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Madagascar vu de l'intérieur - Volume 1 : la Terre

  1. MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR Pierre-YvesBabelon Volume1:laTerre
  2. MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR Pierre-Yves Babelon Volume 1 : la Terre Remerciements à : Guillaume Pousse, Marie-Hélène Kha Hyo, Daniel Lozes, Nicolas Charlet, Aziz Badouraly, Gigi Lavanono, Eric Koller, Lætitia Gurgui, Peter Gregor et Jean de Heaulme qui m’ont fourni la logistique indispensable à la réalisation de ces photos.
  3. SOMMAIRE Île étrange, presque magique Subtil mélange entre Asie et Afrique, Madagascar représente une grande diversité humaine dont les véritables origines attendent encore d’être percées à jour. Pays du « mora mora », où le temps semble s’être arrêté et où la vie quotidienne ne montre aucun sentiment d’urgence. Ici, le temps possède encore une autre dimension, loin des exigences et des contraintes de la civilisation moderne. Sur la grande île, il faut apprendre à prendre son temps et à développer la patience… Une nature unique au monde Madagascar « l’île rouge » par sa terre de couleur latérite ; Madagascar « l’île verte » par ses forêts tropicales luxuriantes ; Madagascar « la belle » par ses petites îles aux plages de sable blanc immaculé et aux eaux cristallines ; Madagascar « l’île nature » par sa faune et sa flore qui présentent de grandes variétés, mais surtout comptent des animaux et des plantes endémiques et uniques au monde. Les paysages sont splendides et partout différents. Un peuple hospitalier Madagascar ne se résume pas à sa nature unique, c’est aussi sa population. L’aspect humain et culturel est riche de diversité : des groupes ethniques d’horizons si différents avec leurs croyances et leurs cérémonies traditionnelles encore très ancrées, dont une grande partie étroitement liées à la nature. Les habitants, de tradition séculière, ont appris à tirer leur subsistance de leur environnement. Dans les villages de brousse, l’habitat reste de type traditionnel : cabane en bois sur pilotis ou maison avec murs de pisé et toitures en fibres végétales. La vie s’harmonise entre simplicité et rusticité, loin de tout modernisme. Aline Rakotoson Babelon MADAGASCAR Les Hautes Terres Malgaches 4 Le train Fianarantsoa - Côte Est 34 Madagascar, terre de vanille 48 Les bergers blancs de Soatanana 60 Le Grand Sud de Fort Dauphin 70 Les tsingy de Bemaraha 96 Baobabs, les racines du ciel 108 Les tsingy rouges de Diego Suarez 128 Le massif de l’Ankarana 138 L’île aux lémuriens 150
  4. Considérant que Madagas- car est une île dans la mer, ses hauts plateaux pourraient s’assimiler à une île dans la terre. En effet presque la moitié de sa population s’y concentre sur un cinquième de sa surface. Merina, Betsileo, Sihanaka, Bezanozano, Tanala et Zafimaniry sont les six des dix huit ethnies qui composent cette population. Leur point commun est le refus de rompre avec le passé et les tombeaux sont partout présents, au cœur des villages, non loin des maisons ou isolés dans la nature, sur des collines. Entretenus, sou- vent décorés et sculptés, ils sont le lien entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts. Le « famadihana » ou « retourne- ment des morts » est encore très pratiqué durant l’hiver austral et représente une grande fête familiale et joyeuse. Antananarivo, la capitale, est perchée sur un promontoire où règnent le pouvoir et le savoir depuis le royaume d’Imerina. PLus au sud après Antsirabe, ville thermale, c’est le pays Betsileo et son chef lieu Fianarantsoa, ville érigée en 1830 par la reine Ranavalona 1ère sur le modèle de la capitale avec son Rova et son lac Anosy. Ici les chutes de la Lily à Ampefy. LES HAUTES TERRES MALGACHES 54
  5. Architecture tradition- nelle des Hautes Terres avec ses maisons en pisé de couleur latérite. 76
  6. Le « tamboho » est un des vestiges de l’architec- ture passée de l’Imerina. Carrées ou parfois d’un cercle parfait, ces en- ceintes traditionnelles n’avaient pas besoin de fondation, se suffisant de l’art de leurs construc- teurs à composer un agrégat de latérite, d’herbes sèches, de bouse de vache, de coquilles d’œufs et de sable de rivière, prêtes à défier les siècles. 98
  7. Le Hira Gasy est la plus célèbre des traditions populaires malgaches. Depuis plusieurs siècles, les comédiens et artistes de ce théâtre rural sillonnent les hauts plateaux de Madagascar pendant la saison sèche et se produisent dans villes et villages pour le plus grand bonheur du peuple. Au fil du temps, les Mpihira Gasy ont joué un rôle primordial dans la communication entre les peuples et les rois, avant de devenir un rituel immuable. 1110
  8. Activité sur le lac Kavitaha à Ampefy 1312
  9. Les geysers d’Ampefy 1514
  10. Rizières en terrasses sur la route Nationale 7 1716
  11. La ville des milles. Antananarivo tient son nom de « tanàna » qui veut dire ville et de sa devise « Ny arivo lahy tsy maty indray andro » où les mille hommes ne meurent pas en un jour… Sa caractéristique, c’est cette topographie chaotique où chaque colline est un vrai casse- tête pour l’automobiliste et pour l’urbaniste. Lorsque l’on emprunte à pied ses escaliers et ses sentiers à flancs de colline qui sinuent entre les petites maisons agrémentées de petits jardins, la vue pénètre tou- jours un peu sur la ville basse et s’étend vers une nouvelle colline multicolore. Et puis, ces escaliers que sans cesse on monte, on descend et qu’on remonte. Des marches sur lesquelles sont souvent installés des marchands en tout genre. Ici la vue sur le lac Anosy et le stade de Mahamasina. 1918
  12. A gauche : architecture typique des Hautes Terres à Antananarivo A droite : vue plongeante sur le lac Anosy 2120
  13. A gauche et à droite : la gare de Soarano, point kilométrique zéro de tout Madagascar En haut à gauche : l’ave- nue de l’Indépendance vue de la gare 2322
  14. Les marches d’Antananarivo 2524
  15. Ville industrielle grâce au textile, au tabac, à l’agroa- limentaire, Antsirabe est réputée pour son cadre environnemental et sa tranquillité. Ses larges avenues tirées au cordeau bruissent d’une circulation épargnée par la pollution car dominée par les bicyclettes et les confor- tables et omniprésents pousse-pousse. 2726
  16. Enfants Betsileo près de Fianarantsoa 2928
  17. Le Chef Lieu de Fianarantsoa a été fondé en 1830 sur ordre de la Reine Ranavalona Ière à l’emplacement d’un ancien village Betsileo. Son nom signi- fie « l’endroit où on apprend le bien » et la ville le porte bien par la réputation de son université. Sa configuration rappelle étrangement Antananarivo. Comme la capitale elle a son Lac Anosy, sa Ville Haute, ses escaliers, ses ruelles et ses maisons aux vérandas en bois et en colonnes de briques. Ici la vue sur la vieille ville. 3130
  18. A gauche : l’église protes- tante de la haute ville de Fianarantsoa A droite : femme Betsileo en tenue traditionnelle 3332
  19. LE TRAIN FIANARANTSOA - CÔTE EST (FCE) C’est incontestablement le trajet le plus atypique et une expérience unique de parcourir en 8 à 12 heures les quelques 163 kilomètres séparant Fianarantsoa à la Côte Est. Le « petit train des falaises » longe nonchalament les pentes abruptes des hautes terres pour rejoindre l’Océan Indien, mêlant histoire, culture et folklore, les longs arrêts dans chaque gare permettant de s’imprégner de la vie des villages alentours pour qui le train est le facteur essentiel de son économie. 3534
  20. A chaque arrêt en gare, des myriades de petits vendeurs se précipitent aux fenêtres des wagons pour vendre des fruits, des gâteaux, de l’artisa- nat ou des boissons pour désaltérer le voyageur très éprouvé par l’inconfort des étapes. Il est d’ailleurs surnom- mé populaire de « TGV malgache » pour « Train à Grandes Vibrations» , car non seulement les voitures passagers des années 60 sont d’un confort rustique, mais les rails sont eux encore plus anciens et maintenant très abimés. Pour les besoins de la construction de la ligne FCE, les Français ont fait venir des rails qui ont été prélevés à la fin de la Pre- mière Guerre mondiale sur une ligne de chemin de fer en Alsace. 3736
  21. A gauche : le conducteur du train prêt pour le départ. A droite : une jeune passagère malgache admire le paysage. 3938
  22. La ligne de chemin de fer reliant Fianarantsoa à la Côte Est a été inau- gurée en 1936. Il a fallu pas moins de 10 ans de travaux pour réaliser cette ouvrage de 163 kilomètres avec 18 gares, 48 tunnels, 4 viaducs et 67 ponts pour relier la ville de Fianarantsoa dans les hautes terres à la ville côtière de Manakara. Les rails vont même jusqu’à traverser la piste d’atter- rissage de l’aérodrome pour une cohabitation rail-air sans problème en raison de la rareté des fré- quences d’un côté comme de l’autre. La construction a été un exercice de style pour ses concepteurs, et un goulag pour tous les travailleurs forcés qui y ont laissé leur vie. 4140
  23. Anakao Le train est indispensable pour les populations qui vivent dans les hautes terres, dans des villages totalement enclavés, là ou plus aucun 4X4 ne passe. La ligne FCE est vitale pour la survie de ces villages, car outre le fait que le train y apporte tous les produits de première nécessité, il est aussi le seul moyen d’exportation des pro- ductions de ces régions vers la grande ville de Fianarantsoa. A gauche : la motrice de 1 200 chevaux de construction française, livrée à Madagascar en 1982. A droite : la vie dans les gares lors du passage du train. 4342
  24. En haut à gauche et à droite : des villageois viennent en nombre uni- quement par curiosité car le passage du train est la seule attraction de ces villages enclavés. En bas à gauche et au centre : chargement des produits locaux 4544
  25. A gauche et en haut à droite : des villageois autour du train. En bas à droite : à chaque arrêt les villageois locaux proposent aux voyageurs quelques en-cas et friandises. 4746
  26. La liane de vanille “fragrans”, qu’on appelle aujourd’hui vanille Bourbon a été introduite à Madagascar en 1870. Elle ne débarquait pas tout à fait en terre étrangère, puisque 5 espèces endémiques de vanillier sauvage ont pu être répertoriées dans les forêts malgaches. Implantées au début sur la Côte-Est, elle a émigré plus au Nord dans la région SAVA (Sambava, Antalaha, Vohémar, Andapa), où le terroir et les conditions climatiques lui convenaient mieux. La préparation commence par un bain d’un peu moins de 3 minutes dans une eau à 60°, et un étuvage dans une malle capitonnée où elle “sue” pen- dant un à deux jours. La vanille prend alors sa teinte chocolat, et le parfum commence à sortir. S’ensuivent 3 heures quoti- diennes de séchage au soleil pendant une quinzaine de jours et un mois à l’ombre, question d’enlever toute l’humidité. S’ensuivent diverses manipu- lations dont la poursuite du séchage à l’ombre, le calibrage des gousses, la mise dans des malles capitonnées de papier paraffiné. L’affinage en malle dure entre 3 et 6 mois, et c’est à ce stade que le parfum se développe le plus. Les gousses se rident, les plus belles sont onctueuses et d’une belle cou- leur brune. 18 mois se seront écoulés depuis la fécondation de la fleur jusqu’au condition- nement final, et à l’exportation vers les pays consommateurs. MADAGASCAR, TERRE DE VANILLE MADAGASCAR, VANILLE MADAGASCAR, 4948
  27. Fleurs de vanillier (vanillia planifolia) de la famille des orchidées. 5150
  28. A gauche : ouvrière et son enfant dans la plantation Au centre : liane de vanillier, les gousses se forment après la disparition de la fleur A droite : paysan dans sa plantation 5352
  29. L’insecte censé féconder la fleur n’ayant pas été importé dans les pays où la culture de la vanille s’est répandue, la fécondation doit faire appel à l’homme. C’est Edmond, un jeune esclave malgache de 12 ans qui inventa le pro- cessus de pollinisation manuelle à l’île Bourbon, actuellement La Réunion. Le jeune Edmond fut affranchi et on lui donna le patronyme d’Albius en référence à « alba », la couleur blanche de la fleur de vanille. Le procédé est toujours le même aujourd’hui. On le pratique tôt le matin car les fleurs ont une vie brève de quelques heures en début de journée. 5554
  30. Préparation artisanale et calibrage des gousses de vanille. 5756
  31. A gauche : vanille prépa- rée et calibrée prête à l’exportation A droite : séchage de la vanille au soleil 5958
  32. LES BERGERS BLANCS DE SOATANANA Les « Mpiandry ny Tompo », que l’on pourrait traduire par « Bergers du seigneur », sont un courant protestant fondamenta- liste très particulier à Madagascar. Isolé au cœur des Hautes Terres Malgaches, non loin de Fianarantsoa en pays Betsileo, le village de Soatanana constitue le foyer historique de la commu- nauté. Leur origine ne se trouve point dans les enseignements apportés par les missionnaires étrangers du 19è siècle, mais dans la perception que les fondateurs, dont beaucoup venaient alors de quitter le culte des idoles, avaient eux mêmes des Saintes Ecritures. 6160
  33. Les processions du Di- manche sont impression- nantes, avec cette marée blanche déferlant dans les ruelles du village. Les voyageurs de passage y sont les bienvenus et seront invités à partager leur repas après être passés par le cérémonial de lavage des pieds. 6362
  34. 6564
  35. Ce village niché au milieu d’un cirque montagneux a été fondé à la fin du 19è siècle par un nommé Rainisoalambo. Tous les habitants sont habillés de blanc, avec en plus pour les hommes un chapeau de paille à larges bords orné d’un ruban également blanc, car si les parents sont des « Bergers », leurs familles sont des « Zanaky ny Fifo- hazana » ou « Enfants du Réveil » qui suivent rigou- reusement les mêmes préceptes de vie. 6766
  36. Soatanana n’est pas pour autant fermé au progrès, puisqu’ils possèdent un lycée privé qui accumule les bons résultats dans les examens officiels, leur propre taxi-brousse, leur dispensaire ainsi qu’un système de prise en charge des malades et des anciens. Les habitants de Soatanana vivent de la riziculture, de l’élevage et de la culture de géranium et toutes les ressources financières sont centrali- sées par le conseil des an- ciens, qui gère les fonds pour le bien de tous. 6968
  37. Fort Dauphin, une des plus belles régions de Madagascar de par sa diversité de climats et de paysages, est chargée d’histoire. De cette région de l’Anosy (de « nosy », île en malgache) trône une chaîne montagneuse du même nom, séparant brutalement une région humide et luxuriante à une autre d’une grande aridité. Les locaux les surnomment « les deux mondes », séparés par le col de Ranopiso et le Parc National d’Andohahela. Après Ambovombe c’est une piste côtière de 700 kilomètres, sablonneuse et droite, jonchée de cactus, baobabs, palmiers trièdres et autres épineux qui permet de rejoindre Tulear. C’est à partir d’ici que l’on perd toute notion de modernité à l’heure du monde connecté. Les rares rencontres sont des charrettes à zébu permettant de se déplacer jusqu’au marché du village voisin, qui pourraient nous rappeler à un autre temps. Ici le lac Anony, grand lac salé aux vestiges de villégiatures du temps de la colonisation où œuvrent pêcheurs et récolteurs de sel au milieu des flamands blancs, et cerné d’immenses dunes de sable blond se jetant dans la mer. C’est un paysage époustouflant. LE GRAND SUD DE FORT DAUPHIN 7170
  38. Les paysages de sable du lac Anony 7372
  39. Itampolo et ses dunes de sable blanc sculptées par le vent offrant un spectacle éphémère, certaines ne durant que grâce aux racines de quelques arbres. Avec pour toute forme de trace humaine quelques pirogues de pêcheurs disséminées ici ou là. 7574
  40. Le village de pêcheurs Vezo d’Itampolo 7776
  41. En haut à gauche et au centre : retour de pêche à Lavanono En bas à gauche : fils de pêcheur de Lavanono A droite : enfant sur une dune d’Itampolo 7978
  42. Les marchés populaires en pays Mahafaly sont une occasion d’échange entre les villageois. 8180
  43. A gauche et en bas à droite : Au centre en haut et en bas : Les tombeaux Antandroy et Mahafaly, les deux ethnies de la région. Art funéraire aux peintures mi-naïves, mi-réalistes ornés de stèles (ou Aloalo), retraçant la vie du défunt. Ces peuples y sont très attachés et entretiennent ainsi le culte des ancêtres. 8382
  44. 8584
  45. Cap Sainte Marie (ou Tanjona Vohimena), le cap méridional, l’extrême Sud de Madagascar, der- nière terre avant le pôle Sud. Avec son phare et sa réserve de 1750 hec- tares peuplée de tortues terrestres dont la fa- meuse tortue étoilée ou «radiata». C’est le lieu de rencontre de deux mers : le canal du Mozambique et l’Océan Indien. 8786 87878686
  46. Fort Dauphin attire. Idéalement situé entre deux baies au pied du Pic Saint Louis dont le sommet livre un des pa- noramas les plus grandioses de l’île : Sainte Luce, les îles Lokaro, la Pointe Evatra, l’Anse Dau- phine, la Pointe Libanona, la Baie des Galions, le Cap Ranavalona, ou le plan d’eau de Vinanibe. Evatra avec son village de pê- cheurs entre lagune et océan, les criques de Lokaro avec en prime de mémorables balades à travers les canaux bordés de mangroves. Ou encore à Sainte Luce qui marque le début de l’immense Côte Est. 8988
  47. A gauche et en bas à droite : la plage de Libanona de Fort Dauphin. En haut à droite : pêcheurs dans l’anse Monseigneur 9190
  48. Retour de pêche sur la Fausse-Baie des Galions à Fort Dauphin 9392
  49. Coucher de soleil sur Lavanono. 9594
  50. Un paysage karstique et un massif calcaire fortement déchiquetéformentun«tsingy» ou « forêt » d’éperons calcaires, paysage unique au monde. Les Tsingy se présentent comme de véritables cathédrales de calcaire, constitués d’un réseau très dense de failles, de crevasses, de surfaces de blocs calcaires sculptés en lames ou en aiguilles acérées. Formés par un dépôt de fossiles et de coquillages morts sous la mer il y a 200 millions d’années, et par la suite façonnées par l’eau des pluies il y a 5 millions d’années, les Tsingy offrent l’un des paysages les plus spectacu- laires de Madagascar. La réserve naturelle intégrale des Tsingy de Bemaraha est inscrite depuis 1990 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. LES TSINGY DE BEMARAHA 9796
  51. Les « Grands Tsingy » de Bemaraha 9998
  52. Il y a 300 ans, les Tsingy ont servi d’abri pour les « vazimba », les premiers occu- pants de Madagascar, qui pour leur aspect coupant leur auraient donné le nom de « mitsingitsingina », « où l’on marche sur la pointe des pieds ». Aujourd’hui ils sont un lieu de culte et de cérémonie pour la population locale. 101100
  53. A gauche et en bas à droite : Au centre en haut et en bas : 103102
  54. Les « Petits Tsingy » de Bemaraha 105104
  55. Les Tsingy de Bemaraha vus de l’intérieur. 107106
  56. BAOBABS, LES RACINES DU CIEL Sur 8 espèces de baobabs recensées dans le monde, 7 sont endémiques de Madagascar. Majestueux de leurs 30 mètres de circonférence, 40 mètres de haut et 6 siècles d’existence pour certains, le baobab fait partie des espèces les plus énormes du règne végétal, malgré certaines espèces naines qui ne peuvent mesurer que quelques mètres. Une récente étude basée sur des images satellitaires a permis d’affirmer qu’ils sont plus de 3 millions sur l’ensemble du territoire malgache, dispersés en majorité sur la partie sud-ouest de l’île. Étymologiquement, son nom dérive du mot arabe « bu hibab » qui signifie fruit à nombreuses graines. 109108
  57. A gauche : charrette à zébus sur l’allée des baobabs de Morondava A droite : Adansonia rubrostipa ou « Fony » près d’Andavadoaka 111110
  58. A gauche : Adansonia perrieri. En haut au centre : Adansonia granditieri. En haut à droite : Adansonia suarezensis de Diego Suarez. En bas au centre : Adansonia rubrostipa. En bas à droite : Adansonia Za. 113112
  59. Presque toutes les parties du baobab sont utilisées, ce qui lui vaut la protection et la vénération des populations locales. Les feuilles, les plantules et les racines sont consommées comme légumes, le fruit sert à préparer des boissons, et les graines une huile comestible. Les feuilles sont utilisées également comme produit médicinal contre les coliques, l’écorce contre la fièvre et la gomme en tant que désinfectant. 115114
  60. L’allée des baobabs de Morondava bordée d’Adansonia Granditieri 117116
  61. A gauche : Adanso- nia Za dans le bush du Sud-Ouest. A droite : villageois sur une piste bor- dée de baobabs de Grandidier. 119118
  62. Une des nombreuses croyances locales raconte qu’une divinité, jalouse de la prestance de cet arbre, l’aurait arraché puis replanté à l’envers, les racines se retrouvant vers le haut. D’où son surnom en malgache « iabovahatse » ou «les racines du ciel». 121120
  63. En bas : Adansonia madagascariensis En haut à gauche : Adansonia Digitata « le baobab africain » En haut au centre : Adansonia Suarezensis de Cap Diego A droite : Adansonia perrieri 123122
  64. A gauche : le gros baobab, emblême de la ville de Majunga. A droite : taxi brousse sur la piste de Belo sur Tsiribihina à Morondava. 125124
  65. 127126
  66. Aune soixantaine de kilomètres de Diego Suarez, le plateau de Sahafary culmine à 200 mètres d’altitude. Ce quadrilatère de 17 kilomètres de long sur 7 de large est une savane herbeuse, où pousse ici et là quelques mokotro (palmiers), tamarins et orange des singes qui font le régal des gardiens de zébus accablés par la chaleur. Ces derniers, pour garantir à leur zébus des zones de pâturages suffisantes, ont brulé la forêt originelle, laissant la place à un sol dénudé, peu à peu attaqué par le long travail d’une érosion inéluctable. A l’origine, c’est une petite exca- vation de quelques centimètres, une petite zone déprimée en forme d’hémicycle qui commence à s’agrandir. Puis les fissures se forment, s’élargissent, jusqu’à ce que se détachent des pans entiers de parois, pour laisser apparaître une petite gorge qui deviendra un véritable ravin ou encore un canyon de plus d’un kilomètre. Ce sont les Sakasaka. LES TSINGY ROUGES DE DIEGO SUAREZ 129128
  67. Mais le plus impression- nant encore se trouve en bas de ces canyons. L’eau de pluie s’infiltre facilement à travers ce sable ocre rouge. Plu- sieurs dizaines de mètres plus bas, elle rencontre une couche plus dure, presque imperméable, un grès-marneux. Elle va alors s’infiltrer malgré tout, lentement, finissant par éroder cette roche compacte. On parle alors de massif karstique. Le sable fin de surface va très rapidement être déblayé avec l’avancée du canyon, laissant appa- raître ce massif, dont la formation est appelée par les géologues « cheminées des fées ». 131130
  68. 133132
  69. 135134
  70. Ressemblant à ses voisins de l’Ankarana mais non plus aiguisées comme des couteaux. Avec des formes arron- dies, fantasmagoriques, c’est tout naturellement qu’ils finirent par prendre le nom de Tsingy. Le sable rouge, encore mélangé à ce mélange de gré- marneux, leur donnent des teintes différentes, suivant les heures de la journée. Les Tsingy Rouges étaient nés… 137136
  71. La réserve spéciale de l’Ankarana est un des sites les plus somp- tueux du Nord de Madagascar. Il tire sa renommée de ses Tsingy, de sa riche biodiversité, et de ses traditions ancestrales. Il y a plusieurs millions d’années, des coraux géants formèrent ce massif calcaire à grains fins et durs qui, sous l’action de la pluie chargée de sels marins vont, au fil du temps, s’éroder et donner ces formes pointues et aiguisées, les karsts. Ce massif est percé de plusieurs centaines de kilomètres de galeries, de grottes et de canyons, avec des falaises de plus de 200 mètres. Les éruptions volcaniques du massif d’Ambre situé au Nord vont recouvrir ces karts d’épanche- ments basaltiques. LE MASSIF DE, L’ANKARANA 139138
  72. Le Royaume de l’Ankarana fut fondé en 1697, avec l’avène- ment de son premier roi Andriantsirotso. Jusqu’à aujourd’hui, les us, croyances et rituels sont conservés pour ne citer que le Tsangatsaina, le Tsakafara, et la réincarnation des morts. Le roi des Antakarana vit toujours dans la rési- dence royale d’Ambatoharana, et constitue le pilier de cette ethnie fière de son riche passé. 141140
  73. Dans cette forteresse de pierres et cet enchevêtrement de végétation, va s’épanouir une faune et une flore uniques avec un fort taux d’endémisme, qui restera presque inconnue jusqu’au 20e siècle. C’est J. De Saint-Ours, dans les années cinquante, qui va effectuer les premières explorations. 143142
  74. 145144
  75. Sur ce sol riche, une végétation particulière va pouvoir s’installer avec ses baobabs, ses ficus, ses Adenia…. Entre le sol calcaire et le sol volcanique cohabiteront des forêts sèches et d’autres sempervirentes. 147146
  76. 149148
  77. Une espèce représentant la biodiversité exceptionnelle de Madagascar est bien ses lémuriens. Ils sont endémiques de la grande île et les seules représentations à l’extérieur sont dans les zoos ou aux Comores et à Mayotte où ils ont été introduits par l’homme. A l’origine on a longtemps pensé que ce primate venait d’Afrique et aurait été l’ancêtre du singe avant la séparation de Madagascar du continent africain il y a 88 mil- lions d’années, mais de récentes recherches ont mis à jour dans le centre du Pakistan un fossile étroitement apparenté au lému- rien moderne de Madagascar. Les recherches ne disent pas encore si ce primate a migré de Madagascar vers l’Asie ou le contraire. A suivre… Toutes les espèces de lémuriens sont en danger d’extinction par la destruction de leur habitat, la forêt tropicale. D’après les experts, pas moins de 90% de la végétation d’origine de l’île a été détruite, et ce qu’il en reste est très sévèrement divisé. Les lému- riens sont les mammifères les plus menacés au monde. L’ÎLE AUX LÉMURIENS 151150
  78. Le lémur Catta, égale- ment appelé « Maki » ou « Maki Mococo » est représenté par sa queue annelée de 14 anneaux noirs et blancs. Ce lémurien endémique affronte les autres mâles à coups d’odeurs pestilentielles dégagées par ses glandes. Celui qui dégage les odeurs les plus nauséabondes gagne les faveurs de la femelle ! Ce sont les lémuriens les plus populaires dans les zoos du monde entier, ils s’y reproduisent aisément. 153152
  79. Au centre et à droite : le propithèque, également appelé « sifaka » En haut et en bas à gauche : le lemur Vari ou « lémurien à crinière » ou « varika » en malgache. 155154
  80. A gauche et en haut : le lémurien couronné ou «lemur coronatus» a une couleur contrastante avec une sorte de couronne sur le dessus de sa tête. En bas : le Lepilemur, nocturne, est un des plus petits lémuriens avec le microcèbe. 157156 157157
  81. A droite et en bas au centre : L’Indri Indri ou « Babakoto », plus grand lémurien de Madagascar A gauche et en haut au centre : le lémurien fauve ou « lemur fulvus » 159158
  82. Dans la même série : MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR Volume 2 : l’Eau Sur le web : (scannez les QR Codes pour un accès direct) : www.madagascar-photo.com facebook.com/madagascar.le.livre facebook.com/pybphoto Madagascar en Photos La page Facebook du livre La page Facebook de Pierre-Yves Babelon Photographies
  83. MADAGASCARVUDEL’INTÉRIEUR-Volume1:laTerre Ce livre n’est pas un récit de voyages mais réalisé en immersion totale avec la nature, la population et ses cultures durant 7 années, d’où le titre de ce livre « vu de l’intérieur ». Madagascar vu de l’intérieur est fait de contrastes. Pas seulement dans les images mais contraste entre l’Eau et la Terre, thème du premier ouvrage de cette série, contraste entre les populations, contraste entre les cultures, contraste entre le noir et blanc et la couleur. Bonne consultation. Pierre-Yves Babelon.
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