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Les précurseurs des monnaies locales complémentaires
(MLC) viennent de l’écologie, de l’altermondialisme,
de la pratique des systèmes d’échanges locaux (SEL).
Au début des années 2000, il y a eu le projet SOL.
SOL
Depuis les années 2010, se
met en place un réseau des
MLC (qui inclut maintenant
la plupart des monnaies de
type Sol).
http://monnaie-localecomplementaire.net/
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• 1999 : L’idée du projet SOL naît lors d’un séminaire
sur les « Monnaies Plurielles » organisé par la revue
« Transversales Sciences Cultures ».
• A partir de 2005 : Le SOL est lancé en France
(Toulouse, Lille, Rennes, Carhaix, Paris, Nanterre,
Fontenay-aux-Roses, agglomération grenobloise,
Communauté de communes du Val de Drôme).
– Les partenaires du projet sont le FSE (programme Equal), la
MACIF, la MAIF, le Crédit Coopératif, Chèque Déjeuner et
les Conseils Régionaux des régions concernées.
– Le SOL est une carte de fidélité électronique et comporte 3
volets d’échange (Sol coopération, Sol engagement et Sol
affecté).
– A la fin de 2010, on compte 160 entreprises et plus de 3.000
porteurs de carte SOL (toutes les cartes n’étant pas actives) : le
volume total des transactions en SOL a été, pour 2010, de
10.000 €.
–
Sources : http://www.taoaproject.org/non-classe/fiche-technique-sol-collectif-richesses/
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• Janvier 2010, l’Abeille naît à Villeneuve
sur Lot
• Décembre 2010, c’est la Commune qui
naît à Roanne (nous y étions)
• Printemps 2011, c’est la Luciole en
Ardèche et le 28 mai 2011, c’est la
2011
Mesure qui naît à Romans-Bourg de
Péage.
• 6 mai 2011 : naissance à Toulouse du
Sol-Violette.
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Voici ce que nous comprenions
au début, avec cette intention de
pratiquer d’autres échanges :
• Le dédoublement des unités monétaires : les euros sont
de
épargnés, les MLC sont consommées.
• Les Euros déposés sur le fonds de garantie sortent du circuit
de l’économie mondiale, financiarisée, spéculative.
• La présence de critères dans le choix des prestataires permet
de ne pas faire n’importe quoi, avec n’importe qui, n’importe
comment (critères écologiques, par exemple).
• La relocalisation des échanges permet d’espérer une réappropriation citoyenne des usages de la monnaie : à une
échelle locale, donc plus humaine.
• Enfin, certains projets ajoutent une fonte (= perte de validité à
échéance fixe ou glissante).
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Mais des difficultés sont apparues
1. Passée l’euphorie des débuts, les résultats
quantitatifs sont maigres : beaucoup plus
difficiles de trouver des utilisateurs que des
prestataires ; les volumes sont confidentiels.
2. Le fonds de garantie doit-il le rester ou bien
doit-il, en partie du moins, devenir un fonds
de réserve pour permettre des
« investissements éthiques » ?
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Trouver des utilisateurs ?
Un constat : la MLC qui « marche le mieux
aujourd’hui » est le Bristol Pound. Pour une
ville de 420 000 hab, avec investissement
(soutiens techniques et financiers) de la
municipalité (le Maire reçoit l’intégralité de
son indemnité en £ de Bristol) : 375
« entreprises » pour 300 000 £ en circulation.
« Pour une ville de cette taille, c’est peu »,
reconnaît Chris Sunderland, directeur de la
Bristol Pound Community Interest Company.
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Trouver des utilisateurs ?
Relocaliser, écarter des circuits financiers,
freiner la la spéculation sont des objectifs
nécessaires mais insuffisants pour faire venir
aux projets de MLC une masse critique
significative d’utilisateurs.
L’objection principale des non-utilisateurs est
qu’ils ne voient pas assez le « sens » d’un tel
projet.
Il faut donc savoir jusqu’à quel point une MLC
peut porter les principes de transformation
sociale mis en avant dans le Manifeste du
réseau des MLC).
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Mais alors que faire ?
• Ne jamais oublier les valeurs (« confiance
éthique »).
• Oser une « autre » évaluation qu’une seule
comptabilité économique (« confiance
méthodique »).
• Du pratique, du concret : certes. Sans mépriser la
« théorie de la pratique ».
Quelles différences entre l’argent pour
échanger entre propriétaires privés et la
monnaie pour un partage comme « mise
en commun » (confiance hiérarchique) ?
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Extrait
« Ces valeurs traduisent une vision transformatrice pour
assurer des transitions vers un mode de vie juste et
soutenable en favorisant :
1. La réappropriation de l’usage de la monnaie par le
citoyen, comme outil économique et comme moyen
pédagogique pour comprendre sa vraie nature et
donner du sens à son usage.
2. La monnaie comme symbole de richesses élargies
aux champs éthique, écologique, social et culturel.
3. La monnaie comme moyen d’échange invitant à
l’entraide, la coopération et la solidarité. »
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Quelles évaluations ?
• Evaluation dite « objective », quantitative : combien
d’utilisateurs, de prestataires, le volume de MLC en
circulation, le volume par utilisateurs, voire le
(mythique) taux de rotation.
• Évaluation plus qualitative, plus citoyenne.
• Il faudrait que nos projets se placent entre un
plancher (en dessous duquel nous resterions
invisibles) et un plafond (au-delà duquel, la taille
risquerait de mettre en péril l’ambition de
réappropriation citoyenne des usages monétaires).
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Un projet d’éducation populaire
p
Nous avons tous répété que l’argent aurait été inventé
pour résoudre les problèmes du troc, problèmes qui
se poseraient à des humains qui seraient
spontanément et naturellement producteurs de
surplus qu’ils rêveraient d’aller échanger (« sophisme
catallactique ») sur des marchés autorégulés.
Or cette « fable du troc » est une fiction politique pour
justifier une certaine conception de l’économie : un
grand merci à Jean-Michel Servet pour ses travaux et
son intérêt pour nos projets de MLC.
4
Nous croyions réinventer l’argent…
Nou
• La relocalisation (territoire de vie, mécanismes
de conversion/reconversion, fonte…), les
critères éthiques ne concernent en fait qu’une
autre manière de consommer.
consommer
• Cette autre consommation– par le doublement
de la monnaie – rend possible une autre
épargne.
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Nous croyions réinventer l’argent…
Nou
• L’autre manière d’épargner/investir devrait avoir
l’audace de toucher au fonds de réserve pour
retrouver une autre finance solidaire.
solidaire
• Mais des alternatives solidaires à la finance (avec
des prêts à taux faibles ou nuls, avec du capital
risque solidaire), il y a en a déjà tout un stock
(ADIE, Cigales, France-Active, NEF, Boutiques
de gestion…). Alors, quel est l’intérêt pour un
Alors
projet de MLC de « risquer » son fonds de
« réserve » ?
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…Nous croyions découvert la monnaie
et nous avons réinventer l’argent…
Nou
no
• Hypothèse : et si le « pourquoi » d’une MLC était
dans la mutualisation (le partage) des risques, donc
des dettes entre tous les adhérents de l’association
porteuse (sur le modèle d’une caution solidaire pour
un prêt de la Nef) ?
C’est donc bien sur la dette et le partage que
se jouerait toute la différence entre :
• l’argent (qui viserait à liquider les dettes),
pour favoriser seulement des échanges.
• la monnaie (qui viserait tout au contraire
à consolider les dettes, parce que ce sont des
liens sociaux), pour permettre le partage.