1. Cartographie des systèmes d’information
[ INTERVIEW ]
www.nomia.com
La Matmut déploie son dispositif
de cartographie en un temps record
Cartographie des systèmes d’information : La méthodologie iPrisme de Nomia et l’outil
Aris d’IDS Scheer ont amené le cadre et les contraintes nécessaires pour permettre une
mise en oeuvre flash, en trois mois. La personnification du projet a aussi été un facteur
clé de succès.
Dans ce nouveau paysage, comment se structure la
Entretien avec Jérôme Banderier, Responsable Direction Informatique ?
des Etudes, et Thierry Catelas, Responsable
Cartographie, Direction Informatique, Groupe Jérôme Banderier : La Direction Informatique, basée à
Rouen, prend en charge l’ensemble des développements
Matmut.
informatiques du Groupe. Véritable direction support, elle
est utilisée par toutes nos filiales. Nous avons la chance
de bénéficier depuis de longues années d’une grande
Acteur historique dans le domaine de l’assurance stabilité d’équipe, grâce à un très faible turn over. Toute-
dommages, la Matmut a fait le choix de se diversifier. fois depuis quatre ans, nous rencontrons une activité très
Quelles sont aujourd’hui les orientations stratégi- soutenue et nous avons vu tripler le nombre de projets
ques du Groupe ? demandés. Pour faire face à cette croissance rapide et
aux nouveaux enjeux, nous avons augmenté en propor-
tion nos propres effectifs, les portant à 120 personnes
Jérôme Banderier : Figurant parmi les leaders dans dont la moitié est en charge des études informatiques.
le domaine de l’IARD, la Matmut a commencé à élar-
gir son périmètre d’activité. Nous avons ouvert une
branche Vie en 2007 et nous allons ouvrir une activité … et le système d’information ?
santé début 2009, nous mettant en position d’offrir une
gamme complète de produits d’assurance et de pré- Jérôme Banderier : Nous avons adopté une approche
voyance. Cette augmentation d’activité et cette évo- très pragmatique de la construction de notre système
lution des métiers ont évidemment nécessité un plan d’information. La Matmut est dans une tradition de ges-
de recrutement massif. Nous avons ainsi embauché tion ciselée de ses projets. Tout projet doit être un projet
plus de 1000 personnes en 2007 afin de renforcer abouti et ceux engagés doivent servir les besoins essen-
nos directions métier transverses. La Matmut compte tiels d’une mutuelle d’assurance. Bâti sur ce coeur, sans
aujourd’hui plus de 4500 collaborateurs. applications inutilisées ou obsolètes, notre système a
Extension future du siège social de la Matmut
2. MATMUT la centralisation et la capitalisation des connaissances
(chiffres 2007)
Activité : sur notre patrimoine.
Assurances
Quelle valeur ajoutée la cartographie va-t-elle ap-
Chiffre d’affaires : porter au système d’information ?
1,3 milliard euros
Thierry Catelas : La cartographie est le moyen de
Sociétaires : maîtriser notre parc, de donner une visibilité sur ses
2,7 millions constituants, de partager le savoir, de réduire les
temps d’étude en rendant les personnes plus polyva-
Contrats : lentes en termes de sujets confiés, de faciliter l’inté-
5,7 millions gration des nouveaux arrivants.
Salariés Jérôme Banderier : Nous voyons la cartographie
4500 collaborateurs comme une aide pour comprendre et maîtriser le SI
Jérôme Banderier actuel mais aussi pour bâtir celui de demain. Elle va
Responsable des Etudes, Matmut permettre à chacun de disposer d’une vision globale
fiable du SI, sans laquelle toute décision sur les projets
d’évolution serait risquée, en passant par exemple à côté
d’un flux important ou d’une application. Pour les équipes
projets c’est un outil précieux pour les aider à générer
‘‘Nous avions pour objectif d’obtenir des de la valeur ajoutée, en facilitant les analyses d’impacts,
résultats rapides. Etant dans une phase de les études préalables, la prise de connaissance d’un do-
maine sur lequel ils ne sont pas historiquement leader,
relative découverte de la cartographie, il y etc. Notre ambition est que la démarche de cartographie
avait un risque, en travaillant seuls, de nous s’inscrive dans nos bonnes pratiques, encapsulée dans
notre méthodologie projet.
égarer dans des détails. Nous avons donc
choisi de nous faire accompagner par des Pourquoi avoir choisi de vous faire accompagner de
partenaires qui nous apportaient une démar- Nomia ?
che et un cadre. La méthode iPrisme propo- Jérôme Banderier : Nous étions dans une phase de
sée par Nomia et l’outil ARIS d’IDS Scheer quasi découverte de la cartographie. Pour éviter de
perdre du temps, nous avons vite mesuré l’utilité de nous
étaient tous deux adaptés à notre besoin et faire accompagner. Dans ce type de projet, il faut être
nous ont permis une mise en oeuvre flash pragmatique et éviter de se faire plaisir. La nature et la
qualité des informations à gérer dans un référentiel de
du projet’’. cartographie devant correspondre au juste nécessaire,
il est donc impératif de les déterminer avec pertinence
et cohérence. En faisant appel à un cabinet extérieur,
nous voulions bénéficier de l’expérience d’un consultant
de haut niveau pour nous aider à cadrer le projet et nous
guider dans une démarche ad hoc avec le recul voulu.
Des cinq cabinets présélectionnés, nous avons choisi
Nomia pour trois raisons principales : son expertise
ainsi grossi de façon maîtrisée. Il est aujourd’hui consti- reconnue sur le sujet, la qualité du consultant proposé et
tué en grande partie d’applications grands systèmes et de une approche efficace qui correspond bien à notre façon
quelques applications micro et delphi. de travailler. En venant avec son cadre méthodologique
iPrisme, Nomia a su nous aider de façon concrète dans
une mise en œuvre flash du projet.
Qu’est-ce qui a déclenché alors le projet de cartogra-
phie ? Vous avez ouvert un poste pour prendre en charge
le projet de cartographie. Cela participe t-il de votre
Jérôme Banderier : D’une équipe resserrée et homo- volonté d’inscrire la démarche sur le long terme ?
gène, qui maîtrisait le SI sur le bout des doigts, nous
sommes passés à une équipe trois fois plus importante. Jérôme Banderier : En effet, il nous a semblé impor-
Il y avait donc un risque de dilution des connaissances, tant d’adresser des signaux forts de notre motivation. Le
souvent intangibles parce que détenues en partie dans la recrutement d’un responsable cartographie en était un.
tête des individus. Si le patrimoine technique est parfai- Sa mission est d’inculquer une culture cartographique,
tement documenté, grâce à un puissant dictionnaire de d’accompagner les équipes et de faire vivre le contenu du
données, les structures et les flux inter applicatifs ne sont référentiel en veillant aux mises à jour régulières dictées
souvent connus que des experts. La croissance conju- par les évolutions incarnées par les projets. Dans un con-
guée des effectifs et du parc applicatif rendait nécessaire texte de forte charge de travail, où il est quelquefois diffi-
3. La Matmut déploie son dispositif de cartographie en un temps record
cile de garder une priorité haute à ce sujet, il apporte aux posants applicatifs d’une application, et enfin la carte de
chefs de projets un soutien concret (analyse d’impact, contexte par application. L’adéquation entre application et
mise à disposition des cartes de référence, …) et sait fonction de l’architecture fonctionnelle a été assurée lors
faire avancer les projets en les aidant comme architecte de la collecte des données.
dans le processus d’élaboration des cartographies. Per-
sonnifier ainsi le projet est certainement un des facteurs Jérôme Banderier : Nous voulions avant tout ne pas im-
clés de succès. poser la cartographie comme une contrainte. Chacun - y
compris le management - est conscient de la priorité à lui
Quelles ont été les principales étapes de mise en donner, mais conscient également que les projets aussi
place du dispositif ? doivent avancer. Pour éviter tout blocage en phase de
démarrage, les équipes ne renseignent la cartographie
Thierry Catelas : Pour mieux ancrer le projet, nous sou- que lors de leur projet ; elle n’est donc pas vécue comme
haitions une mise en œuvre flash, propre à générer rapi- une énorme charge.
dement des résultats concrets. Avec l’aide de Emmanuel
Songo, consultant senior de Nomia, nous avons déployé Peut-on parler de retour sur investissement ?
le dispositif de cartographie en 3 mois seulement, et ceci
en incluant deux pilotes. Dans les grandes lignes, nous Jérôme Banderier : Nous avions deux objectifs majeurs :
avons appliqué la démarche iPrisme de Nomia, décli- inscrire la cartographie dans la durée et la faire porter sur
née en plusieurs étapes : définition d’une organisation, l’ensemble du SI, dans un recensement le plus complet
adaptation du modèle iPrisme aux besoins de la Matmut, possible, pour disposer d’une vision d’ensemble indis-
choix d’un outil support de la cartographie, mise en place pensable. Nous nous sommes donnés deux ans pour la
d’une procédure de collecte des données, alimentation mener de bout en bout. Il est donc trop tôt pour quantifier
du référentiel, restitution auprès des équipes. Une fois la un retour sur investissement. Pour le moment, il est in-
démarche, l’organisation et l’outil validés par ces projets contestablement qualitatif. La première année, jusqu’à
pilotes, la campagne de cartographie, grandeur réelle, a l’été 2008, nous a permis d’inscrire la cartographie dans
pu démarrer, précédée bien sûr d’une phase importante les habitudes de travail. De fait, aujourd’hui elle est vécue
de communication et formation. de façon positive. Les équipes et le management ont
compris non seulement la nécessité mais aussi l’intérêt
Vous avez fait le choix d’ARIS comme outil support. de la démarche. Cela s’est fait d’autant plus sereinement
Quels ont été vos critères déterminants ? que notre méthodologie projet arrivait à un niveau de
maturité qui nous permettait de l’intégrer de façon avan-
Jérôme Banderier : C’est d’abord la question d’un outil tageuse. Nous sommes donc parfaitement en phase avec
spécifique qui s’est posée. Etant dans la première phase nos attentes. Notre prochain objectif, d’ici l’été 2009, est
de notre projet, nous nous sommes demandés si cela d’avoir cartographié entre un tiers et la moitié du patri-
ne serait pas surdimensionné. Notre maturité sur le su- moine applicatif couvrant l’essentiel du SI. Quatre projets
jet avançant, nous avons réalisé qu’il ne fallait pas s’en sur cinq devront présenter une carte issue de l’outil. Il
priver. En outre, le choix d’un outil renforçait notre enga- nous appartient bien sûr de garder le cap et de continuer
gement à l’égard de la cartographie dans une approche à animer le projet. Nous avons prévu d’y consacrer l’équi-
‘référentiel’. A l’issue d’un benchmark entre deux éditeurs valent de 2,5 personnnes.
- parmi les leaders du marché - nous avons choisi ARIS
d’IDS Scheer pour la richesse de son méta modèle, fa- Ce projet s’inscrit-il dans une perspective d’urbani-
cilement adaptable à notre besoin à moindre coût, mais sation ?
aussi pour les possibilités de l’outil comme son ouverture
à d’autres types de cartographies ou à l’urbanisation. Jérôme Banderier : Nous n’avons pas à proprement
parler de calendrier en matière d’urbanisation. Pour autant,
Trois mois pour déployer le dispositif de cartographie nous sommes bien conscients qu’avec notre croissance et
apparaissent comme un temps record. Comment l’ex- l’introduction de nouveaux métiers, nous sommes en train
pliquez vous ? d’étendre significativement notre système d’information,
qui plus est avec des équipes nouvelles. Nécessairement,
Thierry Catelas : C’est une conjonction de facteurs clés à terme, il nous faudra l’améliorer davantage pour accroître
de succès. En amont du déploiement du dispositif, nous sa réactivité et son efficacité, et cela passera par l’urbanisa-
avons soigneusement préparé le terrain par une campa- tion. Notre investissement dans la cartographie sera alors
gne de sensibilisation pour démystifier la cartographie. un atout précieux. Grâce à la vision d’ensemble qu’elle va
Elle a permis de familiariser les équipes avec les concepts apporter, nous pourrons nous assurer de la complétude de
et de parler le même langage. En second lieu, le méta nos études d’impact. C’est assurément un gain en termes
modèle et les services que recouvre la méthode iPrisme de qualité et de confiance pour définir des scénarios d’évo-
étaient pour l’essentiel bien adaptés à nos besoins carto- lution pragmatiques sur le plan technique et métier.
graphiques ; les contributeurs se sont rapidement appro-
priés le cadre et les outils qui leur ont été proposés. Cela Propos recueillis par Nomia
nous a fait gagner beaucoup de temps. Enfin, nous avons
cherché à automatiser au maximum l’import de données
dans le référentiel ARIS. Notre procédure de collecte des
données est résolument pragmatique. ARIS a généré
les cartes décrivant les flux inter applications, les com-