Les membres de Place Stratégie se sont penchés sur le sujet épineux de la génération Y...cette génération est considérée comme un extraterrestre dans les entreprises mais est'elle réeelement différente?
3. Préalable
Scepticisme des chercheurs : aucune étude ne démontre sérieusement
l’existence de la génération Y
Prudence nécessaire : toutes les générations font l’objet de dénigrement
de la part des précédentes sur le manque de valeurs de respect etc.…
Important de pas généraliser : il y a une sorte de sélection naturelle
dans l’entreprise : ce que l’on qualifie de génération Y ce sont surtout les
jeunes cadres / diplômés.
De ce point de vue il serait d’ailleurs intéressant de se poser la question
sur ce qui a amené à catégoriser les générations dans l’entreprise.
On constate cependant non pas sur le plan des valeurs mais des
pratiques des différences, des marqueurs
4. Les marqueurs (réels ou supposés..)
Très attentifs au bon équilibre vie pro / vie perso. Ce qui ne signifie pas
qu’ils ne s’investissent pas mais le font en fonction des conditions
Sont dans un rapport différent à l’entreprise, plus marchand et moins
affectif. On pourrait presque évoquer une désaffection envers
l’entreprise
Question de la motivation : refusent de subir, veulent comprendre et
avoir le pourquoi avant de faire
5. Les marqueurs (réels ou supposés…)
Rapport au temps différent : plus dans l’immédiateté et moins dans le
MT/LT
Ne se distingue pas par la connaissance mais par la capacité à aller
chercher l’information où elle se trouve
Vision de la relation à l’autre et de la réalité différente (inclut davantage
le virtuel)
6. Un contexte social et professionnel différent…pour cette
génération comme pour l’entreprise!
Des ruptures technologiques : permettent des échanges beaucoup plus
rapides, beaucoup plus conséquents et sur des modes beaucoup plus
informels (voir le rapport de Daniel Ratier sur l’impact des TIC dans l’entreprise)
Une génération qui a grandi avec ces technologie et y est donc
complètement acculturée
Le passage d’une économie industrielle à une économie du savoir : le
pouvoir est aujourd’hui dans la gestion de l’information : la trouver ,
l’exploiter etc…
7. Un contexte social et professionnel différent…pour cette
génération comme pour l’entreprise!
Le contexte historique : l’après guerre ou les trente glorieuses étaient
plus propice à donner un cadre général, l’entreprise était porteuse de
sens. Ca n’est plus forcément le cas aujourd’hui
L’internationalisation : le prix des transports, l’ouverture des frontières,
les échanges universitaires ont considérablement élargi l’horizon de
cette génération
Finalement on peut aussi (surtout?) parler d’entreprise Y, ou
même de culture Y!
8. Et des choses qui ne changent pas!
Un rapport au travail (pas à l’entreprise) qui reste le même (cf le travail
mené par Jean Pralong : http://www.focusrh.com/strategie-ressources-
humaines/attirer-fideliser-salaries/a-la-une/la-generation-y-nexiste-
pas.html )
Des technologies qui pour certaines reproduisent une organisation
hiérarchique rigide et qui ont une tendance centralisatrice (ERP etc…)
C’est précisément le décalage entre le contexte nouveau et les
anciens mode d’organisation qui crée les difficultés
évoquées, par une génération en particulier!
9. Les conséquences sur le travail dans l’entreprise
Circulation de l’information par des circuits plus inhabituels, plus
informels, difficulté donc à faire rentrer cela dans le cadre de process de
l’entreprise
Entraine un travail beaucoup plus transversal dans l’entreprise qui
favorise l’innovation mais perturbe les habitudes
Le management des hommes et des femmes devient lui aussi
transversal
Orientation plus importante vers un travail en mode projet, et des
méthodes d’intelligences collaboratives plus adaptées.
10. Les conséquences sur le travail dans l’entreprise
La conception de la hiérarchie varie : l’autorité n’est plus basée sur la
position mais sur la compétence
L’intégration de personnes issues de la génération Y permet également
de se rapprocher du client, de mieux comprendre les codes et les
attentes.
D’ailleurs de ce point de vue, force est de constater que l’entreprise est
souvent plus « obsolète » que ses clients qui ont un temps d’avance sur elle.
De même on constate que les frontières clients/entreprises/ collaborateurs
sont devenus très floues. Là aussi les nouveaux outils ont perturbé les
repères classiques.
Paradoxalement les jeunes sont très avides de travail en commun avec
les seniors, de transmission de savoir
11. Les clefs de lecture
L’environnement dans lequel évolue l’entreprise est donc très complexe.
Les dirigeants doivent donc étudier ces questions au regard de certains
éléments clefs :
La viabilité : notamment économique des différents modèles de
fonctionnement des organisations
L’Urbanisation : faire converger les intérêts de l’individu et ceux du
groupe
La temporalité : les priorités sont’ elles placées au bon endroit?
12. Les clefs de lecture
L’organisation: La coexistence d’une logique normative (ordre) et du
foisonnement créatif (désordre)
La disponibilité : Quel portefeuille des ressources disponibles, rareté ou
abondance ?
La coopération: vraie nouvelle forme de travail
La dématérialisation : dans une logique toujours plus collaborative qui
est propriétaire de quoi?
13. Les pistes de réflexion pour l’entreprise
A plus court terme quelques questions que doivent se poser les dirigeants:
C’est le rôle du dirigeant que de veiller à brasser les « typologies » de
collaborateurs
Comment faire évoluer le cadre et les process pour permettre
l’épanouissement de tous
Comment appréhende-t-on l’évolution des technologies dans
l’entreprise ? D’ailleurs qui dicte le rythme ? Le client, le collaborateur
ou l’entreprise (faut -il éduquer le client de ce point de vue ?)
Plus largement comment assurer une cohérence entre des populations
très différentes dans l’entreprise ? (au-delà des générations les
départements, les fonctions etc.…)