Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
Développement
économique
39
Vive la République numérique !
L’expert Benoît Thieulin,
président du Conseil national
du numérique, fondateur et directeur
de l’agence digitale La Netscouade
40
Vive la République numérique !
souvent à l’initiative des Américains, du fait
de la taille de leur marché, de leurs
compétences en interface et en marketing,
et de leur langue, qui leur donne
immédiatement accès au monde entier.
Pour autant, la France avance dans
les domaines du “Peer to Peer”, des robots,
des objets connectés.
“La France a l’un des marchés
de la connexion Internet les
plus dynamiques et les plus
compétitifs au monde en
termes d’innovation […] et avec
l’un des débits les meilleurs
et les moins chers. Cet
environnement technologique
est excellent pour les start-up.”
À nous de nous engouffrer dans ces filières
“industrialonumériques”, sur lesquelles
nous sommes bien positionnés grâce
aux compétences de nos ingénieurs,
à notre créativité, aux écosystèmes de nos
pays… à condition de lever certains freins,
à commencer par des élites insuffisamment
numérisées qui ne pratiquent pas assez
le digital et ne sont pas assez au fait des
enjeux numériques de notre économie.
Malgré cela, la société numérique est
en train de devenir la société “tout court”.
Deuxième frein, plutôt culturel, notre goût
pour les grands projets colbertistes, alors
que, dans cette économie, l’innovation
surgit souvent de manière ascendante
– sans être forcément liée à la recherche
fondamentale –, se peaufine par
collaboration, à l’opposé des économies
hypercentralisées (comme dans l’industrie
nucléaire). Il va falloir que cela bouge
du côté de la logique de coopération
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
A
ujourd’hui, petites et
moyennes entreprises
disposent, grâce à
la révolution numérique,
de gigantesques leviers
de productivité : un
boulanger ou une PME
bénéficient à peu de frais d’un système
d’information auquel seule une multinationale
avait accès il y a dix ans. Cette vague
de désintermédiation de notre économie
rapproche de plus en plus consommateurs
et producteurs, et incite les PME innovantes
et dynamiques à exporter davantage,
à trouver de nouveaux clients, etc. Elle
fait levier de croissance pour le secteur
non numérique de notre économie.
Mais il nous faut “monter en gamme”
et “inventer” de nouveaux secteurs
industriels de croissance pour les vingt
ou trente ans à venir, comme la France
l’a fait dans les années 1960 et 1970.
Plutôt que de se focaliser sur la protection
des secteurs traditionnels (automobile,
nucléaire, informatique…), laissons leur
chance de développement à de nouveaux
secteurs sans être obnubilés par la plateforme
américaine grand public d’Internet.
L’approche française, et parfois européenne,
me semble encore trop déprimée.
Ne négligeons pas les microfilières, où
apparaissent déjà les leaders mondiaux
de demain. En France, nous ne sommes
pas forcément les meilleurs pour développer
d’immenses plateformes grand public,
comme à l’époque du walkman. Pourtant,
nous avons conçu le GSM et innové dans
les télécommunications. Le développement
d’Internet a été initié à la fin des années
1990 par un déploiement de fonctionnalités
grand public (réseaux sociaux, moteurs
de recherche, plateformes d’échanges),
Le développement économique
sur parolesdelus.com
et de décentralisation, qui n’est pas
encore ancrée dans les gènes de la culture
française.
Troisième frein, le soutien aux filières qui,
en France, s’adresse trop aux anciens
ou aux grands modèles. Les start-up
ne doivent plus être obligées de rédiger
des dossiers de 200 pages pour obtenir
des aides publiques. Les énarques doivent
apprendre à soutenir l’écosystème d’une
start-up.
Je soutiens, pour ma part, l’idée de
rassemblement sur les territoires et
de quartiers numériques comme ceux
proposés par Fleur Pellerin. Ils existent déjà
à Paris et en province. Il est essentiel de
mieux les identifier, de renforcer ce maillage
territorial et d’inciter les grandes entreprises
à servir d’ombrelles au développement
de PME innovantes, comme en Allemagne.
Il faut aussi s’inspirer des liens très forts
aux États-Unis entre public et privé, entre
petites et grandes entreprises.
Cela dit, la France a l’un des marchés de
la connexion Internet les plus dynamiques
et les plus compétitifs au monde en termes
d’innovation – avec le triple play, les box –
et avec l’un des débits fixes les meilleurs
et les moins chers. Cet environnement
technologique est excellent pour les start-up.
Nous devons déployer rapidement le très
haut débit fixe et la 4G, surtout dans les
territoires reculés. Le développement des
agglomérations de Rennes ou de Nantes
est assez symptomatique du modèle
de demain : télétravail et autoentrepreneuriat,
mouvement qui révèle une tendance de fond.
Si le XXe siècle a été celui des multinationales,
le XXIe siècle sera celui de l’entrepreneuriat,
en concurrence désormais avec le salariat.
Les jeunes veulent plus d’autonomie,
d’indépendance, de calme : le numérique
FttO à Mouilleron-leCaptif
La fibre s’installe à
Mareuil-sur-Lay-Dissais
“Aujourd’hui, nos entreprises seraient
en difficulté si nous n’allions
pas très vite les raccorder en très
haut débit. C’est pour cela
que le désenclavement numérique
est aussi important que le
désenclavement routier l’était
il y a trente ans.”
Alain Leboeuf, député de la Vendée
“Avant l’arrivée de la fibre, le
magasin bénéficiait de l’ADSL.
La fibre a permis un gain de rapidité
et de fluidité, notamment au niveau
de la télétransmission avec les
organismes de mutuelles et de
la Sécurité sociale.”
Yann Maillard, opticien gérant de
Mar’œil optique, à Mareuil-sur-LayDissais (Vendée)
le leur permet. Nous allons vers une
logique de repeuplement des territoires
et vers un plus grand nomadisme.
L’État et la puissance publique se doivent
d’accompagner ce mouvement : raccorder
tout le monde à l’Internet et partout,
comme jadis, à l’électricité ou à l’eau
courante.
Retrouvez
Benoît Thieulin
en vidéo sur
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> Pour en savoir plus
www.cnnumerique.fr
parolesdelus.com
Développement économique
l’avis de l’expert
41
42
de Nord France Invest, agence
régionale de développement
économique, de l’Office du tourisme
de Lille, de Lille’s Agency et de CCI
International (Nord de France)
Luc Doublet, président d’un
groupe international éponyme,
se confie sur le rôle prépondérant
qu’ont joué les technologies
numériques dans la réussite
de ses activités, en particulier
à l’exportation. Il y est question
de modèle de coopération
“à la flamande”, mais aussi
de la prochaine révolution
industrielle attendue avec
l’avènement de l’impression
en 3D, annonciatrice de
nouveaux bouleversements
dans l’organisation
des activités économiques
mondiales.
Vive la République numérique !
nous collaborons. Avec le numérique,
c’est notre marque de fabrique !
Comment ressentez-vous cette
stratégie numérique régionale
qui se met au service du développement
économique ?
Il faut savoir que, dans le Nord-Pasde-Calais, les services économiques
de la Région orientés à l’international
travaillent sur le même plateau que ceux
de la CCI, de la Direccte et d’Ubifrance.
Décloisonnés physiquement, ces services
œuvrent ensemble ! Nous avons beau
faire du numérique, nous savons aussi
toute l’importance des relations humaines.
Ce plateau reflète très bien, d’après
moi, cette culture de coopération et
de réseau, spécifique au Nord, que les
élus ont aussi adopté. Si notre région
est principalement tournée vers l’Europe
du Nord, elle sait cependant préserver
sa fonction de rencontre avec l’Europe
du Sud… son rôle de traducteur.
En matière de développement
économique, quelles sont, pour vous,
les technologies numériques les plus
prometteuses ?
La 3D par tous les bouts : il s’agit d’une
révolution intégrale, un changement
complet de paradigme dont nous devons
prendre la juste mesure, au risque sinon
de “crever” ! Regardez du côté des 3D
factories aux États-Unis. Ce qui est arrivé
à la musique ou au cinéma déferle sur
les produits : comme sur ce site Internet
qui commercialise des plans de montures
de lunettes, que le client fabrique luimême sur une imprimante à poudre !
Plus de transports, peu de logistique…
toute la chaîne de valeur est bouleversée,
préservant la poudre, avec laquelle
l’objet est fabriqué et la créativité du plan !
> Pour en savoir plus
www.lillesagency.com
www.nordfranceinvest.fr
www.doublet.com
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
L’élu Luc Doublet, président
Paroles d’élus Vous êtes chef
d’entreprise, président de Lille’s
Agency, président délégué de Nord
France Invest, élu de CCI… Que
le numérique vous a-t-il apporté ?
Luc Doublet Ma société n’aurait pu
se développer sans le numérique.
C’était il y a déjà une trentaine d’années :
Doublet a été l’une des premières
entreprises de France à prendre conscience
du rôle crucial, dans notre métier
de fabricant de drapeaux, de la gestion
de l’information, en particulier dans les
postes graphiques… Grâce à la conception
assistée par le numérique et à la gestion
garantie de la colorimétrie, nous avons
pris beaucoup d’avance, ce qui nous
assure aujourd’hui des marchés comme
les Jeux olympiques. D’ailleurs, nous
disposons de cadres hautement qualifiés,
ingénieurs ou doctorants, ce qui explique
notre développement à l’international.
Mais j’ai le même sentiment en tant
que président de l’Agence régionale Nord
France Invest, qui assure la promotion
économique de Lille Région. Par exemple,
actuellement, nous développons un
project center unique au monde, qui peut
répondre instantanément, sur place ou
sur Internet, à toute question économique
d’un investisseur potentiel : où sont les
industries automobiles dans le monde ?
Quelles sont les plus grandes marques ?
J’ajouterais une spécificité de la région
Nord-Pas-de-Calais : ici, nous avons
pris l’habitude, entre Région et CCI par
exemple, de travailler tous ensemble,
avec des outils collaboratifs. Ce modèle
de coopération – la “North Touch” à la
flamande – fait partie de notre culture :
même si nous ne défendons pas toujours
les mêmes idées, nous coopérons et
Développement économique
l’interview de l’élu
43
Leader.
Le groupe Doublet est leader
européen dans la fabrication de drapeaux,
spécialisé dans l’impression et la fabrication
de structures d’accueil et de communication
(7 500 références réparties sur 35 gammes
de produits).
Fonctions.
Secrétaire général
de la Fédération des agences de développement
économique (Cner) et président de Nord France
Invest, Luc Doublet préside aussi l’Office du
tourisme de Lille, l’IRD, Lille’s Agency, le Bureau
régional des congrès et CCI International. Viceprésident de la CCI Grand Lille, il est trésorier du
Medef Lille Métropole. Il préside aussi le Centre
chorégraphique de Roubaix, le festival de piano
Ars Terra et le Frac de Picardie.
3D.
Pour découvrir l’impression en 3D, visionnez
www.youtube.com/watch?v=8aghzpO_UZE
parolesdelus.com
44
L’élu Maurice Vincent, maire
de Saint-Étienne, président de SaintÉtienne Métropole, sénateur de la Loire
Saint-Étienne a fait du
design un moteur de son
développement et de
son rayonnement. Elle se
développe comme territoire
de création et d’innovation
grâce à sa Cité du design,
son école et sa Biennale. Elle
prend ainsi son essor localement
dans la tradition industrielle
stéphanoise, mais aussi au
niveau national et international
comme seule ville française
membre du Réseau des villes
créatives Unesco design.
De l’innovation au numérique,
il n’y a qu’un pas que la Ville
franchit avec le déploiement
de la fibre et du réseau 4G.
Vive la République numérique !
réflexion et d’événements consacrés
au design. Avec Graz, en Autriche, SaintÉtienne est l’une des plus petites, mais
développe de belles coopérations avec
ses cousines. Ce réseau nous apporte
des échanges fructueux d’informations
sur les innovations et les évolutions.
Dans le cadre de l’Unesco, nous nous
réunissons au moins une fois par an,
sans compter les échanges entre nous
de designers et d’expositions. Surtout,
ce réseau nous offre une visibilité
internationale.
Quelles sont les retombées
économiques d’un tel rapprochement,
pour aujourd’hui et pour demain ?
Sans négliger la dimension culturelle,
j’ai demandé à mettre plutôt l’accent
sur le lien entre design et économie.
Avec de nombreux bénéfices à la clé,
à commencer par l’École, beaucoup plus
demandée et qui bénéficie d’une qualité
supérieure de recrutement. De son côté,
la Cité du design incite les entreprises
locales (PME-PMI) à faire appel, voire
à embaucher un designer, grâce à un
chèque design qui prend partiellement
en charge son intervention, en vue
de faire évoluer leurs produits. Il en est
de même dans les commerces de la ville.
Nous comptons aussi un laboratoire qui
se penche sur les nouveaux usages des
objets, de sorte qu’aujourd’hui les deux
dimensions du design, prospectiviste
et économique, s’épanouissent dans
notre ville. Ce n’est pas un hasard
si cette dernière a été choisie comme
ville-pilote pour tester l’ouverture
de la 4G, une technologie qui renforcera
encore l’attractivité économique de
notre agglomération et complétera nos
efforts de déploiement du très haut
débit. Nous sommes convaincus que
les télécommunications et le numérique
seront les moteurs de la création de
nouveaux usages bénéfiques pour notre
commune.
Quelles sont les missions du “design
manager”, poste récemment créé au
sein de votre collectivité ?
Cela fait trois ans que nous avons
effectivement créé ce poste – unique
en France – partagé entre la Ville
et l’Agglomération, en lien avec la Cité
du design. Il a pour objectif d’intégrer
le design à la vie urbaine (nouveaux
aménagements urbains, arrêts de bus,
jeux pour enfants…) ainsi qu’aux
politiques publiques menées par
nos collectivités. Son rôle est aussi
de renforcer les liens entre la Cité
du design, les designers et les acteurs
économiques.
> Pour en savoir plus
www.agglo-st-etienne.fr
www.saint-etienne.fr
www.citedudesign.com
Plus de 140 000
visiteurs, dont 485 journalistes, se sont rendus
à l’édition 2013 de la Biennale du Design
de Saint-Étienne. Elle rassemble plusieurs
structures, dont l’École supérieure d’art et
de design, sur le site de l’ancienne manufacture
d’armes.
Inédit.
La Ville et Saint-Étienne Métropole
ont créé un poste de design manager, unique
en France, au sein de la collectivité.
Réseau.
Seule ville française membre
du Réseau des villes créatives Unesco design,
qui l’a consacrée comme porte d’entrée française
en matière de design, levier stratégique pour les
économies de demain.
parolesdelus.com
Développement économique
Paroles d’élus Comment Saint-Étienne
s’est-elle orientée vers le design,
jusqu’à en devenir l’un des phares
mondiaux ?
Maurice Vincent Le design était présent
dans l’ancienne École des beaux-arts :
le lien entre arts et industrie y a toujours
existé à travers la qualité des fabrications
industrielles de Saint-Étienne, dans le
textile, la rubanerie, mais aussi la gravure
sur arme. L’initiative de l’École supérieure
d’art et de design de Saint-Étienne,
héritière des Beaux-Arts, de lancer, en
1998, la première Biennale internationale
Design, était donc une évolution naturelle.
Cette orientation ne fut pas qu’un parti
pris esthétique dans la production de
biens et de services, mais le fruit d’une
réflexion globale sur la conception des
produits, en vue d’améliorer à la fois leur
esthétique et leur usage. Alors qu’il était
peu question de design à l’époque, cette
première manifestation a tout de suite
rencontré le succès et s’est poursuivie
jusqu’à celle de mars 2013, qui a accueilli
plus de 140 000 visiteurs. En parallèle,
j’ai inauguré en 2009 la Cité du design,
largement financée par Saint-Étienne
Métropole, avec l’aide de la Région et
de l’État, et qui rassemble sur un seul site
cette école, un centre de ressources et
un centre de recherches. Enfin, en 2010,
j’ai défendu la candidature de la Ville pour
intégrer le Réseau des villes créatives de
l’Unesco.
En quoi cette adhésion participet-elle de la vision stratégique de
réindustrialisation de votre territoire ?
Ce réseau rassemble des villes, pour la
plupart très grandes (Pékin, Shanghai,
Kōbe, Buenos Aires, Montréal…),
qui disposent d’une institution, d’une
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
l’interview de l’élu
45
Strasbourg (Bas-Rhin)
Nantes a le m-ticket
La ville en un seul geste
✓ Ticket virtuel
✓ Smartphone
✓ Voyage
✓ Strasplus
✓ Cityzi
✓ Sans contact
Roland Ries,
Pascal Bolo,
maire de Strasbourg,
1er vice-président
de la Communauté
urbaine de
Strasbourg, sénateur
du Bas-Rhin
46
“L’innovation
est dans l’ADN
de la Semitan :
nous sommes en
recherche permanente
d’amélioration
des relations entre
les utilisateurs
et nos services.
Nous avons la
volonté d’être
toujours à la pointe
de l’innovation
afin de faciliter
l’accès au réseau.”
La Semitan sur
parolesdelus.com
Vive la République numérique !
■ Multiservices. L’application TAN sur
smartphone fournit plusieurs services aux
usagers des transports en commun de
l’agglomération nantaise. À tout moment
et en toute sécurité (authentification, cryptage
des données), on peut acheter des tickets
– à l’unité ou par carnets – pour la navette
aéroport, et valider ces tickets dématérialisés,
contrôlés grâce à un flashcode généré
automatiquement. L’application fournit aussi
des informations générales (horaires, arrêts les
plus proches), le meilleur itinéraire, des alertes,
un espace personnalisé, etc. Elle est disponible
gratuitement sur les plateformes Apple
et Google (85 % des smartphones concernés).
■ Ticket mobile. Après un lancement en
mars 2012, la TAN a proposé en octobre
une troisième version avec – première
nationale dans les transports urbains – une
gamme de m-ticket. Une page de contenu
d’informations a aussi fait son apparition.
La Semitan a confié les développements
à la société SQLI pour un montant total
de 270 000 euros (dont un tiers dédié au
m-ticket). Deux salariés de la Semitan ont
été mobilisés à plein temps pendant toute
la durée du projet. À chaque lancement,
une opération de communication auprès
des voyageurs a été mise en place.
> fschoerlein@tan.fr
La Semitan est la société d’économie mixte des transports de l’agglomération nantaise, qui agit depuis
trente ans pour le compte et sous le contrôle de Nantes Métropole, son autorité organisatrice, avec ses
lignes de bus, de tramway, etc.
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
président de la
Semitan, viceprésident de Nantes
Métropole, adjoint
au maire de Nantes
■ Bouquet. Strasbourg déploie aujourd’hui
à grande échelle un panel de services mobiles
sans contact basés sur le NFC (Near Field
Communication) : services de paiement chez
les commerçants, sur les horodateurs de la ville
(première mondiale avec le téléphone Cityzi)
et dans les parkings ; information contextualisée
sur les transports, le patrimoine et l’actualité
avec l’appli mobile StrasPlus (sur Androïd et App
Store) ; et, depuis l’été, une solution innovante
de billettique dans les transports en commun avec
l’application U’Go, lancée à l’occasion de l’accueil
à Strasbourg de l’Université NFC des territoires.
■ Partenariat. Après avoir été labellisée
“territoire leader du mobile sans contact” par
l’État en janvier 2011 et sélectionnée dans
le programme “Investissements d’avenir –
Ville numérique”, Strasbourg bénéficie d’un
cofinancement d’1,9 million d’euros.
La collectivité a mis en œuvre une démarche
partenariale, matérialisée par une charte,
avec les acteurs clés du déploiement : opérateurs
de téléphonie mobile, établissements bancaires,
université de Strasbourg et Compagnie des
transports strasbourgeois. Le tout autour de deux
applications mobiles : U’Go pour l’achat et la
validation des titres de transport, et StrasPlus
pour l’information en temps réel, auxquels s’ajoute
le paiement sans contact du stationnement.
> sandrine.andre@strasbourg.eu
“Le projet, porté
par la collectivité, est
à la fois pragmatique
et ambitieux.
Pragmatique,
car conçu pour
simplifier la vie
des Strasbourgeois,
et ambitieux
par l’ampleur
du déploiement
qui démontre
le savoir-faire
et la capacité
d’innovation
de Strasbourg.”
Avec 28 communes et 474 000 habitants, la Communauté urbaine de Strasbourg bénéficie
d’une position géographique stratégique, siège d’institutions européennes majeures, positionnée
comme terre d’innovation et laboratoire européen.
parolesdelus.com
Développement économique
Semitan (Loire-Atlantique)
47
Région Haute-Normandie
VocaBus :
annonce vocale
président de
la STGA, viceprésident du Grand
Angoulême, maire
de Saint-Yrieix-surCharente
48
“VocaBus fait partie
de ces petites idées
géniales. Nous
avons choisi de
permettre à toute
l’agglomération
d’accéder aux
fichiers sources
de cette application
par une licence
gratuite afin que
ce projet puisse
servir au plus
grand nombre.”
✓ Application
✓ Géolocalisation
✓ Vocalisation
✓ Portail Internet
✓ Réseaux
✓ Transports
Vocal. La Sem de transports du
Grand Angoulême (STGA) propose,
prioritairement à destination des
déficients visuels, une application gratuite
pour smartphone mise au point avec
l’Association Valentin-Haüy. Après avoir
géolocalisé l’usager automatiquement
dès son ouverture, VocaBus détecte l’arrêt
le plus proche et annonce vocalement
le temps d’attente avant le passage des
deux prochains bus. L’application est
aussi adaptée à la lecture de QR codes
présents sur les poteaux des stations,
qui déclenche la même annonce. Enfin,
dès que le smartphone est secoué,
VocaBus met à jour l’annonce vocale
de la dernière recherche d’horaire.
■ Coopération. La STGA a intégré
une association de malvoyants au
développement du projet (conception
des écrans et tests terrain) afin
de l’adapter au mieux : VocaBus prend
en compte la gestion des préférences
des personnes malvoyantes (interface
adaptée) et les fonctionnalités comme
Voice Over, qui permet d’entendre la
description de l’élément se trouvant sous
votre doigt. L’application VocaBus a été
totalement développée en soixante jours
et en interne par le service informatique
de la STGA, sans recours à une
participation financière extérieure.
> infos.clients@stga.fr
Inédit. Première en France, l’initiative
Atoumod, portée par la Région Haute
Normandie, simplifie les transports
en commun sur tout le territoire régional.
Les usagers achètent en un lieu unique
et sur un seul support rechargeable
(carte à puce ou billet sans contact) tous
leurs titres de transport, quel que soit
le réseau utilisé : train, bus, car, tramway,
transport à la demande, covoiturage
et, prochainement, vélo. Ils disposent
d’un système d’information unique
et bénéficient d’une tarification par zones.
Lancé en 2011, Atoumod couvrira toute
la région au printemps 2014.
■ Triple volet. Imaginé en 2005, le projet
comprend des volets billettique, Internet,
avec le portail lancé en avril 2012,
et tarifaire, en cours de développement.
Le dispositif s’étend progressivement
des trains TER et des lignes routières
régionales (en 2011) aux agglomérations
de Rouen et du Havre (en 2014).
L’investissement de 10,9 millions d’euros
est financé à 50 % par le Feder. Les coûts
de fonctionnement, estimés à 1,75 million
d’euros par an, sont répartis entre les
15 autorités organisatrices de transport
partenaires.
> communication.service@haute
normandie.fr
■
Établissement public de coopération
intercommunale qui couvre un territoire
de 16 communes et regroupe environ
110 000 habitants.
Vive la République numérique !
■
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
Denis Dolimont,
Intermodalité
des territoires
Alain Le Vern,
ancien président
du Conseil régional
de Haute-Normandie,
ancien sénateur
de la Seine-Maritime
“Atoumod favorise
le développement
des transports
collectifs en permettant
aux usagers
de s’informer
et de voyager
sans se soucier
des frontières
administratives
et des réseaux
sur lesquels
ils circulent.”
Région composée de deux départements,
comptant 1,9 million d’habitants et
15 autorités organisatrices de transports.
parolesdelus.com
Développement économique
Grand Angoulême (Charente)
49
Quatre ans après Lille, Lomme, Lille Métropole
50
Vive la République numérique !
de rencontrer sur deux jours
l’ensemble des acteurs pouvant
les accompagner dans
leur création, développement
ou financement de projet.
Vous avez dit “dans leur
quasi-totalité” ?
Le forum Innovact est un
formidable outil de détection
de projets et de start-up
pouvant être accompagnées
et implantées localement.
Mais après ce forum, il n’existait
jusque-là pas de structure
à même de suivre l’implantation.
C’est pour cela que, à l’issue
de la 17e édition du forum
Innovact, les 26 et 27 mars
2013, la CCI Reims-Épernay
et Reims Métropole ont décidé
de cofinancer la technopole
de Reims, qui a reçu pour
mission de faire venir des projets
et entreprises innovantes
et de créer ainsi de l’emploi
à Reims. Une équipe de cinq
personnes est désormais à
la disposition des entreprises
et porteurs de projets innovants,
tout comme à l’écoute des PME
et PMI.
Interview Cécile Oudiette,
déléguée générale d’Innovact
en chiffres
Près d’1 million
d’euros d’impact économique total.
16
100 à 150
équivalents plein-temps par an.
start-up accueillis.
projets/
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
Depuis dix-neuf ans maintenant,
la CCI Reims-Épernay organise
Innovact, un forum européen
des start-up innovantes.
■ Pari numérique
Dans le cadre
de sa mission
de développement
économique, Lille
Métropole a initié
Euratechnologies,
grand projet urbain
destiné à réussir
un positionnement
nouveau pour Lille Métropole dans un secteur en forte croissance :
les technologies du numériques.
■ Un nom reconnu Les objectifs initiaux ont été atteints : le nom
Euratechnologies est connu et reconnu au niveau national et
international. Le site Euratechnologie devient une réalité : la société
Cap Gemini, les géants américains Microsoft et Cisco, l’indien Tata,
le vendeur de vêtement en ligne britannique Asos et, dernier arrivé
en date, IBM, qui a annoncé à la mi-juin 2013 l’ouverture d’un nouveau
Centre de services à Lille (avec, à terme, 700 emplois). Lille a gagné
son pari numérique en regroupant 130 entreprises et 80 métiers des
technologies du numérique.
■ Des transferts de technologies en cours Les rapprochements entre
institutions de recherche et d’enseignement supérieur afin de dynamiser
le transfert de technologies continuent. Au bout du compte, le campus
s’étendra sur plus de 20 000 m2.
en chiffres
Trois ans après CCI Reims-Épernay
Paroles d’élus Les objectifs
de la CCI Reims-Épernay ontils été atteints ?
Cécile Oudiette, déléguée
générale d’Innovact Oui, dans
leur quasi-totalité. D’abord,
Innovact permet à Reims de
briller en Europe comme centre
européen des rencontres autour
de la start-up et des projets
d’entreprises innovantes.
Chaque année, en mars,
le forum anime le territoire
en attirant une communauté
ciblée. Organisé avec le
soutien financier du Conseil
régional, Innovact est l’occasion
pour la Région de dynamiser
son image et sa notoriété en
France, mais aussi en Europe.
Même si elles sont difficiles
à identifier, les retombées
sont significatives en termes
d’activités. Par exemple, des
contrats sont signés avec
l’université Reims ChampagneArdenne, et l’incubateur régional
voit s’installer plusieurs projets
tous les ans. Enfin, pour les
start-up et innovateurs de notre
territoire, c’est l’opportunité
Développement économique
retour sur
100
150 000 m2
hectares.
dédiés aux entreprises.
450
entreprises (à terme)
et 5 000 emplois.
170 000 m2
Cinq ans après CCI Versailles-Yvelines
Une relation
de proximité
La CCI, en partenariat avec des
institutionnels, les Maisons de l’entreprise
et les mairies, a installé sur le territoire
des Yvelines cinq bornes (visioentretien
à distance) afin d’offrir des réponses
rapides aux créateurs et dirigeants
d’entreprise concernant toutes les
questions relatives à l’entrepreneuriat,
l’assistance juridique, les formalités
d’entreprise, le financement, et
l’accompagnement aux jeunes
entreprises. Cette action s’est effectuée
en partenariat avec des institutionnels
à Rambouillet, Ablis, Saint-Germainen-Laye, et dans les locaux de la CCI
à Buchelay (les deux installations
du Val-d’Oise n’ont pas été pérennisées).
Cela représente 1 301 contacts dans
les Yvelines et 92 contacts dans le
Val-d’Oise.
de logements pour 5 000 habitants.
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