Georges Anselmi - 1914 - 1918 Campagnes de France et d'Orient

Michel Bruley
Michel BruleyMarketing Director à Michel Bruley

Description des Campagnes de France et d'Orient du 19e Régiment d'Artillerie de Campagne auxquelles Georges Anselmi a participé de 1914 à 1918.

Georges Anselmi
1914 - 1918
Campagnes de France et d’Orient
Médaille Militaire
Version actualisée de Février 2019
Georges Anselmi – v2 1
Préface
En 2015 quand j’ai compilé des textes, des photos de famille concernant les guerres, je n’avais pour
mon grand-père maternel Georges Anselmi et sa participation à la guerre de 1914 - 1918 que très
peu d’éléments :
 une quarantaine de photos (dont 7 avec une date et 6 avec une date et un lieu),
 le nom du régiment auquel il appartenait le 19e
R.A.C. (Régiment d’Artillerie de Campagne),
 sa citation à l’ordre de l’armée, trouvée sur internet via le Bulletin des Armées,
 sa médaille militaire qui était avec les photos.
Dans ces conditions, j’avais pu établir qu’il avait d’abord été amené à aller sur, ou à proximité de
certains grands théâtres de la guerre : la Marne en 1914, la Champagne en 1915, le Chemin des
Dames 1916 et finalement Salonique en 1917, et que le régiment auquel il appartenait, le 19e
, avait
des inscriptions sur son emblème pour Verdun en 1916 et Monastir (Grèce) en 1917.
Fin 2018, j’ai trouvé sur internet un document d’une quarantaine de pages qui fait l’historique du 19e
Régiment d’Artillerie, avec comme caractéristique d’être la transcription intégrale d’éléments du
Musée de l’Artillerie. J’ai accédé à ce texte via une recherche sur internet, car il cite le nom de
Georges Anselmi dans le tableau des décorations et citations obtenues au titre du 19e
R.A.C.
Ce texte est parfois très détaillé, j’en ai fait un résumé de cinq pages qui ne conservent pas certains
détails concernant les différents groupes pas toujours engagés de la même façon. Je ne sais pas à
quel groupe appartenait mon grand-père, même si le bulletin des armées que j’ai trouvé le signal
comme « adjudant-chef (réserve) au 19e
régiment d’artillerie, 1° groupe », car cela ne veut pas
forcément dire qu’il a fait la guerre dans ce groupe, le 3ème groupe ayant été dissous en 1919 et ses
éléments étant venus complétés le 1° & le 2ème
groupe. De plus une photo de lui à Vatiluk datée de
juillet 1917, ou à Balitza (10/07/17) tendrait à montrer qu’il n’était pas du 1° groupe, car ce dernier
en juillet est d’une opération sur Athènes.
Dans le texte qui suit j’ai donc regroupé :
 une présentation synthétique de ce qu’est un régiment d’artillerie de campagne en 1914,
 une présentation du canon de 75 qui est l’arme principale de ce type de régiments d’artillerie,
 le résumé de l’historique du 19e
régiment d’août 1914 à août 1919,
 les photos dans l’ordre des dates et les non datées à la suite,
 des éléments sur la guerre de 14 en France et en Orient, avec des plans et quelques photos,
 un aperçu de la généalogie des Anselmi.
Bonne lecture,
Michel Bruley
Georges Anselmi – v2 2
1° - Composition type d’un régiment d’artillerie et son rattachement à un corps d’armée.
L'artillerie de campagne, en 1914, était entièrement hippomobile (tout comme le train des équipages
et naturellement la cavalerie). Les attelages étaient de deux types :
 voiture-canon, avec un avant-train et un canon
 voiture-caisson, avec un avant-train et un arrière-train de caisson
Ces voitures étaient tirées par six chevaux. Quatre auraient pu suffire sur route carrossable, mais six
sont nécessaires sur les chemins difficiles ou accidentés.
La composition théorique d'un régiment d’artillerie de campagne (RAC), en août 1914, comporte 3
groupes de 3 batteries d’artillerie. Le régiment est commandé par un colonel. La batterie est
commandée par un capitaine de l'armée d'active.
Sur le pied de guerre, le personnel de la batterie est réparti en 9 pelotons de pièce. Chaque pièce est
commandée par un maréchal des logis, assisté d’un ou de deux brigadiers :
 les quatre premières pièces attellent chacune un canon de 75, et chacune emporte dans ses
coffres un total de 120 coups (72 dans le caisson, 24 dans chaque avant-train).
 la 5° pièce attelle 2 caissons, les 6° & 7° pièces attellent 3 caissons. Les 8 caissons emportent un
total de 768 coups (8*72 + 8*24), soit 192 coups supplémentaires par canon de 75. La dotation
initiale de la batterie est donc de 1248 coups de 75, soit 312 par pièce.
 la 8° pièce attelle la forge et le chariot de batterie,
 la 9° pièce attelle le train régimentaire qui comprend le chariot-fourragère et 3 fourgons à vivres.
Les 5 premières pièces constituent la batterie de tir, qui est placée sous les ordres du lieutenant de
l'armée d'active. Les 6°, 7° et 8° pièces constituent l'échelon, qui est placé sous les ordres du
lieutenant de réserve. La 9° pièce constitue une partie du train régimentaire. Lorsque cette 9° pièce
est réunie à la batterie, elle placée sous les ordres du lieutenant de réserve.
Au combat, les quatre pièces de tir et la cinquième de ravitaillement en munitions se déploient sur la
position de tir. Les deux autres pièces de ravitaillement en munitions se placent, elles, à quatre ou
cinq cents mètres en arrière, dans une position abritée, pour constituer l'échelon de combat, avec la
huitième pièce. La neuvième pièce est généralement affectée au train régimentaire, pour dégager les
chefs de batterie des tâches d'intendance.
Chaque division d'infanterie comporte 1 régiment d’artillerie de campagne (RAC) à 3 groupes
d'artillerie de campagne, soit 9 batteries, soit 36 canons.
Chaque corps d'armée possède sa propre artillerie composée d’un régiment d’artillerie à 4 groupes,
soit 12 batteries, soit 48 canons. On l’appelle l’artillerie de corps.
Un corps d'armée à deux divisions d'infanterie aligne donc 30 batteries, soit 120 canons de 75.
Georges Anselmi – v2 3
Voiture-canon : avec un avant-train et un canon
Un canon en position de Tir avec un caisson de 72 obus
Georges Anselmi – v2 4
2° - Le canon de 75
Le canon de 75 mm, modèle 1897, est une pièce d'artillerie de campagne de l'armée française. D'une
conception révolutionnaire pour son époque, il regroupe, en effet, tous les derniers
perfectionnements intervenus dans l'artillerie à la fin du XIXe siècle et en éliminant les dépointages
lors des tirs, rendait enfin possible un vieux rêve des artilleurs, le tir rapide.
Devenu un emblème de la puissance militaire française, il fait l'objet d'un culte de la part des
militaires et patriotes français, qui voient en lui une solution miracle à tout problème. Cet
enthousiasme conduira à négliger entre autres la modernisation de l'artillerie lourde, erreur qui sera
durement payée lors de la Première Guerre mondiale. En effet le 75 est le meilleur canon de
campagne de son époque et s’est avéré très efficace dans la guerre de mouvement et notamment
dans la première bataille de la Marne, mais il est beaucoup moins à l'aise et utile dans une guerre de
position, où l'on a besoin d'artillerie lourde, pour atteindre les troupes retranchées. Il se distinguera
néanmoins, en grande partie grâce à ses servants qui paieront un lourd tribut.
Encore en service en grand nombre dans l'armée française de 1940, il se montra cette fois-ci dépassé
dans la guerre de mouvement, car on avait tardé à le rendre apte à la traction automobile, désormais
nécessaire. Il connaîtra toutefois, une seconde jeunesse comme pièce antichar, lors de la bataille de
France et aux mains de la Wehrmacht et des Forces françaises libres.
Canon de 75 mm modèle 1897
Exposé au musée de l’Armée (Invalides)
Présentation
Pays
France
Type
Canon d’artillerie de campagne
Poids et dimensions
Masse (non chargé)
1 140 kg
Masse (chargé)
1 970 kg
Longueur du canon
2 475 mm
Caractéristiques techniques
Portée maximale
8 500 m
Portée pratique
6 500 m (tir fusant)
Cadence de tir
20 coups par minute (max 28)
Georges Anselmi – v2 5
3° - Résumé de l’histoire du 19e
Régiment d’Artillerie (A.D.30)
31 - Campagne de France du 19e
Mobilisation générale dimanche : 2 Août 1914
Les 3 groupes du 19e
R.A.C. se constituent aux environs de Nîmes (30189 Gard).
Concentration du 19e
: 5 au 7 août 1914
Concentration autour d’Haroué (54740 Meurthe-et-Moselle) en soutien à la 30e
D.I. du XVe corps
d’armée (C.A.) qui avec le XVIe et le XXe C.A. constituent la 2e
Armée. Le 19e
est sous les ordres du
colonel Falque et comprend 53 officiers, 1610 hommes de troupe et 1576 chevaux.
Prise du village de Lagarde : 8 au 11 août 1914
Le village de Lagarde (Lorraine annexée – 57810 Moselle) est pris le 8 août, mais le 11 deux batteries
sont prises par l’ennemi lors d’une attaque, cependant le village est repris quelques jours après.
Offensive en Lorraine : 19 août – 3 septembre 1914
L’offensive se déroule en partie en Lorraine française et en Lorraine annexée :
 19 août, début des combats de Dieuze (57260 Moselle), ordre de repli le 21, une position
défensive est prise sur la rive gauche de la Meurthe le 23.
 24 août, début des combats de Lunéville (54300 Meurthe-et-Moselle), l’ennemi attaque, le 25 la
30e
passe à l’offensive, le 26 le mouvement en avant continu, le 28 l’attaque sur Lunéville se
poursuit, finalement le 30 août s’organise une ligne sur les positions occupées.
 3 septembre, la 30e
D.I. reçoit l’ordre de se porter vers l’ouest par une marche de nuit. Après une
série d’étapes (116 km à parcourir), arrive dans la région de Bar-le-Duc (55000 Meuse).
Bataille de la Marne : 8 au 25 septembre 1914
Le 8 septembre, le XVe C.A. passe à la 3e
Armée et participe à la bataille de la Marne engagée depuis
le 6.
 5 au 12 septembre bataille de Revigny sur Ornain (55800 Meuse) près de Bar-le-Duc,
 13 au 25 septembre poursuite, pour finalement cantonner à Brocourt (55120 Meuse) en arrière
de Verdun.
Guerre de position dans la Marne : octobre 1914 - mai 1916
 La 30° D.I. organise la position sur 9km, sur la ligne Aubreville-Dombasle (55120 Meuse) avec des
positions pour les batteries.
 Attaque du 29 octobre, toute l’artillerie prend part à cette attaque, le colonel Falque est blessé, à
la fin de la journée l’infanterie a progressé légèrement.
 À partir du 30 octobre, on organise des tours de services sur les positions de façon à laisser au
repos une partie du personnel.
 Attaque du 20 au 24 décembre, l’infanterie ayant progressé, reprise des tours de service le 25.
(voir photo n° 1 du 31/12/14 – Blercourt – 12km de Verdun)
 Attaque du 17 au 21 février 1915 et progression au nord du bois en Hache.
 Courant mars, en réponse aux lances mines allemandes, des équipes de bombardier, équipées de
mortiers, sont constituées
 Les 8 et 9 mai, l’A.D.30 est relevée de sa position par l’A.D.48. Le régiment quitte le front qu’il
tenait où il avait pris sur l’artillerie allemande un ascendant incontesté. L’ennemi n’a pas gagné
un pouce de terrain, alors que les Français n’ont cessé de progresser lentement vers lui, le
forçant à doubler ses travaux et ses défenses par crainte d’être percé.
Georges Anselmi – v2 6
 À partir de ce moment (2e semaine de mai 1915) va commencer le régime des permissions. (voir
photo n° 2 du 16/05/15 – Vernancourt – 40 km de Châlons-en-Champagne)
 L’A.D.30 désignée pour relever en Argonne l’A.D.9, va finalement reprendre d'anciennes
positions du Mort Homme (Meuse) qu’elle tenait en novembre. Ce secteur est maintenant assez
calme pour l’artillerie.
 Le 29 mai tous les éléments de l’A.D. vont rejoindre le Secteur Ville-sur-Tourbe (51800 Marne) à
~40km.
 7 au 10 juin, l’ennemi avec une pièce longue portée bombarde Dommartin-sous-Hans (51800
Marne), des hommes du 40e
R.I. sont tués ou blessés ainsi que de nombreux chevaux.
 (voir photo n° 3 de juillet 1915 – Orbéval – 35 km de Châlons-en-Champagne)
 Appui de l’attaque du 14 juillet, il s’agit de contrebattre les batteries allemandes qui bombardent
les tranchées de 1°et 2e
ligne. L’infanterie subit de nombreuses pertes.
 14 août, l’A.D.30 est relevé et s’embarque dans la région de Ste-Menehould (51800 Marne) pour
débarquer à 80km de là à Épernay (51200 Marne), où le 19 août elle devient une division
indépendante et passe à la Ve armée.
 Installée dans la plaine, dominée par certaines hauteurs, n’ayant comme masque qu’un rideau
d’arbres, la division est dans une situation précaire.
 La division quitte sa position pour participer à l’attaque de la Ve armée le 21 septembre.
 Le 1° octobre la 30e
D.I. reçoit une nouvelle destination et toutes les batteries se regroupent à
40km à Dampierre-au-Temple (51400 Marne), pour faire partie de la IVe armée.
 Du 5 octobre à 20h au 6 à 17h, l’A.D. 30 est mise en position de rassemblement à Souain (51600
Marne), mais n’est finalement pas engagée.
 Le 9 octobre après avoir le relevé l’A.D.12 au nord de la route Souain-Tahure, l’A.D. 30 tire pour
la première fois des obus spéciaux au phosphore, mais un vent malencontreux chasse les vapeurs
sur les tranchées françaises. (voir photo n° 4 du 25 octobre 1915 - campement)
 Dans la nuit du 29 au 30 octobre, l’A.D.30 effectue une relève de position rendue difficile par une
attaque allemande précédée d’un bombardement d’obus spéciaux.
 Après plusieurs étapes l’A.D.30 se trouve dans la région de Reims (51100) où sous prétexte de
riposte d’artillerie, les Allemands bombardent la ville de Reims.
 En novembre le secteur est très calme, cependant quelques batteries courant décembre se
trouvent en butte à des tirs d’artillerie lourde ennemie (150mm) et subissent des pertes assez
graves.
 Le 19 janvier 1916, la 9e
batterie est soumise à un tir de concentration de nombreuses batteries
allemandes de tous calibres, les casemates bien qu’endommagées résistent et finalement il n’y a
qu’une seule victime.
 De nombreux bombardements de Reims marquent seuls les premiers mois de 1916.
 Le 21 mars l’infanterie va dans le secteur de Taissy (51500 Marne), mais l’A.D. 30 reste à sa place.
 Le 2 avril environ, 800 obus de tous calibres sont lancés par l’ennemi sur Reims et les batteries
qui font quelques blessés à l’A.D.30 qui le 9 avril est renforcé par 3 groupes de l’A.D.67.
 Le 20 avril, quelques batteries se portent à 30km au bois de Genicourt (51220 Marne). Le 25 elles
font des tirs pour préparer l’attaque du bois francoboche à 16h 30, pendant la nuit elles font des
tirs de barrage pour permettre à l’infanterie de s’organiser sur le terrain conquis, mais sont
fortement contrebattues par du 105 et du 150, un canon de la 3e
batterie est démoli et quelques
hommes sont blessés.
 Le 22 avril, les 2/3 des batteries vont s’installer dans le secteur de Taissy-Sillery (51500 Marne)
où se trouve la 30e
D.I. Le 4 mai les autres batteries les rejoignent.
 Après une préparation d’artillerie pour détruire les fils de fer ennemis sur un certain nombre de
points de la tranchée-objectif, deux coups de main sont effectués dans la nuit du 5 au 6 mai à 2h
et 2h 30 par le 58e
R.I. et le 40e
R.I. dans le but de ramener des prisonniers. Résultat : un
prisonnier et des papiers saisis sur des morts.
 Dans les nuits du 6 au 8 juin l’A.D.30 est relevé, et se rassemble à 35km aux environs de
Chatillon-sur-Marne (51700 Marne) où elle reste jusqu’à son départ par voie ferrée pour Revigny
Georges Anselmi – v2 7
(55800 Meuse) près de Verdun dans une région où de grandes batailles ont depuis lors dernier
séjour profondément changé l’aspect du terrain : plus de bois, plus de végétation, là où il y avait
un village il n’y a plus qu’une tache blanchâtre.
Bataille de Verdun : 15 juin - 15 décembre 1916
 Le 23 juin attaque allemande appuyée d’un bombardement inouï d’obus de gros calibre.
L’infanterie allemande occupe le village de Fleury devant Douaumont (55100 Meuse – qui n’a pas
été reconstruit après-guerre), malgré la contre-attaque l’ennemi s’empare de l’ouvrage de
Thiaumont (55100 Meuse). L’A.D. 30 a surtout effectué des tirs de harcèlement sur les points de
rassemblement de l’ennemi.
 Du 24 au 1° juillet, attaques et contre-attaques pour la possession de l’ouvrage de Thiaumont, le
1° à 11h l’ouvrage est aux mains des Français, et à partir de ce moment les attaques et contre-
attaques ne modifieront le front que de quelques centaines de mètres.
 Le 9 juillet, un déserteur allemand annonce une attaque sur le secteur de la 30° DI, une contre-
préparation offensive est exécutée et fait avorter cette attaque.
 Du 29 juillet au 2 août, attaque et prise de la tranchée Bismarck (longue de 500m). L’AD.30
chargée de la préparation, est renforcée d’une section de mortier de 220, un groupe de 155
longs, un groupe de 120 longs et un groupe de 155 C.S. Tandis que certains font et entretiennent
des brèches dans les fils de fer de la tranchée, l’artillerie lourde détruit les observatoires, abris à
mitrailleuses et lanceurs de mines. Le 2 août à 13h, les destructions étant jugées suffisantes,
l’infanterie est lancée à l’assaut, protégée par un tir d’engagement qui rend impossible l’arrivée
de renforts ennemis. À 13h 20 la tranchée complètement nettoyée est organisée par l’infanterie
qui a fait une soixantaine de prisonniers.
 Le 19 août l’A.D.30 est relevé et transporté par chemin de fer dans un secteur de la Vème armée
à Vailly-Soissons (02370 Aisne) où elle séjourne. En 2 mois près de Thiaumont, l’A.D.30 a tiré
200 000 fois, usé 95 tubes de 75, eu 191 personnes hors de combat.
 Le 14 septembre, l’A.D.30 se déplace de 20km et les différentes batteries s’installent à Paissy,
Jumigny, Geny, Blanc-Sablon (02160 Aisne). Dans ce secteur relativement calme, les batteries en
plus de leur mission normale de barrages et de représailles, préparent des emplacements pour
les futures batteries de renforcement, en vue de l’attaque française sur le chemin des dames
(printemps 1917).
 Voir photos : n° 5 du 26/09/16 – Cuiry-lès-Chaudarles – 4 km du Chemin des Dames, n° 6 du
29/09/16 – chargement de canon sur un train, n° 7 du 2/10/16 – réunion d’information (?).
 La 30e
D.I. est relevé le 15 décembre 1916 et est désignée pour l’armée d’Orient.
32 - Le 19e
avec l’Armée d’Orient : 15 décembre 1916 - 28 août 1919
Transfert, réorganisation : 15 décembre 1916 - janvier 1917
 Les unités sont transportées par voies ferrées et débarquées à Toulouse où la D.I. doit se
réorganiser avant son embarquement pour Salonique (aujourd’hui Thessalonique – Grèce).
L’A.D.30 est formée des trois groupes du 19.R.A.C, d’un groupe du 2e
R.A.M (le 2e
régiment
d’artillerie de marine, était une unité de l'armée de terre française de l’artillerie de marine),
d’une batterie de tranchée (ayant des mortiers permettant des tirs très courbes) et du P.A.D. 30
composé de quatre S.M. (?)
 Le 21 janvier 1917, les unités commencent à quitter Toulouse à destination soit de Marseille, soit
de Toulon, d’où elles sont transportées sans encombre par mer du 30 janvier au 12 février à
Salonique, avec une escale à Malte ou à Milos.
Georges Anselmi – v2 8
Opérations : février 1917 - début septembre 1918
 Les troupes bivouaquent à Zeitenlick (5 km au N.E. de Salonique) puis se placent en réserve
d’Armée à Topcin. La région est très accidentée, les routes rares et en mauvais état, pas de carte,
il faut reconnaître tous les itinéraires, le climat rude (été +50° à l’ombre, hiver -20°), enfin le
paludisme fait rage.
 Opération contre les Comitadjis, des naturels du pays, qui assassinent des soldats isolés. Une
opération est entreprise contre eux, quelques personnes sont fusillées, le calme revient.
 Opération de la 2e
brigade du 19e
, mise à disposition de l’Armée d’Orient, pour les combats du 9
avril au 2 juin dans la région de Monastir.
 Opération dans la région de Monastir de la 106e
batterie, du 5 au 11 mai, rattachée à cette
occasion à la 2e
brigade russe.
 Concentration de la 30e
D.I. en arrière du front en mai, dans la région de Krussograd-Zinovia,
après un trajet en six étapes. L’attaque des alliés ayant échoué elle n’est pas engagée. Le 22 mai
elle se porte à Kateríni (60100 Grèce).
 Le roi de Grèce ne se conformant pas aux conventions passées avec les alliés et favorisant
l’agitation des Comitadjis, une opération sur Athènes est décidée pour une partie de l’A.D., avec
occupation de Corinthe, du Pirée, de la Thessalie, de Larissa. Embarquement le 8 juin à
Salonique, débarquement le 11 Isthimia, ils gagnent les environs d’Athènes, du Pirée … Bien que
pas un seul coup de canon n’ait été tiré pendant cette démonstration de force, le personnel et
les animaux ont beaucoup souffert tant du ravitaillement défectueux que de la chaleur. L’autre
partie de l’A.D. a pendant ce temps bivouaqué à Vatiluk (voir photo n° 8 - Georges à Vatiluk en
juillet 1917 et photo n° 9 - Balitza le 10/07/17)
 Le 18 juillet, le groupe 3 du 19e
RAC est détaché auprès du corps expéditionnaire italien qu’il
supportera, et avec qui il participera à la rupture du front bulgare en septembre 1918.
 Le reste de l’A.D.30 supporte la 30e
D.I. dans le secteur de Monastir-Ouest, les batteries sont
placées à des altitudes de 500 à 2000m avec de très mauvaises pistes d’accès, à flanc de coteaux
sur des pentes très raides.
 2 septembre, coup de main sur le saillant de Kiel, pendant la préparation d’artillerie, une
préparation de diversion est exécutée sur Posen pour laisser les Bulgares dans l’incertitude du
point d’attaque. Les batteries sont contrebattues avec violence par l’artillerie adverse. Des
attaques et contre-attaques d’infanterie de part et d’autre avec l’appui des artilleries respectives.
Résultat : les Français font 30 prisonniers, dont 1 officier.
 19 au 20 octobre, coup de main de l’infanterie sur la tranchée ennemie T.10. Le 20, cette
tranchée est trouvée évacuée, les fantassins ne rapportent que trois fusils.
 Jusqu’à la fin octobre le secteur est agité, des barrages sont demandés par les Français ou
déclenchés par l’ennemi sans raison sérieuse.
 De janvier à début septembre 1918, le secteur de l’A.D.30 est assez calme, le front ne subit
aucune modification. Quelques coups de main rapportent des prisonniers ce qui permet
d’identifier les troupes qui sont en face. L’ennemi répondant à l‘artillerie française par des tirs
sur les batteries ou les villages à proximité où ils supposent des troupes ou des États-Majors.
Rupture du front et poursuite de l’armée bulgare : 14 septembre - 30 septembre 1918
 Le 14 septembre commence sur tout le front une grande démonstration d’artillerie qui a pour
but de fixer l’ennemi et de faciliter l’attaque de l’Armée serbe. L’A.D.30 exécute de jour des tirs
de destruction sur réseaux, abris, boyaux, mitrailleuses, de nuit des tirs de harcèlement et de
maintien des brèches. Cette activité dure jusqu’au 21, date à laquelle l’attaque des Serbes a
pleinement réussi et le front se trouve complètement désarticulé.
 Le 24, la poursuite de l’armée bulgare commence à une vitesse moyenne de 20km par jour,
l’ennemi se dérobe, le contact est finalement repris à Trebiniste le 29 septembre (à ~80km plus
au nord).
Georges Anselmi – v2 9
 Le 30 septembre au matin les batteries se préparent à reprendre l’action, lorsqu’à 8h un coup de
téléphone vient annoncer que les opérations doivent être suspendue à 12h l’armistice est signé
entre les alliés et la Bulgarie.
 L’A.D.30 séjourne jusqu’au 20 octobre dans la région de Prilep, pour se remettre de la poursuite
et des cols passés (Prevalec 912m, Gigavat 1161m, Opinca 1300m) par une chaleur terrible
provoquant beaucoup d’évacuations pour grippe ou paludisme et de pertes de chevaux.
Poursuite de l’armée Makensen : 20 octobre – 29 novembre 1918
 Le 20 octobre, la 30e
D.I. reçoit l’ordre de se porter sur le Danube, afin de libérer la Roumanie de
l’armée Makensen.
 Les étapes à travers des pays très accidentés, sans ressources en vivres et en fourrages, sur de
très mauvaises routes, sont très pénibles. Le passage du col de Deve-Bair (1900m) le 5 octobre
par une violente tempête de neige, coûte à l’artillerie 80 chevaux morts d’épuisement.
 Le 9 novembre la 30e
D.I. occupe Nikopoli, Sistov, Rouchtchouk, et le 10, reçoit l’ordre de passer
le Danube de vive force, elle traverse, sous la protection de l’artillerie, le 11 sur des
embarcations de fortune réquisitionnées. Les Allemands fuient en train, l’artillerie ne les
bombarde pas pour éviter des pertes civiles, ce dont les Roumains de Valachie seront
reconnaissants.
 La 30e
D.I. continue sa marche à travers la Roumanie, faute de chevaux le matériel est en partie
attelé à des bœufs. La 30e
traverse la plaine sans fin de la Valachie et le 29 novembre arrive à
Bucarest après avoir fait près de 900 km dans des régions ruinées par l’ennemi, souvent hostiles,
comme en Bulgarie, sur des routes toujours mauvaises et avec la température inclémente de la
saison. L’A.D.30 a perdu 50% de ses chevaux.
 Le 1° décembre réception du roi de Roumanie, la 30e
D.I. fait la haie et défile devant le souverain
à Bucarest, la population acclame et est enthousiaste.
 Les troupes sont cantonnées au repos dans des casernes roumaines.
1919 – Réorganisation et opération dans la région d’Odessa : janvier 1919 – 28 août 1919
L’A.D.30 est réorganisée, des rapatriements sont effectués. Il semblerait que Georges Anselmi a fait
partie de ces rapatriés, en tout cas il était en France au plus tard à la mi-avril 1917.
 En février l’A.D.30 est mobilisé des unités partent pour Bendery, Constantsa, Kichinev et Odessa
où tout le monde sera finalement regroupé.
 Les troupes sont en position dans la région de Bôuyalik au nord d’Odessa le 23 mars, et au
contact de l’armée bolchevique de Gregorieff le 6 avril.
 Le 9 avril les unités commencent à passer le Dniester à Mayaky.
 Problèmes avec les mauvaises routes, et le manque de ravitaillement.
 Le 4 mai toutes les unités sont mobilisées avec l’infanterie pour empêcher l’armée bolchevique
de passer le Dniester.
 L’A.D.30 opère avec des forces russes et grecques dans la région Odessa – Bendery jusque dans
la première quinzaine de juin, puis reçoit l’ordre de quitter les environs de Bendery.
 Quelques unités sont transférées par chemin de fer jusqu’à Reni (frontière russo-roumaine),
d’autres regagnent Reni par étapes. L’A.D.30 est dirigée par voie ferrée sur Sofia puis
Kostinbrode.
 Après une série de marche, l’A.D.30 se transporte à Bojourichte où elle arrive le 12 août.
 La dissolution de l’A.D.30 a lieu le 28 août au moment où elle fusionne avec l’A.D.156.
Georges Anselmi – v2 10
33 - Bilan du 19e
R.A.C. : 2 août 1914 – 28 août 1919
Au terme de cinq années de guerre, le bilan pour le 19e
R.A.C., composé en 1914 de 1663 personnes,
est le suivant :
Pertes Officiers Sous-officiers
Brigadiers et
Canonniers Total
Tués 13 25 131 169
Blessés ou
intoxiqués 23 17 334 374
Total 36 42 465 543
Ne sont pas compris dans ce tableau, les blessés ou intoxiqués
légèrement et les paludéens, ni le personnel des groupes de
renforcement.
Citation & 19e
régiment d’artillerie
Georges Anselmi a été décoré de la Médaille militaire pour son engagement dans le 19e
R.A.C. De
plus j’ai trouvé via le Bulletin des Armées, sa citation à l'ordre de l'armée, Georges-Joseph-César
ANSELMI, excellent sous-officier ; 13 ans d'excellents services ; adjudant-chef (réserve) au 19e
régiment d'artillerie, 1er groupe.
19e
Régiment d'Artillerie
Pays
France
Branche
Armée de Terre
Type
Régiment d'Artillerie
Rôle
Artillerie
Garnison
Draguignan
Devise
Irréprochables et joyeux
Inscriptions
sur l’emblème
Sébastopol 1854-55
Solférino 1859
Verdun 1916
Monastir 1917
Guerres
Guerre de Crimée
Campagne d'Italie
Première Guerre mondiale
Batailles Bataille de Sébastopol
Bataille de Verdun
Photo de Georges Anselmi en réserviste
Georges Anselmi – v2 11
4 - Photos de Georges Anselmi pendant la guerre en France et en Orient
Les photos concernent essentiellement des moments de détente ou au campement à l’exception
d’une photo de transport ferroviaire.
N°1 - 31 Décembre 1914 - Blercourt dans la Meuse (55120 - 12 km de Verdun)
Georges Anselmi est au centre
N°2 - 16 Mai 1915 – Vernancourt dans la Marne (51330 – 40 km de Châlons-en-Champagne)
Georges Anselmi – v2 12
N°3 - Juillet 1915 – Orbéval dans la Marne
(51800- 35 Km de chalon en Champagne)
N° 4 – 25 & 26 octobre 1915 - Campement
Georges Anselmi – v2 13
N°5 - 26 Septembre 1916 - Cuiry-lès-Chaudardes dans l’Aisne (02160 – 4 km du chemin des Dames)
N° 6 – 29 septembre 1916 - Transport ferrovière
N° 7 – 2 octobre 1916 - Georges est au premier plan, avec une canne à la main
Georges Anselmi – v2 14
Photos en Orient
N° 8 - Juillet 1917 – Vatiluk en Grèce (aujourd’hui Vathylokkos 50100)
N° 9 - 10 Juillet 1917 – Balitza (impossible à situer avec exactitude, j’ai identifié plusieurs lieux
possibles mais assez loin de Salonique)
Georges Anselmi – v2 15
Une série de photos non datées, difficile à situer
En orient ?
Georges Anselmi – v2 16
5 – Éléments sur la guerre mondiale 1914 – 1918
Si la cause immédiate de la Première Guerre mondiale est l'assassinat, à Sarajevo, de l'archiduc
François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, le 28 juin 1914, cet
événement ne fait que pousser au paroxysme des tensions issues de contentieux antérieurs (rivalités
stratégiques, politiques, économiques et coloniales).
Les déclarations de guerre :
 28 juillet : Autriche-Hongrie à la Serbie,
 1er août : Allemagne à la Russie,
 3 août : Allemagne à la France,
 4 août : Royaume-Uni à l'Allemagne,
 6 août : Autriche-Hongrie à la Russie,
 11 août : France à l’Autriche-Hongrie,
 13 août : Royaume-Uni à l'Autriche-Hongrie,
 23 août : Japon à l'Allemagne,
 3 novembre : France et Royaume-Uni à l'Empire ottoman.
Principales phases de 1914 à 1917
Georges Anselmi – v2 17
La guerre de mouvement en France en 1914
Vue générale d’août à début septembre
Le 19e
RAC va servir dans la IIe armée du 5 août au 3 septembre 1914, la IIIe du 8 septembre 1914
au 1° octobre 1915, la IVe du 5 octobre 1915 au 15 décembre 1916
Vue détaillée début septembre et lieux des combats du 19e
RAC
Georges Anselmi – v2 18
France : la guerre de mouvement se transforme en guerre de position novembre 1914/1918
Le 19e
RAC va servir dans la IIe armée du 5 août au 3 septembre 1914, la IIIe du 4 septembre 1914
au 1° octobre 1915, la IVe du 2 octobre 1915 au 15 décembre 1916
La guerre se prolonge et devient une guerre d’usure qui met à l’épreuve tant les forces morales que
matérielles des combattants. Les états-majors veulent « saigner à blanc » les armées adverses. Les
Russes lancent une attaque dans les Carpates, mais doivent faire face à une grande offensive des
puissances centrales, les Turcs étant également passés à l’attaque au Caucase pour prendre les
armées russes à revers. Pour tenter de soulager la pression sur les Russes en attirant le maximum de
troupes allemandes vers l'ouest, Français et Britanniques lancent assaut sur assaut en Artois, puis en
Champagne, le 16 février. Le 20 février 1915, Reims est bombardée par les Allemands. La tentative
de percée française est un échec et la bataille de Champagne se termine le 20 mars 1915.
Ces offensives de 1915 ont réussi à bousculer quelque peu les dispositifs allemands, mais c'est au
prix de pertes alliées effroyables. Le haut commandement allié doit constater l’insuffisance des
moyens d’attaque, particulièrement en artillerie lourde, domaine dans lequel l’Allemagne possède
une supériorité incontestable depuis le début de la guerre.
Au début de l’année 1916, le commandement allemand décide d’user complètement l’armée
française en l’obligeant à s’engager à fond. Il choisit d’attaquer Verdun (bataille du 21/02/1916 au
18/12/1916), un pivot du front fortifié, que les Français voudront défendre coûte que coûte. Le 19e
RAC participera à la bataille de Verdun du 15 juin au 15 décembre 1916, date à laquelle il est affecté
à l’armée d’Orient
Le site de Verdun offre la possibilité d’attaquer les lignes françaises de trois côtés. De plus, l’armée
allemande bénéficie, contrairement aux Français, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les
approvisionnements en matériel et en hommes. Enfin, les manœuvres d’approche peuvent se
dérouler dans une relative discrétion, à l’abri du manteau forestier. Dans l’esprit du haut
Georges Anselmi – v2 19
commandement allemand, « il ne s’agissait pas essentiellement de prendre Verdun […], mais de fixer
les forces françaises, de les attirer sur ce champ de bataille qu’elles défendraient pied à pied […], de
saigner à blanc l’armée française grâce à la supériorité en artillerie ». Exsangue, l’armée française
serait incapable de mener à bien l’offensive prévue sur la Somme.
La bataille de la Somme (01/07/1916 au 18/11/1916) fut l’une des principales confrontations du
front occidental, mais aussi de la guerre. Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à
travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord
de la France, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume. La
première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus
sanglante pour l'armée britannique, avec 57 470 victimes, dont 19 240 morts.
A noter qu’en parallèle aux batailles de Verdun et de la Somme en France, a eu lieu sur le front
Russe, l’Offensive Broussilov (04/061916 au 20/09/1916), une bataille engagée et gagnée par les
Russes qui est la plus meurtrière de toute la guerre.
Échec sanglant de l'offensive Nivelle sur le Chemin des Dames au printemps 1917, les conditions de
vie effroyables dans le froid, la boue, le déluge d'obus et le report des permissions, tous ces facteurs
s'additionnaient, provoquant une montée de la protestation parmi les hommes au front.
La bataille de Cambrai s'est déroulée du 20 novembre au 7 décembre 1917 aux environs de Cambrai.
Lors de cette offensive, les Britanniques ont utilisé pour la première fois en masse, des chars d'assaut
(en anglais tank, « réservoir »), les Mark IV. Cette offensive, initialement une réussite, fut cependant
largement émoussée par la contre-offensive allemande.
La seconde bataille de la Marne se déroula principalement du 15 au 20 juillet 1918. Ludendorff
concentre 42 divisions. La préparation d’artillerie allemande commence par un tir d’obus à gaz, puis
devient mixte, mais avec plus de cinquante pour cent d’obus toxiques. Mais leur offensive était assez
mal organisée et ils durent subir eux-mêmes des attaques au gaz moutarde, de sorte que les troupes
françaises, bien secondées par la 2e division d'infanterie US à Bois-Belleau et à Vaux, purent résister.
L'offensive des Cent-Jours est le nom donné à l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première
Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre
1918.
Georges Anselmi – v2 20
Salonique et opérations militaires sur le Front d’Orient auxquelles participe le 19e
RAC
Au début du XXe siècle Salonique (aujourd’hui Thessalonique) est une ville de l’Empire ottoman qui
compte 120 000 habitants, dont 80 000 juifs. Elle est conquise par les Grecs en novembre 1912. Au
début de la Première Guerre mondiale, la Grèce est un pays neutre, qui traverse une grave crise
politique entre partisans de la Triple-Entente (La France et ses alliés) et partisans de la Triple-Alliance
(Les Empires centraux).
En octobre 1915, le premier ministre grec favorable à la Triple Entente autorise les Français et les
Anglais à débarquer des troupes à Salonique, pour qu’elles aident les Serbes à arrêter la progression
des armées austro-allemandes et Bulgare qui envahissent la Serbie. Compte tenu de la situation, ces
troupes se contenteront de conserver le contrôle de la voie ferrée qui remonte la vallée du Vardar, la
seule voie de ravitaillement extérieur des armées serbes.
En mai 1916, les Bulgares pénètrent en territoire grec et envahissent toute la Macédoine orientale.
Salonique sert de base arrière et de refuge aux alliés, à l’été 1916 elle compte 300 000 hommes
(Français, Britanniques, Serbes, Italiens et Russes), et à partir de décembre fait l’objet de fréquentes
attaques aériennes. À la fin de 1916, le front passe sur les hauteurs qui dominent le camp retranché
sur une ligne qui va de Monastir et qui encercle Salonique et va jusqu’à la côte, mais n’est jamais à
moins 60 km de Salonique. Pendant toute l’année 1917, l’activité des troupes se résume à une guerre
de position et une dizaine de batailles locales. Les soldats sont très affectés par diverses maladies
(dysenterie, scorbut …).
Georges Anselmi – v2 21
À partir du printemps 1918, le front côté Triple-Alliances est principalement tenu par les Bulgares. À
partir de l’été, les alliés préparent une offensive avec les 650 000 hommes dont ils disposent malgré
le retrait des troupes russes. Une offensive de rupture est menée à partir du 15 septembre. Les alliés
s’emparent d’Uskub (aujourd’hui Skopje) et s’ouvrent la route de Sofia. La Bulgarie demande un
armistice. Les troupes allemandes et autrichiennes évacuent l’Albanie. Le 14 le Danube est atteint, le
1° novembre Belgrade est reprise. Bucarest est atteinte le 1° décembre. À la fin de la campagne, du
18 au 25 décembre, une partie de l’armée d’Orient est redéployée à Odessa contre les Soviets en
Ukraine. Ce n’est qu’en 1919 qu’elle est rapatriée et démobilisée.
Georges Anselmi – v2 22
Parti de Monastir en septembre, le 19e
R.A.C. est à Bucarest le 1° décembre 1918
Les opérations des Dardanelles et de Salonique connaissent aujourd’hui un traitement mémoriel très
contrasté. En France, le « poilu d’Orient » est négligé, rejeté dans l’ombre au profit de celui de
Verdun, de la Somme ou du Chemin des Dames. Peu d’études universitaires lui sont consacrées.
Cependant le maréchal von Hindenbourg, commandant en chef des armées allemandes, et le général
Ludendörff, son principal collaborateur, ont dit que la rupture du front de Macédoine en septembre
1918 a précipité la défaite des Empires centraux en provoquant la capitulation en chaîne de la
Bulgarie (29 septembre), de l'Empire ottoman (30 octobre), de l'Autriche (3 novembre) et enfin de la
Hongrie qui ne signe que le 13 novembre.
Georges Anselmi – v2 23
Photos de l’artillerie de campagne
Georges Anselmi – v2 24
Photos de l’artillerie de campagne (suite)
Georges Anselmi – v2 25
Conséquence de la 1° guerre mondiale
 Chute des empires : allemand, russe, austro-hongrois et ottoman,
 Démantèlement de l'empire colonial allemand et des empires austro-hongrois et ottoman,
 Formation de nouveaux États en Europe et au Moyen-Orient,
 Remaniements frontaliers, changement de souveraineté dans divers territoires
 Création de la Société Des Nations (SDN)
Nouveaux états, nouvelles frontières (en rouge)
Georges Anselmi – v2 26
6 - Généalogie
Georges Anselmi & Juliette Isnard marié le 30/04/14

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Georges Anselmi - 1914 - 1918 Campagnes de France et d'Orient

  • 1. Georges Anselmi 1914 - 1918 Campagnes de France et d’Orient Médaille Militaire Version actualisée de Février 2019
  • 2. Georges Anselmi – v2 1 Préface En 2015 quand j’ai compilé des textes, des photos de famille concernant les guerres, je n’avais pour mon grand-père maternel Georges Anselmi et sa participation à la guerre de 1914 - 1918 que très peu d’éléments :  une quarantaine de photos (dont 7 avec une date et 6 avec une date et un lieu),  le nom du régiment auquel il appartenait le 19e R.A.C. (Régiment d’Artillerie de Campagne),  sa citation à l’ordre de l’armée, trouvée sur internet via le Bulletin des Armées,  sa médaille militaire qui était avec les photos. Dans ces conditions, j’avais pu établir qu’il avait d’abord été amené à aller sur, ou à proximité de certains grands théâtres de la guerre : la Marne en 1914, la Champagne en 1915, le Chemin des Dames 1916 et finalement Salonique en 1917, et que le régiment auquel il appartenait, le 19e , avait des inscriptions sur son emblème pour Verdun en 1916 et Monastir (Grèce) en 1917. Fin 2018, j’ai trouvé sur internet un document d’une quarantaine de pages qui fait l’historique du 19e Régiment d’Artillerie, avec comme caractéristique d’être la transcription intégrale d’éléments du Musée de l’Artillerie. J’ai accédé à ce texte via une recherche sur internet, car il cite le nom de Georges Anselmi dans le tableau des décorations et citations obtenues au titre du 19e R.A.C. Ce texte est parfois très détaillé, j’en ai fait un résumé de cinq pages qui ne conservent pas certains détails concernant les différents groupes pas toujours engagés de la même façon. Je ne sais pas à quel groupe appartenait mon grand-père, même si le bulletin des armées que j’ai trouvé le signal comme « adjudant-chef (réserve) au 19e régiment d’artillerie, 1° groupe », car cela ne veut pas forcément dire qu’il a fait la guerre dans ce groupe, le 3ème groupe ayant été dissous en 1919 et ses éléments étant venus complétés le 1° & le 2ème groupe. De plus une photo de lui à Vatiluk datée de juillet 1917, ou à Balitza (10/07/17) tendrait à montrer qu’il n’était pas du 1° groupe, car ce dernier en juillet est d’une opération sur Athènes. Dans le texte qui suit j’ai donc regroupé :  une présentation synthétique de ce qu’est un régiment d’artillerie de campagne en 1914,  une présentation du canon de 75 qui est l’arme principale de ce type de régiments d’artillerie,  le résumé de l’historique du 19e régiment d’août 1914 à août 1919,  les photos dans l’ordre des dates et les non datées à la suite,  des éléments sur la guerre de 14 en France et en Orient, avec des plans et quelques photos,  un aperçu de la généalogie des Anselmi. Bonne lecture, Michel Bruley
  • 3. Georges Anselmi – v2 2 1° - Composition type d’un régiment d’artillerie et son rattachement à un corps d’armée. L'artillerie de campagne, en 1914, était entièrement hippomobile (tout comme le train des équipages et naturellement la cavalerie). Les attelages étaient de deux types :  voiture-canon, avec un avant-train et un canon  voiture-caisson, avec un avant-train et un arrière-train de caisson Ces voitures étaient tirées par six chevaux. Quatre auraient pu suffire sur route carrossable, mais six sont nécessaires sur les chemins difficiles ou accidentés. La composition théorique d'un régiment d’artillerie de campagne (RAC), en août 1914, comporte 3 groupes de 3 batteries d’artillerie. Le régiment est commandé par un colonel. La batterie est commandée par un capitaine de l'armée d'active. Sur le pied de guerre, le personnel de la batterie est réparti en 9 pelotons de pièce. Chaque pièce est commandée par un maréchal des logis, assisté d’un ou de deux brigadiers :  les quatre premières pièces attellent chacune un canon de 75, et chacune emporte dans ses coffres un total de 120 coups (72 dans le caisson, 24 dans chaque avant-train).  la 5° pièce attelle 2 caissons, les 6° & 7° pièces attellent 3 caissons. Les 8 caissons emportent un total de 768 coups (8*72 + 8*24), soit 192 coups supplémentaires par canon de 75. La dotation initiale de la batterie est donc de 1248 coups de 75, soit 312 par pièce.  la 8° pièce attelle la forge et le chariot de batterie,  la 9° pièce attelle le train régimentaire qui comprend le chariot-fourragère et 3 fourgons à vivres. Les 5 premières pièces constituent la batterie de tir, qui est placée sous les ordres du lieutenant de l'armée d'active. Les 6°, 7° et 8° pièces constituent l'échelon, qui est placé sous les ordres du lieutenant de réserve. La 9° pièce constitue une partie du train régimentaire. Lorsque cette 9° pièce est réunie à la batterie, elle placée sous les ordres du lieutenant de réserve. Au combat, les quatre pièces de tir et la cinquième de ravitaillement en munitions se déploient sur la position de tir. Les deux autres pièces de ravitaillement en munitions se placent, elles, à quatre ou cinq cents mètres en arrière, dans une position abritée, pour constituer l'échelon de combat, avec la huitième pièce. La neuvième pièce est généralement affectée au train régimentaire, pour dégager les chefs de batterie des tâches d'intendance. Chaque division d'infanterie comporte 1 régiment d’artillerie de campagne (RAC) à 3 groupes d'artillerie de campagne, soit 9 batteries, soit 36 canons. Chaque corps d'armée possède sa propre artillerie composée d’un régiment d’artillerie à 4 groupes, soit 12 batteries, soit 48 canons. On l’appelle l’artillerie de corps. Un corps d'armée à deux divisions d'infanterie aligne donc 30 batteries, soit 120 canons de 75.
  • 4. Georges Anselmi – v2 3 Voiture-canon : avec un avant-train et un canon Un canon en position de Tir avec un caisson de 72 obus
  • 5. Georges Anselmi – v2 4 2° - Le canon de 75 Le canon de 75 mm, modèle 1897, est une pièce d'artillerie de campagne de l'armée française. D'une conception révolutionnaire pour son époque, il regroupe, en effet, tous les derniers perfectionnements intervenus dans l'artillerie à la fin du XIXe siècle et en éliminant les dépointages lors des tirs, rendait enfin possible un vieux rêve des artilleurs, le tir rapide. Devenu un emblème de la puissance militaire française, il fait l'objet d'un culte de la part des militaires et patriotes français, qui voient en lui une solution miracle à tout problème. Cet enthousiasme conduira à négliger entre autres la modernisation de l'artillerie lourde, erreur qui sera durement payée lors de la Première Guerre mondiale. En effet le 75 est le meilleur canon de campagne de son époque et s’est avéré très efficace dans la guerre de mouvement et notamment dans la première bataille de la Marne, mais il est beaucoup moins à l'aise et utile dans une guerre de position, où l'on a besoin d'artillerie lourde, pour atteindre les troupes retranchées. Il se distinguera néanmoins, en grande partie grâce à ses servants qui paieront un lourd tribut. Encore en service en grand nombre dans l'armée française de 1940, il se montra cette fois-ci dépassé dans la guerre de mouvement, car on avait tardé à le rendre apte à la traction automobile, désormais nécessaire. Il connaîtra toutefois, une seconde jeunesse comme pièce antichar, lors de la bataille de France et aux mains de la Wehrmacht et des Forces françaises libres. Canon de 75 mm modèle 1897 Exposé au musée de l’Armée (Invalides) Présentation Pays France Type Canon d’artillerie de campagne Poids et dimensions Masse (non chargé) 1 140 kg Masse (chargé) 1 970 kg Longueur du canon 2 475 mm Caractéristiques techniques Portée maximale 8 500 m Portée pratique 6 500 m (tir fusant) Cadence de tir 20 coups par minute (max 28)
  • 6. Georges Anselmi – v2 5 3° - Résumé de l’histoire du 19e Régiment d’Artillerie (A.D.30) 31 - Campagne de France du 19e Mobilisation générale dimanche : 2 Août 1914 Les 3 groupes du 19e R.A.C. se constituent aux environs de Nîmes (30189 Gard). Concentration du 19e : 5 au 7 août 1914 Concentration autour d’Haroué (54740 Meurthe-et-Moselle) en soutien à la 30e D.I. du XVe corps d’armée (C.A.) qui avec le XVIe et le XXe C.A. constituent la 2e Armée. Le 19e est sous les ordres du colonel Falque et comprend 53 officiers, 1610 hommes de troupe et 1576 chevaux. Prise du village de Lagarde : 8 au 11 août 1914 Le village de Lagarde (Lorraine annexée – 57810 Moselle) est pris le 8 août, mais le 11 deux batteries sont prises par l’ennemi lors d’une attaque, cependant le village est repris quelques jours après. Offensive en Lorraine : 19 août – 3 septembre 1914 L’offensive se déroule en partie en Lorraine française et en Lorraine annexée :  19 août, début des combats de Dieuze (57260 Moselle), ordre de repli le 21, une position défensive est prise sur la rive gauche de la Meurthe le 23.  24 août, début des combats de Lunéville (54300 Meurthe-et-Moselle), l’ennemi attaque, le 25 la 30e passe à l’offensive, le 26 le mouvement en avant continu, le 28 l’attaque sur Lunéville se poursuit, finalement le 30 août s’organise une ligne sur les positions occupées.  3 septembre, la 30e D.I. reçoit l’ordre de se porter vers l’ouest par une marche de nuit. Après une série d’étapes (116 km à parcourir), arrive dans la région de Bar-le-Duc (55000 Meuse). Bataille de la Marne : 8 au 25 septembre 1914 Le 8 septembre, le XVe C.A. passe à la 3e Armée et participe à la bataille de la Marne engagée depuis le 6.  5 au 12 septembre bataille de Revigny sur Ornain (55800 Meuse) près de Bar-le-Duc,  13 au 25 septembre poursuite, pour finalement cantonner à Brocourt (55120 Meuse) en arrière de Verdun. Guerre de position dans la Marne : octobre 1914 - mai 1916  La 30° D.I. organise la position sur 9km, sur la ligne Aubreville-Dombasle (55120 Meuse) avec des positions pour les batteries.  Attaque du 29 octobre, toute l’artillerie prend part à cette attaque, le colonel Falque est blessé, à la fin de la journée l’infanterie a progressé légèrement.  À partir du 30 octobre, on organise des tours de services sur les positions de façon à laisser au repos une partie du personnel.  Attaque du 20 au 24 décembre, l’infanterie ayant progressé, reprise des tours de service le 25. (voir photo n° 1 du 31/12/14 – Blercourt – 12km de Verdun)  Attaque du 17 au 21 février 1915 et progression au nord du bois en Hache.  Courant mars, en réponse aux lances mines allemandes, des équipes de bombardier, équipées de mortiers, sont constituées  Les 8 et 9 mai, l’A.D.30 est relevée de sa position par l’A.D.48. Le régiment quitte le front qu’il tenait où il avait pris sur l’artillerie allemande un ascendant incontesté. L’ennemi n’a pas gagné un pouce de terrain, alors que les Français n’ont cessé de progresser lentement vers lui, le forçant à doubler ses travaux et ses défenses par crainte d’être percé.
  • 7. Georges Anselmi – v2 6  À partir de ce moment (2e semaine de mai 1915) va commencer le régime des permissions. (voir photo n° 2 du 16/05/15 – Vernancourt – 40 km de Châlons-en-Champagne)  L’A.D.30 désignée pour relever en Argonne l’A.D.9, va finalement reprendre d'anciennes positions du Mort Homme (Meuse) qu’elle tenait en novembre. Ce secteur est maintenant assez calme pour l’artillerie.  Le 29 mai tous les éléments de l’A.D. vont rejoindre le Secteur Ville-sur-Tourbe (51800 Marne) à ~40km.  7 au 10 juin, l’ennemi avec une pièce longue portée bombarde Dommartin-sous-Hans (51800 Marne), des hommes du 40e R.I. sont tués ou blessés ainsi que de nombreux chevaux.  (voir photo n° 3 de juillet 1915 – Orbéval – 35 km de Châlons-en-Champagne)  Appui de l’attaque du 14 juillet, il s’agit de contrebattre les batteries allemandes qui bombardent les tranchées de 1°et 2e ligne. L’infanterie subit de nombreuses pertes.  14 août, l’A.D.30 est relevé et s’embarque dans la région de Ste-Menehould (51800 Marne) pour débarquer à 80km de là à Épernay (51200 Marne), où le 19 août elle devient une division indépendante et passe à la Ve armée.  Installée dans la plaine, dominée par certaines hauteurs, n’ayant comme masque qu’un rideau d’arbres, la division est dans une situation précaire.  La division quitte sa position pour participer à l’attaque de la Ve armée le 21 septembre.  Le 1° octobre la 30e D.I. reçoit une nouvelle destination et toutes les batteries se regroupent à 40km à Dampierre-au-Temple (51400 Marne), pour faire partie de la IVe armée.  Du 5 octobre à 20h au 6 à 17h, l’A.D. 30 est mise en position de rassemblement à Souain (51600 Marne), mais n’est finalement pas engagée.  Le 9 octobre après avoir le relevé l’A.D.12 au nord de la route Souain-Tahure, l’A.D. 30 tire pour la première fois des obus spéciaux au phosphore, mais un vent malencontreux chasse les vapeurs sur les tranchées françaises. (voir photo n° 4 du 25 octobre 1915 - campement)  Dans la nuit du 29 au 30 octobre, l’A.D.30 effectue une relève de position rendue difficile par une attaque allemande précédée d’un bombardement d’obus spéciaux.  Après plusieurs étapes l’A.D.30 se trouve dans la région de Reims (51100) où sous prétexte de riposte d’artillerie, les Allemands bombardent la ville de Reims.  En novembre le secteur est très calme, cependant quelques batteries courant décembre se trouvent en butte à des tirs d’artillerie lourde ennemie (150mm) et subissent des pertes assez graves.  Le 19 janvier 1916, la 9e batterie est soumise à un tir de concentration de nombreuses batteries allemandes de tous calibres, les casemates bien qu’endommagées résistent et finalement il n’y a qu’une seule victime.  De nombreux bombardements de Reims marquent seuls les premiers mois de 1916.  Le 21 mars l’infanterie va dans le secteur de Taissy (51500 Marne), mais l’A.D. 30 reste à sa place.  Le 2 avril environ, 800 obus de tous calibres sont lancés par l’ennemi sur Reims et les batteries qui font quelques blessés à l’A.D.30 qui le 9 avril est renforcé par 3 groupes de l’A.D.67.  Le 20 avril, quelques batteries se portent à 30km au bois de Genicourt (51220 Marne). Le 25 elles font des tirs pour préparer l’attaque du bois francoboche à 16h 30, pendant la nuit elles font des tirs de barrage pour permettre à l’infanterie de s’organiser sur le terrain conquis, mais sont fortement contrebattues par du 105 et du 150, un canon de la 3e batterie est démoli et quelques hommes sont blessés.  Le 22 avril, les 2/3 des batteries vont s’installer dans le secteur de Taissy-Sillery (51500 Marne) où se trouve la 30e D.I. Le 4 mai les autres batteries les rejoignent.  Après une préparation d’artillerie pour détruire les fils de fer ennemis sur un certain nombre de points de la tranchée-objectif, deux coups de main sont effectués dans la nuit du 5 au 6 mai à 2h et 2h 30 par le 58e R.I. et le 40e R.I. dans le but de ramener des prisonniers. Résultat : un prisonnier et des papiers saisis sur des morts.  Dans les nuits du 6 au 8 juin l’A.D.30 est relevé, et se rassemble à 35km aux environs de Chatillon-sur-Marne (51700 Marne) où elle reste jusqu’à son départ par voie ferrée pour Revigny
  • 8. Georges Anselmi – v2 7 (55800 Meuse) près de Verdun dans une région où de grandes batailles ont depuis lors dernier séjour profondément changé l’aspect du terrain : plus de bois, plus de végétation, là où il y avait un village il n’y a plus qu’une tache blanchâtre. Bataille de Verdun : 15 juin - 15 décembre 1916  Le 23 juin attaque allemande appuyée d’un bombardement inouï d’obus de gros calibre. L’infanterie allemande occupe le village de Fleury devant Douaumont (55100 Meuse – qui n’a pas été reconstruit après-guerre), malgré la contre-attaque l’ennemi s’empare de l’ouvrage de Thiaumont (55100 Meuse). L’A.D. 30 a surtout effectué des tirs de harcèlement sur les points de rassemblement de l’ennemi.  Du 24 au 1° juillet, attaques et contre-attaques pour la possession de l’ouvrage de Thiaumont, le 1° à 11h l’ouvrage est aux mains des Français, et à partir de ce moment les attaques et contre- attaques ne modifieront le front que de quelques centaines de mètres.  Le 9 juillet, un déserteur allemand annonce une attaque sur le secteur de la 30° DI, une contre- préparation offensive est exécutée et fait avorter cette attaque.  Du 29 juillet au 2 août, attaque et prise de la tranchée Bismarck (longue de 500m). L’AD.30 chargée de la préparation, est renforcée d’une section de mortier de 220, un groupe de 155 longs, un groupe de 120 longs et un groupe de 155 C.S. Tandis que certains font et entretiennent des brèches dans les fils de fer de la tranchée, l’artillerie lourde détruit les observatoires, abris à mitrailleuses et lanceurs de mines. Le 2 août à 13h, les destructions étant jugées suffisantes, l’infanterie est lancée à l’assaut, protégée par un tir d’engagement qui rend impossible l’arrivée de renforts ennemis. À 13h 20 la tranchée complètement nettoyée est organisée par l’infanterie qui a fait une soixantaine de prisonniers.  Le 19 août l’A.D.30 est relevé et transporté par chemin de fer dans un secteur de la Vème armée à Vailly-Soissons (02370 Aisne) où elle séjourne. En 2 mois près de Thiaumont, l’A.D.30 a tiré 200 000 fois, usé 95 tubes de 75, eu 191 personnes hors de combat.  Le 14 septembre, l’A.D.30 se déplace de 20km et les différentes batteries s’installent à Paissy, Jumigny, Geny, Blanc-Sablon (02160 Aisne). Dans ce secteur relativement calme, les batteries en plus de leur mission normale de barrages et de représailles, préparent des emplacements pour les futures batteries de renforcement, en vue de l’attaque française sur le chemin des dames (printemps 1917).  Voir photos : n° 5 du 26/09/16 – Cuiry-lès-Chaudarles – 4 km du Chemin des Dames, n° 6 du 29/09/16 – chargement de canon sur un train, n° 7 du 2/10/16 – réunion d’information (?).  La 30e D.I. est relevé le 15 décembre 1916 et est désignée pour l’armée d’Orient. 32 - Le 19e avec l’Armée d’Orient : 15 décembre 1916 - 28 août 1919 Transfert, réorganisation : 15 décembre 1916 - janvier 1917  Les unités sont transportées par voies ferrées et débarquées à Toulouse où la D.I. doit se réorganiser avant son embarquement pour Salonique (aujourd’hui Thessalonique – Grèce). L’A.D.30 est formée des trois groupes du 19.R.A.C, d’un groupe du 2e R.A.M (le 2e régiment d’artillerie de marine, était une unité de l'armée de terre française de l’artillerie de marine), d’une batterie de tranchée (ayant des mortiers permettant des tirs très courbes) et du P.A.D. 30 composé de quatre S.M. (?)  Le 21 janvier 1917, les unités commencent à quitter Toulouse à destination soit de Marseille, soit de Toulon, d’où elles sont transportées sans encombre par mer du 30 janvier au 12 février à Salonique, avec une escale à Malte ou à Milos.
  • 9. Georges Anselmi – v2 8 Opérations : février 1917 - début septembre 1918  Les troupes bivouaquent à Zeitenlick (5 km au N.E. de Salonique) puis se placent en réserve d’Armée à Topcin. La région est très accidentée, les routes rares et en mauvais état, pas de carte, il faut reconnaître tous les itinéraires, le climat rude (été +50° à l’ombre, hiver -20°), enfin le paludisme fait rage.  Opération contre les Comitadjis, des naturels du pays, qui assassinent des soldats isolés. Une opération est entreprise contre eux, quelques personnes sont fusillées, le calme revient.  Opération de la 2e brigade du 19e , mise à disposition de l’Armée d’Orient, pour les combats du 9 avril au 2 juin dans la région de Monastir.  Opération dans la région de Monastir de la 106e batterie, du 5 au 11 mai, rattachée à cette occasion à la 2e brigade russe.  Concentration de la 30e D.I. en arrière du front en mai, dans la région de Krussograd-Zinovia, après un trajet en six étapes. L’attaque des alliés ayant échoué elle n’est pas engagée. Le 22 mai elle se porte à Kateríni (60100 Grèce).  Le roi de Grèce ne se conformant pas aux conventions passées avec les alliés et favorisant l’agitation des Comitadjis, une opération sur Athènes est décidée pour une partie de l’A.D., avec occupation de Corinthe, du Pirée, de la Thessalie, de Larissa. Embarquement le 8 juin à Salonique, débarquement le 11 Isthimia, ils gagnent les environs d’Athènes, du Pirée … Bien que pas un seul coup de canon n’ait été tiré pendant cette démonstration de force, le personnel et les animaux ont beaucoup souffert tant du ravitaillement défectueux que de la chaleur. L’autre partie de l’A.D. a pendant ce temps bivouaqué à Vatiluk (voir photo n° 8 - Georges à Vatiluk en juillet 1917 et photo n° 9 - Balitza le 10/07/17)  Le 18 juillet, le groupe 3 du 19e RAC est détaché auprès du corps expéditionnaire italien qu’il supportera, et avec qui il participera à la rupture du front bulgare en septembre 1918.  Le reste de l’A.D.30 supporte la 30e D.I. dans le secteur de Monastir-Ouest, les batteries sont placées à des altitudes de 500 à 2000m avec de très mauvaises pistes d’accès, à flanc de coteaux sur des pentes très raides.  2 septembre, coup de main sur le saillant de Kiel, pendant la préparation d’artillerie, une préparation de diversion est exécutée sur Posen pour laisser les Bulgares dans l’incertitude du point d’attaque. Les batteries sont contrebattues avec violence par l’artillerie adverse. Des attaques et contre-attaques d’infanterie de part et d’autre avec l’appui des artilleries respectives. Résultat : les Français font 30 prisonniers, dont 1 officier.  19 au 20 octobre, coup de main de l’infanterie sur la tranchée ennemie T.10. Le 20, cette tranchée est trouvée évacuée, les fantassins ne rapportent que trois fusils.  Jusqu’à la fin octobre le secteur est agité, des barrages sont demandés par les Français ou déclenchés par l’ennemi sans raison sérieuse.  De janvier à début septembre 1918, le secteur de l’A.D.30 est assez calme, le front ne subit aucune modification. Quelques coups de main rapportent des prisonniers ce qui permet d’identifier les troupes qui sont en face. L’ennemi répondant à l‘artillerie française par des tirs sur les batteries ou les villages à proximité où ils supposent des troupes ou des États-Majors. Rupture du front et poursuite de l’armée bulgare : 14 septembre - 30 septembre 1918  Le 14 septembre commence sur tout le front une grande démonstration d’artillerie qui a pour but de fixer l’ennemi et de faciliter l’attaque de l’Armée serbe. L’A.D.30 exécute de jour des tirs de destruction sur réseaux, abris, boyaux, mitrailleuses, de nuit des tirs de harcèlement et de maintien des brèches. Cette activité dure jusqu’au 21, date à laquelle l’attaque des Serbes a pleinement réussi et le front se trouve complètement désarticulé.  Le 24, la poursuite de l’armée bulgare commence à une vitesse moyenne de 20km par jour, l’ennemi se dérobe, le contact est finalement repris à Trebiniste le 29 septembre (à ~80km plus au nord).
  • 10. Georges Anselmi – v2 9  Le 30 septembre au matin les batteries se préparent à reprendre l’action, lorsqu’à 8h un coup de téléphone vient annoncer que les opérations doivent être suspendue à 12h l’armistice est signé entre les alliés et la Bulgarie.  L’A.D.30 séjourne jusqu’au 20 octobre dans la région de Prilep, pour se remettre de la poursuite et des cols passés (Prevalec 912m, Gigavat 1161m, Opinca 1300m) par une chaleur terrible provoquant beaucoup d’évacuations pour grippe ou paludisme et de pertes de chevaux. Poursuite de l’armée Makensen : 20 octobre – 29 novembre 1918  Le 20 octobre, la 30e D.I. reçoit l’ordre de se porter sur le Danube, afin de libérer la Roumanie de l’armée Makensen.  Les étapes à travers des pays très accidentés, sans ressources en vivres et en fourrages, sur de très mauvaises routes, sont très pénibles. Le passage du col de Deve-Bair (1900m) le 5 octobre par une violente tempête de neige, coûte à l’artillerie 80 chevaux morts d’épuisement.  Le 9 novembre la 30e D.I. occupe Nikopoli, Sistov, Rouchtchouk, et le 10, reçoit l’ordre de passer le Danube de vive force, elle traverse, sous la protection de l’artillerie, le 11 sur des embarcations de fortune réquisitionnées. Les Allemands fuient en train, l’artillerie ne les bombarde pas pour éviter des pertes civiles, ce dont les Roumains de Valachie seront reconnaissants.  La 30e D.I. continue sa marche à travers la Roumanie, faute de chevaux le matériel est en partie attelé à des bœufs. La 30e traverse la plaine sans fin de la Valachie et le 29 novembre arrive à Bucarest après avoir fait près de 900 km dans des régions ruinées par l’ennemi, souvent hostiles, comme en Bulgarie, sur des routes toujours mauvaises et avec la température inclémente de la saison. L’A.D.30 a perdu 50% de ses chevaux.  Le 1° décembre réception du roi de Roumanie, la 30e D.I. fait la haie et défile devant le souverain à Bucarest, la population acclame et est enthousiaste.  Les troupes sont cantonnées au repos dans des casernes roumaines. 1919 – Réorganisation et opération dans la région d’Odessa : janvier 1919 – 28 août 1919 L’A.D.30 est réorganisée, des rapatriements sont effectués. Il semblerait que Georges Anselmi a fait partie de ces rapatriés, en tout cas il était en France au plus tard à la mi-avril 1917.  En février l’A.D.30 est mobilisé des unités partent pour Bendery, Constantsa, Kichinev et Odessa où tout le monde sera finalement regroupé.  Les troupes sont en position dans la région de Bôuyalik au nord d’Odessa le 23 mars, et au contact de l’armée bolchevique de Gregorieff le 6 avril.  Le 9 avril les unités commencent à passer le Dniester à Mayaky.  Problèmes avec les mauvaises routes, et le manque de ravitaillement.  Le 4 mai toutes les unités sont mobilisées avec l’infanterie pour empêcher l’armée bolchevique de passer le Dniester.  L’A.D.30 opère avec des forces russes et grecques dans la région Odessa – Bendery jusque dans la première quinzaine de juin, puis reçoit l’ordre de quitter les environs de Bendery.  Quelques unités sont transférées par chemin de fer jusqu’à Reni (frontière russo-roumaine), d’autres regagnent Reni par étapes. L’A.D.30 est dirigée par voie ferrée sur Sofia puis Kostinbrode.  Après une série de marche, l’A.D.30 se transporte à Bojourichte où elle arrive le 12 août.  La dissolution de l’A.D.30 a lieu le 28 août au moment où elle fusionne avec l’A.D.156.
  • 11. Georges Anselmi – v2 10 33 - Bilan du 19e R.A.C. : 2 août 1914 – 28 août 1919 Au terme de cinq années de guerre, le bilan pour le 19e R.A.C., composé en 1914 de 1663 personnes, est le suivant : Pertes Officiers Sous-officiers Brigadiers et Canonniers Total Tués 13 25 131 169 Blessés ou intoxiqués 23 17 334 374 Total 36 42 465 543 Ne sont pas compris dans ce tableau, les blessés ou intoxiqués légèrement et les paludéens, ni le personnel des groupes de renforcement. Citation & 19e régiment d’artillerie Georges Anselmi a été décoré de la Médaille militaire pour son engagement dans le 19e R.A.C. De plus j’ai trouvé via le Bulletin des Armées, sa citation à l'ordre de l'armée, Georges-Joseph-César ANSELMI, excellent sous-officier ; 13 ans d'excellents services ; adjudant-chef (réserve) au 19e régiment d'artillerie, 1er groupe. 19e Régiment d'Artillerie Pays France Branche Armée de Terre Type Régiment d'Artillerie Rôle Artillerie Garnison Draguignan Devise Irréprochables et joyeux Inscriptions sur l’emblème Sébastopol 1854-55 Solférino 1859 Verdun 1916 Monastir 1917 Guerres Guerre de Crimée Campagne d'Italie Première Guerre mondiale Batailles Bataille de Sébastopol Bataille de Verdun Photo de Georges Anselmi en réserviste
  • 12. Georges Anselmi – v2 11 4 - Photos de Georges Anselmi pendant la guerre en France et en Orient Les photos concernent essentiellement des moments de détente ou au campement à l’exception d’une photo de transport ferroviaire. N°1 - 31 Décembre 1914 - Blercourt dans la Meuse (55120 - 12 km de Verdun) Georges Anselmi est au centre N°2 - 16 Mai 1915 – Vernancourt dans la Marne (51330 – 40 km de Châlons-en-Champagne)
  • 13. Georges Anselmi – v2 12 N°3 - Juillet 1915 – Orbéval dans la Marne (51800- 35 Km de chalon en Champagne) N° 4 – 25 & 26 octobre 1915 - Campement
  • 14. Georges Anselmi – v2 13 N°5 - 26 Septembre 1916 - Cuiry-lès-Chaudardes dans l’Aisne (02160 – 4 km du chemin des Dames) N° 6 – 29 septembre 1916 - Transport ferrovière N° 7 – 2 octobre 1916 - Georges est au premier plan, avec une canne à la main
  • 15. Georges Anselmi – v2 14 Photos en Orient N° 8 - Juillet 1917 – Vatiluk en Grèce (aujourd’hui Vathylokkos 50100) N° 9 - 10 Juillet 1917 – Balitza (impossible à situer avec exactitude, j’ai identifié plusieurs lieux possibles mais assez loin de Salonique)
  • 16. Georges Anselmi – v2 15 Une série de photos non datées, difficile à situer En orient ?
  • 17. Georges Anselmi – v2 16 5 – Éléments sur la guerre mondiale 1914 – 1918 Si la cause immédiate de la Première Guerre mondiale est l'assassinat, à Sarajevo, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, le 28 juin 1914, cet événement ne fait que pousser au paroxysme des tensions issues de contentieux antérieurs (rivalités stratégiques, politiques, économiques et coloniales). Les déclarations de guerre :  28 juillet : Autriche-Hongrie à la Serbie,  1er août : Allemagne à la Russie,  3 août : Allemagne à la France,  4 août : Royaume-Uni à l'Allemagne,  6 août : Autriche-Hongrie à la Russie,  11 août : France à l’Autriche-Hongrie,  13 août : Royaume-Uni à l'Autriche-Hongrie,  23 août : Japon à l'Allemagne,  3 novembre : France et Royaume-Uni à l'Empire ottoman. Principales phases de 1914 à 1917
  • 18. Georges Anselmi – v2 17 La guerre de mouvement en France en 1914 Vue générale d’août à début septembre Le 19e RAC va servir dans la IIe armée du 5 août au 3 septembre 1914, la IIIe du 8 septembre 1914 au 1° octobre 1915, la IVe du 5 octobre 1915 au 15 décembre 1916 Vue détaillée début septembre et lieux des combats du 19e RAC
  • 19. Georges Anselmi – v2 18 France : la guerre de mouvement se transforme en guerre de position novembre 1914/1918 Le 19e RAC va servir dans la IIe armée du 5 août au 3 septembre 1914, la IIIe du 4 septembre 1914 au 1° octobre 1915, la IVe du 2 octobre 1915 au 15 décembre 1916 La guerre se prolonge et devient une guerre d’usure qui met à l’épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants. Les états-majors veulent « saigner à blanc » les armées adverses. Les Russes lancent une attaque dans les Carpates, mais doivent faire face à une grande offensive des puissances centrales, les Turcs étant également passés à l’attaque au Caucase pour prendre les armées russes à revers. Pour tenter de soulager la pression sur les Russes en attirant le maximum de troupes allemandes vers l'ouest, Français et Britanniques lancent assaut sur assaut en Artois, puis en Champagne, le 16 février. Le 20 février 1915, Reims est bombardée par les Allemands. La tentative de percée française est un échec et la bataille de Champagne se termine le 20 mars 1915. Ces offensives de 1915 ont réussi à bousculer quelque peu les dispositifs allemands, mais c'est au prix de pertes alliées effroyables. Le haut commandement allié doit constater l’insuffisance des moyens d’attaque, particulièrement en artillerie lourde, domaine dans lequel l’Allemagne possède une supériorité incontestable depuis le début de la guerre. Au début de l’année 1916, le commandement allemand décide d’user complètement l’armée française en l’obligeant à s’engager à fond. Il choisit d’attaquer Verdun (bataille du 21/02/1916 au 18/12/1916), un pivot du front fortifié, que les Français voudront défendre coûte que coûte. Le 19e RAC participera à la bataille de Verdun du 15 juin au 15 décembre 1916, date à laquelle il est affecté à l’armée d’Orient Le site de Verdun offre la possibilité d’attaquer les lignes françaises de trois côtés. De plus, l’armée allemande bénéficie, contrairement aux Français, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les approvisionnements en matériel et en hommes. Enfin, les manœuvres d’approche peuvent se dérouler dans une relative discrétion, à l’abri du manteau forestier. Dans l’esprit du haut
  • 20. Georges Anselmi – v2 19 commandement allemand, « il ne s’agissait pas essentiellement de prendre Verdun […], mais de fixer les forces françaises, de les attirer sur ce champ de bataille qu’elles défendraient pied à pied […], de saigner à blanc l’armée française grâce à la supériorité en artillerie ». Exsangue, l’armée française serait incapable de mener à bien l’offensive prévue sur la Somme. La bataille de la Somme (01/07/1916 au 18/11/1916) fut l’une des principales confrontations du front occidental, mais aussi de la guerre. Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l'armée britannique, avec 57 470 victimes, dont 19 240 morts. A noter qu’en parallèle aux batailles de Verdun et de la Somme en France, a eu lieu sur le front Russe, l’Offensive Broussilov (04/061916 au 20/09/1916), une bataille engagée et gagnée par les Russes qui est la plus meurtrière de toute la guerre. Échec sanglant de l'offensive Nivelle sur le Chemin des Dames au printemps 1917, les conditions de vie effroyables dans le froid, la boue, le déluge d'obus et le report des permissions, tous ces facteurs s'additionnaient, provoquant une montée de la protestation parmi les hommes au front. La bataille de Cambrai s'est déroulée du 20 novembre au 7 décembre 1917 aux environs de Cambrai. Lors de cette offensive, les Britanniques ont utilisé pour la première fois en masse, des chars d'assaut (en anglais tank, « réservoir »), les Mark IV. Cette offensive, initialement une réussite, fut cependant largement émoussée par la contre-offensive allemande. La seconde bataille de la Marne se déroula principalement du 15 au 20 juillet 1918. Ludendorff concentre 42 divisions. La préparation d’artillerie allemande commence par un tir d’obus à gaz, puis devient mixte, mais avec plus de cinquante pour cent d’obus toxiques. Mais leur offensive était assez mal organisée et ils durent subir eux-mêmes des attaques au gaz moutarde, de sorte que les troupes françaises, bien secondées par la 2e division d'infanterie US à Bois-Belleau et à Vaux, purent résister. L'offensive des Cent-Jours est le nom donné à l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918.
  • 21. Georges Anselmi – v2 20 Salonique et opérations militaires sur le Front d’Orient auxquelles participe le 19e RAC Au début du XXe siècle Salonique (aujourd’hui Thessalonique) est une ville de l’Empire ottoman qui compte 120 000 habitants, dont 80 000 juifs. Elle est conquise par les Grecs en novembre 1912. Au début de la Première Guerre mondiale, la Grèce est un pays neutre, qui traverse une grave crise politique entre partisans de la Triple-Entente (La France et ses alliés) et partisans de la Triple-Alliance (Les Empires centraux). En octobre 1915, le premier ministre grec favorable à la Triple Entente autorise les Français et les Anglais à débarquer des troupes à Salonique, pour qu’elles aident les Serbes à arrêter la progression des armées austro-allemandes et Bulgare qui envahissent la Serbie. Compte tenu de la situation, ces troupes se contenteront de conserver le contrôle de la voie ferrée qui remonte la vallée du Vardar, la seule voie de ravitaillement extérieur des armées serbes. En mai 1916, les Bulgares pénètrent en territoire grec et envahissent toute la Macédoine orientale. Salonique sert de base arrière et de refuge aux alliés, à l’été 1916 elle compte 300 000 hommes (Français, Britanniques, Serbes, Italiens et Russes), et à partir de décembre fait l’objet de fréquentes attaques aériennes. À la fin de 1916, le front passe sur les hauteurs qui dominent le camp retranché sur une ligne qui va de Monastir et qui encercle Salonique et va jusqu’à la côte, mais n’est jamais à moins 60 km de Salonique. Pendant toute l’année 1917, l’activité des troupes se résume à une guerre de position et une dizaine de batailles locales. Les soldats sont très affectés par diverses maladies (dysenterie, scorbut …).
  • 22. Georges Anselmi – v2 21 À partir du printemps 1918, le front côté Triple-Alliances est principalement tenu par les Bulgares. À partir de l’été, les alliés préparent une offensive avec les 650 000 hommes dont ils disposent malgré le retrait des troupes russes. Une offensive de rupture est menée à partir du 15 septembre. Les alliés s’emparent d’Uskub (aujourd’hui Skopje) et s’ouvrent la route de Sofia. La Bulgarie demande un armistice. Les troupes allemandes et autrichiennes évacuent l’Albanie. Le 14 le Danube est atteint, le 1° novembre Belgrade est reprise. Bucarest est atteinte le 1° décembre. À la fin de la campagne, du 18 au 25 décembre, une partie de l’armée d’Orient est redéployée à Odessa contre les Soviets en Ukraine. Ce n’est qu’en 1919 qu’elle est rapatriée et démobilisée.
  • 23. Georges Anselmi – v2 22 Parti de Monastir en septembre, le 19e R.A.C. est à Bucarest le 1° décembre 1918 Les opérations des Dardanelles et de Salonique connaissent aujourd’hui un traitement mémoriel très contrasté. En France, le « poilu d’Orient » est négligé, rejeté dans l’ombre au profit de celui de Verdun, de la Somme ou du Chemin des Dames. Peu d’études universitaires lui sont consacrées. Cependant le maréchal von Hindenbourg, commandant en chef des armées allemandes, et le général Ludendörff, son principal collaborateur, ont dit que la rupture du front de Macédoine en septembre 1918 a précipité la défaite des Empires centraux en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de l'Empire ottoman (30 octobre), de l'Autriche (3 novembre) et enfin de la Hongrie qui ne signe que le 13 novembre.
  • 24. Georges Anselmi – v2 23 Photos de l’artillerie de campagne
  • 25. Georges Anselmi – v2 24 Photos de l’artillerie de campagne (suite)
  • 26. Georges Anselmi – v2 25 Conséquence de la 1° guerre mondiale  Chute des empires : allemand, russe, austro-hongrois et ottoman,  Démantèlement de l'empire colonial allemand et des empires austro-hongrois et ottoman,  Formation de nouveaux États en Europe et au Moyen-Orient,  Remaniements frontaliers, changement de souveraineté dans divers territoires  Création de la Société Des Nations (SDN) Nouveaux états, nouvelles frontières (en rouge)
  • 27. Georges Anselmi – v2 26 6 - Généalogie Georges Anselmi & Juliette Isnard marié le 30/04/14