Présentation publique en français faite par Loïc MENANTEAU le samedi 25 janvier 2020 à Bouaye (Loire-Atlantique) pour l'association Bouaye Histoire et qui a été ensuite révisée et fortement augmentée.
2. Localisation
de l’estuaire
de la Loire
In: 2012. Atlas permanent de la
mer et du litoral, 7 (Golfe de
Gascogne), Nantes, Géolittomer,
CNRS et université de Nantes.
4. L’estuaire de la Loire et son cadre hydrologique
Image du satellite Landsat 7 ETM+ du 14 février 2001 : l’estuaire de la Loire en période d’inondation.
Ses relations hydrologiques avec la Grande Brière et le Lac de Grand-Lieu (via Le Tenu).
Traitement Loïc MÉNANTEAU
Bouaye
5. Une plaine alluviale estuarienne aux contours découpés
Réalisation : Olivier GEFFRAY, Loïc MÉNANTEAu, Laurent POURINET
6. Des îles dont les conditions
d’évolution sont différentes
des îles entièrement
fluviales, du fait de leur
présence dans un estuaire,
à l’interface entre la terre
et la mer
MÉNANTEAU L., 2009. L’estuaire de la Loire : traits
singuliers, délimitation et artificialisation. In : L’estuaire de
la Loire. Un territoire en développement durable ?
Presses Universitaires de Rennes (PUR), coll. Espace et
territoires, p. 33-51.
7. Influence de la marée dynamique
Bras de la Bourse à Nantes, vu vers l’aval. Carte postale ancienne, vers 1910. Coll. Loïc MÉNANTEAU
Sortie de l’Erdre
8. Influence de la marée dynamique
Bras de l’Hôpital, au sud de l’île Feydeau à Nantes. Carte postale ancienne, vers 1905. Coll. Loïc MÉNANTEAU
9. EN HAUT, À GAUCHE
La côte sud-est de la
Bretagne il y a 14 000 ans
et un niveau marin inférieur
de 70 m à l’actuel
In : MENIER D. et al., 2014. Les
réseaux fluviatiles anciens du
plateau continental de Bretagne
Sud, Quae, 104 p.
À GAUCHE
La côte avec différents
niveaux marins, de celui
de -110 m en dessous de
l’actuel, il y a 18 000 ans, à
celui de -20 m il y a 7 000
ans.
Réalisation : Loïc MÉNANTEAU
10. Quelques exemples :
- À Nantes, île de la Saulzaie
- Île de Port-Lavigne à Bouguenais
- Îles de Haute-Indre et Basse-Indre
- Îles Adec et de Vue
- Île de Paimbœuf
- Îlot Saint-Nicolas à Corsept
Une partie des îles correspond à des pointements
rocheux (roches métamorphiques) affleurant dans la
plaine alluviale. Ces îles ont donc été, par leur
permanence depuis le début de l’évolution post-
flandrienne (à partir de 4 500 ans av. J.-C.), les plus
anciennes de l’estuaire.
Autres îles dont la formation a été
influencée par la présence du
rocher à faible profondeur :
- Île de Trentemoult
- Île d’Indret
- île de Cordemais (réunion des
îles Nation et Calotte)
11. Bras de la Bourse bordant
le nord de l’île Feydeau
Coupe de la place du Commerce
Coupe simplifiée de la place du
Commerce à Nantes d’après
Nicolas ROUZEAU (rapport de
1987, SRA des Pays de la
Loire). Réalisation et montage :
Loïc MÉNANTEAU
MOUCHARD J, MÉNANTEAU L.,
2004. Le programme Corbilo :
exemples de sites portuaires
antiques et médiévaux dans
l’estuaire de la Loire.
Aestuaria, Les Dossiers de
l’Ethnopôle. Pour une
géoarchéologie des estuaires,
5, p. 101-120.
13. Topographie du substratum rocheux de l’île Feydeau
Depuis la partie orientale et rocheuse de l’île de la Haute-Saulzaie (à droite), fort abaissement du substratum
rocheux, affectant la forme d’une échine, jusqu’à 23 m de profondeur. Adaptation : Loïc MÉNANTEAU
Ouest
Île de la
Haute-
Saulzaie
In : DESFORGES V,
1999. Influence des
travaux urbains sur le
bâti existant : le cas
de l’île Feydeau.
École Centrale de
Nantes, rapport de
travail de fin d’études,
36 p. + 7 annexes.
14. Basse-Indre, Haute-Indre et le Port-Lavigne, anciennes îles rocheuses
Extrait de la Carte géologique de la France au1/50 000. Feuille de Nantes, n° 480.
leptynites et gneiss
micaschistes
et gneiss
19. Extrait de la Carte géologique de la France au1/50 000. Feuille de Paimbœuf, n° 480.
Paimbœuf, une ancienne île rocheuse
complexe leptyno-amphibolique
amphibolite (en vert)
gneiss
20. Ancienne île rocheuse de Paimbœuf
Image Google Earth. Traitement Loïc MÉNANTEAU
La Pierre à L’œil
ancienne rive
avant remblais
28. Indret et ermitage St Hermeland. Nantes et la Loire-Inférieure, 1850. Dessin de Félix Benoist. Coll. Loïc MÉNANTEAU
Ermitage de Saint-Hermeland
(fondé vers 670-680) sur la
pointe aval de l’île d’Indret (alors
nommée Antricinium, prouvant
l’origine très ancienne de
certaines îles et, sans doute, la
présence du rocher à faible
profondeur (pouvant expliquer
une telle permanence).
Peut-être antérieur. Oratoire de
Saint-Martin de Vertou (mort en
629) ?
30. 857 et les années suivantes : hivernage dans l'embouchure du fleuve, dans la presqu’île guérandaise (sans doute sur l’île de
Batz) ou à Paimbœuf, site insulaire qui leur servait de base pour leurs incursions vers le sud (Aquitaine…) et qu’ils venaient
d’aménager (camp ?).
854 : sous le commandement de Sigtryggr (Sidric), cousin du roi Lotric de Danemark, qui avait une flotte de 105 drakkars,
pillage de Blois, puis tentative, en remontant plus en amont, de prendre Orléans, mais c’est un échec. Ils regagnent ensuite
l’estuaire de la Loire.
Cette même année, Guðfriðr (Gotfried / Godefroi), général danois, s’était installé sur l’île de Loire appelée Betia (île de Bièce à
Nantes ou l’île Botty à Bouguenais) où il avait mis en sécurité ses butins. Sigtryggr (Sidric), en infériorité numérique, s’allie avec
le roi de Bretagne Érispoé, moyennant la promesse, qu’en cas de succès, il restituerait l'île aux Bretons. La bataille, qui dure de
la pointe du jour au crépuscule, est indécise, avec de nombreuses pertes pour les Bretons. Le lendemain, les deux chefs vikings
(Sigtryggr / Sidric est blessé dans le combat) concluent un accord pour le partage des butins et la flotte de 130 (certains disent
200) navires de Guðfriðr part de l’estuaire de la Loire.
873 : après avoir capitulé à Angers devant le roi Charles-le-Chauve, ils se retirent sur une île de Loire, située à environ 30 km
de kilomètres en aval, sans doute s’agit-t-il de l’île Batailleuse, au pied de monastère de Saint-Florent (Saint-Florent-Le-Vieil)
avec demande du droit d'y tenir un marché... (description contemporaine du moine Adrevaldus).
DE 919 A 936, SOIT PENDANT 17 ANS, NANTES EST LA CAPITALE D’UNE PRINCIPAUTÉ VIKING, NAMSBORG après sa
prise, en 919, par le chef viking norvégien Rögnvaldr (Ragenold).
819 (avant) : les Vikings viennent relâcher dans l’île de Noirmoutier. Les religieux de Saint-Philibert, qui habitaient cette île,
craignant leur retour, construisent, avec l'autorisation du roi Louis-le-Débonnaire, une église et un monastère à Deas, sur le lac de
Grand-Lieu, pour s'y réfugier en cas de besoin.
835 : retour des Vikings en plus grand nombre à Noirmoutier. Rainaud, comte d'Herbauge, craignant qu'ils ne s'établissent
définitivement dans cette île voulut les en chasser : l'attaque eut lieu le 19 août et le combat dura jusqu'à la nuit ; les Normands
éprouvent de grandes pertes et durent se rembarquer, mais le comte Rainaud périt dans la mêlée.
836 : retour, une nouvelle fois, des Vikings à Noirmoutier. Devant cette menace, les religieux de Saint-Philibert abandonnent
cette île le 7 juin et transportent le corps de leur fondateur à Deas.
Les Vikings et les îles dans la région de l’estuaire de la Loire :
Noirmoutier, Paimbœuf, Biesse, Batailleuse…
33. Site présumé du camp viking à Nantes
Image Google Earth. Traitement Loïc Ménanteau
34. Nous avons très peu de données iconographiques sur les îles de l’estuaire avant 1600. Les premières représentations,
datant du XVIe siècle, sont très imprécises comme ce dessin de João Afonso qui figure des bancs et une île, Saint-Julien,
dans l’estuaire de la Loire, mais s’est trompé de rive pour figurer Port-Lavigne (Le port du Lavigne) et Le Pellerin (pelerin).
Dessin de João Afonso dit Alphonse de Saintonge ou Jean Fonteneau, navigateur portugais au service du Roi de France,
dans sa Cosmographie, novembre 1545. In : manuscrit édité à Paris en 1904 chez Ernest Leroux Éditeur (par Thairé
d’Aunis Georges Musset). BNF, Paris
38. 73 îles
en
1700
En 1700, on
dénombrait dans
l’estuaire de la
Loire 73 îles entre
Saint-Sébastien-
sur-Loire et la
mer.
Le plan de Pierre
AUGÉ donne le
nom de toutes ces
îles.
Maquette réalisée par Didier FLEURY, 12-1999
42. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, une évolution naturelle
des îles de la Loire beaucoup mieux connue
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, il existe des cartes beaucoup plus précises et
nombreuses de l’estuaire de la Loire et de ses îles qui permettent de mieux
connaître l’évolution du paysage insulaire.
Les îles sont le résultat de la dynamique hydro-sédimentaire de l’estuaire,
variable dans les derniers siècles (apports sédimentaires de l’amont plus ou
moins importants), et conditionnée non seulement par les courants et les
niveaux d’inondation fluviaux mais aussi par la remontée de la marée
dynamique. Il s’est ainsi formé des bancs sableux ou vaseux qui, en
s’exhaussant et s’agrandissant, ont donné naissance à des îles.
La tendance de l’évolution naturelle des îles est caractérisée par une
diminution progressive de leur nombre et par l’accroissement de leurs
surfaces, en raison de :
- la formation d’atterrissements (acrais)
- la réunion des îles entre elles
- le raccordement des îles aux bordures de la plaine alluviale
.
43. BNF, cartes et plans, GEAA-498
BNF, cartes et plans, GE-B-1171
47. À Nantes, le 29 juillet 1780. Signé Ogée
Archives départementales de Loire-Atlantique, c47_7
Indications sur
la nature des
sédiments
(vase, sable),
l’évolution
morphologique
(atterrissements)
et la colonisation
végétale, la
marée, etc.
48. PLAN d’une partie de la Rivière de Loire Représentée aux Basses Marées de Juin 1780,
des Mois de Juin et Juillet 1781. À Nantes, le 9 mai 1783, signé Ogée.
Archives départementales de Loire-Atlantique, cadd23_1_02
Un paysage insulaire à la forte dynamique : îles fixées (en vert uni), presque fixées
(vert avec trame), bancs sableux (pointillé, en clair) ou vaseux (en gris), bancs en voie de
colonisation par la végétation (en gris avec trame), bras se comblant…
49. Détail du plan précédent. PLAN d’une partie de la Rivière de Loire Représentée aux Basses Marées de
Juin 1780, des Mois de Juin et Juillet 1781. À Nantes, le 9 mai 1783, signé Ogée.
Archives départementales de Loire-Atlantique, cadd23_1_02
50. À Nantes, le 29 juillet 1780. Signé Ogée
Archives départementales de Loire-Atlantique, c47_2
Une île déjà fixée et une île nouvellement créée, l’Isle Neuve
51. À Nantes, le 29 juillet 1780. Signé Ogée
Archives départementales de Loire-Atlantique, c47_2
Bancs et îles de Loire entre l’Hermitage de l’île d’Indret et Couëron
Partie gauche du Plan topographique d’une partie de la Loire,
représentée à la basse mer, levé en vertu D’arrêt du conseil de
sa Majesté, du 17 xtobre 1782. Indications sur les bancs de
sable selon s’ils se couvrent ou découvrent à chaque marée ou
seulement à marée basse, les surfaces vaseuses qui couvrent
et découvrent aux marées, les atterrissements dont l’un « forme
maintenant prairie », etc.
61. Image Google Earth. Traitement Loïc MÉNANTEAU
L’île de la Liberté (ancienne île Neuve) à Couëron, une île considérée
comme telle, mais qui ne l’est plus d’un point de vue géomorphologique
Avec le génie écologique, on pourrait restituer le
caractère insulaire à certaines anciennes îles dans
un but de valorisation environnementale, culturelle
et touristique.
63. L’aménagement de l’estuaire
pour faciliter la navigation
entre le port de Nantes et la mer,
cause essentielle
de la disparition du paysage insulaire
65. Le resserrement du lit estuarien
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, des ingénieurs ont aménagé l’estuaire pour
en améliorer la navigabilité.
-1756-1767 : les ingénieurs Michel Alexandre MAGIN et Armand Eustache
François FOUGEROUX DE BLAVEAU
Les bras secondaires, au sud du fleuve, sont fermés pour privilégier un
chenal unique.
-1830-1840 : l’ingénieur Alexandre François LEMIERRE (jusqu’à Lavau)
Des travaux d’endiguement sont entrepris. La largeur du lit de la Loire est
réduite de 200 m vers Nantes et de 300 m vers le Pellerin.
-1859-1864 : l’ingénieur Charles Auguste JEGOU
En aval du Pellerin, le chenal est approfondi de 1 m.
66. Digues submersibles du projet de l’ingénieur Alexandre LEMIERRE, 22 septembre 1835
Le lit devient artificiel ; il est
corseté entre des digues. Les
entrées des bras séparant les îles
sur la rive sud sont barrés et les
bras vont se colmater en perdant
leur fonction hydrologique.
67. Aménagement de la Section intermédiaire
1948-1949. GPMNSN1948-1949. GPMNSN
71. Le projet s’inspirant de celui de LECHALAS, présenté en 1869, a été approuvé
en 1903, et réalisé entre 1913 et 1920.
Le but de l’ingénieur KAUFFMANN était de « remplacer un chenal tortueux
serpentant au milieu d’îles de formes plus ou moins quelconques, par un
chenal ayant un tracé rationnel. »
Les conséquences ont été désastreuses pour le paysage insulaire :
- disparition totale, avec arasement, de plusieurs îles (Petite Folle, Grand
Pineau, Binet - près de Cordemais -) ou partielle d’autres îles (ex. parties
amont des îles Bernard et Baracon)
- bras barrés transversalement avec des digues faisant perdre leur fonction
hydrologique et provoquant le colmatage de nombreux bras
- réunion d’îles entre elles, comme le complexe d’îles constitué par les îles
Sardine, Belle-Île, Maréchale et Massereau.
La disparition des îles de la Section intermédiaire
72. CHENALISATION DE LA SECTION INTERMÉDIAIRE.
Détail de la carte marine Cours de la Loire de Saint-Nazaire
à Nantes, d’après les levés exécutés en 1901 sous la
diection de M. F LA PORTE, Ingénieur Hydrographe en Chef.
Service Hydrographique de la Marine, Paris, 1914.
Coll. Loïc MÉNANTEAU
73. In : Atlas L’estuaire de la Loire de Saint-Nazaire à Cordemais, de 1881 à
1993. Service Hydraulique Environnement, Port atlantique Nantes-Saint-
Nazaire.
74. In : Atlas L’estuaire de la Loire de Saint-Nazaire à Cordemais, de
1881 à 1993. Service Hydraulique Environnement, Port atlantique
Nantes-Saint-Nazaire.
75. Évolution des îles de la Section intermédiaire entre 1887 et 2003.
In : VERGER Fernand, 2005. Marais maritimes et estuaires du littoral français. Belin, 335 p.
76. La transformation radicale des conditions nautiques
et la disparition des îles
dues à l’aménagement de l’estuaire pour la navigation
entre Nantes et Saint-Nazaire
et ses conséquences
pour les petits ports
77. Une forte dynamique transversale :
chenal de navigation et paléoports de l’estuaire de la Loire,
entre Nantes et Donges
In : LE MAÎTRE Y., MÉNANTEAU L., 1997. Les paléoports de l’estuaire de la Loire. Atlas permanent de la mer et du littoral, Entre Seine et
Gironde, UMR 6554-CNRS. Géolittomer-Nantes et Brest, Editmar, 3, p. 21.
100. Exceptionnelle photographie aérienne verticale réalisée en 1923, sans aucun remblai sur la plaine alluviale entre Trentemoult,
Basse Île et l’île des Chevaliers (au nord) et Rezé (au sud), où se trouve le site romain portuaire de Ratiatum.
102. Îles de la Section intermédiaire
Image Google Earth. Traitement Loïc MÉNANTEAU
103. Îles de la Section intermédiaire
Image Google Earth. Traitement Loïc MÉNANTEAU
104. Projet d’un espace naturel protégé incluant les anciennes îles
In : CHADENAS C., STRUILLOU J.-F., MÉNANTEAU
L., POURINET L., 2009. Zonages de protection du
patrimoine naturel dans l’estuaire de la Loire.
Identification et analyse. In: L’estuaire de la
Loire. Un territoire en développement durable ?
Presses Universitaires de Rennes (PUR), coll.
Espace et territoires, p. 251-271.
110. Aquarelle de Doomer Lambert, vers 1650. The Metropolitan Museum of Art (MET), New-York
L’île de Nort (Lemaire) et Nantes depuis la butte Sainte-Anne au milieu du XVIIe siècle
111. Détail d’une feuille du Plan du
port de Nantes publié, le 1er
janvier 1889, par
l'administration des Ponts et
Chaussées à Paris (Auteurs :
Lefort, Cosmi et Martin).
Coll. Loïc Ménanteau
Île Lemaire en 1888
112. Partie amont de l’île Lemaire en juillet 1888
Zone arborée et
constructions sur
la pointe amont
de l’île Lemaire.
Partie droite d’une
photo de Neurdein
113. Depuis le belvédère des Douaniers (butte Sainte-Anne), vue exceptionnelle sur l’île Lemaire et la rive sud
de la Loire. L’île s’appelle ainsi, car elle avait été acquise par un Sieur du même nom le 25-09-1741. Son
autre nom, Mabon, vient du constructeur de bateaux Mabon Francisque qui s’y installe en 1783.
L’île fut arasée lors des travaux d’amélioration de l’entrée du port achevés en 1903-1904, en exécution du
programme BAUDIN. Cependant, le 2 août 1900, elle était déjà « rase ».
Photo originale Adolphe MOITIÉ, vers 1890, coll. Loïc Ménanteau.
120. Plan de l’ancienne île
Feydeau, sur le revers d’un
jeton en argent (diamètre 29
mm) frappé en 1725.
Le nord est en bas.
On voit l’île avec ses deux
bras. À gauche, l’île de la
Saulzaie, qui existait au
Moyen-Âge et se trouvait dans
l’axe de la ligne de ponts
franchissant la Loire (le
deuxième de bateaux) La
partie droite correspond au
lotissement de l’île Feydeau,
divisée en 24 lots, distribués
entre les 24 actionnaires de la
compagnie qui finança la
construction des quais et des
immeubles du nouveau
quartier insulaire établi sur un
banc de sable, selon les plans
de l’ingénieur Jacques
Goubert.
Le bras nord de la Bourse est
encore bordé par les
fortifications médiévales de la
ville; Le nom de Feydeau
donné à l’île est celui de Paul-
Esprit Feydeau de Brou,
intendant de Bretagne qui
appuya le projet.
Coll. Loïc Ménanteau
125. Le quai de la gravure antérieure
est peut-être celui découvert lors
des travaux préparatoires
(rénovation des réseaux) pour
l’aménagement des espaces
publics Feydeau - Commerce.
Vue de la tranchée oblique vers la
chaussée de l'allée Duguay-
Trouin. Le parement extérieur de
l'ancien quai (le plus ancien ?) se
trouve exactement à 6,25 m de la
base des immeubles. L'épaisseur
du mur qui constituait la bordure
du quai est de 0,66 m. Entre sa
partie intérieure et la bases de
immeubles, il y a donc 5,59 m, ce
qui correspond à la largeur de la
chaussée du quai.
Photo Loïc Ménanteau, 28-05-2018
126. Parement extérieur de
pierres en granit bien
jointives de la bordure de
l'ancien quai Duguay-Trouin,
qui se trouve à 0,90-1 m en
dessous du sol actuel. Le
mur du quai est intact à plus
grande profondeur, car il n'a
été qu'ensablé lors du
comblement du bras de la
Bourse en 1928-1930.
Photo Loïc Ménanteau, 24-05-
2018
129. L’île Feydeau dans les années
1920 quand elle était toujours
une île.
Quelques années plus tard
commencèrent le comblement de
ses bras (à gauche, celui de la
Bourse, en 1926-1927 ; à droite,
celui de l’Hôpital, en 1928-1940)
On voit les quatre ponts unissant
l’île au reste de Nantes : à
gauche, ceux de la Bourse (1870)
et, plus loin de la Poissonnerie
(1743-1762, refait en 1843) ; à
droite, ceux de Maudit
(reconstruit après son
écroulement le16-07-1913) et
plus loin, de (la) Belle Croix
(1862).
En bas, pointe aval avec le
marché couvert édifié en 1869-
1871 et démoli en 1932. On
distingue la rue Kervégan, axe
central de l’île. En bas, à gauche,
le palais de la Bourse avec sa
colonnade, construit en 1790-
1812 (agrandi en 1891).
Photo aérienne oblique LU,
coll. Loïc MÉNANTEAU
130. Détail d’une feuille du Plan du
port de Nantes publié, le 1er
janvier 1889, par l'administration
des Ponts et Chaussées à Paris
(Auteurs : Lefort, Cosmi et
Martin).
Coll. Loïc MÉNANTEAU
131. Bathtymétrie (profondeurs en mètres) des bras de l’île Feydeau à Nantes réalisée en 1837-1839 : sondes en
rouge, novembre 1837 ; sondes en noir, juillet 1838 ; sondes en vert, juillet 1839.
132. L’instabilité des immeubles de l’île Feydeau avant les comblements
Carte postale ancienne, vers 1910. Coll. Loïc MÉNANTEAU
134. Bras de la Bourse séparant l’île Feydeau (à gauche) de la partie nord de la ville. Au premier plan, pont de la
Poissonnerie ; au fond, celui de la Bourse. Gravure de Léon-Auguste ASSELINEAU, 1853-56, in : La France
de nos Jours. Coll. Loïc MÉNANTEAU
135. Le bras de la Bourse et ses quais (vers l’amont)
avant son comblement
Quais Brancas et Flesselles (à gauche) et Duguay-Trouin (à droite). Les quais sont séparés du bras par des
cales. Photo Neurdein, juin 1905. In : MÉNANTEAU Loïc, PERERA SAN MARTIN Nicasio, 2000. Quand la ville
se mirait dans l’eau. Quais de Loire à Nantes. Ponctuation & Estuarium, 104 p. (p. 36-37).
136. Le quai Duguay-Trouin
entre les numéros 5 et 19.
À gauche, sortie de le rue Olivier de
Clisson. Au fond, le pont de la
Bourse et l'un des pylônes (H=73,50
m) du pont transbordeur mis en
service le 23 octobre 1903.
Le document permet de bien voir le
mur délimitant le quai, avec son type
de maçonnerie, en granit pour sa
partie inférieure et en moellons pour
celle supérieure. De nombreux
anneaux d'amarrage se trouvent à
différents niveaux de ce mur. Un
bateau-lavoir est relié par une
passerelle au bas de la double cale
se situant dans le prolongement de
la rue Olivier de Clisson (le premier
plan correspond à la trouée faite
après la Seconde Guerre Mondiale
et où passe actuellement le tramway
(lignes 2 et 3).
Photo albuminée prise en juin 1905. Coll.
Loïc MÉNANTEAU
137. Quai Duguay-Trouin (à droite) avec ses différents éléments : 1, parapet ; 2, trottoir ; 3, chaussée pavée ; 4,
petit trottoir (avec marches transversales) contre les façades. À gauche, sortie de l’Erdre ; au fond, pont de
la Poissonnerie sur le bras de la Bourse. Carte postale vers 1900. Coll. Loïc MÉNANTEAU
1 2
3
4
138. Quai Duguay-Trouin, près du débouché de la
rue Duguesclin (à droite, après l'immeuble du
n° 13 construit par le capitaine de navire
Gaudème Bloyet de Bois-Richard en 1782).
Cette carte postale, erronée dans son titre, car
il ne s'agit pas du quai Turenne, mais bien de
celui Duguay-Trouin, présente un très grand
intérêt. En effet, elle permet de visualiser avec
précision comment était le quai au début du
XXe siècle. À remarquer, à gauche son
parapet, la double cale qui se trouvait dans
l'axe de la rue Duguesclin. Cette structure
portuaire a été dégagée, en juin et juillet 2019,
lors des travaux d’aménagement des espaces
publics Feydeau - Commerce, puis cassée
tranversalement en une douzaine d’endroits
pour passer des câbles électriques, avant
d’être recouverte par une chape de ciment
(puis d’un pavage.
Carte postale ancienne avec timbre oblitéré le 13-08-
1908. Coll. Loïc MÉNANTEAU
139. Le quai Duguay-Trouin bordant
les immeubles du XVIIIe siècle
du nord de l'île Feydeau (des
numéros 11 au 16) lors des
graves inondations de janvier
1936, alors que le bras venait
d’être comblé et les premiers
platanes plantés (visibles à
gauche), mais le parapet et la
chaussée du quai sont encore
en place.
L’inondation fait apparaître la
différence de niveau du sol dans
l’axe longitudinal du quai
(s’abaissant, comme pour la rue
Kervégan, d’est en ouest).
Photo originale du 11-01-1936 à 10 h
25. Coll. Loïc MÉNANTEAU
141. Dans le projet municipal de Nantes et de Nantes Métropole d’aménagement des espaces publics Feydeau -
Commerce (2018-2021), conçu et réalisé par la paysagiste Jacqueline OTSY, la largeur de l’ancien quai n’a pas
été respectée. Son parapet (lignes rouges) a pourtant été dégagé intact sur toute sa longueur, mais détruit
transversalement en une douzaine d’endroits pour faire passer de grosses gaines électriques, sa surface a aussi
été souvent écrétée. Dans ce Secteur sauvegardé de Nantes, on n’a pas du tout tenu compte du caractère
patrimonial et historique du quai et la bordure externe (lignes jaunes), symbolisée au sol par le dallage, a été mise
à 1,55 m au delà de l’ancienne, sans se soucier de la largeur d’origine du quai.
Parapet de l’ancien quai bordant le nord de l’île Feydeau
142. Destruction du parapet de l’ancien quai Duguay-Trouin lors des travaux d'aménagement des espaces publics
Feydeau - Commerce. Photo Loïc MÉNANTEAu, mardi 11-06-2019, 11 h 11
143. Dans le Secteur sauvegardé de
Nantes on détruit, dans l’indifférence
générale (y compris des services
chargés de la protection du patrimoine
comme la Drac des Pays de la Loire),
la bordure de l’ancien quai Duguay-
Trouin, bordant le nord de l’ancienne
île Feydeau (Bras de La Bourse).
Une des nombreuses cassures du mur
(largeur : 0,55 m) de l'ancien quai
Duguay-Trouin pour faire passer
transversalement des tuyaux rouges
pour l'alimentation électrique..
Photo Loïc MÉNANTEAU, 12-06-2019
144. Les îles Feydeau et Gloriette en 1905
Photo Neurdein depuis le pont transbordeur (ouvert en 1903), juin 1905. In : MÉNANTEAU Loïc, PERERA SAN
MARTIN Nicasio, 2000. Quand la ville se mirait dans l’eau. Quais de Loire à Nantes. Ponctuation &
Estuarium, 104 p. (p. 36-37).
île Feydeau île Gloriette
146. 1920 : décision de réaliser
les travaux
1925 (29 décembre) :
avant-projet
1926-1927 : comblement
du bras de la Bourse (1)
1928-1940 : comblement
du bras de l’Hôpital (2)
Comblement
des bras
de l’île Feydeau
1
2
147. Vue aérienne oblique vers l’ouest. Carte postale ancienne, vers 1910. Coll. Loïc MÉNANTEAU
Site de Nantes avant les comblements
154. Le dieu de la mer,
Neptune
Photos Loïc MÉNANTEAU
155. L’île natale de Jules Verne
Au numéro 4 du Cours Olivier de Clisson, en bordure d’une
ligne de tramway (lignes 2 et 3), maison où est né, le 8 février
1828, Jules VERNE. Photo Loïc MÉNANTEAU, 07-06-2006
161. Quai nord de l’île Gloriette.
In :TOUCHARD-LAFOSSE G., 1851. La Loire historique,
pittoresque et biographique (…). Tours, Chez
Lecesne, tome 5. Coll Loïc MÉNANTEAU
162. L’île Gloriette vue depuis le pont transbordeur en 1903
Au centre, pointe aval de l’île Gloriette, très industrialisée ; à gauche, on aperçoit l’île Feydeau ; à droite,
bras de la Madeleine. Carte postale panoramique. Coll. Loïc MÉNANTEAU
166. L’île de Nantes
Une île d’une superficie de 340 ha
formée par la réunion de plusieurs îles
Des digues, dont la construction a débuté en 1753,
ont barré les bras entre ces différentes îles
jusqu’à obtenir la formation d’une seule île.
168. Nantes et ses abords ; fin XVe - début XVIe siècle. Schéma d’après L. MAÎTRE (Carte vol. I et II). F CACAUT
(XVIIIe), DE FER (1716), etc.
L’archipel nantais de la fin du Moyen Âge à nos jours
175. In : CHAUVEAU É., POURINET L., GUINEBERTEAU T., MÉNANTEAU L., CHADENAS C., ÉVAIN C., 2019. Nantes. La
Loire. In : Villes et rivières de France, CNRS éditions, p. 156-165.
177. Détail du Plan Cadastral des cantons de Nantes avec le Développement de la Ville. Complété et réduit à
l’échelle d’un à quarante mille par E. PINSON - Vérifié et publié avec l’autorisation du Conseil Général par
Charles de TOLLENARE - 1850. Coll. Loïc MÉNANTEAU
L’archipel nantais en 1850
178. Partie droite du même Plan Cadastral des cantons de Nantes avec le
Développement de la Ville. - 1850. Ville de Nantes. Échelle du
développement de la Ville de 1 à 10.000. Coll. Loïc MÉNANTEAU
181. Industrialisation des îles
Bras de la Madeleine bordé par les industries situées sur la pointe aval de l’île Gloriette (à gauche) et la Prairie au Duc (à
droite). On voit la partie sud du pont transbordeur avec sa nacelle. Photo aérienne oblique CAF, vers 1930. Coll. Loïc MÉNANTEAU
182. Détail du Plan de la Loire maritime de Nantes à St. Nazaire. Sondages généraux 1957-1958.
Coll. Loïc MÉNANTEAU
183. L’île de Nantes : industrialisation de sa partie ouest
Photographie aérienne oblique de la partie ouest de l’actuelle île de Nantes
Photo MADEC, 19-06-1974. Archives GPMNSN
184. À gauche, les Chantiers de la Loire (ensuite Dubigeon).
Carte postale ancienne, vers 1900, coll. Loïc MÉNANTEAU
191. Île de Nantes au XXIe siècle
Détail d’une photographie aérienne verticale en couleur de l’Institut Géographique National (IGN)
192. Ouest-France, 07-02-2017
Évolution de l’île de Nantes.
In : CHAUVEAU É., POURINET L., GUINEBERTEAU T.,
MÉNANTEAU L., CHADENAS C., ÉVAIN C., 2019.
Nantes. La Loire. In : Villes et rivières de France,
CNRS éditions, p. 156-165.