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Régime frug+ 
Dr o ur le s s alarié s T:îffiïi:iî:Ï6îill?ix,u 
de Picard et gi;'Ëigi1i;ft"** 
Thiriet m*'x ;iïiïi:iif#$i i'i 
es produits de qualité, un cadre agré-ablè, 
une forte notoriété..., Picard est 
depuis plusieurs annêes l'enseigne ali-n 
ôrtuit" préférée des Français' Fondée 
en 1906 par Raymond Picard à Iontainebleau' 
la petite fabrique de pains de glace est devenue 
te ieader de li vente de produits surgelés, avec 
plus de 900 magasins, 4 800 salariés et un déve-iopp.-.. 
tt croiisant à f international' Revendu 
à àË multlptes reprises ces vingt dernières années' 
le groupeieste très profitable, même si l'affaire 
deia viànde de cheval a affecté ses ventes de plats 
cuisinés durant Plusieurs mois' 
Largement bénéiiciaire lui aussi, Ie groupe Thiriet 
estla deuxième enseigne alimentaire la plus ap-préciée. 
Dirigée par Claude Thiriet depuis 1966' 
ia petite boulangerie vosgienne réputée^pour ses 
gtices a élargi sà gamme de produits.(fabriqués 
à 37olu du.tt ies usines, contrairement à son rival) 
et compte 170 magasins. Avec 2800 salariés' elle 
a aussi-beaucoup investi dans la livraison à do-micile, 
à partir de 88 centres de disüibution' un 
créneau peu exploité par Picard mais sur lequel 
Toupargêl o.crpe la première place tr.oir l'enca-dré 
page 51)' 
Aux antipoOes de la grande dtstribution' les ven-deurs 
en magasin travaillent à trois ou quatre en 
moyenner avec une large autonomie, mais ils 
n'ont pas la vie facile pour autant: plannings 
Ructuânts et ouverrure 7 iours sur 7, de t heures 
(ou th30) à 19h30 au moins (iusqu'à la mi-iour-àé" 
t. ai*urche)' Chez Picard, «le temps de tra-vail 
effectif sur une journée peut varier de trois 
heures à dix heures, explique ÉÏsabethJousselin' 
déléguée syndicale centrale FO (syndicat majo-ritaiie). 
Ilôuverture de la plupart des magasins 
", 
.orrtiru a augmenté la charge de travail sans 
générer un chiffre d'affaires conséquent' » 
ieu disert sur sa politique sociale, Picard, qui-a 
refusé de nous répondre, affiche 94o/o de salariés 
en CDI dans son rapport de développement 
àuraUte, 71o/o deferrrmes et une moyenne d'âge 
de 33 ans. Mais un quart des salariés du groupe 
àst à temps partiel, ielon les données sociales 
que nous àvons pu consulter, et 180/o des femmes 
(itatut employéf effectuent moins de vingt-deux 
h"rt.t hebdomadaires. "Depuis 
2008, un ave-nant 
à la convention collective prévoit le passage 
à vingt-cinq heures, mais il n'est pas aP!]1-q1é' 
,"gt"ü. Vanessa Lepetit, DSC adiointe CFDT' Or 
il Ëst possible d'optimiser les plarrnings et de po-sitiolàer 
les tempi partiels sur plusieurs magasins 
'pour augmenter leurs heures' » 
Conïaintes horaires. chez Thiriet 
lSOans de moyenne d'âge), près de 120.tuJutl:t' 
àes vendeurs pour la plupart (sur un total de 420 
en magasin), èffectuaient moins de vingt-quatre 
heures"par iemaine à fin 2013' nI-laccord d'an-nualisation 
signé en octobre va permetfte d'ac-croître 
le temfs de travail dans certaines situa- ) 
Par Nicolas Lagrange
Liaisons sociales i avril 
magazinen'151 12014 (+s 
r#rrf,itr 
4800 
salâriés. ffifi'# 
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Le challengeur a aussi investi la livraison à domicile. 
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où plusieurs centaines 
de postes sont à Pourvoir 
en permanence. 
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Ce serait le taux de turn-over 
chez Thiriet, selon 
te DRH, nettement 
plus selon les syndicats. 
Les magasins Picard 
tsurnent avec trois ou 
quatre per§onnes, 
Pas facitre pour les 
syndicats de mobiliser des 
salariés aussi dispersés' 
F tions, indique le nouveau DRH groupe, Damien 
Bresson. Pour les salariés qui resteront au-dessous 
de vingt-quatre heures, il est difficile d'augmenter 
les mouvements de personnel entre nos magasins, 
avec des sites parfois éloignés les uns des autres 
et des périodes de rush identiques. Nous espérons 
un abaissement du plancher de vingt-quatre 
heures via la négociation de branche., Les 
contraintes horaires sont, là aussi, une préoccu-pation 
récurrente pour les vendeurs en magasin, 
comme pour les vendeurs livreurs à domicile 
(400/o de l'effectif). Dotés d'un statut de VRB ils 
sont télévendeurs durant deux iours entre 
t heures et 20 heures et livrent les deux jours 
suivants, avec une grosse pause méridienne dans 
les deux ç4s. VRP ont une réelle autonomie 
"Les 
pour gérer leurs toumées et une forte proximité 
avec les clients, souligne Jorge Alves, représentant 
syndical CGT au CE de Thiriet Distribution. Mais 
ils doivent aussi prospecter de nouveaux clients, 
or tout le monde n'est pas formé ou compétent 
pour cette mission bien spécifique., 
Les VRP sont un peu conftontés aux TMS, mais 
c'est surtout dans les entrepôts et les magasins 
que les salariés sont exposés aux mauvaises pos-tures, 
au ftoid, à la station debout ou au port de 
charges. «Nous avons obtenu un siège par caisse 
il y a cinq ans, fait remarquer Viviane Haas, se-crétaire 
CFDT du CHSCT de Thiriet Magasins, 
ainsi qu'un téléphone spécifique en cas de ma-laise. 
Nous insistons pour que les formations 
gestes et postures soient renouvelées régulière-ment. 
» Mais la dernière session a eu lieu enZOLZ 
et la prochaine n'est prévue qu'en 2015. En20L2, 
46 accidents du travail ont été enregistrés chez 
Thiriet Magasins, soit un pour trois magasins, 
un chiffre qui engloberait de nombreux accidents 
bénins, selon les partenaires sociaux, 
Le ratio est plus élevé dans les 900 magasins Pi-card 
et l'entrepôt de conditionnement (529 ac-cidents 
de travail ou de traiet en 20L3), avec 
beaucoup de mains coincées et d'accidents liés 
aux flexions du corps et au port de charges. De 
=ç:.ii i Liaisons sociales 
?-{;14 : rnagazine n"151 
surcroît, le leader des surgelés a procédé à 48 li-cenciements 
pour inaptitude l'an dernier. Afin 
de diminuer les flexions et la manutention, des 
congélateurs autodégivrants sont progressive-ment 
déployes, mais «les petites réparaüons quo-tidiennes 
ne sont pas la priorité pour Ia direction, 
qui investit surtout dans le développement du 
réseau, déplore Véronique Petit, DSC CGT. Tou-tefois, 
l'accord pénibilité de juin 2013 renforce 
Ies formaüons postures et permet d'améliorer la 
conception des nouveaux magasins ". 
Confrontés à des difficultés chroniques de re-crutement, 
les deux groupes ne sont pas aidés 
par leur politique salariale' Même sur treize mois, 
les rémunérations sont alignées sur les grilles de' 
deux conventions collectives très minimalistes. 
Ainsi, dans la CCN du commerce de gros à pré-dominance 
alimentaire, les huit minima les plus 
bas se tiennent à 60 euros près. "Chez 
Thiriet, 
les vendeurs en magasin (hors responsables) sont 
un petit peu mieux payés que le smic et bénéfi-cient, 
dans près de la moitié des cas, de primes 
mensuelles sur objectif, entre 40 et 120 euros", 
précise Tionel Goutry, DS FO de Thiriet Magasins. 
Ôuant aux VRP, ils perçoivent le smic, auquel 
s'ajoutent une prime garantie de 22O euros et 
un variable sur objectif, qui peut être nul ou ap-procher 
quelques centaines d'euros, en fonction 
de leur talent, mais aussi du secteur plus ou 
moins favorable qui leur est attribué. 
Particination et intéressement. 
Les vendeirrs de Picard ne sont pas mieux lotis, 
avec des rémunéraüons mensuelles variant entre 
1465 et 1638 euros brut et une moyenne de 
1 900 euros pour les responsables de rnagasin 
(non cadres). Mais la marque au flocon bleu 
creuse l'écart sur sa rivale au logo rouge grâce à 
l'épargne salariale, avec une participation repré-sentant 
en moyenne deux mois de salaire, un 
intéressement annuel d'environ un demi-mois 
de salaire les bonnes années ainsi qu'un inté-ressement 
trimestriel sur obiectif (150 euros en 
moyenne) qui, bizarrement, conceme les maga-sins 
à tour de rôle, assurent les syndicats. 
A contrario, ni participation ni intéressement 
chez Thiriet Magasins, tandis que les VRP de Thi-riet 
Distribution perçoivent une faible participa-tion, 
de l'ordre de 25 à 350/o d'un mois de salaire. 
tes salariés de Glaces Thiriet (150/o des effectifs 
du gtoupe), eux, bénéficient d'un Perco avec un 
abondement de 400 euros pour 400 euros versés. 
Car, malgré des dirigeants communs à ses 18 fi-liales, 
le groupe n'a pas de CCE et abrite une 
multitude de spécificités sociales' Ce qui n'em-pêche 
pas les délégués syndicaux, qui se connais-ient 
peu d'une enüté à l'autre, de louer la qualité 
du dialogue social. "Claude Thiriet est très ac-cessible, 
toujours à l'écoute des problèmes et réac-tif, 
tout comme la directrice générale. On a des 
désaccords, mais on en discute librement», té-moigne 
Fabrice da Fonseca, DS FGTA FO de Thi-riet 
Distribution, qui s'est récemment opposé à 
un accord de mobilité inteme. Le fondateur de
- 
Liaisons sociales i ztrir (r. 
magazine n':151, ; it:,i 
l'enseigne réinvestit le gros des bénéfices dans 
l'outil de production et Ie développement, mais 
consent des avancées sociales au compte-gouttes. 
La remise sur les produits atteint 15 o/o (le plafond 
Urssaf est de 30olo) et le budget des activités so-cioculturelles 
(ASC) correspond au minimum 
prévu par la convention collective (0,60lo de la 
masse salariale). Le groupe refuse la mise en place 
de titres-restaurants, réclamée par tous les qmdi 
cats depuis des années, et n'attribue pas de télé-phone 
à ses VRP. Il participe à la complémentaire 
santé à hauteur de 800/0, mais pour des prestations 
minimales, et le délai de carence atteint huit 
jours en cas d'arrêt maladie. 
Tlmides avancées. Picard fait un peu 
mieux. Certes, la remise produits n'est que de 
10o/o (3Oo/o sur les nouveautés), mais le budget 
des ASC atteint 0,77o/o,1a complémentaire santé 
est plutôt satisfaisante selon les slT rdicats, avec 
une prise en charge employeur à 54o/o et l'ab-sence 
de carence dans certaines conditions. Llen-seigne 
a fini par adopter les titres-restaurants 
(6,50 euros), même si les conditions sont res-trictives. 
Des concessions timides au regard des 
bénéfices, estiment les slmdicats, historiquement 
très divisés. Les premiers pas de FO ont été fa-vorisés 
par la direction pour conüer la CGI puis 
Ia CFDT est apparue il y a dix ans avec d'anciens 
FO en désaccord avec la ligne suiüe. Une histoire 
révolue aujourd'hui, note FO. Les mouvements 
sociaux sont rares, avec une vraie difficulté des 
IRP à sensibiliser les salariés, très éparpillés. 
Le dialogue social est nourri avec le DRH, Joël 
Amelot, «un homme de dialoguer, selon Claude 
Valite, secrétaire du CE (FO). L accord intergéné-rationnel 
signé en décembre prévoit Ie recrutement 
de 100 altemans en trois ans, alors que leur nom-bre 
est aujourd'hui très faible. Picard compte 50o/o 
de femmes au comité de direction et, autre point 
fort, consacre 4o/o de sa masse salariale à la for-mation. 
Mais le leader ne parvient pas à systéma-tiser 
les entretiens annuels et ne dispose pas d'ac-cord 
de GPEC, en dépit de sa taille. 
De son côté, Thiriet revendique une politique 
RH volontariste et des entreüens annuels systé-matiques. 
«Nous insistons beaucoup sur les com-pétences 
comportementales, en lien avec les va-leurs 
du groupe, indique le DRH, Damien Bresson. 
Nous avons établi une charte des bonnes relations 
humaines et apportons un soin particulier à la 
diversité, pour laquelle tout le personnel a suivi 
une sensibilisation. » En matière d'alternance (10lo 
de l'effectif), le groupe veut combler son retard 
pour préparer aux métiers de demain. I1 possède 
un réseau de formateurs internes certifiés, mais 
ne consacre que l,260/o de la masse salariale à la 
formation, «hors formations au poste de travail», 
précise le DRH. Les perspectives de carrière restent 
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sont à la peine sur le social... Si le leader a une 
longueur d'avance sur son challengeug lui aussi 
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, â, # k.," 
:&nwrffi§§ffiffis, sffiffrre &e weffi 
Créé en'1947. à tyon, Toupargel' 
doit'qon'expansion à.la fa.mille . 
Tchénio, aux manettes depuis'19$2, 
Devenue Ie leader.fraqçais de . ' , 
la livraison à domicile de surgelés'. 
en 2003, après le rachat d'Agrigel, 
trenseigne, s.les!. dlversifiéedans, 
les. produ!.ts frais et dlépicerie , . 
' .' 
avec Plaee'du March -érElle compte 
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et envisagées-L'entreprise réussit . 
par ailleu;s.à're.rnptir,ses'obltge.'' 
tions en rnatière de handicap-'La ' 
'eGT,. elle, dénonee' de's accords.irès . 
,s,ô ryent en deçàdu..Co{Q d-u.t1avqil, 
,'1Ledialoglre .socia-}.est b-on,et .. .. 
Iinfôrmation fourn.ie sati.sfaisantg, 
assure Jacky La Soudière, DSC FO et 
seçrétaire du CE. Mais nous avons 
de glos d'és-aecords'sur les' çondi-.' 
tions de travail, qui se dégradent, et 
' su-r lestérnuné.rations; souve4t'tÈq 
.proches des minima convçnüon'.' ' 
nels,alor Toupargel r.esle bé- . 
, rrffi6i3irqsi1.,gelon'le bif an. soeial; le 
s'alaire rriênsuelmoyep.des livreurs 
est de 1832 euros biut (13' mois 
, cornprls),llentleplise.n'.a,pas' d'aç.-' 
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Décodages surgelés lsm avril 2014

  • 1. erntre,pûse :v,'',i i Liaisons sociales .rr- . magazlne n" 15I , , I I I Régime frug+ Dr o ur le s s alarié s T:îffiïi:iî:Ï6îill?ix,u de Picard et gi;'Ëigi1i;ft"** Thiriet m*'x ;iïiïi:iif#$i i'i es produits de qualité, un cadre agré-ablè, une forte notoriété..., Picard est depuis plusieurs annêes l'enseigne ali-n ôrtuit" préférée des Français' Fondée en 1906 par Raymond Picard à Iontainebleau' la petite fabrique de pains de glace est devenue te ieader de li vente de produits surgelés, avec plus de 900 magasins, 4 800 salariés et un déve-iopp.-.. tt croiisant à f international' Revendu à àË multlptes reprises ces vingt dernières années' le groupeieste très profitable, même si l'affaire deia viànde de cheval a affecté ses ventes de plats cuisinés durant Plusieurs mois' Largement bénéiiciaire lui aussi, Ie groupe Thiriet estla deuxième enseigne alimentaire la plus ap-préciée. Dirigée par Claude Thiriet depuis 1966' ia petite boulangerie vosgienne réputée^pour ses gtices a élargi sà gamme de produits.(fabriqués à 37olu du.tt ies usines, contrairement à son rival) et compte 170 magasins. Avec 2800 salariés' elle a aussi-beaucoup investi dans la livraison à do-micile, à partir de 88 centres de disüibution' un créneau peu exploité par Picard mais sur lequel Toupargêl o.crpe la première place tr.oir l'enca-dré page 51)' Aux antipoOes de la grande dtstribution' les ven-deurs en magasin travaillent à trois ou quatre en moyenner avec une large autonomie, mais ils n'ont pas la vie facile pour autant: plannings Ructuânts et ouverrure 7 iours sur 7, de t heures (ou th30) à 19h30 au moins (iusqu'à la mi-iour-àé" t. ai*urche)' Chez Picard, «le temps de tra-vail effectif sur une journée peut varier de trois heures à dix heures, explique ÉÏsabethJousselin' déléguée syndicale centrale FO (syndicat majo-ritaiie). Ilôuverture de la plupart des magasins ", .orrtiru a augmenté la charge de travail sans générer un chiffre d'affaires conséquent' » ieu disert sur sa politique sociale, Picard, qui-a refusé de nous répondre, affiche 94o/o de salariés en CDI dans son rapport de développement àuraUte, 71o/o deferrrmes et une moyenne d'âge de 33 ans. Mais un quart des salariés du groupe àst à temps partiel, ielon les données sociales que nous àvons pu consulter, et 180/o des femmes (itatut employéf effectuent moins de vingt-deux h"rt.t hebdomadaires. "Depuis 2008, un ave-nant à la convention collective prévoit le passage à vingt-cinq heures, mais il n'est pas aP!]1-q1é' ,"gt"ü. Vanessa Lepetit, DSC adiointe CFDT' Or il Ëst possible d'optimiser les plarrnings et de po-sitiolàer les tempi partiels sur plusieurs magasins 'pour augmenter leurs heures' » Conïaintes horaires. chez Thiriet lSOans de moyenne d'âge), près de 120.tuJutl:t' àes vendeurs pour la plupart (sur un total de 420 en magasin), èffectuaient moins de vingt-quatre heures"par iemaine à fin 2013' nI-laccord d'an-nualisation signé en octobre va permetfte d'ac-croître le temfs de travail dans certaines situa- ) Par Nicolas Lagrange
  • 2. Liaisons sociales i avril magazinen'151 12014 (+s r#rrf,itr 4800 salâriés. ffifi'# j ..ir.i a gasirts, en,F.ran cei tp""' ,ÿ§§" -"'' ,MIILIA§D. .., Ceurasen,zoiez ffiâææffi# flg'":;i;; maga sir{p.e rr,F-ranc e- Le challengeur a aussi investi la livraison à domicile. , 2g§o": tsatlafiéi:,'...' i.,: r.''.' *7O0uio lLtO'.-' UfiT.LIO}Tÿ ,' dlearoe erv2}tr/. Ea -L ÈÈ Ë È 'É WkâwËætr L rï I W&W {. Æh, -WMW fw a-1, :
  • 3. enttreprtùse 20% C'est, en moyenne, le taux de turnover au sein du groupe Picard, et 26 % en IIe-de-France, où plusieurs centaines de postes sont à Pourvoir en permanence. r0% Ce serait le taux de turn-over chez Thiriet, selon te DRH, nettement plus selon les syndicats. Les magasins Picard tsurnent avec trois ou quatre per§onnes, Pas facitre pour les syndicats de mobiliser des salariés aussi dispersés' F tions, indique le nouveau DRH groupe, Damien Bresson. Pour les salariés qui resteront au-dessous de vingt-quatre heures, il est difficile d'augmenter les mouvements de personnel entre nos magasins, avec des sites parfois éloignés les uns des autres et des périodes de rush identiques. Nous espérons un abaissement du plancher de vingt-quatre heures via la négociation de branche., Les contraintes horaires sont, là aussi, une préoccu-pation récurrente pour les vendeurs en magasin, comme pour les vendeurs livreurs à domicile (400/o de l'effectif). Dotés d'un statut de VRB ils sont télévendeurs durant deux iours entre t heures et 20 heures et livrent les deux jours suivants, avec une grosse pause méridienne dans les deux ç4s. VRP ont une réelle autonomie "Les pour gérer leurs toumées et une forte proximité avec les clients, souligne Jorge Alves, représentant syndical CGT au CE de Thiriet Distribution. Mais ils doivent aussi prospecter de nouveaux clients, or tout le monde n'est pas formé ou compétent pour cette mission bien spécifique., Les VRP sont un peu conftontés aux TMS, mais c'est surtout dans les entrepôts et les magasins que les salariés sont exposés aux mauvaises pos-tures, au ftoid, à la station debout ou au port de charges. «Nous avons obtenu un siège par caisse il y a cinq ans, fait remarquer Viviane Haas, se-crétaire CFDT du CHSCT de Thiriet Magasins, ainsi qu'un téléphone spécifique en cas de ma-laise. Nous insistons pour que les formations gestes et postures soient renouvelées régulière-ment. » Mais la dernière session a eu lieu enZOLZ et la prochaine n'est prévue qu'en 2015. En20L2, 46 accidents du travail ont été enregistrés chez Thiriet Magasins, soit un pour trois magasins, un chiffre qui engloberait de nombreux accidents bénins, selon les partenaires sociaux, Le ratio est plus élevé dans les 900 magasins Pi-card et l'entrepôt de conditionnement (529 ac-cidents de travail ou de traiet en 20L3), avec beaucoup de mains coincées et d'accidents liés aux flexions du corps et au port de charges. De =ç:.ii i Liaisons sociales ?-{;14 : rnagazine n"151 surcroît, le leader des surgelés a procédé à 48 li-cenciements pour inaptitude l'an dernier. Afin de diminuer les flexions et la manutention, des congélateurs autodégivrants sont progressive-ment déployes, mais «les petites réparaüons quo-tidiennes ne sont pas la priorité pour Ia direction, qui investit surtout dans le développement du réseau, déplore Véronique Petit, DSC CGT. Tou-tefois, l'accord pénibilité de juin 2013 renforce Ies formaüons postures et permet d'améliorer la conception des nouveaux magasins ". Confrontés à des difficultés chroniques de re-crutement, les deux groupes ne sont pas aidés par leur politique salariale' Même sur treize mois, les rémunérations sont alignées sur les grilles de' deux conventions collectives très minimalistes. Ainsi, dans la CCN du commerce de gros à pré-dominance alimentaire, les huit minima les plus bas se tiennent à 60 euros près. "Chez Thiriet, les vendeurs en magasin (hors responsables) sont un petit peu mieux payés que le smic et bénéfi-cient, dans près de la moitié des cas, de primes mensuelles sur objectif, entre 40 et 120 euros", précise Tionel Goutry, DS FO de Thiriet Magasins. Ôuant aux VRP, ils perçoivent le smic, auquel s'ajoutent une prime garantie de 22O euros et un variable sur objectif, qui peut être nul ou ap-procher quelques centaines d'euros, en fonction de leur talent, mais aussi du secteur plus ou moins favorable qui leur est attribué. Particination et intéressement. Les vendeirrs de Picard ne sont pas mieux lotis, avec des rémunéraüons mensuelles variant entre 1465 et 1638 euros brut et une moyenne de 1 900 euros pour les responsables de rnagasin (non cadres). Mais la marque au flocon bleu creuse l'écart sur sa rivale au logo rouge grâce à l'épargne salariale, avec une participation repré-sentant en moyenne deux mois de salaire, un intéressement annuel d'environ un demi-mois de salaire les bonnes années ainsi qu'un inté-ressement trimestriel sur obiectif (150 euros en moyenne) qui, bizarrement, conceme les maga-sins à tour de rôle, assurent les syndicats. A contrario, ni participation ni intéressement chez Thiriet Magasins, tandis que les VRP de Thi-riet Distribution perçoivent une faible participa-tion, de l'ordre de 25 à 350/o d'un mois de salaire. tes salariés de Glaces Thiriet (150/o des effectifs du gtoupe), eux, bénéficient d'un Perco avec un abondement de 400 euros pour 400 euros versés. Car, malgré des dirigeants communs à ses 18 fi-liales, le groupe n'a pas de CCE et abrite une multitude de spécificités sociales' Ce qui n'em-pêche pas les délégués syndicaux, qui se connais-ient peu d'une enüté à l'autre, de louer la qualité du dialogue social. "Claude Thiriet est très ac-cessible, toujours à l'écoute des problèmes et réac-tif, tout comme la directrice générale. On a des désaccords, mais on en discute librement», té-moigne Fabrice da Fonseca, DS FGTA FO de Thi-riet Distribution, qui s'est récemment opposé à un accord de mobilité inteme. Le fondateur de
  • 4. - Liaisons sociales i ztrir (r. magazine n':151, ; it:,i l'enseigne réinvestit le gros des bénéfices dans l'outil de production et Ie développement, mais consent des avancées sociales au compte-gouttes. La remise sur les produits atteint 15 o/o (le plafond Urssaf est de 30olo) et le budget des activités so-cioculturelles (ASC) correspond au minimum prévu par la convention collective (0,60lo de la masse salariale). Le groupe refuse la mise en place de titres-restaurants, réclamée par tous les qmdi cats depuis des années, et n'attribue pas de télé-phone à ses VRP. Il participe à la complémentaire santé à hauteur de 800/0, mais pour des prestations minimales, et le délai de carence atteint huit jours en cas d'arrêt maladie. Tlmides avancées. Picard fait un peu mieux. Certes, la remise produits n'est que de 10o/o (3Oo/o sur les nouveautés), mais le budget des ASC atteint 0,77o/o,1a complémentaire santé est plutôt satisfaisante selon les slT rdicats, avec une prise en charge employeur à 54o/o et l'ab-sence de carence dans certaines conditions. Llen-seigne a fini par adopter les titres-restaurants (6,50 euros), même si les conditions sont res-trictives. Des concessions timides au regard des bénéfices, estiment les slmdicats, historiquement très divisés. Les premiers pas de FO ont été fa-vorisés par la direction pour conüer la CGI puis Ia CFDT est apparue il y a dix ans avec d'anciens FO en désaccord avec la ligne suiüe. Une histoire révolue aujourd'hui, note FO. Les mouvements sociaux sont rares, avec une vraie difficulté des IRP à sensibiliser les salariés, très éparpillés. Le dialogue social est nourri avec le DRH, Joël Amelot, «un homme de dialoguer, selon Claude Valite, secrétaire du CE (FO). L accord intergéné-rationnel signé en décembre prévoit Ie recrutement de 100 altemans en trois ans, alors que leur nom-bre est aujourd'hui très faible. Picard compte 50o/o de femmes au comité de direction et, autre point fort, consacre 4o/o de sa masse salariale à la for-mation. Mais le leader ne parvient pas à systéma-tiser les entretiens annuels et ne dispose pas d'ac-cord de GPEC, en dépit de sa taille. De son côté, Thiriet revendique une politique RH volontariste et des entreüens annuels systé-matiques. «Nous insistons beaucoup sur les com-pétences comportementales, en lien avec les va-leurs du groupe, indique le DRH, Damien Bresson. Nous avons établi une charte des bonnes relations humaines et apportons un soin particulier à la diversité, pour laquelle tout le personnel a suivi une sensibilisation. » En matière d'alternance (10lo de l'effectif), le groupe veut combler son retard pour préparer aux métiers de demain. I1 possède un réseau de formateurs internes certifiés, mais ne consacre que l,260/o de la masse salariale à la formation, «hors formations au poste de travail», précise le DRH. Les perspectives de carrière restent limitées, comme chez son concurrent. Performants économiquement, Picard et Thiriet sont à la peine sur le social... Si le leader a une longueur d'avance sur son challengeug lui aussi doit relever de gros défis sociaux. + , â, # k.," :&nwrffi§§ffiffis, sffiffrre &e weffi Créé en'1947. à tyon, Toupargel' doit'qon'expansion à.la fa.mille . Tchénio, aux manettes depuis'19$2, Devenue Ie leader.fraqçais de . ' , la livraison à domicile de surgelés'. en 2003, après le rachat d'Agrigel, trenseigne, s.les!. dlversifiéedans, les. produ!.ts frais et dlépicerie , . ' .' avec Plaee'du March -érElle compte 3290 salariés et 1,2 million de clients. Toujours bénéficiaire, elle accuse'depgis près.de cinq ans une barsse de son'chiffrg d'affaires' (294'rnillions.d'euros en 2a13), .' . . Sa clientèle, .maj oritairement âgée. et'rurale,'est fidèle mais dif!çile. . ', à renouveler et la concurrence sur Internet s'est fortement accrue. Pour.rn-gintqrrir a.rentabi.litér. ... : . Toupargel mise notamment sur ses manag€rs çornfiierciaux :'réféien-' tiel de.cornpétenceq;'évqluatign,' approfondie et crlrsus.de' formatlon ,de vingt.deux jours. La'direttion,' . .qui' n'a.pas souhai.té nôus, répqn' .' . dre, a égalernent rnis'en plqce ,'" un plan d'économies drastique, sans,PSE,.mais en.ne rernplaçant' qu'une'parlie d,eE'30,0 déParls en. ,' 2013 (parmi lesquels 134 ruPtures conventionnelles). L,e taux de turi'rcver.atteint 207"'. . et culmine dans Ia prospection ,terraln,."12 direction'a eu tort e ' 'msdifler]es secteu-rs de,cJientèle;'' car les clients n'achètent pas que pour les produits, iis apprécient aussi la relation de'proxirnité avec les télévendeurs et les'Iivreurs ", estime Laurent Toledo, DSC CFDT. .Un constat pârtagé par'son horno' loguedeIaCGT..ThierryCupifl . . qui'reglettê l'aban'don du'système des VRP (à Ia fois téIévendeurs et'.livreurs), en vigyeur il.y'a dix''' 'ans;"(tes horaires. s télév.e.ndeurs, sont très contraignants, ajoute-t-il, avec une pausede.trois',heures''."' entre 13h30 et 16h30." Ti.avail'au fioid,et, port de charges.', dansles enlrepôtg,rythmes.dif-', . fieiles. pour les.livreurs.,.,la.pénibi-' lité donne souvent lieu à des licenciements pour inaptitude, dé- 'plorent plusieqrs syndicats. Quatre organisatio4g' on.t,qigné un'accord pénibil.if .en ie1420tE d.éLaillqnt . , les différetts.types.de contraintes,' .leur niveau.dlintensité'ainsi que les mçsures dè prévention,ex,istantq-s et envisagées-L'entreprise réussit . par ailleu;s.à're.rnptir,ses'obltge.'' tions en rnatière de handicap-'La ' 'eGT,. elle, dénonee' de's accords.irès . ,s,ô ryent en deçàdu..Co{Q d-u.t1avqil, ,'1Ledialoglre .socia-}.est b-on,et .. .. Iinfôrmation fourn.ie sati.sfaisantg, assure Jacky La Soudière, DSC FO et seçrétaire du CE. Mais nous avons de glos d'és-aecords'sur les' çondi-.' tions de travail, qui se dégradent, et ' su-r lestérnuné.rations; souve4t'tÈq .proches des minima convçnüon'.' ' nels,alor Toupargel r.esle bé- . , rrffi6i3irqsi1.,gelon'le bif an. soeial; le s'alaire rriênsuelmoyep.des livreurs est de 1832 euros biut (13' mois , cornprls),llentleplise.n'.a,pas' d'aç.-' 'cord dlintéressemefi et.verse de . faible's rnontants d'e'particip.ation. o â I !