5. Avant tout
Rôle du coude est de positionner la main et
d’assurer une certaine force (lancé) ou une
résistance (arts martiaux)
La mobilisation du coude fait part intégrale de la
chaîne cinématique du membre supérieur.
Articulation peu portante, sauf dans certains sports
7. Définition
Limitation de la mobilité articulaire
Rarement localisée à un seul secteur
Elle est dite
Très grave : 0 - 30°
Grave : 31 - 60°
Modérée : 61 - 90°
Minime : 91 - 120°
8. Étiologies
Post traumatiques
Fractures : os et cartilage
Luxations
Séquelles :
Pseudarthroses
Cals vicieux
9. Étiologies rares
Microtraumatiques
Sport et hyperutilisation
Arthrose : Ostéophytose, butoir,
comblement des fossettes
CEIA : fractures ostéo-
chondrales
Ostéochondrite disséquante
Brides cicatricielles intra
articulaires
Conflits postéro-méd, postéro-lat
Autres : PR, arthrites
septiques…
10. Physio-pathologie
Limitation mécanique par :
Rétractions capsulo-ligamentaires
Butoirs osseux
Cal vicieux
Comblements des fossettes
Corps étrangers
POA
Adhérences intra-articulaires
Rétractions parties molles
11. La raideur est
proportionnelle à la force
initiale du traumatisme et
l’extension lésionnelle
(Morey).
La durée de
l’immobilisation est un
facteur Principal dans
l’apparition d’une raideur
post-traumatique
12. Symposium SOFCOT 1971
Étiologies %
Fractures sus et intercondylienne plâtrées 32
Fractures sus et intercondylienne opérées 25
Fractures supracondylienne plâtrées 15
Fractures supracondylienne opérées 15
Fractures condyle 10
Fractures tête radiale 12
Fractures olécrane 6
Luxations + fractures parcellaire 10
Luxations isolées 9
Autres traumatismes 12
13. 3 questions doivent se
poser devant une raideur du
coude avant tout geste
chirurgical
15. Existe t’il des lésions associées
aux modifications capsulo-
ligamentaires
Corps étranger intra articulaire
Cal vicieux intra ou péri articulaire
Déstabilisation osseuse et/ou ligamentaire
Matériel d’ostéosynthèse vulnérant
16. 2ème question
Quelle est son évolution spontanée?
Les raideurs pures
à anatomie ostéo-articulaire intacte ou
rétablie : laisser le temps au temps
Je me donne un an de rééducation bien suivit
17. 2ème question
Quelle est son évolution spontanée?
Lesraideurs sur anatomie perturbée :
Urgence de rétablir l’anatomie, et
selon les cas, la mobilité.
18. 3ème question
La tolérance fonctionnelle est elle
acceptée ou une chirurgie libératrice sera
tentée ?
La chirurgie en dernier recours
Estimation Bénéfices / Risques
Contrat moral de la prise en charge post-
opératoire
19. Le contrat moral
Un profond soutien psychologique pendant
toute la phase de récupération et de
maintien des amplitudes. Le patient doit être
prévenu, pendant les multiples
consultations pré-opératoires, sur les
difficultés de maintenir une volonté de
continuer la rééducation post-opératoire.
21. Tout ce qui est gagné par la nature
est acquis et tout ce qui est gagné
par la chirurgie peut être perdu
22. A savoir
L’ablation isolée du matériel
d’ostéosynthèse n’a jamais permis de
récupérer les amplitudes articulaires
23. Raideur Pure < 1 an
Interroger le patient sur la prise en
charge initiale
Immobilisation ?
Durée
Autorééducation ?
Durée et fréquence
Kinésithérapie ?
Durée et fréquence
Autres :
Natation, orthèses statiques, dynamiques…
24. Raideur Pure < 1 an
Si mauvaise prise en charge globale
Expliquer la cause au patient et au kiné
Conseiller le patient et guider le kiné
Contacter le kiné
Encourager le patient et « pousser le à
l’extrême »
28. Raideur Pure > 1 an
Secteur fonctionnel et peu de gêne
Pas de chirurgie
Limitation sévère des amplitudes
Discussion d’une arthrolyse
À ciel ouvert
Arthroscopique
Bilan pré-opératoire
Expliquer « l’enfer »
29. Raideurs « non pures »
Évaluer les dégâts articulaires et
essayer rapidement de faire mieux
35. Imagerie
Arthroscanner et / ou ArthroIRM : pathologie
osseuse ou synoviales actives, anomalies
capsulo-ligamentaires, ostéomes, comblement
des fossettes…
36. Autres examens
Scintigraphie :
Peu spécifique (ostéome ostéoïde)
Bilan biologique :
Arthrite septique
Bilan inflammatoire
EMG :
Recherche d’une atteinte neurologique
37. Principe de la chirurgie
Enlever les buttoirs osseux
Libérer les adhérences
Section et/ou excision capsulo-
ligamentaire à la demande
Rétablir l’anatomie osseuse
Ne pas oublier le nerf ulnaire
Assurer une rééducation
immédiate
38. Résultat espéré
Seules, les amplitudes acquises en
per-opératoires sous l’effet de la
pesanteur seront maintenu en post-
opératoire +++
Possibilité de perte de mobilité dans
le mois suivant l’arthrolyse
42. Arthroscopie
Indication bien réfléchi
Raideurs pures
Techniquement très exigeante
Courbe d’apprentissage longue
Récupération plus rapide
Stressante ++
44. Anesthésie
Pas d’arthrolyse si pas
d’ALR
KT continu
Analgésie post-op +++
Conscience du patient de
la disparition de l’obstacle
mécanique ++
46. Quelques principes
L’hématome ne doit pas être massé.
Mobilisation la plus précoce
Se donner du temps
Un coude nécessite entre 1 et 16
heures de rééducation par jour !!
Importance de la gestion de la
douleur
48. À domicile
Patient ayant bien compris le
contrat moral
Le principe « des larmes aux
yeux »
La bonne information:
Ce qu’il peut faire
Ce qui est interdit
Relation permanente avec
son chirurgien et son kiné
Arthromoteur (arthrolyse)
50. Chez le kiné
Tous les jours
Mettre en confiance
Ne montrer aucune inquiétude
51. Chez le kiné
Se donner tous les
moyens
Manuellement +++
Arthromoteur
Balnéothérapie
Orthèses de posture
Statiques
dynamiques
Se donner tout le temps
nécessaire
Encourager et
responsabiliser
Penser au nerf ulnaire
52. L’arthromoteur
est utile dans certains coude dit
« susceptibles » nécessitant des séances
plus longues qui en pratique sont difficiles
d’être réalisées que manuellement.
ne remplace en aucun cas la rééducation
manuelle par le kinésithérapeute. Il permet
de « chauffer » et maintenir les amplitudes
en recréant un plan de glissement.
55. Une bonne prise en charge initiale
par l’urgentiste, le chirurgien et le
kiné
et éviter une mauvaise explication ou
compréhension de la pathologie pour
le patient
Il faut expliquer …
56. Expliquer
Le sang est « l’ennemie » des articulations et
surtout celle du coude.
Chez l ’ adulte, l ’ immobilisation prolongée du
coude est un « crime » sauf rare exception, même
si pour le patient fracture = plâtre
Trop tard,
je suis
collé
57. L’antalgie
Gérer la douleur et l’inflammation
La douleur entraine une « peur de
déplacer quelques choses » pour le
patient et même pour le kiné
58. La Prévention
La mobilité du coude après une
fracture ou une luxation continue à
s’améliorer d’autant plus que les
exercices de rééducation sont
réalisés et que toute intervention
inutile est évitée… (Green)
63. Primum non nocere
Il est à nous de prouver que le traitement que nous offrons,
aboutit à un meilleur résultat que celui de l’évolution
naturelle de la maladie …
69. La communication
Entre chirurgien et kiné est plus
qu’obligatoire
La prescription est un outil
fondamental
Description des lésions
Notion de stabilité ou d’instabilité
Consolidation acquise ou pas
…
70. La communication
Lekiné doit contacter le chirurgien
en cas de doute, d’incompréhension
ou d’hésitation.
71. Conclusion
Ce n’est que par la parfaite
collaboration que le « contrat moral »,
établi entre le chirurgien, le
rééducateur et le patient, aboutit à un
résultat fonctionnel correcte évitant
ainsi le drame du coude raide…