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Le recours aux opérateurs
privés de placement
Les résultats de l’évaluation qualitative
menée en 2011
En 2009, Pôle emploi a fait le choix de
solliciter les opérateurs privés de placement
(OPP) pour accompagner les demandeurs
d’emploi en plus grande difficulté ou des
licenciés économiques, afin d’accroitre ses
capacités d’actions. Deux prestations ont été
mises en œuvre dans le cadre du recours à
des opérateurs privés :
• Trajectoire vers l’emploi (TRA) qui s’adresse
à tout demandeur d’emploi en parcours
accompagnement (ACC) [cf. encadré 2].
• Licenciés économiques (LEC) qui s’adresse
aux adhérents des dispositifs « Convention
de reclassement personnalisé » (CRP) et
« Contrat de transition professionnelle »
(CTP) [cf. encadré 3].
Au 31 décembre 2011, 206 550 demandeurs
d’emploi avaient été pris en charge dans
le cadre de la prestation TRA soit environ
10% des demandeurs d’emploi en parcours
accompagnement.A la même date, 119 080
personnes s’étaient engagées dans la
prestation LEC depuis le début de l’exécution
des marchés, soit environ un tiers des
adhérents à la CRP ou au CTP(1)
.
A la demande du comité d’évaluation de
Pôle emploi, une évaluation a été conduite,
portant sur les conditions de mise en œuvre
de ces programmes et leurs effets, au regard
de dispositifs d’accompagnement similaires
assurés par Pôle emploi (Cap vers l’entreprise
essentiellement dans les régions dans
lesquels il est déployé, et les dispositifs CRP
et CTP au sein de Pôle emploi). L’évaluation
qualitative dont les résultats sont présentés
ici a été conduite par le Cabinet Geste et
réalisée dans huit régions entre décembre
2010 et juillet 2011 [cf. encadré 1].
Les pratiques d’orientation
et de prescription
Les modalités d’orientation et de
« prescription » vers les dispositifs TRA
et LEC sont nettement différentes. Dans
le cadre de TRA, il s’agit véritablement de
« prescription », au sens où les conseillers
de Pôle emploi, en fonction du diagnostic
effectué avec le demandeur d’emploi sur
ses besoins, lors d’un entretien, vont juger
de l’opportunité de l’orientation vers un OPP.
En revanche, dans le cadre de LEC, ce sont
principalement les règles d’éligibilité, liées
au statut de la personne, qui conditionnent
l’entrée dans le dispositif CRP-CTP puis la
prise en charge par un OPP.
Dès la fin de l’année 2009, le
recours aux opérateurs privés
de placement (OPP) pour
accompagner les demandeurs
d’emploi a permis d’alléger la
charge d’activité de Pôle emploi.
Il s’agissait d’orienter des publics
en difficulté d’insertion ou des
adhérents, dans le cadre de
programmes dédiés aux licenciés
économiques, vers d’autres
professionnels susceptibles de
dynamiser leur recherche d’emploi
ou de les aider à se reconvertir.
De manière générale, les services
délivrés par les OPP ont été plus
personnalisés que ceux offerts par
Pôle emploi, mais ont laissé peu de
place à des dispositifs innovants
en matière d’accompagnement.
En revanche la prospection en
direction des entreprises pour
rechercher des offres d’emploi
et « pénétrer sur le marché du
travail caché » s’est révélée assez
limitée, à la différence de ce qui
est observé pour Pôle emploi pour
des programmes analogues. La
régulation des flux a joué un rôle
central dans la mise en œuvre des
dispositifs et le contrôle qualité
s’est centré sur la conformité
aux engagements. Les OPP
ont du s’adapter à des règles
contraignantes qui ont conduit
à réduire les financements
accordés par rapport à ce qui
était attendu.
DIRECTION,VEILLE PROSPECTIVE ET AFFAIRES INTERNATIONALES
Repères & Analyses
Études
Février 2012 - n°37
(1) Le calcul du poids relatif des personnes accompagnées par des OPP au regard des populations de référence est effectué sur la période allant
jusqu’en juin 2011.
Une information des publics éligibles
relativement transparente
D’une manière générale, les conseillers
de Pôle emploi présentent les dispositifs
d’accompagnement renforcé(2)
afin de
favoriser l’adhésion des demandeurs
d’emploi. Si, concernant le dispositif LEC, ils
insistent sur le niveau d’indemnisation lié
au CRP-CTP, ils vont mettre l’accent, dans le
cadre de TRA, sur la possibilité de bénéficier
d’un accompagnement renforcé et d’un suivi
plus régulier.
Les conseillers présentent l’OPP comme un
« partenaire » de Pôle emploi. Cependant,
ils ne signalent pas toujours les contraintes
potentielles inhérentes à cette prise en
charge. Cela peut être une cause de non-
engagement du demandeur d’emploi dans
l’accompagnement proposé par l’opérateur
privé à la suite de l’orientation effectuée par
Pôle emploi.Au total, les taux d’adhésion
semblent relativement élevés, en tout cas
pour les dispositifs LEC (de l’ordre de 90%).
Trajectoire emploi : un allégement des
portefeuilles des conseillers de Pôle emploi
Les conseillers ont d’abord mobilisé la
prestation pour alléger leur portefeuille
de suivi des demandeurs d’emploi. Cela
s’est traduit par des orientations massives
dans les premiers mois du dispositif, avec
cependant de fortes disparités d’un site
à un autre, y compris au sein d’un même
département.
Globalement, au-delà du cadrage national,
les Directions régionales de Pôle emploi
n’ont pas établi de ciblage particulier
des publics éligibles à TRA. Elles ont
généralement choisi de ne pas imposer
de cadre de prescription trop précis, mais
quelques-unes ont affiné les critères que
pouvaient prendre en compte les conseillers
dans la démarche de prescription.Ainsi
l’Alsace a choisi de cibler en priorité les
demandeurs d’emploi pour lesquels les
six premiers mois n’ont pas permis de
dégager un profil professionnel réaliste à
court ou moyen terme et/ou de réaliser des
mises en relation avec des offres d’emploi.
Dans le Nord-Pas-de-Calais il a été décidé
d’orienter vers TRA les demandeurs d’emploi
inscrits depuis plus de neuf mois. De tels
ciblages, lorsqu’ils ont été établis en lien
avec les opérateurs privés, ont rendu plus
transparentes et plus fluides les procédures
d’orientation.
Dans l’ensemble des régions observées,
les publics orientés sont des demandeurs
Encadré 1
L’évaluation qualitative visait à caractériser la mise en œuvre des accompagnements réalisés
par les OPP et Pôle emploi auprès des licenciés économiques et des demandeurs d’emploi
en difficulté d’insertion professionnelle : d’une part le dispositif Licenciés économiques (LEC)
et les dispositifs CRP-CTP de Pôle emploi, et d’autre part le dispositif Trajectoire emploi (TRA)
et Cap vers l’entreprise (CVE) dans les régions dans lesquelles il est déployé.
Il s’agissait d’évaluer la pertinence, la cohérence, l’efficience et l’efficacité des règles et
pratiques d’orientation et d’accompagnement des publics concernés, de mobilisation des
entreprises, et de caractériser les éventuelles innovations et « bonnes pratiques » mises en
œuvre sur le terrain. L’évaluation visait également à analyser les pratiques de coordination
entre les OPP et Pôle emploi, l’efficacité des règles de paiement liées aux relations
contractuelles entre les OPP et Pôle emploi, et la cohérence des dispositifs de « régulation »
interne à Pôle emploi.
Le Cabinet Geste a analysé ces processus à travers des enquêtes de terrain conduites dans
huit régions (Alsace,Auvergne, Centre, Haute-Normandie, Ile-de-France (Ouest), Languedoc-
Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d’Azur) en observant les dispositifs
d’accompagnement confiés aux OPP et ceux, équivalents, mis en œuvre par Pôle emploi. Ont
également été étudiées les différences pouvant exister en fonction du type d’OPP intervenant
dans la région : opérateurs issus d’entreprises d’intérim, opérateurs issus de « grands » groupes
de reclassement professionnel et enfin opérateurs plus locaux, dont l’activité s’inscrit dans le
champ de l’insertion et de la formation.
Au total, près de 300 entretiens ont été menés auprès de l’ensemble des acteurs nationaux,
régionaux et territoriaux ainsi que des employeurs et des demandeurs d’emploi.
Cette évaluation qualitative est complétée par une évaluation quantitative qui vise à mesurer
le niveau de services délivrés et les résultats des programmes mis en œuvre par les OPP ou
délivrés par Pôle emploi. Elle a été menée au moyen d’une enquête pilotée par Pôle emploi et la
Dares, auprès de cohortes de demandeurs d’emploi ayant bénéficié de ces programmes.
Objectifs et méthode de l’évaluation qualitative
d’emploi bénéficiaires du Suivi mensuel
personnalisé (SMP) qui ont un besoin
d’accompagnement plus intense et qui
sont peu autonomes dans leur recherche
d’emploi. C’est généralement au cours
du premier entretien de SMP, et donc
fréquemment au 4e
mois, que les conseillers
ont fait le choix de mobiliser le dispositif
TRA. Mais certaines prescriptions ont pu
intervenir dès l’élaboration du PPAE (projet
personnalisé d’accès à l’emploi) voire, à
l’inverse, plus tardivement dans le parcours
du demandeur d’emploi, dans le cas de
chômage de longue durée.
Pour certains opérateurs, il a été constaté un
effet de « surprise » et de découverte par les
opérateurs privés d’un public plus éloigné
de l’emploi que ce à quoi ils s’attendaient.
Mais des pratiques de sélection abusive
ou « d’écrémage » des publics de la part
des OPP à l’entrée de TRA n’ont pas été
constatées dans les sites des enquêtes.
Trajectoire emploi : une gestion des flux
à court terme avec quelques tentatives
d’anticipation
Les flux d’entrée sur les dispositifs ont été
globalement irréguliers au fil du temps
et difficilement prévisibles par les OPP,
avec ce que cela peut comporter comme
conséquences internes sur la planification et
l’organisation du travail.
Face à cela, les stratégies de régulation des
flux ont été plus ou moins perfectionnées
selon les régions. La Direction régionale
du Nord-Pas-de-Calais a par exemple
mis en place un objectif de flux d’entrée
lissé et mensualisé qui visait à réduire
ou à atténuer les effets des fluctuations
de la prescription. D’autres régions, dont
l’Auvergne, ont développé un partenariat
entre Pôle emploi et les OPP qui a permis
une prescription « apaisée » pour TRA.
Mais, du fait de contraintes budgétaires fin
2010 et début 2011, plusieurs directions
régionales ont du arrêter la prescription dès
janvier 2011.
Au niveau local, les modes d’organisation
sont disparates. Mais c’est le plus souvent
le directeur du site qui est responsable
de l’organisation des orientations. La
plupart de sites a organisé des réunions
d’information sur le dispositif TRA,
associant régulièrement les OPP, afin de
permettre aux conseillers de Pôle emploi
de mieux appréhender la prestation et de
fluidifier la prescription.
TRA n’a pas toujours été bien différenciée
par les conseillers de Pôle emploi parmi les
autres prestations externalisées susceptibles
d’être mobilisées pour les demandeurs
d’emploi éloignés de l’emploi, en particulier
les prestations Cible emploi et de « MVE »
(Mobilisation vers l’emploi).
(2) L’accompagnement renforcé est entendu comme l’intensification de la prise en charge du demandeur d’emploi prévoyant notamment des rendez-vous plus fréquents avec le conseiller référent.
En règle générale, les conseillers ont
distingué les prestations en fonction de
leur durée, Cible emploi (accompagnement
spécifique d’une durée de trois mois)
visant a priori des publics plus proches de
l’emploi que ceux orientés vers le dispositif
TRA (d’une durée de six mois). Ce constat
contribue sans doute à expliquer la relative
surprise affichée par certains opérateurs
privés vis-à-vis des publics qui leur étaient
adressés.
Dans le cadre du dispositif LEC,
une orientation plus outillée et maîtrisée
Dans le cas de LEC, plus que de prescription,
il faut plutôt parler d’une « répartition des
flux » (d’adhésions à la CRP ou au CTP)
entre accompagnement interne et externe.
En général, la clé de répartition est d’abord
fonction des tailles des portefeuilles des
conseillers de Pôle emploi (30 personnes
accompagnées pour les CTP, 50 pour les
CRP). C’est donc sur la base des ressources
humaines disponibles au sein de Pôle emploi
que l’orientation va s’effectuer.
Des choix et critères spécifiques
d’orientation ont néanmoins été mobilisés.
Ainsi, lorsqu’un adhérent faisait part
d’un projet de formation, susceptible de
générer un travail important d’ingénierie et
d’instruction de la demande, ou venait de
bénéficier d’un accompagnement spécifique
dans le cadre des plans de sauvegarde
de l’emploi, la prise en charge relevait
systématiquement de Pôle emploi. Il en
est de même lorsqu’un adhérent signalait,
au moment de son premier entretien, une
prochaine reprise d’emploi.
D’autres critères sont apparus, liés soit à
une logique géographique tenant compte
de l’éloignement des candidats vis-à-vis
des lieux d’implantation des OPP, soit à une
logique d’expertise des OPP (spécialisés sur
la création d’entreprise, l’accompagnement
de certains publics comme les cadres ou un
domaine professionnel spécifique).
LEC : une gestion des flux percutée par
la baisse des licenciements économiques
La gestion des flux s’est heurtée à la
double contrainte de respect des seuils des
marchés (seuils minimaux en particulier)
et d’adaptation à une conjoncture difficile
à prévoir au moment du lancement du
dispositif et qui s’est traduite par une baisse
globale des licenciements économiques en
2010/2011.
Pôle emploi a rencontré des difficultés
à anticiper le nombre d’adhérents aux
dispositifs CRP/CTP. La régulation des flux,
souhaitée par les différents partenaires,
s’est parfois heurtée à des vagues
d’entrées massives suite à des plans
sociaux importants sur certains territoires.
Certaines Directions régionales ont noué
des liens avec les DIRECTTE afin de mieux
anticiper les licenciements économiques.
Elles ont parfois fait le choix de mettre
en place des comités de pilotage locaux
animés par les responsables d’équipe CRP/
CTP.
Mais le phénomène principal a été
celui de la réduction des licenciements
économiques au cours de la période
observée (en partie due, selon les acteurs
de terrain, à un usage croissant des
ruptures conventionnelles). Pour y faire
face, le public éligible à la prestation LEC
a été élargi à l’ensemble des personnes
concernées par un licenciement
économique, même lorsqu’elles
n’adhéraient pas à la CRP ou au CTP. Cet
élargissement du public, s’il a permis de
maintenir l’alimentation des opérateurs
privés à un niveau suffisant, a pu soulever
quelques difficultés dans les modalités de
prise en charge et d’accompagnement.
Le cas harmonieux des équipes
mixtes pour le CTP
Dans certaines régions, des équipes mixtes
(OPP/Pôle emploi) ont été mises en place
pour l’accompagnement des adhérents au
CTP. Dans ce cadre, la notion d’orientation
vers un prestataire n’a plus réellement de
sens. Un responsable d’équipe supervise
en effet les conseillers de Pôle emploi et
les consultants des opérateurs privés sur
le plan fonctionnel, même si ces derniers
continuent à dépendre hiérarchiquement du
management interne de l’OPP. L’orientation
des adhérents vers un conseiller de l’équipe
se réalise de façon fluide en fonction de la
charge de chacun. L’équipe CTP fonctionne
comme une entité globale, sans distinction
forte entre les conseillers de Pôle emploi et
ceux relevant de l’OPP.
Soulignons que cette organisation
apporte aussi de la souplesse dans
l’accès aux actions mises en œuvre : du
fait du rassemblement dans un même
lieu, les personnes prises en charge ont
la possibilité de participer aux mêmes
ateliers, qu’ils soient animés en interne
par Pôle emploi ou par un consultant d’un
opérateur privé.
Les pratiques d’accompagnement
des publics
Les cahiers des charges des prestations
TRA et LEC ont laissé peu de place aux
consultants des opérateurs privés pour
introduire des modalités de prise en
charge innovantes. Les OPP ont respecté
les cahiers des charges, d’autant que les
Directions régionales de Pôle emploi ont
exercé leur rôle de contrôle de conformité
de la prestation délivrée aux obligations du
marché.
Encadré 2
Cette prestation s’adresse à tout demandeur d’emploi, sans condition d’indemnisation,
inscrit en catégorie 1, en parcours d’accompagnement, avec une attention particulière
pour les publics suivants :
• ceux rencontrant des difficultés d’insertion durable (CDD et/ou intérims, récurrents)
souhaitant se stabiliser dans un emploi pérenne ;
• ceux dont les perspectives d’emploi sont limitées sur leur bassin et dont le retour à l’emploi
nécessite un travail sur la mobilité professionnelle et/ou géographique ;
• ceux qui se confrontent pour la première fois au marché du travail, notamment les jeunes ;
• les autres publics, sans difficultés périphériques, ciblés et validés par les régions.
La prestation est réalisée par un OPP :
• La durée de l’accompagnement est de 6 mois (non renouvelable) et la durée du suivi dans
l’emploi est de 3 mois.
• Le dispositif comprend trois phases : la fixation d’une cible professionnelle (de 1 à 8 semaines) ;
l’élaboration de la stratégie de recherche d’emploi (de 1 à 2 semaines) ; l’accompagnement
intensif de la recherche d’emploi (durée restante).
• Les portefeuilles des prestataires n’excèdent pas 50 demandeurs d’emploi accompagnés.
• Afin de privilégier un objectif de placement, les OPP sont rémunérés en fonction des résultats :
50% sont versés à l’attestation de la réalisation de la prestation, et les 50% restant le sont en
fonction de l’atteinte de l’objectif de placement (25% à la reprise de l’activité et 25%
après une période de maintien dans l’emploi de six mois).
Dispositif « Trajectoire emploi » (TRA)
(3) Evaluation des expérimentations d’accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi conduites par l’Unédic et l’ANPE en 2007 (rapport d’octobre 2009).
Pour l’essentiel, les OPP combinent
des entretiens individuels et collectifs
Les pratiques d’accompagnement
observées portent principalement sur la
combinatoire entre des entretiens individuels
et des actions collectives. Des phases de
regroupements, alternant avec des temps
d’échanges individuels entre consultants et
participants aux programmes ont souvent
été mis en œuvre par les OPP, avec des
modalités variables selon les prestataires.
Ainsi, en Languedoc-Roussillon, LEC et
TRA se fondent sur une approche
exclusivement individuelle quand d’autres
privilégient des actions collectives (LEC en
Nord-Pas-de-Calais).
Sur tous les territoires, l’ensemble
des opérateurs justifient leurs choix
méthodologiques par l’impératif d’une
« dynamisation » et d’une « autonomisation »
des demandeurs d’emploi dans leurs
démarches. Mais c’est au sein des équipes
d’accompagnement de LEC que l’on trouve
le plus fréquemment des consultants en
position de coach, adaptant plus nettement
leurs interventions à chaque situation
individuelle.
Les services délivrés par les OPP sont
considérés comme plus personnalisés
Aux yeux des bénéficiaires interrogés,
l’accompagnement par les OPP semble
plus personnalisé que celui mis en œuvre
par les conseillers de Pôle emploi. Certains
opérateurs ont mis en place des outils de
profilage spécifique, en particulier dans le
cadre de TRA. Les demandeurs d’emploi
se sont sentis davantage pris en compte
par les consultants des OPP. La majorité
des bénéficiaires de la prestation TRA sont
satisfaits de l’accompagnement dont ils
ont bénéficié mais cette appréciation est
variable selon l’opérateur concerné.
Les consultants des OPP ont également une
tendance plus prononcée que les conseillers
de Pôle emploi à mobiliser des canaux de
contacts différenciés tels que le téléphone
ou la messagerie électronique. Ils mobilisent
plus facilement les réseaux sociaux
professionnels.
Dans le cadre de TRA, plusieurs outils
intéressants ont pu être observés comme
par exemple le « diagramme en étoile »
aidant au diagnostic (Manpower Egalité
des chances) ou « Transférence », destiné à
l’analyse des compétences (Aformac).
Dans le cadre de LEC également des
« bonnes pratiques » ont pu être identifiées,
ayant trait notamment au management
des compétences d’accompagnement (Afpa
Transitions et Altedia), à l’accompagnement
des cadres (BPI) ou à la valorisation
des candidatures des participants (Afpa
Transitions et Altedia).
Contrairement à l’une des attentes
exprimées lors de l’évaluation menée
en 2007-2008(3)
, et mise en œuvre dans
ce marché, la mobilisation par les OPP
des prestations de Pôle emploi dédiées
aux demandeurs d’emploi est restée
relativement faible. La majorité des OPP a
en effet développé ses propres outils ou a
estimé que l’opérateur devait prendre en
charge intégralement l’accompagnement
qui lui était confié. Quelques OPP ont
souligné cependant la difficulté à avoir
accès en particulier à l’évaluation en
milieu de travail (EMT), même si de telles
« prestations » auraient pu être mises en
œuvre directement par les opérateurs privés
grâce à leurs contacts avec les entreprises.
Le recours à la formation significatif pour
les adhérents à la CRP ou au CTP
Le recours à la formation a été significatif
pour LEC mais il est resté marginal dans le
cas de TRA alors qu’une partie du public
concerné dispose de faibles qualifications.
Il faut toutefois souligner que les critères
d’orientation vers TRA ne prévoyaient pas
de cibler des demandeurs d’emploi ayant
besoin de formation et que l’entrée en
formation n’était pas jugée comme un
résultat positif dans le cahier des charges
supportant ces programmes. Certains
attribuent également ce constat à la durée
limitée de l’accompagnement et aux
difficultés socioprofessionnelles des publics
concernés.
Dans le cadre de LEC, l’accès à la formation
est pointé par tous comme l’une des
principales valeurs ajoutées du dispositif. La
CRP comme le CTP peuvent s’accompagner
d’une formation permettant à l’adhérent
de se réorienter vers un métier porteur.
On observe cependant que la majorité des
formations sont courtes, non qualifiantes
et visent le perfectionnement professionnel
ou l’actualisation des compétences (par
exemple Caces, Fimo, permis de conduire…).
Les adhérents suivis par Pôle emploi sont
plus fréquemment orientés vers une
formation que ceux suivis par les OPP. Ces
derniers estiment rencontrer des difficultés
sur le champ de la formation (délais
d’instruction et de contrôle des dossiers de
la part de Pôle emploi). L’opérateur public
conserve, dans la plupart des régions, la
relation exclusive avec les OPCA. Les acteurs
de Pôle emploi et les OPCA expriment
leur souhait de conserver un rôle pivot (et
conjoint) dans le processus de mobilisation
de la formation, en opposition avec l’attente
par certains OPP d’établir une relation
directe avec les OPCA, s’affranchissant du
lien avec Pôle emploi.
La prospection des entreprises par les OPP
est restée limitée
De la part des OPP, la mobilisation directe
des entreprises, la prospection en direction
des entreprises pour rechercher des offres
d’emplois et la pénétration du « marché
caché », apparaissent limitées.
Cela est vrai lorsqu’il s’agit d’OPP issus
des grandes entreprises d’intérim. Celles-ci
semblent peu enclines à mobiliser leurs
« clients » entreprises au bénéfice des
demandeurs d’emploi qu’ils accompagnent,
et compte tenu des difficultés de ces
publics. Cette posture peut être aussi liée au
fait que sont dissociées, dans ces entreprises,
l’activité « OPP » (accompagnement
renforcé des demandeurs d’emploi), et
l’activité de services d’intérim, sans que
soient créées des passerelles entre les deux
entités.
Encadré 3
Cette prestation s’adresse aux adhérents aux dispositifs de reclassement professionnel :
la convention de reclassement personnalisé (CRP) et le contrat de transition professionnelle
(CTP). Ce sont les salariés des entreprises locales en liquidation ou en redressement
judiciaire ou de moins de 1 000 salariés qui procèdent à des licenciements économiques
et qui ont souhaité adhérer volontairement aux dispositifs.
Cette prestation s’adresse exclusivement à tous les adhérents aux dispositifs
de reclassement inscrits en catégorie 4 :
• elle est réalisée par Pôle emploi ou un OPP (LEC) ;
• la durée de l’accompagnement est de douze mois non renouvelable ;
• la durée du suivi dans l’emploi est de trois mois ;
• CRP : un référent pour 50 bénéficiaires – CTP : un référent pour 30 bénéficiaires.
Dispositif « Licenciés économiques » (LEC = CRP/CTP)
Les OPP vont donc plutôt mobiliser les offres
d’emploi déjà collectées par Pôle emploi,
sans explorer de façon active le « marché
caché ». Par ailleurs, la facturation du
placement en intérim n’est pas considérée
comme un résultat positif par Pôle emploi,
d’autant que les durées moyennes des
missions d’intérim sont particulièrement
courtes.
Toutefois, les OPP « reconnus » et
expérimentés pour la mise en œuvre de
dispositifs d’outplacement ont mobilisé
leurs outils pour faciliter la mise en
relation entre les offres d’emploi et les
demandeurs d’emploi. De même, du côté
de Pôle emploi, les équipes spécialisées
CRP-CTP ont développé des pratiques de
prospection d’entreprises et de travail
spécifique sur le « marché caché ».
Les OPP ont peu développé les démarches
de suivi dans l’emploi
Le suivi dans l’emploi, attendu dans les
deux prestations, a semblé complexe
à mettre en place. Les OPP avancent
deux obstacles majeurs. D’une part, sont
soulignées les difficultés pour joindre les
salariés et obtenir les preuves d’embauche
six mois après le début du contrat. Si
certains bénéficiaires se disent satisfaits
d’être restés en contact avec leurs
consultants, d’autres estiment ne plus
avoir besoin de l’opérateur une fois qu’ils
sont en emploi. D’autre part, les OPP
mettent en exergue la « sévérité » des
critères de définition d’un contrat pérenne
posés par Pôle emploi et permettant
de solder la prestation. En effet, seuls
sont comptabilisés comme « sorties
intégralement facturables » les contrats
d’une durée égale ou supérieure à six mois.
Les OPP objectent différentes limites à
cette règle : dans cette période de crise,
ce type de contrat se fait plus rare ; dans
différents secteurs ou territoires, c’est
d’abord via l’intérim de courte durée que
se font les embauches.
Pilotage et contrôle qualité des
dispositifs
Les marchés avec les OPP ont été passés
au niveau national avec un système
d’allotissement régional. L’autonomie
des régions dans la mise en place des
programmes a donc été relative. La
Direction générale a mobilisé des comités
de pilotage spécifiques avec les deux
principaux opérateurs privés. Ces comités
de pilotage ont été alimentés, entre
autres, par les retours des régions. Le lien
entre le niveau national et régional a
été apprécié par les échelons régionaux,
malgré parfois des retards dans la
transmission d’informations internes à
Pôle emploi, alors que les OPP étaient de
leur côté, à même de mettre en œuvre très
rapidement les décisions prises au niveau
national.
Des modalités diverses de pilotage,
de coordination et d’organisation
Les régions ont mis en place des
organisations diverses avec, en général,
deux comités de pilotage distincts, l’un
pour TRA, l’autre pour LEC, auxquels les
OPP étaient conviés.
La vocation de ces comités de pilotage
est, selon les cas, de nature stratégique
permettant alors de travailler ensemble
sur la définition des publics ou la mise en
place de plans d’actions spécifiques, ou
de nature exclusivement technique. Dans
quelques régions, les OPP ont également
été associés aux instances régionales liées
à la CRP et au CTP.
Au lancement du marché, les équipes
régionales de Pôle emploi ont été avant
tout préoccupées par le fonctionnement
administratif (l’appréciation des résultats
et la facturation notamment), la gestion
des flux ou les procédures de contrôle
qualité. Les instances régionales ont
rarement été des lieux d’échange où
les partenaires examinaient les retours
d’expérience ou les bonnes pratiques.
Le niveau territorial et local (Direction
territoriale - Direction d’agence Pôle
emploi) est intervenu davantage au niveau
de l’orientation et de la gestion des flux
de demandeurs d’emploi en direction
des OPP. Dans la plupart des sites, des
réunions ont été organisées avec les OPP
sur le dispositif TRA ce qui a permis aux
conseillers de mieux connaitre les OPP et
de fluidifier la prescription.
Dans les régions observées, des
plateformes régionales de gestion des
prestations ont été mises en place.
L’ensemble des acteurs a apprécié
cette organisation qui soulage le travail
administratif des conseillers prescripteurs
et permet aux OPP d’avoir un interlocuteur
unique pour toutes les questions liées à la
facturation.
Pour LEC comme pour TRA, les OPP disent
avoir souffert du système de gestion de
la facturation, d’une part en raison de
problèmes techniques et informatiques,
et d’autre part, en raison d’une posture
de contrôle administratif très poussée
de la part de Pôle emploi. Certains OPP
indiquent avoir recruté spécifiquement du
personnel pour la gestion administrative
de leurs relations avec Pôle emploi.
Un contrôle qualité centré sur le respect
des procédures administratives
Le contrôle qualité mis en place par Pôle
emploi a davantage porté sur la conformité
aux engagements (associés aux livrables
prévus) que sur la qualité de la prestation
en tant que telle. Beaucoup de livrables
transmis par les OPP ont paru peu utiles
aux conseillers de Pôle emploi pour leur
permettre de reprendre l’accompagnement
du demandeur d’emploi, en cas de non
retour à l’emploi. Les informations
transmises sont considérées comme étant
trop peu illustrées ou non adaptées à la
compréhension des situations individuelles.
Certains conseillers indiquent avoir eu des
difficultés pour accéder à ces livrables.
Les évolutions informatiques récentes
permettant au conseiller de Pôle emploi de
consulter les conclusions des consultants
OPP, via le dossier du demandeur d’emploi,
devraient permettre de résoudre cette
difficulté.
Types d’OPP et approches
économiques
Certains OPP ont répondu à l’appel
d’offre lancé par Pôle emploi afin de faire
fructifier leur expérience antérieure alors
que d’autres ont souhaité diversifier leurs
prestations. Les OPP se sont parfois alliés
entre eux afin d’assurer une couverture du
territoire correspondant au lot pour lequel
ils avaient soumissionné. Toutefois, ces
alliances ne semblent pas avoir eu d’effet
d’apprentissage et de mutualisation sur
leurs pratiques au sein du groupement.
Trois familles d’opérateurs privés
dans TRA et LEC
Les opérateurs privés se répartissent en
trois grandes familles :
• Les OPP issus du secteur de
l’outplacement : leur mobilisation sur
ce marché tient en partie à l’expérience
acquise, à leur potentiel d’intervenants et
à la maîtrise des coûts.
• Les OPP issus des grandes entreprises
de l’intérim (Manpower, Addeco ou
Directeur de la publication :
Jean BASSÈRES
Directrice de la rédaction :
Annie GAUVIN
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François AVENTUR
Secrétariat de rédaction :
Isabelle LABRIDY
Site : www. pole-emploi.org
©Pôleemploi-ISSN:2107-4771-Réf.10018
Randstat Intérim) qui souhaitent se
positionner de façon active sur ce
nouveau segment d’accompagnement
renforcé des demandeurs d’emploi. Ces
entreprises ont cependant eu tendance
à limiter le risque économique en créant
des filiales intervenant spécifiquement
sur ces marchés avec Pôle emploi.
• Les OPP à dimension plutôt locale, issus
en général de l’univers de la formation
et de l’insertion. De petite taille, ils
supportent moins de coûts fixes et
peuvent s’appuyer sur leur savoir-
faire dans les domaines de l’insertion
économique et de la formation. Leur
ancrage territorial leur donne une
véritable légitimité.
Les trois familles d’OPP représentent des
poids inégaux dans l’ensemble des effectifs
des publics pris en charge. Les OPP
relevant de l’outplacement représentent
environ la moitié des effectifs considérés
tandis que les deux autres familles se
partagent le reste de l’activité de manière
sensiblement égale.
Des ressources humaines relativement
homogènes mais affectées par la précarité
Les OPP ont recruté des profils de
consultants qualifiés, en général sur des
contrats temporaires :
• Profil « conseiller à l’emploi » disposant
d’une expérience professionnelle acquise
au sein du Service public de l’emploi (ex-
ANPE, ou CDD recrutés par Pôle emploi
dans le cadre du dispositif CRP mais non
pérennisés dans leur emploi ; provenant
de missions locales ; ou conseillers en
insertion professionnelle de l’Afpa…) ;
• Profil « gestion des ressources humaines »
(Intérim, outplacement, recrutement –
y compris psychologues du travail) ;
• Plus rarement, profil « commercial »
positionné sur la relation entreprises.
Certains consultants, plus spécialisés
dans l’outplacement « tournent » dans
les différents OPP au gré des marchés. La
gestion des emplois, en particulier chez les
« grands » opérateurs reste prudente et les
recrutements se font quasi exclusivement
sur la base de contrats à durée déterminée,
en raison notamment de la durée limitée
du marché (deux ans). L’irrégularité
des flux d’orientation des demandeurs
d’emploi vers les OPP a en outre suscité
un turn-over important chez certains
opérateurs. Les non-renouvellements
de CDD entraînent, évidemment des
changements de conseillers pour les
bénéficiaires d’accompagnements. En
revanche, certains OPP plus « locaux »
mobilisent majoritairement des
consultants qu’ils recrutent en CDI.
Chaque OPP a déployé ses propres
méthodes pour former les nouveaux
consultants embauchés. Certains d’entre
eux, face à la forte montée en charge dès
le début du marché, en particulier sur le
dispositif TRA, ont été contraints de revoir
à la baisse leurs ambitions de formation.
Une maîtrise des coûts parfois délicate
pour les OPP
Pour répondre aux appels d’offres et
déterminer leur seuil de rentabilité, les
OPP se sont en général calés sur des
seuils médians (entre seuils minimum et
maximum du marché). Ceci a pu, en raison
des régulations budgétaires relatives au
dispositif TRA, et du volume plus réduit
qu’attendu des licenciements économiques
pour LEC, susciter des difficultés pour
certains OPP.
Bien que l’évaluation ne permette pas de
disposer de données très précises sur ce
sujet, il semble que dans la grande majorité
des cas, la facturation par les OPP n’a pu
porter que sur les deux premiers versements
prévus par les marchés, le troisième attaché
à la preuve d’une insertion dans un emploi
d’au moins six mois étant nettement plus
rare. L’équilibre économique des prestations
a donc du s’établir le plus souvent sur la
base de 75% des financements prévus.
Jean-Christophe BONNIN
Sous-direction Animation des évaluations,
veille et benchmark
Daniel RIGAUD
Cabinet Geste
Pour en savoir plus
BONNET A., GAIGNON A. [2012], « Le recours aux opérateurs privés de placement
pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi en difficultés d’insertion -
Résultats sur le retour à l’emploi à horizon de 8 mois », Pôle emploi, Repères &
Analyses n°35.

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Opérateurs privés de placement : quel bilan ? (2012)

  • 1. Le recours aux opérateurs privés de placement Les résultats de l’évaluation qualitative menée en 2011 En 2009, Pôle emploi a fait le choix de solliciter les opérateurs privés de placement (OPP) pour accompagner les demandeurs d’emploi en plus grande difficulté ou des licenciés économiques, afin d’accroitre ses capacités d’actions. Deux prestations ont été mises en œuvre dans le cadre du recours à des opérateurs privés : • Trajectoire vers l’emploi (TRA) qui s’adresse à tout demandeur d’emploi en parcours accompagnement (ACC) [cf. encadré 2]. • Licenciés économiques (LEC) qui s’adresse aux adhérents des dispositifs « Convention de reclassement personnalisé » (CRP) et « Contrat de transition professionnelle » (CTP) [cf. encadré 3]. Au 31 décembre 2011, 206 550 demandeurs d’emploi avaient été pris en charge dans le cadre de la prestation TRA soit environ 10% des demandeurs d’emploi en parcours accompagnement.A la même date, 119 080 personnes s’étaient engagées dans la prestation LEC depuis le début de l’exécution des marchés, soit environ un tiers des adhérents à la CRP ou au CTP(1) . A la demande du comité d’évaluation de Pôle emploi, une évaluation a été conduite, portant sur les conditions de mise en œuvre de ces programmes et leurs effets, au regard de dispositifs d’accompagnement similaires assurés par Pôle emploi (Cap vers l’entreprise essentiellement dans les régions dans lesquels il est déployé, et les dispositifs CRP et CTP au sein de Pôle emploi). L’évaluation qualitative dont les résultats sont présentés ici a été conduite par le Cabinet Geste et réalisée dans huit régions entre décembre 2010 et juillet 2011 [cf. encadré 1]. Les pratiques d’orientation et de prescription Les modalités d’orientation et de « prescription » vers les dispositifs TRA et LEC sont nettement différentes. Dans le cadre de TRA, il s’agit véritablement de « prescription », au sens où les conseillers de Pôle emploi, en fonction du diagnostic effectué avec le demandeur d’emploi sur ses besoins, lors d’un entretien, vont juger de l’opportunité de l’orientation vers un OPP. En revanche, dans le cadre de LEC, ce sont principalement les règles d’éligibilité, liées au statut de la personne, qui conditionnent l’entrée dans le dispositif CRP-CTP puis la prise en charge par un OPP. Dès la fin de l’année 2009, le recours aux opérateurs privés de placement (OPP) pour accompagner les demandeurs d’emploi a permis d’alléger la charge d’activité de Pôle emploi. Il s’agissait d’orienter des publics en difficulté d’insertion ou des adhérents, dans le cadre de programmes dédiés aux licenciés économiques, vers d’autres professionnels susceptibles de dynamiser leur recherche d’emploi ou de les aider à se reconvertir. De manière générale, les services délivrés par les OPP ont été plus personnalisés que ceux offerts par Pôle emploi, mais ont laissé peu de place à des dispositifs innovants en matière d’accompagnement. En revanche la prospection en direction des entreprises pour rechercher des offres d’emploi et « pénétrer sur le marché du travail caché » s’est révélée assez limitée, à la différence de ce qui est observé pour Pôle emploi pour des programmes analogues. La régulation des flux a joué un rôle central dans la mise en œuvre des dispositifs et le contrôle qualité s’est centré sur la conformité aux engagements. Les OPP ont du s’adapter à des règles contraignantes qui ont conduit à réduire les financements accordés par rapport à ce qui était attendu. DIRECTION,VEILLE PROSPECTIVE ET AFFAIRES INTERNATIONALES Repères & Analyses Études Février 2012 - n°37 (1) Le calcul du poids relatif des personnes accompagnées par des OPP au regard des populations de référence est effectué sur la période allant jusqu’en juin 2011.
  • 2. Une information des publics éligibles relativement transparente D’une manière générale, les conseillers de Pôle emploi présentent les dispositifs d’accompagnement renforcé(2) afin de favoriser l’adhésion des demandeurs d’emploi. Si, concernant le dispositif LEC, ils insistent sur le niveau d’indemnisation lié au CRP-CTP, ils vont mettre l’accent, dans le cadre de TRA, sur la possibilité de bénéficier d’un accompagnement renforcé et d’un suivi plus régulier. Les conseillers présentent l’OPP comme un « partenaire » de Pôle emploi. Cependant, ils ne signalent pas toujours les contraintes potentielles inhérentes à cette prise en charge. Cela peut être une cause de non- engagement du demandeur d’emploi dans l’accompagnement proposé par l’opérateur privé à la suite de l’orientation effectuée par Pôle emploi.Au total, les taux d’adhésion semblent relativement élevés, en tout cas pour les dispositifs LEC (de l’ordre de 90%). Trajectoire emploi : un allégement des portefeuilles des conseillers de Pôle emploi Les conseillers ont d’abord mobilisé la prestation pour alléger leur portefeuille de suivi des demandeurs d’emploi. Cela s’est traduit par des orientations massives dans les premiers mois du dispositif, avec cependant de fortes disparités d’un site à un autre, y compris au sein d’un même département. Globalement, au-delà du cadrage national, les Directions régionales de Pôle emploi n’ont pas établi de ciblage particulier des publics éligibles à TRA. Elles ont généralement choisi de ne pas imposer de cadre de prescription trop précis, mais quelques-unes ont affiné les critères que pouvaient prendre en compte les conseillers dans la démarche de prescription.Ainsi l’Alsace a choisi de cibler en priorité les demandeurs d’emploi pour lesquels les six premiers mois n’ont pas permis de dégager un profil professionnel réaliste à court ou moyen terme et/ou de réaliser des mises en relation avec des offres d’emploi. Dans le Nord-Pas-de-Calais il a été décidé d’orienter vers TRA les demandeurs d’emploi inscrits depuis plus de neuf mois. De tels ciblages, lorsqu’ils ont été établis en lien avec les opérateurs privés, ont rendu plus transparentes et plus fluides les procédures d’orientation. Dans l’ensemble des régions observées, les publics orientés sont des demandeurs Encadré 1 L’évaluation qualitative visait à caractériser la mise en œuvre des accompagnements réalisés par les OPP et Pôle emploi auprès des licenciés économiques et des demandeurs d’emploi en difficulté d’insertion professionnelle : d’une part le dispositif Licenciés économiques (LEC) et les dispositifs CRP-CTP de Pôle emploi, et d’autre part le dispositif Trajectoire emploi (TRA) et Cap vers l’entreprise (CVE) dans les régions dans lesquelles il est déployé. Il s’agissait d’évaluer la pertinence, la cohérence, l’efficience et l’efficacité des règles et pratiques d’orientation et d’accompagnement des publics concernés, de mobilisation des entreprises, et de caractériser les éventuelles innovations et « bonnes pratiques » mises en œuvre sur le terrain. L’évaluation visait également à analyser les pratiques de coordination entre les OPP et Pôle emploi, l’efficacité des règles de paiement liées aux relations contractuelles entre les OPP et Pôle emploi, et la cohérence des dispositifs de « régulation » interne à Pôle emploi. Le Cabinet Geste a analysé ces processus à travers des enquêtes de terrain conduites dans huit régions (Alsace,Auvergne, Centre, Haute-Normandie, Ile-de-France (Ouest), Languedoc- Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d’Azur) en observant les dispositifs d’accompagnement confiés aux OPP et ceux, équivalents, mis en œuvre par Pôle emploi. Ont également été étudiées les différences pouvant exister en fonction du type d’OPP intervenant dans la région : opérateurs issus d’entreprises d’intérim, opérateurs issus de « grands » groupes de reclassement professionnel et enfin opérateurs plus locaux, dont l’activité s’inscrit dans le champ de l’insertion et de la formation. Au total, près de 300 entretiens ont été menés auprès de l’ensemble des acteurs nationaux, régionaux et territoriaux ainsi que des employeurs et des demandeurs d’emploi. Cette évaluation qualitative est complétée par une évaluation quantitative qui vise à mesurer le niveau de services délivrés et les résultats des programmes mis en œuvre par les OPP ou délivrés par Pôle emploi. Elle a été menée au moyen d’une enquête pilotée par Pôle emploi et la Dares, auprès de cohortes de demandeurs d’emploi ayant bénéficié de ces programmes. Objectifs et méthode de l’évaluation qualitative d’emploi bénéficiaires du Suivi mensuel personnalisé (SMP) qui ont un besoin d’accompagnement plus intense et qui sont peu autonomes dans leur recherche d’emploi. C’est généralement au cours du premier entretien de SMP, et donc fréquemment au 4e mois, que les conseillers ont fait le choix de mobiliser le dispositif TRA. Mais certaines prescriptions ont pu intervenir dès l’élaboration du PPAE (projet personnalisé d’accès à l’emploi) voire, à l’inverse, plus tardivement dans le parcours du demandeur d’emploi, dans le cas de chômage de longue durée. Pour certains opérateurs, il a été constaté un effet de « surprise » et de découverte par les opérateurs privés d’un public plus éloigné de l’emploi que ce à quoi ils s’attendaient. Mais des pratiques de sélection abusive ou « d’écrémage » des publics de la part des OPP à l’entrée de TRA n’ont pas été constatées dans les sites des enquêtes. Trajectoire emploi : une gestion des flux à court terme avec quelques tentatives d’anticipation Les flux d’entrée sur les dispositifs ont été globalement irréguliers au fil du temps et difficilement prévisibles par les OPP, avec ce que cela peut comporter comme conséquences internes sur la planification et l’organisation du travail. Face à cela, les stratégies de régulation des flux ont été plus ou moins perfectionnées selon les régions. La Direction régionale du Nord-Pas-de-Calais a par exemple mis en place un objectif de flux d’entrée lissé et mensualisé qui visait à réduire ou à atténuer les effets des fluctuations de la prescription. D’autres régions, dont l’Auvergne, ont développé un partenariat entre Pôle emploi et les OPP qui a permis une prescription « apaisée » pour TRA. Mais, du fait de contraintes budgétaires fin 2010 et début 2011, plusieurs directions régionales ont du arrêter la prescription dès janvier 2011. Au niveau local, les modes d’organisation sont disparates. Mais c’est le plus souvent le directeur du site qui est responsable de l’organisation des orientations. La plupart de sites a organisé des réunions d’information sur le dispositif TRA, associant régulièrement les OPP, afin de permettre aux conseillers de Pôle emploi de mieux appréhender la prestation et de fluidifier la prescription. TRA n’a pas toujours été bien différenciée par les conseillers de Pôle emploi parmi les autres prestations externalisées susceptibles d’être mobilisées pour les demandeurs d’emploi éloignés de l’emploi, en particulier les prestations Cible emploi et de « MVE » (Mobilisation vers l’emploi). (2) L’accompagnement renforcé est entendu comme l’intensification de la prise en charge du demandeur d’emploi prévoyant notamment des rendez-vous plus fréquents avec le conseiller référent.
  • 3. En règle générale, les conseillers ont distingué les prestations en fonction de leur durée, Cible emploi (accompagnement spécifique d’une durée de trois mois) visant a priori des publics plus proches de l’emploi que ceux orientés vers le dispositif TRA (d’une durée de six mois). Ce constat contribue sans doute à expliquer la relative surprise affichée par certains opérateurs privés vis-à-vis des publics qui leur étaient adressés. Dans le cadre du dispositif LEC, une orientation plus outillée et maîtrisée Dans le cas de LEC, plus que de prescription, il faut plutôt parler d’une « répartition des flux » (d’adhésions à la CRP ou au CTP) entre accompagnement interne et externe. En général, la clé de répartition est d’abord fonction des tailles des portefeuilles des conseillers de Pôle emploi (30 personnes accompagnées pour les CTP, 50 pour les CRP). C’est donc sur la base des ressources humaines disponibles au sein de Pôle emploi que l’orientation va s’effectuer. Des choix et critères spécifiques d’orientation ont néanmoins été mobilisés. Ainsi, lorsqu’un adhérent faisait part d’un projet de formation, susceptible de générer un travail important d’ingénierie et d’instruction de la demande, ou venait de bénéficier d’un accompagnement spécifique dans le cadre des plans de sauvegarde de l’emploi, la prise en charge relevait systématiquement de Pôle emploi. Il en est de même lorsqu’un adhérent signalait, au moment de son premier entretien, une prochaine reprise d’emploi. D’autres critères sont apparus, liés soit à une logique géographique tenant compte de l’éloignement des candidats vis-à-vis des lieux d’implantation des OPP, soit à une logique d’expertise des OPP (spécialisés sur la création d’entreprise, l’accompagnement de certains publics comme les cadres ou un domaine professionnel spécifique). LEC : une gestion des flux percutée par la baisse des licenciements économiques La gestion des flux s’est heurtée à la double contrainte de respect des seuils des marchés (seuils minimaux en particulier) et d’adaptation à une conjoncture difficile à prévoir au moment du lancement du dispositif et qui s’est traduite par une baisse globale des licenciements économiques en 2010/2011. Pôle emploi a rencontré des difficultés à anticiper le nombre d’adhérents aux dispositifs CRP/CTP. La régulation des flux, souhaitée par les différents partenaires, s’est parfois heurtée à des vagues d’entrées massives suite à des plans sociaux importants sur certains territoires. Certaines Directions régionales ont noué des liens avec les DIRECTTE afin de mieux anticiper les licenciements économiques. Elles ont parfois fait le choix de mettre en place des comités de pilotage locaux animés par les responsables d’équipe CRP/ CTP. Mais le phénomène principal a été celui de la réduction des licenciements économiques au cours de la période observée (en partie due, selon les acteurs de terrain, à un usage croissant des ruptures conventionnelles). Pour y faire face, le public éligible à la prestation LEC a été élargi à l’ensemble des personnes concernées par un licenciement économique, même lorsqu’elles n’adhéraient pas à la CRP ou au CTP. Cet élargissement du public, s’il a permis de maintenir l’alimentation des opérateurs privés à un niveau suffisant, a pu soulever quelques difficultés dans les modalités de prise en charge et d’accompagnement. Le cas harmonieux des équipes mixtes pour le CTP Dans certaines régions, des équipes mixtes (OPP/Pôle emploi) ont été mises en place pour l’accompagnement des adhérents au CTP. Dans ce cadre, la notion d’orientation vers un prestataire n’a plus réellement de sens. Un responsable d’équipe supervise en effet les conseillers de Pôle emploi et les consultants des opérateurs privés sur le plan fonctionnel, même si ces derniers continuent à dépendre hiérarchiquement du management interne de l’OPP. L’orientation des adhérents vers un conseiller de l’équipe se réalise de façon fluide en fonction de la charge de chacun. L’équipe CTP fonctionne comme une entité globale, sans distinction forte entre les conseillers de Pôle emploi et ceux relevant de l’OPP. Soulignons que cette organisation apporte aussi de la souplesse dans l’accès aux actions mises en œuvre : du fait du rassemblement dans un même lieu, les personnes prises en charge ont la possibilité de participer aux mêmes ateliers, qu’ils soient animés en interne par Pôle emploi ou par un consultant d’un opérateur privé. Les pratiques d’accompagnement des publics Les cahiers des charges des prestations TRA et LEC ont laissé peu de place aux consultants des opérateurs privés pour introduire des modalités de prise en charge innovantes. Les OPP ont respecté les cahiers des charges, d’autant que les Directions régionales de Pôle emploi ont exercé leur rôle de contrôle de conformité de la prestation délivrée aux obligations du marché. Encadré 2 Cette prestation s’adresse à tout demandeur d’emploi, sans condition d’indemnisation, inscrit en catégorie 1, en parcours d’accompagnement, avec une attention particulière pour les publics suivants : • ceux rencontrant des difficultés d’insertion durable (CDD et/ou intérims, récurrents) souhaitant se stabiliser dans un emploi pérenne ; • ceux dont les perspectives d’emploi sont limitées sur leur bassin et dont le retour à l’emploi nécessite un travail sur la mobilité professionnelle et/ou géographique ; • ceux qui se confrontent pour la première fois au marché du travail, notamment les jeunes ; • les autres publics, sans difficultés périphériques, ciblés et validés par les régions. La prestation est réalisée par un OPP : • La durée de l’accompagnement est de 6 mois (non renouvelable) et la durée du suivi dans l’emploi est de 3 mois. • Le dispositif comprend trois phases : la fixation d’une cible professionnelle (de 1 à 8 semaines) ; l’élaboration de la stratégie de recherche d’emploi (de 1 à 2 semaines) ; l’accompagnement intensif de la recherche d’emploi (durée restante). • Les portefeuilles des prestataires n’excèdent pas 50 demandeurs d’emploi accompagnés. • Afin de privilégier un objectif de placement, les OPP sont rémunérés en fonction des résultats : 50% sont versés à l’attestation de la réalisation de la prestation, et les 50% restant le sont en fonction de l’atteinte de l’objectif de placement (25% à la reprise de l’activité et 25% après une période de maintien dans l’emploi de six mois). Dispositif « Trajectoire emploi » (TRA)
  • 4. (3) Evaluation des expérimentations d’accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi conduites par l’Unédic et l’ANPE en 2007 (rapport d’octobre 2009). Pour l’essentiel, les OPP combinent des entretiens individuels et collectifs Les pratiques d’accompagnement observées portent principalement sur la combinatoire entre des entretiens individuels et des actions collectives. Des phases de regroupements, alternant avec des temps d’échanges individuels entre consultants et participants aux programmes ont souvent été mis en œuvre par les OPP, avec des modalités variables selon les prestataires. Ainsi, en Languedoc-Roussillon, LEC et TRA se fondent sur une approche exclusivement individuelle quand d’autres privilégient des actions collectives (LEC en Nord-Pas-de-Calais). Sur tous les territoires, l’ensemble des opérateurs justifient leurs choix méthodologiques par l’impératif d’une « dynamisation » et d’une « autonomisation » des demandeurs d’emploi dans leurs démarches. Mais c’est au sein des équipes d’accompagnement de LEC que l’on trouve le plus fréquemment des consultants en position de coach, adaptant plus nettement leurs interventions à chaque situation individuelle. Les services délivrés par les OPP sont considérés comme plus personnalisés Aux yeux des bénéficiaires interrogés, l’accompagnement par les OPP semble plus personnalisé que celui mis en œuvre par les conseillers de Pôle emploi. Certains opérateurs ont mis en place des outils de profilage spécifique, en particulier dans le cadre de TRA. Les demandeurs d’emploi se sont sentis davantage pris en compte par les consultants des OPP. La majorité des bénéficiaires de la prestation TRA sont satisfaits de l’accompagnement dont ils ont bénéficié mais cette appréciation est variable selon l’opérateur concerné. Les consultants des OPP ont également une tendance plus prononcée que les conseillers de Pôle emploi à mobiliser des canaux de contacts différenciés tels que le téléphone ou la messagerie électronique. Ils mobilisent plus facilement les réseaux sociaux professionnels. Dans le cadre de TRA, plusieurs outils intéressants ont pu être observés comme par exemple le « diagramme en étoile » aidant au diagnostic (Manpower Egalité des chances) ou « Transférence », destiné à l’analyse des compétences (Aformac). Dans le cadre de LEC également des « bonnes pratiques » ont pu être identifiées, ayant trait notamment au management des compétences d’accompagnement (Afpa Transitions et Altedia), à l’accompagnement des cadres (BPI) ou à la valorisation des candidatures des participants (Afpa Transitions et Altedia). Contrairement à l’une des attentes exprimées lors de l’évaluation menée en 2007-2008(3) , et mise en œuvre dans ce marché, la mobilisation par les OPP des prestations de Pôle emploi dédiées aux demandeurs d’emploi est restée relativement faible. La majorité des OPP a en effet développé ses propres outils ou a estimé que l’opérateur devait prendre en charge intégralement l’accompagnement qui lui était confié. Quelques OPP ont souligné cependant la difficulté à avoir accès en particulier à l’évaluation en milieu de travail (EMT), même si de telles « prestations » auraient pu être mises en œuvre directement par les opérateurs privés grâce à leurs contacts avec les entreprises. Le recours à la formation significatif pour les adhérents à la CRP ou au CTP Le recours à la formation a été significatif pour LEC mais il est resté marginal dans le cas de TRA alors qu’une partie du public concerné dispose de faibles qualifications. Il faut toutefois souligner que les critères d’orientation vers TRA ne prévoyaient pas de cibler des demandeurs d’emploi ayant besoin de formation et que l’entrée en formation n’était pas jugée comme un résultat positif dans le cahier des charges supportant ces programmes. Certains attribuent également ce constat à la durée limitée de l’accompagnement et aux difficultés socioprofessionnelles des publics concernés. Dans le cadre de LEC, l’accès à la formation est pointé par tous comme l’une des principales valeurs ajoutées du dispositif. La CRP comme le CTP peuvent s’accompagner d’une formation permettant à l’adhérent de se réorienter vers un métier porteur. On observe cependant que la majorité des formations sont courtes, non qualifiantes et visent le perfectionnement professionnel ou l’actualisation des compétences (par exemple Caces, Fimo, permis de conduire…). Les adhérents suivis par Pôle emploi sont plus fréquemment orientés vers une formation que ceux suivis par les OPP. Ces derniers estiment rencontrer des difficultés sur le champ de la formation (délais d’instruction et de contrôle des dossiers de la part de Pôle emploi). L’opérateur public conserve, dans la plupart des régions, la relation exclusive avec les OPCA. Les acteurs de Pôle emploi et les OPCA expriment leur souhait de conserver un rôle pivot (et conjoint) dans le processus de mobilisation de la formation, en opposition avec l’attente par certains OPP d’établir une relation directe avec les OPCA, s’affranchissant du lien avec Pôle emploi. La prospection des entreprises par les OPP est restée limitée De la part des OPP, la mobilisation directe des entreprises, la prospection en direction des entreprises pour rechercher des offres d’emplois et la pénétration du « marché caché », apparaissent limitées. Cela est vrai lorsqu’il s’agit d’OPP issus des grandes entreprises d’intérim. Celles-ci semblent peu enclines à mobiliser leurs « clients » entreprises au bénéfice des demandeurs d’emploi qu’ils accompagnent, et compte tenu des difficultés de ces publics. Cette posture peut être aussi liée au fait que sont dissociées, dans ces entreprises, l’activité « OPP » (accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi), et l’activité de services d’intérim, sans que soient créées des passerelles entre les deux entités. Encadré 3 Cette prestation s’adresse aux adhérents aux dispositifs de reclassement professionnel : la convention de reclassement personnalisé (CRP) et le contrat de transition professionnelle (CTP). Ce sont les salariés des entreprises locales en liquidation ou en redressement judiciaire ou de moins de 1 000 salariés qui procèdent à des licenciements économiques et qui ont souhaité adhérer volontairement aux dispositifs. Cette prestation s’adresse exclusivement à tous les adhérents aux dispositifs de reclassement inscrits en catégorie 4 : • elle est réalisée par Pôle emploi ou un OPP (LEC) ; • la durée de l’accompagnement est de douze mois non renouvelable ; • la durée du suivi dans l’emploi est de trois mois ; • CRP : un référent pour 50 bénéficiaires – CTP : un référent pour 30 bénéficiaires. Dispositif « Licenciés économiques » (LEC = CRP/CTP)
  • 5. Les OPP vont donc plutôt mobiliser les offres d’emploi déjà collectées par Pôle emploi, sans explorer de façon active le « marché caché ». Par ailleurs, la facturation du placement en intérim n’est pas considérée comme un résultat positif par Pôle emploi, d’autant que les durées moyennes des missions d’intérim sont particulièrement courtes. Toutefois, les OPP « reconnus » et expérimentés pour la mise en œuvre de dispositifs d’outplacement ont mobilisé leurs outils pour faciliter la mise en relation entre les offres d’emploi et les demandeurs d’emploi. De même, du côté de Pôle emploi, les équipes spécialisées CRP-CTP ont développé des pratiques de prospection d’entreprises et de travail spécifique sur le « marché caché ». Les OPP ont peu développé les démarches de suivi dans l’emploi Le suivi dans l’emploi, attendu dans les deux prestations, a semblé complexe à mettre en place. Les OPP avancent deux obstacles majeurs. D’une part, sont soulignées les difficultés pour joindre les salariés et obtenir les preuves d’embauche six mois après le début du contrat. Si certains bénéficiaires se disent satisfaits d’être restés en contact avec leurs consultants, d’autres estiment ne plus avoir besoin de l’opérateur une fois qu’ils sont en emploi. D’autre part, les OPP mettent en exergue la « sévérité » des critères de définition d’un contrat pérenne posés par Pôle emploi et permettant de solder la prestation. En effet, seuls sont comptabilisés comme « sorties intégralement facturables » les contrats d’une durée égale ou supérieure à six mois. Les OPP objectent différentes limites à cette règle : dans cette période de crise, ce type de contrat se fait plus rare ; dans différents secteurs ou territoires, c’est d’abord via l’intérim de courte durée que se font les embauches. Pilotage et contrôle qualité des dispositifs Les marchés avec les OPP ont été passés au niveau national avec un système d’allotissement régional. L’autonomie des régions dans la mise en place des programmes a donc été relative. La Direction générale a mobilisé des comités de pilotage spécifiques avec les deux principaux opérateurs privés. Ces comités de pilotage ont été alimentés, entre autres, par les retours des régions. Le lien entre le niveau national et régional a été apprécié par les échelons régionaux, malgré parfois des retards dans la transmission d’informations internes à Pôle emploi, alors que les OPP étaient de leur côté, à même de mettre en œuvre très rapidement les décisions prises au niveau national. Des modalités diverses de pilotage, de coordination et d’organisation Les régions ont mis en place des organisations diverses avec, en général, deux comités de pilotage distincts, l’un pour TRA, l’autre pour LEC, auxquels les OPP étaient conviés. La vocation de ces comités de pilotage est, selon les cas, de nature stratégique permettant alors de travailler ensemble sur la définition des publics ou la mise en place de plans d’actions spécifiques, ou de nature exclusivement technique. Dans quelques régions, les OPP ont également été associés aux instances régionales liées à la CRP et au CTP. Au lancement du marché, les équipes régionales de Pôle emploi ont été avant tout préoccupées par le fonctionnement administratif (l’appréciation des résultats et la facturation notamment), la gestion des flux ou les procédures de contrôle qualité. Les instances régionales ont rarement été des lieux d’échange où les partenaires examinaient les retours d’expérience ou les bonnes pratiques. Le niveau territorial et local (Direction territoriale - Direction d’agence Pôle emploi) est intervenu davantage au niveau de l’orientation et de la gestion des flux de demandeurs d’emploi en direction des OPP. Dans la plupart des sites, des réunions ont été organisées avec les OPP sur le dispositif TRA ce qui a permis aux conseillers de mieux connaitre les OPP et de fluidifier la prescription. Dans les régions observées, des plateformes régionales de gestion des prestations ont été mises en place. L’ensemble des acteurs a apprécié cette organisation qui soulage le travail administratif des conseillers prescripteurs et permet aux OPP d’avoir un interlocuteur unique pour toutes les questions liées à la facturation. Pour LEC comme pour TRA, les OPP disent avoir souffert du système de gestion de la facturation, d’une part en raison de problèmes techniques et informatiques, et d’autre part, en raison d’une posture de contrôle administratif très poussée de la part de Pôle emploi. Certains OPP indiquent avoir recruté spécifiquement du personnel pour la gestion administrative de leurs relations avec Pôle emploi. Un contrôle qualité centré sur le respect des procédures administratives Le contrôle qualité mis en place par Pôle emploi a davantage porté sur la conformité aux engagements (associés aux livrables prévus) que sur la qualité de la prestation en tant que telle. Beaucoup de livrables transmis par les OPP ont paru peu utiles aux conseillers de Pôle emploi pour leur permettre de reprendre l’accompagnement du demandeur d’emploi, en cas de non retour à l’emploi. Les informations transmises sont considérées comme étant trop peu illustrées ou non adaptées à la compréhension des situations individuelles. Certains conseillers indiquent avoir eu des difficultés pour accéder à ces livrables. Les évolutions informatiques récentes permettant au conseiller de Pôle emploi de consulter les conclusions des consultants OPP, via le dossier du demandeur d’emploi, devraient permettre de résoudre cette difficulté. Types d’OPP et approches économiques Certains OPP ont répondu à l’appel d’offre lancé par Pôle emploi afin de faire fructifier leur expérience antérieure alors que d’autres ont souhaité diversifier leurs prestations. Les OPP se sont parfois alliés entre eux afin d’assurer une couverture du territoire correspondant au lot pour lequel ils avaient soumissionné. Toutefois, ces alliances ne semblent pas avoir eu d’effet d’apprentissage et de mutualisation sur leurs pratiques au sein du groupement. Trois familles d’opérateurs privés dans TRA et LEC Les opérateurs privés se répartissent en trois grandes familles : • Les OPP issus du secteur de l’outplacement : leur mobilisation sur ce marché tient en partie à l’expérience acquise, à leur potentiel d’intervenants et à la maîtrise des coûts. • Les OPP issus des grandes entreprises de l’intérim (Manpower, Addeco ou
  • 6. Directeur de la publication : Jean BASSÈRES Directrice de la rédaction : Annie GAUVIN Rédacteur en chef : François AVENTUR Secrétariat de rédaction : Isabelle LABRIDY Site : www. pole-emploi.org ©Pôleemploi-ISSN:2107-4771-Réf.10018 Randstat Intérim) qui souhaitent se positionner de façon active sur ce nouveau segment d’accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi. Ces entreprises ont cependant eu tendance à limiter le risque économique en créant des filiales intervenant spécifiquement sur ces marchés avec Pôle emploi. • Les OPP à dimension plutôt locale, issus en général de l’univers de la formation et de l’insertion. De petite taille, ils supportent moins de coûts fixes et peuvent s’appuyer sur leur savoir- faire dans les domaines de l’insertion économique et de la formation. Leur ancrage territorial leur donne une véritable légitimité. Les trois familles d’OPP représentent des poids inégaux dans l’ensemble des effectifs des publics pris en charge. Les OPP relevant de l’outplacement représentent environ la moitié des effectifs considérés tandis que les deux autres familles se partagent le reste de l’activité de manière sensiblement égale. Des ressources humaines relativement homogènes mais affectées par la précarité Les OPP ont recruté des profils de consultants qualifiés, en général sur des contrats temporaires : • Profil « conseiller à l’emploi » disposant d’une expérience professionnelle acquise au sein du Service public de l’emploi (ex- ANPE, ou CDD recrutés par Pôle emploi dans le cadre du dispositif CRP mais non pérennisés dans leur emploi ; provenant de missions locales ; ou conseillers en insertion professionnelle de l’Afpa…) ; • Profil « gestion des ressources humaines » (Intérim, outplacement, recrutement – y compris psychologues du travail) ; • Plus rarement, profil « commercial » positionné sur la relation entreprises. Certains consultants, plus spécialisés dans l’outplacement « tournent » dans les différents OPP au gré des marchés. La gestion des emplois, en particulier chez les « grands » opérateurs reste prudente et les recrutements se font quasi exclusivement sur la base de contrats à durée déterminée, en raison notamment de la durée limitée du marché (deux ans). L’irrégularité des flux d’orientation des demandeurs d’emploi vers les OPP a en outre suscité un turn-over important chez certains opérateurs. Les non-renouvellements de CDD entraînent, évidemment des changements de conseillers pour les bénéficiaires d’accompagnements. En revanche, certains OPP plus « locaux » mobilisent majoritairement des consultants qu’ils recrutent en CDI. Chaque OPP a déployé ses propres méthodes pour former les nouveaux consultants embauchés. Certains d’entre eux, face à la forte montée en charge dès le début du marché, en particulier sur le dispositif TRA, ont été contraints de revoir à la baisse leurs ambitions de formation. Une maîtrise des coûts parfois délicate pour les OPP Pour répondre aux appels d’offres et déterminer leur seuil de rentabilité, les OPP se sont en général calés sur des seuils médians (entre seuils minimum et maximum du marché). Ceci a pu, en raison des régulations budgétaires relatives au dispositif TRA, et du volume plus réduit qu’attendu des licenciements économiques pour LEC, susciter des difficultés pour certains OPP. Bien que l’évaluation ne permette pas de disposer de données très précises sur ce sujet, il semble que dans la grande majorité des cas, la facturation par les OPP n’a pu porter que sur les deux premiers versements prévus par les marchés, le troisième attaché à la preuve d’une insertion dans un emploi d’au moins six mois étant nettement plus rare. L’équilibre économique des prestations a donc du s’établir le plus souvent sur la base de 75% des financements prévus. Jean-Christophe BONNIN Sous-direction Animation des évaluations, veille et benchmark Daniel RIGAUD Cabinet Geste Pour en savoir plus BONNET A., GAIGNON A. [2012], « Le recours aux opérateurs privés de placement pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi en difficultés d’insertion - Résultats sur le retour à l’emploi à horizon de 8 mois », Pôle emploi, Repères & Analyses n°35.