la dégrader
(pollution). Cette pollution peut avoir des effets négatifs plus ou moins directs sur les
écosystèmes aquatiques : toxicité de certains produits, pollution entraînant des déséquilibres
sur la chaîne alimentaire (eutrophisation), etc.
La pollution de l’eau peut être physique, elle affecte sa température, sa radioactivité, son taux
de turbidité (matières en suspension). Elle peut être organique (rejets d’eaux usées), induisant la
disparition de la vie aquatique par manque d’oxygène, et l’apparition d’éléments indésirables.
La pollution chimique peut quant à elle affecter directement les organismes aquatiques ou
créer des déséquilibres (augmentation de la salinité ou de l’acidité). La pollution peut aussi être
microbiologique (introduction de micro-organismes dans l’eau, comme les germes pathogènes
issus de rejets dans le sol ou déversés dans les cours d’eau). Ces différents polluants peuvent
être émis dans l'atmosphère, évacués dans les eaux usées ou encore répandus sur les sols, sous
plusieurs formes : gaz, substances dissoutes ou particules.
D’autre part, les épisodes pluvieux importants peuvent provoquer des pics de pollution, du fait
du lessivage des sols, entraînant des matières en suspension et d’éventuels éléments
indésirables (nitrates, pesticides, etc.) vers les eaux de surface, et les eaux souterraines dans les
zones d’affleurement.
12
La pollution de cours d’eau par les matières en suspension génère une augmentation de la
turbidité pouvant être rapidement préjudiciable à la photosynthèse et à la respiration des
organismes aquatiques (colmatage des branchies des poissons par exemple). A moyen terme,
elle peut aussi engendrer d’importantes modifications hydromorphologiques (colmatage,
modification des vitesses d’écoulement, etc.) venant perturber les habitats aquatiques. D’autre
part, ces particules peuvent de plus transporter différentes formes de pollution (organiques,
métalliques).
3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique
Au total, sur l’ensemble du bassin de la Vienne, 27 stations de suivi ont été définies le long du
tracé de la LGV, d’amont en aval, pour l’évaluation de la qualité des eaux superficielles et de
l’état des cours d’eau. Un état de référence évalué en 2009 (avant le début des travaux de
construction de la LGV) a été retenu pour chaque station, puis une campagne annuelle est
réalisée pour suivre cet état pendant et après les travaux.
13
Le graphique ci-après présente l’évolution de l’état biologique, physico-chimique et écologique
des 27 stations de suivi du bassin de la Vienne. Il tient compte des mesures réalisées pour l’état
de référence (2009), puis de 2012 à 2016.
L’état écologique de référence (2009) a pu être évalué pour 22 des 27 stations (81%) du bassin
de la Vienne. Seulement 3 de ces 22 stations (14%) sont considérées en « bon état » et la
plupart en « mauvais état » (9 stations soit 41%) ; 5 sont jugées en « état moyen » (23%) et 5 en
« état médiocre » (23%). L’état biologique 2009 présente sensiblement les mêmes résultats (9
stations sont également en mauvais état biologique par exemple), tandis que les classements
de « l’état physico-chimique » sont bien meilleurs : 13 stations (soit 59%) indiquent une
« bonne » qualité physico-chimique en 2009.
Si les suivis de la 1ère
année de la phase de travaux (2012) semblent indiquer une situation
sensiblement équivalente à celle de 2009 pour l’état biologique et écologique, et une
amélioration de l’état physico-chimique, la situation paraît en revanche se dégrader lors de la
seconde année de travaux, en 2013, qui présente le plus grand nombre de stations qualifiées.
En 2014, la tendance s’inverse quelque peu avec une diminution du nombre de stations en
« mauvais état écologique » (passant de 14 en 2013 à 10 en 2014), même si la qualité physico-
chimique semble se dégrader légèrement cette année-là. Par la suite, la situation globale
semble s’améliorer petit à petit, en 2015 puis en 2016.
D’une manière générale, ce sont notamment les mauvais résultats de l’IPR qui sont
fréquemment responsables des mauvais classements de l’état biologique (et donc de l’état
écologique) des cours d’eau suivis sur le bassin de la Vienne de 2009 à 2016. Ceci s’explique
bien souvent du fait de conditions hydromorphologiques peu favorables à l’installation de la
faune piscicole (envasement, faibles vitesses d'écoulement et faibles lames d’eau, assecs
récurrents, etc.), non imputables à un impact direct du chantier. A noter d’ailleurs que sur Le
Belloir, depuis les lourds travaux de recalibrage et de rectification du cours d’eau, la
revégétalisation du milieu observée depuis 2015 semble contribuer à l'installation des
invertébrés et des poissons.
14
Il convient également de considérer les résultats IPR avec prudence, notamment pour les
stations de la Vienne (n°3), de l’Auxance (n°18) et de la Vonne (n°22), où la méthode d’évaluation
utilisée repose sur un modèle pour les grands cours d’eau, dont la mise au point reste encore
perfectible, du fait notamment de difficultés de mise en œuvre des méthodes d'échantillonnage.
De ce fait, des variations de la note IPR peuvent être enregistrées d'une année sur l'autre, sans
que cela témoigne véritablement de modifications des peuplements piscicoles (et des habitats).
Il convient aussi de souligner que l’IPR est un outil global qui fournit une évaluation
synthétique de l’état des peuplements de poissons.
D’autre part, des altérations physico-chimiques de la qualité de l’eau par les nitrates (plus ou
moins marquées) sont également mises en évidence sur l’ensemble des stations, en lien avec le
contexte agricole du bassin versant.
L’état écologique de la dernière année de la phase de travaux (2016) a pu être évalué pour 26
des 27 stations (96%) du bassin. Les résultats d’ensemble paraissent à peu près équivalents à
ceux de 2009 : en 2016, 3 des 26 stations (12%) sont considérées en « bon état » et la plupart en
« mauvais état » (9 stations soit 35%) ; 7 sont jugées en « état moyen » (27%) et 7 en « état
médiocre » (27%). Une large majorité de stations présente ainsi un état écologique 2016
équivalent (voire meilleur) à celui évalué en 2009 (avant travaux), et dans ce cas, aucun impact
du chantier ne semble alors être mis en évidence (d’après les strictes comparaisons des
résultats de suivi de l’état écologique de ces deux années).
En revanche, pour la Longère (station n°23 sur la carte), l’état écologique passe de « bon » en
2009 à « mauvais » en 2016, du fait de moins bonnes notes de certains indices biologiques (IPR
notamment), qui semblent indiquer une légère altération de la qualité de l'habitat,
potentiellement en lien avec les travaux effectués. De telles altérations des habitats sont
également constatées ponctuellement sur le Grouet en 2013, l’Envigne et la Manse en 2014,
même si le résultat de l’évaluation de l’état écologique de 2016 reste équivalent (voire meilleur)
à celui de 2009 sur ces deux stations.
D’autre part, pour certaines stations, il est également à noter que les suivis physico-chimiques
complémentaires (Seq-Eau) indiquent des concentrations importantes de matières en
suspension, plus ou moins fréquemment entre 2012 et 2016, sans forcément que d’autres
altérations de la qualité de l’eau ne soient alors mises en évidence ou directement reliées.
Même si de fortes précipitations peuvent également influer sur la turbidité des cours d’eau, il
semble néanmoins fort probable que ces teneurs en particules puissent parfois s’expliquer du
fait de l’incidence des travaux (ruissellement issu du chantier), comme le signale le bureau
d’études dans ses rapports de mesures sur le Prémeau (n°12) et le Belloir (n°13) en 2014, ou sur
le Chavenon (n°27) en 2013.
15
3.3. Evaluation de la qualité des sédiments
En complément de l’évaluation de l’état écologique des eaux, une évaluation de la qualité des
sédiments par rapport à la présence de polluants est réalisée. La grille d’évaluation du SEQ eau
(V2) est utilisée pour l’interprétation des résultats.
Qualité des sédiments au niveau des stations de suivi du bassin de la Vienne (27 stations)
Evolution depuis l'état de référence (2009) jusqu'en 2016 - 6 métaux (Pb, Zn, Ni, Cd, Cr, Cu) et HAP
Nombre de stations par niveau d'altération d'après la grille d'évaluation SEQ-eau (V2)
16
L’état de référence de 2009 (avant travaux) indique que les sédiments de cinq cours d’eau
(stations n°19 à 22 et n°26) présentent des altérations de la qualité (jugées modérées ou
importantes) vis-à-vis des métaux lourds. D’importantes concentrations sont notamment
relevées pour le zinc et le nickel sur le Palais (station n°21) et pour le chrome sur la Bouleure
(n°26). En revanche, seules de « faibles » altérations vis-à-vis des hydrocarbures (HAP) sont
relevées en 2009 (mais 9 stations ne présentent pas de données).
Par la suite, il ne semble pas se dégager de véritable tendance de 2012 à 2016 vis-à-vis des
altérations par les métaux , excepté le fait que des altérations « modérées » pour certains
métaux sont toujours observées ponctuellement de 2012 à 2016 sur quatre des cinq cours
d’eau présentant des altérations « modérées ou importantes » en 2009 (sauf pour la Boivre). Par
ailleurs, dix autres stations (n°10, 12, 13, 14, 16, 17, 18, 23, 25 et 27) présentent ponctuellement
des altérations modérées pour différents métaux, et une seule altération importante est à
signaler de 2012 à 2016, vis-à-vis du nickel sur la station Bonvent en 2013. Douze stations (n°1
à 9 et n°11, 15 et 24) ne présentent aucune altération jugée « supérieure à faible » par les
métaux, de 2012 à 2016.
Concernant les hydrocarbures, une nette augmentation du nombre de stations présentant une
altération modérée est à noter en 2014, et la situation semble perdurer en 2015 et 2016.
Cependant, le bureau d’études signale fréquemment dans ses rapports de mesures (pour 13
stations en 2014) que ces résultats sont à considérer avec précaution et qu’ils peuvent être
vraisemblablement surestimés (en raison d’une faible teneur en matières sèches du
prélèvement). Néanmoins, cette apparente contamination peut être indirectement liée à
l'impact du chantier via une mobilisation des sédiments terrestres lors des travaux ou à
l'influence des engins motorisés, comme le souligne le bureau d’études sur 8 stations en 2014
(n°1, 3, 4, 7, 8, 15, 16 et 21). Pour d’autres stations (5 : n°5 et 16 à 19) il semble toutefois que la
proximité de l’autoroute et/ou l’influence urbaine puisse aussi expliquer des concentrations
importantes en HAP (et en métaux).
>>> La pollution par les métaux
La pollution métallique peut être due à différents métaux comme l’aluminium, l’arsenic, le
chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel, le zinc... ou encore à des métaux lourds
comme le cadmium, le mercure ou le plomb, plus toxiques que les précédents, et
principalement recherchés dans les analyses de la qualité de l’eau. La majorité des éléments
métalliques est toutefois indispensable à la vie animale et végétale (oligo-éléments).
Cependant, à des doses importantes, ils peuvent se révéler très nocifs. La pollution métallique
des milieux aquatiques pose un problème particulier car elle est non biodégradable. Elle a ainsi
tendance à se concentrer dans les organismes vivants.
De multiples activités humaines sont responsables de l’émission de métaux lourds dans
l’atmosphère telles que :
- les rejets d’usines, notamment de tanneries (cadmium, chrome), de papeteries (mercure),
d’usines de fabrication de chlore (mercure) et d’usines métallurgiques, des épandages sur les
sols agricoles d’oligo-éléments ou de boues résiduelles de stations d’épuration,
- l’utilisation de certains fongicides (mercure),
- les retombées des poussières atmosphériques émises lors de l’incinération de déchets
(mercure) ou de la combustion d’essence automobile (plomb),
- le ruissellement des eaux de pluie sur les toitures et les infrastructures comme les routes, les
voies ferrées, etc. (zinc, cuivre, plomb).
17
4. Le suivi des eaux souterraines
Les différentes formations géologiques (calcaires fissurés, karsts, terrains alluviaux, etc.)
rencontrées lors de la construction d’une infrastructure telle que la LGV contiennent des nappes
souterraines, exploitées pour la production d’eau potable publique, mais aussi pour d’autres
usages tels que l’irrigation, les usages domestiques ou les besoins industriels.
Les impacts d’une infrastructure linéaire de transport ferroviaire telle que la LGV SEA sur les
eaux souterraines peuvent être de deux types :
- impacts quantitatifs sur le battement et l’écoulement des aquifères
- impacts qualitatifs (pollution accidentelle ou chronique)
Ces impacts concernent la phase de travaux et la phase d’exploitation. (Source : Réseau Ferré
de France, 2012)
Des mesures de niveaux d’eau ainsi qu’un suivi de la qualité des eaux souterraines sont donc
nécessaires pour contrôler ces deux types d’impacts.
Le tableau ci-après présente les 63 points de suivi souterrains dans le bassin de la Vienne.
Tableau récapitulatif des points d’eau recensés dans le bassin de la Vienne pour le suivi des
eaux souterraines réalisé dans le cadre de la construction de la LGV
Issu de l’arrêté inter-préfectoral N°2012/DDT/847 du 28 décembre 2012
N° du point
d’eau
Département Commune Type usage
Suivi
qualitatif
Suivi
quantitatif
0175-37226 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Puits AEP privé X X
138 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Forage AEP privé X X
0190-37226 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Puits Domestique X X
0197-37247 INDRE-ET-LOIRE SEPMES Puits Domestique X
0207-37098 INDRE-ET-LOIRE DRACHE Puits Domestique X X
0215-37098 INDRE-ET-LOIRE DRACHE Forage Domestique X X
0222-37142 INDRE-ET-LOIRE MAILLE Puits Aucun X X
0256-37045 INDRE-ET-LOIRE LA CELLE-SAINT-AVANT Puits AEP privé X X
0257-37142 INDRE-ET-LOIRE MAILLE Puits AEP privé X X
0262-37045 INDRE-ET-LOIRE LA CELLE-SAINT-AVANT Puits Domestique X X
0310-37174 INDRE-ET-LOIRE NOUATRE Puits Domestique X X
0337-37148 INDRE-ET-LOIRE MARIGNY-MARMANDE Puits AEP privé X X
0351-86162 VIENNE MONDION Puits AEP privé X X
0372-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits AEP privé X X
0377-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits Domestique X
0378-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits AEP privé X X
0381-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Source AEP privé X X
0410-86272 VIENNE THURE Source Aucun X X
0418-86221 VIENNE SAINT-GENEST-D'AMBIERE Puits Agricole X X
0431-86221 VIENNE SAINT-GENEST-D'AMBIERE Puits Domestique X X
120 VIENNE SCORBE-CLAIRVAUX Puits INDIVIDUEL X
110 VIENNE SCORBE-CLAIRVAUX Puits INDIVIDUEL X
0460-86081 VIENNE COLOMBIERS Puits Aucun X X
0499-86146 VIENNE MARIGNY-BRIZAY Source Aucun X X
18
0507-86146 VIENNE MARIGNY-BRIZAY Puits Aucun X X
0539-86115 VIENNE JAUNAY-CLAN Puits Domestique X
0543-86115 VIENNE JAUNAY-CLAN Puits Domestique X X
0552-86062 VIENNE CHASSENEUIL-DU-POITOU Puits Domestique X X
0573-86194 VIENNE POITIERS Puits Public X X
0576-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0577-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0578-86194 VIENNE POITIERS Puits Public X X
0580-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0581-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0584-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0587-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X
0591-86194 VIENNE POITIERS Forage AEP privé X X
0595-86297 VIENNE VOUNEUIL-SOUS-BIARD Forage AEP privé X X
0599-86297 VIENNE VOUNEUIL-SOUS-BIARD Puits Agricole X
0609-86100 VIENNE FONTAINE-LE-COMTE Forage AEP privé X X
0625-86100 VIENNE FONTAINE-LE-COMTE Source Aucun X X
100 VIENNE COULOMBIERS Source AGRICOLE X X
0631-86083 VIENNE COULOMBIERS Source Agricole X X
0635-86083 VIENNE COULOMBIERS Source Agricole X X
0648-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Puits AEP privé X X
0650-86145 VIENNE MARCAY Source Domestique X X
98 VIENNE MARIGNY CHEMEREAU Puits INDIVIDUEL X
96 VIENNE MARIGNY CHEMEREAU Source AGRICOLE X
0658-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Source Aucun X X
0659-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Source Aucun X X
0664-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Source Aucun X X
0668-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Forage Agricole X
0669-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Forage Agricole X
0677-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X
0678-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X
0679-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X
0700-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Aucun X
0703-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Agricole X
0704-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Aucun X
0709-86082 VIENNE COUHE Puits Aucun X
0710-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage X
0712-79230 DEUX-SEVRES ROM Puits Aucun X
0714-79230 DEUX-SEVRES ROM Puits Aucun X X
19
4.1. Les mesures de niveaux d’eau
La construction d'une infrastructure telle que la LGV peut avoir une incidence sur la possibilité
d’accéder aux ressources en eau souterraines. Par exemple, lorsqu’un déblai intercepte une
nappe d’eau souterraine peu profonde, un abaissement localisé du niveau de la nappe et
parfois un assèchement des puits à proximité peut être observé et, par conséquent, une
modification des conditions d’écoulement des eaux souterraines.
En vue de contrôler cet impact possible, des mesures du niveau d’eau dans les nappes
souterraines sont nécessaires et doivent être effectuées avant les travaux et pendant les
terrassements pour suivre les éventuelles variations de hauteur de la nappe. Si le projet
traverse des périmètres de protection de captages pour l’alimentation en eau potable, des
études spécifiques sont à mener afin que la LGV n’altère pas l’exploitation de la nappe. Cela a
d’ailleurs été le cas pour la LGV SEA. Le recensement de tous les points d’eau à moins de 500
mètres de la ligne a permis de mettre en évidence les secteurs sensibles ou inscrits dans un
périmètre de protection de captage d’eau potable pour lesquels des préconisations de gestion
ont ensuite été faites.
4.1.1. La méthodologie
Les mesures effectuées dans le cadre de la construction de la LGV pour le suivi du niveau des
eaux souterraines sont réalisées au droit des déblais humides avant, pendant et après la phase
de travaux. A cette fin, des piézomètres ont été implantés en amont et en aval des déblais. La
périodicité des mesures est de l'ordre du mois.
Tel qu’exigé dans les arrêtés, un suivi complémentaire du niveau d'eau dans les puits et forages
proches est réalisé au minimum 2 fois par an, en périodes de hautes eaux et en période de
basses eaux, avant et pendant la phase travaux, et la première année d'exploitation de la ligne.
4.1.2. Les résultats
Sur les 55 points de suivi quantitatif recensés, seuls 24 font état d’un nombre de mesures
suffisantes pour être exploitées sur la période mai 2012-novembre 2016. Le suivi du niveau
piézométrique NGF (en mètre) de ces 24 points est présenté dans les graphiques ci-après. Pour
chaque point de suivi, environ 1 mesure par mois (ou tous les deux mois) est disponible
permettant de montrer une évolution globale du niveau de la nappe d’eau souterraine captée
sur la période considérée. Les résultats des mesures ont été divisés en 2 graphiques pour une
meilleure lisibilité (voir page suivante).
D’une manière générale, 2 profils se distinguent sur les graphiques :
- certains points de suivi indiquent très peu de variations et montrent un niveau d’eau
globalement stable signifiant que la nappe captée n’est pas ou très peu utilisée, et peu
influencée par les cycles saisonniers (stations du 1er
graphique notamment)
- à l’inverse, d’autres points montrent des variations plus marquées avec des hausses et des
baisses du niveau d’eau selon les périodes, en lien avec les cycles saisonniers de recharge et
de vidange des nappes (stations du 2ème
graphiques notamment)
Pour ce second groupe de stations, les tendances semblent suivre celles habituellement
observées dans le cycle de recharge et de vidange des nappes d’eau souterraines. En effet, la
phase de recharge est généralement observée durant la période automnale-hivernale, les
précipitations étant plus abondantes et les besoins en eau moins importants ; la phase de
vidange est quant à elle observée durant la période printanière-estivale pendant laquelle les
précipitations sont moindres et les besoins en eau tendent quant à eux à augmenter.
20
21
Ainsi, d’après les résultats des suivis des niveaux d’eau mesurés dans les eaux souterraines des
24 points des graphiques précédents, il ne semble pas y avoir eu d’incidence particulière des
travaux de la LGV sur le cycle de recharge et de vidange des nappes captées par ces points.
Pour certains points de suivi, les niveaux apparaissent stables sur toute la période considérée.
En revanche, on ne peut pas conclure quant à l’impact des travaux de la LGV par rapport aux
niveaux d’eau habituellement observés pour ces points de suivi. En effet, en l’absence de
moyennes interannuelles pour chaque piézomètre, il n’est pas possible de comparer les valeurs
mesurées de mai 2012 à novembre 2016 par rapport à un historique de mesures avant le début
des travaux de la LGV.
Il paraît difficile d’évaluer l’influence des travaux liées à la LGV sur les eaux souterraines
concernées d’autant que de nombreux facteurs peuvent influencer le niveau des nappes : des
facteurs naturels (précipitations …) et des facteurs anthropiques (usages agricoles,
domestiques, industriels, etc.). En effet, les nappes d’eau souterraines constituent des réserves
d’eau qui peuvent être exploitées de manière autonome, par des forages privés, notamment
pour des usages agricoles, mais également pour l'alimentation en eau potable des
populations.
D’autre part, le type de nappe captée par chaque point de suivi n’est pas précisé. Il est donc
difficile de connaître l’exploitation de la nappe faite par les autres usages.
A titre d’exemple, en Poitou-Charentes, 113 piézomètres mesurent le niveau des nappes de
manière journalière à raison d’une mesure toutes les heures et cela depuis plus de 20 ans pour
de nombreux piézomètres, générant un historique de mesures fiable.
4.2. La qualité des eaux souterraines
La qualité des eaux souterraines est fonction du contexte naturel (contexte géologique des
nappes souterraines) mais également de facteurs environnant qui peuvent venir la dégrader
(pollution).
Dans le cas de la construction d'une infrastructure de transport terrestre, les risques de
pollution interviennent essentiellement lors de la phase de travaux en lien avec les installations
de chantier (stockage et manipulations de produits polluants comme les hydrocarbures), les
eaux de lavage (potentiellement chargées en matières en suspension) et les eaux usées.
Les travaux de la LGV SEA peuvent également générer des pollutions indirectes dans les eaux
souterraines, comme pour les cours d’eau mais de manière plus différée dans le temps (temps
d’infiltration). En effet, les opérations de terrassement favorisent l’érosion des sols, et ceux-ci,
potentiellement chargés en polluants, peuvent s’infiltrer vers les nappes, notamment lors
d’épisodes pluvieux. Les impacts sont très dépendants de plusieurs facteurs tels que l’existence
ou non de formations aquifères, la perméabilité et l'épaisseur des aquifères ou encore les
relations existantes entre les nappes d’eau souterraines et les rivières.
Pour les secteurs sensibles ou inscrits dans un périmètre de protection de captage d’eau
potable, des préconisations pour empêcher toute pollution ont été faites. Il s’agit par exemple
des mesures suivantes :
- ravitailler les engins de chantier en dehors des zones sensibles,
- installer des tapis filtrants pour retenir les matières en suspension,
- mettre en place une collecte des eaux ruisselant sur le chantier et rejetées à l'aval des
captages après traitement.
4.2.1. Méthodologie et paramètres étudiés
Les mesures du suivi qualitatif des eaux souterraines ont débuté en mai 2012, lors du début de
la phase de travaux. Pour les eaux souterraines, il n’y a donc pas « d’état de référence » avant
travaux, contrairement au suivi des cours d’eau. Les résultats considérés s’étendent ici sur la
22
période 2012-2016 (résultats partiels pour 2012 avec des relevés s’étalant seulement de mai à
décembre ; et pour 2016, de janvier à mars puis en septembre).
La fréquence d’échantillonnage, ainsi que les paramètres physico-chimiques analysés varient
d’une station à l’autre. Pour chaque échantillon, les mesures portent a minima sur une
vingtaine de paramètres, comprenant des paramètres physiques (turbidité, conductivité, pH,
température) et la recherche d’hydrocarbures (dissous totaux et 15 HAP1
individuels). Pour
certaines stations, notamment les forages privés pouvant être utilisés pour l’alimentation en
eau potable, une trentaine de paramètres supplémentaires sont analysés : matières azotées
(nitrates, nitrites, ammonium) et phosphorées, éléments minéraux (carbonates, sulfates,
chlorures, etc.), métaux et métalloïdes (Cadmium, Fer, Arsenic, etc.), COV2
, paramètres
organoleptiques (couleur, odeur) et microbiologiques (bactéries entérocoques et Escherichia
coli).
Les résultats des analyses pour la turbidité et les hydrocarbures seront uniquement présentés
ici, dans la mesure où ces paramètres sont systématiquement analysés dans chaque
échantillon, et que leur évolution peut traduire l’éventuel impact (direct et indirect) des travaux
de la LGV SEA sur la qualité des eaux souterraines.
La turbidité et les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines peuvent varier en fonction de
l’intensité des pluies. Ainsi, le cas échéant, les données pluviométriques peuvent être également
présentées lors de l’analyse de l’évolution des résultats de mesure. Ces données sont produites
par Météo France ; la station de mesure pluviométrique « référente » de Poitiers-Biard a été
sélectionnée pour le bassin de la Vienne. Attention, il peut y avoir d’importantes variations de
pluies très localisées ; les données pluviométriques mentionnées servent simplement à
indiquer une tendance générale sur le bassin.
Avertissement : le nombre de mesures effectuées, ainsi que leur fréquence (intra et
interannuelle) sont variables d’une station à l’autre, et certaines stations ne présentent pas
systématiquement des données chaque année. Cette variabilité induit des difficultés
d’interprétation pour traduire et synthétiser l’évolution de la qualité des eaux souterraines (vis-
à-vis des paramètres sélectionnés) sur l’ensemble du bassin. Les résultats présentés ci-après
doivent donc être pris avec précaution, la représentativité de la situation variant selon la
période, et les stations considérées. Ainsi, le nombre d’analyses ou de stations considérées est
systématiquement indiqué sur les graphiques d’évolution présentés ci-après.
1
HAP : Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
2
COV : Composé Organique Volatil
23
4.2.2. Turbidité
La turbidité traduit le trouble de l'eau et s’exprime en NFU. Elle est due à la présence de
matières en suspension entrainées dans les eaux (périodes de pluie), ou à la présence de fer ou
de manganèse ou de particules argileuses. Elle constitue l’un des indicateurs de contamination
microbiologique, voire chimique de la ressource. Elle peut atteindre 300 NFU pour une eau
karstique, 140 NFU pour une eau de surface mais reste faible pour les eaux souterraines
profondes (0,2 NFU)1
.
871 analyses de la turbidité ont été réalisées
sur le bassin de la Vienne de 2012 à 2016,
toutes stations confondues (39 au total).
Les résultats indiquent qu’une grande
majorité de mesures (78%) sont comprises
entre 0 et 2 NFU, et que 14,9% présentent une
turbidité comprise entre 2 et 10 NFU. La
turbidité dépasse 10 NFU dans 7,1% des cas
(dont 5,7% ne dépassant pas 50 NFU).
La turbidité moyenne relevée aux différentes stations de mesure est comprise entre 0,40 NFU
(décembre 2015 – 11 stations qualifiées seulement) et 42,52 NFU (mai 2014 – 23 stations
qualifiées). Hormis ce pic de turbidité relevé en mai 2014, ainsi que quelques légères hausses
nettement moins marquées (moyennes avoisinant 7 à 12 NFU), la turbidité moyenne varie
assez peu, évoluant généralement autour de 2 NFU.
Le pic de mai 2014 est induit par une valeur très élevée (1010 NFU) sur la station de Poitiers
(0573-86194), qui coïncide avec des précipitations plutôt conséquentes ce mois-ci (70,2 mm).
Cette station présente une turbidité moyenne assez élevée (60 NFU en moyenne pour les 15
relevés sur la période 2012-2016 sans considérer l’analyse à 1010 NFU) mais aucune autre
analyse n’excède 300 NFU.
L’hypothèse d’une conjonction de facteurs naturels (pluviométrie élevée et probable effet
amplifié par le contexte géologique local) ayant engendré une telle turbidité semble plausible,
sans toutefois que l’impact (même indirect) des travaux de la LGV ne puisse être complétement
écarté. A noter qu’aucune présence simultanée d’hydrocarbures dans cet échantillon à forte
turbidité n’a été observée.
1
Source : Agence Régionale de Santé - 2015. La qualité des eaux destinées à la consommation humaine en Poitou-
Charentes en 2014.
Pourcentages de mesures selon la turbidité (NFU)
relevée de 2012 à 2016 sur le bassin de la Vienne
0 < turbidité ≤ 2 78,0%
2 < turbidité ≤ 10 14,9%
10 < turbidité ≤ 50 5,7%
50 < turbidité ≤ 150 1,0%
150 < turbidité ≤ 300 0,2%
turbidité > 300 0,1%
Nombre de mesures 871
Nombre de stations qualifiées 39
24
25
4.2.3. Hydrocarbures
Les hydrocarbures sont des composés organiques provenant de la distillation du pétrole,
généralement utilisés comme carburant ou lubrifiant. Les HAP (sous-famille d’hydrocarbures)
sont issus de la combustion incomplète des produits pétroliers. Ces molécules sont
généralement reconnues comme toxiques, persistantes dans l’environnement, bioaccumulables
et pouvant être transportées sur de longues distances. Des déversements accidentels
d'hydrocarbures (engins de chantier) peuvent être à l’ origine de la pollution des eaux.
Les dosages en hydrocarbures réalisés ici pour les eaux souterraines portent sur les
hydrocarbures dissous totaux (HCT), dont les concentrations sont exprimées en mg/L et sur 15
HAP très répandus (Acénaphtène, Anthracène, Benzo(a)anthracène, Benzo(a)pyrène,
Benzo(b)fluoranthène, Benzo(ghi)pérylène, Benzo(k)fluoranthène, Chrysène,
Dibenzo(a,h)anthracène, Fluoranthène, Fluorène, Indéno (1,2,3-cd)pyrène, Naphtalène, Pyrène,
Phénanthrène), avec des concentrations exprimées en µg/L. Les résultats sont présentés ici sous
la « somme des 15 HAP », calculée en faisant la somme des concentrations relevées pour
chacun de ces 15 HAP dans un même échantillon (lorsque l’analyse d’une molécule est
inférieure à la limite de quantification, alors la concentration de cette molécule est considérée
comme nulle)
A titre indicatif, les résultats sont ici comparés aux limites de qualité appliquées aux eaux
brutes utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine (issues de
l’arrêté du 11 janvier 20071
) :
- 1 mg/L pour les hydrocarbures dissous
- 1 µg/L pour la somme des HAP (même si les 15 HAP recherchés ici ne font pas tous
partie de la liste de l’arrêté).
871 analyses portant sur les hydrocarbures (hydrocarbures dissous totaux et 15 HAP) ont été
réalisées sur le bassin de la Vienne de 2012 à 2016, toutes stations confondues (39 au total).
Pourcentages de mesures selon les résultats pour les teneurs en hydrocarbures relevées de
2012 à 2016 sur le bassin de la Vienne
Hydrocarbures dissous totaux Somme des concentrations de 15 HAP
< seuil quantification 99,20% < seuils quantification 76,23%
≤ 1 mg/L 0,69% ≤ 1 µg/L 23,42%
> 1 mg/L 0,11% > 1 µg/L 0,34%
Nombre de mesures 871 Nombre de mesures 871
Nombre de stations qualifiées 39 Nombre de stations qualifiées 39
Les analyses réalisées sur les hydrocarbures sont inférieures aux seuils de quantification dans
la plupart des cas : sur la quasi-totalité des mesures concernant les hydrocarbures dissous
totaux et sur environ 76 % des cas pour les 15 HAP. Et lorsque les analyses peuvent être
1
Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux
destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R.
1321-38 du code de la santé publique.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000465574&dateTexte=20160129
La limite de quantification est la concentration à partir de laquelle le laboratoire menant l’analyse
peut indiquer avec une précision satisfaisante la concentration d’une substance. Elle est variable
selon les substances et les laboratoires. Une analyse est quantifiée quand le résultat est > seuil de
quantification et < au seuil de saturation ou quand le résultat = 0.
26
quantifiées, les teneurs relevées sont généralement faibles et restent dans l’ensemble
inférieures ou égales à 1 mg/L pour les hydrocarbures dissous ou à 1 µg/L pour la somme des
concentrations de 15 HAP.
Concernant la somme des 15 HAP, les concentrations moyennes du bassin évoluent
généralement autour de 0,03 µg/L, hormis quelques fluctuations, et une hausse très marquée
en août 2014 (2,535 µg/L – 13 stations qualifiées). Cette dernière est imputable aux seules
analyses réalisées à Saint-Gervais-Les-Trois-Clochers (station 0378-86224), où douze des
quinze HAP recherchés y ont alors été quantifiés, avec des teneurs individuelles allant de 0,012
µg/L (pour l’Indéno (1,2,3-cd)pyrène) à 0,87 µg/L (Phénanthrène). Les deux autres hausses moins
marquées en mars 2015 (0,279 µg/L – 23 stations qualifiées), et septembre 2015 (0,227 µg/L –
21 stations qualifiées) s’expliquent également en partie par les fortes teneurs retrouvées à cette
station : somme des concentrations des 15 HAP égale à 2,2 µg/L en mars et à 1,623 µg/L en
septembre. Si les analyses semblent indiquer une certaine contamination à cette station (2
échantillons sur 3 révélant la présence d’au moins un HAP à des concentrations variables mais
parfois considérables, de 2012 à 2016), sa distance avec la ligne LGV (+ de 250 m) paraît en
revanche diminuer la probabilité d’une éventuelle incidence des travaux, et suppose
davantage une autre source extérieure de pollution.
Plus occasionnellement, d’autres stations sont également concernées par la présence
d’hydrocarbures, la somme des concentrations des 15 HAP de l’échantillon dépassant alors
rarement 0,1 µg/L.
Quant aux hydrocarbures dissous, ils sont très rarement quantifiés. Les quelques pics observés
sur le graphique (courbe bleue) s’expliquent alors généralement du fait qu’une seule analyse
soit quantifiée sur une seule station. On relève tout de même 7,94 mg/L à Coulombiers (station
100) en avril 2013, et 0,23 mg/L le même jour sur la même commune sur une station voisine
(0631-86083).
Ainsi, au regard des données disponibles, même s’il semble que l’impact des travaux de la LGV
sur les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines du bassin ait été plutôt limité, une
éventuelle incidence ponctuelle ne peut être complètement écartée, notamment sur le secteur
de Coulombiers.
27
SYNTHESE
Concernant le bassin versant étudié ici, la Vienne,
des mesures ont été réalisées avant le début des
travaux (2009) au niveau des eaux superficielles,
puis pendant la phase de travaux, de 2012 à 2016,
dans les eaux superficielles et souterraines. Ces
mesures permettent d’avoir une première vision
d’ensemble des ressources en eau situées à
proximité de la LGV SEA, et de suivre leur évolution
d’un point de vue qualitatif ou quantitatif.
Cependant, elles n’acquièrent toutes leurs
pertinences que dans le cadre d’un suivi régulier à
long terme, car les caractéristiques physico-
chimiques des milieux, et l’influence de facteurs
hydro-climatiques (pluviométrie, températures,
débits des cours d’eau, etc.) ou anthropiques
peuvent varier fortement selon les périodes.
Sur ce bassin, les résultats de suivi ne semblent
pas indiquer de dégradation environnementale
majeure des eaux superficielles, liée aux travaux de
la LGV SEA. En effet, même si les cours d’eau suivis
de 2012 à 2016 atteignent rarement le « bon état
écologique », ces résultats semblent plutôt
conformes dans l’ensemble avec l’évaluation
réalisée en 2009, avant travaux.
Néanmoins, de légères altérations de la qualité des
habitats, potentiellement engendrées par les
travaux sont tout de même signalées sur 4 des 27
stations du bassin. Par ailleurs, de fortes
concentrations de matières en suspension sont
parfois relevées sur certaines stations,
vraisemblablement en lien avec les travaux de
construction (poussières, mobilisation des
sédiments, ruissellement…). Et d’autre part, pour la
majorité des stations, il semble qu’il y ait depuis
2014, une altération « modérée » des sédiments des
cours d’eau par les hydrocarbures (des incertitudes
de mesures demeurent). Cette apparente
contamination peut être indirectement liée à
l'impact du chantier via une mobilisation des
sédiments terrestres (potentiellement chargés en
hydrocarbures) lors des travaux, ou à l'influence
des engins motorisés. La proximité d’axes
autoroutiers peut également être une source de
contamination.
La qualité des eaux souterraines peut être
impactée au même titre que celle des cours d’eau,
mais a priori de manière plus différée dans le
temps (temps d’infiltration) et de façon très
dépendante de plusieurs facteurs liés aux
conditions intrinsèques de ces ressources (contexte
géologique, fond géochimique, perméabilité et
épaisseur des terrains encaissants), mais aussi aux
conditions climatiques de surface influant sur
l’infiltration des eaux (précipitations et
évapotranspiration), ou encore aux relations entre
nappes souterraines et rivières.
Seuls les résultats des analyses pour la turbidité et
les hydrocarbures ont été étudiés ici (indicateurs
pertinents et meilleure disponibilité de mesures
pour ces paramètres). Au regard des données
disponibles, même s’il semble que l’impact des
travaux de la LGV sur la qualité des eaux
souterraines du bassin ait été plutôt limité, des
incidences ponctuelles sur la turbidité ne peuvent
être complètement écartées. Il semble néanmoins
plausible que celles-ci aient aussi été parfois
générées ou amplifiées par la conjonction de
facteurs naturels (pluviométrie élevée et contexte
géologique local). Il en va de même pour les
hydrocarbures, dont les teneurs semblent toutefois
moins varier, restant souvent cantonnées à de
faibles valeurs (sauf exceptions sur certains
secteurs).
Concernant l’aspect quantitatif des eaux
souterraines, il semble ne pas y avoir eu
d’incidence particulière des travaux de la LGV sur le
cycle de recharge et de vidange des nappes
captées pour les piézomètres étudiés. En revanche,
le manque de recul et de données historiques de
ces piézomètres ne permet pas d’évaluer avec
précision l’influence des travaux sur les niveaux
d’eau.
D’une manière générale, même s’il semble qu’à ce
stade, les précautions prises lors des travaux aient
permis d’éviter les effets négatifs sur
l’environnement aquatique, le manque de données
historiques et/ou les trop faibles fréquences de
mesures de certains paramètres ne permettent pas
d’avoir suffisamment de recul pour lever les
incertitudes liées à la variabilité intrinsèque des
conditions d’échantillonnage. De ce fait, il paraît
donc difficile de tirer des conclusions définitives
quant au potentiel impact de la LGV SEA sur les
différentes ressources en eau du bassin.
Actuellement, la phase de travaux de la LGV SEA
est achevée (été 2016) et la mise en service est
effective depuis juillet 2017. Cette étude a vocation
à évoluer avec notamment l’intégration de
nouvelles données d’année en année qui
permettront d’affiner l’analyse de l’impact de la
LGV SEA sur l’eau dans sa globalité, en phase de
travaux et en phase d’exploitation.
28
ANNEXES
Tableau récapitulatif de l’état biologique, physico-chimique et écologique pour chaque station de suivi du bassin de la Vienne,
pour les années 2009 (année de référence), et de 2012 à 2016 (Source des données : Aquabio ; traitement et mise en forme : ARB NA)
ND = Non déterminé

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  • 1. 1 La Vienne à Lussac les Châteaux L’Auxance à Chasseneuil du P. La Boivre à Poitiers Le Clain à Chasseneuil du P. La Dive du Sud à Couhé Le Clain à Anché La Vienne à Mazerolles Document réalisé par l’Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine – Octobre 2018 Observatoire environnemental de la LGV SEA Synthèse des données collectées dans le cadre des arrêtés loi sur l’eau de la LGV SEA Le bassin versant de la Vienne Départements traversés : Deux-Sèvres, Charente 2012 à 2016
  • 2. 2 SOMMAIRE 1. Le cadre de l’étude / p.3 1.1. Le contexte 1.2. Les objectifs 1.3. Les données sources et le cadre réglementaire 2. Présentation du bassin étudié : la Vienne / p.4 2.1. Eléments de contexte 2.2. Les sites à enjeu eau 3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau / p.10 3.1. Méthodologie et paramètres étudiés 3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique 3.3. Evaluation de la qualité des sédiments 4. Le suivi des eaux souterraines / p.17 4.1. Les mesures de niveaux d’eau 4.2. La qualité des eaux souterraines SYNTHESE / p.27 ANNEXES / p.28 Précautions de lecture L’analyse interannuelle paraît encore parfois peu robuste du fait d’un nombre d’années de campagnes de prospection relativement réduit. Les données complémentaires pour les années suivantes permettront, le cas échéant, d’affiner l’analyse (des suivis ont été réalisés après la rédaction de ce document). D’autre part, les relevés ne sont pas réalisés systématiquement à la même période d’une année sur l’autre pour chaque station. Les résultats des suivis peuvent donc être influencés plus ou moins directement par des facteurs hydro-climatiques (pluviométrie, températures, débits et écoulement des cours d’eau, etc.), ou anthropiques (volumes d’eau prélevés pour différents usages, etc.). Le document présente une synthèse générale pour le bassin versant de la Vienne, incluant les sites à enjeu sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire environnemental.
  • 3. 3 1. Le cadre de l’étude La Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique de 340 kilomètres de long traverse 4 bassins versants (l’Indre, la Vienne, la Charente et la Dordogne) incluant chacun de nombreux cours d’eau, des zones humides ou encore des nappes d’eau souterraine. Les bassins versants sont des entités hydrologiques cohérentes dans lesquels tous les écoulements des eaux convergent vers un même point, exutoire de ce bassin. Les ressources en eau d’un bassin versant peuvent être soumises à de fortes pressions anthropiques (usages domestiques, agricoles, industriels, etc.) qui peuvent dégrader sa qualité et porter atteinte aux milieux aquatiques. Potentiellement, la construction d’une infrastructure de transport comme la LGV SEA peut elle aussi avoir de nombreux impacts sur les ressources en eau aussi bien pendant la phase de travaux (2012-2016) que pendant la phase d’exploitation (à partir de 2017). Afin d’évaluer ces impacts, des suivis des différentes ressources en eau sont nécessaires ; ils portent aussi bien sur des aspects quantitatifs que qualitatifs. Dans le cadre de la LGV-SEA, la construction de près de 600 ouvrages hydrauliques (buses ou cadres pour les petits écoulements, viaducs ou ponts pour les cours d’eau les plus importants) a été réalisée sur l’ensemble du tracé afin de faciliter l’écoulement des eaux. Ils ont fait l’objet d’aménagements particuliers pour rétablir la circulation des poissons et des animaux à proximité. Au niveau du bassin de la Vienne, 3 viaducs ont été construits : Auxance, Boivre et Vonne. Ces ouvrages hydrauliques sont prévus pour perturber le moins possible les écoulements naturels mais ne sont pas sans conséquence et peuvent porter atteinte au milieu aquatique et influer sur la continuité des cours d’eau. La réalisation des ouvrages et du rétablissement hydraulique doit respecter le principe de libre circulation des poissons (Code rural) et l’implantation de l’ouvrage doit se faire au plus proche du lit naturel du cours d’eau existant pour éviter une dérivation trop importante. 1.1. Le contexte L’Observatoire environnemental de la LGV LEA mis en place par LISEA a pour but d’enrichir la connaissance et les pratiques notamment en matière de réduction des impacts environnementaux et d’apporter des retours d’expérience utiles aux projets futurs d’infrastructures. Il vise également à évaluer les impacts résiduels réels, positifs et négatifs, du projet sur l’environnement et à s’assurer de l’efficacité des mesures prises pour la réduction et la compensation des impacts notamment en matière de protection du milieu naturel et de l’insertion paysagère. 6 thèmes d’études et 19 sites ont été sélectionnés dont le thème de l’eau avec 16 sites emblématiques répartis le long du tracé de la LGV SEA. Le bassin de la Vienne est concerné par 6 sites à enjeu eau : la Vienne, la ZPS Plaine du Mirebelais et du Neuvillois, la vallée de la Boivre, la vallée de la Rune, Chaunay/Pliboux et la ZPS Plaine de la Mothe Saint-Heray-Lezay. 1.2. Les objectifs Deux objectifs principaux sont visés au travers de l’étude de l’eau mise en place dans le cadre de l’observatoire environnemental de la LGV SEA : - obtenir des retours d’expérience, grâce à l’analyse de sites emblématiques sur l’incidence du chantier sur les eaux souterraines et superficielles (qualité, niveau et débit) et l’efficacité des dispositifs environnementaux.
  • 4. 4 - sur des exemples spécifiques, évaluer la réussite d’une option, d’une innovation technique adaptée sur les aménagements d’ouvrages. 1.3. Les données sources et le cadre réglementaire Les données utilisées pour cette étude sont issues des résultats des mesures réalisées lors des suivis des eaux souterraines et des eaux superficielles menés par des bureaux d’étude mandatés par COSEA dans le cadre des arrêtés loi sur l’eau. Les suivis s’effectuent à différentes fréquences et périodes, avant et pendant la phase de travaux (2012-2016), ainsi que pendant la phase d’exploitation (mise en service de la ligne en 2017). Les données analysées ici comprennent plusieurs campagnes de mesures, réalisées en 2009 (état de référence), puis de 2012 à 2016 pour l’état des cours d’eau, et de 2012 à 2016 pour le suivi des eaux souterraines. Les arrêtés d’autorisation Loi sur l’eau ont été obtenus pour les 4 bassins versants concernés par la construction de la LGV SEA à savoir Indre, Vienne, Charente et Dordogne. Le dossier de demande d’autorisation détaille, par bassin versant, les mesures conservatoires correctives ou compensatoires, les plus adaptées pour préserver ce patrimoine commun. Un état zéro a été réalisé et des suivis des eaux superficielles et souterraines ont été mis en place dès la phase chantier conformément à ces arrêtés. >>> La loi sur l’eau La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 est une loi française ayant pour but de transposer en droit français la directive cadre européenne sur l’eau d’octobre 2000. Elle vise ainsi à préserver les écosystèmes aquatiques et les zones humides, protéger la qualité des eaux, et préserver les écoulements naturels. Les installations, ouvrages, travaux et activités en rivière sont soumis à des contraintes réglementaires. En effet, tout projet ayant un impact direct ou indirect sur le milieu aquatique (eaux superficielles ou souterraines, zones inondables, zones humides...) doit être soumis à l’application de la Loi sur l’eau. Concernant la Ligne à Grande Vitesse SEA Tours-Bordeaux, les ouvrages et installations liés à sa construction ont été soumis à autorisation. L’ensemble des travaux a ainsi été conçu sur la base d’études hydrauliques, hydrogéologiques et environnementales validées par les autorités administratives, et soumis à enquête publique. 2. Présentation du bassin étudié : la Vienne 2.1. Eléments de contexte La Vienne (372 km) prend sa source au pied du mont d’Audouze (en Corrèze) sur le plateau de Millevaches à 920 m d’altitude, et traverse les plateaux intermédiaires puis les bas plateaux du haut Limousin (altitude de 300 – 400 m) avant de sillonner les formations sédimentaires du Poitou et enfin de confluer avec la Loire à Candes-Saint-Martin. Ses principaux affluents sont la Creuse (255 km), le Clain (125 km) et le Taurion (103 km). Son bassin couvre ainsi une superficie de 21 157 km2 et s’étend des contreforts nord occidentaux du massif central jusqu’au val de Loire, sur les régions Aquitaine Limousin Poitou- Charentes et Centre Val de Loire, et en particulier sur les départements suivants : Corrèze, Creuse, Haute Vienne, Vienne, Charente, Deux Sèvres, Indre et Indre-et-Loire. (Source : Etablissement Public du Bassin de la Vienne)
  • 5. 5 L’hydrologie du bassin de la Vienne est caractérisée par plusieurs particularités :  un fort gradient pluviométrique entre le Plateau de Millevaches à l’amont et la région de Châtellerault,  à l’amont : la présence d’une structure géologique essentiellement composée de terrains primaires imperméables et à l’aval de terrains sédimentaires où l’infiltration est prépondérante, un réseau hydrographique dense, de nombreux étangs, des aménagements hydroélectriques EDF importants en particulier sur la Vienne, le Taurion et la Maulde.
  • 6. 6  à l’aval : la présence d’importants terrains sédimentaires, une densité faible à moyenne du chevelu hydrographique et de nombreux aquifères souterrains. Plusieurs problématiques sont mises en avant sur ce grand bassin versant parmi lesquelles :  la présence de la centrale nucléaire de Civaux qui nécessite des mesures de gestion particulières,  dans la partie aval du bassin, une qualité de l’eau très dégradée par les nitrates et les pesticides que cela soit en superficiel ou en souterrain,  sur la partie moyenne, une qualité de l’eau dégradée pour tout ce qui est phosphore, matières organiques et oxydables en lien avec des rejets domestiques ou agricoles. 2.2. Les sites à enjeu eau sélectionnés dans le cadre de l’Observatoire Dans le cadre du projet de construction de la ligne LGV, un programme de surveillance a été établi, depuis 2009, pour suivre l’état écologique des cours d’eau concerné par le tracé. Un état écologique de référence a été réalisé, basé sur des mesures physico-chimiques et biologiques définies par l’arrêté du 25 janvier 20101 , pour 90 cours d’eau répartis dans les 4 bassins Vienne, Indre, Dordogne et Charente. En ce qui concerne plus particulièrement le bassin de la Vienne, celui-ci est traversé par la LGV- SEA dans sa partie aval au niveau des sous-bassins suivants : Vienne tourangelle, Vienne aval et Clain. Différentes ressources en eau, superficielles et souterraines, sont ainsi concernées. Sur les 16 sites à enjeux eau définis le long du tracé de la LGV, 6 concernent le bassin de la Vienne. Ils sont présentés dans le tableau suivant et localisés sur la carte ci-après. 1 Arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique, de l'état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de l'environnement (dernière modification par l’arrêté du 27/07/2015). http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021865356&dateTexte=20160129 La Vienne à Chauvigny - 13 août 2012
  • 7. 7 Sites Thème Eau N° du site Nom du site Commune Dpt Eaux superficielles Eaux souterraines 1 La Vienne Nouâtre/Ports 37/86 La Vienne - 2 ZPS Plaine du Mirebelais et du Neuvillois Jaunay- Clan/Chasseneuil du Poitou/Migné Auxance 86 L’Auxance Jaunay- Clan/Chasseneuil du Poitou 3 Vallée de la Boivre Vouneuil sous Biard/Biard 86 La Boivre Vouneuil sous Biard 4 Vallée de la Rune Fontaine le Comte 86 La Rune Fontaine le Comte 5 Chaunay/Pliboux Chaunay/Pliboux 86/79 - Pliboux 6 ZPS Plaine de la Mothe Saint-Heray-Lezay Rom/Vanzay/Pliboux + Sainte Soline 79 - Rom
  • 8. 8 Site à enjeu eau n°1 : La Vienne > Enjeux eaux superficielles Les communes de Ports et Nouâtre se situent en bord de Vienne (respectivement en rive gauche et en rive droite) à la confluence de la Creuse et de la Vienne, la Creuse se jetant dans cette dernière au niveau du Bec des Deux-Eaux Situés à environ 250 km de la mer, ces deux sous- bassins accueillent des poissons migrateurs tels que la lamproie marine, l’alose ou encore le saumon. Véritable richesse écologique, ces espèces emblématiques sont des indicateurs majeurs d’une bonne qualité écologique des milieux et de la qualité de l’eau, leur présence atteste en effet du bon fonctionnement et du bon état des écosystèmes aquatiques. A noter qu’une base de travaux ferroviaires a été installée à Nouâtre-Maillé permettant de nombreuses activités liées à la construction de la LGV tels que le stockage de ballast, des machines de relevage de la voie, des ateliers caténaires, etc. Cette base se situe immédiatement en aval de la confluence Vienne-Creuse. Site à enjeu eau n°2 : Zone de Protection Spéciale (ZPS) Plaines du Mirebelais et du Neuvillois > Enjeux eaux superficielles et souterraines La Zone de Protection Spéciale Plaines du Mirebelais et du Neuvillois est située entre les cours d’eau du Clain, de l’Auxance et de la Pallu (seule une partie de la ZPS est visible sur la carte ci-contre). De vastes plaines agricoles dominées par les grandes cultures sont observées dans ce secteur qui présente un intérêt pour l’avifaune avec plusieurs espèces relevant de la Directive Oiseaux, dont l’Outarde canepetière. Les ressources en eau présentes dans ce secteur sont soumises à des pressions notamment en lien avec les usages agricoles. Cependant, certains agriculteurs se sont engagés une M.A.E.T. (Mesure AgroEnvironnementale Territorialisée) et adaptent leurs pratiques agricoles à des enjeux environnementaux afin de préserver des ressources remarquables. Site à enjeu eau n°3 : La vallée de la Boivre > Enjeux eaux superficielles et souterraines La Boivre, d’une longueur d’environ 46 kilomètres, est un cours d’eau qui prend sa source en Deux-Sèvres (à Vasles) puis qui traverse le département de la Vienne avant de se jeter dans le Clain (à Poitiers). Aussi appelée la rivière aux castors, la Boivre reste souterraine en de nombreux endroits. La vallée sinueuse de la Boivre est reconnue en tant que zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et classé en tant que site inscrit. Elle accueille une population de poissons diversifiée : truite fario, brochet, perche, etc. A noter qu’un viaduc de franchissement a été construit à Biard et Vouneuil-sous-Biard afin de traverser la rivière. Nouâtre Ports La Creuse La Pallu L’Auxance ZPS Plaines du Mirebelais et du Neuvillois La Boivre
  • 9. 9 Site à enjeu eau n°4 : La vallée de la Rune > Enjeux eaux superficielles et souterraines Le petit ruisseau de la Rune prend sa source entre Coulombiers et Béruges, court ensuite à proximité de Fontaine-le-Comte avant de se jeter dans le Palais au niveau de la commune de Marçay. Le territoire de la vallée de la Rune correspond à la région des Terres de Brandes, terroir de polyculture et d’élevage extensif. La Rune est une ressource particulière puisqu’elle abrite une espèce protégée : l’écrevisse à pattes blanches. Dans le cadre des travaux de la LGV-SEA, une partie du lit de la Rune est déviée tout en assurant une reconstitution naturelle du cours d’eau. Concernant les écrevisses à pattes blanches, un lieu d’accueil a été aménagé dans une petite source dont les eaux s'écoulent sur 180 mètres avant de rejoindre ensuite la Rune. Site à enjeu eau n°5 : Chaunay/Pliboux > Enjeux eaux souterraines Le bocage humide de Chaunay-Pliboux est situé au niveau du Seuil du Poitou où se rejoignent 2 grands bassins (parisien et aquitain) mais également 2 massifs anciens (Armoricain et Central). Cette position particulière engendre un empilement de roches sédimentaires principalement calcaires dans les bassins et une grande variété de roches granitiques, volcaniques ou métamorphiques (schistes, gneiss…) dans les massifs. Ce secteur à dominante agricole est marqué par des entités hydrogéologiques à nappe libre (vert clair sur la carte) et des entités hydrogéologiques à partie libre et captive (vert foncé sur la carte). Les plateaux du seuil du Poitou présentent plusieurs formations géologiques : argiles à silex éocènes, limons des plateaux, argiles lacustres ... Site à enjeu eau n°6 : ZPS Plaine de la Mothe-Saint- Heray - Lezay > Enjeux eaux souterraines La Zone de Protection Spéciale Plaine de la Mothe- Saint-Heray – Lezay est située dans le Sud-Est des Deux-Sèvres ; elle est traversée par la Dive du Sud et la Bouleure. Une diversité de milieux est observée dans ce secteur dominé par des prairies humides et des zones bocagères. Le site est une des huit zones de plaines à Outarde canepetière, espèce relevant de la Directive Oiseaux Au niveau de la ressource en eau souterraine, les communes de la Mothe-Saint-Heray et de Lezay se situent majoritairement sur les aquifères suivants : Vendee Sud / Domerien, Civraisien / Dogger et Civraisien / Oxfordien. Chaunay Pliboux ZPS Plaine de la Mothe-Saint- Heray - Lezay
  • 10. 10 3. La qualité des eaux superficielles et l’état des cours d’eau 3.1. Méthodologie et paramètres étudiés Afin d’obtenir une vision globale de la situation des eaux superficielles du bassin, les résultats obtenus pour chaque station de suivi ont été agrégés et synthétisés. Plusieurs indicateurs ont été étudiés permettant d’évaluer l’état des différents cours d’eau concernés. Pour chaque station de suivi, l’état écologique a été évalué. Il intègre des paramètres biologiques (état biologique prépondérant dans le calcul de l’état écologique) ainsi que des paramètres physico- chimiques (état physico-chimique) soutenant les paramètres biologiques. Les différents paramètres pour l’évaluation de l’état écologique (issus de l’arrêté du 27 juillet 2015 modifiant l’arrêté du 25 janvier 2010) Avertissement : Les outils d’évaluation des états biologique, physico-chimique et écologique ainsi que le SEQ-eau V2 (système d'évaluation de la qualité des cours d'eau qui permet d’apprécier la qualité physico-chimique des cours d’eau à travers différentes grilles d'évaluation) acquièrent toutes leurs pertinences dans le cadre d’un suivi régulier des cours d’eau car les caractéristiques physico-chimiques des milieux varient fortement avec la saison (et les conditions hydro-climatiques). La qualité biologique (de l’état écologique) des eaux superficielles est appréciée à travers le calcul d’indices spécifiques sur les organismes aquatiques, établis selon des protocoles de recueil de données normalisés propres à chaque indice (protocoles IBG, IBD, etc.). Les indices utilisés dans le cadre du suivi de la LGV sont les suivants : - Indice Biologique Global (IBG) pour les petits cours d’eau : il repose sur l’examen des peuplements de macroinvertébrés benthiques. Ces organismes plus ou moins polluo- sensibles témoignent de la qualité de l’eau et de la qualité et diversité des habitats du cours d’eau dans lequel ils sont présents : structure du fond, état des berges et qualité physico-chimique des eaux.
  • 11. 11 - Indice Biologique Global Adapté (IBGA) pour les grands cours d’eau : l'IBG ne peut être appliqué que sur des cours d'eau peu profonds (<1m). L’IBGA permet d'évaluer la qualité biologique de l'eau d'un cours d'eau au moyen d'une analyse des macroinvertébrés, adapté aux spécificités des rivières larges et profondes. - Indice Biologique Diatomées (IBD) : Il prend en compte la structure des peuplements de diatomées (algues brunes unicellulaires microscopiques fixées). Ces algues colonisent les différents substrats présents dans le lit des cours d’eau. Il reflète la qualité générale de l’eau d’un cours d’eau, et plus particulièrement vis-à-vis des matières organiques et oxydables et des nutriments (azote et phosphore). - Indice Poissons Rivière (IPR) : les peuplements piscicoles constituent de bons outils de mesure de la qualité du milieu. L’IPR est déterminé à partir de la richesse spécifique (nombre d’espèces présentes), la densité et les caractéristiques écologiques des différentes espèces qui composent le peuplement (régime alimentaire, polluo- sensibilité, habitat, etc.). L’évaluation de la qualité physico-chimique des eaux superficielles (de l’état écologique) porte sur des analyses physico-chimiques des eaux basées sur deux outils d’évaluation de la qualité de l’eau : les classes d’état écologique pour les paramètres physico-chimiques généraux et les grilles d’évaluation de la qualité de l’eau par type d’altérations (SEQ Eau version 2). Les mesures réalisées concernent la température, le pH, la conductivité, l’oxygène dissous, le taux de saturation en dioxygène, le carbone organique dissous, la demande biochimique en oxygène, l’ammonium, les nitrites, les nitrates, les orthophosphates et le phosphore total. L’étude de la qualité des sédiments peut renseigner sur la qualité des eaux, car les sédiments ont la propriété d’intégrer et de concentrer certains éléments présents dans l’eau. Certains polluants présents en très faible concentration dans l’eau tels que les micropolluants organiques et métalliques sont de ce fait plus facilement détectables dans les sédiments. Les mesures réalisées sur les sédiments portent sur différents substances : les métaux lourds (Plomb, Zinc, Nickel, Cadmium, Chrome, Cuivre…), les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), ou encore les Polychlorobiphényles (PCB) et les pesticides lors de l’évaluation de l’état de référence en 2009. >>> Les facteurs influant sur la qualité des eaux La qualité de l’eau dépend d’une part du contexte naturel (contexte géologique pour l’eau souterraine par exemple), et d’autre part, de facteurs environnant qui viennent la dégrader (pollution). Cette pollution peut avoir des effets négatifs plus ou moins directs sur les écosystèmes aquatiques : toxicité de certains produits, pollution entraînant des déséquilibres sur la chaîne alimentaire (eutrophisation), etc. La pollution de l’eau peut être physique, elle affecte sa température, sa radioactivité, son taux de turbidité (matières en suspension). Elle peut être organique (rejets d’eaux usées), induisant la disparition de la vie aquatique par manque d’oxygène, et l’apparition d’éléments indésirables. La pollution chimique peut quant à elle affecter directement les organismes aquatiques ou créer des déséquilibres (augmentation de la salinité ou de l’acidité). La pollution peut aussi être microbiologique (introduction de micro-organismes dans l’eau, comme les germes pathogènes issus de rejets dans le sol ou déversés dans les cours d’eau). Ces différents polluants peuvent être émis dans l'atmosphère, évacués dans les eaux usées ou encore répandus sur les sols, sous plusieurs formes : gaz, substances dissoutes ou particules. D’autre part, les épisodes pluvieux importants peuvent provoquer des pics de pollution, du fait du lessivage des sols, entraînant des matières en suspension et d’éventuels éléments indésirables (nitrates, pesticides, etc.) vers les eaux de surface, et les eaux souterraines dans les zones d’affleurement.
  • 12. 12 La pollution de cours d’eau par les matières en suspension génère une augmentation de la turbidité pouvant être rapidement préjudiciable à la photosynthèse et à la respiration des organismes aquatiques (colmatage des branchies des poissons par exemple). A moyen terme, elle peut aussi engendrer d’importantes modifications hydromorphologiques (colmatage, modification des vitesses d’écoulement, etc.) venant perturber les habitats aquatiques. D’autre part, ces particules peuvent de plus transporter différentes formes de pollution (organiques, métalliques). 3.2. Evaluation de l’état biologique, physico-chimique et écologique Au total, sur l’ensemble du bassin de la Vienne, 27 stations de suivi ont été définies le long du tracé de la LGV, d’amont en aval, pour l’évaluation de la qualité des eaux superficielles et de l’état des cours d’eau. Un état de référence évalué en 2009 (avant le début des travaux de construction de la LGV) a été retenu pour chaque station, puis une campagne annuelle est réalisée pour suivre cet état pendant et après les travaux.
  • 13. 13 Le graphique ci-après présente l’évolution de l’état biologique, physico-chimique et écologique des 27 stations de suivi du bassin de la Vienne. Il tient compte des mesures réalisées pour l’état de référence (2009), puis de 2012 à 2016. L’état écologique de référence (2009) a pu être évalué pour 22 des 27 stations (81%) du bassin de la Vienne. Seulement 3 de ces 22 stations (14%) sont considérées en « bon état » et la plupart en « mauvais état » (9 stations soit 41%) ; 5 sont jugées en « état moyen » (23%) et 5 en « état médiocre » (23%). L’état biologique 2009 présente sensiblement les mêmes résultats (9 stations sont également en mauvais état biologique par exemple), tandis que les classements de « l’état physico-chimique » sont bien meilleurs : 13 stations (soit 59%) indiquent une « bonne » qualité physico-chimique en 2009. Si les suivis de la 1ère année de la phase de travaux (2012) semblent indiquer une situation sensiblement équivalente à celle de 2009 pour l’état biologique et écologique, et une amélioration de l’état physico-chimique, la situation paraît en revanche se dégrader lors de la seconde année de travaux, en 2013, qui présente le plus grand nombre de stations qualifiées. En 2014, la tendance s’inverse quelque peu avec une diminution du nombre de stations en « mauvais état écologique » (passant de 14 en 2013 à 10 en 2014), même si la qualité physico- chimique semble se dégrader légèrement cette année-là. Par la suite, la situation globale semble s’améliorer petit à petit, en 2015 puis en 2016. D’une manière générale, ce sont notamment les mauvais résultats de l’IPR qui sont fréquemment responsables des mauvais classements de l’état biologique (et donc de l’état écologique) des cours d’eau suivis sur le bassin de la Vienne de 2009 à 2016. Ceci s’explique bien souvent du fait de conditions hydromorphologiques peu favorables à l’installation de la faune piscicole (envasement, faibles vitesses d'écoulement et faibles lames d’eau, assecs récurrents, etc.), non imputables à un impact direct du chantier. A noter d’ailleurs que sur Le Belloir, depuis les lourds travaux de recalibrage et de rectification du cours d’eau, la revégétalisation du milieu observée depuis 2015 semble contribuer à l'installation des invertébrés et des poissons.
  • 14. 14 Il convient également de considérer les résultats IPR avec prudence, notamment pour les stations de la Vienne (n°3), de l’Auxance (n°18) et de la Vonne (n°22), où la méthode d’évaluation utilisée repose sur un modèle pour les grands cours d’eau, dont la mise au point reste encore perfectible, du fait notamment de difficultés de mise en œuvre des méthodes d'échantillonnage. De ce fait, des variations de la note IPR peuvent être enregistrées d'une année sur l'autre, sans que cela témoigne véritablement de modifications des peuplements piscicoles (et des habitats). Il convient aussi de souligner que l’IPR est un outil global qui fournit une évaluation synthétique de l’état des peuplements de poissons. D’autre part, des altérations physico-chimiques de la qualité de l’eau par les nitrates (plus ou moins marquées) sont également mises en évidence sur l’ensemble des stations, en lien avec le contexte agricole du bassin versant. L’état écologique de la dernière année de la phase de travaux (2016) a pu être évalué pour 26 des 27 stations (96%) du bassin. Les résultats d’ensemble paraissent à peu près équivalents à ceux de 2009 : en 2016, 3 des 26 stations (12%) sont considérées en « bon état » et la plupart en « mauvais état » (9 stations soit 35%) ; 7 sont jugées en « état moyen » (27%) et 7 en « état médiocre » (27%). Une large majorité de stations présente ainsi un état écologique 2016 équivalent (voire meilleur) à celui évalué en 2009 (avant travaux), et dans ce cas, aucun impact du chantier ne semble alors être mis en évidence (d’après les strictes comparaisons des résultats de suivi de l’état écologique de ces deux années). En revanche, pour la Longère (station n°23 sur la carte), l’état écologique passe de « bon » en 2009 à « mauvais » en 2016, du fait de moins bonnes notes de certains indices biologiques (IPR notamment), qui semblent indiquer une légère altération de la qualité de l'habitat, potentiellement en lien avec les travaux effectués. De telles altérations des habitats sont également constatées ponctuellement sur le Grouet en 2013, l’Envigne et la Manse en 2014, même si le résultat de l’évaluation de l’état écologique de 2016 reste équivalent (voire meilleur) à celui de 2009 sur ces deux stations. D’autre part, pour certaines stations, il est également à noter que les suivis physico-chimiques complémentaires (Seq-Eau) indiquent des concentrations importantes de matières en suspension, plus ou moins fréquemment entre 2012 et 2016, sans forcément que d’autres altérations de la qualité de l’eau ne soient alors mises en évidence ou directement reliées. Même si de fortes précipitations peuvent également influer sur la turbidité des cours d’eau, il semble néanmoins fort probable que ces teneurs en particules puissent parfois s’expliquer du fait de l’incidence des travaux (ruissellement issu du chantier), comme le signale le bureau d’études dans ses rapports de mesures sur le Prémeau (n°12) et le Belloir (n°13) en 2014, ou sur le Chavenon (n°27) en 2013.
  • 15. 15 3.3. Evaluation de la qualité des sédiments En complément de l’évaluation de l’état écologique des eaux, une évaluation de la qualité des sédiments par rapport à la présence de polluants est réalisée. La grille d’évaluation du SEQ eau (V2) est utilisée pour l’interprétation des résultats. Qualité des sédiments au niveau des stations de suivi du bassin de la Vienne (27 stations) Evolution depuis l'état de référence (2009) jusqu'en 2016 - 6 métaux (Pb, Zn, Ni, Cd, Cr, Cu) et HAP Nombre de stations par niveau d'altération d'après la grille d'évaluation SEQ-eau (V2)
  • 16. 16 L’état de référence de 2009 (avant travaux) indique que les sédiments de cinq cours d’eau (stations n°19 à 22 et n°26) présentent des altérations de la qualité (jugées modérées ou importantes) vis-à-vis des métaux lourds. D’importantes concentrations sont notamment relevées pour le zinc et le nickel sur le Palais (station n°21) et pour le chrome sur la Bouleure (n°26). En revanche, seules de « faibles » altérations vis-à-vis des hydrocarbures (HAP) sont relevées en 2009 (mais 9 stations ne présentent pas de données). Par la suite, il ne semble pas se dégager de véritable tendance de 2012 à 2016 vis-à-vis des altérations par les métaux , excepté le fait que des altérations « modérées » pour certains métaux sont toujours observées ponctuellement de 2012 à 2016 sur quatre des cinq cours d’eau présentant des altérations « modérées ou importantes » en 2009 (sauf pour la Boivre). Par ailleurs, dix autres stations (n°10, 12, 13, 14, 16, 17, 18, 23, 25 et 27) présentent ponctuellement des altérations modérées pour différents métaux, et une seule altération importante est à signaler de 2012 à 2016, vis-à-vis du nickel sur la station Bonvent en 2013. Douze stations (n°1 à 9 et n°11, 15 et 24) ne présentent aucune altération jugée « supérieure à faible » par les métaux, de 2012 à 2016. Concernant les hydrocarbures, une nette augmentation du nombre de stations présentant une altération modérée est à noter en 2014, et la situation semble perdurer en 2015 et 2016. Cependant, le bureau d’études signale fréquemment dans ses rapports de mesures (pour 13 stations en 2014) que ces résultats sont à considérer avec précaution et qu’ils peuvent être vraisemblablement surestimés (en raison d’une faible teneur en matières sèches du prélèvement). Néanmoins, cette apparente contamination peut être indirectement liée à l'impact du chantier via une mobilisation des sédiments terrestres lors des travaux ou à l'influence des engins motorisés, comme le souligne le bureau d’études sur 8 stations en 2014 (n°1, 3, 4, 7, 8, 15, 16 et 21). Pour d’autres stations (5 : n°5 et 16 à 19) il semble toutefois que la proximité de l’autoroute et/ou l’influence urbaine puisse aussi expliquer des concentrations importantes en HAP (et en métaux). >>> La pollution par les métaux La pollution métallique peut être due à différents métaux comme l’aluminium, l’arsenic, le chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel, le zinc... ou encore à des métaux lourds comme le cadmium, le mercure ou le plomb, plus toxiques que les précédents, et principalement recherchés dans les analyses de la qualité de l’eau. La majorité des éléments métalliques est toutefois indispensable à la vie animale et végétale (oligo-éléments). Cependant, à des doses importantes, ils peuvent se révéler très nocifs. La pollution métallique des milieux aquatiques pose un problème particulier car elle est non biodégradable. Elle a ainsi tendance à se concentrer dans les organismes vivants. De multiples activités humaines sont responsables de l’émission de métaux lourds dans l’atmosphère telles que : - les rejets d’usines, notamment de tanneries (cadmium, chrome), de papeteries (mercure), d’usines de fabrication de chlore (mercure) et d’usines métallurgiques, des épandages sur les sols agricoles d’oligo-éléments ou de boues résiduelles de stations d’épuration, - l’utilisation de certains fongicides (mercure), - les retombées des poussières atmosphériques émises lors de l’incinération de déchets (mercure) ou de la combustion d’essence automobile (plomb), - le ruissellement des eaux de pluie sur les toitures et les infrastructures comme les routes, les voies ferrées, etc. (zinc, cuivre, plomb).
  • 17. 17 4. Le suivi des eaux souterraines Les différentes formations géologiques (calcaires fissurés, karsts, terrains alluviaux, etc.) rencontrées lors de la construction d’une infrastructure telle que la LGV contiennent des nappes souterraines, exploitées pour la production d’eau potable publique, mais aussi pour d’autres usages tels que l’irrigation, les usages domestiques ou les besoins industriels. Les impacts d’une infrastructure linéaire de transport ferroviaire telle que la LGV SEA sur les eaux souterraines peuvent être de deux types : - impacts quantitatifs sur le battement et l’écoulement des aquifères - impacts qualitatifs (pollution accidentelle ou chronique) Ces impacts concernent la phase de travaux et la phase d’exploitation. (Source : Réseau Ferré de France, 2012) Des mesures de niveaux d’eau ainsi qu’un suivi de la qualité des eaux souterraines sont donc nécessaires pour contrôler ces deux types d’impacts. Le tableau ci-après présente les 63 points de suivi souterrains dans le bassin de la Vienne. Tableau récapitulatif des points d’eau recensés dans le bassin de la Vienne pour le suivi des eaux souterraines réalisé dans le cadre de la construction de la LGV Issu de l’arrêté inter-préfectoral N°2012/DDT/847 du 28 décembre 2012 N° du point d’eau Département Commune Type usage Suivi qualitatif Suivi quantitatif 0175-37226 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Puits AEP privé X X 138 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Forage AEP privé X X 0190-37226 INDRE-ET-LOIRE SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE Puits Domestique X X 0197-37247 INDRE-ET-LOIRE SEPMES Puits Domestique X 0207-37098 INDRE-ET-LOIRE DRACHE Puits Domestique X X 0215-37098 INDRE-ET-LOIRE DRACHE Forage Domestique X X 0222-37142 INDRE-ET-LOIRE MAILLE Puits Aucun X X 0256-37045 INDRE-ET-LOIRE LA CELLE-SAINT-AVANT Puits AEP privé X X 0257-37142 INDRE-ET-LOIRE MAILLE Puits AEP privé X X 0262-37045 INDRE-ET-LOIRE LA CELLE-SAINT-AVANT Puits Domestique X X 0310-37174 INDRE-ET-LOIRE NOUATRE Puits Domestique X X 0337-37148 INDRE-ET-LOIRE MARIGNY-MARMANDE Puits AEP privé X X 0351-86162 VIENNE MONDION Puits AEP privé X X 0372-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits AEP privé X X 0377-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits Domestique X 0378-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Puits AEP privé X X 0381-86224 VIENNE SAINT-GERVAIS-LES-TROIS-CLOCHERS Source AEP privé X X 0410-86272 VIENNE THURE Source Aucun X X 0418-86221 VIENNE SAINT-GENEST-D'AMBIERE Puits Agricole X X 0431-86221 VIENNE SAINT-GENEST-D'AMBIERE Puits Domestique X X 120 VIENNE SCORBE-CLAIRVAUX Puits INDIVIDUEL X 110 VIENNE SCORBE-CLAIRVAUX Puits INDIVIDUEL X 0460-86081 VIENNE COLOMBIERS Puits Aucun X X 0499-86146 VIENNE MARIGNY-BRIZAY Source Aucun X X
  • 18. 18 0507-86146 VIENNE MARIGNY-BRIZAY Puits Aucun X X 0539-86115 VIENNE JAUNAY-CLAN Puits Domestique X 0543-86115 VIENNE JAUNAY-CLAN Puits Domestique X X 0552-86062 VIENNE CHASSENEUIL-DU-POITOU Puits Domestique X X 0573-86194 VIENNE POITIERS Puits Public X X 0576-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0577-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0578-86194 VIENNE POITIERS Puits Public X X 0580-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0581-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0584-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0587-86194 VIENNE POITIERS Puits Domestique X X 0591-86194 VIENNE POITIERS Forage AEP privé X X 0595-86297 VIENNE VOUNEUIL-SOUS-BIARD Forage AEP privé X X 0599-86297 VIENNE VOUNEUIL-SOUS-BIARD Puits Agricole X 0609-86100 VIENNE FONTAINE-LE-COMTE Forage AEP privé X X 0625-86100 VIENNE FONTAINE-LE-COMTE Source Aucun X X 100 VIENNE COULOMBIERS Source AGRICOLE X X 0631-86083 VIENNE COULOMBIERS Source Agricole X X 0635-86083 VIENNE COULOMBIERS Source Agricole X X 0648-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Puits AEP privé X X 0650-86145 VIENNE MARCAY Source Domestique X X 98 VIENNE MARIGNY CHEMEREAU Puits INDIVIDUEL X 96 VIENNE MARIGNY CHEMEREAU Source AGRICOLE X 0658-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Source Aucun X X 0659-86147 VIENNE MARIGNY-CHEMEREAU Source Aucun X X 0664-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Source Aucun X X 0668-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Forage Agricole X 0669-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Forage Agricole X 0677-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X 0678-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X 0679-86045 VIENNE CELLE-L'EVESCAULT Puits Aucun X 0700-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Aucun X 0703-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Agricole X 0704-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage Aucun X 0709-86082 VIENNE COUHE Puits Aucun X 0710-79230 DEUX-SEVRES ROM Forage X 0712-79230 DEUX-SEVRES ROM Puits Aucun X 0714-79230 DEUX-SEVRES ROM Puits Aucun X X
  • 19. 19 4.1. Les mesures de niveaux d’eau La construction d'une infrastructure telle que la LGV peut avoir une incidence sur la possibilité d’accéder aux ressources en eau souterraines. Par exemple, lorsqu’un déblai intercepte une nappe d’eau souterraine peu profonde, un abaissement localisé du niveau de la nappe et parfois un assèchement des puits à proximité peut être observé et, par conséquent, une modification des conditions d’écoulement des eaux souterraines. En vue de contrôler cet impact possible, des mesures du niveau d’eau dans les nappes souterraines sont nécessaires et doivent être effectuées avant les travaux et pendant les terrassements pour suivre les éventuelles variations de hauteur de la nappe. Si le projet traverse des périmètres de protection de captages pour l’alimentation en eau potable, des études spécifiques sont à mener afin que la LGV n’altère pas l’exploitation de la nappe. Cela a d’ailleurs été le cas pour la LGV SEA. Le recensement de tous les points d’eau à moins de 500 mètres de la ligne a permis de mettre en évidence les secteurs sensibles ou inscrits dans un périmètre de protection de captage d’eau potable pour lesquels des préconisations de gestion ont ensuite été faites. 4.1.1. La méthodologie Les mesures effectuées dans le cadre de la construction de la LGV pour le suivi du niveau des eaux souterraines sont réalisées au droit des déblais humides avant, pendant et après la phase de travaux. A cette fin, des piézomètres ont été implantés en amont et en aval des déblais. La périodicité des mesures est de l'ordre du mois. Tel qu’exigé dans les arrêtés, un suivi complémentaire du niveau d'eau dans les puits et forages proches est réalisé au minimum 2 fois par an, en périodes de hautes eaux et en période de basses eaux, avant et pendant la phase travaux, et la première année d'exploitation de la ligne. 4.1.2. Les résultats Sur les 55 points de suivi quantitatif recensés, seuls 24 font état d’un nombre de mesures suffisantes pour être exploitées sur la période mai 2012-novembre 2016. Le suivi du niveau piézométrique NGF (en mètre) de ces 24 points est présenté dans les graphiques ci-après. Pour chaque point de suivi, environ 1 mesure par mois (ou tous les deux mois) est disponible permettant de montrer une évolution globale du niveau de la nappe d’eau souterraine captée sur la période considérée. Les résultats des mesures ont été divisés en 2 graphiques pour une meilleure lisibilité (voir page suivante). D’une manière générale, 2 profils se distinguent sur les graphiques : - certains points de suivi indiquent très peu de variations et montrent un niveau d’eau globalement stable signifiant que la nappe captée n’est pas ou très peu utilisée, et peu influencée par les cycles saisonniers (stations du 1er graphique notamment) - à l’inverse, d’autres points montrent des variations plus marquées avec des hausses et des baisses du niveau d’eau selon les périodes, en lien avec les cycles saisonniers de recharge et de vidange des nappes (stations du 2ème graphiques notamment) Pour ce second groupe de stations, les tendances semblent suivre celles habituellement observées dans le cycle de recharge et de vidange des nappes d’eau souterraines. En effet, la phase de recharge est généralement observée durant la période automnale-hivernale, les précipitations étant plus abondantes et les besoins en eau moins importants ; la phase de vidange est quant à elle observée durant la période printanière-estivale pendant laquelle les précipitations sont moindres et les besoins en eau tendent quant à eux à augmenter.
  • 20. 20
  • 21. 21 Ainsi, d’après les résultats des suivis des niveaux d’eau mesurés dans les eaux souterraines des 24 points des graphiques précédents, il ne semble pas y avoir eu d’incidence particulière des travaux de la LGV sur le cycle de recharge et de vidange des nappes captées par ces points. Pour certains points de suivi, les niveaux apparaissent stables sur toute la période considérée. En revanche, on ne peut pas conclure quant à l’impact des travaux de la LGV par rapport aux niveaux d’eau habituellement observés pour ces points de suivi. En effet, en l’absence de moyennes interannuelles pour chaque piézomètre, il n’est pas possible de comparer les valeurs mesurées de mai 2012 à novembre 2016 par rapport à un historique de mesures avant le début des travaux de la LGV. Il paraît difficile d’évaluer l’influence des travaux liées à la LGV sur les eaux souterraines concernées d’autant que de nombreux facteurs peuvent influencer le niveau des nappes : des facteurs naturels (précipitations …) et des facteurs anthropiques (usages agricoles, domestiques, industriels, etc.). En effet, les nappes d’eau souterraines constituent des réserves d’eau qui peuvent être exploitées de manière autonome, par des forages privés, notamment pour des usages agricoles, mais également pour l'alimentation en eau potable des populations. D’autre part, le type de nappe captée par chaque point de suivi n’est pas précisé. Il est donc difficile de connaître l’exploitation de la nappe faite par les autres usages. A titre d’exemple, en Poitou-Charentes, 113 piézomètres mesurent le niveau des nappes de manière journalière à raison d’une mesure toutes les heures et cela depuis plus de 20 ans pour de nombreux piézomètres, générant un historique de mesures fiable. 4.2. La qualité des eaux souterraines La qualité des eaux souterraines est fonction du contexte naturel (contexte géologique des nappes souterraines) mais également de facteurs environnant qui peuvent venir la dégrader (pollution). Dans le cas de la construction d'une infrastructure de transport terrestre, les risques de pollution interviennent essentiellement lors de la phase de travaux en lien avec les installations de chantier (stockage et manipulations de produits polluants comme les hydrocarbures), les eaux de lavage (potentiellement chargées en matières en suspension) et les eaux usées. Les travaux de la LGV SEA peuvent également générer des pollutions indirectes dans les eaux souterraines, comme pour les cours d’eau mais de manière plus différée dans le temps (temps d’infiltration). En effet, les opérations de terrassement favorisent l’érosion des sols, et ceux-ci, potentiellement chargés en polluants, peuvent s’infiltrer vers les nappes, notamment lors d’épisodes pluvieux. Les impacts sont très dépendants de plusieurs facteurs tels que l’existence ou non de formations aquifères, la perméabilité et l'épaisseur des aquifères ou encore les relations existantes entre les nappes d’eau souterraines et les rivières. Pour les secteurs sensibles ou inscrits dans un périmètre de protection de captage d’eau potable, des préconisations pour empêcher toute pollution ont été faites. Il s’agit par exemple des mesures suivantes : - ravitailler les engins de chantier en dehors des zones sensibles, - installer des tapis filtrants pour retenir les matières en suspension, - mettre en place une collecte des eaux ruisselant sur le chantier et rejetées à l'aval des captages après traitement. 4.2.1. Méthodologie et paramètres étudiés Les mesures du suivi qualitatif des eaux souterraines ont débuté en mai 2012, lors du début de la phase de travaux. Pour les eaux souterraines, il n’y a donc pas « d’état de référence » avant travaux, contrairement au suivi des cours d’eau. Les résultats considérés s’étendent ici sur la
  • 22. 22 période 2012-2016 (résultats partiels pour 2012 avec des relevés s’étalant seulement de mai à décembre ; et pour 2016, de janvier à mars puis en septembre). La fréquence d’échantillonnage, ainsi que les paramètres physico-chimiques analysés varient d’une station à l’autre. Pour chaque échantillon, les mesures portent a minima sur une vingtaine de paramètres, comprenant des paramètres physiques (turbidité, conductivité, pH, température) et la recherche d’hydrocarbures (dissous totaux et 15 HAP1 individuels). Pour certaines stations, notamment les forages privés pouvant être utilisés pour l’alimentation en eau potable, une trentaine de paramètres supplémentaires sont analysés : matières azotées (nitrates, nitrites, ammonium) et phosphorées, éléments minéraux (carbonates, sulfates, chlorures, etc.), métaux et métalloïdes (Cadmium, Fer, Arsenic, etc.), COV2 , paramètres organoleptiques (couleur, odeur) et microbiologiques (bactéries entérocoques et Escherichia coli). Les résultats des analyses pour la turbidité et les hydrocarbures seront uniquement présentés ici, dans la mesure où ces paramètres sont systématiquement analysés dans chaque échantillon, et que leur évolution peut traduire l’éventuel impact (direct et indirect) des travaux de la LGV SEA sur la qualité des eaux souterraines. La turbidité et les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines peuvent varier en fonction de l’intensité des pluies. Ainsi, le cas échéant, les données pluviométriques peuvent être également présentées lors de l’analyse de l’évolution des résultats de mesure. Ces données sont produites par Météo France ; la station de mesure pluviométrique « référente » de Poitiers-Biard a été sélectionnée pour le bassin de la Vienne. Attention, il peut y avoir d’importantes variations de pluies très localisées ; les données pluviométriques mentionnées servent simplement à indiquer une tendance générale sur le bassin. Avertissement : le nombre de mesures effectuées, ainsi que leur fréquence (intra et interannuelle) sont variables d’une station à l’autre, et certaines stations ne présentent pas systématiquement des données chaque année. Cette variabilité induit des difficultés d’interprétation pour traduire et synthétiser l’évolution de la qualité des eaux souterraines (vis- à-vis des paramètres sélectionnés) sur l’ensemble du bassin. Les résultats présentés ci-après doivent donc être pris avec précaution, la représentativité de la situation variant selon la période, et les stations considérées. Ainsi, le nombre d’analyses ou de stations considérées est systématiquement indiqué sur les graphiques d’évolution présentés ci-après. 1 HAP : Hydrocarbure Aromatique Polycyclique 2 COV : Composé Organique Volatil
  • 23. 23 4.2.2. Turbidité La turbidité traduit le trouble de l'eau et s’exprime en NFU. Elle est due à la présence de matières en suspension entrainées dans les eaux (périodes de pluie), ou à la présence de fer ou de manganèse ou de particules argileuses. Elle constitue l’un des indicateurs de contamination microbiologique, voire chimique de la ressource. Elle peut atteindre 300 NFU pour une eau karstique, 140 NFU pour une eau de surface mais reste faible pour les eaux souterraines profondes (0,2 NFU)1 . 871 analyses de la turbidité ont été réalisées sur le bassin de la Vienne de 2012 à 2016, toutes stations confondues (39 au total). Les résultats indiquent qu’une grande majorité de mesures (78%) sont comprises entre 0 et 2 NFU, et que 14,9% présentent une turbidité comprise entre 2 et 10 NFU. La turbidité dépasse 10 NFU dans 7,1% des cas (dont 5,7% ne dépassant pas 50 NFU). La turbidité moyenne relevée aux différentes stations de mesure est comprise entre 0,40 NFU (décembre 2015 – 11 stations qualifiées seulement) et 42,52 NFU (mai 2014 – 23 stations qualifiées). Hormis ce pic de turbidité relevé en mai 2014, ainsi que quelques légères hausses nettement moins marquées (moyennes avoisinant 7 à 12 NFU), la turbidité moyenne varie assez peu, évoluant généralement autour de 2 NFU. Le pic de mai 2014 est induit par une valeur très élevée (1010 NFU) sur la station de Poitiers (0573-86194), qui coïncide avec des précipitations plutôt conséquentes ce mois-ci (70,2 mm). Cette station présente une turbidité moyenne assez élevée (60 NFU en moyenne pour les 15 relevés sur la période 2012-2016 sans considérer l’analyse à 1010 NFU) mais aucune autre analyse n’excède 300 NFU. L’hypothèse d’une conjonction de facteurs naturels (pluviométrie élevée et probable effet amplifié par le contexte géologique local) ayant engendré une telle turbidité semble plausible, sans toutefois que l’impact (même indirect) des travaux de la LGV ne puisse être complétement écarté. A noter qu’aucune présence simultanée d’hydrocarbures dans cet échantillon à forte turbidité n’a été observée. 1 Source : Agence Régionale de Santé - 2015. La qualité des eaux destinées à la consommation humaine en Poitou- Charentes en 2014. Pourcentages de mesures selon la turbidité (NFU) relevée de 2012 à 2016 sur le bassin de la Vienne 0 < turbidité ≤ 2 78,0% 2 < turbidité ≤ 10 14,9% 10 < turbidité ≤ 50 5,7% 50 < turbidité ≤ 150 1,0% 150 < turbidité ≤ 300 0,2% turbidité > 300 0,1% Nombre de mesures 871 Nombre de stations qualifiées 39
  • 24. 24
  • 25. 25 4.2.3. Hydrocarbures Les hydrocarbures sont des composés organiques provenant de la distillation du pétrole, généralement utilisés comme carburant ou lubrifiant. Les HAP (sous-famille d’hydrocarbures) sont issus de la combustion incomplète des produits pétroliers. Ces molécules sont généralement reconnues comme toxiques, persistantes dans l’environnement, bioaccumulables et pouvant être transportées sur de longues distances. Des déversements accidentels d'hydrocarbures (engins de chantier) peuvent être à l’ origine de la pollution des eaux. Les dosages en hydrocarbures réalisés ici pour les eaux souterraines portent sur les hydrocarbures dissous totaux (HCT), dont les concentrations sont exprimées en mg/L et sur 15 HAP très répandus (Acénaphtène, Anthracène, Benzo(a)anthracène, Benzo(a)pyrène, Benzo(b)fluoranthène, Benzo(ghi)pérylène, Benzo(k)fluoranthène, Chrysène, Dibenzo(a,h)anthracène, Fluoranthène, Fluorène, Indéno (1,2,3-cd)pyrène, Naphtalène, Pyrène, Phénanthrène), avec des concentrations exprimées en µg/L. Les résultats sont présentés ici sous la « somme des 15 HAP », calculée en faisant la somme des concentrations relevées pour chacun de ces 15 HAP dans un même échantillon (lorsque l’analyse d’une molécule est inférieure à la limite de quantification, alors la concentration de cette molécule est considérée comme nulle) A titre indicatif, les résultats sont ici comparés aux limites de qualité appliquées aux eaux brutes utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine (issues de l’arrêté du 11 janvier 20071 ) : - 1 mg/L pour les hydrocarbures dissous - 1 µg/L pour la somme des HAP (même si les 15 HAP recherchés ici ne font pas tous partie de la liste de l’arrêté). 871 analyses portant sur les hydrocarbures (hydrocarbures dissous totaux et 15 HAP) ont été réalisées sur le bassin de la Vienne de 2012 à 2016, toutes stations confondues (39 au total). Pourcentages de mesures selon les résultats pour les teneurs en hydrocarbures relevées de 2012 à 2016 sur le bassin de la Vienne Hydrocarbures dissous totaux Somme des concentrations de 15 HAP < seuil quantification 99,20% < seuils quantification 76,23% ≤ 1 mg/L 0,69% ≤ 1 µg/L 23,42% > 1 mg/L 0,11% > 1 µg/L 0,34% Nombre de mesures 871 Nombre de mesures 871 Nombre de stations qualifiées 39 Nombre de stations qualifiées 39 Les analyses réalisées sur les hydrocarbures sont inférieures aux seuils de quantification dans la plupart des cas : sur la quasi-totalité des mesures concernant les hydrocarbures dissous totaux et sur environ 76 % des cas pour les 15 HAP. Et lorsque les analyses peuvent être 1 Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38 du code de la santé publique. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000465574&dateTexte=20160129 La limite de quantification est la concentration à partir de laquelle le laboratoire menant l’analyse peut indiquer avec une précision satisfaisante la concentration d’une substance. Elle est variable selon les substances et les laboratoires. Une analyse est quantifiée quand le résultat est > seuil de quantification et < au seuil de saturation ou quand le résultat = 0.
  • 26. 26 quantifiées, les teneurs relevées sont généralement faibles et restent dans l’ensemble inférieures ou égales à 1 mg/L pour les hydrocarbures dissous ou à 1 µg/L pour la somme des concentrations de 15 HAP. Concernant la somme des 15 HAP, les concentrations moyennes du bassin évoluent généralement autour de 0,03 µg/L, hormis quelques fluctuations, et une hausse très marquée en août 2014 (2,535 µg/L – 13 stations qualifiées). Cette dernière est imputable aux seules analyses réalisées à Saint-Gervais-Les-Trois-Clochers (station 0378-86224), où douze des quinze HAP recherchés y ont alors été quantifiés, avec des teneurs individuelles allant de 0,012 µg/L (pour l’Indéno (1,2,3-cd)pyrène) à 0,87 µg/L (Phénanthrène). Les deux autres hausses moins marquées en mars 2015 (0,279 µg/L – 23 stations qualifiées), et septembre 2015 (0,227 µg/L – 21 stations qualifiées) s’expliquent également en partie par les fortes teneurs retrouvées à cette station : somme des concentrations des 15 HAP égale à 2,2 µg/L en mars et à 1,623 µg/L en septembre. Si les analyses semblent indiquer une certaine contamination à cette station (2 échantillons sur 3 révélant la présence d’au moins un HAP à des concentrations variables mais parfois considérables, de 2012 à 2016), sa distance avec la ligne LGV (+ de 250 m) paraît en revanche diminuer la probabilité d’une éventuelle incidence des travaux, et suppose davantage une autre source extérieure de pollution. Plus occasionnellement, d’autres stations sont également concernées par la présence d’hydrocarbures, la somme des concentrations des 15 HAP de l’échantillon dépassant alors rarement 0,1 µg/L. Quant aux hydrocarbures dissous, ils sont très rarement quantifiés. Les quelques pics observés sur le graphique (courbe bleue) s’expliquent alors généralement du fait qu’une seule analyse soit quantifiée sur une seule station. On relève tout de même 7,94 mg/L à Coulombiers (station 100) en avril 2013, et 0,23 mg/L le même jour sur la même commune sur une station voisine (0631-86083). Ainsi, au regard des données disponibles, même s’il semble que l’impact des travaux de la LGV sur les teneurs en hydrocarbures des eaux souterraines du bassin ait été plutôt limité, une éventuelle incidence ponctuelle ne peut être complètement écartée, notamment sur le secteur de Coulombiers.
  • 27. 27 SYNTHESE Concernant le bassin versant étudié ici, la Vienne, des mesures ont été réalisées avant le début des travaux (2009) au niveau des eaux superficielles, puis pendant la phase de travaux, de 2012 à 2016, dans les eaux superficielles et souterraines. Ces mesures permettent d’avoir une première vision d’ensemble des ressources en eau situées à proximité de la LGV SEA, et de suivre leur évolution d’un point de vue qualitatif ou quantitatif. Cependant, elles n’acquièrent toutes leurs pertinences que dans le cadre d’un suivi régulier à long terme, car les caractéristiques physico- chimiques des milieux, et l’influence de facteurs hydro-climatiques (pluviométrie, températures, débits des cours d’eau, etc.) ou anthropiques peuvent varier fortement selon les périodes. Sur ce bassin, les résultats de suivi ne semblent pas indiquer de dégradation environnementale majeure des eaux superficielles, liée aux travaux de la LGV SEA. En effet, même si les cours d’eau suivis de 2012 à 2016 atteignent rarement le « bon état écologique », ces résultats semblent plutôt conformes dans l’ensemble avec l’évaluation réalisée en 2009, avant travaux. Néanmoins, de légères altérations de la qualité des habitats, potentiellement engendrées par les travaux sont tout de même signalées sur 4 des 27 stations du bassin. Par ailleurs, de fortes concentrations de matières en suspension sont parfois relevées sur certaines stations, vraisemblablement en lien avec les travaux de construction (poussières, mobilisation des sédiments, ruissellement…). Et d’autre part, pour la majorité des stations, il semble qu’il y ait depuis 2014, une altération « modérée » des sédiments des cours d’eau par les hydrocarbures (des incertitudes de mesures demeurent). Cette apparente contamination peut être indirectement liée à l'impact du chantier via une mobilisation des sédiments terrestres (potentiellement chargés en hydrocarbures) lors des travaux, ou à l'influence des engins motorisés. La proximité d’axes autoroutiers peut également être une source de contamination. La qualité des eaux souterraines peut être impactée au même titre que celle des cours d’eau, mais a priori de manière plus différée dans le temps (temps d’infiltration) et de façon très dépendante de plusieurs facteurs liés aux conditions intrinsèques de ces ressources (contexte géologique, fond géochimique, perméabilité et épaisseur des terrains encaissants), mais aussi aux conditions climatiques de surface influant sur l’infiltration des eaux (précipitations et évapotranspiration), ou encore aux relations entre nappes souterraines et rivières. Seuls les résultats des analyses pour la turbidité et les hydrocarbures ont été étudiés ici (indicateurs pertinents et meilleure disponibilité de mesures pour ces paramètres). Au regard des données disponibles, même s’il semble que l’impact des travaux de la LGV sur la qualité des eaux souterraines du bassin ait été plutôt limité, des incidences ponctuelles sur la turbidité ne peuvent être complètement écartées. Il semble néanmoins plausible que celles-ci aient aussi été parfois générées ou amplifiées par la conjonction de facteurs naturels (pluviométrie élevée et contexte géologique local). Il en va de même pour les hydrocarbures, dont les teneurs semblent toutefois moins varier, restant souvent cantonnées à de faibles valeurs (sauf exceptions sur certains secteurs). Concernant l’aspect quantitatif des eaux souterraines, il semble ne pas y avoir eu d’incidence particulière des travaux de la LGV sur le cycle de recharge et de vidange des nappes captées pour les piézomètres étudiés. En revanche, le manque de recul et de données historiques de ces piézomètres ne permet pas d’évaluer avec précision l’influence des travaux sur les niveaux d’eau. D’une manière générale, même s’il semble qu’à ce stade, les précautions prises lors des travaux aient permis d’éviter les effets négatifs sur l’environnement aquatique, le manque de données historiques et/ou les trop faibles fréquences de mesures de certains paramètres ne permettent pas d’avoir suffisamment de recul pour lever les incertitudes liées à la variabilité intrinsèque des conditions d’échantillonnage. De ce fait, il paraît donc difficile de tirer des conclusions définitives quant au potentiel impact de la LGV SEA sur les différentes ressources en eau du bassin. Actuellement, la phase de travaux de la LGV SEA est achevée (été 2016) et la mise en service est effective depuis juillet 2017. Cette étude a vocation à évoluer avec notamment l’intégration de nouvelles données d’année en année qui permettront d’affiner l’analyse de l’impact de la LGV SEA sur l’eau dans sa globalité, en phase de travaux et en phase d’exploitation.
  • 28. 28 ANNEXES Tableau récapitulatif de l’état biologique, physico-chimique et écologique pour chaque station de suivi du bassin de la Vienne, pour les années 2009 (année de référence), et de 2012 à 2016 (Source des données : Aquabio ; traitement et mise en forme : ARB NA) ND = Non déterminé