Gilles Babinet - Extrait Livre Blanc 80 #PortraitDeStartuper - Un des piliers de la nouvelle économie, c’est l’ open innovation
#PortraitDeStartuper
1Gilles Babinet
Un des piliers de la nouvelle économie, c’est l’ open innovation
Gilles Babinet est un multi-entrepreneur français, né en 1967, à Paris. Il est actuellement « Digital
Champion » pour la France auprès de la Commission Européenne.
Il a créé de nombreuses sociétés dans des domaines aussi divers que le conseil (Absolut), le
batiment (Escalade Industrie), la musique mobile (Musiwave), la co-creation (Eyeka), les outils
décisionnels (CaptainDash)...
En Avril 2011, Gilles Babinet est élu premier Président du Conseil national du numérique. Le
Cnnum a pour charge d'éclairer les pouvoirs publics sur les enjeux de l'économie numérique et
d’améliorer le dialogue entre le gouvernement et le secteur de l'Internet. Sous sa présidence, Gilles
Babinet oriente le Cnnum sur des travaux de réforme de l'État et de compétitivité, en particulier le
Cnnum s'est engagé sur le développement de l'e-éducation, du financement de l'innovation, de la
fiscalité du numérique, et de l'open-data.
C’est en Juin 2012 qu’il est nommé Digital Champion par la ministre déléguée au Numérique, Fleur
Pellerin. Il représente à ce titre les enjeux du numérique pour la France auprès de la Commission
européenne. Gilles est également un contributeur actif de l’Institut Montaigne où il a participé à de
nombreux travaux sur le numérique, la compétitivité et la réforme des institutions par le digital.
Gilles Babinet publie en Février 2015 l’ouvrage “ Big data, penser l’homme et le monde autrement”,
qui fait un tour d’horizon de ce que permet cette nouvelle technologie, et traite en particulier les
enjeux de société qu’elle implique. Cette publication suit son premier ouvrage intitulé "L'Ère
Numérique, un nouvel âge de l’humanité”, paru en janvier 2014 et dans lequel il met en avant
l'impact des technologies, des concepts ainsi que des modes de pensées issus de la sphère
digitale sur le monde tel qu'il existe aujourd’hui. En septembre 2015, Gilles a également publié, en
partenariat avec Les Echos, le baromètre de l’agilité digitale des acteurs du CAC40, le eCAC40.
#PortraitDeStartuper
2
13 avril 2100. Des historiens spécialistes de l'Ere
numérique - archéologues de systèmes d'information qui
auront totalement disparus - font une découverte
surprenante : ils récupèrent, enfouis dans un disque dur
rongé par la rouille, des traces d'un brevet appartenant à
une grande entreprise du secteur automobile.
L'artefact, qui a plus d'une centaine d'années - une
éternité à l'Ere numérique - est un symbole de
« l'Ancienne économie » : celle où l'on protégeait
l'innovation - à coups de brevets et de millions de dollars
d'investissement en R&D - face à l'Autre, incarné par le
concurrent. Il fallait investir plus vite, plus fort que la
concurrence et poser immédiatement un brevet à la
moindre avancée technologique.
Mais dans la « Nouvelle économie » dominée par le
numérique, l'Autre n'est plus cet infernal concurrent,
mais une multitude d'acteurs venant pour certains de
nulle part, ou presque : étudiants suivant gratuitement
les derniers Moocs du MIT, chercheurs, passionnés,
start-uppers ... Dans cette nouvelle économie, l'Autre -
ou devrions nous parler des autres ("multitude" oblige) -
n'est pas forcément une menace mais plutôt un
partenaire.
L’un des piliers de cette nouvelle économie, c’est l’ open
innovation, ou la mise à disposition de la technologie,
par ceux qui la possèdent, grands groupes, start up,
laboratoires, sur des plateformes dédiées. Son
corollaire, l’open API, désigne une interface de
programmation permettant à des applications tierces
d’accéder à du contenu. Ainsi, par exemple l’API de
Google Maps pourra être utilisé par n’importe quel
développeur pour intégrer un service de cartographie
dans le site ou l’application mobile qu’il code.
Ce principe, les start up l’utilisent depuis longtemps.
Facebook publie depuis plusieurs années l’ensemble de
la recherche. L’intelligence artificielle, dont on parle tant
ces derniers mois, regorge de projets d’open innovation ;
là encore, le groupe de Mark Zuckerberg en est un bel
exemple, comme en témoigne le partenariat signé entre
son laboratoire de recherche parisien et l’INRIA.
Les grandes entreprises elles aussi, multiplient les
initiatives, même si pour certaines d’entre elles, le
concept n’est pas nouveau : Procter & Gamble fait figure
de pionnier avec sa plateforme « Connect & Develop »,
lancée au début des années 2000. En France, Engie,
qui a obtenu en octobre dernier la 2e place du eCac40 –
qui classe les entreprises selon leur maturité numérique
– a elle aussi sa propre plateforme d’open innovation.
Mais revenons à notre brevet automobile. Elon Musk, le
CEO de Tesla, créa la sensation il y a quelques mois en
expliquant de façon très naturelle que quiconque
connecterait ses véhicules à sa plate-forme digitale
aurait le droit d'utiliser gratuitement cette propriété
industrielle. Une révolution copernicienne dans une
industrie où le brevet est perçu comme un avantage
concurrentiel majeur.
Et pour cause, cette ouverture de l'accès à l'innovation
révolutionnera les stratégies d'entreprise : l'avantage
concurrentiel en matière d'innovation ne résidera plus
dans la possession (le stock) d'innovation, mais dans la
capacité à mobiliser la multitude (le flux) dans une
optique de co-création. L'innovation ainsi ouverte sera
enrichie de l'apport d'une foule d'acteurs aussi divers les
uns que les autres. Il s’agit d’aller chercher à l’extérieur
des idées, des compétences qui compléteront celles qui
s’expriment en interne. Au final, l'expérience utilisateur
du produit, du service s'en trouvera considérablement
améliorée.
L'économie collaborative, largement fondée sur la
notation des services par les utilisateurs, n'en est que
l’un des tous premiers bouleversements. Mais par
« économie collaborative », on entends moins ces
plateformes comme Airbnb ou Blablacar, qui font des
particuliers des professionnels, que des modèles open
source comme les fablabs.
Les fablabs, ces ateliers ouverts dédiés à la réalisation
d’objets avec des outils open source, de petites équipes
effectuent, dans des domaines aussi variées que la
robotique ou la bio-santé, des avancées que certaines
entreprises prennent des années à réaliser.
Gilles Babinet
#PortraitDeStartuper
3
C'est là la seconde révolution induite par les start up.
Celle du bouleversement des organisations. Les silos et
la verticalité de celles-ci laisseront place à la
transversalité de petites équipes ultra-agiles au
fonctionnement cellulaire et horizontal. Equipes qui
seront composées probablement non plus de salariés
mais de travailleurs autonomes réactualisant à
intervalles réguliers leurs compétences. L'holacratie, ou
fonctionnement sans hiérarchie, actuellement
expérimentée par des start up comme Zappos, sera
peut-être la norme. Il est ainsi très probable que les
archéologues de la fin du 21ème siècle s'intéressent
également aux organigrammes des entreprises de
l'ancienne économie.
Site internet :
http://www.gillesbabinet.com
LinkedIn :
https://fr.linkedin.com/in/gillesbabinet
Twitter :
https://twitter.com/babgi
Gilles Babinet
#PortraitDeStartuper
4
A propos de l’auteur
Ma Présence sur les Réseaux Sociaux
Sébastien Bourguignon est Manager IT dans l’assurance, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité
depuis 2000. Sa vision de demain est un monde numérique dans lequel
les changements profonds de comportements des hommes, les
interactions au sein des entreprises, la compétition internationale des
grands groupes, le management et les organisations seront
complètement remis en question. La société bouge vite, très vite,
l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations
doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux
de société, les entreprises d’aujourd'hui prennent un risque important
pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront
s’adapter encore plus vite et plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire
à leurs grands-parents lors de la première révolution industrielle. En
effet, le quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du
digital. Ces modifications pourraient ressembler à de la science fiction
encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la
transformation est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il
s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés à l’entreprenariat et en
particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits
de startupers pour les partager sur son blog.
Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de
startups, les difficultés qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se
matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Le Cercle Les Echos,
L’Obs ou encore Le Journal Du Net.
Email: bourguignonsebastien@free.fr
Contact Info
http://sebastienbourguignon.wordpress.com http://monmasteradauphine.wordpress.com
http://fr.slideshare.net/SbastienBourguignon https://twitter.com/sebbourguignon
https://fr.linkedin.com/in/sebastienbourguignon http://www.facebook.com/sebastien.bourguignon
https://plus.google.com/u/0/+SébastienBourguignon http://www.sebastien-bourguignon.fr