Le tourisme industriel

Projet réalisé au cours de ma troisième année de LEA portant sur le tourisme industriel et l'analyse d'une structure.

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Table des matières
Remerciements........................................................................................................................................ 2
Avant-propos........................................................................................................................................... 3
Introduction............................................................................................................................................. 4
I) Présentation et analyse de l'entreprise Lucien Georgelin............................................................... 6
A) Présentation de l'entreprise Lucien Georgelin................................................................................ 6
B) Analyse de la stratégie d'industrie et de la stratégie marketing .................................................... 8
C) Analyse de la stratégie de communication ................................................................................... 11
II) AUDIT............................................................................................................................................. 13
A) Analyse FanPageKarma et sémio-pragmatique ............................................................................ 14
B) Les motivations à la visite d'entreprises ...................................................................................... 16
C) Les contraintes à l’essor du tourisme industriel............................................................................ 20
D) Analyse des écarts existants ......................................................................................................... 24
III) Préconisations/pistes d'amélioration........................................................................................ 26
A) Analyse récapitulative................................................................................................................... 26
B) Création d'un circuit touristique ................................................................................................... 27
C) Communication du projet touristique........................................................................................... 29
Conclusion ............................................................................................................................................. 32
Bibliographie.......................................................................................................................................... 33
Sitographie............................................................................................................................................. 34
Annexes ................................................................................................................................................. 35
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Remerciements
Tout d'abord nous souhaiterions remercier Mme Pascal et Mme Lagrave pour nous
avoir orientés pendant cet audit, notamment suite aux difficultés que nous avons rencontrées
concernant le premier sujet que nous avions choisi.
Ensuite, nous aimerions remercier vivement Nathalie Albinet, chargée de
communication de l’entreprise Lucien Georgelin qui nous a permis de réaliser cette enquête.
Et puis, un remerciement très chaleureux à toutes les personnes qui ont participé aux
net-enquêtes mais aussi aux entretiens semi-directifs.
Et pour conclure, nous aimerions remercier l'école Jean Moulin de Miramont de
Guyenne, les Offices de Tourisme de Bordeaux et de Marmande mais aussi l'entreprise Jock
et enfin le maire de la commune de Virazeil.
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Avant-propos
Dans un premier temps, il nous a semblé judicieux d’expliquer pourquoi nous avons
choisi de réaliser un dossier sur le tourisme industriel. Pour nous, il s’agit d’un tourisme
encore méconnut ou peu connu du grand public et il semblait nécessaire d’exposer ses
avantages mais aussi ses inconvénients. Le tourisme industriel est basé sur la visite
d’entreprise ce qui permet ainsi de valoriser le patrimoine industriel et le savoir-faire
français. Le Made in France occupe une place de plus en plus importante dans le cœur des
français et il est important de le mettre en avant. Ainsi, nous avons voulu découvrir ce que le
tourisme industriel et la visite d’entreprise pouvaient réellement apporter aux professionnels
mais également s’il y avait des obstacles à cette activité. De plus, nous avons voulu connaitre
les réelles motivations des touristes à visiter une entreprise.
Lors de la réalisation de ce dossier nous avons rencontré une difficulté. En effet, la
première organisation que nous avions choisie n’a pas souhaité coopérer avec nous suite à
une incompréhension et n’a donc pas accepté que l’on développe notre sujet s à propos de leur
association. Après quoi, nous avons décidé de continuer à travailler sur le tourisme industriel
en prenant pour organisation l’entreprise Lucien Georgelin. Il s’agit d’une entreprise
familiale située dans le Lot et Garonne, que nous connaissions déjà auparavant. Ainsi, à
travers cet organisme nous exposerons les avantages mais aussi les obstacles à la visite
d’entreprise puis les motivations des touristes issus de cultures différentes, à pratiquer une
telle activité.
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Introduction
Le tourisme industriel ou encore tourisme de découverte économique occupe une place
de plus en plus importante sur le territoire français. Premièrement, le tourisme industriel
est une forme de tourisme qui consiste à visiter des terrains avec une activité économique. Ce
tourisme est basé principalement sur les visites d’entreprises. Les entreprises à visiter sont
très nombreuses et représentent tous les secteurs de l’économie. Par exemple, il est possible
de visiter des raffineries pétrolières, des centrales nucléaires, des entreprises
agroalimentaires, des caves à vin ou de fromage ou encore de s’immiscer dans le monde de
l’artisanat. Ces visites d’entreprises permettent de découvrir l’histoire, les valeurs, la culture
d’une entité. Elles permettent également d’explorer des ateliers et des chaines de production,
de découvrir des techniques et des savoir-faire majoritairement français mais aussi
d’échanger avec des salariés. Il est dès lors possible de visiter des sites industriels
reconvertis et de comprendre ainsi ce que sont devenus d’anciens sites de productions
industriels, telles que des industries du ciment, du verre, de l’aéronautique, du nucléaire, du
ferroviaire, de l’automobile, etc. Ces sites représentent alors le patrimoine culturel et
architectural français. Cependant, dans certains cas les visites sont payantes. En effet,
l’ouverture d’un site au public nécessite des normes qui ont un coût parfois élevé pour une
petite entreprise. De plus, les salariés de l’entreprise sont parfois utilisés comme guide car ils
connaissent à la perfection l’histoire et les processus de production et cela peut entrainer un
manque à gagner pour l’entreprise. D’après l’œuvre de Bertrand Labès, Guide des sites
industriels, près de mille quatre cents entreprises, musés du patrimoine et sites industriels
attirent chaque année environ vingt millions de visiteurs. Ceux-ci viennent majoritairement
en groupe et représentent 80% des visites et d’autres viennent pour des raisons
professionnelles et représentent 20% des visites. Par ailleurs, l’un des publics les plus
importants pour la visite d’entreprise est le public scolaire. En
effet, à travers ce public on va chercher à valoriser les savoir-
faire et à mettre en lumière un domaine professionnel. De plus,
d’après la Direction Générale des Entreprises, 13 millions de
visites ont eu lieu en 2014. Actuellement 5000 entreprises
ouvrent leur lieu de production et une grande majorité sont des
TPE et des PME. Les secteurs les plus visités sont ceux de
l’alimentaire, de l’art et de l’artisanat vient ensuite ceux de
l’environnement et de l’énergie puis ceux de la mode et des
cosmétiques et enfin ceux des industries technologiques.
L’Association de la Visite d’Entreprise a créé un site internet,
www.entrepriseetdecouverte.fr, regroupant un nombre
important d’entreprises (5000) qui ouvrent leur porte au public.
Ces entreprises sont réparties par zones géographiques et par
secteurs d’activités. Par ailleurs, un Guide du Routard sur les
visites d’entreprise est désormais disponible. Il a été réalisé en
partenariat avec l’Association de la Visite d’Entreprise. Ce guide
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recense des entreprises représentatives du patrimoine économique français, avec une
histoire, des valeurs et un savoir-faire et enfin il comprend des visites accessibles à tous.
Le tourisme industriel représente un tourisme authentique. Il permet aux individus d’en
découvrir davantage sur les techniques de production, les richesses locales suivant les
régions et ainsi que de découvrir un savoir-faire à la française. Pour les professionnels, il
s’agit de mettre en avant une image de marque grâce au principe de la transparence et à la
proximité avec le consommateur-visiteur. Cela leur permet également de fidéliser la clientèle
et d’améliorer leur visibilité. Le tourisme industriel contribue dans un premier temps au
développement touristique du pays et facilite ainsi la valorisation du Made in France. Afin
d’étudier le thème du tourisme industriel et du Made in France, nous avons choisi comme
terrain d’étude l’entreprise Lucien Georgelin. Il s’agit d’une entreprise de confiture et de
confiserie située dans le Lot et Garonne, comme nous le verrons dans la première partie.
Cette entreprise ne cesse de croitre et de gagner en popularité. Elle a pendant longtemps
ouvert ses portes aux visiteurs mais cette activité n’est plus d’actualité. Ainsi, quels obstacles
freinent le développement du tourisme industriel, tourisme alternatif qui ne cesse d’attirer la
curiosité ? A travers cette problématique nous tenterons de répondre à quelques hypothèses
qui sont les suivantes :
Le tourisme industriel permet-il réellement une plus grande visibilité et une meilleure
réputation du Made In France ?
Une présence plus accrue sur les réseaux sociaux ne permettrait-elle pas à l’entreprise de
Lucien Georgelin une plus grande visibilité à l’échelle nationale ?
Certaines politiques d’entreprise ou normes n’empêcheraient-elles pas le développement des
visites d’entreprise ?
Afin de répondre à ces dernières hypothèses nous présenterons dans une première
partie l’entreprise Lucien Georgelin ainsi que ses stratégies marketing et communication.
Puis, dans une seconde partie nous analyserons les réponses obtenues aux entretiens semi-
directifs et aux net-enquêtes et nous analyserons également la e-réputation de l’entreprise à
l’aide d’une étude sémio-pragmatique et d’une étude plus précise avec le site Fan Page
Karma. Enfin, dans une dernière partie, nous exposerons quelques recommandations et
préconisations afin de répondre à nos hypothèses de départ.
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I) Présentation et analyse de l'entreprise
Lucien Georgelin
Comme nous avons pu l'expliquer dans l'introduction, nous avons décidé de nous
concentrer sur une entreprise proposant du Made in France afin de répondre à notre
problématique concernant le tourisme industriel. Nous avons pris comme sujet d’étude
l’entreprise Lucien Georgelin car il s'agit d'une entreprise venant de notre région mais aussi
car elle propose des produits que nous
affectionnons particulièrement.
Récemment, l'entreprise Lucien Georgelin a
reçu 5 médailles lors du Concours Général
Agricole 2017 du Salon de l'Agriculture.
Nous allons analyser à travers cette
première partie, les stratégies et la
communication adoptées par Lucien
Georgelin afin de s'imposer sur le marché
tant national qu'international mais aussi
afin de se démarquer de la concurrence.
A) Présentation de l'entreprise Lucien Georgelin
L'entreprise Lucien Georgelin se situe à Virazeil, petite commune d'environ 1700
habitants dans le Lot-et-Garonne (47), dans la région de la Nouvelle-Aquitaine. Il s'agit d'un
ancien corps de ferme fait de pierres séchées typiques de la région, situé au milieu d'une
richesse de ressources naturelles ainsi que d'une faune et d’une flore favorables à l'activité
exercée par cette entreprise.
Il s'agit d'une SARL (Société à Responsabilité Limitée), spécialisée dans le secteur de
l'agroalimentaire (dans la transformation et la conservation de fruits et légumes plus
précisément), et reconnue pour la transformation de produits du terroir en produits « haut de
gamme », elle est notamment certifiée IFS à 97% (certification agroalimentaire) depuis 2014.
Elle emploie environ 150 personnes de manière
permanente et possède un capital de 2 000 040
euros. Elle a débuté son activité en 1991 et sur
l'année 2016, elle a réalisé un chiffre d'affaires de
38 000 000, 00 d’euros, ce qui représente une
évolution d'environ 15% par rapport à l'année
précédente, chaque année, une telle augmentation
peut être observée au regard du chiffre d'affaires.
Actuellement, plus de 5% du chiffre d'affaire est réalisé à l'étranger (dans les pays européens
mais aussi aux USA, en Russie, au Japon, aux Emiratas, etc). Cinq dirigeants contribuent au
bon fonctionnement de l'entreprise : Lucien Georgelin
(fondateur et président), Patrick Georgelin (directeur
général et directeur des achats), Stéphane Jolit (directeur
commercial), Éric Bouvard (responsable financier et
informatique) et Nathalie Albinet (responsable marketing),
nous pouvons donc nous apercevoir qu'il s'agit
majoritairement d'une société familiale, qui exerce à travers
la tradition, le savoir-faire et l'innovation. De plus, Lucien
Georgelin dispose de plus de 400 références de produits et
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plus de 100 000 pots sont produits par jour ainsi que 1.2 millions de sachets de bonbons à
l'année.
Lucien Georgelin, directeur et propriétaire de l'entreprise, n'était à la base qu'un
agriculteur, passionné par la confection de bonbons, de confitures ou encore par la production
de canards. Aujourd'hui, cela fait plus de 30 ans que Lucien Georgelin ne cesse de croître sur
le marché de par son originalité et son
authenticité, alliant tradition et modernité.
Lucien Georgelin, surtout connu pour être
confiturier et confiseur, s'impose sur le
territoire en étant le n°2 français de ce
secteur. Mais à ses débuts en 1981, il
commence sa production avec des fruits d'une
ferme de 10 hectares, il faut alors attendre
1987 pour que l'enseigne Lucien Georgelin
voit le jour, l'année 1992 étant l'année
représentant une ascension fulgurante pour
cet homme sans diplôme, qui élargit ses locaux en raison de la demande qui ne cesse de
croître sur le marché. En 1998, de grandes enseignes comme Carrefour ou Auchan
deviennent des clients et facilitent donc le circuit de distribution. La qualité, la fiabilité des
outils de production et le travail du département de Recherche et Développement qui cherche
à adapter les produits à chaque client, finissent par payer en 2001 lorsque les grandes
distributions commencent à vendre leur stock Lucien Georgelin sous des marques
distributeurs (Nos régions ont du talent, Patrimoine Gourmand, etc.). S'en suit dès lors, le
développement de nouvelles gammes de produits ainsi que la conquête des marchés
internationaux, mais le meilleur reste à venir pour Lucien Georgelin, en effet depuis 2007,
l'entreprise a reçu de nombreux prix, elle a notamment été élue « Saveur de l'année » sur les
desserts de fruits au rayon épicerie cette même année, en 2010, 4 références de la gamme
65% de fruits Lucien Georgelin sont élues Saveur de l'année, année pendant laquelle la
gamme « Recettes cuites au chaudron » est lancée. Une des plus grandes consécrations pour
Lucien Georgelin aura eu lieu en 2012, lorsqu'il reçoit le trophée d'autodidacte de l'année,
récompensant les chefs d'entreprise au parcours atypique qui ont été capables de créer et
développer leur société. En 2013, est venu le temps pour l'entreprise Lot-et-Garonnaise de se
faire connaître à travers le petit écran : le premier spot TV de Lucien Georgelin est en route.
Deux ans plus tard, 3 références au rayon confitures sont élus Saveur de l'année.
A travers cette analyse de l'évolution de la création de l'entreprise Lucien Georgelin,
nous avons pu constater que de nombreux produits sont proposés par cette dernière tels que
les confitures et les compotes (dont les compotes nomades, c'est à dire facile à transporter de
par leur taille réduite) aux différentes saveurs, dont certaines bios, cuites au chaudron en
cuivre, les bonbons cuits notamment au chaudron dont la recette reste secrète, des terrines et
pâtés, « Les vielles conserves d'autrefois » (viandes 100% françaises), le foie gras (et les
recettes de foie gras revisitées), les accompagnements culinaires mais aussi une gamme
d'apéritifs pour favoriser la convivialité et bien d’autres produits tous aussi intéressants les
uns que les autres.
Afin d'élargir son champ d'action, Lucien Georgelin s'est allié à d'autres entreprises
en faveur des produits du terroir comme avec par exemple, Jean Ciron, qui propose une
gamme de produits salés dans le Périgord, berceau de la cuisine du Sud-Ouest.
Nous observons alors que l'entreprise a su allier la demande de plus en plus orientée
vers le Made in France avec la production d'aliments issus de produits du terroir mais
notamment qu'elle a su s'imposer sur le marché de l'agroalimentaire en partant d'une simple
conviction et passion personnelle, celle du directeur Lucien Georgelin qui aujourd'hui,
parvient à combiner innovation et authenticité.
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B) Analyse de la stratégie d'industrie et de la stratégie
marketing
Afin de se démarquer de la concurrence et d'acquérir davantage de notoriété tant sur
le territoire national qu'à l'étranger, l'entreprise Lucien Georgelin a recours à de nombreuses
stratégies parfois très audacieuses.
Inutile de le rappeler, Lucien Georgelin est fortement reconnu à l'échelle nationale
pour ses produits fabriqués de manière traditionnelle et ce avec des produits du terroir, c'est
ce qui, en grande partie constitue le Made in France qui attire tant l'intérêt des
consommateurs. Or, il est bien évident que cette entreprise n'est pas la seule à agir dans ce
sens, nous pouvons citer de ce fait, Andros (connu pour ses compotes) ou encore la Maison
Francis Miot (connu pour ses confitures). Il paraît nécessaire pour Lucien Georgelin et son
équipe, de rapidement surmonter cette concurrence et de démontrer que ses produits sont les
meilleurs.
En 1993, lors du grand Salon
de l'Innovation et de
l'Agroalimentaire, Lucien Georgelin
tient un stand et attire la curiosité du
responsable qualité de Prisunic, ce qui
lui permet d'entrer dans une
négociation et une mise au point
technique d'environ 18 mois avec ce
dernier, ce sera dès lors le point
culminant de l'activité de l'entreprise
Lucien Georgelin. Par ailleurs, les
grandes distributions et les marques
distributeurs commencent à s'arracher
ses produits. En effet, 90% de sa
production est actuellement
commercialisée dans les grandes distributions, à l'aide d'une stratégie clé : aborder les
magasins un par un ce qui représente un travail lourd mais qui peut davantage convaincre
lorsque le commercial présente ses produits en direct. Concernant la stratégie commerciale,
Lucien Georgelin dispose de 14 commerciaux exclusifs et de 2 agences commerciales,
l'entreprise favorise notamment des relations de confiance et de partenariats, cela fait plus
de 20 ans qu'il travaille avec les mêmes partenaires. Être le deuxième confiturier sur le
marché français a demandé à l'entreprise, d'adopter une double stratégie pouvant appuyer
son impact, il s'agit de garder une marque propre pour être reconnu et de se faire connaître
aussi sous des marques distributeurs premium.
De plus, Lucien Georgelin ne cesse d'agrandir ses locaux en investissant des sommes
astronomiques pour le stockage de ses produits notamment. Le stock de fruits par exemple
s'avère très important, 4 000 tonnes de fruits frais qui peuvent ensuite être congelés grâce à
l'extension des locaux. Ces plans d'agrandissement ont été mûris pendant des années mais se
révèlent être un moteur de développement à l'activité de
Lucien Georgelin.
Ce qui permet de se démarquer de la
production purement industrielle, c'est que cette
entreprise favorise les fruits et légumes locaux
(tomates de Marmande, pruneaux d'Agen, raisins de
Bordeaux, etc.) ou bien les fruits français (abricots du
Roussillon, etc.) lorsque ceux-ci ne peuvent se trouver
dans la région. Un choix qui rassure le consommateur,
d'autant plus car ces matières premières sont
sélectionnées selon leur qualité et car ce sont des
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contrats avec des agriculteurs locaux qui sont à l'origine des produits sélectionnés. Mais ce
n'est pas tout, Lucien Georgelin est maître en l'innovation, il ne cesse de marier les saveurs
ou d'en tester de nouvelles et de prendre des risques en cuisinant de vieux
légumes (patate douce, topinambour, etc.) ce qui augmente l'intérêt du
consommateur notamment. Nous pouvons citer à titre d'exemple, la
confiture pour célibataire, « Le tour de France des pâtés », la confiture de
lait, les conserves millésimées, la gamme de gâteaux, le Booster crée en
partenariat avec Fruit Gourmet (pâte de fruits énergétique pour les
sportifs) ou encore la pâte à tartiner sans huile de palme. Cette pâte à
tartiner était un pari osé, car elle se positionne sur le marché concurrentiel
de Nutella, mais elle a l'avantage de mettre en avant les produits du
terroir, en effet elle est faite à partir de noisettes du Lot-et-Garonne fournit par Unicoque. De
plus, Lucien Georgelin a racheté une conserverie du département voisin, la Dordogne, en
1998, afin d'accentuer sa production de produits salés. La stratégie fondamentale ici de
l'entreprise est donc la diversification de la gamme.
Une autre stratégie est celle de l'export, en effet, Lucien Georgelin voit plus loin, car il
estime que le marché français est saturé. Il cible des pays où le pouvoir d'achat des
consommateurs lui permettront d'exister tout comme le Canada ou les USA mais aussi des
pays à la culture culinaire proche comme l'Espagne ou l'Allemagne. Sa stratégie commerciale
pour s'exporter à l'étranger est de ne pas vendre les produits plus chers et de conserver leur
qualité, il préconise simplement de ne pas faire payer la marque.
Lucien Georgelin tente notamment de séduire ses consommateurs en s'appuyant sur les
tendances du moment comme avec cette pâte à tartiner, en s'engageant par exemple contre
la déforestation, grand débat politique et écologique actuelle. Il s'engage en effet dans un
commerce davantage responsable en adéquation avec le développement durable et la
protection de l'environnement : par exemple, il propose des pots en baquette plastique
alvéolées qu'il suffit d'empiler pour obtenir une présentation neutre et propre, ce qui
représente notamment un gain de temps pour les distributeurs. Ces emballages sont
recyclables mais l’entreprise ne s'arrête pas là, les noyaux sont récupérés pour être réutilisés
comme combustibles et les pépins sont destinés à la production pharmaceutique et
cosmétique, ce qui comble notamment l'augmentation des coûts de transport de l'entreprise.
Lucien Georgelin bénéficie notamment de labels tels que AB Bio (pour tous les produits bio)
et de Max Havelaar (pour tous les produits équitables), ceci répond donc aux attentes des
consommateurs quant aux produits bio et équitables et leur redonnent confiance en cette
marque nationale après la période de crise qui ne fut pas forcément favorable à toutes ces
marques nationales. La marque a d'ailleurs investi l'ensemble du réseau biocoop grâce à sa
marque « Les jardins de Corentin », Lucien Georgelin déclare en effet que lorsqu'on est
capable de faire des produits traditionnels, on est capable de faire de même avec les produits
bio de qualité. L'entreprise s'empare aussi de l'axe nutritionnel, elle propose moins de sucre
dans ses produits et plus de fruits (environ 33%), voire même des préparations à base de
fruits avec 65% de fruits. S'accompagne à ce choix audacieux, la décision de ne pas ajouter de
colorants, de conservateurs ou encore d'arômes de saveur et de choisir des fruits, légumes et
même le sucre sans OGM. Lucien Georgelin a notamment reçu la certification IFS en 2014,
qui est un critère décisif de référencement des industries agroalimentaires auprès des
grandes distributions, ce qui représente un avantage sur les concurrents et de la satisfaction
pour les consommateurs.
Le progrès technique est notamment une stratégie adoptée par
l'entreprise, qui tient cependant à garder l'aspect traditionnel. En effet
le processus artisanal est conservé mais le processus en aval a été
mécanisé pour répondre aux normes européennes, aux stricts cahiers
des charges mais aussi afin de diminuer les coûts, et il en est de
même pour la partie logistique partiellement mécanisée. De plus, 25à
30% du chiffre d'affaire est consacré à l'amélioration des capacités de
production et à l'agrandissement de la surface de production. Il s'agit
notamment d'adapter le nouveau matériel au maintien des saveurs et
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d'automatiser des lignes de production. Ce progrès technique peut prendre effet qu'en ayant
davantage de présence dans les linéaires, ce qui, en plus des cinquantaines de produits
élaborés chaque année,
favorise l'embauche, une
promesse faite par le
dirigeant lui-même et qui
lui tient à cœur, d'autant
plus qu'en période de
récoltes, le nombre
d'employés augmente car il
s'agit d'une période
intensive.
Il est aussi utile de
mentionner que Lucien
Georgelin est un adepte du
benchmarking, entre les
voyages, les salons, la
presse professionnelle, etc.
Nous pouvons citer quelques prix reçus comme en 2016, le Trophée des Savoir-faire
Innovants avec la confiture du célibataire en tant que lauréat de la catégorie RSE du
développement durable ou encore les Saveurs de l'Année en 2009, 2011 et 2013 pour les
« Recettes cuites au chaudron » et les « Vieilles Recettes d'Autrefois ».Il y a aussi le Trophée
PME Carrefour innovation avec les sauces tomates produites avec des tomates de
Marmande, ce qui met aussi en avant le travail des producteurs locaux et le savoir-faire de
l'entreprise. L'entreprise a notamment reçu le prix de « l'innovation » en 2014 lors du Salon
International de l'Alimentation, ce qui est porteur de grands enjeux dans la filière
agroalimentaire mondiale et qui met en valeur la région. Lors du Salon de l'Agriculture en
2015, l'entreprise reçoit à l'occasion du Concours Général Agricole une médaille d'or pour une
de ses confitures, deux médailles de bronzes pour deux autres confitures et une médaille
d'argent pour le « Pâté du dimanche au foie gras ». Au niveau local, Lucien Georgelin se
démarque aussi, notamment lors des Confituriades de Beaupuy (ville voisine), ou lors des
Septuors 47, un prix régional crée et reconnu par la Dépêche du Midi, qui permettent
d'apprécier les structures qui tirent le Lot-et-Garonne vers le haut, auquel se joint aussi la
CCI du Lot-et-Garonne, ou encore le Conseil Départemental ou Prévifrance. Il a récemment
été élu « Aquitain de l'Année » dans la catégorie « Terroir et innovation » au Salon
International de l'Agriculture. L'entreprise cherche notamment à séduire sa cible afin de
détruire la concurrence, elle vise en partie le grand public. Pour cela, elle adopte une
stratégie promotionnelle innovatrice qui est en quête du « sans » (sans conservateur, sans
huile de palme, etc), qui répond aux angoisses des consommateurs face à l'alimentaire
industrielle, mais adopte notamment une stratégie de néo-simplicité pour éviter la crise de
confiance. Il s'agit de favoriser la pureté, la simplicité, de ne pas faire trop de marketing, et
ce en en se rapprochant des codes du « fait-maison », qui consiste à déshabiller les produits
(moins de logo, etc.), car les consommateurs achètent en partie des produits portant des
signes et symboles de désindustrialisation.
Avec un chiffre d'affaire qui est passé de 4.8 millions d'euros en 2010 à 33.6 millions
d'euros en 2013 et avec 1800 références et 400 produits différents, nous nous apercevons que
les stratégies adoptées par cette entreprise sont diverses et trouvent leur place sur le marché
de plus en plus saturé par les concurrents. Il n'y a qu'à voir dans les grandes distributions,
les marques distributeurs répondent à trois attentes des consommateurs : ils sont rassurés
sur la composition des aliments, ils retrouvent des saveurs authentiques et ils favorisent le
Made in France. L'agroalimentaire est une filière d'excellence dans le Lot-et-Garonne et est
le premier secteur d'emploi. Avec une équipe de Recherche & Développement qui ne cesse de
proposer de nouveaux produits en permanence, Lucien Georgelin s'est imposé à grande
échelle dans l'alimentation traditionnelle tout en innovant. Ces stratégies doivent cependant
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être connues du grand public par le bais d'une communication efficace, laquelle nous allons
étudier dans la prochaine partie.
C) Analyse de la stratégie de communication
Comme nous avons pu le voir précédemment, les stratégies choisies par Lucien
Georgelin, peuvent-être en elles-mêmes, un moyen de communication. Or, nous
démontrerons que d'autres actions interviennent afin de favoriser la communication de
l'entreprise auprès des consommateurs et des partenaires.
Entre le Georgelin Dream et la bonne étoile :
En 2011, Lucien Georgelin a remporté le concours de la Victoire des Autodidactes à
Paris. En effet, nous pouvons dire que Lucien Georgelin est parti de rien pour finalement
arrivé à tout. Il n'est pas diplômé, il a seulement un certificat d'étude, car étant jeune, sa
passion était davantage le vélo plutôt que les
études. Il aidait ses parents à la ferme et
devient par la suite, agriculteur. En exerçant
ce métier, il découvre qu'il est préférable de
transformer les produits et non pas les
produire, car cela avait un coût élevé lors de
la vente en coopérative. Il se lance dès lors
dans la production de confitures, comme le
faisait sa mère et sa grand-mère et ce dans
des bassines en cuivre. Ses confitures font
alors l'unanimité mais il ne dispose pas
d'assez de fonds pour pouvoir en faire un commerce permanent. C'est à cet instant que sa
bonne étoile se montre. En effet, un banquier de la Caisse d'Epargne de Marmande goûte sa
confiture de fraises lors de vacances à Biscarosse, séduit, il prête alors à Lucien Georgelin
100 000 euros qui viendront combler son manque de trésorerie.
Il s'agit ici d'un premier pas vers la notoriété. Ce passage de la vie du fondateur de
l'entreprise représente ainsi une image de marque, celui de l'autodidacte et du …. Un train
de vie auquel beaucoup de personnes à l'âme innovatrice souhaiteraient se reconnaître et qui
a permis à Lucien Georgelin de penser autrement.
Ce qui permet une communication plus enrichie de l'entreprise, ce sont les valeurs
que celle-ci met en avant. Effectivement, la passion du gérant représente avant tout un réel
intérêt quant à la séduction des consommateurs. De plus, l'esprit « usine-cuisine » fait bonne
impression, en effet le côté production industrielle est contrasté par le côté cuisine
traditionnelle, faite avec passion et à la recherche constante de recettes séduisantes, ce qui
représente une marque de fabrique et un point fort pour l'entreprise.
L'aspect familial est aussi un enjeu dans la communication de l'activité de Lucien
Georgelin. En effet, nous observons qu'il s'agit d'une société familiale, le frère de Lucien
Georgelin étant le directeur général. Mais cela s'observe notamment à travers les « secrets de
grand-mère », ou bien les secrets de production qui reste dans la sphère familiale afin de
garder son authenticité. Ceci peut plaire aux consommateurs qui sont en quête d'originalité
et de saveurs qui leur sont communes.
Il s'agit notamment pour l'entreprise, de faire découvrir les richesses gastronomiques
du Sud-Ouest, en communiquant principalement sur les mots « terroir » et « tradition ». La
culture d'entreprise dans le cas de Lucien Georgelin c'est que pour faire la meilleure recette,
il faut avoir la meilleure matière première possible.
Un autre moyen de se démarquer de la concurrence sur le terrain de la
communication, c'est à travers la qualité et le prix de vente, en offrant des produits de
qualité tantôt traditionnels tantôt à l'air du temps, mais toujours à des prix justes.
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Le plus important pour Lucien Georgelin, lorsqu'il associe tradition et innovation, c'est le
contrôle minutieux des étapes du processus de production afin de restituer au près le goût du
fruit.
Les labels détenus par l'entreprise ont aussi un impact sur la clientèle étant
davantage attentive à son bien-être et à l'origine des produits consommés. Cette détention de
labels de référencement a pu avoir lieu grâce à la gamme de produits bio certifiés, le bio
étant une tendance sur laquelle il est avantageux de s'appuyer pour gagner en popularité.
Lucien Georgelin profite d'une progression de 42% dans le commerce du bio avec l'une de ses
enseignes, il s'agit d'un marché très porteur, tout comme celui du respect de l'environnement
auquel l'entreprise tient à en être un acteur actif (l'entreprise se définit en effet comme une
entreprise citoyenne).
La visibilité de l'entreprise se fait à travers différents canaux, nous allons voir
lesquels, mais nous allons aussi démontrer que la communication, malgré une forte influence
sur les marchés, nécessite parfois une aide professionnelle extérieure. Au niveau des
institutions, l'entreprise reçoit un soutien important, notamment lors de l'inauguration de
son dernier agrandissement, où le Conseil Départemental ainsi que le Maire ont tenu à
témoigner leur reconnaissance envers le travail fournir par l'entreprise.
L'entreprise a un impact encore plus élargit à travers les nombreuses marques
propres (Lucien Georgelin, Jean Ciron, Saveurs Bio, Recettes Cuites au Chaudron, etc) et les
marques distributeurs dont elle dispose.
Jusqu'ici, Lucien Georgelin a profité de nombreuses occasions de se faire connaître, en
faisant des « coups de pub », comme par exemple avec un documentaire réalisé par France 5,
montrant l'évolution de la préparation de la confiture jusqu'à l'expédition ou encore
lorsqu'elle a remporté une compétition opposant quatre entreprises du Lot-et-Garonne, ce qui
lui a permis d'accueillir pendant deux jours, le tournage du film « Prêt à tout ».L'entreprise a
régulièrement pu se faire connaître notamment à travers son talent d'innovateur, comme par
exemple lors de la Table Ronde du Val de Garonne à Marmande, en vue de renouveler les
stratégies économiques des entreprises Lot-et-garonnaises en période d’essoufflement,
Lucien Georgelin étant à ce moment-là perçu comme le pionnier d'une aventure
d'entrepreneur hors normes. Seulement l'entreprise a parfois rencontré certaines difficultés à
étendre sa communication d'entreprise, par exemple il y avait un manque d'informations.
Dès lors, l'entreprise a décidé d'optimiser ses ventes en se dotant d'un ERP (Entreprise
Resource Planing), qui est un système d'information qui permet de gérer et suivre au
quotidien l'ensemble des informations et des services opérationnels d'une entreprise. La
quête d'un nouvel ERP a mené Lucien Georgelin a opté pour la solution Agro+. La solution
devait à la fois intégrer les fonctionnalités liées au secteur de l'entreprise : l'agroalimentaire
et s'adapter aux spécificités des GMS (contraintes tarifaires, remises etc). Agro+ a été la
solution la plus conforme aux besoins de l'entreprise.
De plus, il s'est avéré qu'il y avait un besoin de support de communication pour le
développement à l'export. Pour cela, le Jardin des Marques (agence de communication), a
proposé à l'entreprise, la réalisation d'un film corporate de 3minutes qui servira de support
dans les démarches commerciales (projection sur les salons, dans les argumentaires
interactifs, etc), un film qui sera livré fin juillet.
L'association PROD'IAA, qui réalise des actions et des missions en faveur de la promotion, de
la modernisation et du développement des industries agroalimentaires est aussi venue en
aide à l'entreprise tout comme l'Agropole qui participe au développement de ces industries et
contribue à l'essor de nouveaux produits et services répondant aux attentes des marchés.
Une autre action qui a eu un retour positif pour Lucien Georgelin a été la campagne
publicitaire réalisée par Carrefour, mettant en avant l'entreprise dans une pub, afin de
valoriser les partenariats avec les PME (Youtube : « PME, petites entreprises...Grandes
histoires ! »).
La communication des produits Lucien Georgelin se fait d'autant plus au travers des
étiquettes sur les produits, réalisées par une artiste peintre, représentant une image
traditionnelle, ce qui fidélise notamment la clientèle et qui insiste bien sur le concept du
fabricant français.
13
Il faut mentionner de plus, que Lucien Georgelin, tout comme son frère, accordent de
nombreuses interviews avec des journaux tant locaux que nationaux tout comme avec des
stations radios ou télévisées.
Une de leur tactique de communication est notamment de s'imposer tant dans les grandes
distributions que dans les collectivités, les sandwicheries, les distributeurs automatiques, les
épiceries bio les épiceries fines, les restaurants de luxe ou les hôtels ou dans les trains
(compotes bio) en tant que produits haut de gamme à prix raisonnables. L'entreprise propose
aussi du snacking, des produits pour les fêtes, des cadeaux pour les Comités d'Entreprise, les
associations, les mairies, etc.
Leur site internet est notamment un bon moyen de communication, où tous les produits,
services et valeurs se retrouvent. Nous analyserons plus profondément les moyens de
communication à travers les réseaux sociaux et le site internet dans la seconde partie.
Tout au long de cette partie, nous avons pu nous apercevoir que l'entreprise Lucien
Georgelin est un bon exemple du Made in France, mettant en avant sa production
traditionnelle et ses produits du terroir, et qui a su notamment s'adapter à l'air du temps.
Dès lors, nous pouvons penser qu'une telle entreprise favorisant le savoir-faire français,
puisse intéresser les consommateurs. Nous verrons dans la seconde partie, quelle place a et
pourrait avoir cette entreprise dans le tourisme industriel.
II) AUDIT
Le tourisme industriel attire en effet de plus en plus de personnes lors de voyages. Il
s'apparente en effet à un tourisme alternatif, qui permet de découvrir d'autres joyaux de la
culture française, mais aussi à un tourisme de proximité (découvrir et apprendre de
nouvelles choses à côté de chez soi). Les raisons de telles visites peuvent être diverses :
curiosité, envie de connaître les processus de production, mettre en avant le patrimoine local,
etc. Dans ce cas-là, nous avons choisi d'étudier le cas de Lucien Georgelin, forte de son
activité dans le Made in France.
Par la suite, nous nous sommes demandé quels obstacles peuvent freiner le développement
du tourisme industriel, ce tourisme alternatif qui ne cesse d'attirer la curiosité.
Nous avons alors émis quelques hypothèses que nous trouvions utiles de sonder :
Le tourisme industriel permet-il réellement une plus grande visibilité et une meilleure
réputation du Made in France ?
Une présence plus accrue sur les réseaux sociaux ne permettrait-elle pas à l'entreprise
Lucien Georgelin une plus grande visibilité à l'échelle nationale ?
Certaines politiques d'entreprises ou normes, n'empêcheraient-elles pas le développement de
visites d'entreprises ?
Afin d'y répondre, nous analyserons dans un premier temps la stratégie de
communication de l'entreprise à travers son site internet et les réseaux sociaux, dans un
second temps nous démontrerons les motivations des personnes désirant visiter des
entreprises, dans un troisième temps nous verrons quelles sont les entraves à de telles
visites et pour finir nous évaluerons les écarts entre ce que demande le public et ce qui s'y
oppose à travers une analyse plus poussée.
Pour ce faire, nous présenterons les personnes et organismes qui nous ont permis d'établir
cet audit à travers des entretiens semi-directifs et des net-enquêtes mais aussi à travers de
la veille réalisée sur les réseaux sociaux et au travers d'articles.
14
A) Analyse FanPageKarma et sémio-pragmatique
Analyse sémio-pragmatique du site internet
Tout d’abord, afin d’étudier la communication et la e-réputation de Lucien Georgelin
nous avons au préalable réalisé une analyse sémio-pragmatique de leur site internet (annexe
3). En effet, la e-réputation est très importante pour le tourisme industriel, cela lui permet
d’avoir une plus grande visibilité et permet également aux visiteurs d’organiser une visite
par exemple ou quelconques nouveautés de l’entreprise. Le design du site ainsi que son
développement ont été réalisés par Oréalys, une agence de communication située à Toulouse.
Premièrement lorsque nous cherchons « Lucien Georgelin » sur un moteur de
recherche nous trouvons en premier lien son site internet, ainsi celui-ci est bien référencé.
La page d’accueil
La page d’accueil quant à elle contient une bannière avec un logo animé de la marque
(annexe 1). Une barre de recherche est également présente pour naviguer aisément sur le
site. Ensuite, des onglets, tels que « Notre histoire », « Nos produits » ou « Nos marques » sont
présents pour faciliter la navigation et accéder rapidement à l’information qui nous intéresse.
Ainsi, la règle des 3 clics est respectée. Grâce à cette règle un internaute navigant sur une
page web doit pouvoir accéder à n’importe quelle information présente sur le site en suivant
au plus 3 hyperliens, soit 3 clics de souris, depuis la page principale. De plus, 3 onglets
importants sont présents tout au long de notre navigation sur le site et sur n’importe quelle
page, il s’agit des 3 onglets « boutique en ligne », « contactez-nous » et « plan d’accès » (annexe
2). Cependant, d’après nous, ces onglets devraient être davantage mis en évidence et
devraient peut-être être placés dans la barre d’onglets principale.
Cette première page d’accueil est divisée en 3 colonnes et présente les actualités de
l’entreprise, leur nouveauté ainsi que les produits qu’ils proposent. Au bas de cette page
d’accueil des petits drapeaux sont présents afin de choisir la langue dans laquelle nous
souhaitons lire le site. Trois langues sont disponibles, l’anglais, l’espagnol et l’allemand. Il y a
également un accès à la revue presse, des liens partenaires, un plan du site, les mentions
légales et un espace privatif, ainsi qu’un lien vers le site manger-bouger.fr. L’espace privatif
qui permet d’accéder à son compte afin de commander en ligne, n’est pas suffisamment mis
en évidence.
En ce qui concerne les articles rédigés sur le site, les textes sont plus ou moins bien
organisés, mais la police d’écriture ne semble pas très adaptée, elle est peut-être trop petite,
le texte n’est pas suffisamment aéré. De plus, la tangibilité de l’information est remise en
doute car les dates de mise à jour des articles ou l’auteur ne sont pas toujours explicites.
Quant aux couleurs du site, les couleurs foncées ou chaudes sont privilégiées sur un fond
blanc ce qui n’empêche pas la lisibilité du texte. Ainsi le site nous paraît sobre mais étant
donné que le texte n’est pas suffisamment espacé, cela nous donne l’impression d’un site
désordonné et chargé. Enfin, le principe de « responsive design » n’est pas respecté. Ce
concept offre une expérience de lecture et de navigation optimales pour l’utilisateur quelle
que soit sa gamme d’appareil (téléphones, tablettes, liseuses…). Ce concept n’est peut-être
pas réalisable du fait de « l’ancienneté » du site, qui ne s’est pas adapté à l’évolution des
technologies. Par ailleurs il est à noter qu’aucun lien n’est présent afin d’être redirigé vers les
réseaux sociaux de l’entreprise.
Le logo
Ce logo présent en haut à gauche du site web de Lucien
Georgelin a été créé par une ancienne employée de l’entreprise. Celle-
ci a voulu représenter la tradition avec le chaudron ainsi que les
formes et les couleurs. Par ailleurs les couleurs sont chaudes et
15
sobres et présente ainsi une entreprise chaleureuse et à la « bonne franquette ». Le nom de
l’entreprise est écrit de façon calligraphiée qui représente également une écriture ancienne et
met l’ancienneté de l’entreprise en avant. De plus, nous pouvons observer deux personnages
dégustant la confiture de l’entreprise. Ils sont habillés de manière traditionnelle ce qui met
notamment en avant les valeurs de l’entreprise. Enfin nous pouvons remarquer que la femme
fait goûter de la confiture à l’autre personnage et met ainsi une des valeurs de l’entreprise
qui est celle du partage.
A travers ce logo, les principales valeurs de l’entreprise telles que l’ancienneté, la tradition et
le partage son mis en avant. Lucien Georgelin favorise principalement la communication
produit en faisant de son nom sa marque. Enfin, nous pensons qu’un slogan pourrait être
rajouté afin de communiquer davantage sur les valeurs incarnées par l’entreprise.
Analyse Fan Page Karma
Tout d’abord avant d’analyser de manière plus précise la e-réputation de l’entreprise
nous avons pris contact avec elle afin de connaitre les supports de communication qu’elle
privilégie. Ils privilégient principalement Facebook, dont ils mettent régulièrement à jour la
page. De plus, la presse et la télévision seraient des supports grandement utilisés par
l’entreprise pour communiquer.
Ensuite, pour étudier la e-réputation et la présence sur les réseaux sociaux de
l’entreprise Lucien Georgelin nous nous sommes aidé de Fan Page Karma et nous l’avons
comparé à celle de la Maison Francis Miot. Il s’agit du meilleur artisan confiturier de France.
Lucien Georgelin possède de nombreux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter,
Instagram, YouTube… (Annexe 4). Pour notre analyse via le site de Fan Page Karma nous
avons réalisé un diagnostic des 28 derniers jours.
Premièrement en ce qui concerne les pages Facebook, Lucien Georgelin présente un
meilleur indice de performance contrairement à la Maison F. Miot, or, celui-ci possède un
plus grand nombre de « fans ». Toutefois, Lucien Georgelin est plus engagé, et interagie
davantage sur Facebook que Francis Miot.
Ensuite pour Twitter, Lucien Georgelin n’est absolument pas actif, en l’espace de 28
jours seulement 4 tweets ont été postés face à 15 pour la Maison Francis Miot. Par ailleurs,
l’indice de performance est de 20 % pour Georgelin face à 88 % pour son concurrent.
De plus, pour leur compte YouTube, les deux confituriers ont posté 3 vidéos chacun
mais le nombre de vues pour Lucien Georgelin est beaucoup plus important car il s’élève à
6200 contre 526 pour Miot. Aussi, Lucien Georgelin compte 12 abonnés contre 1 seul pour
son adversaire.
Par ailleurs, pour le compte Instagram Francis Miot a beaucoup plus de poids étant
donné qu’il possède 316 followers pour seulement 9 photos postées. Lucien Georgelin quant à
lui a seulement 47 abonnées mais n’a encore posté aucune photo.
Pour Pinterest et Google + l’activité est réellement moindre pour Lucien Georgelin et
il en est de même pour son concurrent.
Dans un premier temps, nous pouvons voir que Lucien Georgelin possède un site
internet cependant, celui-ci n’est pas mis à jour régulièrement et le design devrait d’après
nous être légèrement modifié. Par ailleurs, nous pouvons voir que la Maison Francis Miot
n’est pas énormément active sur les réseaux sociaux mais en tant que confiturier numéro 1
en France il devrait avoir un impact et une présence plus importants que Lucien Georgelin.
Ainsi, Georgelin n’a pas une e-réputation suffisamment importante mais est parvenu à être
reconnu. Cependant, dans l’ère actuelle des technologies, l’entreprise devrait davantage être
présent et réactif.
Par la suite nous verrons quelles sont les réelles motivations des touristes à la visite
d’entreprise ainsi que l’intérêt de l’entreprise à ouvrir ses portes.
16
B) Les motivations à la
visite d'entreprises
Dans cette partie, nous allons
d'abord contextualiser le tourisme
industriel ainsi que son histoire.
Ensuite, nous aborderons les
motivations de la visite d'entreprise,
puis nous nous focaliserons sur
l'entreprise Lucien Georgelin que
nous avons analyser. Nous
terminerons avec l'analyse du
tourisme industriel que nous avons
pu aborder grâce aux nets-enquêtes
et aux entretiens semi-directifs
réalisés.
Le tourisme industriel ou
bien tourisme de découverte
économique est principalement
représenté par la visite d'entreprises
de tous types. Ce tourisme peut aussi
être un tourisme de proximité, c'est-
à-dire, qu'il peut rester un touriste
très proche car il peut être réalisé
par tout le monde et à n'importe quel moment que ce soit durant des vacances ou bien dans
sa propre région afin de la découvrir, comme il en est le cas avec les écoles qui réalisent
beaucoup de visites d'entreprises. En effet, beaucoup d'entreprises ont décidé de faire visiter
leurs locaux à tous types de personnes. Cette discipline de tourisme parie pour une « école
ludique » dans la vie. De plus, il permet à l'entreprise de communiquer « autrement », de
jouer la transparence mais aussi de se démarquer de la concurrence, de fidéliser ses clients,
d'améliorer la notoriété mais aussi l'ancrage de l'entreprise dans son territoire. Les sites de
patrimoine industriel participent de plus en plus à la création d'une identité territoriale. Le
tourisme industriel est une pratique très ancienne qui remonte à l'évolution et à l'histoire du
tourisme au début du XIXe siècle avec Stendhal. De plus, beaucoup d'hommes politiques
pratiquent le tourisme industriel depuis longtemps, tel était le cas avec Louis XIV et sa visite
de la « Manufacture des Goblins ». En revanche, c'est depuis les années 80 que ce type de
tourisme s'est vraiment développé. Toutes les régions françaises essaient de miser sur ce
tourisme qui permet d'augmenter la fréquentation d'une région en hors-saison. Ce tourisme
n'existe pas seulement en France. En effet, beaucoup de pays européens développent de plus
en plus le tourisme industriel notamment grâce au Congrès de Tolède en 2008. Des exemples
très populaires au sein des pays européens sont « Guiness » à Dublin (Irlande) ou la «
Heineken Experience » à Amsterdam (Pays-Bas). L'interculturalité est donc un point clef de
ce type de tourisme alternatif. En effet, il existe beaucoup de relations et d'interactions entre
les différents pays mais aussi entre les différentes nationalités de touristes. Il serait
préférable d'inclure un offre supplémentaire en proposant l’offre, l'accueil et l'hébergement.
En effet, ces trois aspects du tourisme devraient être respectés afin de pouvoir contribuer au
développement local. Il est important aussi d'avoir un bon guide expérimenté et qualifié.
Le tourisme industriel rassemble les entreprises commerciales, industrielles, agricoles ou
artisanales qui « mettent en tourisme » leur entreprises. Au sein de ce tourisme, le secteur
d'activité le plus visité est le secteur des entreprises de produits grand public notamment
avec les entreprises agroalimentaires, vin et spiritueux mais aussi l’artisanat.
17
Afin d'obtenir davantage d'informations et d'avoir une approche plus concrète sur
cette forme de tourisme qui ne cesse d'attirer les touristes, nous avons réalisé des entretiens
semi-directifs ainsi que des net-enquêtes, ce qui nous a permis d'avoir une vision plus
complète des motivations qu'ont ces visiteurs en vue d'un telle sortie touristique. Au
préalable, nous considérions que les motivations principales pour réaliser cette visite
pouvaient être variées, en effet, il peut s'agir de la curiosité, de l'apprentissage des
techniques de fabrication, de la connaissance d'un métier, de la connaissance de la région ou
bien même quand le territoire ne propose pas d'offres touristiques alternatives.
Nous avons premièrement pris contact par téléphone avec Madame Nathalie Albinet,
chargée de communication et de marketing pour l'entreprise Lucien Georgelin ainsi que sa
collègue qui nous est venue en aide, Elsa Dulys, chargée de clientèle.
L'entreprise Lucien Georgelin organisait des visites il y a trois ans de cela, il
s'agissait de visites dans le cadre scolaire mais aussi des visites dans le cadre touristique
(des bus étaient même à la disposition des touristes). La plupart des visiteurs étaient des
personnes principalement locales, ce qui n'était pas réellement porteur malgré « les plus »
que ces visites pouvaient leur apporter. Durant ces visites, l'entreprise proposait de découvrir
les différents ateliers (confections des bonbons, confitures, plats cuisinées, etc.). Celles-ci
permettaient de montrer leur savoir-faire, ce qui a pu contribué à la réputation et à la
communication des produits (en vue de la qualité de ceux-ci). Or, ils ont décidé d'arrêter cette
procédure à cause des normes présentes que nous analyserons dans une prochaine partie.
Pour ces deux employées de l'entreprise, les principales motivations des visiteurs seraient
d'observer les processus de fabrication des produits (avec quels ingrédients, quelles
machines, etc.) ainsi que de découvrir les valeurs que diffusent l'entreprise, comme
l'authenticité, la tradition dans les moyens de fabrication ainsi que les savoir-faire.
Grâce aux nets-enquêtes que nous avons réalisées, le premier fait que nous avons pu
analyser est l'interculturalité au sein de ce tourisme. En effet, nous avons interrogé des
personnes de différentes nationalités : française, espagnole mais aussi anglaise ainsi que des
personnes de tout âge. Cela nous a permis de nous rendre compte que ce tourisme se
pratique beaucoup dans ces pays.
Premièrement, nous avons souhaité réaliser un questionnaire à travers un échantillon
global, dont la majorité était tout de même française. Nous avons publié ce questionnaire sur
les réseaux sociaux et obtenu 99 réponses. 67% d'entre eux ne connaissent pas le terme de
tourisme industriel, cependant 65% ont opté pour la bonne définition de ce tourisme, à savoir
la visite d'entreprise. En revanche, beaucoup ne trouvent pas ce type de tourisme attractif.
Ceux l'ayant déjà pratiqué, ce fut en majorité dans le secteur agroalimentaire, pour les
français les principales sources de motivation sont la découverte et l'apprentissage des
techniques de fabrication (56%) et la découverte du monde professionnel (30%). Aussi, pour
la majorité d'entre eux, la visibilité de ce tourisme n'est pas suffisante mais serait prête à
payer pour en découvrir ses atouts. Il nous paraissait cependant intéressant de mentionner
qu'une grande partie de ces personnes interrogées ne pensent pas que ces entreprises soient
explicites en vue de leurs objectifs.
Ensuite, sur tous les espagnols interrogés 66% ne connaissent pas le tourisme
industriel, cependant 49% d'entre eux connaissaient la définition de celui-ci et 28% estiment
qu'il est attractif. Les espagnols ont en majorité effectué de telles visites dans le domaine
automobile. La principale motivation pour eux s'avère être l'apprentissage des techniques de
fabrication, suivie de la curiosité et de la découverte d'une profession. Globalement, les
personnes de nationalité espagnole (66 personnes ont été sondées), seraient intéressées par
la visite d'une entreprise similaire à celle de Lucien Georgelin.
Nous avons par la suite, interrogé des personnes de nationalité britannique résidant
dans le département du Lot-et-Garonne, celles-ci n'ont jamais visité l'entreprise Lucien
18
Georgelin mais la connaissent bien, grâce notamment au bouche à oreille. Elles ont toutes
déjà consommé au moins une fois ses produits mais le font de manière occasionnelle. Ces
personnes interrogées sont susceptibles de recevoir de la famille et ainsi que celle-ci serait
intéressée par une telle visite (à 60%).
Afin d'avoir une approche plus universelle, nous avons décidé d'interroger des enfants
de 8 et 10 ans. La petite fille de 8 ans habite la région, elle connaît bien l'entreprise via ses
produits vendus en grande surface et elle est notamment attirée par la production des
bonbons et des confitures. Pour elle, il serait intéressant de visiter cette entreprise avec son
école mais aussi une entreprise similaire lors de ses vacances (ce qu'elle fait déjà lors de
vacances en famille). Elle a déjà eu l'occasion de visiter une entreprise et de réaliser des
activités à thèmes. Pour elle, le goût des produits serait la première des motivations tout
comme pour le petit garçon. Ce petit garçon habite une autre région de la France et ne
connaît pas l'entreprise Lucien Georgelin (il s'agit d'un membre de la famille d'une d'entre
nous), cependant il serait réellement intéressé de visiter une telle entreprise et il a
notamment évoqué une certaine curiosité pour les savoir-faire et pour découvrir les métiers
qui y sont proposés. Il n'a jamais eu l'occasion de participer à une telle sortie scolaire et
mentionne que les visites d'entreprises pourraient certainement intéressées sa famille.
De plus, nous avons interrogé trois personnes originaires du Lot et Garonne, le
département où se situe l'entreprise Lucien Georgelin. Cela nous a permis d'analyser
l'influence de cette entreprise, qui est connue par toutes ces personnes, en effet, 100% des
interrogées l'ont déjà visitée. Mais aussi que le « Made In France » est très valorisé par la
visite de l'entreprise et surtout celle de Lucien Georgelin comme l'a affirmé une personne
interrogée : « cela reflète bien le savoir-faire français ».
Deux anciens salariés de l'entreprise Lucien Georgelin ont répondu à nos questions.
Nous avons donc découvert que ces salariés n'ont pas connu la visite d'entreprise pendant
leur période au sein de celle-ci, en tant que trieur de fruit pour l'un et opérateur de
production pour l'autre, car les visites étaient déjà révolues lors de leur contrat. De plus, ils
conseilleraient de mettre en place la visite d'entreprise afin de pouvoir partager la culture de
celle-ci et mettre en avant sa transparence. Les motivations principales seraient pour eux la
connaissance des conditions de travail en usine et les techniques de fabrication des produits.
Selon eux, la visite d'entreprise pourrait générer une meilleure visibilité du « Made In
France »
Nous avons notamment souhaité interroger des professionnels du secteur touristique
en plus des particuliers.
Nous nous sommes donc dirigées vers l'Office de Tourisme de Bordeaux, qui elle, nous
a redirigé vers un guide touristique spécialisée dans ce genre de visite et qui en ont la
charge, car nous voulions comparer la situation de l'entreprise Lucien Georgelin à une
entreprise qui organise avec succès de telles visites. L'entreprise Jock est située à Bordeaux
et propose de nombreux produits commercialisés à travers le monde comme des préparations
desserts, des pâtes à gâteaux, des crèmes desserts, etc. Elle organise des visites en
partenariat avec l'office de tourisme de Bordeaux, à qui elle délègue ces missions touristiques
pour des raisons de normes que nous verrons par la suite. En ce qui concerne la responsable
des visites de l'entreprise Jock, nous avons pu nous rendre compte que les motivations
étaient plus multiples, mais pour la guide touristique interrogée il s’agit surtout de la
connaissance du tissu économique local et estime que ces visites apportent une plus grande
visibilité à l’entreprise.
19
Nous avons aussi pris contact avec celle de Marmande qui nous a permis de nous
rendre compte que les visites au sein de l'entreprise Lucien Georgelin étaient, il y a quelques
années, proposées dans leurs circuits de groupe. En revanche, aujourd'hui, cette entreprise
ne fait plus partie de ce partenariat. Or, ils mettent en avant les produits et les vendent
aussi au sein de l'office de tourisme. Selon eux, Lucien Georgelin pourrait actuellement
répondre à une demande existante autour des produits locaux, notamment pour la qualité et
le terroir. De plus, le tourisme industriel pourrait être « un tourisme d'avenir » qui n'attend
que d'être développé. Ce type de tourisme a aussi de bonne retombée sur l'entreprise
notamment avec la possibilité d'une hausse du chiffre d'affaire grâce à ces visites.
Nous trouvions pertinent d'obtenir une approche venant du maire de la commune où
est implantée l'entreprise, à Virazeil. Il s'agit de Monsieur Chrsitophe Courregelongue, maire
depuis 2014 et vice-président chargé de l'agriculture pour Val de Garonne Agglomération. La
mairie promeut les produits Lucien Georgelin pour le goûter de Noel, ou à travers des
coffrets cadeaux envers certains partenaires ou élus de la mairie. Nous avons pu nous
apercevoir grâce à l'influence de cette entreprise, Virazeil a pu davantage se faire connaître,
seulement les retombées de la notoriété sont difficilement quantifiables, mais le Maire
estime que l'entreprise participe activement au plein emploi. Lors des dernières portes
ouvertes, le Maire a constaté qu'il y avait beaucoup de monde et que ces personnes portaient
un intérêt aux étapes de fabrication des produits et surtout pour voir la confection des
produits consommés. Pour lui, il n'y a pas mieux pour le Made In France que l'entreprise
Lucien Georgelin car il utilise des produits locaux (pruneaux, noisettes, tomates, etc.) et des
produits du terroir français, et car celle-ci fait preuve d'authenticité et montre un
attachement au terroir. La Mairie souhaiterai s'impliquer dans l'organisation de ces visites si
elles avaient lieux, en organisant par exemple des après-midi visites d'entreprises
(notamment avec d'autres entreprises de la commune, comme Stella, usine de fabrication
d'escaliers en bois). Pour lui les motivations premières à une telle visite, sont le goût, la
curiosité, l'attrait pour le produit et la transparence, qu'il estime compliqué à établir à
travers de simple visites, mais celles-ci permettent néanmoins de rassurer les visiteurs
(notamment avec les associations de consommateurs). Il estime que de telles visites
pourraient être déléguées à l'Office de Tourisme de Val de Garonne, même s’il pense que ce
n'est pas sa mission principale, il est convaincu que celle-ci serait enchanté de promouvoir un
telle tourisme. Il a notamment fait part d'un projet organisé par Val de Garonne
Agglomération en vue d'un plan marketing afin de mettre en valeur le territoire et sa
communication.
L'école primaire Jean Moulin de Miramont de Guyenne (commune à proximité de
Virazeil) qui a répondu à nos questions, nous a permis d'analyser le tourisme industriel au
sein du milieu scolaire. En effet, cette forme de tourisme est très présente dans celui-ci, car il
est porteur de nombreux avantages pour les élèves. La principale motivation des écoles est de
faire découvrir aux enfants le milieu professionnel que ce soit industriel ou bien artisanal et
cela peut stimuler leurs cinq sens ainsi qu'éveiller leur curiosité. De plus, c'est un plus pour
les enfants qui n'ont pas la possibilité de partir en vacances ou dont les parents ne sont pas
forcément soucieux de les sensibiliser au monde industriel et aux produits français. Dans
cette école, ils ont déjà visité l'entreprise Lucien Georgelin plusieurs fois auparavant. En
effet, les personnes locales ont répondu qu'elles avaient visitées l'entreprise en milieu
scolaire.
En conclusion, le tourisme industriel est présent depuis le début du XIXe siècle même
si aujourd'hui il se développe de plus en plus et devient connu par la plupart des personnes.
Il est très présent dans tous les pays et dans tous types d'entreprises. Nous avons pu
analyser que les motivations pouvaient être très variées mais elles constituent un ensemble
qui pourrait se résumer par apprentissage et connaissance. Ainsi, ce type de tourisme
20
pourrait selon nos enquêtes bien représenter le « Made In France » pour les touristes français
ou bien étrangers. Pour l'attractivité de ce tourisme, nos avis sont assez partagés, mais il est
clair que ce type de tourisme représente le terroir et les produits locaux. De plus, les écoles
sont très présentes dans ce type de tourisme. Quant à l'entreprise Lucien Georgelin, elle est
très connue dans la région du Lot-et-Garonne, et la visite d'entreprise se réalisait
auparavant, mais maintenant cela n'est désormais plus possible à cause de certaines normes
comme nous l'analyserons dans la prochaine partie, malgré son intérêt à réactualiser une
telle activité.
C) Les contraintes à l’essor du tourisme industriel
Bien que le tourisme industriel et ses vertus ne cessent d'attirer la curiosité tant des
touristes que des locaux, nous allons nous apercevoir que certaines contraintes s'imposent à
ces visites d'entreprises. Nous pouvons dès lors nous imaginer que ces contraintes soient
d'ordre interne (propre à l'entreprise) mais aussi d'ordre externe (contraintes imposées par
des acteurs extérieurs à l'entreprise). Or, ces contraintes peuvent s'avérer être une entrave
au développement du tourisme de découverte économique que souhaitent développer
certaines entreprises afin de diffuser leurs valeurs, ces contraintes pouvant avoir un effet
régulateur ou rédhibitoire, les entreprises peuvent avoir du mal à trouver une alternative
pouvant convenir aux deux parties bénéficiaires de telles visites.
Comment organiser une visite d'entreprise ?
Les visites d'entreprises sont actuellement très populaires dans le secteur de
l'agroalimentaire mais se développent largement dans d'autres secteurs comme dans les
transports, l'énergie, la culture, le textile ou encore l'automobile. Certains guides permettent
d'orienter les entreprises ou les collectivités afin de satisfaire les attentes des touristes, des
visiteurs ou encore des groupes scolaires. Afin d'établir une visite d'entreprise concrète et
efficace, trois axes majeurs sont à suivre : le marketing territorial (valoriser le savoir-faire
locaux par la visite), l'animation du territoire (organiser des événements autour de la visite)
et ensuite le développement touristique (construire une offre permanente et qualifiée de
visite).
Nous allons principalement nous intéresser au troisième axe. En effet, l'entreprise
doit suivre un schéma bien établit pour rendre compte des éventuelles visites qu'elle pourra
proposer. En premier lieu, il s'agit de définir les objectifs (est-ce principalement une offre
touristique ?), ensuite il faut cibler le public ou adapter son offre selon chaque cible
(population locale ou régionale, ce qui s'apparente au tourisme de proximité, touristes de
passage, acteurs économiques, groupes scolaire, etc.). Par la suite il faut déterminer la
périodicité du projet (sera-t-il ponctuel ou s'inscrivent-elles dans la durée ?), et bien choisir
les partenaires utiles à l'élaboration d'un tel projet (offices de tourisme, Chambres
Consulaires, Collectivités, Rectorats, grandes entreprises, médias, etc.). Les moyens
nécessaires qu'ils soient financiers ou matériels, devront être recensés ultérieurement à la
création du projet (il est possible de s'inscrire dans un programme régional pour recevoir une
aide par exemple), et un phasage devra être entreprit afin de vérifier les avancées et
d'identifier les blocages. Afin de soit agir dans la même voie que d'autres entreprises sur le
territoire, soit de se démarquer de celles-ci, l'entreprise doit se renseigner sur l'offre de visite
d'entreprises déjà existante dans ses environs.
Après avoir établit les préconisations nécessaires, l'entreprise doit vérifier la
faisabilité du projet en se renseignant sur l'adéquation des locaux, les investissements
nécessaires pour la sécurité du parcours. En suivant, elle doit réaliser l'équipement
nécessaire (parking, etc.) et organiser les conditions d'accueil et de visite. Pour aboutir à une
21
réussite du projet, les entreprises peuvent demander de l'aide à un Cabinet de Conseil
spécialisé dans le tourisme par exemple, qui fournira une aide professionnelle par le biais
d'un conseiller territorial. Il est avant tout important que l'entreprise communique un
message cohérent avec son image et sa stratégie, c'est à dire sa culture d'entreprise.
Plusieurs types de visites se présentent aux entreprises telle que la visite
événementielle, la visite programmé (selon un calendrier), la visite touristique permanente
ou encore la visite permanente sélective (la cible est ici choisie et sélectionnée selon certains
critères). Une fois le type de visite choisie, l'entreprise doit régler son déroulement, elle doit
principalement présenter et décrire son histoire et ses processus de fabrication afin d'exposer
ce que celle-ci veut faire savoir, ceci en sélectionnant les étapes à présenter. Ensuite elle doit
créer un scénario de visite et l'animer, en faisant par exemple participer les visiteurs, en
donnant des anecdotes ou en proposant des séquences interactives ou ludique. Après avoir
clairement établit son plan de visite industriel, l'entreprise devra évaluer ses résultats qu'ils
soient positifs ou négatifs afin de les améliorer. Pour les améliorer, il faut d'ailleurs
entretenir la promotion et la communication de son offre (à travers son site web
principalement mais aussi d'autres supports de communication) choisir le meilleur moyen
d'accueil et de guidage (guidage interne par des personnes intérieures à l'entreprise ou
guidage externe par des personnes n'appartenant pas à celle-ci). Elle doit notamment
maintenir sa politique commerciale, que la visite soit gratuite ou non et peut proposer des
questionnaires pour les visiteurs afin d'analyser la répercussion des visites, en vue
d'éventuels changements et améliorations. L'entreprise peut notamment disposer d'une
charte ou d'un cahier de charges afin de vérifier que les points clés de la visite soient bien
respectés et bénéficie notamment d'un guide méthodologique publié par ATOUT France.
Les Chambre du Commerce et de l'Industrie ainsi que les offices de tourisme peuvent
travailler en adéquation avec les entreprises en vue de professionnaliser la prestation du
tourisme industriel afin que les visiteurs puissent bénéficier d'une offre de qualité répondant
au mieux à leurs attentes.
Une fois les avantages et la conception du tourisme industriel abordés, il est utile de
mentionner que certaines contraintes peuvent s'imposer aux industries exerçant déjà une
prestation touristique mais aussi à celles souhaitant y adhérer. En effet, ces entreprises
peuvent d'abord être confrontées à des contraintes d'ordre interne. Bien qu'il n'existe pas de
dispositions légales spécifique à l'organisation des visites d'entreprises, des réglementations
parfois strictes empêchent les entreprises de développer davantage leur offre. Il peut s'agir
de contraintes liées à l'emploi du temps et au calendrier parfois compliqué a adapté à de
telles visites, à la perturbation du fonctionnement de l'entreprise que certains partisans au
tourisme industriel peuvent entrevoir mais aussi le coût d'aménagement d'une telle visite.
Ces réglementations peuvent notamment s'imposer par des organismes indépendants comme
l'AFNOR (Comité technique français sur le tourisme) en ce qui concerne la sécurité (sécurité
incendie, visite de services vétérinaires, etc), l'accessibilité (pour les personnes en situation
de handicap par exemple) ou bien encore l'hygiène. En ce qui concerne la sécurité, si
l'entreprise dispose simplement d'une salle dédiée à l'accueil des visiteurs, elle doit respecter
les règles relatives aux Établissements Recevant du Public (pour lesquelles une législation et
normalisation stricte s'imposent). Si au contraire elle ne possède pas un local spécifique dédié
à la réception du public, il conviendra d'appliquer les dispositions de l'article L421-1 du Code
du Travail. Des textes généraux issus de ce code mentionnent justement de telles
réglementations qui concernent l'accueil du public ainsi que les règles d'hygiène et de
sécurité sur le lieu de travail (arrêté du 25 juin 1980), ces réglementations concernant aussi
bien les salariés de l'entreprise visitée tout comme les potentiels visiteurs. Il peut aussi s'agir
de contraintes externes, comme l'établissement de plans Vigipirate ou des risques incendies,
qui émanent d'une législation explicite et qui s'imposent en matière de sécurité à l'entreprise.
De plus cette même entreprise craint l'espionnage industriel de la part des visiteurs
malintentionnés (ici pourra être développé l'intelligence économique qui consiste en la mise
22
en sécurité des informations sensibles), la pollution de la zone de production ou encore le
nombre de participants pouvant être accueillis (elle réglera pourtant ceci dans un éventuel
cahier des charges qui exposera toutes les conditions préalables à la visite d'entreprises).
Afin d'éviter quelconque incident pouvant survenir dans le cadre d'une visite, l'entreprise se
voit dans l'obligation de souscrire une assurance responsabilité : seul le chef de
l'établissement sera responsable des éventuels accidents pouvant survenir dans son
entreprise sauf si la faute du visiteur peut être mise en cause, comme lors de la
contamination par absorption d'un produit ou lors d'une chute.
Or, en plus de ces contraintes qui s'imposent naturellement et qui peuvent être
nuancées par l'implantation de certaines réglementations que l'entreprise se voit obligé de
respecter, il existe des normes d'ordre national ou encore européen qui peuvent davantage
gêner la mise en place d'un tourisme à vocation industrielle. Seulement, avant de prendre
connaissances de telles normes à l'aide des réponses apportées par l'entreprise Lucien
Georgelin et l'usine Jock, nous allons démontrer que certaines normes ne concernent que ce
tourisme industriel et qui ont pour but de l'encourager et de l'encadrer, contrairement aux
normes qui concerneront Georgelin, et qui sont des normes davantage contraignantes en vue
de leur caractère industriel.
La CCI française a présidé les travaux du groupe de travail en charge de l'élaboration
de la norme et ce en collaborant avec l'AFNOR. Il s'agit de la norme ISO 13810 « Services
touristiques – Tourisme Industriel – Prestation de services » édictée en 2015, qui est une
norme européenne et qui représente un pas de plus vers la professionnalisation du tourisme
industriel. Cette norme établit les exigences générales relatives aux offres de tourisme
industriel proposées par des prestataires de service ayant pour but de faire connaître ses
activités productives, scientifiques et techniques, présentes et passées, sur la base de
processus, de savoir-faire, de produits ou de services. Les exigences de cette norme
s'appliquent à l'ensemble des prestations des services ayant pour but de faire connaître des
actions productives, des sites du patrimoine industriel ou les deux, y compris les installations
et les équipements associées à ces services ainsi que leur fonctionnement interne. Le cahier
des charges relatif aux outils et à l'équipement utilisés dans le cadre de ces services sont
exclus, ce qui peut représenter un avantage pour les entreprises, ne leur infligeant pas de
contraintes supplémentaires.
Une autre directive européenne a été prescrite, la directive SEVESO peut parfois
venir entraver l'intention touristique des entreprises si les caractéristiques de cette norme ne
sont pas respectées. Cette directive impose aux Etats européens d’identifier les sites
industriels qui présentent des risques d'accidents majeurs et d'y maintenir un haut niveau
de prévention. Seulement, cette norme ne peut pas réellement s'appliquer dans le cas de
l'entreprise que nous avons choisie car il s'agit d'une entreprise d'agroalimentaire. Nous
imaginons dès lors, que les contraintes dont fait face Lucien Georgelin soit principalement
d'origine hygiénique ou de santé par exemple, en ce qui concerne les volatiles. Nous pouvons
notamment nous imaginer qu'il s'agit aussi de normes en adéquation avec la question de
sécurité par exemple étant donné le l'investissement dans le progrès technique dont
l'entreprise a dû faire preuve face aux besoins que celle-ci nécessite en vue de l'ampleur dont
elle bénéficie actuellement sur le marché international (c'est aussi pour cela que des normes
européennes s'imposent en plus des réglementations d'origine nationale). Seulement cette
normalisation européenne peut être à l'origine d'une controverse en matière de tourisme. En
effet elle fait surgir la question concernant la pertinence de ces normes quand la capacité
d'une entreprise de se faire concurrence est déterminée par la différence de ces services et
non pas pour être similaire à ses concurrents.
Nous allons voir que dans le cas de Lucien Georgelin qui a cessé les visites
d'entreprises il y a trois ans de cela, de nombreuses contraintes s'imposent à lui, des
contraintes ayant diverses origines et qui peuvent s'avérer décourageante pour une telle
23
entreprise qui dispose d'une attractivité importante quant à la qualité et la singularité de ces
produits et d'une notoriété grandissante, deux caractéristiques qui suscitent pourtant
vivement un réel intérêt de la part des visiteurs.
Afin d'analyser plus profondément quels éléments perturbateurs s'invitent dans le cas
du tourisme industriel que Lucien Georgelin serait dans la capacité de proposer, nous avons
sollicité Jock, une usine (société par action
se situant à Lormont) produisant des
denrées alimentaires et ayant une présence
importante sur le marché international
depuis des années, afin d'entrevoir quels
sont les écarts entre ces deux entreprises, et
plus particulièrement de savoir pourquoi
l'une d'elle peut se permettre la visite
d'entreprise et pourquoi l'autre se trouve
dans une situation d'impasse.
Après avoir pris contact avec la
responsable marketing de l’entreprise de
Lucien Georgelin nous avons appris que
celle-ci est régie par le référentiel IFS Food. Il s’agit d’un référentiel reconnu par la Global
Food Safety Initiative. La GFSI regroupe un ensemble de normes ayant pour but d’aider et
de renseigner les industries particulièrement de l’agroalimentaire en matière de sécurité
sanitaire tout au long de la chaine d’approvisionnement. La norme IFS (International
Featured Standards) Food est destinée à l’audit de la qualité et de la sécurité des processus
et des produits des entreprises agroalimentaires. Il a été conçu pour permettre l’évaluation
des niveaux de qualité et de sécurité des fournisseurs de produits alimentaires. Il concerne
particulièrement les usines de transformation alimentaire ou de conditionnement de produits
nus. Cette règlementation possède des exigences dans des thématiques telles que ; la
responsabilité de la direction, la gestion des ressources, la planification et les procédés de
fabrication, la protection de la chaîne alimentaire contre les actes malveillants. Quatre
objectifs forment le référentiel IFS ; l’établissement d’un référentiel commun avec un
système d’évaluation uniforme, le travail avec des organismes de certifications accrédités et
des auditeurs qualifiés, assurer la transparence et la possibilité de comparaisons tout au long
de la chaine d’approvisionnement et enfin la réduction les couts et le temps liés aux audits
tant pour les distributeurs que pour les fabricants. Afin d’obtenir ce référentiel il faut
respecter de nombreuses normes comme notamment en ce qui concerne l’hygiène du
personnel (vêtements de protection, nettoyage et la désinfection des mains, l’interdiction des
bijoux, protéger les cheveux, etc.). De plus en ce qui concerne les personnes d l’extérieur c’est-
à-dire les prestataires ou les visiteurs (touristes) des normes leur sont également imposées
(vêtements de protection, l’interdiction de bijoux et de maquillage, etc.). De plus les visiteurs
doivent respecter les conditions d’accès à la société. Ils doivent être identifiés dans les zones
où les produits sont stockés et doivent être enregistrés au moment de leur accès. Par ailleurs,
l’entreprise doit pouvoir être dans la capacité de fournir des vestiaires adaptés pour les
membres du personnel, les prestataires et les visiteurs.
L’IFS Food permet à l’organisation de crédibiliser ses engagements auprès des
consommateurs, de mettre en place un système de management qui permet de répondre aux
exigences en matière de qualité et de sécurité alimentaire. De répondre aux exigences
règlementaires applicables aux produits alimentaires (y compris celles des pays où ils sont
consommés), etc.
La certification ISO 22000 est également une règlementation suivie par Lucien Georgelin.
Cette certification permet à tout organisme de mettre en place un Système de Management
de la Sécurité Alimentaire (SMSA). Cette norme a pour objectif de donner aux acteurs de la
filière agro-alimentaire un outil de gestion performant pour maitriser les risques inhérents à
24
la sécurité des aliments. Cette certification est reconnue internationalement et permet de
rassurer les clients en prouvant que les produits sont surs et sains.
En ce qui concerne Jock, nous leur avons demandé si certaines normes leur étaient
imposées, et comme nous l’imaginions, certaines normes IFS aussi sont à respecter pour leur
part. Lorsque nous leur avons donc demandé pour quelles raisons ces visites étaient-elles
réalisables dans leur cas, la guide nous a répondu que la tâche devait revenir à des
personnes qualifiées dans ce genre de visites et qui faisaient de ces visites, une activité
régulière. Cela leur permet d’acquérir de leur expérience et de la mettre à profit lorsqu’il
s’agit de faire face aux normes. Dans ce cas-là, c’est ce qui a incité Jock à proposer des
visites, qui consistent au visionnage d’un diaporama historique suivit de la visite de
l’entreprise. De plus, la guide nous a informé que les visites sont régulières chez Jock et
malgré le fait qu’elle croit en l’avenir du tourisme industriel, elle reste perplexe face à son
développement car elle estime que rares sont les structures acceptant d’ouvrir leurs portes.
Après avoir enquêté auprès de différentes personnes et de différents interlocuteurs et
acteurs favorables au tourisme industriel, nous pouvons désormais évaluer les écarts
potentiels qui existent entre la volonté des touristes à visiter une entreprise et les
contraintes qui sont imposées aux entreprises recevant un public touristique.
D) Analyse des écarts existants
Une fois avoir pris contact avec une responsable de l'entreprise Lucien Georgelin,
nous avons pu nous apercevoir que celle-ci avait dû cesser les visites d'entreprise à ses
dépens et qu'elle n'avait pas forcement chercher d'alternatives ni même trouver des moyens
complémentaires. L'entreprise dispose dorénavant d'une renommée internationale et
bénéficie d'une importance de plus en plus marquée sur le marché de l'agroalimentaire, nous
pensions donc que celle-ci aurait voulu favoriser son image en ouvrant ces portes. En effet,
elle diffuse des valeurs qui lui sont propres et qui sont d'un intérêt général actuellement,
tout comme l'authenticité, la tradition ou encore l'utilisation de produits du terroir. Même
lorsque l'entreprise est amenée à utiliser des produits venant de l'extérieur en raison de leur
inexistence sur le territoire français, elle est réputée pour la transformation authentique de
ces produits notamment au travers de confitures cuites au chaudron par exemple. Ces
valeurs présentées sont des valeurs qui tiennent à cœur au français mais notamment aux
personnes étrangères venant visiter le territoire. D'autant plus que nous pouvons clairement
dire que l'histoire de Georgelin peut être assimilée à celle d'un autodidacte, partit de rien
pour finalement réussir sa vie et faire de son nom, sa marque. Tout cela favorise un
phénomène à la mode qui est la consommation du Made In France, l'entreprise en est effet
un des meilleurs exemples.
Dès lors, quelles sont les entraves au développement d'un tel tourisme et comment y faire
face ?
Au travers des enquêtes réalisées de manière téléphonique ou via les réseaux sociaux,
nous avons pu nous apercevoir qu'il y a un réel engouement pour ce tourisme de découverte
économique. En effet, nous avons interrogé différentes populations pouvant nous orienter
dans notre problématique en raison du contexte différent que chacune d'entre elle proposait.
Les motivations à une telle visite s'avèrent être généralement les mêmes : la découverte des
processus de production, la découverte des savoir-faire, la mise en avant du terroir, etc. De
plus, nous avons pu établir que de telles visites représenteraient une réelle richesse pour
l'entreprise, mais aussi pour le terroir qui serait alors mit en avant. De cela, nous pouvons
conclure que ce concept touristique serait bénéfique pour toutes les parties prenantes.
Malheureusement, Lucien Georgelin ne propose actuellement pas d'offre semblable.
Nous voulions à la base nous intéressés à comment développer le tourisme industriel en ce
qui concerne une entreprise agroalimentaire d'une telle ampleur. Nous pensions qu'il
25
s'agissait d'un problème de communication ou bien de manque de conscience du potentiel que
ce tourisme pourrait apporter. Or, nous avons appris que les barrières au développement de
la visite d'entreprise, allaient plus loin, il s'agissait davantage de normes contraignantes. Ces
normes sont en majorité liées aux problèmes de sécurité, d'hygiène ou encore d'accessibilité.
Celles-ci peuvent être issues de réglementations nationales ou de normes européennes qui
semblent être de de réelles contraintes, auxquelles il paraît difficile de déroger. Nous avons
donc demandé davantage de détails au chargé de communication de marketing et de
communication de cette même entreprise et avons établi nos propres recherches concernant
ces normes. Cela nous a réellement confirmé que ces normes infligées à l'entreprise Lucien
Georgelin ne pouvaient être éradiquées mais seulement contournées. Il nous a semblé
judicieux de contacter une entreprise agroalimentaire qui parvient à ouvrir ses portes, et ce
avec la présence de normes. Il s'agit de l'usine Jock implanté à Bordeaux, même si celle-ci ne
communique pas les mêmes valeurs que l'entreprise Virazeillaise, elle bénéficie d'une
reconnaissance internationale et elle est donc aussi régit par des normes contraignantes. De
ce point de vue, il nous a semblé indéniable de se renseigner sur les moyens mis en place par
l'usine Jock pour ouvrir ses portes tout en ayant connaissance des normes qui lui étaient
imposées. Lorsque nous avons contacté Jock, celle-ci nous a redirigé vers l'Office de Tourisme
de Bordeaux qui est en charge de telles visites, même si cette Office ne propose pas de réels
circuits dédiés à la visite d'entreprise. L'Office même, nous a redirigé vers deux guides
touristiques en charge de ces visites (du groupe AJICA). A partir de là, nous avons pu
observer que concrètement, pour parvenir à ne pas être encombré par les normes, l'usine
Jock déléguait ses visites à des personnes compétentes dans le tourisme industriel, d’autant
plus que la guide en charge de ces visites que nous avons interrogée estime que le personnel
n’est pas forcement disponible dans l’entreprise pour faire visiter l’établissement ou du moins
car le personnel ne serait pas formé à une telle tâche.
Nous avons donc constaté un écart entre le réel intérêt qu'est porté au tourisme
industriel par les potentiels visiteurs mais aussi par les acteurs économiques de la région et
les contraintes qui étaient imposées. Dans un contexte de mondialisation, nous pouvons être
conscient qu'une certaine législation s'impose envers les entreprises ayant une certaine
notoriété dans le marché de l'agroalimentaire, mais ces normes peuvent parfois décourager
tant les industriels que les particuliers. Il est possible en effet, que les touristes ayant un
attrait particulier pour le Made In France se forgent un avis erroné concernant les réelles
décisions de l'entreprise à ne pas ouvrir leur porte, elles peuvent effectivement se poser la
question sur la transparence de l'entreprise. C'est pourquoi il est indispensable pour
l'entreprise Lucien Georgelin de communiquer sur la situation actuelle empêchant la visite
d'entreprise. Cependant, il est possible pour cette entreprise de contourner les normes et les
contraintes, plusieurs possibilités s'offrent à elles en plus de sa communication accrue. Il
s'agit de préconosations qui pourraient améliorer la promotion et la communication de
l'entreprise mais aussi qui pourraient participer à une alternative de la visite d'entreprises,
pouvant alors concilier les intérêts de chaque partie au tourisme industriel.
Pour ce faire, et à travers toutes les recherches et les informations que nous avons collectées,
nous allons présenter certaines recommandations et préconisations qui nous ont semblées
intéressantes à établir de par leur caractère respectueux des valeurs de l'entreprise mais
aussi de par leur originalité pouvant davantage séduire des touristes en quête du Made In
France.
26
III) Préconisations/pistes d'amélioration
A) Analyse récapitulative
Au travers de cette seconde partie, nous nous sommes donc aperçus que les normes
auxquelles l'entreprise Lucien Georgelin doit faire face ne peuvent donc faire l'objet d'une
alternative. Elles ne peuvent en effet qu'être contournées d'une manière à ce que cette
nouvelle activité ne soit pas une entrave ni à la sécurité, ni à l'accessibilité, ni à l'hygiène
dont l'entreprise se doit de respecter conformément au processus de normalisation
européenne.
En ayant pris contact avec la chargée de marketing et de communication de
l'entreprise, nous avons constaté que toutes ces contraintes apparentes avaient en quelques
sortes dépourvu de motivation les gérants de l'entreprise, qui n'avaient pas forcément la
volonté d'embaucher quelqu'un de supplémentaire afin d'organiser et superviser de telles
visites. Nous pouvons imaginer qu'il s'agit d'une contrainte financière, mais certainement
aussi d'une dérogation à leur système de valeurs. En effet, le partage des savoir-faire reste
une des grandes valeurs de l'entreprise depuis ses débuts. L'entreprise se verrait davantage
organiser une gestion en interne plutôt que de confier cette tâche à une personne extérieure
(comme c'est le cas avec l'entreprise Jock).
Une idée fut préconçue par l'entreprise en vue du développement de ces visites d'entreprise :
il s'agissait de continuer des visites des locaux afin de suivre toutes les étapes de production
et de profiter du discours établit par le maître des visites, contant l'histoire de l'entreprise,
ses valeurs, sa politique commerciale, ses objectifs ou encore ces processus de production, en
utilisant une verrière. Cette verrière aurait répondu aux soucis de sécurité mais aussi
d'hygiène ; en effet comme nous avons pu le voir, les visiteurs se voyaient obligés de retirer
tous leurs bijoux ou encore de porter une blouse. Ici, cette contrainte ne se poserait plus, la
verrière n'étant qu'une séparation transparente, la réalité serait toujours au rendez-vous.
Seulement, cette verrière s'avère être à l'opposé des valeurs mises en avant pour l'entreprise,
qui ne souhaite qu'aucune séparation soit faite entre son espace de production et ses clients
afin de ne pas créer une certaine distance qui pourrait s'avérer gênante, mais encore car les
valeurs de partage et d'apprentissage sont indiscernables de la culture de l'entreprise Lucien
Georgelin, celle-ci ne souhaitant en rien avoir l'image d'une entreprise à la production
purement et simplement industrielle, à laquelle les visiteurs ne pourraient approcher.
Cette idée fut donc vite abandonnée, et depuis cela, aucune autre tentative n'a été
recherchée, l'entreprise s'étant davantage pencher sur son expansion à l'étranger (étendant
son marché jusqu'aux Etats-Unis et au Japon récemment), et sa croissance et sa réputation à
gérer. C'est à ce moment-là qu'il nous a paru intéressant d'intervenir en leur proposant ou en
leur recommandant une stratégie pouvant allier visite d'entreprises et normes imposées.
Avant de voir la stratégie touristique que nous allons proposer à l'entreprise Lucien
Georgelin, nous nous devons de mentionner la communication de celle-ci résulte en partie du
bouche à oreille, qui peut rester un moyen de communication précaire dans un contexte de
mondialisation. Lorsque nous regardons du côté de Jock, nous nous apercevons que la
communication est favorisée via les outils de communications (réseaux sociaux, etc) de
l’Office de Tourisme de Bordeaux. Nous allons donc nous apercevoir que ce serait une chose à
améliorer en vue d’un potentiel tourisme industriel proposé par l’entreprise Lucien
Georgelin.
27
B) Création d'un circuit touristique
La Chambre des Commerces et de l'Industrie française s'implique régulièrement et ce
depuis longtemps, dans l'organisation de visites d'entreprise sur le territoire, la plupart dans
le cadre d'opérations ponctuelles comme les « Journées Portes Ouvertes » ou la « Semaine de
l'Industrie ». De plus, de telles entreprises devront être considérées comme des ERP
(Entreprises Recevant du Public) dès lors que ces journées portes ouvertes seront organisées
de manière régulière et deviennent une activité à part entière pour l'entreprise.
Or, il s'agit ici de développer un projet touristique pouvant s'établir à long-terme suivant un
calendrier bien définit par l'entreprise et qui ne nécessite pas d'être référencé comme ERP et
donc de suivre une législation davantage complexe.
Sachant encore, que ces normes peuvent seulement être contournées, cela implique de
créer une activité mettant en avant l'entreprise et favorisant les attentes des visiteurs, hors
établissement, ou du moins hors des zones sensibles, pouvant mener l'entreprise dans une
situation critique si celles-ci seraient exposées au public. Il est notamment utile de
mentionner qu'en ce qui concerne l'entreprise Lucien Georgelin, il ne s'agit pas de menaces
pouvant être réellement nuisibles aux individus, en effet elle n'est pas une industrie lourde
(nucléaire, chimique, etc.) mais expose certains risques liés notamment à l'hygiène.
Seulement, elle se doit tout de même de communiquer sur ces normes imposantes et de faire
preuve de transparence afin de ne pas effrayer les potentiels visiteurs et de s'assurer leur
confiance.
Alors plutôt que de s'embêter à enfiler une blouse et
à se débarrasser de toute sa joaillerie, nous avons
préconisé l'organisation d'un circuit touristique.
Ce circuit touristique consisterait en l'organisation
d'une visite de plusieurs entreprises sur un
périmètre donné, incluant pourquoi pas des
activités annexes davantage liées aux loisirs. Il
pourrait être préférable s'il s'agit d'un circuit de
longue durée, de fournir l'hébergement ainsi que la
restauration, afin de proposer une offre groupée, ce
qui peut éviter toutes les contraintes de recherches
superflues de la part des visiteurs afin d'organiser leur voyage.
Par exemple, ces circuits peuvent s'organiser comme une « route thématique », ici la
thématique principale serait le secteur de l'agroalimentaire. Il s'agirait de visiter des
entreprises ou encore de rendre visite à des particuliers et acteurs intervenant dans ce
secteur là et de mettre en évidence tous les moyens et les ressources à leur disposition afin
d'avoir une image plus détaillée de comment fonctionne ce secteur et quelles en sont les
différentes étapes. Nous pouvons par exemple, proposer une journée découverte, en invitant
les visiteurs à se rendre dans l'entreprise Lucien Georgelin pour en découvrir l'activité mais
aussi, à rendre visites aux agriculteurs (c'est à dire aux fournisseurs de l'entreprise) afin
pouvoir faire découvrir à ces touristes, l'origine des matières premières que l'entreprise met à
son image. Ces Circuits pourraient comprendre un transport en commun, comme un bus par
exemple. Ce coût du transport ferait partie du « package », c'est à dire de l'ensemble de l'offre
proposé. Ce package définirait le parcours exact du circuit touristique ainsi que ces
conditions (heures, dates, lieux, etc.) mais aussi les possibilités qui s'offrent aux visiteurs tels
que le déplacement ou la prise en charge de ceux-ci par des hébergements de la région. Cette
offre pourrait alors mettre en commun divers acteurs locaux et être favorable à chacun
d'entre eux, comme à l'image du territoire. En effet, la mise en réseau des acteurs paraît
essentielle dans un tel contexte. D'autres circuits peuvent être proposés comme les packages
multi-produits, qui peuvent liées des univers totalement différents et qui pourraient être
adaptées en fonction de la cible.
Le tourisme industriel
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Le tourisme industriel

  • 1. 1 Table des matières Remerciements........................................................................................................................................ 2 Avant-propos........................................................................................................................................... 3 Introduction............................................................................................................................................. 4 I) Présentation et analyse de l'entreprise Lucien Georgelin............................................................... 6 A) Présentation de l'entreprise Lucien Georgelin................................................................................ 6 B) Analyse de la stratégie d'industrie et de la stratégie marketing .................................................... 8 C) Analyse de la stratégie de communication ................................................................................... 11 II) AUDIT............................................................................................................................................. 13 A) Analyse FanPageKarma et sémio-pragmatique ............................................................................ 14 B) Les motivations à la visite d'entreprises ...................................................................................... 16 C) Les contraintes à l’essor du tourisme industriel............................................................................ 20 D) Analyse des écarts existants ......................................................................................................... 24 III) Préconisations/pistes d'amélioration........................................................................................ 26 A) Analyse récapitulative................................................................................................................... 26 B) Création d'un circuit touristique ................................................................................................... 27 C) Communication du projet touristique........................................................................................... 29 Conclusion ............................................................................................................................................. 32 Bibliographie.......................................................................................................................................... 33 Sitographie............................................................................................................................................. 34 Annexes ................................................................................................................................................. 35
  • 2. 2 Remerciements Tout d'abord nous souhaiterions remercier Mme Pascal et Mme Lagrave pour nous avoir orientés pendant cet audit, notamment suite aux difficultés que nous avons rencontrées concernant le premier sujet que nous avions choisi. Ensuite, nous aimerions remercier vivement Nathalie Albinet, chargée de communication de l’entreprise Lucien Georgelin qui nous a permis de réaliser cette enquête. Et puis, un remerciement très chaleureux à toutes les personnes qui ont participé aux net-enquêtes mais aussi aux entretiens semi-directifs. Et pour conclure, nous aimerions remercier l'école Jean Moulin de Miramont de Guyenne, les Offices de Tourisme de Bordeaux et de Marmande mais aussi l'entreprise Jock et enfin le maire de la commune de Virazeil.
  • 3. 3 Avant-propos Dans un premier temps, il nous a semblé judicieux d’expliquer pourquoi nous avons choisi de réaliser un dossier sur le tourisme industriel. Pour nous, il s’agit d’un tourisme encore méconnut ou peu connu du grand public et il semblait nécessaire d’exposer ses avantages mais aussi ses inconvénients. Le tourisme industriel est basé sur la visite d’entreprise ce qui permet ainsi de valoriser le patrimoine industriel et le savoir-faire français. Le Made in France occupe une place de plus en plus importante dans le cœur des français et il est important de le mettre en avant. Ainsi, nous avons voulu découvrir ce que le tourisme industriel et la visite d’entreprise pouvaient réellement apporter aux professionnels mais également s’il y avait des obstacles à cette activité. De plus, nous avons voulu connaitre les réelles motivations des touristes à visiter une entreprise. Lors de la réalisation de ce dossier nous avons rencontré une difficulté. En effet, la première organisation que nous avions choisie n’a pas souhaité coopérer avec nous suite à une incompréhension et n’a donc pas accepté que l’on développe notre sujet s à propos de leur association. Après quoi, nous avons décidé de continuer à travailler sur le tourisme industriel en prenant pour organisation l’entreprise Lucien Georgelin. Il s’agit d’une entreprise familiale située dans le Lot et Garonne, que nous connaissions déjà auparavant. Ainsi, à travers cet organisme nous exposerons les avantages mais aussi les obstacles à la visite d’entreprise puis les motivations des touristes issus de cultures différentes, à pratiquer une telle activité.
  • 4. 4 Introduction Le tourisme industriel ou encore tourisme de découverte économique occupe une place de plus en plus importante sur le territoire français. Premièrement, le tourisme industriel est une forme de tourisme qui consiste à visiter des terrains avec une activité économique. Ce tourisme est basé principalement sur les visites d’entreprises. Les entreprises à visiter sont très nombreuses et représentent tous les secteurs de l’économie. Par exemple, il est possible de visiter des raffineries pétrolières, des centrales nucléaires, des entreprises agroalimentaires, des caves à vin ou de fromage ou encore de s’immiscer dans le monde de l’artisanat. Ces visites d’entreprises permettent de découvrir l’histoire, les valeurs, la culture d’une entité. Elles permettent également d’explorer des ateliers et des chaines de production, de découvrir des techniques et des savoir-faire majoritairement français mais aussi d’échanger avec des salariés. Il est dès lors possible de visiter des sites industriels reconvertis et de comprendre ainsi ce que sont devenus d’anciens sites de productions industriels, telles que des industries du ciment, du verre, de l’aéronautique, du nucléaire, du ferroviaire, de l’automobile, etc. Ces sites représentent alors le patrimoine culturel et architectural français. Cependant, dans certains cas les visites sont payantes. En effet, l’ouverture d’un site au public nécessite des normes qui ont un coût parfois élevé pour une petite entreprise. De plus, les salariés de l’entreprise sont parfois utilisés comme guide car ils connaissent à la perfection l’histoire et les processus de production et cela peut entrainer un manque à gagner pour l’entreprise. D’après l’œuvre de Bertrand Labès, Guide des sites industriels, près de mille quatre cents entreprises, musés du patrimoine et sites industriels attirent chaque année environ vingt millions de visiteurs. Ceux-ci viennent majoritairement en groupe et représentent 80% des visites et d’autres viennent pour des raisons professionnelles et représentent 20% des visites. Par ailleurs, l’un des publics les plus importants pour la visite d’entreprise est le public scolaire. En effet, à travers ce public on va chercher à valoriser les savoir- faire et à mettre en lumière un domaine professionnel. De plus, d’après la Direction Générale des Entreprises, 13 millions de visites ont eu lieu en 2014. Actuellement 5000 entreprises ouvrent leur lieu de production et une grande majorité sont des TPE et des PME. Les secteurs les plus visités sont ceux de l’alimentaire, de l’art et de l’artisanat vient ensuite ceux de l’environnement et de l’énergie puis ceux de la mode et des cosmétiques et enfin ceux des industries technologiques. L’Association de la Visite d’Entreprise a créé un site internet, www.entrepriseetdecouverte.fr, regroupant un nombre important d’entreprises (5000) qui ouvrent leur porte au public. Ces entreprises sont réparties par zones géographiques et par secteurs d’activités. Par ailleurs, un Guide du Routard sur les visites d’entreprise est désormais disponible. Il a été réalisé en partenariat avec l’Association de la Visite d’Entreprise. Ce guide
  • 5. 5 recense des entreprises représentatives du patrimoine économique français, avec une histoire, des valeurs et un savoir-faire et enfin il comprend des visites accessibles à tous. Le tourisme industriel représente un tourisme authentique. Il permet aux individus d’en découvrir davantage sur les techniques de production, les richesses locales suivant les régions et ainsi que de découvrir un savoir-faire à la française. Pour les professionnels, il s’agit de mettre en avant une image de marque grâce au principe de la transparence et à la proximité avec le consommateur-visiteur. Cela leur permet également de fidéliser la clientèle et d’améliorer leur visibilité. Le tourisme industriel contribue dans un premier temps au développement touristique du pays et facilite ainsi la valorisation du Made in France. Afin d’étudier le thème du tourisme industriel et du Made in France, nous avons choisi comme terrain d’étude l’entreprise Lucien Georgelin. Il s’agit d’une entreprise de confiture et de confiserie située dans le Lot et Garonne, comme nous le verrons dans la première partie. Cette entreprise ne cesse de croitre et de gagner en popularité. Elle a pendant longtemps ouvert ses portes aux visiteurs mais cette activité n’est plus d’actualité. Ainsi, quels obstacles freinent le développement du tourisme industriel, tourisme alternatif qui ne cesse d’attirer la curiosité ? A travers cette problématique nous tenterons de répondre à quelques hypothèses qui sont les suivantes : Le tourisme industriel permet-il réellement une plus grande visibilité et une meilleure réputation du Made In France ? Une présence plus accrue sur les réseaux sociaux ne permettrait-elle pas à l’entreprise de Lucien Georgelin une plus grande visibilité à l’échelle nationale ? Certaines politiques d’entreprise ou normes n’empêcheraient-elles pas le développement des visites d’entreprise ? Afin de répondre à ces dernières hypothèses nous présenterons dans une première partie l’entreprise Lucien Georgelin ainsi que ses stratégies marketing et communication. Puis, dans une seconde partie nous analyserons les réponses obtenues aux entretiens semi- directifs et aux net-enquêtes et nous analyserons également la e-réputation de l’entreprise à l’aide d’une étude sémio-pragmatique et d’une étude plus précise avec le site Fan Page Karma. Enfin, dans une dernière partie, nous exposerons quelques recommandations et préconisations afin de répondre à nos hypothèses de départ.
  • 6. 6 I) Présentation et analyse de l'entreprise Lucien Georgelin Comme nous avons pu l'expliquer dans l'introduction, nous avons décidé de nous concentrer sur une entreprise proposant du Made in France afin de répondre à notre problématique concernant le tourisme industriel. Nous avons pris comme sujet d’étude l’entreprise Lucien Georgelin car il s'agit d'une entreprise venant de notre région mais aussi car elle propose des produits que nous affectionnons particulièrement. Récemment, l'entreprise Lucien Georgelin a reçu 5 médailles lors du Concours Général Agricole 2017 du Salon de l'Agriculture. Nous allons analyser à travers cette première partie, les stratégies et la communication adoptées par Lucien Georgelin afin de s'imposer sur le marché tant national qu'international mais aussi afin de se démarquer de la concurrence. A) Présentation de l'entreprise Lucien Georgelin L'entreprise Lucien Georgelin se situe à Virazeil, petite commune d'environ 1700 habitants dans le Lot-et-Garonne (47), dans la région de la Nouvelle-Aquitaine. Il s'agit d'un ancien corps de ferme fait de pierres séchées typiques de la région, situé au milieu d'une richesse de ressources naturelles ainsi que d'une faune et d’une flore favorables à l'activité exercée par cette entreprise. Il s'agit d'une SARL (Société à Responsabilité Limitée), spécialisée dans le secteur de l'agroalimentaire (dans la transformation et la conservation de fruits et légumes plus précisément), et reconnue pour la transformation de produits du terroir en produits « haut de gamme », elle est notamment certifiée IFS à 97% (certification agroalimentaire) depuis 2014. Elle emploie environ 150 personnes de manière permanente et possède un capital de 2 000 040 euros. Elle a débuté son activité en 1991 et sur l'année 2016, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 38 000 000, 00 d’euros, ce qui représente une évolution d'environ 15% par rapport à l'année précédente, chaque année, une telle augmentation peut être observée au regard du chiffre d'affaires. Actuellement, plus de 5% du chiffre d'affaire est réalisé à l'étranger (dans les pays européens mais aussi aux USA, en Russie, au Japon, aux Emiratas, etc). Cinq dirigeants contribuent au bon fonctionnement de l'entreprise : Lucien Georgelin (fondateur et président), Patrick Georgelin (directeur général et directeur des achats), Stéphane Jolit (directeur commercial), Éric Bouvard (responsable financier et informatique) et Nathalie Albinet (responsable marketing), nous pouvons donc nous apercevoir qu'il s'agit majoritairement d'une société familiale, qui exerce à travers la tradition, le savoir-faire et l'innovation. De plus, Lucien Georgelin dispose de plus de 400 références de produits et
  • 7. 7 plus de 100 000 pots sont produits par jour ainsi que 1.2 millions de sachets de bonbons à l'année. Lucien Georgelin, directeur et propriétaire de l'entreprise, n'était à la base qu'un agriculteur, passionné par la confection de bonbons, de confitures ou encore par la production de canards. Aujourd'hui, cela fait plus de 30 ans que Lucien Georgelin ne cesse de croître sur le marché de par son originalité et son authenticité, alliant tradition et modernité. Lucien Georgelin, surtout connu pour être confiturier et confiseur, s'impose sur le territoire en étant le n°2 français de ce secteur. Mais à ses débuts en 1981, il commence sa production avec des fruits d'une ferme de 10 hectares, il faut alors attendre 1987 pour que l'enseigne Lucien Georgelin voit le jour, l'année 1992 étant l'année représentant une ascension fulgurante pour cet homme sans diplôme, qui élargit ses locaux en raison de la demande qui ne cesse de croître sur le marché. En 1998, de grandes enseignes comme Carrefour ou Auchan deviennent des clients et facilitent donc le circuit de distribution. La qualité, la fiabilité des outils de production et le travail du département de Recherche et Développement qui cherche à adapter les produits à chaque client, finissent par payer en 2001 lorsque les grandes distributions commencent à vendre leur stock Lucien Georgelin sous des marques distributeurs (Nos régions ont du talent, Patrimoine Gourmand, etc.). S'en suit dès lors, le développement de nouvelles gammes de produits ainsi que la conquête des marchés internationaux, mais le meilleur reste à venir pour Lucien Georgelin, en effet depuis 2007, l'entreprise a reçu de nombreux prix, elle a notamment été élue « Saveur de l'année » sur les desserts de fruits au rayon épicerie cette même année, en 2010, 4 références de la gamme 65% de fruits Lucien Georgelin sont élues Saveur de l'année, année pendant laquelle la gamme « Recettes cuites au chaudron » est lancée. Une des plus grandes consécrations pour Lucien Georgelin aura eu lieu en 2012, lorsqu'il reçoit le trophée d'autodidacte de l'année, récompensant les chefs d'entreprise au parcours atypique qui ont été capables de créer et développer leur société. En 2013, est venu le temps pour l'entreprise Lot-et-Garonnaise de se faire connaître à travers le petit écran : le premier spot TV de Lucien Georgelin est en route. Deux ans plus tard, 3 références au rayon confitures sont élus Saveur de l'année. A travers cette analyse de l'évolution de la création de l'entreprise Lucien Georgelin, nous avons pu constater que de nombreux produits sont proposés par cette dernière tels que les confitures et les compotes (dont les compotes nomades, c'est à dire facile à transporter de par leur taille réduite) aux différentes saveurs, dont certaines bios, cuites au chaudron en cuivre, les bonbons cuits notamment au chaudron dont la recette reste secrète, des terrines et pâtés, « Les vielles conserves d'autrefois » (viandes 100% françaises), le foie gras (et les recettes de foie gras revisitées), les accompagnements culinaires mais aussi une gamme d'apéritifs pour favoriser la convivialité et bien d’autres produits tous aussi intéressants les uns que les autres. Afin d'élargir son champ d'action, Lucien Georgelin s'est allié à d'autres entreprises en faveur des produits du terroir comme avec par exemple, Jean Ciron, qui propose une gamme de produits salés dans le Périgord, berceau de la cuisine du Sud-Ouest. Nous observons alors que l'entreprise a su allier la demande de plus en plus orientée vers le Made in France avec la production d'aliments issus de produits du terroir mais notamment qu'elle a su s'imposer sur le marché de l'agroalimentaire en partant d'une simple conviction et passion personnelle, celle du directeur Lucien Georgelin qui aujourd'hui, parvient à combiner innovation et authenticité.
  • 8. 8 B) Analyse de la stratégie d'industrie et de la stratégie marketing Afin de se démarquer de la concurrence et d'acquérir davantage de notoriété tant sur le territoire national qu'à l'étranger, l'entreprise Lucien Georgelin a recours à de nombreuses stratégies parfois très audacieuses. Inutile de le rappeler, Lucien Georgelin est fortement reconnu à l'échelle nationale pour ses produits fabriqués de manière traditionnelle et ce avec des produits du terroir, c'est ce qui, en grande partie constitue le Made in France qui attire tant l'intérêt des consommateurs. Or, il est bien évident que cette entreprise n'est pas la seule à agir dans ce sens, nous pouvons citer de ce fait, Andros (connu pour ses compotes) ou encore la Maison Francis Miot (connu pour ses confitures). Il paraît nécessaire pour Lucien Georgelin et son équipe, de rapidement surmonter cette concurrence et de démontrer que ses produits sont les meilleurs. En 1993, lors du grand Salon de l'Innovation et de l'Agroalimentaire, Lucien Georgelin tient un stand et attire la curiosité du responsable qualité de Prisunic, ce qui lui permet d'entrer dans une négociation et une mise au point technique d'environ 18 mois avec ce dernier, ce sera dès lors le point culminant de l'activité de l'entreprise Lucien Georgelin. Par ailleurs, les grandes distributions et les marques distributeurs commencent à s'arracher ses produits. En effet, 90% de sa production est actuellement commercialisée dans les grandes distributions, à l'aide d'une stratégie clé : aborder les magasins un par un ce qui représente un travail lourd mais qui peut davantage convaincre lorsque le commercial présente ses produits en direct. Concernant la stratégie commerciale, Lucien Georgelin dispose de 14 commerciaux exclusifs et de 2 agences commerciales, l'entreprise favorise notamment des relations de confiance et de partenariats, cela fait plus de 20 ans qu'il travaille avec les mêmes partenaires. Être le deuxième confiturier sur le marché français a demandé à l'entreprise, d'adopter une double stratégie pouvant appuyer son impact, il s'agit de garder une marque propre pour être reconnu et de se faire connaître aussi sous des marques distributeurs premium. De plus, Lucien Georgelin ne cesse d'agrandir ses locaux en investissant des sommes astronomiques pour le stockage de ses produits notamment. Le stock de fruits par exemple s'avère très important, 4 000 tonnes de fruits frais qui peuvent ensuite être congelés grâce à l'extension des locaux. Ces plans d'agrandissement ont été mûris pendant des années mais se révèlent être un moteur de développement à l'activité de Lucien Georgelin. Ce qui permet de se démarquer de la production purement industrielle, c'est que cette entreprise favorise les fruits et légumes locaux (tomates de Marmande, pruneaux d'Agen, raisins de Bordeaux, etc.) ou bien les fruits français (abricots du Roussillon, etc.) lorsque ceux-ci ne peuvent se trouver dans la région. Un choix qui rassure le consommateur, d'autant plus car ces matières premières sont sélectionnées selon leur qualité et car ce sont des
  • 9. 9 contrats avec des agriculteurs locaux qui sont à l'origine des produits sélectionnés. Mais ce n'est pas tout, Lucien Georgelin est maître en l'innovation, il ne cesse de marier les saveurs ou d'en tester de nouvelles et de prendre des risques en cuisinant de vieux légumes (patate douce, topinambour, etc.) ce qui augmente l'intérêt du consommateur notamment. Nous pouvons citer à titre d'exemple, la confiture pour célibataire, « Le tour de France des pâtés », la confiture de lait, les conserves millésimées, la gamme de gâteaux, le Booster crée en partenariat avec Fruit Gourmet (pâte de fruits énergétique pour les sportifs) ou encore la pâte à tartiner sans huile de palme. Cette pâte à tartiner était un pari osé, car elle se positionne sur le marché concurrentiel de Nutella, mais elle a l'avantage de mettre en avant les produits du terroir, en effet elle est faite à partir de noisettes du Lot-et-Garonne fournit par Unicoque. De plus, Lucien Georgelin a racheté une conserverie du département voisin, la Dordogne, en 1998, afin d'accentuer sa production de produits salés. La stratégie fondamentale ici de l'entreprise est donc la diversification de la gamme. Une autre stratégie est celle de l'export, en effet, Lucien Georgelin voit plus loin, car il estime que le marché français est saturé. Il cible des pays où le pouvoir d'achat des consommateurs lui permettront d'exister tout comme le Canada ou les USA mais aussi des pays à la culture culinaire proche comme l'Espagne ou l'Allemagne. Sa stratégie commerciale pour s'exporter à l'étranger est de ne pas vendre les produits plus chers et de conserver leur qualité, il préconise simplement de ne pas faire payer la marque. Lucien Georgelin tente notamment de séduire ses consommateurs en s'appuyant sur les tendances du moment comme avec cette pâte à tartiner, en s'engageant par exemple contre la déforestation, grand débat politique et écologique actuelle. Il s'engage en effet dans un commerce davantage responsable en adéquation avec le développement durable et la protection de l'environnement : par exemple, il propose des pots en baquette plastique alvéolées qu'il suffit d'empiler pour obtenir une présentation neutre et propre, ce qui représente notamment un gain de temps pour les distributeurs. Ces emballages sont recyclables mais l’entreprise ne s'arrête pas là, les noyaux sont récupérés pour être réutilisés comme combustibles et les pépins sont destinés à la production pharmaceutique et cosmétique, ce qui comble notamment l'augmentation des coûts de transport de l'entreprise. Lucien Georgelin bénéficie notamment de labels tels que AB Bio (pour tous les produits bio) et de Max Havelaar (pour tous les produits équitables), ceci répond donc aux attentes des consommateurs quant aux produits bio et équitables et leur redonnent confiance en cette marque nationale après la période de crise qui ne fut pas forcément favorable à toutes ces marques nationales. La marque a d'ailleurs investi l'ensemble du réseau biocoop grâce à sa marque « Les jardins de Corentin », Lucien Georgelin déclare en effet que lorsqu'on est capable de faire des produits traditionnels, on est capable de faire de même avec les produits bio de qualité. L'entreprise s'empare aussi de l'axe nutritionnel, elle propose moins de sucre dans ses produits et plus de fruits (environ 33%), voire même des préparations à base de fruits avec 65% de fruits. S'accompagne à ce choix audacieux, la décision de ne pas ajouter de colorants, de conservateurs ou encore d'arômes de saveur et de choisir des fruits, légumes et même le sucre sans OGM. Lucien Georgelin a notamment reçu la certification IFS en 2014, qui est un critère décisif de référencement des industries agroalimentaires auprès des grandes distributions, ce qui représente un avantage sur les concurrents et de la satisfaction pour les consommateurs. Le progrès technique est notamment une stratégie adoptée par l'entreprise, qui tient cependant à garder l'aspect traditionnel. En effet le processus artisanal est conservé mais le processus en aval a été mécanisé pour répondre aux normes européennes, aux stricts cahiers des charges mais aussi afin de diminuer les coûts, et il en est de même pour la partie logistique partiellement mécanisée. De plus, 25à 30% du chiffre d'affaire est consacré à l'amélioration des capacités de production et à l'agrandissement de la surface de production. Il s'agit notamment d'adapter le nouveau matériel au maintien des saveurs et
  • 10. 10 d'automatiser des lignes de production. Ce progrès technique peut prendre effet qu'en ayant davantage de présence dans les linéaires, ce qui, en plus des cinquantaines de produits élaborés chaque année, favorise l'embauche, une promesse faite par le dirigeant lui-même et qui lui tient à cœur, d'autant plus qu'en période de récoltes, le nombre d'employés augmente car il s'agit d'une période intensive. Il est aussi utile de mentionner que Lucien Georgelin est un adepte du benchmarking, entre les voyages, les salons, la presse professionnelle, etc. Nous pouvons citer quelques prix reçus comme en 2016, le Trophée des Savoir-faire Innovants avec la confiture du célibataire en tant que lauréat de la catégorie RSE du développement durable ou encore les Saveurs de l'Année en 2009, 2011 et 2013 pour les « Recettes cuites au chaudron » et les « Vieilles Recettes d'Autrefois ».Il y a aussi le Trophée PME Carrefour innovation avec les sauces tomates produites avec des tomates de Marmande, ce qui met aussi en avant le travail des producteurs locaux et le savoir-faire de l'entreprise. L'entreprise a notamment reçu le prix de « l'innovation » en 2014 lors du Salon International de l'Alimentation, ce qui est porteur de grands enjeux dans la filière agroalimentaire mondiale et qui met en valeur la région. Lors du Salon de l'Agriculture en 2015, l'entreprise reçoit à l'occasion du Concours Général Agricole une médaille d'or pour une de ses confitures, deux médailles de bronzes pour deux autres confitures et une médaille d'argent pour le « Pâté du dimanche au foie gras ». Au niveau local, Lucien Georgelin se démarque aussi, notamment lors des Confituriades de Beaupuy (ville voisine), ou lors des Septuors 47, un prix régional crée et reconnu par la Dépêche du Midi, qui permettent d'apprécier les structures qui tirent le Lot-et-Garonne vers le haut, auquel se joint aussi la CCI du Lot-et-Garonne, ou encore le Conseil Départemental ou Prévifrance. Il a récemment été élu « Aquitain de l'Année » dans la catégorie « Terroir et innovation » au Salon International de l'Agriculture. L'entreprise cherche notamment à séduire sa cible afin de détruire la concurrence, elle vise en partie le grand public. Pour cela, elle adopte une stratégie promotionnelle innovatrice qui est en quête du « sans » (sans conservateur, sans huile de palme, etc), qui répond aux angoisses des consommateurs face à l'alimentaire industrielle, mais adopte notamment une stratégie de néo-simplicité pour éviter la crise de confiance. Il s'agit de favoriser la pureté, la simplicité, de ne pas faire trop de marketing, et ce en en se rapprochant des codes du « fait-maison », qui consiste à déshabiller les produits (moins de logo, etc.), car les consommateurs achètent en partie des produits portant des signes et symboles de désindustrialisation. Avec un chiffre d'affaire qui est passé de 4.8 millions d'euros en 2010 à 33.6 millions d'euros en 2013 et avec 1800 références et 400 produits différents, nous nous apercevons que les stratégies adoptées par cette entreprise sont diverses et trouvent leur place sur le marché de plus en plus saturé par les concurrents. Il n'y a qu'à voir dans les grandes distributions, les marques distributeurs répondent à trois attentes des consommateurs : ils sont rassurés sur la composition des aliments, ils retrouvent des saveurs authentiques et ils favorisent le Made in France. L'agroalimentaire est une filière d'excellence dans le Lot-et-Garonne et est le premier secteur d'emploi. Avec une équipe de Recherche & Développement qui ne cesse de proposer de nouveaux produits en permanence, Lucien Georgelin s'est imposé à grande échelle dans l'alimentation traditionnelle tout en innovant. Ces stratégies doivent cependant
  • 11. 11 être connues du grand public par le bais d'une communication efficace, laquelle nous allons étudier dans la prochaine partie. C) Analyse de la stratégie de communication Comme nous avons pu le voir précédemment, les stratégies choisies par Lucien Georgelin, peuvent-être en elles-mêmes, un moyen de communication. Or, nous démontrerons que d'autres actions interviennent afin de favoriser la communication de l'entreprise auprès des consommateurs et des partenaires. Entre le Georgelin Dream et la bonne étoile : En 2011, Lucien Georgelin a remporté le concours de la Victoire des Autodidactes à Paris. En effet, nous pouvons dire que Lucien Georgelin est parti de rien pour finalement arrivé à tout. Il n'est pas diplômé, il a seulement un certificat d'étude, car étant jeune, sa passion était davantage le vélo plutôt que les études. Il aidait ses parents à la ferme et devient par la suite, agriculteur. En exerçant ce métier, il découvre qu'il est préférable de transformer les produits et non pas les produire, car cela avait un coût élevé lors de la vente en coopérative. Il se lance dès lors dans la production de confitures, comme le faisait sa mère et sa grand-mère et ce dans des bassines en cuivre. Ses confitures font alors l'unanimité mais il ne dispose pas d'assez de fonds pour pouvoir en faire un commerce permanent. C'est à cet instant que sa bonne étoile se montre. En effet, un banquier de la Caisse d'Epargne de Marmande goûte sa confiture de fraises lors de vacances à Biscarosse, séduit, il prête alors à Lucien Georgelin 100 000 euros qui viendront combler son manque de trésorerie. Il s'agit ici d'un premier pas vers la notoriété. Ce passage de la vie du fondateur de l'entreprise représente ainsi une image de marque, celui de l'autodidacte et du …. Un train de vie auquel beaucoup de personnes à l'âme innovatrice souhaiteraient se reconnaître et qui a permis à Lucien Georgelin de penser autrement. Ce qui permet une communication plus enrichie de l'entreprise, ce sont les valeurs que celle-ci met en avant. Effectivement, la passion du gérant représente avant tout un réel intérêt quant à la séduction des consommateurs. De plus, l'esprit « usine-cuisine » fait bonne impression, en effet le côté production industrielle est contrasté par le côté cuisine traditionnelle, faite avec passion et à la recherche constante de recettes séduisantes, ce qui représente une marque de fabrique et un point fort pour l'entreprise. L'aspect familial est aussi un enjeu dans la communication de l'activité de Lucien Georgelin. En effet, nous observons qu'il s'agit d'une société familiale, le frère de Lucien Georgelin étant le directeur général. Mais cela s'observe notamment à travers les « secrets de grand-mère », ou bien les secrets de production qui reste dans la sphère familiale afin de garder son authenticité. Ceci peut plaire aux consommateurs qui sont en quête d'originalité et de saveurs qui leur sont communes. Il s'agit notamment pour l'entreprise, de faire découvrir les richesses gastronomiques du Sud-Ouest, en communiquant principalement sur les mots « terroir » et « tradition ». La culture d'entreprise dans le cas de Lucien Georgelin c'est que pour faire la meilleure recette, il faut avoir la meilleure matière première possible. Un autre moyen de se démarquer de la concurrence sur le terrain de la communication, c'est à travers la qualité et le prix de vente, en offrant des produits de qualité tantôt traditionnels tantôt à l'air du temps, mais toujours à des prix justes.
  • 12. 12 Le plus important pour Lucien Georgelin, lorsqu'il associe tradition et innovation, c'est le contrôle minutieux des étapes du processus de production afin de restituer au près le goût du fruit. Les labels détenus par l'entreprise ont aussi un impact sur la clientèle étant davantage attentive à son bien-être et à l'origine des produits consommés. Cette détention de labels de référencement a pu avoir lieu grâce à la gamme de produits bio certifiés, le bio étant une tendance sur laquelle il est avantageux de s'appuyer pour gagner en popularité. Lucien Georgelin profite d'une progression de 42% dans le commerce du bio avec l'une de ses enseignes, il s'agit d'un marché très porteur, tout comme celui du respect de l'environnement auquel l'entreprise tient à en être un acteur actif (l'entreprise se définit en effet comme une entreprise citoyenne). La visibilité de l'entreprise se fait à travers différents canaux, nous allons voir lesquels, mais nous allons aussi démontrer que la communication, malgré une forte influence sur les marchés, nécessite parfois une aide professionnelle extérieure. Au niveau des institutions, l'entreprise reçoit un soutien important, notamment lors de l'inauguration de son dernier agrandissement, où le Conseil Départemental ainsi que le Maire ont tenu à témoigner leur reconnaissance envers le travail fournir par l'entreprise. L'entreprise a un impact encore plus élargit à travers les nombreuses marques propres (Lucien Georgelin, Jean Ciron, Saveurs Bio, Recettes Cuites au Chaudron, etc) et les marques distributeurs dont elle dispose. Jusqu'ici, Lucien Georgelin a profité de nombreuses occasions de se faire connaître, en faisant des « coups de pub », comme par exemple avec un documentaire réalisé par France 5, montrant l'évolution de la préparation de la confiture jusqu'à l'expédition ou encore lorsqu'elle a remporté une compétition opposant quatre entreprises du Lot-et-Garonne, ce qui lui a permis d'accueillir pendant deux jours, le tournage du film « Prêt à tout ».L'entreprise a régulièrement pu se faire connaître notamment à travers son talent d'innovateur, comme par exemple lors de la Table Ronde du Val de Garonne à Marmande, en vue de renouveler les stratégies économiques des entreprises Lot-et-garonnaises en période d’essoufflement, Lucien Georgelin étant à ce moment-là perçu comme le pionnier d'une aventure d'entrepreneur hors normes. Seulement l'entreprise a parfois rencontré certaines difficultés à étendre sa communication d'entreprise, par exemple il y avait un manque d'informations. Dès lors, l'entreprise a décidé d'optimiser ses ventes en se dotant d'un ERP (Entreprise Resource Planing), qui est un système d'information qui permet de gérer et suivre au quotidien l'ensemble des informations et des services opérationnels d'une entreprise. La quête d'un nouvel ERP a mené Lucien Georgelin a opté pour la solution Agro+. La solution devait à la fois intégrer les fonctionnalités liées au secteur de l'entreprise : l'agroalimentaire et s'adapter aux spécificités des GMS (contraintes tarifaires, remises etc). Agro+ a été la solution la plus conforme aux besoins de l'entreprise. De plus, il s'est avéré qu'il y avait un besoin de support de communication pour le développement à l'export. Pour cela, le Jardin des Marques (agence de communication), a proposé à l'entreprise, la réalisation d'un film corporate de 3minutes qui servira de support dans les démarches commerciales (projection sur les salons, dans les argumentaires interactifs, etc), un film qui sera livré fin juillet. L'association PROD'IAA, qui réalise des actions et des missions en faveur de la promotion, de la modernisation et du développement des industries agroalimentaires est aussi venue en aide à l'entreprise tout comme l'Agropole qui participe au développement de ces industries et contribue à l'essor de nouveaux produits et services répondant aux attentes des marchés. Une autre action qui a eu un retour positif pour Lucien Georgelin a été la campagne publicitaire réalisée par Carrefour, mettant en avant l'entreprise dans une pub, afin de valoriser les partenariats avec les PME (Youtube : « PME, petites entreprises...Grandes histoires ! »). La communication des produits Lucien Georgelin se fait d'autant plus au travers des étiquettes sur les produits, réalisées par une artiste peintre, représentant une image traditionnelle, ce qui fidélise notamment la clientèle et qui insiste bien sur le concept du fabricant français.
  • 13. 13 Il faut mentionner de plus, que Lucien Georgelin, tout comme son frère, accordent de nombreuses interviews avec des journaux tant locaux que nationaux tout comme avec des stations radios ou télévisées. Une de leur tactique de communication est notamment de s'imposer tant dans les grandes distributions que dans les collectivités, les sandwicheries, les distributeurs automatiques, les épiceries bio les épiceries fines, les restaurants de luxe ou les hôtels ou dans les trains (compotes bio) en tant que produits haut de gamme à prix raisonnables. L'entreprise propose aussi du snacking, des produits pour les fêtes, des cadeaux pour les Comités d'Entreprise, les associations, les mairies, etc. Leur site internet est notamment un bon moyen de communication, où tous les produits, services et valeurs se retrouvent. Nous analyserons plus profondément les moyens de communication à travers les réseaux sociaux et le site internet dans la seconde partie. Tout au long de cette partie, nous avons pu nous apercevoir que l'entreprise Lucien Georgelin est un bon exemple du Made in France, mettant en avant sa production traditionnelle et ses produits du terroir, et qui a su notamment s'adapter à l'air du temps. Dès lors, nous pouvons penser qu'une telle entreprise favorisant le savoir-faire français, puisse intéresser les consommateurs. Nous verrons dans la seconde partie, quelle place a et pourrait avoir cette entreprise dans le tourisme industriel. II) AUDIT Le tourisme industriel attire en effet de plus en plus de personnes lors de voyages. Il s'apparente en effet à un tourisme alternatif, qui permet de découvrir d'autres joyaux de la culture française, mais aussi à un tourisme de proximité (découvrir et apprendre de nouvelles choses à côté de chez soi). Les raisons de telles visites peuvent être diverses : curiosité, envie de connaître les processus de production, mettre en avant le patrimoine local, etc. Dans ce cas-là, nous avons choisi d'étudier le cas de Lucien Georgelin, forte de son activité dans le Made in France. Par la suite, nous nous sommes demandé quels obstacles peuvent freiner le développement du tourisme industriel, ce tourisme alternatif qui ne cesse d'attirer la curiosité. Nous avons alors émis quelques hypothèses que nous trouvions utiles de sonder : Le tourisme industriel permet-il réellement une plus grande visibilité et une meilleure réputation du Made in France ? Une présence plus accrue sur les réseaux sociaux ne permettrait-elle pas à l'entreprise Lucien Georgelin une plus grande visibilité à l'échelle nationale ? Certaines politiques d'entreprises ou normes, n'empêcheraient-elles pas le développement de visites d'entreprises ? Afin d'y répondre, nous analyserons dans un premier temps la stratégie de communication de l'entreprise à travers son site internet et les réseaux sociaux, dans un second temps nous démontrerons les motivations des personnes désirant visiter des entreprises, dans un troisième temps nous verrons quelles sont les entraves à de telles visites et pour finir nous évaluerons les écarts entre ce que demande le public et ce qui s'y oppose à travers une analyse plus poussée. Pour ce faire, nous présenterons les personnes et organismes qui nous ont permis d'établir cet audit à travers des entretiens semi-directifs et des net-enquêtes mais aussi à travers de la veille réalisée sur les réseaux sociaux et au travers d'articles.
  • 14. 14 A) Analyse FanPageKarma et sémio-pragmatique Analyse sémio-pragmatique du site internet Tout d’abord, afin d’étudier la communication et la e-réputation de Lucien Georgelin nous avons au préalable réalisé une analyse sémio-pragmatique de leur site internet (annexe 3). En effet, la e-réputation est très importante pour le tourisme industriel, cela lui permet d’avoir une plus grande visibilité et permet également aux visiteurs d’organiser une visite par exemple ou quelconques nouveautés de l’entreprise. Le design du site ainsi que son développement ont été réalisés par Oréalys, une agence de communication située à Toulouse. Premièrement lorsque nous cherchons « Lucien Georgelin » sur un moteur de recherche nous trouvons en premier lien son site internet, ainsi celui-ci est bien référencé. La page d’accueil La page d’accueil quant à elle contient une bannière avec un logo animé de la marque (annexe 1). Une barre de recherche est également présente pour naviguer aisément sur le site. Ensuite, des onglets, tels que « Notre histoire », « Nos produits » ou « Nos marques » sont présents pour faciliter la navigation et accéder rapidement à l’information qui nous intéresse. Ainsi, la règle des 3 clics est respectée. Grâce à cette règle un internaute navigant sur une page web doit pouvoir accéder à n’importe quelle information présente sur le site en suivant au plus 3 hyperliens, soit 3 clics de souris, depuis la page principale. De plus, 3 onglets importants sont présents tout au long de notre navigation sur le site et sur n’importe quelle page, il s’agit des 3 onglets « boutique en ligne », « contactez-nous » et « plan d’accès » (annexe 2). Cependant, d’après nous, ces onglets devraient être davantage mis en évidence et devraient peut-être être placés dans la barre d’onglets principale. Cette première page d’accueil est divisée en 3 colonnes et présente les actualités de l’entreprise, leur nouveauté ainsi que les produits qu’ils proposent. Au bas de cette page d’accueil des petits drapeaux sont présents afin de choisir la langue dans laquelle nous souhaitons lire le site. Trois langues sont disponibles, l’anglais, l’espagnol et l’allemand. Il y a également un accès à la revue presse, des liens partenaires, un plan du site, les mentions légales et un espace privatif, ainsi qu’un lien vers le site manger-bouger.fr. L’espace privatif qui permet d’accéder à son compte afin de commander en ligne, n’est pas suffisamment mis en évidence. En ce qui concerne les articles rédigés sur le site, les textes sont plus ou moins bien organisés, mais la police d’écriture ne semble pas très adaptée, elle est peut-être trop petite, le texte n’est pas suffisamment aéré. De plus, la tangibilité de l’information est remise en doute car les dates de mise à jour des articles ou l’auteur ne sont pas toujours explicites. Quant aux couleurs du site, les couleurs foncées ou chaudes sont privilégiées sur un fond blanc ce qui n’empêche pas la lisibilité du texte. Ainsi le site nous paraît sobre mais étant donné que le texte n’est pas suffisamment espacé, cela nous donne l’impression d’un site désordonné et chargé. Enfin, le principe de « responsive design » n’est pas respecté. Ce concept offre une expérience de lecture et de navigation optimales pour l’utilisateur quelle que soit sa gamme d’appareil (téléphones, tablettes, liseuses…). Ce concept n’est peut-être pas réalisable du fait de « l’ancienneté » du site, qui ne s’est pas adapté à l’évolution des technologies. Par ailleurs il est à noter qu’aucun lien n’est présent afin d’être redirigé vers les réseaux sociaux de l’entreprise. Le logo Ce logo présent en haut à gauche du site web de Lucien Georgelin a été créé par une ancienne employée de l’entreprise. Celle- ci a voulu représenter la tradition avec le chaudron ainsi que les formes et les couleurs. Par ailleurs les couleurs sont chaudes et
  • 15. 15 sobres et présente ainsi une entreprise chaleureuse et à la « bonne franquette ». Le nom de l’entreprise est écrit de façon calligraphiée qui représente également une écriture ancienne et met l’ancienneté de l’entreprise en avant. De plus, nous pouvons observer deux personnages dégustant la confiture de l’entreprise. Ils sont habillés de manière traditionnelle ce qui met notamment en avant les valeurs de l’entreprise. Enfin nous pouvons remarquer que la femme fait goûter de la confiture à l’autre personnage et met ainsi une des valeurs de l’entreprise qui est celle du partage. A travers ce logo, les principales valeurs de l’entreprise telles que l’ancienneté, la tradition et le partage son mis en avant. Lucien Georgelin favorise principalement la communication produit en faisant de son nom sa marque. Enfin, nous pensons qu’un slogan pourrait être rajouté afin de communiquer davantage sur les valeurs incarnées par l’entreprise. Analyse Fan Page Karma Tout d’abord avant d’analyser de manière plus précise la e-réputation de l’entreprise nous avons pris contact avec elle afin de connaitre les supports de communication qu’elle privilégie. Ils privilégient principalement Facebook, dont ils mettent régulièrement à jour la page. De plus, la presse et la télévision seraient des supports grandement utilisés par l’entreprise pour communiquer. Ensuite, pour étudier la e-réputation et la présence sur les réseaux sociaux de l’entreprise Lucien Georgelin nous nous sommes aidé de Fan Page Karma et nous l’avons comparé à celle de la Maison Francis Miot. Il s’agit du meilleur artisan confiturier de France. Lucien Georgelin possède de nombreux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Instagram, YouTube… (Annexe 4). Pour notre analyse via le site de Fan Page Karma nous avons réalisé un diagnostic des 28 derniers jours. Premièrement en ce qui concerne les pages Facebook, Lucien Georgelin présente un meilleur indice de performance contrairement à la Maison F. Miot, or, celui-ci possède un plus grand nombre de « fans ». Toutefois, Lucien Georgelin est plus engagé, et interagie davantage sur Facebook que Francis Miot. Ensuite pour Twitter, Lucien Georgelin n’est absolument pas actif, en l’espace de 28 jours seulement 4 tweets ont été postés face à 15 pour la Maison Francis Miot. Par ailleurs, l’indice de performance est de 20 % pour Georgelin face à 88 % pour son concurrent. De plus, pour leur compte YouTube, les deux confituriers ont posté 3 vidéos chacun mais le nombre de vues pour Lucien Georgelin est beaucoup plus important car il s’élève à 6200 contre 526 pour Miot. Aussi, Lucien Georgelin compte 12 abonnés contre 1 seul pour son adversaire. Par ailleurs, pour le compte Instagram Francis Miot a beaucoup plus de poids étant donné qu’il possède 316 followers pour seulement 9 photos postées. Lucien Georgelin quant à lui a seulement 47 abonnées mais n’a encore posté aucune photo. Pour Pinterest et Google + l’activité est réellement moindre pour Lucien Georgelin et il en est de même pour son concurrent. Dans un premier temps, nous pouvons voir que Lucien Georgelin possède un site internet cependant, celui-ci n’est pas mis à jour régulièrement et le design devrait d’après nous être légèrement modifié. Par ailleurs, nous pouvons voir que la Maison Francis Miot n’est pas énormément active sur les réseaux sociaux mais en tant que confiturier numéro 1 en France il devrait avoir un impact et une présence plus importants que Lucien Georgelin. Ainsi, Georgelin n’a pas une e-réputation suffisamment importante mais est parvenu à être reconnu. Cependant, dans l’ère actuelle des technologies, l’entreprise devrait davantage être présent et réactif. Par la suite nous verrons quelles sont les réelles motivations des touristes à la visite d’entreprise ainsi que l’intérêt de l’entreprise à ouvrir ses portes.
  • 16. 16 B) Les motivations à la visite d'entreprises Dans cette partie, nous allons d'abord contextualiser le tourisme industriel ainsi que son histoire. Ensuite, nous aborderons les motivations de la visite d'entreprise, puis nous nous focaliserons sur l'entreprise Lucien Georgelin que nous avons analyser. Nous terminerons avec l'analyse du tourisme industriel que nous avons pu aborder grâce aux nets-enquêtes et aux entretiens semi-directifs réalisés. Le tourisme industriel ou bien tourisme de découverte économique est principalement représenté par la visite d'entreprises de tous types. Ce tourisme peut aussi être un tourisme de proximité, c'est- à-dire, qu'il peut rester un touriste très proche car il peut être réalisé par tout le monde et à n'importe quel moment que ce soit durant des vacances ou bien dans sa propre région afin de la découvrir, comme il en est le cas avec les écoles qui réalisent beaucoup de visites d'entreprises. En effet, beaucoup d'entreprises ont décidé de faire visiter leurs locaux à tous types de personnes. Cette discipline de tourisme parie pour une « école ludique » dans la vie. De plus, il permet à l'entreprise de communiquer « autrement », de jouer la transparence mais aussi de se démarquer de la concurrence, de fidéliser ses clients, d'améliorer la notoriété mais aussi l'ancrage de l'entreprise dans son territoire. Les sites de patrimoine industriel participent de plus en plus à la création d'une identité territoriale. Le tourisme industriel est une pratique très ancienne qui remonte à l'évolution et à l'histoire du tourisme au début du XIXe siècle avec Stendhal. De plus, beaucoup d'hommes politiques pratiquent le tourisme industriel depuis longtemps, tel était le cas avec Louis XIV et sa visite de la « Manufacture des Goblins ». En revanche, c'est depuis les années 80 que ce type de tourisme s'est vraiment développé. Toutes les régions françaises essaient de miser sur ce tourisme qui permet d'augmenter la fréquentation d'une région en hors-saison. Ce tourisme n'existe pas seulement en France. En effet, beaucoup de pays européens développent de plus en plus le tourisme industriel notamment grâce au Congrès de Tolède en 2008. Des exemples très populaires au sein des pays européens sont « Guiness » à Dublin (Irlande) ou la « Heineken Experience » à Amsterdam (Pays-Bas). L'interculturalité est donc un point clef de ce type de tourisme alternatif. En effet, il existe beaucoup de relations et d'interactions entre les différents pays mais aussi entre les différentes nationalités de touristes. Il serait préférable d'inclure un offre supplémentaire en proposant l’offre, l'accueil et l'hébergement. En effet, ces trois aspects du tourisme devraient être respectés afin de pouvoir contribuer au développement local. Il est important aussi d'avoir un bon guide expérimenté et qualifié. Le tourisme industriel rassemble les entreprises commerciales, industrielles, agricoles ou artisanales qui « mettent en tourisme » leur entreprises. Au sein de ce tourisme, le secteur d'activité le plus visité est le secteur des entreprises de produits grand public notamment avec les entreprises agroalimentaires, vin et spiritueux mais aussi l’artisanat.
  • 17. 17 Afin d'obtenir davantage d'informations et d'avoir une approche plus concrète sur cette forme de tourisme qui ne cesse d'attirer les touristes, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs ainsi que des net-enquêtes, ce qui nous a permis d'avoir une vision plus complète des motivations qu'ont ces visiteurs en vue d'un telle sortie touristique. Au préalable, nous considérions que les motivations principales pour réaliser cette visite pouvaient être variées, en effet, il peut s'agir de la curiosité, de l'apprentissage des techniques de fabrication, de la connaissance d'un métier, de la connaissance de la région ou bien même quand le territoire ne propose pas d'offres touristiques alternatives. Nous avons premièrement pris contact par téléphone avec Madame Nathalie Albinet, chargée de communication et de marketing pour l'entreprise Lucien Georgelin ainsi que sa collègue qui nous est venue en aide, Elsa Dulys, chargée de clientèle. L'entreprise Lucien Georgelin organisait des visites il y a trois ans de cela, il s'agissait de visites dans le cadre scolaire mais aussi des visites dans le cadre touristique (des bus étaient même à la disposition des touristes). La plupart des visiteurs étaient des personnes principalement locales, ce qui n'était pas réellement porteur malgré « les plus » que ces visites pouvaient leur apporter. Durant ces visites, l'entreprise proposait de découvrir les différents ateliers (confections des bonbons, confitures, plats cuisinées, etc.). Celles-ci permettaient de montrer leur savoir-faire, ce qui a pu contribué à la réputation et à la communication des produits (en vue de la qualité de ceux-ci). Or, ils ont décidé d'arrêter cette procédure à cause des normes présentes que nous analyserons dans une prochaine partie. Pour ces deux employées de l'entreprise, les principales motivations des visiteurs seraient d'observer les processus de fabrication des produits (avec quels ingrédients, quelles machines, etc.) ainsi que de découvrir les valeurs que diffusent l'entreprise, comme l'authenticité, la tradition dans les moyens de fabrication ainsi que les savoir-faire. Grâce aux nets-enquêtes que nous avons réalisées, le premier fait que nous avons pu analyser est l'interculturalité au sein de ce tourisme. En effet, nous avons interrogé des personnes de différentes nationalités : française, espagnole mais aussi anglaise ainsi que des personnes de tout âge. Cela nous a permis de nous rendre compte que ce tourisme se pratique beaucoup dans ces pays. Premièrement, nous avons souhaité réaliser un questionnaire à travers un échantillon global, dont la majorité était tout de même française. Nous avons publié ce questionnaire sur les réseaux sociaux et obtenu 99 réponses. 67% d'entre eux ne connaissent pas le terme de tourisme industriel, cependant 65% ont opté pour la bonne définition de ce tourisme, à savoir la visite d'entreprise. En revanche, beaucoup ne trouvent pas ce type de tourisme attractif. Ceux l'ayant déjà pratiqué, ce fut en majorité dans le secteur agroalimentaire, pour les français les principales sources de motivation sont la découverte et l'apprentissage des techniques de fabrication (56%) et la découverte du monde professionnel (30%). Aussi, pour la majorité d'entre eux, la visibilité de ce tourisme n'est pas suffisante mais serait prête à payer pour en découvrir ses atouts. Il nous paraissait cependant intéressant de mentionner qu'une grande partie de ces personnes interrogées ne pensent pas que ces entreprises soient explicites en vue de leurs objectifs. Ensuite, sur tous les espagnols interrogés 66% ne connaissent pas le tourisme industriel, cependant 49% d'entre eux connaissaient la définition de celui-ci et 28% estiment qu'il est attractif. Les espagnols ont en majorité effectué de telles visites dans le domaine automobile. La principale motivation pour eux s'avère être l'apprentissage des techniques de fabrication, suivie de la curiosité et de la découverte d'une profession. Globalement, les personnes de nationalité espagnole (66 personnes ont été sondées), seraient intéressées par la visite d'une entreprise similaire à celle de Lucien Georgelin. Nous avons par la suite, interrogé des personnes de nationalité britannique résidant dans le département du Lot-et-Garonne, celles-ci n'ont jamais visité l'entreprise Lucien
  • 18. 18 Georgelin mais la connaissent bien, grâce notamment au bouche à oreille. Elles ont toutes déjà consommé au moins une fois ses produits mais le font de manière occasionnelle. Ces personnes interrogées sont susceptibles de recevoir de la famille et ainsi que celle-ci serait intéressée par une telle visite (à 60%). Afin d'avoir une approche plus universelle, nous avons décidé d'interroger des enfants de 8 et 10 ans. La petite fille de 8 ans habite la région, elle connaît bien l'entreprise via ses produits vendus en grande surface et elle est notamment attirée par la production des bonbons et des confitures. Pour elle, il serait intéressant de visiter cette entreprise avec son école mais aussi une entreprise similaire lors de ses vacances (ce qu'elle fait déjà lors de vacances en famille). Elle a déjà eu l'occasion de visiter une entreprise et de réaliser des activités à thèmes. Pour elle, le goût des produits serait la première des motivations tout comme pour le petit garçon. Ce petit garçon habite une autre région de la France et ne connaît pas l'entreprise Lucien Georgelin (il s'agit d'un membre de la famille d'une d'entre nous), cependant il serait réellement intéressé de visiter une telle entreprise et il a notamment évoqué une certaine curiosité pour les savoir-faire et pour découvrir les métiers qui y sont proposés. Il n'a jamais eu l'occasion de participer à une telle sortie scolaire et mentionne que les visites d'entreprises pourraient certainement intéressées sa famille. De plus, nous avons interrogé trois personnes originaires du Lot et Garonne, le département où se situe l'entreprise Lucien Georgelin. Cela nous a permis d'analyser l'influence de cette entreprise, qui est connue par toutes ces personnes, en effet, 100% des interrogées l'ont déjà visitée. Mais aussi que le « Made In France » est très valorisé par la visite de l'entreprise et surtout celle de Lucien Georgelin comme l'a affirmé une personne interrogée : « cela reflète bien le savoir-faire français ». Deux anciens salariés de l'entreprise Lucien Georgelin ont répondu à nos questions. Nous avons donc découvert que ces salariés n'ont pas connu la visite d'entreprise pendant leur période au sein de celle-ci, en tant que trieur de fruit pour l'un et opérateur de production pour l'autre, car les visites étaient déjà révolues lors de leur contrat. De plus, ils conseilleraient de mettre en place la visite d'entreprise afin de pouvoir partager la culture de celle-ci et mettre en avant sa transparence. Les motivations principales seraient pour eux la connaissance des conditions de travail en usine et les techniques de fabrication des produits. Selon eux, la visite d'entreprise pourrait générer une meilleure visibilité du « Made In France » Nous avons notamment souhaité interroger des professionnels du secteur touristique en plus des particuliers. Nous nous sommes donc dirigées vers l'Office de Tourisme de Bordeaux, qui elle, nous a redirigé vers un guide touristique spécialisée dans ce genre de visite et qui en ont la charge, car nous voulions comparer la situation de l'entreprise Lucien Georgelin à une entreprise qui organise avec succès de telles visites. L'entreprise Jock est située à Bordeaux et propose de nombreux produits commercialisés à travers le monde comme des préparations desserts, des pâtes à gâteaux, des crèmes desserts, etc. Elle organise des visites en partenariat avec l'office de tourisme de Bordeaux, à qui elle délègue ces missions touristiques pour des raisons de normes que nous verrons par la suite. En ce qui concerne la responsable des visites de l'entreprise Jock, nous avons pu nous rendre compte que les motivations étaient plus multiples, mais pour la guide touristique interrogée il s’agit surtout de la connaissance du tissu économique local et estime que ces visites apportent une plus grande visibilité à l’entreprise.
  • 19. 19 Nous avons aussi pris contact avec celle de Marmande qui nous a permis de nous rendre compte que les visites au sein de l'entreprise Lucien Georgelin étaient, il y a quelques années, proposées dans leurs circuits de groupe. En revanche, aujourd'hui, cette entreprise ne fait plus partie de ce partenariat. Or, ils mettent en avant les produits et les vendent aussi au sein de l'office de tourisme. Selon eux, Lucien Georgelin pourrait actuellement répondre à une demande existante autour des produits locaux, notamment pour la qualité et le terroir. De plus, le tourisme industriel pourrait être « un tourisme d'avenir » qui n'attend que d'être développé. Ce type de tourisme a aussi de bonne retombée sur l'entreprise notamment avec la possibilité d'une hausse du chiffre d'affaire grâce à ces visites. Nous trouvions pertinent d'obtenir une approche venant du maire de la commune où est implantée l'entreprise, à Virazeil. Il s'agit de Monsieur Chrsitophe Courregelongue, maire depuis 2014 et vice-président chargé de l'agriculture pour Val de Garonne Agglomération. La mairie promeut les produits Lucien Georgelin pour le goûter de Noel, ou à travers des coffrets cadeaux envers certains partenaires ou élus de la mairie. Nous avons pu nous apercevoir grâce à l'influence de cette entreprise, Virazeil a pu davantage se faire connaître, seulement les retombées de la notoriété sont difficilement quantifiables, mais le Maire estime que l'entreprise participe activement au plein emploi. Lors des dernières portes ouvertes, le Maire a constaté qu'il y avait beaucoup de monde et que ces personnes portaient un intérêt aux étapes de fabrication des produits et surtout pour voir la confection des produits consommés. Pour lui, il n'y a pas mieux pour le Made In France que l'entreprise Lucien Georgelin car il utilise des produits locaux (pruneaux, noisettes, tomates, etc.) et des produits du terroir français, et car celle-ci fait preuve d'authenticité et montre un attachement au terroir. La Mairie souhaiterai s'impliquer dans l'organisation de ces visites si elles avaient lieux, en organisant par exemple des après-midi visites d'entreprises (notamment avec d'autres entreprises de la commune, comme Stella, usine de fabrication d'escaliers en bois). Pour lui les motivations premières à une telle visite, sont le goût, la curiosité, l'attrait pour le produit et la transparence, qu'il estime compliqué à établir à travers de simple visites, mais celles-ci permettent néanmoins de rassurer les visiteurs (notamment avec les associations de consommateurs). Il estime que de telles visites pourraient être déléguées à l'Office de Tourisme de Val de Garonne, même s’il pense que ce n'est pas sa mission principale, il est convaincu que celle-ci serait enchanté de promouvoir un telle tourisme. Il a notamment fait part d'un projet organisé par Val de Garonne Agglomération en vue d'un plan marketing afin de mettre en valeur le territoire et sa communication. L'école primaire Jean Moulin de Miramont de Guyenne (commune à proximité de Virazeil) qui a répondu à nos questions, nous a permis d'analyser le tourisme industriel au sein du milieu scolaire. En effet, cette forme de tourisme est très présente dans celui-ci, car il est porteur de nombreux avantages pour les élèves. La principale motivation des écoles est de faire découvrir aux enfants le milieu professionnel que ce soit industriel ou bien artisanal et cela peut stimuler leurs cinq sens ainsi qu'éveiller leur curiosité. De plus, c'est un plus pour les enfants qui n'ont pas la possibilité de partir en vacances ou dont les parents ne sont pas forcément soucieux de les sensibiliser au monde industriel et aux produits français. Dans cette école, ils ont déjà visité l'entreprise Lucien Georgelin plusieurs fois auparavant. En effet, les personnes locales ont répondu qu'elles avaient visitées l'entreprise en milieu scolaire. En conclusion, le tourisme industriel est présent depuis le début du XIXe siècle même si aujourd'hui il se développe de plus en plus et devient connu par la plupart des personnes. Il est très présent dans tous les pays et dans tous types d'entreprises. Nous avons pu analyser que les motivations pouvaient être très variées mais elles constituent un ensemble qui pourrait se résumer par apprentissage et connaissance. Ainsi, ce type de tourisme
  • 20. 20 pourrait selon nos enquêtes bien représenter le « Made In France » pour les touristes français ou bien étrangers. Pour l'attractivité de ce tourisme, nos avis sont assez partagés, mais il est clair que ce type de tourisme représente le terroir et les produits locaux. De plus, les écoles sont très présentes dans ce type de tourisme. Quant à l'entreprise Lucien Georgelin, elle est très connue dans la région du Lot-et-Garonne, et la visite d'entreprise se réalisait auparavant, mais maintenant cela n'est désormais plus possible à cause de certaines normes comme nous l'analyserons dans la prochaine partie, malgré son intérêt à réactualiser une telle activité. C) Les contraintes à l’essor du tourisme industriel Bien que le tourisme industriel et ses vertus ne cessent d'attirer la curiosité tant des touristes que des locaux, nous allons nous apercevoir que certaines contraintes s'imposent à ces visites d'entreprises. Nous pouvons dès lors nous imaginer que ces contraintes soient d'ordre interne (propre à l'entreprise) mais aussi d'ordre externe (contraintes imposées par des acteurs extérieurs à l'entreprise). Or, ces contraintes peuvent s'avérer être une entrave au développement du tourisme de découverte économique que souhaitent développer certaines entreprises afin de diffuser leurs valeurs, ces contraintes pouvant avoir un effet régulateur ou rédhibitoire, les entreprises peuvent avoir du mal à trouver une alternative pouvant convenir aux deux parties bénéficiaires de telles visites. Comment organiser une visite d'entreprise ? Les visites d'entreprises sont actuellement très populaires dans le secteur de l'agroalimentaire mais se développent largement dans d'autres secteurs comme dans les transports, l'énergie, la culture, le textile ou encore l'automobile. Certains guides permettent d'orienter les entreprises ou les collectivités afin de satisfaire les attentes des touristes, des visiteurs ou encore des groupes scolaires. Afin d'établir une visite d'entreprise concrète et efficace, trois axes majeurs sont à suivre : le marketing territorial (valoriser le savoir-faire locaux par la visite), l'animation du territoire (organiser des événements autour de la visite) et ensuite le développement touristique (construire une offre permanente et qualifiée de visite). Nous allons principalement nous intéresser au troisième axe. En effet, l'entreprise doit suivre un schéma bien établit pour rendre compte des éventuelles visites qu'elle pourra proposer. En premier lieu, il s'agit de définir les objectifs (est-ce principalement une offre touristique ?), ensuite il faut cibler le public ou adapter son offre selon chaque cible (population locale ou régionale, ce qui s'apparente au tourisme de proximité, touristes de passage, acteurs économiques, groupes scolaire, etc.). Par la suite il faut déterminer la périodicité du projet (sera-t-il ponctuel ou s'inscrivent-elles dans la durée ?), et bien choisir les partenaires utiles à l'élaboration d'un tel projet (offices de tourisme, Chambres Consulaires, Collectivités, Rectorats, grandes entreprises, médias, etc.). Les moyens nécessaires qu'ils soient financiers ou matériels, devront être recensés ultérieurement à la création du projet (il est possible de s'inscrire dans un programme régional pour recevoir une aide par exemple), et un phasage devra être entreprit afin de vérifier les avancées et d'identifier les blocages. Afin de soit agir dans la même voie que d'autres entreprises sur le territoire, soit de se démarquer de celles-ci, l'entreprise doit se renseigner sur l'offre de visite d'entreprises déjà existante dans ses environs. Après avoir établit les préconisations nécessaires, l'entreprise doit vérifier la faisabilité du projet en se renseignant sur l'adéquation des locaux, les investissements nécessaires pour la sécurité du parcours. En suivant, elle doit réaliser l'équipement nécessaire (parking, etc.) et organiser les conditions d'accueil et de visite. Pour aboutir à une
  • 21. 21 réussite du projet, les entreprises peuvent demander de l'aide à un Cabinet de Conseil spécialisé dans le tourisme par exemple, qui fournira une aide professionnelle par le biais d'un conseiller territorial. Il est avant tout important que l'entreprise communique un message cohérent avec son image et sa stratégie, c'est à dire sa culture d'entreprise. Plusieurs types de visites se présentent aux entreprises telle que la visite événementielle, la visite programmé (selon un calendrier), la visite touristique permanente ou encore la visite permanente sélective (la cible est ici choisie et sélectionnée selon certains critères). Une fois le type de visite choisie, l'entreprise doit régler son déroulement, elle doit principalement présenter et décrire son histoire et ses processus de fabrication afin d'exposer ce que celle-ci veut faire savoir, ceci en sélectionnant les étapes à présenter. Ensuite elle doit créer un scénario de visite et l'animer, en faisant par exemple participer les visiteurs, en donnant des anecdotes ou en proposant des séquences interactives ou ludique. Après avoir clairement établit son plan de visite industriel, l'entreprise devra évaluer ses résultats qu'ils soient positifs ou négatifs afin de les améliorer. Pour les améliorer, il faut d'ailleurs entretenir la promotion et la communication de son offre (à travers son site web principalement mais aussi d'autres supports de communication) choisir le meilleur moyen d'accueil et de guidage (guidage interne par des personnes intérieures à l'entreprise ou guidage externe par des personnes n'appartenant pas à celle-ci). Elle doit notamment maintenir sa politique commerciale, que la visite soit gratuite ou non et peut proposer des questionnaires pour les visiteurs afin d'analyser la répercussion des visites, en vue d'éventuels changements et améliorations. L'entreprise peut notamment disposer d'une charte ou d'un cahier de charges afin de vérifier que les points clés de la visite soient bien respectés et bénéficie notamment d'un guide méthodologique publié par ATOUT France. Les Chambre du Commerce et de l'Industrie ainsi que les offices de tourisme peuvent travailler en adéquation avec les entreprises en vue de professionnaliser la prestation du tourisme industriel afin que les visiteurs puissent bénéficier d'une offre de qualité répondant au mieux à leurs attentes. Une fois les avantages et la conception du tourisme industriel abordés, il est utile de mentionner que certaines contraintes peuvent s'imposer aux industries exerçant déjà une prestation touristique mais aussi à celles souhaitant y adhérer. En effet, ces entreprises peuvent d'abord être confrontées à des contraintes d'ordre interne. Bien qu'il n'existe pas de dispositions légales spécifique à l'organisation des visites d'entreprises, des réglementations parfois strictes empêchent les entreprises de développer davantage leur offre. Il peut s'agir de contraintes liées à l'emploi du temps et au calendrier parfois compliqué a adapté à de telles visites, à la perturbation du fonctionnement de l'entreprise que certains partisans au tourisme industriel peuvent entrevoir mais aussi le coût d'aménagement d'une telle visite. Ces réglementations peuvent notamment s'imposer par des organismes indépendants comme l'AFNOR (Comité technique français sur le tourisme) en ce qui concerne la sécurité (sécurité incendie, visite de services vétérinaires, etc), l'accessibilité (pour les personnes en situation de handicap par exemple) ou bien encore l'hygiène. En ce qui concerne la sécurité, si l'entreprise dispose simplement d'une salle dédiée à l'accueil des visiteurs, elle doit respecter les règles relatives aux Établissements Recevant du Public (pour lesquelles une législation et normalisation stricte s'imposent). Si au contraire elle ne possède pas un local spécifique dédié à la réception du public, il conviendra d'appliquer les dispositions de l'article L421-1 du Code du Travail. Des textes généraux issus de ce code mentionnent justement de telles réglementations qui concernent l'accueil du public ainsi que les règles d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail (arrêté du 25 juin 1980), ces réglementations concernant aussi bien les salariés de l'entreprise visitée tout comme les potentiels visiteurs. Il peut aussi s'agir de contraintes externes, comme l'établissement de plans Vigipirate ou des risques incendies, qui émanent d'une législation explicite et qui s'imposent en matière de sécurité à l'entreprise. De plus cette même entreprise craint l'espionnage industriel de la part des visiteurs malintentionnés (ici pourra être développé l'intelligence économique qui consiste en la mise
  • 22. 22 en sécurité des informations sensibles), la pollution de la zone de production ou encore le nombre de participants pouvant être accueillis (elle réglera pourtant ceci dans un éventuel cahier des charges qui exposera toutes les conditions préalables à la visite d'entreprises). Afin d'éviter quelconque incident pouvant survenir dans le cadre d'une visite, l'entreprise se voit dans l'obligation de souscrire une assurance responsabilité : seul le chef de l'établissement sera responsable des éventuels accidents pouvant survenir dans son entreprise sauf si la faute du visiteur peut être mise en cause, comme lors de la contamination par absorption d'un produit ou lors d'une chute. Or, en plus de ces contraintes qui s'imposent naturellement et qui peuvent être nuancées par l'implantation de certaines réglementations que l'entreprise se voit obligé de respecter, il existe des normes d'ordre national ou encore européen qui peuvent davantage gêner la mise en place d'un tourisme à vocation industrielle. Seulement, avant de prendre connaissances de telles normes à l'aide des réponses apportées par l'entreprise Lucien Georgelin et l'usine Jock, nous allons démontrer que certaines normes ne concernent que ce tourisme industriel et qui ont pour but de l'encourager et de l'encadrer, contrairement aux normes qui concerneront Georgelin, et qui sont des normes davantage contraignantes en vue de leur caractère industriel. La CCI française a présidé les travaux du groupe de travail en charge de l'élaboration de la norme et ce en collaborant avec l'AFNOR. Il s'agit de la norme ISO 13810 « Services touristiques – Tourisme Industriel – Prestation de services » édictée en 2015, qui est une norme européenne et qui représente un pas de plus vers la professionnalisation du tourisme industriel. Cette norme établit les exigences générales relatives aux offres de tourisme industriel proposées par des prestataires de service ayant pour but de faire connaître ses activités productives, scientifiques et techniques, présentes et passées, sur la base de processus, de savoir-faire, de produits ou de services. Les exigences de cette norme s'appliquent à l'ensemble des prestations des services ayant pour but de faire connaître des actions productives, des sites du patrimoine industriel ou les deux, y compris les installations et les équipements associées à ces services ainsi que leur fonctionnement interne. Le cahier des charges relatif aux outils et à l'équipement utilisés dans le cadre de ces services sont exclus, ce qui peut représenter un avantage pour les entreprises, ne leur infligeant pas de contraintes supplémentaires. Une autre directive européenne a été prescrite, la directive SEVESO peut parfois venir entraver l'intention touristique des entreprises si les caractéristiques de cette norme ne sont pas respectées. Cette directive impose aux Etats européens d’identifier les sites industriels qui présentent des risques d'accidents majeurs et d'y maintenir un haut niveau de prévention. Seulement, cette norme ne peut pas réellement s'appliquer dans le cas de l'entreprise que nous avons choisie car il s'agit d'une entreprise d'agroalimentaire. Nous imaginons dès lors, que les contraintes dont fait face Lucien Georgelin soit principalement d'origine hygiénique ou de santé par exemple, en ce qui concerne les volatiles. Nous pouvons notamment nous imaginer qu'il s'agit aussi de normes en adéquation avec la question de sécurité par exemple étant donné le l'investissement dans le progrès technique dont l'entreprise a dû faire preuve face aux besoins que celle-ci nécessite en vue de l'ampleur dont elle bénéficie actuellement sur le marché international (c'est aussi pour cela que des normes européennes s'imposent en plus des réglementations d'origine nationale). Seulement cette normalisation européenne peut être à l'origine d'une controverse en matière de tourisme. En effet elle fait surgir la question concernant la pertinence de ces normes quand la capacité d'une entreprise de se faire concurrence est déterminée par la différence de ces services et non pas pour être similaire à ses concurrents. Nous allons voir que dans le cas de Lucien Georgelin qui a cessé les visites d'entreprises il y a trois ans de cela, de nombreuses contraintes s'imposent à lui, des contraintes ayant diverses origines et qui peuvent s'avérer décourageante pour une telle
  • 23. 23 entreprise qui dispose d'une attractivité importante quant à la qualité et la singularité de ces produits et d'une notoriété grandissante, deux caractéristiques qui suscitent pourtant vivement un réel intérêt de la part des visiteurs. Afin d'analyser plus profondément quels éléments perturbateurs s'invitent dans le cas du tourisme industriel que Lucien Georgelin serait dans la capacité de proposer, nous avons sollicité Jock, une usine (société par action se situant à Lormont) produisant des denrées alimentaires et ayant une présence importante sur le marché international depuis des années, afin d'entrevoir quels sont les écarts entre ces deux entreprises, et plus particulièrement de savoir pourquoi l'une d'elle peut se permettre la visite d'entreprise et pourquoi l'autre se trouve dans une situation d'impasse. Après avoir pris contact avec la responsable marketing de l’entreprise de Lucien Georgelin nous avons appris que celle-ci est régie par le référentiel IFS Food. Il s’agit d’un référentiel reconnu par la Global Food Safety Initiative. La GFSI regroupe un ensemble de normes ayant pour but d’aider et de renseigner les industries particulièrement de l’agroalimentaire en matière de sécurité sanitaire tout au long de la chaine d’approvisionnement. La norme IFS (International Featured Standards) Food est destinée à l’audit de la qualité et de la sécurité des processus et des produits des entreprises agroalimentaires. Il a été conçu pour permettre l’évaluation des niveaux de qualité et de sécurité des fournisseurs de produits alimentaires. Il concerne particulièrement les usines de transformation alimentaire ou de conditionnement de produits nus. Cette règlementation possède des exigences dans des thématiques telles que ; la responsabilité de la direction, la gestion des ressources, la planification et les procédés de fabrication, la protection de la chaîne alimentaire contre les actes malveillants. Quatre objectifs forment le référentiel IFS ; l’établissement d’un référentiel commun avec un système d’évaluation uniforme, le travail avec des organismes de certifications accrédités et des auditeurs qualifiés, assurer la transparence et la possibilité de comparaisons tout au long de la chaine d’approvisionnement et enfin la réduction les couts et le temps liés aux audits tant pour les distributeurs que pour les fabricants. Afin d’obtenir ce référentiel il faut respecter de nombreuses normes comme notamment en ce qui concerne l’hygiène du personnel (vêtements de protection, nettoyage et la désinfection des mains, l’interdiction des bijoux, protéger les cheveux, etc.). De plus en ce qui concerne les personnes d l’extérieur c’est- à-dire les prestataires ou les visiteurs (touristes) des normes leur sont également imposées (vêtements de protection, l’interdiction de bijoux et de maquillage, etc.). De plus les visiteurs doivent respecter les conditions d’accès à la société. Ils doivent être identifiés dans les zones où les produits sont stockés et doivent être enregistrés au moment de leur accès. Par ailleurs, l’entreprise doit pouvoir être dans la capacité de fournir des vestiaires adaptés pour les membres du personnel, les prestataires et les visiteurs. L’IFS Food permet à l’organisation de crédibiliser ses engagements auprès des consommateurs, de mettre en place un système de management qui permet de répondre aux exigences en matière de qualité et de sécurité alimentaire. De répondre aux exigences règlementaires applicables aux produits alimentaires (y compris celles des pays où ils sont consommés), etc. La certification ISO 22000 est également une règlementation suivie par Lucien Georgelin. Cette certification permet à tout organisme de mettre en place un Système de Management de la Sécurité Alimentaire (SMSA). Cette norme a pour objectif de donner aux acteurs de la filière agro-alimentaire un outil de gestion performant pour maitriser les risques inhérents à
  • 24. 24 la sécurité des aliments. Cette certification est reconnue internationalement et permet de rassurer les clients en prouvant que les produits sont surs et sains. En ce qui concerne Jock, nous leur avons demandé si certaines normes leur étaient imposées, et comme nous l’imaginions, certaines normes IFS aussi sont à respecter pour leur part. Lorsque nous leur avons donc demandé pour quelles raisons ces visites étaient-elles réalisables dans leur cas, la guide nous a répondu que la tâche devait revenir à des personnes qualifiées dans ce genre de visites et qui faisaient de ces visites, une activité régulière. Cela leur permet d’acquérir de leur expérience et de la mettre à profit lorsqu’il s’agit de faire face aux normes. Dans ce cas-là, c’est ce qui a incité Jock à proposer des visites, qui consistent au visionnage d’un diaporama historique suivit de la visite de l’entreprise. De plus, la guide nous a informé que les visites sont régulières chez Jock et malgré le fait qu’elle croit en l’avenir du tourisme industriel, elle reste perplexe face à son développement car elle estime que rares sont les structures acceptant d’ouvrir leurs portes. Après avoir enquêté auprès de différentes personnes et de différents interlocuteurs et acteurs favorables au tourisme industriel, nous pouvons désormais évaluer les écarts potentiels qui existent entre la volonté des touristes à visiter une entreprise et les contraintes qui sont imposées aux entreprises recevant un public touristique. D) Analyse des écarts existants Une fois avoir pris contact avec une responsable de l'entreprise Lucien Georgelin, nous avons pu nous apercevoir que celle-ci avait dû cesser les visites d'entreprise à ses dépens et qu'elle n'avait pas forcement chercher d'alternatives ni même trouver des moyens complémentaires. L'entreprise dispose dorénavant d'une renommée internationale et bénéficie d'une importance de plus en plus marquée sur le marché de l'agroalimentaire, nous pensions donc que celle-ci aurait voulu favoriser son image en ouvrant ces portes. En effet, elle diffuse des valeurs qui lui sont propres et qui sont d'un intérêt général actuellement, tout comme l'authenticité, la tradition ou encore l'utilisation de produits du terroir. Même lorsque l'entreprise est amenée à utiliser des produits venant de l'extérieur en raison de leur inexistence sur le territoire français, elle est réputée pour la transformation authentique de ces produits notamment au travers de confitures cuites au chaudron par exemple. Ces valeurs présentées sont des valeurs qui tiennent à cœur au français mais notamment aux personnes étrangères venant visiter le territoire. D'autant plus que nous pouvons clairement dire que l'histoire de Georgelin peut être assimilée à celle d'un autodidacte, partit de rien pour finalement réussir sa vie et faire de son nom, sa marque. Tout cela favorise un phénomène à la mode qui est la consommation du Made In France, l'entreprise en est effet un des meilleurs exemples. Dès lors, quelles sont les entraves au développement d'un tel tourisme et comment y faire face ? Au travers des enquêtes réalisées de manière téléphonique ou via les réseaux sociaux, nous avons pu nous apercevoir qu'il y a un réel engouement pour ce tourisme de découverte économique. En effet, nous avons interrogé différentes populations pouvant nous orienter dans notre problématique en raison du contexte différent que chacune d'entre elle proposait. Les motivations à une telle visite s'avèrent être généralement les mêmes : la découverte des processus de production, la découverte des savoir-faire, la mise en avant du terroir, etc. De plus, nous avons pu établir que de telles visites représenteraient une réelle richesse pour l'entreprise, mais aussi pour le terroir qui serait alors mit en avant. De cela, nous pouvons conclure que ce concept touristique serait bénéfique pour toutes les parties prenantes. Malheureusement, Lucien Georgelin ne propose actuellement pas d'offre semblable. Nous voulions à la base nous intéressés à comment développer le tourisme industriel en ce qui concerne une entreprise agroalimentaire d'une telle ampleur. Nous pensions qu'il
  • 25. 25 s'agissait d'un problème de communication ou bien de manque de conscience du potentiel que ce tourisme pourrait apporter. Or, nous avons appris que les barrières au développement de la visite d'entreprise, allaient plus loin, il s'agissait davantage de normes contraignantes. Ces normes sont en majorité liées aux problèmes de sécurité, d'hygiène ou encore d'accessibilité. Celles-ci peuvent être issues de réglementations nationales ou de normes européennes qui semblent être de de réelles contraintes, auxquelles il paraît difficile de déroger. Nous avons donc demandé davantage de détails au chargé de communication de marketing et de communication de cette même entreprise et avons établi nos propres recherches concernant ces normes. Cela nous a réellement confirmé que ces normes infligées à l'entreprise Lucien Georgelin ne pouvaient être éradiquées mais seulement contournées. Il nous a semblé judicieux de contacter une entreprise agroalimentaire qui parvient à ouvrir ses portes, et ce avec la présence de normes. Il s'agit de l'usine Jock implanté à Bordeaux, même si celle-ci ne communique pas les mêmes valeurs que l'entreprise Virazeillaise, elle bénéficie d'une reconnaissance internationale et elle est donc aussi régit par des normes contraignantes. De ce point de vue, il nous a semblé indéniable de se renseigner sur les moyens mis en place par l'usine Jock pour ouvrir ses portes tout en ayant connaissance des normes qui lui étaient imposées. Lorsque nous avons contacté Jock, celle-ci nous a redirigé vers l'Office de Tourisme de Bordeaux qui est en charge de telles visites, même si cette Office ne propose pas de réels circuits dédiés à la visite d'entreprise. L'Office même, nous a redirigé vers deux guides touristiques en charge de ces visites (du groupe AJICA). A partir de là, nous avons pu observer que concrètement, pour parvenir à ne pas être encombré par les normes, l'usine Jock déléguait ses visites à des personnes compétentes dans le tourisme industriel, d’autant plus que la guide en charge de ces visites que nous avons interrogée estime que le personnel n’est pas forcement disponible dans l’entreprise pour faire visiter l’établissement ou du moins car le personnel ne serait pas formé à une telle tâche. Nous avons donc constaté un écart entre le réel intérêt qu'est porté au tourisme industriel par les potentiels visiteurs mais aussi par les acteurs économiques de la région et les contraintes qui étaient imposées. Dans un contexte de mondialisation, nous pouvons être conscient qu'une certaine législation s'impose envers les entreprises ayant une certaine notoriété dans le marché de l'agroalimentaire, mais ces normes peuvent parfois décourager tant les industriels que les particuliers. Il est possible en effet, que les touristes ayant un attrait particulier pour le Made In France se forgent un avis erroné concernant les réelles décisions de l'entreprise à ne pas ouvrir leur porte, elles peuvent effectivement se poser la question sur la transparence de l'entreprise. C'est pourquoi il est indispensable pour l'entreprise Lucien Georgelin de communiquer sur la situation actuelle empêchant la visite d'entreprise. Cependant, il est possible pour cette entreprise de contourner les normes et les contraintes, plusieurs possibilités s'offrent à elles en plus de sa communication accrue. Il s'agit de préconosations qui pourraient améliorer la promotion et la communication de l'entreprise mais aussi qui pourraient participer à une alternative de la visite d'entreprises, pouvant alors concilier les intérêts de chaque partie au tourisme industriel. Pour ce faire, et à travers toutes les recherches et les informations que nous avons collectées, nous allons présenter certaines recommandations et préconisations qui nous ont semblées intéressantes à établir de par leur caractère respectueux des valeurs de l'entreprise mais aussi de par leur originalité pouvant davantage séduire des touristes en quête du Made In France.
  • 26. 26 III) Préconisations/pistes d'amélioration A) Analyse récapitulative Au travers de cette seconde partie, nous nous sommes donc aperçus que les normes auxquelles l'entreprise Lucien Georgelin doit faire face ne peuvent donc faire l'objet d'une alternative. Elles ne peuvent en effet qu'être contournées d'une manière à ce que cette nouvelle activité ne soit pas une entrave ni à la sécurité, ni à l'accessibilité, ni à l'hygiène dont l'entreprise se doit de respecter conformément au processus de normalisation européenne. En ayant pris contact avec la chargée de marketing et de communication de l'entreprise, nous avons constaté que toutes ces contraintes apparentes avaient en quelques sortes dépourvu de motivation les gérants de l'entreprise, qui n'avaient pas forcément la volonté d'embaucher quelqu'un de supplémentaire afin d'organiser et superviser de telles visites. Nous pouvons imaginer qu'il s'agit d'une contrainte financière, mais certainement aussi d'une dérogation à leur système de valeurs. En effet, le partage des savoir-faire reste une des grandes valeurs de l'entreprise depuis ses débuts. L'entreprise se verrait davantage organiser une gestion en interne plutôt que de confier cette tâche à une personne extérieure (comme c'est le cas avec l'entreprise Jock). Une idée fut préconçue par l'entreprise en vue du développement de ces visites d'entreprise : il s'agissait de continuer des visites des locaux afin de suivre toutes les étapes de production et de profiter du discours établit par le maître des visites, contant l'histoire de l'entreprise, ses valeurs, sa politique commerciale, ses objectifs ou encore ces processus de production, en utilisant une verrière. Cette verrière aurait répondu aux soucis de sécurité mais aussi d'hygiène ; en effet comme nous avons pu le voir, les visiteurs se voyaient obligés de retirer tous leurs bijoux ou encore de porter une blouse. Ici, cette contrainte ne se poserait plus, la verrière n'étant qu'une séparation transparente, la réalité serait toujours au rendez-vous. Seulement, cette verrière s'avère être à l'opposé des valeurs mises en avant pour l'entreprise, qui ne souhaite qu'aucune séparation soit faite entre son espace de production et ses clients afin de ne pas créer une certaine distance qui pourrait s'avérer gênante, mais encore car les valeurs de partage et d'apprentissage sont indiscernables de la culture de l'entreprise Lucien Georgelin, celle-ci ne souhaitant en rien avoir l'image d'une entreprise à la production purement et simplement industrielle, à laquelle les visiteurs ne pourraient approcher. Cette idée fut donc vite abandonnée, et depuis cela, aucune autre tentative n'a été recherchée, l'entreprise s'étant davantage pencher sur son expansion à l'étranger (étendant son marché jusqu'aux Etats-Unis et au Japon récemment), et sa croissance et sa réputation à gérer. C'est à ce moment-là qu'il nous a paru intéressant d'intervenir en leur proposant ou en leur recommandant une stratégie pouvant allier visite d'entreprises et normes imposées. Avant de voir la stratégie touristique que nous allons proposer à l'entreprise Lucien Georgelin, nous nous devons de mentionner la communication de celle-ci résulte en partie du bouche à oreille, qui peut rester un moyen de communication précaire dans un contexte de mondialisation. Lorsque nous regardons du côté de Jock, nous nous apercevons que la communication est favorisée via les outils de communications (réseaux sociaux, etc) de l’Office de Tourisme de Bordeaux. Nous allons donc nous apercevoir que ce serait une chose à améliorer en vue d’un potentiel tourisme industriel proposé par l’entreprise Lucien Georgelin.
  • 27. 27 B) Création d'un circuit touristique La Chambre des Commerces et de l'Industrie française s'implique régulièrement et ce depuis longtemps, dans l'organisation de visites d'entreprise sur le territoire, la plupart dans le cadre d'opérations ponctuelles comme les « Journées Portes Ouvertes » ou la « Semaine de l'Industrie ». De plus, de telles entreprises devront être considérées comme des ERP (Entreprises Recevant du Public) dès lors que ces journées portes ouvertes seront organisées de manière régulière et deviennent une activité à part entière pour l'entreprise. Or, il s'agit ici de développer un projet touristique pouvant s'établir à long-terme suivant un calendrier bien définit par l'entreprise et qui ne nécessite pas d'être référencé comme ERP et donc de suivre une législation davantage complexe. Sachant encore, que ces normes peuvent seulement être contournées, cela implique de créer une activité mettant en avant l'entreprise et favorisant les attentes des visiteurs, hors établissement, ou du moins hors des zones sensibles, pouvant mener l'entreprise dans une situation critique si celles-ci seraient exposées au public. Il est notamment utile de mentionner qu'en ce qui concerne l'entreprise Lucien Georgelin, il ne s'agit pas de menaces pouvant être réellement nuisibles aux individus, en effet elle n'est pas une industrie lourde (nucléaire, chimique, etc.) mais expose certains risques liés notamment à l'hygiène. Seulement, elle se doit tout de même de communiquer sur ces normes imposantes et de faire preuve de transparence afin de ne pas effrayer les potentiels visiteurs et de s'assurer leur confiance. Alors plutôt que de s'embêter à enfiler une blouse et à se débarrasser de toute sa joaillerie, nous avons préconisé l'organisation d'un circuit touristique. Ce circuit touristique consisterait en l'organisation d'une visite de plusieurs entreprises sur un périmètre donné, incluant pourquoi pas des activités annexes davantage liées aux loisirs. Il pourrait être préférable s'il s'agit d'un circuit de longue durée, de fournir l'hébergement ainsi que la restauration, afin de proposer une offre groupée, ce qui peut éviter toutes les contraintes de recherches superflues de la part des visiteurs afin d'organiser leur voyage. Par exemple, ces circuits peuvent s'organiser comme une « route thématique », ici la thématique principale serait le secteur de l'agroalimentaire. Il s'agirait de visiter des entreprises ou encore de rendre visite à des particuliers et acteurs intervenant dans ce secteur là et de mettre en évidence tous les moyens et les ressources à leur disposition afin d'avoir une image plus détaillée de comment fonctionne ce secteur et quelles en sont les différentes étapes. Nous pouvons par exemple, proposer une journée découverte, en invitant les visiteurs à se rendre dans l'entreprise Lucien Georgelin pour en découvrir l'activité mais aussi, à rendre visites aux agriculteurs (c'est à dire aux fournisseurs de l'entreprise) afin pouvoir faire découvrir à ces touristes, l'origine des matières premières que l'entreprise met à son image. Ces Circuits pourraient comprendre un transport en commun, comme un bus par exemple. Ce coût du transport ferait partie du « package », c'est à dire de l'ensemble de l'offre proposé. Ce package définirait le parcours exact du circuit touristique ainsi que ces conditions (heures, dates, lieux, etc.) mais aussi les possibilités qui s'offrent aux visiteurs tels que le déplacement ou la prise en charge de ceux-ci par des hébergements de la région. Cette offre pourrait alors mettre en commun divers acteurs locaux et être favorable à chacun d'entre eux, comme à l'image du territoire. En effet, la mise en réseau des acteurs paraît essentielle dans un tel contexte. D'autres circuits peuvent être proposés comme les packages multi-produits, qui peuvent liées des univers totalement différents et qui pourraient être adaptées en fonction de la cible.