AG TWEED-H2O : Acteurs, projets et ecosystemes des secteurs de l'energie et d...
Compacter les déchets de chantier pour diminuer les nuisances
1. développement durable 10
ENTREPRISE ROMANDE
1er juillet 2016
propos recueillis par
Pierre Cormon
La collecte des déchets des
chantiers de construction
des neuf gares du CEVA1
sera
assurée par la société Transvoi-
rie, filiale du groupe Helvetia
environnement. Elle a rem-
porté l’appel d’offre en propo-
sant une solution permettant
de diminuer sensiblement le
nombre de trajets effectués
par les camions-bennes. Pascal
Laperrousaz, son directeur gé-
néral,nous explique comment.
De quoi ces déchets seront-ils
constitués?
Des déchets habituels des
chantiers de construction: bois,
plâtre, morceaux de carrelage,
peinture, encombrants, cartons,
etc. Il est difficile d’en estimer
le volume à ce stade, mais il
devrait se chiffrer en milliers de
mètres cubes.
Quelle a été la teneur de votre
offre?
Le cahier des charges était
très précis. Nous nous sommes
dits: si nous entrons dans cette
logique, la concurrence jouera
surtout sur les prix. Or, nous
préférons toujours présenter
des offres innovantes,qui nous
démarquent. Comme l’appel
d’offres autorisait les variantes,
nous nous sommes demandés
comment réduire le nombre
de rotations de camions,car ils
circuleront en grande partie en
ville, ce qui engendre des nui-
sances et fait perdre beaucoup
de temps dans le trafic. Nous
avons donc décidé d’investir
dans un camion équipé d’une
presse, le roll packer, qui per-
met de compacter les déchets
sur les chantiers. Il s’agit d’une
technologie développée en
Allemagne et répandue en
France, mais pas encore en
Suisse.Ce camion se déplacera
sur les différents chantiers et
compactera les déchets sur
place, dans les bennes, ce qui
permettra de diviser leur vo-
lume jusqu’à trois fois, selon
le type de déchets. Cela nous
permet de faire moins de tra-
jets pour les collecter, de faire
bénéficier notre client d’éco-
nomies et de ménager l’envi-
ronnement.
Dans quelle mesure?
L’équipement de compactage a
un coût,son passage également.
Nous facturerons le passage du
camion compacteur à la moitié
du prix de la levée d’une benne.
Ce système nous permettra de
relever les bennes environ trois
fois moins souvent, avec des
camions très performants sur le
plan environnemental.
C’est-à-dire?
Nous n’utiliserons que des vé-
hicules répondant à la norme
Euro V et VI (Euro VI est la
norme européenne la plus
sévère en matière de rejets pol-
luants - ndlr). Et tous nos véhi-
cules roulent avec du biodie-
sel, qui contient en moyenne
10% d’additif fabriqué à par-
tir d’huile de friture récupé-
rée dans les restaurants par
Transvoirie et transformée par
Leman Bio Energie, une autre
société du groupe Helvetia En-
vironnement. Ce carburant est
donc moins polluant qu’un die-
sel standard et il est issu à 10%
de matières renouvelables.
Vous allez également faire circu-
ler une brigade de tri. De quoi
s’agit-il?
Comme nous travaillons sur les
chantiers depuis longtemps,
nous avons remarqué que tous
les corps de métiers n’ont pas
naturellement la notion du tri,
ne savent pas nécessairement
quel déchet va dans quelle
benne et ne se rendent pas
compte que des déchets mal
triés ne peuvent pas être valori-
sés. Nos chauffeurs indiquaient
auparavant à la direction des
travaux quand ils remarquaient
des problèmes,mais nous nous
sommes dit qu’il fallait aller
plus loin.Depuis deux ans,nous
disposons d’une brigade de tri.
Elle contrôle que la zone de dé-
chets est bien organisée et bien
signalisée, que les déchets sont
correctement triés. En cas de
problème, elle peut intervenir
et,si elle constate que les règles
sont mal suivies, elle peut pro-
poser des formations, en plu-
sieurs langues. C’est un service
que nous facturons en fonction
du nombre de passages souhai-
té par le client, mais celui-ci y
trouve son compte: lorsque des
déchets sont déclassés parce
que mal triés,ils ne peuvent pas
être valorisés et il doit payer
leur élimination.
Que deviendront les déchets que
vous enlèverez?
Les déchets valorisables seront
apportés aux deux centres que
Sogetri, une autre société du
groupe Helvetia Environne-
ment, possède dans le canton.
Elle groupe et conditionne les
déchets afin de les envoyer vers
des filières de valorisation, en
Suisse ou en Europe. Le bois
peut par exemple être réutilisé
pour faire des panneaux d’ag-
gloméré pour l’ameublement
– il part alors en train en Italie.
Il peut également devenir du
combustible de chauffage,sous
forme de copeaux. Les pein-
tures seront pour leur part éli-
minées au Centre de traitement
des déchets spéciaux, dont
nous sommes actionnaires, à
côté de l’usine d’incinération
des Cheneviers.n
1
Liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives
- Annemasse
un patron m’a dit...
Compacter les déchets de chantier
pour diminuer les nuisances
TRANSVOIRIE dispose d’un camion équipé d’une presse, qui permet de
compacter les déchets sur les chantiers.
Industrie automobile: pour éviter les reproches
Maurice Satineau
Dès 2017, la référence en ma-
tière de mesures de pollution
s’appellera l’usage réel. Cepen-
dant, un véhicule roulant sous
le climat suédois ou italien
n’affiche évidemment pas les
mêmes performances. La tem-
pérature moyenne de 14o
C
pourrait être retenue pour les
normes européennes. «Nous
devons veiller à la meilleure
représentativité possible de la
mesure des polluants.C’est tout
le sens de la prochaine étape
réglementaire», indique-t-on
chez Renault. Dans la pratique,
l’utilisation quotidienne de la
voiture varie d’un pays à l’autre,
de même que la fiscalité qui lui
est rattachée.
«Quel que soit le cycle nor-
malisé choisi pour évaluer la
consommation ou l’émission
de polluants, il donnera des
résultats de mesure de consom-
mation différents des résultats
réellement obtenus sur le ter-
rain», explique Pascal Manuelli,
responsable de la réglementa-
tion chez Total.D’autres experts
relèvent que les gaz d’échap-
pement ne sont qu’une partie
de la pollution automobile
surveillée: des phénomènes
d’abrasion et de libération
d’autres particules seront aussi
à prendre en considération.
GARDER L’AVANTAGE
A Bruxelles, la direction géné-
rale du marché intérieur s’inté-
resse déjà à l’horizon 2030. La
priorité est de garder un avan-
tage concurrentiel global dans
un secteur industriel essentiel
pour l’économie européenne.
En effet, l’UE sera la seule, l’an
prochain, à mettre en place le
test des autos dans des condi-
tions strictes,proches de la réa-
lité. «Les normes américaines,
en ce qui concerne les oxydes
d’azote, sont plus restrictives,
mais celles pour le dioxyde de
carbone le sont moins.»
Au-delà des suspicions ou des
cas de tricheries avérées, une
formidable bataille commer-
ciale se prépare, tout au long
de la chaîne de valeur. L’équi-
pementier Delphi annonce une
gamme renouvelée de pièces
automobiles adéquates; «il de-
meure cependant de la respon-
sabilité des constructeurs, en
fonction de leurs contraintes,
de déterminer le meilleur mé-
lange énergétique et environ-
nemental qui saura convaincre
les consommateurs».
De plus en plus mise en cause par les instances européennes et par les gouvernements, les constructeurs automobiles se
préparent aux nouvelles normes de mesure de la pollution. Elles demeureront imparfaites.
Au niveau international et natio-
nal, les enjeux vont porter non
seulement sur de nouvelles
références pour les engins neufs,
mais également sur leur suivi
tout au long de leur vie.Si la pro-
chaine procédure d’homologa-
tion permettra de mieux affiner
les catégories de voitures,elle se
veut d’abord le résultat de trac-
tations politiques. En Europe, le
comité technique des véhicules
à moteur rassemble vingt-huit
Etats membres, qui abritent de
nombreux constructeurs auto-
mobiles concurrents.Au niveau
planétaire, le World forum for
harmonization of vehicle regu-
lations travaille au sein des Na-
tions unies. Les deux instances
s’intéressent à la vitesse de
renouvellement du parc, sans
pour autant se référer explicite-
ment aux recommandations de
l’Organisation mondiale de la
santé en matière d’air propre.n
LES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES se préparent aux nouvelles normes
européennes de mesure de la pollution.
Le concours du développement durable, organisé par le
service cantonal du développement durable du canton
de Genève, récompense des projets prometteurs et
exemplaires, à Genève et dans la région transfrontalière.
Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda
21 cantonal. La bourse (30 000 francs au total) et le prix
(10 000 francs au total) permettent aux gagnants de
concrétiser leurs projets ou de consolider leurs
réalisations. La distinction, sans dotation financière,
honore les initiatives émanant d’organismes publics ou
parapublics. Le concours 2016 a été marqué par un fort
taux de participation (51 candidatures).
La bourse a été attribuée ex aequo à Entomeal S.A.
(production de protéines par bioconversion de déchets
végétaux à l’aide d’insectes) et à Pépinières Genevoises
S.A. (culture et vente d’arbres et d’arbustes indigènes
issus du milieu naturel genevois). Une mention a été
attribuée à l'association Sustainable Finance Geneva
(bourse dédiée aux entreprises sociales).
Le prix a été attribué à un lauréat, Laurent Burgisser
(création de la Ferme à Roulettes, une ferme pédagogique
villageoise). Trois mentions ont été décernées à Serbeco
S.A. (nouvelle unité améliorant l’efficacité du tri des
déchets et le bien-être des travailleurs), à l’association
Alternatiba Léman (organisation d’un festival
transfrontalier pour le climat et le bien-vivre ensemble)
et à la Croix-Rouge genevoise (programme d’insertion de
jeunes en rupture sociale par l’agriculture).
La distinction a été décernée à trois lauréats: la commune
de Vernier (nettoyage des préaux par des jeunes en quête
d’insertion), la commune d'Onex (organisation d’une
Semaine du goût 2015 à dimension sociale) et la
classe IFA-P3A de l'Ecole d’informatique du Petit-Lancy
(création d’une application web mobile répertoriant les
fontaines d’eau potable).
brève
Les lauréats du concours 2016 du
développement durable sont...
Entreprise romande
no 3202 du 1.07.16