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Spécial thrillers
2. LUJ INFERMAN’ ET LA CLODUCQUE
de Pierre Siniac
France
Catégorie(s) : Policiers et thrillers
Critique de Pierre Minnes
Prix conseillé : 8,30 €
Indispensable classique
L
oin d’être sympathiques, les deux héros
de créés par Siniac : Luj Inferman et la
Cloducque. Ce n’est pas pour que nous
nous en fassions des amis, ils sont là
pour nous faire frémir et rire. Et là, c’est
bien plus réussi. Ce polar est le premier d’une
série qui finit par en comporter sept.
Il est à lire absolument parce que c’est dans
celui-ci que naissent et se rencontrent les deux
gus du duo d’enfer qui va sillonner la France.
Tout d’abord, nous découvrons Luj Inferman’,
un vagabond crevant de faim mais heureux
quand il parvient à dégotter une épluchure
au fond d’une poubelle. Il est toujours en lutte
contre l’impitoyable méchanceté des plus
nantis qui préfèrent, sous son nez, gâcher la
nourriture plutôt que de la lui donner. On doit
bien avouer que Luj, la trentaine maigrichonne,
encore serré dans un costard noir dégoûtant
3. LUNDI
et trop court, mis en valeur par une écharpe
violette et des sandales (à l’origine) blanches
est desservi par son aspect. Il erre depuis long-
temps sur les routes en rêvant de vengeance.
Puis c’est la rencontre avec La Cloducque,
pardessus bleu horizon genre 14/18, cha-
peau cloche informe, de très forts godillot et
munie en permanence de gants de boxe, très
costaude et peut-être encore plus sale que
Luj. Mais a-t-on affaire à un homme ou à une
femme ?
Cette improbable et néanmoins dangeureuse
créature se prent de sympathie pour Luj .
Elle ne le quittera plus. Elle commence par lui
narrer ses mésaventures parmi les plus impro-
bables qui soient…
Voilà pour les données de départ. Je vous
laisse découvrir la suite. L’argot ancien style
peut dérouter un peu les plus jeunes au début
mais je suppose que, portés par la poésie, ils
s’y mettront vite. Le style quant à lui est tout à
fait à noter. On ne retrouvera pas cela dans les
aventures suivantes. Nous avons ici une volée
de différents exercices de style que l’on sent
faits « pour jouer ». Certains passages alluci-
nants semblent tenir pour partie de l’écriture
automatique.
Siniac ne rechigne pas non plus sur l’absurde,
les scènes surréalistes et les jeux sur les mots
(par exemple placer le maximum de mots en
–ace sur une douzaine de lignes). Il m’a semblé
qu’il avait écrit ce livre « en se lâchant », en
s’accordant le droit à tous les jeux d’auteur. La
surprise fut peut-être pour lui que cela ait plu.
J’ai l’impression qu’au moment où il a écrit ce
« Luj Inferman’ et la Cloducque » il ne savait
pas encore qu’il débutait une série. Mais je me
trompe peut-être.
Spécial thrillers
4. MISERERE
de Jean-Christophe Grangé
France
Catégorie(s) : Policiers et thrillers
Critique de Leona Corto
Prix conseillé : 7,65 €
La musique n’adoucit pas toujours
les moeurs
F
in décembre 2006, toute la France se
prépare à fêter Noël. Toute ?!? Non, un
homme résiste aux festivités, Kasdan,
policier retraité, veuf et en froid avec
son fils, est amené à reprendre du ser-
vice car le chef de la chorale de la paroisse
arménienne a été assassiné, Kasdan étant
d’origine arménienne, et il en fait une affaire
personnelle. Le chef de cœur, d’origine
chilienne, a eu les tympans percés, seul indices
une empreinte de chaussure taille 36 et des
morceaux de bois.
Volokine, jeune inspecteur de la Brigade de
protection des mineurs, drogué et officielle-
ment en cure de désintoxication, s’intéresse
aussi à l’enquête. Kasdan et Volokine vont rapi-
dement s’associer pour une enquête qui va les
mener chacun à affronter leur passé.
5. MARDI
Cet ouvrage de Jean-Christophe Grangé,
« Miserere » contient tous les éléments qui ont
fait le succès de cet auteur, impossibilité de
lâcher le livre (faut quand même le faire pour
manger ou dormir, mais c’est dur) avant de
connaître la fin, personnages plus complexes
qu’ils n’apparaissent au départ et intrigues aux
multiples rebondissements, parfois (rarement)
cousu de fil blanc — chez Grangé ça serait
plutôt cousu de fil sang — mais l’auteur est un
vraiment un excellent couturier. On le voit par-
fois venir et pourtant il nous mène par le bout
du nez. Encore une fois, Il est vraiment difficile
de décrocher quand il vous a ferré (comme un
poisson à son hameçon).
Ce roman à quelques similitudes avec les
« Rivières pourpres », un vieil enquêteur et
un jeune, chacun ayant une faille voire même
plusieurs, mais chacun étant aussi détermi-
né à trouver le meurtrier, l’enquête se passe,
comme dans pratiquement tous ses romans
dans le milieu religieux où se mêle et s’em-
mêle l’Histoire avec un grand « H ». Mais avec
Grangé, on peut être sûr que l’Histoire ne sera
pas belle…
Côté hémoglobine et viande froide, Grangé
s’est un peu assagit dans les descriptions
gores et les passages glauques comme dans
la « Ligne noire » où il se lâchait un peu plus,
préférant l’enquête et l’action à la leçon d’ana-
tomie avec moult détails.
Un très bon roman une fois de plus. A lire abso-
lument (un Grangé, généralement cela ne se
rate pas) pour passer un bon moment et fris-
sonner, un peu, beaucoup, passionnément…
Spécial thrillers
6. POINTE ROUGE
de Maurice Attia
France
Catégorie(s) : Policiers, thrillers
Critique de Michèle Lemartinet
Prix conseillé : 6,90 €
Du rouge et du noir
M
eurtre ou accident ? Un indivi-
du, « bien connu des services de
police », est retrouvé défenestré
au pied d’une résidence étudiante
d’un quartier du douzième arron-
dissement Marseille. Comme de bien entendu,
tout le monde se tait et n’a rien vu.
L’action se déroule dans les mois qui ont pré-
cédé Mai 68 et, au sein de la communauté
estudiantine, les flics, en uniforme ou pas, sont
très mal vus en cette période pré-insurrection-
nelle. L’enquête va donc être particulièrement
difficile pour l’inspecteur Paco Martinez, « pied-
noir » installé depuis cinq ans à Marseille après
ses exploits algérois, relatés dans un précédent
roman, Alger la Noire, et pour son compère
Tigran Khoupiguia, dit « Khoupi », digne rejeton
d’une famille arménienne ayant fui à temps, le
génocide ottoman.
7. MERCREDI
Un coupable potentiel se dessine dans le
portrait d’un serrurier, militant trotskiste qui
habitait chez la Fourmi, une fille un peu pau-
mée, adoratrice du haschich et de Rosa
Luxemburg.
L’intervention d’un vieil Arménien, Michel
Agopian, militant CGT, permettra de boucler
rapidement l’enquête. Paco peut aller fêter le
Nouvel An tandis que Khoupiguian découvre
le grand amour... Mais, trois jours plus tard,
le corps sans vie d’Agopian est retrouvé à son
domicile, torturé et crucifié. Dans une chambre,
épinglées au mur, des photos de la Fourmi...
Dans le droit fil d’Alger la Noire, Maurice
Attia, utilisant le mode du récit à quatre voix,
lie destins individuels et grande histoire. A la
fin de 1967, la France est en surchauffe, la
jeunesse gronde. A Marseille, sur fond de
guerre entre mafias, l’assassinat d’un militant
gauchiste et la disparition d’une liste de noms
peuvent laisser penser que le Service d’action
civique prépare un coup. D’autres meurtres
vont suivre, compliquant encore un peu plus
l’enquête, qui s’enlise dans les témoignages
sibyllins, lorsqu’ils ne sont pas carrément
bidons, des organisations auxquelles appar-
tiennent les divers protagonistes. Il y a aussi
des femmes (Irène, l’éternelle fiancée de Paco,
Eva, une jeune trotskyste dont va tomber folle-
ment amoureux Khoupi), dont le sort va être lié
malgré elles à l’enquête.
Dans ce polar noir, très noir, et très épais
(plus de 600 pages), Maurice Attia a mis tout
son talent littéraire et sa connaissance de la
psychologie au service d’un beau portrait de
la Marseille des années 60, aux résonances
d’une incroyable actualité.
Spécial thrillers
8. TETRALOGIE : 1974, 1977, 1980, 1983
de David Peace
Titres originaux : Idem (Angleterre)
Catégorie(s) : Policiers, thriller
Critique de Jean-Marc Otczhez
Prix conseillé : 8,65 € l’unité
1974
Nous sommes en 1974, dans la région de
Leeds, c’est l’hiver, Noël approche. Edward
Dunford, reporter criminel à l’Evening Post,
est encore un néophyte qui fait ses premières
armes dans l’ombre du journaliste vedette de
la rédaction, Jack Whitehead. Au volant de la
vieille Viva de son père, qui vient de mourir,
Edward Dunford sillonne les routes de l’ouest
du Yorkshire à la recherche d’indices suscep-
tibles d’éclairer trois disparitions d’enfants.
1977
Sept, le chiffre de l’apocalypse. 1977, l’année du
jubilé d’argent et de l’éventreur du Yorkshire. Ce
deuxième volet est une ode funèbre, une quête
désespérée du sens. Malgré sa noirceur, on le
dévore avec passion car l’auteur ose dépeindre le
mal dans les couleurs les plus extrêmes pour réveil-
ler les consciences endormies. Comme dans 1974,
9. on trouve des personnages puissamment campés,
un rythme hallucinatoire, mais aussi l’émotion au
fond du désespoir. Les cauchemars de David Peace
ne sont pas des élucubrations, ils sont l’expression
d’une lucidité terriblement aiguisée et d’une remar-
quable personnalité d’écrivain.
1980
Leeds sous la pluie. Plusieurs années ont passé et
les meurtres attribués à l’Eventreur continuent. Les
femmes n’osent plus sortir le soir. La psychose gran-
dit et la police demeure impuissante. Pis encore, le
mal rôde au sein même des forces dites de l’ordre.
La corruption est partout. Y a-t-il un flic honnête
dans le comté du Yorkshire ? David Peace confie
à l’un de ses personnages la narration. Cette façon
d’intérioriser le point de vue lui permet de brosser
un tableau palpitant, écorché, violent, subjectif et
pourtant, parfaitement maîtrisé. Dans ce troisième
volet, David Peace nous donne ici la mesure du
choc qui secoua l’opinion publique dans le nord de
l’Angleterre pendant ces années où sévissaient une
crise économique, politique et morale... et le véri-
table Eventreur du Yorkshire. C’est à un exorcisme
littéraire que se livre l’auteur dans cette tétralogie
dont il reste encore un tome à publier.
1983
En mai, à la veille d’élections générales que la dame
de fer s’apprête à remporter triomphalement, Hazel
Atkins est enlevée à Morley, là où, en 1974, la petite
Clare avait disparu. même si la police refuse d’éta-
blir un lien entre les deux affaires, d’autres victimes
de disparitions similaires refont surface : Susan
Ridyard et Jeanette Garland. on s’en souvient, c’est
sur ces affaires qu’enquêtait le journaliste Edward
Dunford. lui aussi a mystérieusement disparu. dans
le dernier volume de sa tétralogie du Yorkshire,
David Peace dévoile la face cachée de ces années
noires et tente de définir la nature du mal qui a
rongé l’Angleterre pendant près d’une décennie.
JEUDI
Spécial thrillers
10. LE DERNIER BAISER
de James Crumley
Titre original : The last good kiss (USA)
Catégorie(s) : Policiers, thrillers
critique de Heleen Montrose
Prix conseillé : 7,25 €
Le seul baiser qui a compté pour
toi… c’était il y a longtemps déjà !
L’
inspecteur C.W. Sughrue est une
totale réussite. Ancien du Vietnam
devenu privé dans le Montana, vivote
avec des divorces et des véhicules
impayés. L’ex-femme d’Abraham
Trahearne, écrivain volage et alcoolique au
physique de grizzly, lui demande de retrouver
son ex. C’est dans le bar miteux de Rosie,
dont l’attraction est un bouledogue buveur de
bière, que Sughrue retrouve Trahearne. Rosie
supplie alors notre privé de retrouver Betty Sue
Flowers, sa fille disparue depuis 10 ans…
Paru en 1978, « Le dernier baiser » est le
deuxième polar de James Crumley, trois ans
après « Fausse piste ». La recette est toujours
très alcoolisée, épicée de femmes attachantes
et parfois fatales, avec un zeste de mafioso
œuvrant dans le porno.
11. Mais surtout, quelle ambiance ! Le loufoque
sublime le sordide, l’humour et l’ironie décapent
les bas-fonds d’une société américaine post
hippie et Vietnam réunis. Les paumés sont
joyeux et profitent de la vie, les névroses sont
légères et l’occasion de boire bien plus qu’un
dernier verre.
Sughrue doit retrouver Abraham Trahearne,
vétéran lui aussi, devenu poète et alcoolique
professionnel, qui de temps en temps décide
de s’enfuir pour faire la tournée des bars des
états du Midwest. Chose faite dans le premier
chapitre, Sughrue le retrouve dans un petit bar,
s’ensuit une légère fusillade où Trahearne est
blessé au cul. Sughrue attendra la fin de sa
convalescence pour le ramener à la maison et
durant ce temps, se fait proposer un contrat
par Rosie, la tenancière du bar. Retrouver sa
fille, enfuie il y a dix ans. Elle lui donne 87 dol-
lars et lui demande de faire ce qu’il peut. Et
voilà, Sughrue ne peut refuser et se lance sur la
piste de Betty Sue Flowers, finalement flanqué
de Trahearne et de Fireball Roberts, le boule-
dogue alcoolique de Rosie.
L’écriture de Crumley emprunte une poésie que
l’on ne voit que trop peu souvent dans le genre.
Un langage sensible qui rend le détective
encore plus attachant. Bref, on peut consom-
mer ce Crumley sans modération, puisqu’on ne
risque ni maux de tête, ni gueule de bois. Juste
un petit coup de blues quand c’est terminé,
parce que c’est passé trop vite et que c’était
trop bon.
VENDREDI
Spécial thrillers
12. UNDERWORLD USA
de James Ellroy
Titre original : Underworld USA (USA)
Catégorie : Thrillers
Critique de Jules Crahiot
Prix conseillé : 9,20 €
L’amérique tourmentée
24
février 1964, 7 h 16 du matin
à Los Angeles. Attaque d’un
fourgon blindé de la Wells
Fargo. Quatre convoyeurs
abattus, trois braqueurs
morts ; le quatrième a pris la fuite en empor-
tant seize sacs de billets et quatorze mallettes
remplies d’émeraudes.
C’est sur ce braquage, disséqué avec une
maestria éblouissante, que s’ouvre Underworld
USA, dernier volet de la trilogie commencée
avec American Tabloid. Le narrateur reste dans
l’ombre ; il a suivi des gens, posé des micros
et mis des téléphones sur écoute. Il nous pré-
vient que le livre est fondé sur « des documents
publicsdétournés,desjournauxintimesdérobés,
la somme de mon expérience personnelle et une
bonne quarante années d’études approfondies ».
13. Le récit lui-même peut alors commencer en
droite ligne de son précédent opus : « American
Death Trip ». Eté 1968 : Martin Luther King et
Robert Kennedy ont été les victimes de conspi-
rations meurtrières. La Convention démocrate
de Chicago est sabotée par des spécialistes en
coups fourrés. Howard Hughes s’est fait escro-
quer dans le rachat des casinos de Las Vegas
par la mafia. Les militants noirs se préparent
à l’insurrection dans les quartiers sud de Los
Angeles, et le FBI, toujours sous la houlette de
J. Edgar Hoover, utilise tous les moyens pour
les détruire. A la croisée de ces événements,
le destin a placé trois hommes : Dwight Holly,
l’exécuteur des basses oeuvres de Hoover,
Wayne Tedrow, ancien flic et trafiquant d’hé-
roïne, et Don Crutchfield, jeune détective
obsédé par les femmes.
Dwight, Wayne, Don : leurs vies s’entre-
choquent sur la piste de Joan Rosen Klein, la
« Déesse rouge », et chacun d’eux paiera « un
tribut élevé et cruel à l’Histoire en marche ».
En 131 chapitres et cinq parties au titre aussi
évocateur que provocateur, ce roman noir
et politique reconstruit les années les plus
tourmentées de l’Amérique du XXe siècle,
avec une largeur de vision et une profondeur
stupéfiantes.
Underworld USA est la flamboyante conclusion
de la trilogie qui a placé James Ellroy au rang
des « plus grands écrivains américains d’au-
jourd’hui » selon le journal Los Angeles Times
Book Review.
SAMEDI
Spécial thrillers
14. LA FAUTE
de Paula Daly
Titre original : Just what kind of mother are you ? (USA)
Catégorie : Thrillers
Critique de Appoline Dervot
Prix conseillé : 9,30 €
4 jours à tuer !
N
e cherchez plus votre polar pour
le prochain week-end, le voici. Un
très bon polar que je n’ai pas lâché
jusqu’à la révélation finale ! Une
bonne intrigue, des personnages
hyper convaincants, du rythme... Et au final,
une dissection terrifiante des relations fami-
liales. Premier roman et première réussite
pour cette auteure britannique qui dépeint un
univers bien loin du légendaire flegme de ses
compatriotes.
La faute originelle, celle qui donne son titre au
livre (en français car le titre original est « Just
what kind of mother are you ? ») c’est celle de
Lisa Kallisto. Femme débordée jonglant entre
ses trois enfants et la gestion de son refuge
pour animaux, complexée face aux mères par-
faites qui l’entourent, comme son amie Kate,
et persuadée de ne jamais être à la hauteur.
15. Lorsque Lucinda, la fille adolescente de Kate
et amie de sa propre fille Sally disparaît alors
qu’elle était sensée dormir chez elle, le senti-
ment de culpabilité qui habite Lisa est poussé
à son paroxysme et alimenté par les reproches
de l’entourage familial de Kate. D’autant qu’une
autre jeune fille du même âge enlevée la veille
vient d’être retrouvée errant dans les rues en
état de choc et à moitié déshabillée. S’agit-il
d’un prédateur sexuel ? La tension monte dans
le village huppé de la région des lacs, d’habitu-
de épargnée par les faits divers ou les crimes.
Lisa, quant à elle tente d’honorer la promesse
faite à Kate de retrouver sa fille, espérant ainsi
remonter un peu dans son estime.
A partir de là, l’auteur fait parfaitement mon-
ter la sauce par des allers et retours entre
la narration de Lisa et celle de l’inspecteur
Joanne Aspinall, en charge de l’enquête. Deux
personnages attachants et détonants dans
le paysage policé qui les entoure, la mère de
famille dépassée et légèrement bordélique et
la flic consciencieuse, dévouée à son métier
mais complexée physiquement et désespéré-
ment célibataire. Paula Daly sème les indices,
les fausses pistes et les doutes avec pas mal
de métier pour une débutante. Mais l’intérêt du
bouquin est également dans sa façon de mettre
à jour ce qui se trouve derrière les façades de
familles modèles dès lors que l’on gratte un
peu. Et des secrets, il y en a des tonnes. Même
si Lisa est très loin de se douter de ce qu’elle
va découvrir...
Allez, je n’en dis pas plus, ce serait dommage
de gâcher le plaisir de la découverte. Mais je
vous promets quelques heures de bon plaisir
à savourer cette «Faute» qui est tout sauf une
faute de style.
DI MANCHE
Spécial thrillers
16. 195 librairies partout en France
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Spécial thrillers