1. DU DÉPISTAGE VIH ...
AU
''PARCOURS EN SANTÉ SEXUELLE''
Rencontre « MIDI SANTE » St Denis : Jeudi 5 Juin 2014
Des droits, des soins, l'égalité : vers un réseau de santé sexuelle à Saint-Denis
Joséphine Ngah Ngono Coordinatrice AIDES territoire Nord Ouest ile de France
Vincent Coquelin Coordinateur d’actions AIDES
2.
3. Constats :
Inégalités à l’œuvre depuis l’éducation sexuelle au collège … sur le genre,
le sexe, une situation de vie avec un handicap ou une maladie (y compris
personnes séropositives) et les catégories sociales
La sexualité est souvent abordée uniquement par le biais des maladies.
Le désir et les sources de plaisirs sexuels ne sont que rarement abordées
L’apprentissage pour beaucoup de jeunes se réalise via les sites porno sur
internet
Un changement majeur s’est produit depuis quelques années dans la prise en
charge du VIH.
=> les limites visibles et prévisibles de la lutte contre le VIH et les IST dans
les années à venir
=> pas de prévention combinée du VIH sans approche en santé sexuelle
4. Constat général en
prévention VIH et IST
La capote, c’est bien, mais c’est difficile de
l’utiliser tout le temps, toute sa vie, avec tous
ses partenaires, pour toutes ses pratiques
Une politique basée uniquement sur le seul
outil préservatif reste insuffisante
Toujours 6000/7000 nouvelles contaminations
par an
(dont environ la moitié de gays)
5. AIDES fait de l’accompagnement depuis 30 ans
Et donc de la santé sexuelle…
L’accompagnement des personnes VIH+ et de leurs proches
Des actions de terrain au plus proche des publics , des personnes et des
populations
Les groupes de paroles pour les personnes séropositives
Des temps collectifs avec des programmes construits avec les personnes….
Des lieux pour construire et porter des revendications….
Université pour personnes en traitements
Etats généraux séropos, gays, migrants, CPP….
Week end santé, plaisirs, sexualité…
Ateliers dans les locaux de Aides ou des partenaires…
week-end santé
Public (gay, femmes, migrants, Trans, CPP) séronégatif et/ou séropositif
Plaisirs - Sexualité - Barebacking (sexualité non protégée)
Trans - Consommation de produits - Hépatites…etc…
6. De nouveaux outils….
De nouvelles stratégies de prévention
La disponibilité prochaine des autotests VIH
en pharmacie,
diffusion gratuite par les associations pour certains
publics ?
Les tests rapides hépatites B et C, Syphilis...
Le TASP « traitement comme outil de prévention »
Les PrEP : traitements Pré exposition
7. LE TASP = TRAITEMENT DES PERSONNES
SÉROPOS, C’EST DE LA PRÉVENTION !
HPTN 052 :
nouvelle scientifique
de
l’année 2011
Avis suisse :
critiques et
controverses en 2008
Trois critères à respecter pour un risque
inférieur à 1/100 000
CV indétectable depuis 6 mois
Observance parfaite
Pas d’IST
Essai clinique randomisé : le top du top
en terme de niveau de preuve
Réduction d’au moins 96 % à la simple
mise sous traitement
Seule transmission à partir d’un
partenaire traité : lors de la mise sous
traitement (juste avant ou juste après)
ETUDE Européenne PARTNER 2014 : premiers résultats
1 140 couples sérodifférents (hétéros et homos) ayant des relations
sexuelles non protégées (vaginales ou anales)…
= Zéro contamination au sein des couples
8. Les traitements pré exposition
PrEP = Donner des médicaments anti-VIH à des séronégatifs
pour leur empêcher de se contaminer.
La PreP n’est pas un outil de remplacement du préservatif.
C’est un outil complémentaire
Essai IPREX :
Prise quotidienne d’un comprimé de Truvada = réduction du risque de
transmission grimpe à 92 %. Et plus globalement, l’efficacité augmente en même
temps que l’adhérence au traitement.
La PreP en continu (un comprimé de Truvada par jour) est déjà disponible aux
Etats-Unis en prévention et prise en charge par certaines mutuelles.
Les autorités sanitaires ont été interpellées en France afin de rendre
possible la prescription de Truvada dans les meilleures conditions possibles
(encadrement, sécurité, prise en charge financière et évaluation). Dans les
mois prochains, les autorités sanitaires vont donner une réponse à cette
interpellation….
9. Essai ANRS/Ipergay :
- Évaluer une stratégie de prévention de l’infection par le VIH comprenant
traitement antirétroviral pré-exposition « à la demande »
- Evaluer l’efficacité de l’accompagnement en santé sexuelle proposé au sein
de l’Essai par les équipes soignantes et les accompagnateurs AIDES.
- Aides est Co investigateur et s’est s'investit dans ipergay pour évaluer les
effets d'une offre de counseling motivationnel et a élaboré un plan de suivi
et de conseil (counseling) qui accompagne les participants de l’étude.
- Recruter 900 participants ayant des pratiques non protégées
- un bras placébo/un bras comprimé
- Les participants ne sachant pas si ils ont un traitement actif et pour se
protéger des IST sont informés qu’ils doivent maintenir une attention sur
leur stratégie de RDRs
-
10. Accompagnateur communautaire dans
IPERGAY…une expérience d’offre de santé sexuelle
Une offre globale de prévention :
- Dépistages réguliers et systématiques du VIH et des IST (et leur éventuel
traitement), même lorsqu’il n’y a pas de symptôme
- Vaccinations contre les hépatites A et B
- Un accompagnement personnalisé, d’informations et de conseils
sur les pratiques sexuelles et leurs risques
Les accompagnateurs, sont intégré à l’équipe médicale (2 sur chaque centre.)
Accueillir et accompagner les participants lors de leurs visites sur les sites de
suivi de l’essai : prise de rendez vous, remise de document, questionnaires,
counseling préventif standard, distribution du matériel de prévention
un counseling bref à chaque visite et un counseling post dépistage lors de
l’appel téléphonique de remise de résultats négatifs.
Entre les visites de suivi de l’essai ils sont très disponibles et assurent des
contacts réguliers et sont disponibles aux sollicitations des participants
Organisation et animation de rencontres « focus groupe » chaque mois pour les
participants
12. Le dépistage un outil pour agir sur l’épidémie
1997 -2010 : Actions régulières « Hors les murs » avec les CDAG
2008-2011 : Recherche ANRS COM Test et DRAG Test
2011 : L’arrivée d’intervenants communautaires, permettant d'apporter le
dépistage au plus près des populations et de toucher des personnes
éloignées des circuits de dépistage plus classiques
2011 – 2014 : Trois années d’habilitation pour AIDES en IDF
- 2012 = 9342 Tests - 96 positifs
- 2013 = 15337 Tests - 110 positifs (1,19 % sur paris/0,3% en banlieue)
- 2014 = prévision de 20000 tests
Dispositif qui nécessite une forte mobilisation militante, des moyens
importants en formation, en matériels….. et donc un coût !
150 militants en IDF régulièrement sur le terrain : de AIDES et d’associations
partenaires (gay, afro, Trans)
13. Les principaux gestes du dépistage rapide
Le militant accueille la
personne qui souhaite
se faire dépister ,
explique le déroulement
du test et propose un
entretien de prévention
Une fois la proposition
de test acceptée.
On désinfecte les mains.
On pique le bout du doigt
On récupère la goutte de sang
et on le dépose dans le flacon
Le contenu du flacon ainsi que deux
révélateurs sont versés dans le
réceptacle. Le résultat du test apparaît
après quelques instants
7 Le militant annonce le résultat
Si le résultat est négatif.
Le militant aide à trouver, à partir des choix de
vie, les moyens de continuer à se protéger du
VIH/sida et des autres IST
Si le résultat est positif.
Le militant propose d’accompagner la personne
pour faire un test de confirmation et prendre
rendez-vous avec un médecin spécialiste du
VIH/sida
1
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14. Nos stratégies d’intervention dans le dépistage
communautaire
1 : Notre objectif n’est pas de tenir « des permanences de dépistage ou
de faire du CDAG bis »
2 : Le dépistage n’est pour AIDES qu’un des outils de RDRs à coté et en
lien avec les entretiens de RDRs.
3 : Aucune personne ne peut être obligée à « subir » un entretien de RDRs
comme porte d’entrée pour accéder à un dépistage.
4 : L’acte du dépistage comprend un minimum obligatoire d’échange entre
les deux personnes impliquées pour garantir un consentement éclairé sur
les enjeux et la signification du résultat du test
5 : Etre complémentaire avec les structures et professionnels de santé,
les CDAG/CIDDIST, les associations, les planning familiaux….
2014 = prévision de 20 000 tests …
20000 entretiens à orienter en fonction de leurs besoins en santé sexuelle !
Combien à accompagner dans un « parcours en santé sexuelle » ?
15. Constats dans nos actions
Après bientôt 3 années d’exploration et l’expérimentation de
terrain pour implanter une offre communautaire de RDR et TROD
Nous ne couvrons pas tous les besoins de santé sexuelle recueillis
ou exprimés par les populations rencontrées
L’accès aux ressources de santé sexuelle du système de soins est
souvent difficile et encore plus difficile pour des groupes
marginalisés, stigmatisés ou socialement défavorisés/ dévalorisés
Les structures ou aborder la santé sexuelle sont nombreuses mais
souvent mal connues
Des droits sont bafoués, y compris à l’intérieur même des
communautés ou de l’espace privé (discriminations, sérophobie,
violences morales et/ ou physiques etc.).
16. Quelques constats dans l’offre de santé
En IDF, 60 CDAG, (CIDDIST…) pas toujours adaptés aux besoins des
populations, des offres de soins variées selon les sites, des jours et heures
d’ouverture pas toujours adaptées
Sur Paris : une offre importante mais des salles d’attente surchargées
Vaccination hépatite peu efficace pour atteindre les publics concernés
Peu de spécialiste proctologue dès que l’on passe le périphérique et des
délais d’attente de plusieurs mois.
Les associations font des orientations vers le soin mais ont peu de
retour…
Les personnes témoignent parfois sur leurs conditions d’accueil,
(stigmatisation sur certaines pratiques sexuelles, attitudes de jugement….
une position médicale parfois culpabilisante.)
Des médecins VIH ou généralistes qui n’ont pas le temps ou n’osent pas
aborder la sexualité… les pratiques sexuelles….
17. Santé sexuelle : Définition de l’OMS
“ La santé sexuelle est un état de bien être physique,
émotionnel, mental et social dans le domaine de la
sexualité ; ce n’est pas seulement l’absence de maladie,
de dysfonctionnement ou d’infirmité.
La santé sexuelle requiert une approche positive et
respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles,
ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles
qui soient sources de plaisir et sans risque, libre de toute
coercition, discrimination ou violence.
Pour atteindre et maintenir la santé sexuelle, les droits
sexuels de toutes les personnes doivent être respectés,
protégés et réalisés.”
2006, Organisation Mondiale de la Santé
18. Objectifs santé sexuelle AIDES
Objectif général
L’offre de santé sexuelle vise à réduire les inégalités
sociales d’accès à la santé sexuelle en expérimentant
différents modes d’organisations et d’intervention de l’offre
en santé sexuelle sur le territoire où elle est implantée.
Objectifs spécifiques
Favoriser chez les personnes concernées l’accès aux
ressources nécessaires pour une réponse globale à leurs
besoins en termes de santé sexuelle
Améliorer les capacités et les compétences des
personnes concernées à faire des choix favorables à une
meilleure santé sexuelle
Développer chez les intervenants des pratiques
communes de réponses concertées et pluridisciplinaires
aux besoins en santé sexuelle
20. Un parcours en santé sexuelle
sur quelle base?
1- Connaissance du public par Aides à partir de l’activité de
prévention intégrant ou non le dépistage du vih et des
personnes séropositives aux vih et hépatites
2- Travail de proximité de Aides avec des personnes peu
en lien avec le système de santé ou défiantes à son égard
: « l’aller vers », utilisation des unités mobiles, interventions
dans les lieux de vie des personnes
3- Travail en réseau : Mise en réseau des ressources de
santé existantes et coordination des acteurs impliqués.
21. C’est quoi la « SANTE SEXUELLE » dans le projet
expérimental de AIDES
Objectif général
L’offre de santé sexuelle vise à réduire les inégalités
sociales d’accès à la santé sexuelle en expérimentant
différents modes d’organisations et d’intervention de l’offre
en santé sexuelle sur le territoire où elle est implantée.
Objectifs spécifiques
Favoriser chez les personnes concernées l’accès aux
ressources nécessaires pour une réponse globale à leurs
besoins en termes de santé sexuelle
Améliorer les capacités et les compétences des
personnes concernées à faire des choix favorables à une
meilleure santé sexuelle
Développer chez les intervenants des pratiques
communes de réponses concertées et pluridisciplinaires
aux besoins en santé sexuelle
22. Quelques raisons pour intégrer un parcours en santé
sexuelle ?
Tu désires connaître et accéder aux différentes ressources en santé sexuelle qui te sont
disponibles dans AIDES
Tu cherches des lieux de soins ou tu seras reçu sans jugement et où tu pourras prendre en
charge ta santé sexuelle ?
Tu désires faire le point sur ta sexualité et parler de tes pratiques ?
Tu désires recevoir de l’information concernant le VIH/sida, les autres IST, les hépatites ?
Tu souhaites faire un dépistage rapide du VIH
Tu as des questions sur les moyens de réduire les risques par rapport au VIH
Tu souhaites te faire vacciner pour l’hépatite A ou B
Tu vis une difficulté ou tu as besoin d’une écoute sans jugement ou d’un accompagnement
en lien avec ton vécu comme comme femme, homme gai ou bisexuel, ou comme Trans ?
Accès aux droits….
Autres…..
23. Un Parcours en santé sexuelle : Comment ?
le projet cherchera à :
1-Développer chez les intervenants des pratiques
communes de réponses concertées et pluridisciplinaires
aux besoins en santé sexuelle sur St Denis : apprendre à
se connaître et à travailler ensemble
2-Favoriser chez les personnes concernées l’accès aux
ressources nécessaires pour une réponse globale à leurs
besoins en termes de santé sexuelle : faire connaitre ce
qui existe aux populations concernées et aux
professionnels
3-Améliorer les capacités et les compétences des personnes
concernées à faire des choix favorables à une meilleure
santé sexuelle : rendre autonome
24. Proposer l’offre dans chacune de nos actions
Des questions peu nombreuses et
systématiques sont à intégrer aux actions
pour permettre de rendre notre offre en
santé sexuelle plus concrète et explicite pour
les personnes, et les amener à intégrer le
suivi.
Lors d’un dépistage, le temps de l’entretien
post-test suppose un moment privilégié pour
identifier ou approfondir les besoins et
proposer un accompagnement dans le cadre
de l’OSS.
Les portes d’entrée permettant de créer un
lien pour l’après varient selon le public
Parcours santé sexuelle : Si la personne
donne un consentement éclairé oral, nous lui
proposons un rendez-vous, une offre de suivi
pour évaluer lors d’un entretien ses besoins -
création d’un identifiant - si besoin
accompagnement physique lors de rdv -
reprendre rdv pour d’autres besoins
exprimés, pour évaluer le parcours, la
satisfaction…
25. Quelques réalisations à St
Denis (1)
Permanences dépistage rapide du VIH
- Local de AIDES chaque mardi de 10 h à 13 h
- Sur le parvis de la Gare RER de St Denis
- Au sein de foyers travailleurs migrants sur l’agglomération de
St Denis
- Au sein de différentes villes en proximité du local de St Denis
En 2012 : 600 tests et en 2013 : 600 tests
Plusieurs personnes ayant reçues un test positif ont été
orientées et/ou accompagnées vers le Centre de dépistage et de
prise en charge de l’Hôpital Delafontaine pour une confirmation
et une prise en charge
26. Une expérimentation de parcours à évaluer…
Rendre compte de l’activité OSS :
- Comment est elle réalisée (processus) ?
- Qui est rejoint par cette offre (file active) ?
- Qu’est ce qui est produit dans cette offre (activité)
Evaluer le « service rendu » :
- Qu’apporte aux personnes cette approche de la santé
sexuelle versus l’organisation classique ?
- Comment les partenaires – intervenants jugent l’impact
sur leurs pratiques et leur satisfaction professionnelle ?
27. Quelques réalisations à St
denis (2)
Mise en place à l’occasion de la journée des droits
des femmes d’un cycle d’ateliers de santé sexuelle
pour les femmes au LM de St Denis
Espaces de paroles pour personnes séropositives
régulièrement au local de Aides St Denis
Rencontres avec une première partie d’acteurs
locaux afin de renouer des liens, présenter la
démarche, proposer un partenariat
Mise en place de quelques outils d’évaluation pour
assurer le suivi du parcours en santé sexuelle.
28. Pour aller plus loin ensemble…
Comment travailler ensemble avec les différents
acteurs de la santé sexuelle à St Denis pour créer un
réseau en santé sexuelle?
Faut-il créer un comité de pilotage?
Quel portage politique ou institutionnel?
29. Pour nous joindre
Joséphine Ngah Ngono Coordinatrice AIDES territoire Nord Ouest ile de
France jngahngono@aides.org
Vincent Coquelin Coordinateur d’actions AIDES vcoquelin@aides.org 06 85
03 56 31
Equipe AIDES St Denis
14 passage de l’Aqueduc – 93 200 SAINT DENIS
Métro basilique : A gauche en haut de l’escalator.
01 41 83 81 60
Sophie Labasque - Mimie Nyangi - Steve Pernin
slabasque@aides.org mnyangi@aides.org spernin@aides.org