Interpellation fermeture des écoles communales le 9 décembre 2011
1. Interpellation au conseil communal du 19 décembre 2011
15 novembre 2011
Fermeture des écoles communales le 7 décembre 2011.
Madame, Messieurs, nous somme solidaires avec les travailleurs d’Arcelor-Mittal, nous nous
inquiétons sincèrement pour leur avenir et celui de leurs familles. Cependant, nous pensons que la
solidarité ne se décrète pas, elle s’apprend, s’encourage, évolue. C’est en somme un long
processus, une lente maturation de l’esprit.
La solidarité ne s’impose pas, elle doit être librement acceptée, au nom de la cohésion sociale.
Pour nous, solidarité et obligation sont antinomiques.
Votre Collège a décidé, « en signe de solidarité et en soutien aux travailleurs d’Arcelor-Mittal », de
suspendre les cours dans l’ensemble des écoles de la Ville de Liège.
Pour un certain nombre d’écoles communales, la suspension des cours a été interprétée
largement, l’école fermant purement et simplement ses portes, la direction recommandant aux
parents « de ne pas amener leur(s) enfant(s) à l’école ».
Cette façon de procéder s’oppose à notre vision de la solidarité et nous la regrettons. Nous lui
aurions préféré une action de sensibilisation dans chaque école, une évocation objective de la
situation dramatique de ces travailleurs et de leurs familles, plutôt qu’une fermeture abrupte, sans
explication, plongeant des milliers de parents et d’enfants dans l’embarras.
Nous souhaiterions connaître le nombre d’écoles communales qui ont été :
- fermées ;
- ouvertes avec garderie ;
- ouvertes avec cours dispensés.
Par ailleurs, un décret impose d’assurer un accueil des enfants en cas de grève. La Ministre de
l’Enseignement le rappelait encore à la veille de la grève générale des enseignants du 5 mai. En
cas de grève, les responsables de l’école (les directions dans l’enseignement de la Communauté
française, les pouvoirs organisateurs dans l’enseignement libre, communal et provincial) sont
tenus d’organiser un accueil des élèves même s’ils sont en grève. C’est le principe de base,
rappelait le cabinet de la Ministre. Nous y sommes tout à fait attachés. Les élèves ne peuvent pas
être mis à la rue et de nombreux parents mis en grande difficulté. En cas de grève, il y a trois
obligations : respecter le droit à la grève, permettre à ceux qui le souhaitent de travailler et
assurer l’accueil et la sécurité des enfants
2. Comment expliquez-vous dès lors que certaines écoles aient purement et simplement fermé leurs
portes et indiqué aux parents de ne pas amener leurs enfants ? Votre Collège encouragerait-il la
violation des dispositions décrétales ? Votre Collège a-t-il pris ses dispositions pour permettre aux
enfants d’être accueillis ?
Nous vous demandons, à l’avenir, de respecter scrupuleusement les dispositions légales et
d’interdire aux directeurs la fermeture pure et simple des écoles. L’enseignement est une des
bases essentielles de notre système démocratique. Le droit à l’enseignement est trop important
et ne peut être bradé ; c’est aussi par l’enseignement que l’on se forme à la solidarité.
Nous souhaiterions connaître votre sentiment à ce sujet.
Michel Péters
Fernand Deschampheleire
Conseillers communaux