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1759 Naufrage du vaisseau Le Juste dans l'embouchure de la Loire (France)
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Présentations et discours publics
Version augmentée et révisée (08-02-2021) de la conférence de Loïc MENANTEAU à Paimbœuf (Loire-Atlantique, France), le jeudi 24 juillet 2020, dans le cadre de "La Légende Maritime du Pays de Retz". Saison 1.
1759 Naufrage du vaisseau Le Juste dans l'embouchure de la Loire (France)
1. La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé en février 2021)
Loïc Ménanteau
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
2. Le Juste. Un des 11 naufrages présentés
dans l’exposition permanente du Centre de
découverte Terre d’estuaire (Cordemais).
Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
8. Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis
Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la
Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux
Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur
la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son
gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à
l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors
d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le
jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet.
Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle
(1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du Trianon
Nous nous trompons d’ennemi en combattant la
Prusse ; c’est l’Angleterre qu'il faut écraser.
10. Nicolas-René Berryer
(1701-1762),
secrétaire d’État de la
Marine (1758-61),
était un ancien
lieutenant général de
police (1747-57) et
n’avait aucune
expérience navale.
C’et pourtant lui qui
participe, pour la
Marine royale, à
l’élaboration du plan
d’invasion de
l’Angleterre.
Portrait peint par Jean-
François Delyen. Musée
de Troyes
Mme de Pompadour
protégea Berryer qui
lui rendit beaucoup de
services.
Elle participe, de
manière occulte, à
l’élaboration du plan
d’invasion.
Portrait peint par Quentin
de la Tour. Château de
Versailles et du Trianon
12. NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
Le Soleil-Royal vaisseau
de 80 canons
première maréchal de Conflans,
de Chezac
brûlé et coulé le 22,
au Croisic
Le Tonnant vaisseau
de 80 canons
deuxième de Beauffremont, chef
d'escadre
Rochefort
Le Formidable vaisseau
de 80 canons
troisième du Verger de Saint-
André, chef d'escadre
tué, pris
L'Orient vaisseau
de 80 canons
première Budes de Guébriant,
chef d'escadre,
Rochefort
L'Intrépide vaisseau
de 74 canons
deuxième de Chateloger Rochefort
Le Magnifique vaisseau
de 74 canons
troisième Bigot de Morogues Rochefort
Le Glorieux vaisseau
de 74 canons
première Villars de la Brosse Vilaine
Le Thésée vaisseau
de 74 canons
deuxième de Kersaint mort, coulé au
combat
Le Héros vaisseau
de 74 canons
troisième
de Sansay
brûlé au Croisic par
les Anglais
Le Robuste vaisseau
de 74 canons
première de Vienne Vilaine
Le Northumberland vaisseau
de 70 canons
deuxième de Belingant Rochefort
Le Juste vaisseau
de 70 canons
troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans
l’embouchure de la
Loire
Le Superbe vaisseau
de 70 canons
deuxième de Montalais coulé au combat
Le Dauphin Royal vaisseau
de 64 canons
première d'Urtubie Rochefort
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
L’Inflexible vaisseau de
64 canons
troisième de Caumont Vilaine
Le Dragon vaisseau
de 64 canons
première de la Tousche le
Vassor
Vilaine
L’Éveillé vaisseau
de 64 canons
deuxième de la Prévalais Vilaine
Le Sphinx vaisseau
de 64 canons
troisième de Coutances Vilaine
Le Solitaire vaisseau
de 64 canons
première de l’Angle Rochefort
Le Brillant vaisseau
de 64 canons
deuxième de Bois-Château Vilaine
Le Bizarre vaisseau
de 64 canons
troisième Le chevalier de
Rohan
Rochefort
L’Hébé frégate
de 30 canons
désemparée par un
abordage et obligée de
rentrer à Brest avant la
bataille des Cardinaux
La Vestale frégate
de 30 canons
troisième de Montfiquet,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
L’Aigrette frégate
de 30 canons
troisième de Longueville,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
Le Calypso corvette
de 16 canons
troisième du Bois-Berthelot,
enseigne,
Vilaine
Le Prince Noir corvette
de 6 canons
troisième de Kergariou de
Roscoët, enseigne
Vilaine
DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche).
Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
13. Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du
matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le
mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est
aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en
chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très
rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné
l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay
(Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes.
Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française voient
apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer (sans
doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors que la
flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon, où il
pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une erreur
fatale.
Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui
s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide
d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent des
deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande
confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés.
Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants
(gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de
toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil
Royal.
La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi à
17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et de
ne plus faire tirer les canons.
15. Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux
Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
16. NOM RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350
Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350
Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350
Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350
Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500
Ne participe pas à la bataille des
Cardinaux ; navire français capturé
le 8 novembre 1758 par l'Antelope,
commandée par T. Saumarez.
Petite escadre du commodore Duff
Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant l’arrivée par surprise de la flotte
anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
17. Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux
L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre
BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL
300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de nombreux blessés.
Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2 corvettes).
Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts, 100 canons), 5 frégates.
Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une force d’appoint en cas de
besoin.
Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Redoutable), 2 coulés (Le Thésée et
Le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste).
Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient dans l’estuaire de la
Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la Charente (ils y resteront bloqués pendant
plus de deux ans).
Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur le Plateau du Four, au
nord-ouest de l’embouchure de la Loire, le second.
18. NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Le Soleil Royal blanche vaisseau de ligne 1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950
Sous la marque de Conflans - incendié par l'équipage
au Croisic sur son ordre
L’Orient blanche vaisseau de ligne 1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750
Marque du chevalier de Budes de Guébriant - réfugié
à Rochefort
Le Formidable bleue vaisseau de ligne 1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris
Le Tonnant
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1740 Antoine de Marges de Saint-Victoret 80 800
Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à
Rochefort
Le Magnifique bleue vaisseau de ligne 1748
Sébastien-François Bigot de
Morogues
74 650 Réfugié à Rochefort
L'Intrépide
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1747 Charles Le Mercerel de Chasteloger 74 650 Réfugié à Rochefort
Le Héros bleue vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sansay 74 650
Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par les
Anglais
Le Thésée
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1757 Guy-François de Kersaint 74 650
Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau
de l'Artimon
Le Robuste blanche vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre
1761
Le Glorieux blanche vaisseau de ligne 1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
Le Dauphin Royal blanche vaisseau de ligne 1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort
Le Northumberland
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630
Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de
Brienne de Conflans
Le Juste bleue vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire
Le Superbe
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1738
Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre
de Montalais
74 630 Coulé au combat
Le Dragon blanche vaisseau de ligne 1745 Louis-Charles Le Vassor de La Touche 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6
au 7 janvier 1761
L'Éveillé
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1752
Pierre-Bernardin Thierry de La
Prévalaye
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre
1761
Le Brillant
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6
au 7 janvier 1761
Le Bizarre bleue vaisseau de ligne 1751 Louis-Armand-Constantin de Rohan 64 450 Réfugié à Rochefort
19. Nom Escadre Rang
Année
construction
Commandement Canons Hommes Commentaires
Le Solitaire blanche vaisseau de ligne 1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Sphinx bleue vaisseau de ligne 1755
de Gouyon chevalier de Coutance La
Selle
64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
L’Inflexible bleue vaisseau de ligne 1755 Tancrède de Caumont 64
Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier
1760 par la tempête, puis démembré
L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40
Sortie de Brest, endommagée au cours d’un abordage
avec le Robuste, la frégate ne participe pas au combat,
devant rentrer à Brest pour réparation5
La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
Le Prince Noir corvette 1759 Pierre-Joseph Kergariou de Roscouet 6
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 24
au 25 mai 1760
Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
20. NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880 Portant la marque de Edward Hawke
Union bleue 2 Thomas Evans 90 770 Portant la marque de Sir Charles Hardy
Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750
Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780 Portant la marque d'Edward Boscawen
Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four
Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600
Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600
Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600
Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520
Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520
Mars blanche 3 1759 James Young 70 520
Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520
Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520
Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520
Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520
Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520
Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four
Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480
Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400
Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400
Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400
Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420
Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420
Flotte anglaise
d’Edward Hawke
23 vaisseaux de ligne
21. Nom type
Année
construction
Commandement Canons Hommes
Minerva frégate Alexander Hood 32 220
Venus frégate Thomas Harrison 36 240
Vengeance frégate
Gamaliel
Nightingale
28 200
Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200
Sapphire frégate John Strachan 32 220
Autres navires
attachés à la flotte
anglaise
d’Edward Hawke
5 frégates
The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at Quiberon
Bay. Gravure sur une réplique d'un fanon de baleine.
Le seul vaisseau à trois ponts et 100 canons de la
bataille navale.
24. Battle of Quiberon Bay
Combat de Belle Isle
Bataille des Cardinaux
Déroute de Conflans
Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale
44 vaisseaux vont s’affronter dans ce triangle restreint
5 milles sur 6,5 milles marins, ou encore 9 sur 12 km.
Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986
naufrage
du Juste
25. À l’est de l’île
d’Hoëdic, Le
plateau des
Cardinaux, avec
les hauts-fonds
rocheux des
Petits et Grands
Cardinaux ont
donné leur nom à
la bataille navale.
Les Petits
Cardinaux
Les Grands
Cardinaux
Détail de la carte marine
n° 7143 Côtes ouest de
France. Abords des îles
de Houat et de Hoëdic.
SHOM, 1 : 20.000, 2002
35. Le vaisseau le Juste
Le Juste sous voile. Peinture d’Eugène Magic, 1970.
Sémaphore de la Pointe Saint-Gildas
Mis en cale au début de 1724 à Rochefort, il est lancé en
septembre 1725. Il était au moment de la bataille des Cardinaux,
en 1759, le vaisseau le plus ancien de la flotte française.
Principales caractéristiques :
- Type de navire : vaisseau de 74 canons à deux ponts, percé de
treize sabords à sa batterie basse
- Tonnage brut : 1492 tonneaux
- Dimensions : L : 49,50 m ; l (maître bau) : 14,08 m ; creux : 6,09
m
- Déplacement : 2 250 tonnes métriques
- Tirant d’eau : 6,34 m (étrave), 7,26 m (étambot)
Sa mâture comprend un beaupré de 20,475 m de long et un grand
mât de 47,125 m au-dessus du pont. Il possède une grande
vergue de 29 m de long et une voilure maximale de 2 500 m2
Armement (à l’origine) : 26 canons de 36 livres à la première
batterie, 28 canons de 18 livres à la deuxième batterie, 16 canons
de 8 livres sur les gaillards et 4 canons de 4 livres sur la dunette.
Le navire subit plusieurs refontes : à Rochefort de 1733 à 1734, à
Brest de 1741 à décembre 1742, de nouveau à Rochefort de mars
1751 à début 1752. Il est ensuite radoubé à Brest de mars 1758 à
avril 1759. C’est lors de sa dernière refonte à Rochefort, en 1751,
que son artillerie est modifiée. Afin de l’alléger, on remplace les
canons de 36 de sa batterie basse par des canons de 24 et on
supprime les canons de 4 livres. Ainsi, lors de la bataille des
Cardinaux, l’armement du Juste était de 70 canons : 26 de 24
livres, 28 de 18 livres et 16 de 8 livres.
36. Chantier de construction
du vaisseau le Juste,
achevé en 1725, à
l’arsenal de Rochefort.
C’était un vaisseau de 74
canons à deux ponts
complets, classé comme
vaisseau de 2e rang,
construit selon les plans
de l’archictecte naval
(premier maître
constructeur) Julien
Geslain (père).
Ce qui différence ce
modèle ancien de
vaisseau de 74 canons
des suivants, c’est qu’il
n’a que 13 sabords (au
lieu de 14) sur la partie
basse.
Dessin de EdelLinck,
1725, Veüe du vaisseau
du Roy le Juste (…)
37. Coupe longitudinale d’un vaisseau. In : DUHAMEL DU MONCEAU, 1752. Éléments de l’architecture navale ou traité
pratique de la construction de vaisseaux. Paris, chez Charles Antoine Jombert, p, 86-87 (coll. Loïc Ménanteau),
38. Vaisseau de 74 canons
Vaisseau de 74 canons. Aquarelle de Nicolas Ozanne. Planche 12, vers 1760.
In : VICHOT Jacques (Introduction & présentation), 1977. Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Paris, éd.
Association des amis du musée de la Marine, 76 p,
41. Dessein de la sculpture du vaisseau
du Roy le Juste
du port de 800 tonneaux et de 68 pièces de
canons
Le Juste est dessiné en 1724 et mis à l’eau à
l’arsenal de Rochefort en septembre 1725. Il
est révisé à l’arsenal de Brest en 1741, où un
incendie l’endommage légèrement le 25
décembre 1742. Il est ensuite caréné au
même arsenal en 1744 et de nouveau révisé
à Rochefort en 1751.
Les dessins de la proue et de la poupe du
vaisseau ont été réalisés lors de sa révision à
l’arsenal de Rochefort, plus de 20 ans après
son lancement.
42. Maquette du XVIIIe siècle d’un
vaisseau de 74 canons.
Musée de la Marine à Rochefort
Maquette d’un vaisseau de 74 canons. Vers 1782. Rijksmuseum
Maquette du XVIIIe siècle d’un
vaisseau de 74 canons. Vers
1782.
Musée de la Marine à Rochefort
43. Portrait de Louis Aleno de
Saint-Aloüarn. Il est représenté
comme sur la plupart des
portraits des “officiers des
vaisseaux du Roy” : en
uniforme de la Marine, la main
droite glissée dans le gilet, avec
un vaisseau qui, à l’arrière-plan,
est éclairé par un rayon de
soleil, sous un ciel nuageux…
C’était le fils du capitaine
commandant le Juste, François
Marie Aleno de Saint-Alloüarn,
lors de la bataille des
Cardinaux. Son père et son
oncle, François Aleno de Saint
Alloüarn, marquis de
Rosmadec, qui était le capitaine
en second du navire (et frère
cadet du commandant), périrent
tous les deux lors de la bataille.
Le 30 mars 1772, il prend
possession de l’Australie au
nom du roi de France. Il décède
la même année, le 27 octobre,
à Port Louis (Isle de France / île
Maurice).
Peinture non signée. Collection
de M. Tugdual de Kerros
Louis Aleno de Saint-Aloüarn (1738-1772)
fils du capitaine et neveu du second du Juste
44. Équipage du Juste au départ de Brest
Capitaine commandant : François Marie Aleno de Saint-Alloüarn
Équipage et troupes de terre : environ 630 hommes
In : La Roërie G., 1946. Navires et marins de la rame à l’hélice. Paris, Librairie Rombaldi, 412 p. (p. 129).
Au départ de Brest, en 1759, l’équipage
du Juste est formé de 630 (ou 634) hommes
dont 11 officiers (l’un d’eux chirurgien) et 5
gardes de la Marine (élèves officiers), 68
officiers mariniers (sous-officiers) et 351
matelots (dont une soixantaine de mousses),
tous bretons. La pénurie de marins nécessite
l’embarquement de 180 hommes de troupes
de terre dont 140 sont miliciens garde-côtes
originaires de Quimper et de Pont-Croix, en
cours de formation et tirés au sort pour faire
partie de régiments de grenadiers royaux.
45. Le 20 novembre 1759, lors de la bataille des Cardinaux, le Juste s'écarte de la zone des combats et gagne
la pointe du Pouliguen. Son but initial était d’aller se réfugier, comme 8 autres vaisseaux l’on fait à Rochefort,
dans l’estuaire de la Charente, mais, en piteux état, il cherche à gagner Saint-Nazaire pour faire des
réparations.
Tous feux éteints pour ne pas se faire repérer, l'équipage tente des réparations de fortune sur son gréement.
Dans l'impossibilité de mouiller l'ancre du fait du mauvais état de son câble, le Juste ne peut attendre la
pleine mer pour appareiller et fait route vers Saint-Nazaire. Arrivé à proximité de l'estuaire, on fait tirer les
canons pour appeler au secours. Le pilote du vaisseau indique alors qu'il était plus prudent de mouiller le
navire pour attendre le flot.
Il est 9 h du matin. L'ancre est mise à l'eau, mais le Juste se met à toucher de toutes parts. La mer baisse
encore et, malgré le jet des boulets et le pompage des cales, il est impossible de dégager le navire. Les
mâts sont coupés, sans résultats, et l'on met les canots à la mer. Le navire coule sur place en trois heures.
La grande chaloupe était inutilisable et, à l'aide de radeaux, les membres de l'équipage tentent de gagner la
côte. Dans une mer très forte, de nombreux radeaux se retournent et beaucoup de marins périssent noyés.
Seulement 150 hommes sur les 634 à bord réussissent à se sauver du naufrage.
Le naufrage du Juste
Le mercredi matin 21 novembre 1759, entre 9 h et 12 h
46. Le Tonnant , à
gauche, est en train
de virer et
le Juste (à droite)
vire "vent devant"
pour aller à
Rochefort. Harcelé
par les anglais, il ira
se mettre à l'abri
devant Penchâteau
(Le Pouliguen) dans
la nuit du 20 au 21
noviembre 1759.
Aquarelle n° 7 de
Pierre Raffin-
Caboisse. In: La
bataille des
Cardinaux. 1759, le
0 noviembre à 16
heures, Le Combat
des Cardinaux ou,
selon les Anglais,
“La bataille de la
baie de Quiberon”.
20 aquarelles.
Cheminements .
47. Rapport au ministre de la Marine par M. de Farcy, enseigne de vaisseau à bord, l'un des deux officiers rescapés du naufrage :
« J'ai l'honneur de vous rendre compte du triste sort du Juste, commandé par M. de Saint-Allouarn, et sur lequel je servais en qualité d'enseigne.
Nous sommes partis de Brest le 14, et le 20 à la pointe du jour, nous avons eu connaissance de six vaisseaux anglais que l'on a signalés. Un moment
après, nous en avons encore découvert huit, et ensuite dix-neuf autres. Aussitôt qu'on aperçut les premiers, on les chassa, et quand les derniers furent
signalés, M. de Couflans arriva sur quelques-uns de nos vaisseaux qui, en chassant, étaient tombés sous le vent. Dans le même moment, les Anglais
tinrent le vent et donnèrent le temps à plusieurs de leurs vaisseaux qui s'étaient dispersés de se rallier au corps de l'armée. Ils se mirent tous sur une
ligne, et environ une heure après ils commencèrent à nous donner chasse. Comme nous avions forcé de voiles et pris de l'avance, l'ennemi ne nous
joignit que sur les deux heures et demie, moment auquel il nous attaque. Dans le combat, qui dura jusqu'à environ huit heures, M. de Saint-Allouarn
reçut une balle dans l'épaule qui le mit hors d'état de continuer à se battre ; dans le même instant, M. de Rosmadec, son frère et son second, fut aussi
blessé si dangereusement qu'il en mourut le soir même. M. de Tremigon, notre quatrième lieutenant, et M. de Perier de Crenan, garde de la Marine,
furent également blessés. M. de Perier de Montplaisir, troisième lieutenant du vaisseau, qui était destiné à être pendant le combat sur le gaillard
d'arrière, prit aussitôt le commandement et continua à tirer en attendant M. du Chatel, notre lieutenant, qu'il envoya sur-le-champ avertir, à la première
batterie, de l'accident des capitaines. M. du Chatel se rendit à l'instant sur le gaillard d'arrière, et N. de Perier à un autre poste. Nous continuâmes à
nous battre jusqu'au moment où M. le maréchal de Conflans vint se présenter à quatre vaisseaux ennemis qui nous avaient entourés et si fort maltraités
par leur feu vif et continuel, qu'ils nous auraient sûrement coulés bas sans lui. Son secours nous mit en état de forcer de voile pour serrer davantage la
ligne, mais, nous voyant degréés de toutes pièces et faut à fait hors de combat par le mauvais état de notre gouvernail qui manquait en quatre endroits
différents, et sur lequel nous ne pouvions plus compter, nous fûmes obligés de porter au large pour pouvoir, par cette feinte, reporter à terre et aller
chercher un mouillage pour nous regréer. Nous gagnâmes la pointe du Poulien (Pouliguen), et y mouillâmes sur la parole de notre pilote-côtier, qui nous
assura que nous y serions hors d'insulte. Nous travaillâmes toute la nuit à notre gréement que nous ne pûmes rétablir que fort imparfaitement, et le
lendemain, à la pointe du jour, nous mîmes notre petit canot à la mer pour boucher les voies d'eau que nous avions à la flottaison. La crainte que la
lumière ne nous fit reconnaître nous avait empêchés de le faire dès le soir même. Cet ouvrage fait, nous voulûmes jeter l'ancre ; mais, nous apercevant
en virant que notre câble était prêt à manquer, le même pilote demanda qu'on mit le petit foc dehors pour faire arriver le bâtiment, sans quoi nous
courions risque de nous perdre. Il nous fit aussi mettre le petit hunier dehors, et nous coupâmes notre cable dans l'endroit où nous nous étions aperçus
qu'il manquait. Notre dessein, en appareillant, était de donner dans Saint-Nazaire, les vents étant bons pour y entrer. Nous avions déjà fait le signal de
reconnaissance à la terre, mis le pavillon en berne, et tiré plusieurs coups de canon pour appeler des pilotes du lieu, quand le nôtre, voyant que nous
approchions un peu trop de terre, jugea à propos de nous faire mouiller pour attendre le flot ; nous ne l'eûmes pas plutôt fait que l'on s'aperçut que le
vaisseau touchait de toutes parts et qu'il était impossible, quelque manœuvre que nous fissions, de nous retirer, la mer baissant encore de l'endroit où
nous étions appelé la Bature-Duvers (La Basse du Vert). » Archives du Ministère de la Marine, Dossiers
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
48. Note dans la copie du rapport de l'amiral Hawke, déposée aux Archives de la Chambre de Commerce de Nantes :
« L'équipage fit un radeau ; et comme il était impossible de sauver tout le monde, le sieur Dubois, qui le voyait prêt à mettre au large, sauta du
bord du vaisseau sur le radeau, et tomba sur la tête d'un matelot qu'il écrasa. Le sieur Perier, brave officier et excellent citoyen, ne voulut pas
survivre à la disgrâce à la Marine. Il se banda les yeux de son mouchoir, et se laissa tomber à la renverse dans la mer éloigné d'environ deux
lieues de la rivière de Saint-Nazaire. Nous mîmes alors tout en œuvre pour soulager et alléger le vaisseau qui était prêt à se briser. Nous fîmes
enfoncer toutes les pièces d'eau qui étaient dans la cale, pomper et jeter à la mer nos boulets et mille autres choses. Nous coupâmes le mât
d'artimon, mais le tout sans succès. Nous mîmes alors nos deux canots à la mer pour sauver notre monde. Il nous fut impossible d'y mettre la
chaloupe, ayant perdu dans le combat les palans qui étaient nécessaires, et n'ayant pas eu le temps de les réparer. Enfin, pour empêcher que la
mâture ne fit ouvrir tout à fait le vaisseau, nous coupâmes le grand mât ; mais, voyant que toutes ces précautions étaient inutiles et que le
bâtiment se perdait absolument et sans ressource, nous pensâmes tous à nous sauver. MM. de Saint-Allouarn et de Perier se mirent sur le
même rats. M. de Saint-Allouarn est mort dans la traversée, et l'on a trouvé dans les poches de M. de Perier, qui est venu expirer à la côte, les
instructions qu'on avait données à notre capitaine. J'ai l'honneur de vous les renvoyer, Monseigneur, dans l'état où elles m'ont été remises par
son domestique, qui avait fait le trajet avec lui. On n'avait pas encore retiré M. de Perier de dessus le rats, qu'il est venu une lame qui l'a reporté
au large. Peur moi, Monseigneur, je me suis jeté sur un rats avec MM. De Kerjan-Moles, Dubois, de Cousier, de Perier de Crenan, lieutenant,
enseigne et garde de la marine. Après avoir essuyé plusieurs lames qui nous jetaient sur le vaisseau, il en vint une autre qui chavira le rats et fit
manquer la main à mes camarades. Je fus assez heureux, Monseigneur, pour m'y tenir attaché, et après avoir lutté longtemps contre les flots, j'ai
eu le bonheur d'arriver à la côte, dans un endroit qu'on nomme la Plaine, tellement épuisé et hors d'haleine que, n'en pouvant plus de lassitude
et de fatigue, et manquant absolument de forces, je suis retombé trois fois à la mer. J'y aurais probablement péri sans le secours de M. Denis,
capitaine marchand, qui s'est jeté â l'eau et m'a sauvé la vie. Il m'est impossible, Monseigneur, de vous dire le nombre des morts et de ceux qui
ont été blessés pendant le combat. Je ne sais pas non plus combien il s'en est sauvé depuis la perte du vaisseau. Il est venu à la côte trois
hommes de notre équipage que j'ai fait inhumer, et quelques débris du vaisseau que j'ai fait mettre chez un particulier. J'en ai donné
connaissance à M. Bonhomme, commissaire de Paimbœuf, étant forcé de me rendre chez mon père pour réparer mes forces et chercher les
secours dont j'ai besoin. Je m'y suis rendu extrêmement épuisé et dans le plus triste état, n'ayant pu sauver du naufrage qu'une veste que j'avais
sur moi pendant le combat. Mon premier soin en y arrivant a été, Monseigneur, de vous faire ce long détail qu'il ne m'a pas été possible
d'abréger. Je suis obligé de me servir de ce papier, étant dans une campagne hors d'état d'en avoir d'autre ».
Archives du Ministère de la Marine, Dossiers
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
49. « Pierre Geoffroy, charpentier, Philippe Halna, et André Mollé, aussi charpentiers, tous trois de la paroisse de Saint-Nazaire, déclarent que, lundi dernier, ils ont entendu,
non loin de la côte, tirer plusieurs coups de canon ; que le lendemain mardy, le canon a redoublé avec une violence et une vivacité inexprimables, jusque vers les onze
heures, minuit ; et qu'hier mercredi, entre huit et neuf heures du matin, étant sur la hauteur, près de la tour d'Aiguillon, ils ont aperçu un bâtiment, qui paraissait être une
forte frégate, et qui était mouillé auprès du Pouliguen, qu'ensuite ce bâtiment, qui portait pavillon rouge au grand mât, a mis à la voile, paraissant vouloir venir dans la
rivière de Nantes ; mais que, lorsqu'il a été proche du lieu appelé les Charpentiers (Note : Le Grand et Petit-Charpentier, écueils dangereux de l'entrée de la Loire, ainsi
nommés en raison des nombreux bâtiments démolis et détruits sur ces rochers), ses mâts sont tombés, et que peu à peu on le voyait couler à fond. Enfin, en trois
heures de temps, il a péri tout à fait. Les ci-dessus nommés déclarent aussi qu'ils ont vu un autre bâtiment, auprès de la Pierre-Percée, qui faisait route pour entrer en
rivière, mais qui, tout à coup a viré de bord et dirigé sa route au S.-0., du côté du Pilier »
Archives de l'administration de la Marine, à Nantes ; cahier de lettres écrites au ministre ; déclaration faite au bureau de la Marine, à Nantes.
« […] Le sieur Barré, chirurgien entretenu, et qui était embarqué sur le Juste, m'a rapporté que ce vaisseau s'était perdu à 3/4 de lieue de la Pierre-Percée, à l'entrée de
cette rivière, et qu'il croit qu'il s'en est sauvé environ 150 hommes, dont quelques-uns out déjà paru icy, et auxquels je fais payer une conduite pour s'en retourner chez
eux. Qu'on croyait le Bizarre échoué à la même côte (Note : Le Bizarre atteignit Rochefort après avoir couru les plus grands dangers). J'ay chargé MM. Boyard et
Chavigny de se transporter à Paimboeuf, et j'ay fait commander à leurs ordres, tous les bâtiments de la rivière pour pouvoir porter le secours possible. N'y ayant point
d'argent à la caisse de la marine, j'ay été obligé de prendre des fonds en dépôt pour pourvoir au payement de la conduite des naufragés. »
Archives de l'administration de la marine de Nantes ; cahier de lettres, lettre de M. Millain au ministre de la Marine
« Monsieur, vous avez vu à vos bureaux, la semaine dernière, les tristes débris du combat, et ensuite du naufrage du vaisseau du roi le Juste, lequel a péri sous mes
yeux, malgré toutes mes bonnes intentions et tous mes mouvements. Je n'ai pu sauver qu'une très-petite partie de l'équipage, qui nous a été apportée tout nuds, qu'il a
fallu faire loger et vêtir partie par charité, partie aussi en payant. Les habitants qui les ont reçus et logés n'exigent aucun payement. Mais ceux qui ne sont pas en état, et
les aubergistes que j'ai obligé de recevoir ces pauvres malheureux et de leur fournir le nécessaire demandent à être payés. Sans doute que le roi, quelque peu satisfait
qu'il soit de cette aventure, doit payer leur dépense. C'est dans cette certitude que j'ai l'honneur de vous remettre l'état ci-inclus du montant des dépenses que ces
pauvres misérables ont faites, tant dans leurs auberges que chez les habitants qui ne peuvent donner la charité . Il nous en reste encore plusieurs à l'hôpital, qui ne sont
pas en état de se mettre en route ; je vous en enverrai la note quand ils sortiront.
Je dois rendre justice et bon compte du zèle et de l'ardeur avec lesquels tous nos pilotes et matelots se sont portés, à tirer du naufrage ces pauvres malheureux ; et
surtout à un maître d'un petit vaisseau du Port-Louis, appelé le dogre la Société, commandé par le sieur Jean-Vincent Huliocq, de Pennerf, évêché et département de
Vannes, lequel, seul avec son équipage, a sauvé les trois quarts de ceux qui sont venus icy. M. le maréchal ayant été informé des secours qui ont été donnés, m'a fait
dire que j'eusse à vous en rendre compte, afin que vous en informiez le ministre, pour procurer quelque récompense aux personnes qui se sent exposées. Il est très-
certain que tous ces gens méritent quelque récompense, mais surtout ce maître du dogre de Pennerf.
Voilà ma commission remplie, je ne doute pas que vous ne fassier tous vos efforts pour procurer quelque récompense. Mais je prévois bien des obstacles au succès de
notre entreprise. Quoi qu'il arrive, nous n'aurons rien à nous reprocher. [...] Votre très-humble et très-obéissant serviteur, DE GRAN-GALLIOT ».
Lettre du décembre 1759, de M. de Cran Galliot, sénéchal de Saint-Nazaire à M. Millain
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
50. Seuls 150
hommes parviennent
à rejoindre la côte,
dont près des trois
quarts sont sauvés
par un bateau
de Port-Louis, La
Société, commandé
par le capitaine Jean-
Vincent Haliocq, natif
de Penerf (Damgan).
D’autres réussissent
à regagner le
continent à la nage.
Des corps de noyés
sont attestés par les
registres paroissiaux
de La Plaine-sur-
Mer et de Saint-
Michel-Chef-Chef.
Carte de
l’embouchure de la
Loire Magin, 1757.
Archives du
GPMNSN, Nantes
51. La perte du Juste
dans l’embouchure
de la Loire le 22
novembre 1759
In : Dictionnaire du Chevalier de
la Coudraye. Saint-Pétersbourg,
1812-1813.
52. Lors des travaux d’élargissement, de 25 m en largeur, du chenal de navigation dans l’estuaire externe réalisés par
l’entreprise Armor pour le port autonome de Nantes-Saint-Nazaire (actuellement Grand Port Maritime de Nantes-Saint-
Nazaire)..
CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS :
- En novembre 1968, la drague René Siegfried du Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire rencontre, à 2,8 milles au sud
de la pointe de Chemoulin et à 17 m de profondeur, un obstacle dans le chenal de l’embouchure de la Loire. Le 24 janvier
1969, un scaphandrier constate la présence de « pieus de bois » qu’il pense appartenir à un vieux chaland.
- 3-6 juillet 1969, l’entreprise Armor, équipée d’une grue sur ponton munie d’une benne à griffes, récupère 4 canons et
des poulies en bois ainsi que de nombreux autres objets. Un fort coup de vent obligea l‘arrêt des travaux. Le 21 juillet,
des membres du Comité nantais de documentation historique de la Marine examinent les objets remontés sur le terre-
plein de l’entreprise Armor à Nantes et concluent qu’ils provenaient de l’épave d’un vaisseau du XVIIIe siècle
(détermination d’un canon en fer de 24 livres, modèle 1702). Le 28 août, les Affaires Maritimes confient la surveillance
des travaux au commandant Yves Roy, du Comité nantais de documentation historique de la Marine.
- 3-13 octobre 1969, les travaux sont repris, avec l’envoi, chaque matin, d’un scaphandrier sur le site de l’épave. De
nombreux canons, boulets, éléments de gréement et objets ayant appartenu aux marins et soldats du vaisseau sont
remontés et transportés à Nantes le 15 octobre. Une réunion tenue le 18 octobre permet d’authentifier avec certitude
l’épave comme celle du Juste.
Découverte de l’épave du Juste
Novembre 1968
53. Bateaux utilisés par l’entreprise Armor
lors des travaux sur l’épave du Juste
Le Portland Road, ancienne barge de
débarquement, avait remplacé le Cauville qui
s’était échoué dans les environs de Fort
Bloqué, près de Lorient.
Le Cauville, sister ship du Portland Road, aurait
très probablement participé à la première
campagne de 1969, sous le commandement de
Mr Verdon, originaire de Basse-Indre.
Lors d’importants travaux qu’a subi le Portland
Road en 1974, son capitaine, Serge Gbick, a
retrouvé dans les ballasts de nombreuses
pièces en bois (poulies, réas et autres)
provenant du Juste ! Doc. Serge Gbick
Le Portland Road,
de l’entreprise
Armor, avant sa
transformation en
1974.
54. CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS (SUITE) :
- En juillet 1973, de nouveaux dragages sont réalisés par l’entreprise Armor et on atteint le nombre de
44 canons remontés. Environ 50 m3 de bois sont extraits et pour éviter qu’ils soient brûlés comme cela
s’est produit lors de la campagne de 1969, ils sont déposé sur l’île Maréchale, juste en amont de
Paimbœuf. Parmi eux se trouvaient des bordés dans lesquels étaient encore encastrés des boulets.
Les canons sont envoyés, comme auparavant, à Indret, le reste sur l’île de la Maréchale, avec tri
effectué avec l’aide d’une section d’infanterie de Marine de Nantes.
Les canons sont déposés à l’établissement de la Marine d’Indret et le reste sur l’île de Cheviré.
- En 1987 et en 1988, le Groupement de recherches historiques archéologiques et scientifiques
maritimes (GRHASM) étudie à nouveau le site. Sur un fond de 10 m à marée basse, 3 canons sont
inventoriés sur les 26 qui restaient en place dans l’épave.
55. Localisation
du naufrage
du Juste
Carte marine n° 7395 Côte
ouest de la France. Du Croisic
à Noirmoutier. Estuaire de la
Loire, échelle 1 : 50 000,
SHOM. Projection Mercator.
Surcharges : Loïc Ménanteau
56. Détail de la Carte des côtes
de France (embouchure de
la Loire). Levé en 1821 et
1822 Par les Ingénieurs
Hydrographes de la Marine,
Sous les Ordres de M.
Beautemps-Baupré,
Ingénieur Hydrographe en
Chef, Membre de
l’Académie Royale des
Sciences de la Société
Royale des Sciences de
Goettingen.
Publiée par Ordre du Roi
sous le Ministère de son
Excellence M le Baron HYDE
DE NEUVILLE, Secrétaire
d’État au Département de la
Marine et des Colonies. Au
Dépôt-général de la Marine
en 1828.
Coll. Loïc Ménanteau
Localisation de l’épave du Juste :
au sud-est du haut-fond rocheux le Grand Charpentier en bordure du Chenal du Nord
57. Reproduction
partielle du Plan
de l’estuaire de la
Loire maritime en
aval de Donges.
Année 1947
Bathymétrie avant les
dragages pour le
chenal de navigation.
Port autonpme de
Nantes Saint-
Nazaire. Doc. Loïc
Ménanteau
Épave du Juste
58. Position de l’épave du vaisseau
le Juste par rapport aux sondes
bathymétriques (en m).
Seule la partie avant du
vaisseau (en trame noire sur le
plan) n’aurait pas été détruite.
59. Embouchure
de la Loire vu
par satellite :
site de l’épave
du Juste
Le site de naufrage du Juste se trouve ici dans le panache de turbidité de l’embouchure de la Loire. Détail d’une composition colorée (bandes 5, 4
et 1) d’une image du satellite Landsat 7 ETM+ acquise le 16-04-2003 à marée basse. Traitement Loïc Ménanteau
Plateau
de la Banche
Pointe Saint-Gildas
Pointe du Croisic
61. Juillet 1973
22 canons en fer du Juste,
de calibre 24 et 18 sont en
cours de stockage sur le
quai d’Indret.
Photo Y. Bruneau
62. Juillet 1969
Déposés su le quai d’Indret,
22 canons en fer du Juste,
de calibre 24 et 18 en
attente de traitement. Ils le
seront de manière
superficielle avant d’être
dispersés.
Photo Y. Bruneau
63. Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste dans une barge de la société Armor
accostée au quai dans la darse du port de Saint-Nazaire
Photos A. Carré, juillet 1973
64. Photos Claude Carré, juillet 1973
Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste
65. Sont déversés pêle-mêle sur l’île Maréchale, près de Paimbœuf, des essieux et roulettes d’affûts de canons, des projectiles, des poulies de gréement - caps
de mouton -, des étoffes et plusieurs chapeaux de feutre, un corps de pompe, un chouquet de perroquet, deux mantelets de sabord et, amenés à Indret une
quarantaine de canons de fer de 24, de 18, de 12 et de 8 livres de balle.
Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, une
barge amène des
vestiges du Juste
pour les déposer
sur l’île Maréchale.
Au premier plan,
amas de bois brisés
par la drague au
moment de leur
extraction qui
provennient de
l’épave du
vaisseau.
Photos A. Carré, juillet
1973
66. Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, des
vestiges du Juste
ont été déposés sur
l’île Maréchale.
Tri effectué, avec
l’aide d’une section
d’infanterie de
Marine de Nantes,
de l’amas de bois,
brisés par la drague
au moment de leur
extraction, qui
proviennent de
l’épave du vaisseau
Photos A. Carré, juillet
1973
67. Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, des
vestiges du Juste
ont été déposés sur
l’île Maréchale.
Tri effectué, avec
l’aide d’une section
d’infanterie de
Marine de Nantes,
de l’amas de bois,
brisés par la drague
au moment de leur
extraction, qui
proviennent de
l’épave du
vaisseau.
Photos A. Carré, juillet
1973
69. Juillet 1987
Bateau de fouilles du
Groupement de recherches
historiques archéologiques
et scientifiques maritimes
(GRHASM) juste au-dessus
de l’épave du Juste, en
bordure du chenal de
navigation dans
l’embouchure de la Loire au
moment où sort de l’estuaire
de la Loire le pétrolier de
3600 t Port Anna.
Une forte anomalie
magnétique a permis de
localiser ce qui restait de
l’épave du vaisseau.
Photo André Lorin, 07-1987
70. Fouilles du GRHASM
en juillet 1987
Sur le fond de vase sableuse,
situé à une dizaine de mètres de
profondeur, 3 nouveaux canons
en fer sont inventoriés et l’amorce
d’une structure en bois longue de
plus de 8 m est étudiée.
Autres observations et
conclusions : la coque, d’une
épaisseur de 50 cm,
est en position verticale,
préservée jusqu’au niveau de la
première batterie et il en subsiste
la moitié en longueur.
Il resterait encore 26 autres
pièces d’artillerie dans l’épave.
Au cours d’une plongée, la bouche à
feu d’un canon de 16 est visible sur
le fond sablo-vaseux.
Photo sous-marine André Lorin, 1986
71. Poulies de gréement ou d’artillerie. Photos Y. Bruneau, juillet 1973
Parmi ces objets, en plus des poulies, des essieux et roulettes de canons, des étoffes, des chapeaux de feutre, un corps de pompe, des
clous, des haches, des herminettes, des instruments de cordonnier, un ensemble de cordage dont le gros câble du vaisseau (voir photos
antérieures), deux mantelets de sabords (idem)… Il y avait aussi des pièces de monnaie (réaux), de la vaisselle, etc.
De très nombreux objets récupérés, mais une partie d’entre eux dispersée
72. Présentation des souvenirs du Juste récupérés en 1969 : essieu d’affût de canon, corps de pompe, cap de
mouton…
Tête de boutefeu. L’une des extrémités d’un
bâton de 65 cm de long (2 pieds) sur laquelle
on enroulait une longue mèche pour la mise
à feu des canons.
In : PAILLÉ M., 1970. Le vaisseau de ligne de 70 canons Le Juste, 1724-1759. Bref historique. Cahiers
des Salorges. AMS (Assoc. du Musée des Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p.
80. Le musée national de la Marine possède une partie
des objets du vaisseau le Juste remontés lors de la
seconde campagne de dragages effectuée, en
1973, pour élargir le chenal de navigation dans
l’embouchure de la Loire.
Fusil d’infanterie provenant de l’épave du Juste, 1759.
Photo P. Dantec (contourage Loïc Ménanteau). Musée national de la Marine,
Paris
84. Cuillère en buis (16 cm de long)
provenant de l’épave du vaisseau
le Juste, récupérée en 1973 lors
des travaux de dragages réalisés
par l’entreprise Armor.
Coll. particulière
85. COMMUNE LIEU NOMBRE
Arzal Devant l’entrée de la Mairie 2
La Bernerie-en-Retz À Port-Royal, accès plage 2
Brest École navale 2
Le Croisic
Musée naval dans l’Hôtel d’Aiguillon (mairie),
fermé en 1994. Localisation actuelle indéterminée
(dépôt municipal ?)
2
Damgan Port de Pénerf 1
Gétigné Derrière l’espace Bellevue 1
La Flèche Prytanée national militaire 1
Indret
Ancien Établissement de la Marine d’Indret, actuel
Naval Group Nantes-Indret
2
Nantes
Affaires maritimes (jusqu’en mars 2020),
récupérés par maître Michel Quimbert
2
Château des ducs de Bretagne (réserves du
musée d’histoire de Nantes)
5
Direction des douanes (7, place Mellinet), dans le
jardin du bâtiment
1
État-Major (16, rue des Rochettes), 1 seul canon
sur une pelouse dans la cour
2
Grand port maritime Nantes-St-Nazaire. 1 des 2
canons devant les ateliers de Donges ?
2
Noirmoutier-en-l’ïle Cour intérieure du château (angle sud-est) 2
Paimbœuf Esplanade devant la mairie 4
Port-Louis
Bastion des Chambres de la citadelle de Port-
Louis (musée national de la Marine)
2
Préfailles
Sémaphore de la pointe St-Gildas
Promenade de pointe Saint-Gildas
2
1
La Roche-Bernard Site du Rocher 2
Les Sables-d'Olonne Entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume 2
Saint-Brevin-les-Pins Musée de la Marine de la pointe de Mindin 2
Saint-Nazaire
Dans le parc des expositions près de la salle
Jacques Brel (Petit Maroc), démolie en mars
2019, puis auraient été transférés dans un dépôt
lapidaire municipal
2
La dispersion géographique des 44 canons du Juste
récupérés en 1969 et 1973
Le chiffre indique le nombre de canons. Ceux dont la localisation actuelle (08-2020) est indéterminée
(dont 5 à Nantes) n’ont pas été représentés. Carte élaborée par Loïc Ménanteau à partir de Google Earth
Note : le tableau ci-contre est une version révisée et actualisée par nous en 2020 de celui correspondant à la note de
service n° 31 de l’Établissement de la Marine d’Indret (actuel Naval Group Nantes Indret), en date du 21 février 1974, qui
concernait la répartition des canons récupérés du Juste lors des campagnes de dragages de 1969 et 1973.
86. Sur le bastion des Chambres (1616) de la citadelle de Port-Louis (Morbihan),
2 canons en fer du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 09-03-2011
90. Marie-Odile Jarligant, maire, des membres du conseil municipal,
Cécile Perrochon, historienne, et André Triballier devant les
canons restaurés. Le Télégramme, 12-10-2015
Restauration de deux canons du Juste par la municipalité d’Arzal (Morbihan)
« Vendredi 9 octobre, lors d'une cérémonie à la salle
socioculturelle, Marie-Odile Jarligant, maire, s'est félicitée du
retour des deux canons ornant les jardins de la mairie et
provenant de la flotte mise à mal lors de la terrible bataille des
Cardinaux.
Après une restauration des affûts et la construction, à l'identique,
de nouveaux chariots par les agents des services techniques,
cette soirée rassemblant près de cent Arzalais était l'occasion
d'honorer et de se souvenir. Un rappel historique de la bataille et
des combats du front de Vilaine ont été présentés par Cécile
Perrochon et André Triballier. »
Extrait d’un article de Ouest-France, 13 octobre 2015
Marie-Odile Jarligant, maire 2e à gauche) et les élus municipaux ont accueilli ces deux pièces d’artillerie
marine de plus de 250 ans ! Ouest-France, 13 octobre 2015
91. Entre la mairie et l’église d’Arzal, deux canons de 24 livres du Juste. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
92. Entre la mairie et l’église d’Arzal, un des deux canons de 24 livres du Juste.
Longueur : 3,16 m, diamètre (culasse) : 0,38 m. Photos Loïc Ménanteau, 16-08-2020
93. Les deux mêmes canons du
Juste à Piriac-sur-Mer. En
2008, ils avaient été prêtés
pour plusieurs années à la
municipalité par la mairie
d’Arzal.
Ces deux canons, d’une
longueur d’environ 3,10 m,
pèse chacun environ deux
tonnes.
Ils sont placés maintenant
devant la mairie d’Arzal
(photos antérieures).
Photo Rémi Jouan, 09-2008
94. Sur le site du Rocher à La Roche-Bernard (Morbihan),
2 canons en fer du Juste (de 24 livres)
Photo Loïc Ménanteau, 02-08-2020
97. Canon de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020
À la direction des Douanes (7, place Mellinet)
à Nantes, un canon du Juste
98. Canon de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 07-08-2020
À l’État-Major, 16, rue des Rochettes,
à Nantes, un canon du Juste
In : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos
sur l’épave du Juste (1724-1759).
Neptunia, 133, p. 7.
99. Un canon en fer, vraisemblablement du
Juste, devant les ateliers, à Donges, du
Grand Port Maritime de Nantes Saint-
Nazaire.
Photo GPMNSN, 27-08-2020
101. À Paimbœuf, les 4 canons du Juste sur l’esplanade devant la mairie
Deux canons de 28 livres (avant-plan) et de 18 livres (arrière-plan). Photo panoramique Loïc Ménanteau, 08-05-2018
Les quatre canons furent placés à cet endroit à l'initiative de M
Prézelin, maire de Paimbœuf. Leur mise en place a donné lieu à
une cérémonie avec prise d'armes, en présence du médecin
général Carré, de l'administrateur en chef Kerfant, chef du quartier
des Affaires maritimes de St-Nazaire, du capitaine de corvette
Luneau, commandant du dragueur océanique Baccarat et de son
équipage (source : Véronique Mathot).
102. Un des deux canons de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
103. Les deux canons de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
104. Devant l’entrée du fort de Mindin (musée de la Marine) à St-Brevin-les-Pins, 2 canons du Juste
Photo panoramique Loïc Ménanteau, 27-07-2020
115. À gauche de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
116. À droite de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
117. Avant sa restauration au laboratoire nantais Arc’Antique, canon
du Juste provenant du Fort Saint-Nicolas aux Sables d’Olonne
où il avait été placé en 1973. Photo Arc’antique, juin 2004
Le même canon en cours de restauration à Arc’Antique,
ce qui a permis de découvrir dans son fût une grappe
de raisin. Photo Arc’antique, juin 2004
Un des deux canons
du Juste donnés aux
Sables d’Olonne
envoyé à Nantes pour
restauration à
Arc’Antique grâce à
l’initiative de la
municipalité (par
l’intermédiaire du
musée national de la
Marine).
120. Ce canon a été donné à la commune de Gétigné par M. Paul Tesson, ancien scaphandrier et spécialiste
de travaux sous- marins. En 1969, il était le directeur associé de l’entreprise Armor qu’il codirigeait avec
Mr Richard (ingénieur). Lors de la répartition des pièces d’artillerie du Juste, deux avaient été attribuées
à l’entreprise Armor. Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
121. Des restes humains ont été récupérés lors des opérations de
dragages. Ils ont été inhumés le 1er novembre 1984 au
monument des marins situé sur la place Levoyer à Trentemoult
(Rezé).
Hommage aux marins qui ont péri lors du
naufrage du Juste
Article de
Ouest-France
du 2 novembre
1984
124. Orientation bibliographique
BARRAULT E.B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13.
BOUDRIOT Jean, 1973-1977 (réimpr. 1978, 1983, 1997 et 2006). Le Vaisseau de 74 canons : traité pratique d'art naval. Grenoble, Éditions des Quatre Seigneurs, coll. « Archéologie navale
française », 4 volumes.
BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p.1-8.
CARRÉ Claude, 2011. Le Juste et la bataille des Cardinaux. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du
250e anniversaire de la bataille), p. 45-57.
CERINO Christophe, 2007. Enjeux stratégiques et opérations navales britanniques en Bretagne-Sud au XVIIIe siècle. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, PUR, 114-4, p, 133-148.
CHALINE Olivier. 2011. Quiberon Bay, 20 novembre 1759 : la bataille des Cardinaux, victoire anglaise. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux.
Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 17-29.
CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759), localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p, + 2, 27 fig., 42
dessins + 51 photos).
DEBAYE Yann, 2020. Le naufrage du Juste ou l’impossible procès 1759-1764. JadisÉditions, 215 p.
ÉRIAU Jean-Michel, 1986. Le trésor des homards verts. Éditions France-Empire, 228 p. + 24 p. (photos).
ÉRIAU Jean-Michel, 2005. La bataille des Cardinaux et ses épaves (1759). In : Michel L’HOUR et Élisabeth VEYRAT (dir.), 2005. La Mer pour Mémoire. Archéologie sous-marine des épaves
atlantiques. Somogy Éditions d’Art et buhez (Musées et Écomusées de Bretagne), p. 226-228.
LA CONDAMINE Pierre de, 1986. 20 novembre 1759 Baie de Quiberon - Rade du Croisic Le combat des Cardinaux. Éditions Le bateau qui vire.
LE MOING Guy, 2011. La bataille navale des Cardinaux. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e
anniversaire de la bataille), p. 9-16.
LE MOING Guy, 2002. La bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759). Economica, coll. Campagnes et stratégies, 179 p.
LORIN André, 2004. Le naufrage d’un vaisseau de guerre dans l’embouchure de la Loire en 1759. La seconde chance du Juste ou la revanche de l’Industrie sur l’Histoire. In: Aestuaria
cultures et développement durable. Les dossiers de l’Ethnopôle, 5 (numéro spécial Pour une géoarchéologie des estuaires, L. MÉNANTEAU et A. GALLICÉ, dir.), p. 333-346.
NICOLLIÈRE-TEIJEIRO S. de la, 1878. Combat de Belle-Île ou des Cardinaux. Nantes, A.-L. Morel, 42 p.
PAILLÉ M., 1970. Le vaisseau de ligne de 70 canons Le Juste, 1724-1759. Bref historique. Cahiers des Salorges. AMS (Assoc. du Musée des Salorges Château des Ducs - Nantes), 24,
n.p.
PAILLÉ M., 1970. Ustensiles d’artillerie. Cahiers des Salorges. AMS (Assoc. du Musée de Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p. [objets provenant de l’épave du Juste].
PERROCHON Claude, 2011. La bataille des Cardinaux et le blocus de la Vilaine. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences
présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 30-39.
RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20
aquarelles. Cheminements, n.p.
PLUYETTE Henri, 1980. Le blocus de la Vilaine 1759-1762. Priziac, 272 p.
RENAUDEAU Gilles (dir.), 2009. La Bataille des Cardinaux. Lieux et vestiges de la bataille. Édité à l’occasion du 250e anniversaire de la bataille, 81 p.
TRACY Nicholas, 2010. The Battle of Quiberon Bay, 1759: Admiral Hawke and the Defeat of the French Invasion. Pen & Sword Maritime, 256 p.
WHEELER Dennis, 1995. A Climatic Reconstruction of the Battle of Quiberon Bay; 20 November 1759. Wheather, Royal Meteological Soc., 50(7), p. 230-239.
http://www.infobretagne.com/bataille-belleile-cardinaux.htm
Jim POWERS, 2016. Sea power session 9-quiberon bay. Importante présentation PowerPoint.
https://fr.slideshare.net/jbpowers/sea-power-session-9quiberon-bay
125. Dispersion des objets récupérés en 1969 et 1973 sur l’épave du vaisseau le Juste
(CREIS, 2002, p. 18-20)
« Mobilier se trouvant théoriquement au musée naval du
Croisic », puis restitué au musée national de la Marine
après la fermeture du musée en 1994
- 32 boulets de 24 livres,
- 20 boulets de petits calibres,
- 3 boulets ramés ou fragments,
- 1 kilogramme de mitraille de plomb,
- 1 corne d’amorce,
- 4 poulies simples de 35 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 40 centimètres de long,
- 1 poulie double de 30 centimètres de long,
- 4 réas de poulie,
- 1 pomme de racage,
- 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte-
haubans ?),
- 1 morceau de fusil,
- 1 maillet sans manche,
- 1 herminette,
- 2 manches,
- 2 tourne-à-gauche (?)
- 2 gouges.
Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine
de Port-Louis.
- 8 boulets de 24 livres,
- 2 boulets de petits calibres,
- 4 boulets ramés ou fragments,
- 1 kilogramme de mitraille de plomb,
- 1 mantelet de sabord pour la batterie des canons de XXXVI livres,
- 1 taquet de tournage de 1 mètre de long,
- 1 taquet de tournage de 70 centimètres de long,
- 1 poulie simple avec réa en bronze de 55 centimètres de long,
- 1 poulie simple, moitié de poulie à violon,
- 1 poulie coupée de 55 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 30 centimètres de long,
- 4 poulies simples de 35 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 40 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 50 centimètres de long,
- 1 poulie simple avec croc,
- 1 poulie double de 30 centimètres de long,
- 1 poulie triple,
- 4 réas de poulie,
- 2 pommes de racage,
- 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte-haubans ?).
126. Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine de Brest
- 2 canons en fer,
- 1 boulet en fonte,
- 2 boulets de 45 millimètres (peut-être des balles de 1 livre très concrétionnés),
- 1 demi boulet ramé,
- 1 flasque gauche d'affût de canon,
- 1 essieu de canon,
- 2 roues d'affûts de canon,
- 2 poulies simples,
- 1 réa,
- 1 boule de racage,
- 1 croc avec cosse,
- 1 pièce en fer de 40 centimètres de longueur,
- 1 pièce de bois,
- 1 hache,
- 1 chapeau,
- 1 paire de bas.
Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser
- Une quarantaine de canons en fer de XXIV, XVIII et VIII livres,
- Une soixantaine de boulets de 24 livres,
- Une dizaine de boulets de petits calibres,
- 5 boulets ramés ou fragments,
- 2 coins pour hausse de canons,
- 3 barres à pinces,
- 1 boutefeu,
- 1 refouloir,
- Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes, toutes en chêne,
- 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier »,
- 1 margouillet,
- 4 pommes de racage,
- 5 poulies simples de tailles diverses,
- 8 poulies doubles de tailles diverses,
- 1 poulie violon,
- 2 réas de poulie,
- 3 caps de mouton,
- 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger,
- Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés,
- 2 morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre »,
- 1 hache,
- 1 mailloche en bois,
- 1 marteau,
127. Les objets présentés dans une vitrine consacrée au Juste au musée national de la Marine (de Paris) avant sa
rénovation (avril 2017-fin 2021), ainsi que tous ceux conservés au Fort de Romainville, lieu de conservation, entre
2000 et 2016, des objets non présentés par le musée national de la Marine. Quarante-cinq objets ou groupes
d’objets ont été inventoriés et étudiés par Guillaume CREIS (2002), et une cinquantaine d’autres, simplement
répertoriés par lui.
I - Objets inventoriés et étudiés (CREIS, 2002, p. 22-56)
1 - Les éléments liés à l’artillerie22
a) Les pièces d’affût-
- Un essieu et sa roulette en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.1, fort de Romainville) appartenant à un affût de
canon de 36 livres
- Un essieu et ses deux roulettes (numéro d’inventaire 5 SO 32.12, fort de Romainville), également d’un canon de 36
livres
- Un essieu avant (numéro d’inventaire 5 SO 32.14, musée national de la Marine) appartenant à un canon de 8 livres
- Un flasque en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.6, musée national de la Marine)
b) Les projectiles
- Un boulet de 24 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.17, musée national de la Marine)
- Un boulet ramé ou à deux têtes (numéro d’inventaire 5 SO 32.2, musée national de la Marine)
- 130 billes à mitraille en plomb (numéro d’inventaire 5 SO 32.18, musée national de la Marine)
- 5 balles de 1 livre (numéros d’inventaire 5 SO 32.32/1 à 5 SO 32.32/5, musée national de la Marine)
- 7 balles de 2 livres (numéros d’inventaire 5 SO 32.19/1 à 5 SO 32.19/7, musée national de la Marine). Elles ont pu
être utilisées en « grappes de raisins »
c) Divers
- Une corne à poudre dans une corne de bœuf de 48 cm de L. (numéro d’inventaire 5 SO 32.22, musée national de
la Marine)
- Un support de platine de canon (numéro d’inventaire 5 SO 32.23, musée national de la Marine)
- Un plateau de balance en cuivre (numéro d’inventaire 5 SO 32.38, Fort de Romainville)
- Un mantelet de sabord pour canon de 36 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.33, musée national de la Marine)
2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement.
a) Les ouvrages de poulierie
- Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.26, Fort de Romainville)
- Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.27, Fort de Romainville)
- Une poulie simple en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.3, Fort de Romainville)
- Une poulie simple en orme, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.4, Fort de Romainville)
- Une poulie simple, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.7, Fort de Romainville)
- Une poulie double (numéro d’inventaire 5 SO 32.8, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.9, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.10, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.25 Fort de Romainville)
- Un cap de mouton en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.11, musée national de la Marine)
b) Le racage
- Une pomme de racage (numéro d’inventaire 5 SO 32.5, musée national de la Marine)
- Une pomme de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.24, Fort de Romainville)
- Un bigot de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.44, Fort de Romainville)
c) Les crocs
- Un croc (numéro d’inventaire 5 SO 32.15, Fort de Romainville)
- Un croc muni de sa cosse (numéro d’inventaire 5 SO 32.16, musée national de la Marine)
d) Les pièces de mâture
- Un chouquet dit « à la française » (numéro d’inventaire 5 SO 32.34, musée national de la Marine)
3 - Les cordages et les outils
- Un câble en chanvre (numéro d’inventaire 5 SO 32.35, musée national de la Marine)
- Un maillet en bois à fourrer (numéro d’inventaire 5 SO 32.43, Fort de Romainville)
4 - Le corps de pompe
- Un fragment de corps de pompe (numéro d’inventaire 5 SO 32.48, Fort de
5 - Les éléments liés à la charpente
- Une courbe en fer (numéro d’inventaire 5 SO 32.37, Fort de Romainville)
6 - Les armes légères
- Un fusil (numéro d’inventaire 5 SO 32.21, musée national de la Marine)
Mobilier se trouvant au musée national de la Marine à Paris (avant avril 2017) et
dans les réserves du musée au Fort de Romainville, l’ensemble transféré à
Dugny (Seine-Saint-Denis)
128. 7 - Les objets de l’équipage
a) Les vêtements
- Une couverture en laine (numéro d’inventaire 5 SO 32.13, Fort de Romainville)
- Un chapeau (numéro d’inventaire 5 SO 32.28, Fort de Romainville)
- Un chapeau en feutre marron (numéro d’inventaire 5 SO 32.29, Fort de Romainville)
- Un bas en laine marron foncé (numéro d’inventaire 5 SO 32.30, musée national de la Marine)
- Un bas en laine marron clair (numéro d’inventaire 5 SO 32.31, musée national de la Marine)
- Une semelle de chaussure (numéro d’inventaire 5 SO 32.36, Fort de Romainville)
- Une botte (numéro d’inventaire 5 SO 32.40, Fort de Romainville)
b) Couteaux
- Manche de couteau à lame pliante (numéro d’inventaire 5 SO 32.46, Fort de Romainville)
- Manche de couteau (numéro d’inventaire 5 SO 32.47, Fort de Romainville)
c) Divers
- Une bouteille (numéro d’inventaire 5 SO 32.39, Fort de Romainville)
- Seau en cuir (numéro d’inventaire 5 SO 32.42, Fort de Romainville)
8 - Les outils du chirurgien
- Une marmite (numéro d’inventaire 5 SO 32.41, Fort de Romainville)
- Un bassin de commodité en étain (numéro d’inventaire 5 SO 32.45, Fort de Romainville)
9 - Éléments dont la fonction est inconnue
- Étrier en fer forgé. (numéro d’inventaire 5 SO 32.20, Fort de Romainville)
II - Autres objets répertoriés mais non étudiés (Mobilier
se trouvant au Fort de Romainville, transféré en 2016 à
Dugny) par Guillaume CREIS (2002, p, 56-59)
1 - Les éléments liés à l’artillerie
a) Les pièces d’affûts
Plusieurs fragments d’affûts de canon
Il s’agit d’essieux fragmentés, de roulettes et d’un fragment de flasque
b) Les projectiles
3 boulets de 24 livres en bon état
16 boulets de 24 livres concrétionnés.
2 boulets ramés
1 demi-boulet ramé
c) Divers
4 fragments de corne à poudre d’amorce de chef de pièce
Ces objets sont très fragmentés et dans un très mauvais état de conservation
2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement
a) Ouvrages de poulierie
Nombreux fragments de poulies de tailles différentes : réas, morceaux de coffre,…
« Il est très probable que plusieurs de ces fragments proviennent d’un même objet, mais je n’ai
pas tenté de remontage ».
b) Crocs
Plusieurs crocs, de tailles différentes, avec ou sans leur cosse
« Ils sont identiques à ceux qui ont été présentés mais leurs dimensions restent proche du
croc inventorié n° 5 SO 32.15. »
c) Pièces de porte-haubans
Plusieurs chevilles à tête ronde pour chaîne de porte-haubans
Plusieurs pièces métalliques ressemblant à des cadènes et chevilles de porte-haubans
3 - Corps de pompe
« Leur état de conservation est bon malgré les nombreuses traces d’attaques de vers
marins. »
4 - Les objets de l’équipage
1 bas.
1 fragment de chaussure
1 semelle
4 pièces de textile
De nombreux fragments d’objets en cuir : semelles, talonnettes, renforts de couture, gaines
5 - Divers
1 plat en cuivre (ou en laiton) fragmenté et totalement aplati
1 chaudron en cuivre tordu et très fragmenté
129. - 26 canons en fer et une bouche de canon.
- Des débris d’affûts de canons : roues, essieux.
- Une cinquantaine de boulets de 14 centimètres de diamètre (boulets de 24 livres)
dont la plupart furent remontés en une seule fois dans la même benne.
- 4 boulets de 5, 7 et 8 centimètres de diamètre.
- Des petits boulets de la grosseur d’une bille et des récipients pour ces petits boulets.
- Des boulets ramés.
- 3 barres à pinces.
- 2 cornes de bœuf.
- 1 boutefeu.
- 1 refouloir.
- Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés.
- Des crosses de fusil en très mauvais état.
- 1 canon de fusil en bronze.
- Des petits boulets creux avec une pinoche au milieu.
- 1 récipient en cuivre complètement aplati « semblant être le fond d’une lampe à huile ».
- Des vestiges de chaussures, vêtements, chaussettes, chapeaux.
- Quelques morceaux de vaisselle cassée.
- 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine :
Comte ……….………. as De Dehors
Cariere
« L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. »
- 2 peignes.
- 1 écuelle en bois.
- 1 crâne et des ossements.
- 1 poignée d’épée.
- 1 cuiller.
- 1 poignée d’épée.
- 1 cuiller.
Inventaire des pièces retrouvées durant les opérations menées
du 3 au 6 juillet et du 3 au 13 octobre de l’année 1969 (CREIS, 2002, p. 15-17)
- Les restes d’un chapelet.
- 1 règle graduée articulée.
- 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant
sur l’extrémité du manche une couronne et dessous des armoiries illisibles.
- 2 baguettes de tambour cassées mais complètes.
- 1 sac en cuir.
- 1 marteau.
- 1 mailloche en bois.
- 12 poulies simples, 11 poulies doubles de taille et de forme diverses.
- 1 poulie à violon, un bloc de poulies superposées, une poulie commencée et non achevée.
- 1 cap de mouton.
- 2 réas en bronze.
1 pièce de bois avec réas.
- 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier ».
- 1 rondin de 45 centimètres de diamètre et un mètre de longueur, dont la moitié est effilée
avec une gorge d’environ 30 centimètres de profondeur.
« La partie non effilée avait 2 rainures dans le sens de la gorge. Un reste de corde passait
dans la gorge et les rainures. »
- Des fragments du corps de pompe.
- 1 boulet fiché dans une pièce de bois.
- De nombreuses pièces de bois équarri plus ou moins cintrées provenant de la carcasse du navire.
- 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger.
Il s’agit d’un bloc imposant, mais incomplet, de briquetage massif d’environ un ½ m3.
- morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre ».
* Le demi-bras avec sa patte mesure 1,5 mètre de long et 0,6 mètre de large.
« D’après les documents d’époque », l’ancre complète « aurait environ 4 mètres de longueur de verge
et pèserait 2.600 livres ».
* La verge, apparemment coupée au ras du diamant, avec son organeau mesure 3,33 mètres de long.
« D’après les mêmes documents », cette ancre serait « nettement plus petite, pesant environ 1.500
livres ».
130. Inventaire du matériel historique récupéré au cours des travaux de dérasement de l’été 1973
de l’épave du vaisseau le Juste dressé par les Affaires Maritimes à Saint-Nazaire (CREIS, 2002, p. 18-20).
- 22 canons
- 2 portes de sabords
- 1 plate-forme mat
- 80 boulets gros calibres
- 50 boulets petits calibres
- 19 boulets doubles (ou partie)
- 5 kg mitraille de plomb
- 14 roues de canon
- 6 axes de canon (affût)
- 1 taquet de tournage : L = 1 mètre
- 1 taquet de tournage : L = 0,70 mètre
- 1 poulie simple avec croc
- 1 poulie simple avec réa en bronze : L = 0,55 mètre
- 1 poulie simple (1/2 poulie mandoline)
- 1 poulie coupée : L= 0,55 mètre
- 19 poulies simples : L = 0,35 à 0,30 mètre
- 4 poulies simples : L = 0,40 mètre
- 1 poulie simple : L = 0,50 mètre
- 5 poulies doubles : L = 0,30 à 0,28 mètre
- 1 poulie triple
- 2 têtes de mouton (1 grosse et 1 petite)
- 20 réas de poulie
- 2 coins pour hausse de canons
- 1 crapaudine
- 5 longueurs de pièces pour haubans
- 2 fusils (morceaux)
- 2 maillets sans manche
- 2 fourreaux en cuir
- 2 haches (1 emmanchée)
- 1 herminette
- 2 manches
- 2 tourne-à-gauche
- 2 gouges
- 4 cornes
- 4 chapeaux
- 3 peaux de cuir
- 1 cul de bouteille
- 6 chaussettes
- 2 étriers
- 2 manches de couteau
- 1 fourreau de couteau
- 1 botte de cuir
- 6 crochets de différentes tailles
- 1 margouillet
- 1 tirant d’essieu
- 10 boules de racage
- 1 couverture
- Divers morceaux de tissu
- Débris de chaussures
- Reste de marmite et de plat en cuivre
- Morceaux épars de 10 poulies environ
- 1 caissette d’os humains « non définis »
- Une vingtaine de canons en fer de 24, 18 et 8 livres.
- Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes (toutes en chêne),
brisées par la benne.
- 1 très long câble d’ancrage à 3 torons, d’environ 20 m de long et de 24 cm de
diamètre, « avec une très remarquable épissure ».
- 2 mantelets de sabord pour la batterie des canons de 36 livres.
- 1 chouquet de perroquet dit « à la française » ou « à chapeau ».
- Du matériel de l’atelier du charpentier : haches, herminettes, clous.
- Du matériel de l’atelier du cordonnier, dont les peaux préparées.
- Plusieurs chapeaux de feutre endommagés.
- Des couvertures kaki.
- Des bas de chausses endommagés.
- 1 paire de bas de chausses, tissés au métier, intacts.
- Des supports de platines, c’est-à-dire de mécanismes à silex destinés aux canons,
« identifiés par Monsieur Boudriot ».
Inventaire partiel des objets récupérés durant
l’opération de juillet 1973 dressé par le Comité
nantais de documentation historique de la Marine
131. Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser (suite et fin)
- Des clous,
- 1 sac en cuir,
- 3 peaux de cuir,
- 2 fourreaux en cuir,
- 1 poignée d’épée,
- 1 morceau de fusil,
- des crosses de fusil en très mauvais état,
- des petits boulets creux avec une pinoche au milieu,
- 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine :
Comte ……….………. as De Dehors
Cariere
« L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. »,
- 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant sur l’extrémité du manche une couronne et
dessous des armoiries illisibles,
- 1 cuiller,
- 1 écuelle en bois,
- Quelques morceaux de vaisselle cassée,
- 1 chapeau de feutre endommagé,
- 1 fourreau de couteau,
- 2 peignes,
- Les restes d’un chapelet,
- 1 règle graduée articulée (pied de Roi),
- 2 baguettes de tambour cassées mais complètes,
- 1 crâne et des ossements.
In CREIS, 2002 : « Ces objets peuvent, soit se trouver dans d’autres
musées français (comme le musée d’histoire de Nantes - réserves -,
situé dans le château des ducs de Bretagne), soit avoir été prêtés à
des musées étrangers, ou bien encore avoir été détruits ou perdus.
Il faut supposer que ces bois ont été, soit brûlés (comme ceux du
premier dragage), soit abandonnés au pourrissement.
Même sort que les précédents ?
N’ayant pu être identifié plus précisément, je suppose que celui-ci
n’a pas été conservé.
De ce fait, il y a de fortes probabilités qu’elle n’ait pas été conservée.
Ceux-ci n’apportant pas d’informations supplémentaires, je suppose
qu’ils n’ont pas été conservés. »
132. Dessins et photos des objets du Juste
étudiés dans son mémoire par Guillaume CREIS
IN : CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759),
localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p,
+ 2, 27 fig., 42 dessins + 51 photos).
174. DOCUMENT
Éléments du rapport de sondage du
Groupement de recherches historiques
archéologiques et scientifiques
maritimes (GRHASM) lors de son
intervention sur l’épave du Juste au
cours de l’été 1987.