1. journal de campagne de marine le pen | n° 1 | septembre 2011
entretien
me collard
pourquoi marine ?
actualité internationale
afghanistan
tant de morts pour
une guerre inutile
dossier du mois
dette
comment en sortir
2. on vous l’avait bien dit !
D.R.
Croissance
La crise n’en finit pas de finir
ILS dISaIeNt • Croissance du PIB. pour le 2e trimestre 2011 : 0 %.
• En comparaison, l’Allemagne enregistre 0,1 % et l’Italie, dési-
« Nous avons réussi à traverser cette crise, je le dis
gnée comme une Grèce en puissance, 0,3 %.
parce que c’est la vérité, les chiffres parlent, en
• Quant aux États-Unis, dont on connaît la précarité économique
préservant le pouvoir d’achat de nos concitoyens. »
sans précédent, ils affichent 0,3 %.
(Nicolas Sarkozy, discours de vœux aux forces économiques,
12 janvier 2011) Même un fidèle soutien du gouvernement, Laurence Parisot,
patronne du Medef, vient de dire (le 22 août dernier) qu’il serait
« Je suis convaincu qu’en 2011 on va faire reculer « très difficile » d’atteindre l’objectif gouvernemental de 2 % de
le chômage grâce à une croissance forte croissance en 2011. Un objectif déjà jugé irréaliste par de nom-
et aux mesures que nous avons prises. » breux économistes.
(François Fillon, 27 janvier 2011)
« Je veux rassurer nos concitoyens. La croissance Chômage : toujours plus
au 1er trimestre a été plus forte que prévu, l’emploi repart taux de chômage en juin 2011 (France métropolitaine,
depuis le début de l’année et nos objectifs de maîtrise chiffres fournis par le ministère du travail et le Pôle emploi) :
des dépenses et de baisse des déficits sont tenus. • pour la catégorie A (personnes n’ayant exercé aucune activité
Notre action est en train de payer. » au cours du mois), il s’élève à 2 720 400 soit + 1,3 % (33 600) par
(Valérie Pécresse, 10 juillet 2011) rapport au mois précédent, et + 1,5 % sur un an. Le taux de juin
2011 est le plus élevé depuis décembre 2010.
« Je suis très confiant, parce que les fondamentaux
de notre économie sont solides. » • en ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une
activité réduite) le nombre total officiel de demandeurs d’emploi
(François Baroin, 12 août 2011)
atteint 4 103 700, soit + 4 % sur un an. Le taux de chômage tel que
défini par le Bureau international du travail s’établit donc actuel-
lement en France métropolitaine à 9,7 % de la population active.
NouS dISIoNS Le ministère du Travail indique qu’en juin les catégories les plus
touchées ont été les jeunes, les plus de 50 ans et les chômeurs
« Ce qui nous attend, ce n’est pas la reprise de longue durée. La (très) légère embellie du 1er trimestre 2011
a fait long feu. Et n’oublions pas que ces chiffres officiels sont
mais la re-crise ! »
minorés par rapport à la réalité : demandeurs radiés de l’ANPE,
(Jean-Marie Le Pen, 1er mai 2010)
non inscrits, préretraités.
« Refusant par idéologie de modifier sa politique Et la tendance se confirme : pour juillet 2011, la hausse du nombre
économique, continuant de se soumettre à tous les de chômeurs est de 1,3 % par rapport à juin, et de 2,8 % sur un an.
dogmes ultra-libéraux, le gouvernement de Nicolas Avec les départements d’outre-mer, ce sont désormais officielle-
Sarkozy condamne la France à la sous-croissance, ment 4 391 900 personnes qui sont inscrites sur les registres du
Pôle Emploi, soit 4,5 % de plus qu’il y a un an. Et l’on s’approche
et les Français aux sous-emplois et aux sous-revenus. »
dangereusement de la barre symbolique des 10 % de chômeurs
(Marine Le Pen, 26 janvier 2011)
(en fait déjà nettement dépassée du fait des radiations et des
mesures de traitement social et administratif du chômage).
epuis des mois, face à l’évidence de la gravité d’une crise
d économique, monétaire et boursière sans précédent depuis Seuil de pauvreté :
1945 (dixit Jean-Claude Trichet, patron de la Banque centrale de plus en plus de pauvres en France
européenne ou BCE), nos gouvernants utilisent comme contre-
mesure principale… la méthode Coué : de Valérie Pecresse à Les chiffres de l’Insee pour 2009 viennent de tomber : le nombre
François Baroin, de Nicolas Sarkozy à François Fillon, c’est tou- des pauvres – les personnes vivant avec moins de 954 euros par
jours l’incantation, les formules « éprouvées » du genre : « Le gros mois – a atteint 8,2 millions de personnes, c’est-à-dire 13,5 % de
de la crise est derrière nous », « La croissance repart », « Les la population, soit + 0,5 % par rapport à 2008 et le niveau le plus
fondamentaux de l’économie française restent bons », etc. élevé depuis 2000. Sur ces 8,2 millions de pauvres, la moitié ont
Hélas ! comme disait Lénine – qui n’était pas au FN –, « les faits vécu avec moins de 773 euros par mois.
sont têtus ». Les faits et les chiffres. Et ceux qui viennent de Et l’on ne voit pas, du fait de ce qu’on sait de la situation éco-
tomber, relatifs au taux de croissance trimestriel et aux statis- nomique, comment cette tendance aurait pu s’inverser en 2010
tiques du chômage, ne sont pas bons. Vraiment pas : et 2011 !
2
3. sommaire/édito
Par Marine Le Pen
on vous l’avait bien dit ! �������������������� 2
La crise n’en finit pas d’en finir
édito ���������������������������������������������� 3
Des journées
ce que j’en pense ����������������������������� 4
Internet : la liberté ne se divise
d’été placées
ni ne se réduit
à propos des parcs à thèmes
sous le signe
de l’espoir
et de leur TVA
dossier ����������������������������������������� 5
Anticiper la sortie de l’Euro
dans de bonnes conditions a campagne présidentielle s’ouvre
lu, vu et entendu ����������������������������� 9
L dans des conditions économiques
D.R.
et sociales difficiles. Insécurité, immi-
le détecteur de mensonges ������������� 10
gration et pauvreté gangrènent une société déjà lourdement fragilisée par
coups de cœur culture ������������������ 11 trente ans de confiscation de la démocratie, d’immobilisme, de compro-
entretien �������������������������������������� 12 missions et de corruption.
Gilbert Collard : Tandis que les peuples d’Europe ne cessent de manifester leur méfiance à
pourquoi j’ai rejoint Marine Le Pen l’égard des contraintes de l’Europe fédérale, alors même que celle-ci se ré-
vèle chaque jour plus incapable de défendre leurs intérêts diplomatiques,
actualités internationales ��������������� 14
monétaires et commerciaux, la France arrive au stade ultime de sa lente
Afghanistan : tant de morts
agonie financière, morale, économique et politique.
pour une guerre inutile !
L’histoire contemporaine de notre pays se réduit désormais à la chro-
soutenez-nous ! ���������������������������� 15 nique presque quotidienne de l’effondrement général, de la faillite de
Aidez pour la campagne présidentielle nos comptes aux frasques de l’ancien ministre socialiste DSK, en passant
la voix du peuple���������������������������� 16 par une chasse coûteuse et sélective de dictateurs hier reçus avec tous les
honneurs.
Faillite, scandale et distractions en tout genre
Dans le désert politique français, la parole est désormais monopolisée
par les traditionnels marchands d’illusions et de mensonges. Sur l’air de
« Tout va très bien, madame la marquise », la classe politique manipule,
dissimule et communique pour tromper une énième fois le peuple à
quelques mois des élections.
Pour sauver coûte que coûte une construction européenne que tous les
peuples rejettent, le système est prêt à tout. Artificielle, contraignante,
surévaluée, la monnaie unique n’a apporté que la récession aux pays qui
l’ont adoptée et désormais les dettes sont colossales.
La France a besoin de notre victoire
La croissance européenne est au plus bas. L’Allemagne, la France, l’Italie,
l’Espagne et le Portugal dépassent allègrement les critères de Maastricht
en matière de déficit et de dette publique, véritables coups de canif dans
le contrat qui sonne la fin de cette Europe-là.
Édifiée contre les peuples et pour leur plus grand malheur, cette Europe est
bien évidemment à bout de souffle, à bout de ressources, à bout de nerfs.
Comme s’il s’agissait de terminer un château de sable avant que la mer ne
l’emporte, les eurocrates demandent plus d’Europe pour nous débarrasser
des derniers oripeaux de notre souveraineté.
La France tombe, et les Français le sentent. C’est le gage de l’imminence
de l’arrivée de nos idées au pouvoir. Je crois possible une révolution
électorale et patriotique, qui marquera le plébiscite, tardif mais salutaire,
Journal de campagne de Marine Le Pen des Français pour les solutions réalistes, justes, équilibrées et nationales.
78 rue des Suisses - 92000 Nanterre
Je vous demande donc de vous impliquer autant que possible dans les
Directeur de la Publication : Marine Le Pen
Rédacteur en chef : Louis Aliot batailles électorales de 2012, parce que la victoire est possible.
Tirage : 10 000 exemplaires
Numéro de commission paritaire en cours
Bonnes journées d’été et en avant pour 2012 !
Conception - Impression : Unanime
Courriel : redaction@marinelepen2012.fr
Photo en couverture : D.R.
3
4. ce que j’en pense
Par Marine Le Pen
Internet
La Liberté ne se divise
ni ne se réduit
La limitation de l’accès à Internet, telle qu’elle serait envisagée
par la Fédération française des télécoms et plusieurs opérateurs,
marquerait un retour en arrière inadmissible.
Elle serait aussi une terrible injustice sociale pour les foyers qui
n’auraient plus les moyens de s’offrir un accès illimité.
L ’Internet illimité est un progrès aussi
bien technologique qu’économique
de faire savoir immédiatement qu’il refu-
sera toute restriction de l’accès à Internet.
et social. Il profite à des millions de foyers Dans le cadre de la grande loi « Liberté
français, qui tiennent légitimement à leur sur Internet » que je propose, je ferai ins-
liberté sur la Toile. crire le libre accès à Internet comme un
S’il y a saturation de la bande passante, droit fondamental pour tous les citoyens.
c’est à l’État et aux opérateurs de prendre L’accès à Internet peut être assimilé à un
les dispositions nécessaires, sans sur- service public. Il n’est pas question d’en
coût supplémentaire pour les consom- rendre le coût prohibitif ou d’en dégrader
D.R.
mateurs. Je demande au gouvernement la qualité de service.
D.R.
Question d’actualité
à propos des parcs à thème
et de Leur tva ce que le taux de TVA réduit soit appli-
qué aux entrées du futur parc. Consé-
Taxer les parcs à thème et les Cola et Disneyland Paris. C’est évidem- quence : la proposition du gouverne-
ment plus facile que de retirer nos troupes ment actuel aurait créé un contentieux
sodas sucrés en passant la TVA de la guerre américaine en Afghanistan. avec eurodisney, qui aurait pu exiger
de 5,5 % à 19,60 %… Cette Cette proposition est totalement absurde des dizaines et des dizaines de mil-
proposition, on le sait, a été insérée dans la conjoncture actuelle, et injuste, lions d’euros de réparation.
la semaine dernière au second car elle touche aux loisirs de ceux qui ne Cette erreur technique est beaucoup
projet de loi rectificatif pour 2011. peuvent pas partir en vacances. plus qu’une anecdote de cuisine
Mais surtout elle est en partie incohé- budgétaire. Elle traduit le degré de
J ’ignore qui, à l’Élysée, à Matignon
ou à Bercy, a eu l’idée de cette
rente : le relèvement de la TVA sur les
parcs à thème n’a même pas passé le
précipitation et d’impréparation des
décisions de ce gouvernement. autant
« mesurette » baroque pour combler le cap de la commission des Finances de pour le « sérieux » et la « compétence
déficit abyssal de nos finances publiques. l’Assemblée nationale. Et pour cause : elle technique » de ce gouvernement…
Mais je suppose qu’il n’est pas prêt d’en n’aurait pas pu s’appliquer à Eurodisney ! La fiscalité est aussi une arme de stratégie
revendiquer la paternité, étant donné Parmi les multiples avantages consentis économique. Comment faire confiance à
l’étonnement ironique qu’elle a suscité… alors à Mickey, le gouvernement Chirac des responsables politiques qui l’utilisent
Il se serait agi, paraît-il, d’une mesure fiscale s’était en effet engagé, par une lettre avec des cartouches à blanc sans même
anti-américaine visant directement Coca- d’Édouard Balladur du 24 mars 1987, à s’en apercevoir ?
4
5. dossier
« L’euro a franchi le cap, et la zone euro
a désormais le pire de la crise de la
dette derrière elle. » (Christine Lagarde,
Par Machin Chose Forum de Davos, 25 janvier 2011)
anticiper la sortie de l’euro
dans de bonnes conditions
Un projet d’espérance pour la France et l’Europe
Dette nationale les « agences
de notation » :
où en sommes-nous ? quelle légitimité ?
Bien loin d’être, comme le prétendent les élites mondialisées,
Il existe actuellement trois agences internatio-
une avancée et un atout, l’euro, comme on va le voir, nales principales – sur 150 en tout – de nota-
est un boulet. Et même un contresens économique ! tion des économies des pays développés. Elles
sont toutes d’origine américaine : Fitch Ratings
(à capitaux en partie français), Moody’s et
Standard & Poor’s. Elles sont d’abord des en-
treprises commerciales qui se font rémunérer
leurs « audits », par des entreprises comme
par des collectivités publiques. Elles rendent
leur verdict sur la base de critères uniquement
financiers : endettement, inflation, taux de
croissance. Elles ne prennent pas en compte
de données sociales ou environnementales. La
notation des agences est l’expression de leur
opinion sur l’économie de tel ou tel pays, elle
n’a pas un caractère « mathématique » rigou-
D.R.
reux. Ainsi, les agences « se couvrent » par rap-
6/9/2011 : des militants du FNJ dispersent de faux billets de 500 euros, symbolisant l’aide à fonds perdus à la Grèce. port aux conséquences de leur notation. Mais,
de fait, cet avis est pris comme parole d’évan-
GRèCe, IRLaNde, taux d’endettement et la faiblesse de son gile par les acteurs du monde économique.
taux de croissance, elle est la suivante sur
PoRtuGaL, eSPaGNe, la liste des « mal notés ». Leur fiabilité et leur indépendance sont re-
ItaLIe… à quI Le touR ? mises en question : ces agences sont accusées
Cette politique de maintien de la Grèce
par nombre d’investisseurs ou d’analystes de
dans la zone euro ne coûte pas qu’à l’Union
n’avoir pas anticipé la crise des subprimes et,
européenne : les deux plans successifs
e n France, tout élites médiatiquesest
interdit par les
débat sur l’euro
et d’aide à ce pays vont à eux seuls alourdir la une fois celle-ci déclarée, de n’avoir pas fait
montre d’une grande réactivité. Surtout, il leur
politiques. Ce n’est pas sain en démo- dette publique de la France de 32 milliards
cratie. En Allemagne, le débat est très vif, d’euros – 17 milliards pour le 1er plan + 12 a été reproché l’inexactitude de leurs notes,
les médias organisant des confrontations milliards débloqués pour le 2e plan fin juillet ! qui ne correspondaient pas à la situation
entre partisans et adversaires de la mon- Une somme que chaque ménage français réelle des entreprises. Ce qui pose la question
naie unique. Marine Le Pen seule défend la devra bien sûr en partie payer. de l’indépendance de ces agences, qui sont
liberté du débat démocratique en France. Cette dette publique à la réduction de d’abord des prestataires de services avec des
laquelle Nicolas Sarkozy prétend œuvrer a clients – les « acteurs du marché », entreprises
Un puits sans fond augmenté de près de 500 milliards d’euros
depuis son élection en 2007, soit d’avantage
ou collectivités – à qui elles ont intérêt à don-
ner les meilleures notes possibles.
Le renflouement d’un pays comme la que sous n’importe quel président précé- Le caractère exclusivement anglo-saxon des
Grèce par les États provisoirement plus dent ! Et à cause de cette obstination suici-
trois principales agences a conduit certaines
« viables » comme la France ou l’Alle- daire à tout sacrifier au dogme de la mon-
naie unique, elle augmentera encore.
personnalités de l’Euroland – Jean-Claude
magne s’apparente au tonneau des
Juncker, Angela Merkel, Michel Barnier – à
Danaïdes : on a beau insuffler des cré-
envisager une agence de notation européenne.
dits conséquents dans son économie, Un coût social effrayant Mais qui fonctionnerait selon le même sché-
la dette de ce pays continue d’augmen-
ter, parce que son économie n’est pas Non seulement les mesures et subsides ma financiarisé qu’outre-Atlantique.
structurellement adaptée aux exigences décidés par l’Union et la Banque centrale Enfin, l’influence des agences de notation
de la monnaie unique et des organismes européennes sont impuissants à rétablir s’explique bien sûr par la dépendance des
européens. Et ce qui est vrai de la Grèce durablement la situation économique de la États vis-à-vis des marchés financiers. De-
l’est, ou le sera bientôt, de l’Irlande, du Grèce, mais ils occasionnent un véritable puis les années 1970, les États européens,
Portugal, de Chypre, de l’Espagne et de saccage social : baisse des salaires, des dont la France, sont obligés d’emprunter
l’Italie. Et la France aurait tort de croire aides sociales et des retraites, hausse du
auprès des marchés financiers.
que ça n’arrive qu’aux autres : par son chômage, hausse de la TVA et des impôts.
5
6. dossier
Des solutions existent
notre pLan de sortie
concertée
Irlandais – par l’Union européenne et le FMI
a produit un véritable « saccage social »,
avec hausse de la pauvreté et du chômage :
en Irlande, le Smic vient de chuter de 11,5 %.
Sans que rien soit réglé sur le fond !
Les premières
mesures à prendre
avant le retour au franc
L’économie n’a rien à voir avec le dogma-
tisme (de l’euro) mais doit, au contraire,
D.R.
Grèce : manifestation anti-FMI. être guidée par le pragmatisme, la prise en
compte des réalités et spécificités natio-
nales. Avec Marine Le Pen, un groupe
Pourquoi nous, Français, euro, soit presque sept fois plus (+23 % d’experts a réalisé un document détaillant
pour le croissant, + 45 % pour le café
ne pouvons plus attendre au comptoir, + 133 % pour un kilo de
les 12 étapes qui permettront de sortir
enfin, sans précipitation et avec respon-
(le coût économique pommes). Le passage à l’euro a été, dans
les faits, le moyen pour de nombreuses
sabilité, de l’euro. Des économistes ont
été consultés. Voici les mesures, simples
et social de l’euro) sociétés, notamment les grandes sur- et fiables, à prendre tout de suite, dès
faces, de maquiller des hausses de prix. avant la sortie effective de l’euro.
l’euro « plombe » nos exportations À cause de l’euro, les pays euro- 1) concertation et unité d’action
en les rendant trop chères par rapport, péens – à commencer par la grèce avec les partenaires européens :
notamment, au dollar. Ce faisant, il bloque – ne peuvent utiliser une monnaie bien évidemment, la sortie française
la croissance. Or seule une croissance nationale comme variable d’ajustement de l’euro ne se fera pas sans concerta-
forte permettra de faire reculer le chô- face à la crise : du coup, ils sont obligés de tion avec nos partenaires européens, et
mage et de rembourser notre dette. reporter cet ajustement sur les dépenses notamment l’Allemagne, première puis-
l’euro est responsable du renché- budgétaires, c’est-à-dire les dépenses sance économique de la zone euro. MLP
rissement considérable du coût de sociales, les services publics, les salaires préconise une « sortie groupée », le même
la vie en dix ans : on est, entre autres, et les taxes, autrement dit ils font payer leurs jour, de la France et des pays européens
passé de la baguette à 1 franc à celle à 1 peuples ! Le plan imposé aux Grecs – et aux souffrant de la monnaie unique – Grèce,
Espagne, Portugal, Italie, Belgique,
Irlande. Pour rejoindre aussitôt les pays
ils l’ont bien fait ! aux monnaies libres : Norvège, Suède,
Danemark…
En 1992/1993 le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie ont décidé de sortir du Ser- 2) création d’un « ministère des
pent monétaire européen – pourtant beaucoup plus souple que l’euro – pour souverainetés », chargé de coordon-
sauvegarder leurs économies nationales. À l’époque, pas d’euro, mais un mark ner la restauration de notre souveraineté
allemand très fort, autour duquel gravitent tant bien que mal les monnaies et dans tous les domaines, qu’il s’agisse de
économies d’une dizaine de pays européens. monnaie, de budget, de commerce, de
Au début des années 1990, la croissance ralentit fortement en Europe, mais la défense, de diplomatie, de droit.
rigidité du SME empêche l’adaptation des économies faibles à la conjoncture. 3) préparation simultanée de la
Du coup, fin 1992, début 1993, l’Italie, l’Espagne et la Grande-Bretagne décident fabrication de la nouvelle monnaie
de sortir du carcan du SME pour redonner de l’oxygène à leurs économies. nationale – le franc – afin d’éviter toute
Celles-ci, et notamment les exportations, ont aussitôt enregistré un net « mieux », rupture des signes monétaires, fabrica-
alors que les « experts » et les élites déjà mondialisées leur avaient prédit la ruine tion qui se fera sous contrôle de la Banque
économique et le chaos social. La France, elle, est restée – par orthodoxie moné- de France (BdF).
tariste – au sein du SME : elle a payé cet entêtement d’un million de chômeurs 4) restauration de la Bdf dans ses
supplémentaires selon l’analyse rétrospective de la plupart des économistes. prérogatives d’institution moné-
Bref, trois grandes nations européennes avaient osé s’affranchir des diktats éco- taire et dans son rôle de définition de
nomiques des eurocrates et on voit aujourd’hui qu’elles avaient bien fait ! Au- la politique monétaire de la France – en
jourd’hui, avec l’euro et la crise, les nations européennes ont retrouvé un SME étroite liaison avec le ministère de l’Éco-
bien plus contraignant et néfaste que celui d’il y a vingt ans ! nomie et des Finances – tout en garan-
tissant son autonomie vis-à-vis de l’État.
6
7. l’avait bien dit !
on vousdossier
Par Machin Chose
5) Vertu de l’exemple français : l’an- baguette payée 1 euro passera à 1 franc adaptée à nos besoins, mieux à même de
nonce par la France de son retrait de la et non à 6,57 francs. lutter contre la crise, les délocalisations et
zone euro – simultanément avec d’autres le chômage. La souveraineté monétaire
nations (voir plus haut) – portera un coup
fatal à l’euro, et toutes les nations euro-
Les bienfaits – rapides – permet d’anticiper plutôt que de subir.
Un an après la sortie de l’euro, le minis-
péennes, Allemagne compris, seront d’une sortie de l’euro tère des Souverainetés publiera un pre-
contraintes d’imiter l’exemple français. mier bilan de l’impact du retour au franc
Les effets d’une sortie de l’euro seront sur l’économie française – industrie,
Les mesures pour rendre pour l’économie française comparables,
en intensité et en rapidité, à un « massage
commerce, pouvoir d’achat, emploi. On
peut envisager, en fonction de l’évolution
effectif le retour au franc cardiaque ». du paysage monétaire international, la
Le retour au franc équivaudra à une déva- possibilité pour le franc de s’adosser, à
Une fois la décision, et les premières luation compétitive. Cette dévaluation est terme, à un étalon monétaire polymétal-
mesures prises, une fois le franc offi- estimée à 20 % par les experts : c’est exac- lique, basé sur un « panier » de monnaie et
ciellement rétabli, viennent les mesures tement ce que vient de faire la Grande- de métaux précieux – or, argent, platine…
d’accompagnement et de consolidation Bretagne avec la livre. Cette dévaluation
de la nouvelle politique. Là encore, rien compétitive donnera une vraie bouffée
d’inédit, ni d’hérétique, ni de téméraire en
Le PRIx deS bIeNS
d’oxygène à une économie atone, démo-
matière d’économie et de finances. ralisée et pénalisée par la cherté de ses de CoNSommatIoN Ne
1) mise en circulation des nou- coûts. Très concrètement, et très rapide- doIt PaS ChaNGeR, PouR
ment, elle relancera l’activité touristique,
velles pièces et des billets libellés
un des grands « postes » de notre écono-
évIteR uN mouvemeNt
en francs avec, pendant un à deux mois,
une double circulation autorisée avec mie. dans un de ses derniers rapports INFLatIoNNISte.
l’euro, le tout supervisé par la BdF. au FMI, dSK lui-même recommandait
aux américains de dévaluer le dollar La preuve par la Norvège, le dane-
2) institution d’un contrôle des pour relancer leur économie. alors
changes temporaire qui sera levé une mark, la Suède, la Grande-Bretagne :
pourquoi ce qui serait vrai d’un côté on observe que les nations ayant conservé
fois la stabilisation financière effective. de l’atlantique serait faux de l’autre ? leur monnaie nationale s’en sortent glo-
3) institution du franc comme seule De son côté, l’économiste Alain Cotta balement mieux que les pays de la zone
monnaie ayant cours légal en France, au estime que la sortie de l’euro entraînerait euro. Pour se faire une idée, il suffit de
terme des deux mois de double circulation. un « accroissement immédiat » de nos comparer les taux de croissance des
4) parité fixée à 1 franc pour 1 euro, exportations, réduisant – enfin – notre uns et des autres. En moyenne globale,
avec un taux de change fixe et ajustable, déficit extérieur et suscitant à son tour une depuis dix ans, les pays européens hors
de façon à mieux maintenir le pouvoir baisse du chômage. de l’euro affichent un taux de croissance
d’achat : en effet, le prix des biens de La monnaie nationale pilotée par une de 2,5 % (contre 1,3 % pour les pays de la
consommation ne doit pas changer, Banque de France et un ministère de zone euro) ; un taux de chômage de 5,4 %
pour éviter un mouvement inflationniste l’Économie raisonnant enfin en termes (contre 8,6 pour la zone euro) ; un déficit
comme celui constaté lors du passage de stratégie nationale permettra une poli- de 1,5 % du PIB. (contre 2,6 % dans la zone
du franc à l’euro. En conséquence, la tique monétaire plus souple, plus finement euro) (données Eurostat).
Contribution de la France au sauvetage de la Grèce
Voilà ce que l’on sacrifie !
15 milliards d’euros,
cela représente…
• 3 000 équipements IRM
• 750 000 places de crèche
• 5 500 000 isolations de logements
• 943 km de lignes de TGV
• 2 419 km d’autoroutes
…et plus que l’ensemble du déficit
de nos caisses de retraite pour 2011 !
D.R.
7
8. dossier
Avis d’experts euro-sceptiques le faux argument
du renchérissement
ce qu’iLs des dettes françaises
C’est le grand argument – mensonger – de nos
en pensent adversaires, destiné à faire peur : la dette française
convertie en francs sera, assure notamment Nicolas
Sarkozy, deux ou trois fois plus élevée qu’en euros,
ce qui aura des conséquences terribles sur l’endette-
nouriel rouBini, qui fut le premier économiste à annoncer la ment et les revenus de chaque ménage français.
crise financière des subprimes, prévoit que les pays de la périphérie de la
C’est faux. Pour les raisons suivantes :
zone euro – Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande – auront abandonné
D’abord, si la France abandonne l’euro, l’euro
l’euro d’ici à cinq ans.
cesse d’exister partout en Europe comme monnaie
Jacques sapir, directeur à l’EHESS, pronostique « la crise termi- unique. La France sera donc en position de force
nale de l’euro » pour l’hiver 2011. pour imposer la conversion en nouveaux francs
de la part extérieure de notre dette à nos créanciers
emmanuel todd, essayiste, serait « très étonné que l’euro survive étrangers. Ceux-ci seront donc remboursés en francs,
à 2011 » – pourtant Todd n’est pas partisan de la disparition de la monnaie
monnaie redevenue monnaie d’échange, sur la base
unique. Il affirme néanmoins que le « système actuel est le pire conce-
d’un franc = un euro. La hausse de la dette est, dans
vable parce qu’il détruit une partie de l’industrie européenne, dresse les
Européens les uns contre les autres, met l’Allemagne dans une position ce cas, égale à zéro.
de domination mais aussi de cible, d’ennemi collectif de l’Europe ». De toute façon, la dette de la France augmentera
beaucoup plus vite si nous nous accrochons à l’eu-
norman palma, maître de conférences à l’université Paris Sor- ro : non seulement les plans de renflouement des
bonne, décrit la zone euro comme une « zone monétaire très probléma- économies de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal
tique, dans la mesure où elle favorise les pays excédentaires et pénalise (en attendant l’Espagne et l’Italie) conçus et finan-
les pays déficitaires : les premiers ont, grâce à leurs excédents, la pos- cés par l’Union européenne ne servent à rien d’autre
sibilité de fonctionner en abondance monétaire, tandis que les seconds qu’à prolonger artificiellement la vie de l’euro,
s’étouffent dans la pénurie monétaire »
mais ils sont extrêmement coûteux : 110 milliards
Jean-luc gréau, auteur de La trahison des économistes (Galli- d’euros donnés en 2010 + 100 milliards promis en
mard) estime que « la monnaie unique est un bouclier de papier » pour 2011 pour la Grèce ; 85 milliards donnés à l’Irlande ;
les économies européennes. 78 milliards donnés au Portugal. La France finance
ces plans à hauteur de 20 % : cela représente des di-
amartya sen, prix Nobel d’économie 1998, a signé le 4 juillet 2011 zaines de milliards d’euros à verser dans les années
dans Le monde une tribune à l’intitulé signifiant : « L’euro fait tomber qui viennent, et plus encore si l’Espagne et l’Italie
l’Europe. »
tombent à leur tour. Du coup, notre dette s’accroît
philippe simonnot, auteur du livre d’économie-fiction (encore mécaniquement et dramatiquement ! Uniquement
que…) Le Jour où la France sortira de l’euro, dit que « la nouvelle vague pour replâtrer l’euro, qui est bien plus un dogme
d’hyperinflation américaine (…) obligera l’euro à se réévaluer de facto » idéologique qu’une nécessité économique !
avec, pour conséquence inévitable, la montée du chômage.
alain cotta, professeur émérite à l’université Paris Dauphine « dédiaboliser » la dévaluation
et auteur de nombreux essais, démontre que l’euro « a non seulement
Les dévaluations font partie de la vie monétaire tra-
pénalisé notre compétitivité mais il a aussi et surtout permis aux États de
ditionnelle. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises en
se droguer aux déficits en pensant que, grâce à l’euro, on échapperait à
la dévaluation ». En fait, la monnaie unique a surtout profité à l’Allemagne, soi, elles sont un fait, et une arme dans certains cas.
lui permettant notamment de financer sa réunification. Mais maintenant, Entre 1949 et 1989, le franc a perdu 75 % de sa valeur
ajoute Alain Cotta, « l’Allemagne n’a plus envie de payer pour tout le par rapport au mark. Pourtant, sur la même période,
monde » et d’ailleurs ne le peut pas. la croissance économique de la France a été forte, et
globalement équivalente à celle de l’Allemagne.
Jean-Jacques rosa, économiste réputé et opposant à la mon-
naie unique dès les années 1990, voit l’euro « comme un contresens la fausse équation :
dévaluation = inflation
économique » : on ne peut, en effet, « appliquer la même politique moné-
taire, c’est-à-dire le même taux de change et le même taux d’intérêt, à
des économies dont les trajectoires et les structures sont différentes ».
Diaboliser la dévaluation comme le font les parti-
gérard lafay, économiste et coauteur de l’essai Nations et mon- sans de « l’euro-à-tout-prix » n’a donc pas de sens.
dialisation (Économica) est partisan d’une sortie « en douceur » de l’euro il s’agit simplement d’un faux argument purement
qui seule peut permettre aux économies européennes faibles de s’adap- idéologique, destiné à tromper l’opinion publique.
ter, via une dévaluation de leurs monnaies nationales, aux différences de Pour Alain Cotta, économiste et enseignant à l’uni-
niveaux les séparant des économies fortes, la dévaluation relançant leur versité Dauphine, la dévaluation compétitive du
compétitivité. En outre, il fait de l’euro « un facteur majeur de la désin- franc par rapport à l’euro n’entraînera pas d’infla-
dustrialisation » des nations européennes. Et il explique que la mise en tion : au contraire, insiste-t-il, les dévaluations –
place de l’euro n’était qu’« un prétexte » (pour les eurocrates) pour aller dont celle du franc en 1968 – ont toujours permis de
vers une Europe fédérale, confirmant la dimension bien plus idéologique
rééquilibrer les finances extérieures sans inflation.
que technique de la monnaie unique.
8
9. lu, vu et entendu
Un florilège des déclarations et postures de notre classe politique qui insultent
la vérité ou la France. Plus quelques-unes, beaucoup plus rares hélas,
allant plutôt dans le bon sens…
au secours ! Comme l’écrit Stéphanie Villers dans La Croix, « une contagion de
la crise de la dette à la Péninsule risque de sérieusement les (les
banques françaises) endommager ». Madame Parisot est peut-
être trop pressée d’être « fière » !
« Le sens de l’état, l’exigence de la prospérité
nationale, la défense des traditions et des mœurs sont « Je salue la lucidité et la capacité d’anticipation du
l’adN de la droite républicaine, commun à ses trois chef de l’état et du gouvernement qui permettent, à la
principales familles : la tradition gaulliste, les centristes France, depuis le début de la crise, de s’en sortir mieux
et les libéraux. » que ses voisins européens. »
Nathalie Kosciusko-Morizet commentant, le 31 août, la réunion Christian estrosi, député-maire uMP de Nice, le 24 août, sur son site
des élus de l’uMP à Port-Marly
en vérité : Il est certain que la France s’en sort mieux – pour le
en vérité : Eh bien, cet ADN a subi une manipulation génétique
quart d’heure – que la Grèce. Mais c’est tout : dans un article
carabinée sous le règne de Sarkozy : les magouilles avec le clan
publié le 6 août sur le site de Libération, un « proche du gouverne-
Bettencourt et le népotisme sarkozyste (pour le sens de l’État),
ment » reconnaît que la France est « le plus fragile des pays notés
la dette exponentielle et la croissance nulle (pour la prospérité
AAA » (la meilleure note des agences de notation financières).
nationale), la théorie du genre enseignée dans les manuels sco-
laires (pour la défense des traditions et mœurs), l’inféodation à Au deuxième trimestre 2011, la croissance du PIB en France a été
Washington et à l’Otan (pour la tradition gaulliste). On ne vou- plus faible que partout ailleurs : 0 %, contre 0,1 % en Allemagne,
drait pas de Mme NKM comme biologiste – ni d’ailleurs comme 0,3 % dans la zone euro et en Italie.
grande prêtresse du gaullisme ! Et ce ne sont pas les talents de visionnaire de Nicolas Sarkozy
et de son ministre des Finances François Baroin, accrochés au
« en ce moment, je veux dire à quel point nous dogme ruineux de l’euro, qui vont nous sortir de cette zone dan-
gereuse… On salue donc le manque – volontaire ? – de lucidité
pouvons être fiers de nos banques françaises. »
de Christian Estrosi.
Laurence Parisot, présidente du Medef, le 2 septembre
en vérité : Certes, les banques françaises ont plutôt bien « La règle d’or (…) c’est demander à l’état de s’appliquer
résisté à la crise des subprimes et à la « dépression nerveuse »
à lui-même la règle que tous les Français s’appliquent
financière et boursière qui s’en est suivie, grâce à une grande
prudence en matière d’investissements financiers. Mais le
tous les jours, c’est-à-dire j’ai un euro à dépenser, je ne
10 août, la Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agri- dépense pas plus d’un euro ! »
cole ont connu de vraies turbulences en Bourse : -22 % en une Valérie Pécresse, ministre du Budget, début juillet, sur I-télé
séance pour la première, -9,5 % pour la seconde, -11,8 % pour en vérité : Ah vraiment ? L’État, qui a le très long terme devant lui
la troisième. Et le 18 août dernier, la banque centrale américaine peut s’endetter à volonté, il a le monopole de la violence légitime
(la FED) évoquait publiquement le « manque de solidité » des qui lui permet de recourir à l’impôt et, de plus, est insaisissable
banques européennes. Aussitôt nos banques enregistraient par le fisc. Bref, sa situation n’est donc en rien comparable à
une nouvelle chute de leurs cours : -12,3 % pour la SG, -7,3 % celle du Français de base qui, lui, sera poursuivi et saisi en cas
pour le CA, -6,8 % pour la BNP. de surendettement, et n’aura pas le moyen de se renflouer sur
À la racine de cette facilité, le doute des marchés sur la capa- le dos de tiers. On voit à des déclarations de ce genre combien
cité de la France à conserver son « triple A ». Et le fait que des technocrates et bobos « de droite » comme Valérie Pécresse
les banques françaises ont pas mal investi en titres grecs et n’ont rien à envier à ceux « de gauche » en termes de déphasage
italiens : on parle de 400 milliards d’euros pour la seule Italie. par rapport aux « vrais gens ».
!
« Cet homme a visiblement une maladie mentale ! »
bien vu Michel Rocard à propos de dSK, le 29 août
au « Grand Journal » de Canal+
en vérité : Pour une fois que M. Rocard ne pratique ni la langue
de bois ni le politiquement correct, on s’incline bien bas. Mais pas
« que minc me traite de connard, ça vaut la Légion longtemps : il a présenté ses excuses à DSK dès le 31.
d’honneur ! »
arnaud Montebourg, candidat à la primaire PS, le 27 août, « Il y a deux solutions : soit le Président de la République
sur son blog
continue par amour-propre à nier ce fiasco et envoie à la
en vérité : Montebourg s’est attiré les foudres d’Alain Minc,
grand prêtre de l’ultralibéralisme, de la mondialisation et du
mort nos soldats pour rien (…) soit on accélère le retrait
mondialisme, parce qu’il défend le protectionnisme écono- parce que c’est un fiasco. »
mique pour la France et l’Europe. Il faut reconnaître qu’ils ne Nicolas dupont-aignan à propos de l’afghanistan, le 8 août sur RtL
sont pas tant que ça au PS à mériter la Légion d’honneur ! La en vérité : Pas mal vu, Nicolas Dupont-Aignan ! Vous devriez
majorité des pontes du parti, de Martine Aubry à François Hol- vous rallier à celle qui a le plus de chance d’imposer le retrait de
lande, sont plus proches de Minc que de lui. nos soldats de ce bourbier américain !
9
10. le détecteur de mensonges
Cette rubrique, qui ne devrait pas manquer de matière, se propose
de traquer impitoyablement les mensonges, omissions et approximations
émaillant les interventions de notre classe politique.
Ce mois-ci, nous nous intéressons au dossier
un pécule d’« aide au retour » de 350 euros.
de l’immigration et à son « traitement » par Le collectif immigrationniste « Romeurope » BINatIoNaLItÉ
l’UMP, censée, contrairement à la gauche, observait qu’un an après le fracassant dis-
lutter contre le phénomène. cours de Grenoble de Sarkozy, le nombre « Il faut contraindre les bi-nationaux à
de Roms et de campements sauvages était « choisir entre deux nationalités » ou
resté exactement le même ! sinon aller « vers une limitation de leurs
droits politiques. »
CLaNdeStINS (Claude Goasguen, député-maire uMP du
XVIe arrondissement de Paris, rapporteur
« La France a expulsé de son territoire
quelque 29 000 étrangers en situation
L’aCquISItIoN pour la mission d’information parlementaire
sur le droit de la nationalité, La Croix du 9
irrégulière en 2009. » de La NatIoNaLItÉ mai 2011)
(Éric Besson, alors ministre de l’Immigration *mensonge ! Dès le 8 juin, Jean-Fran-
et de l’Identité nationale, « Grâce à l’amendement du collectif çois Copé demandait à ce qu’on ne modi-
europe 1, janvier 2010) de la droite populaire, il ne sera plus fie pas la situation des Français binatio-
« une situation irrégulière ne peut possible de devenir Français sans le naux. Christian Jacob, patron du groupe
conférer plus de droits qu’une situation savoir. » parlementaire UMP, et les membres UMP
régulière et légale » (déclaration commune des 44 députés
membres de la droite populaire, tendance
de la mission parlementaire sur le droit
(Nicolas Sarkozy, président de la « droitiste » de l’uMP, 10 mars 2011) de la nationalité avaient déjà déclaré leur
République, discours de Grenoble, opposition à la proposition de Goasguen.
le 30 juillet 2010) « Les conditions d’attribution de Celui-ci l’a aussitôt mise au tiroir : effet
*mensonge ! Actuellement moins de la nationalité ne sont pas assez d’annonce et poudre aux yeux !
30 % des sans-papiers placés en rétention restrictives. Il y aura, un jour, un débat
sont finalement reconduits aux frontières sur le droit du sol et du sang. »
(Le Parisien du 11 mai 2011). Le nombre (dominique tian, député de la « droite
populaire » – tendance droitiste de l’uMP –
IMMIGRatIoN LÉGaLe
des clandestins présents en France est déclaration à Slate.fr, 13 avril 2011)
« estimé » de 200 000 à 400 000. 20 000 « J’ai demandé que l’on réduise le
d’entre eux ont été régularisés en 2009 (Le *mensonge ! L’amendement en ques- nombre de personnes admises au titre
monde du 21 décembre 2009). Dans un tion n’a pas été retenu par l’Assemblée de l’immigration du travail (…) et nous
avis rendu le 21 mars 2011, le Conseil d’État nationale qui a approuvé un autre amen- allons continuer à réduire le nombre
a sanctionné l’incompétence du gouver- dement du député UMP Claude Goas- d’étrangers venant en France au titre
nement, qui n’a pas pris les dispositions guen : l’automaticité d’acquisition de du regroupement familial. »
juridiques nécessaires pour permettre le la nationalité française pour les jeunes (Claude Guéant, ministre de l’Intérieur,
8 avril 2011)
renvoi des clandestins dans leur pays : du étrangers de 18 ans n’a pas été sup-
coup, c’est le droit européen que le gouver- primée, on demandera seulement aux *mensonge ! D’après les chiffres du
nement doit appliquer, droit qui laisse aux jeunes majeurs en question de faire une ministère de l’Intérieur, nous recevons plus
clandestins un délai de 7 à… 30 jours pour demande écrite afin d’obtenir leur certifi- de 180 000 nouveaux immigrants légaux
repartir « volontairement » chez eux ! cat de nationalité. chaque année,(sans compter les clandes-
Quant à un hypothétique débat sur la tins !) En 2010, la seule immigration légale
réforme globale du Code de la nationalité a représenté 203 000 nouveaux arrivants,
LeS RoMS demandé par le FN depuis plus de vingt- soit une hausse de 10,6 % par rapport
cinq ans, les députés de l’UMP, Droite à l’année précédente (chiffres du Haut
« Les ressortissants de Roumanie et Conseil à l’intégration et de l’Office français
populaire comprise, n’ont pas déposé le
de bulgarie seront reconduits quasi de l’immigration). Et sur ce total, 81 100 per-
moindre projet allant dans ce sens depuis
immédiatement dans leurs pays en cas sonnes sont entrées en France au titre du
d’atteintes aux biens ou de fraudes. » l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007.
regroupement familial (+ 4 % par rapport
(Brice Hortefeux, alors ministre Enfin le gouvernement que soutient tou- à 2009). Rappelons qu’en 2000, sous Jos-
de l’Intérieur, 28 juillet 2010) jours la Droite populaire a procédé à 107 pin, le nombre d’immigrants légaux n’était
000 naturalisations (91 000 par décret, 16 « que » de 114 000 !
« Nous devons mettre un terme
000 par mariage) en 2008, seuls 13 % de ces
aux implantations sauvages de
campements roms. » naturalisés étant originaires d’Europe !
(Nicolas Sarkozy, discours de Grenoble du Sur le débat entre droit du sang et droit du dRoIt d’aSILe
30 juillet 2010 sol, Claude Goasguen, député-maire du
XVIe arrondissement de Paris, rapporteur « Il n’est pas question de laisser la
« 2 % de la délinquance en France sont demande d’asile devenir un passeport
du projet de loi « Immigration, intégration
le fait des Roumains (…) Nous allons pour la clandestinité. »
et nationalité » à l’Assemblée, et consi-
faire en sorte que les mineurs rentrent (Brice Hortefeux, alors ministre
en Roumanie dans les services d’aide à déré comme membre de l’aile droite de la
de l’Intérieur, devant l’assemblée,
l’enfance de leur pays. » majorité, s’est félicité que les Allemands 1er février 2011)
aient « modifié leur droit de la nationalité
(Claude Guéant, RMC, 29 août 2011)
dans le bon sens » en renonçant à leur *mensonge ! La France accueille envi-
*mensonge ! Grâce aux accords de ancestral droit du sang au profit du droit ron 10 000 réfugiés politiques par an, et
Schengen, la plupart des expulsés roumains du sol (déclaration devant l’Assemblée ce nombre ne cesse d’augmenter : + 20 %
reviennent en France après avoir empoché nationale, le 9 mars 2011). en 2008, + 12 % en 2009, + 10 % en 2010.
10
12. entretien
PAF (paysage audiovisuel français cette
« maRINe eSt La SeuLe fois) la candidate Marine.
CaPabLe de RéCoNCILIeR l’esprit de la france : Aviez-vous,
Le PaSSé, Le PRéSeNt avant de la connaître, des préjugés à
et L’aveNIR. » son encontre, liés au nom qu’elle porte ?
gilbert collard : Je dirais qu’à l’époque
j’étais dans ce que j’appelle le « confor-
misme logique », c’est-à-dire que j’étais
moi-même prisonnier de ce que je dénonce
aujourd’hui, le mécanisme de la « pensée
par association ». Et selon ce mécanisme,
Jean-Marie Le Pen représentait tout ce qui
pouvait être attentatoire, antinomique de la
démocratie, de la République. Je fonction-
nais vraiment sur ce schéma qu’on m’avait
imposé depuis toujours. et puis j’étais si
bien dans la « posture morale », celle qui
consiste à être du bon côté de la fron-
tière. Et du reste j’ai continué à ferrailler
sévèrement avec Le Pen, jusqu’à la der-
nière présidentielle ! Tout en éprouvant, je
dois dire, une certaine « communion » intel-
lectuelle : d’abord nous avons en commun
l’amour du subjonctif ! Plus généralement,
je considère que le fait de bien parler fran-
çais rend respectable.
Et puis, au fil du temps, j’ai bien été obligé
D.R.
de me rendre compte que le discours de
Le Pen, si l’on met de côté certains excès
de langage, était repris par tout le monde
Gilbert Collard ou presque, à commencer par Nicolas
Pourquoi j’ai rejoint
Sarkozy qui s’est fait élire via un processus
de « blanchiment » des voix FN.
ef : Mais, finalement, quel est le déclic
Marine Le Pen
qui vous a donné envie de vous engager
au côté de sa fille ?
gc : Pour faire simple, il demeurait, avec
Jean-Marie Le Pen, le problème des petites
Né à Marseille en 1948, ayant grandi puis étudié en phrases, qui me gênait. Mais quand sa fille a
été élue présidente du parti, j’ai pris contact
Provence, Gilbert Collard est une – forte – personnalité avec elle. Depuis ses premiers coups de fil
en même temps qu’un avocat et un essayiste. Les Français d’étudiante, on ne s’était jamais perdu de
vue. Je me suis dit qu’elle pourrait défendre
ont appris à le connaître au fil d’affaires très médiatisées, certaines idées dont la France a besoin,
certains de ses clients ayant pour nom Charles Pasqua, sans être piégée par l’instrumentalisation
des mots, des phrases, de la « sonorité »
Richard Virenque, le général Aussaresses, le tueur en série en quelque sorte, de Jean-Marie Le Pen.
Patrice Alègre, Brigitte Bardot, Laurent Gbagbo… Il a Et sous la condition qu’il n’y aurait aucune
acceptation de sa part de la moindre forme
tâté de la politique active, se présentant notamment sous de racisme et d’antisémitisme, j’ai accepté
l’étiquette « divers droite » à Vichy (dont il a été conseiller de rejoindre son comité de soutien.
J’ai depuis pu constater un intéressant phé-
municipal) et a adhéré un temps au vénérable Parti nomène socio culturel : quand on me consi-
radical, actuellement dirigé par Jean-Louis Borloo. dérait comme un homme de gauche et que
je militais contre l’euro, c’était bien ; quand
je militais pour la préférence nationale, idée
L e style Collard – fait d’indignation vraie
et d’une certaine théâtralité – s’est
ne cache pas ses indignations et, d’une
manière générale, ne met pas son dra- de gauche proclamée et mise en place par le
Front populaire, c’était bien ; quand je disais
ainsi imposé ces vingt dernières années peau dans sa poche. Justement, en par-
dans le PJF (paysage judiciaire français). lant de drapeau, Me Collard a récemment que la double nationalité était un obstacle à
L’homme s’investit totalement dans les (mai dernier) rallié le comité de soutien de l’intégration, une division de l’attachement,
causes, judiciaires ou politiques, qu’il a Marine Le Pen, une de ses clientes deve- c’était encore et toujours bien. Et dès lors
choisi de défendre. nue une amie. Bien sûr nous avons voulu que j’ai rejoint Marine, ces idées ne sont plus
en savoir plus sur le cheminement qui a acceptées. Par quel prodige ?
Pardon pour le cliché, mais Gilbert Col-
lard est une « grande gueule » – habitué conduit cet homme venu de la gauche à Bref, pour en revenir à votre « déclic »,
d’ailleurs de l’émission éponyme – qui rallier et défendre – devant les prétoires du j’avais conscience de deux choses.
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