Pierre Pezziardi - Extrait Livre Blanc 80 #PortraitDeStartuper - Vive les entrepreneurs !
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1Pierre Pezziardi
Vive les entrepreneurs !
Entrepreneur, co-fondateur du cabinet de conseil OCTO Technology et de l’Université du SI,
fondateur d’OpenCBS Microfinance, associé de KissKissBankBank, auteur, conférencier, Pierre
Pezziardi (@ppezziardi) promeut l’idée d’Informatique Conviviale : des systèmes fondés sur la
confiance et destinés à décloisonner les organisations en renforçant l’autonomie de leurs acteurs.
En 2010, il a déployé les méthodes du Lean en tant que DSI de la Bred Banque Populaire,
puis développé des outils financiers communautaires innovants, et notamment la plateforme de
prêts solidaires entre particuliers hellomerci.com. En tant qu’Entrepreneur en Résidence, il anime
aujourd’hui une filière de startups d’état au sein du Secrétariat Général pour la Modernisation de
l’Action Publique, qui a notamment donné vie au nouveau portail de l’Open Data Français, aux
Marchés Publics Simplifiés, au simulateur des droits mes-aides.gouv.fr …
Pierre Pezziardi est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages, préfaces, articles et conférences, et
notamment « Une Politique pour le Système d’information – Descartes, Wittgenstein, (XML) » paru
en 2005, « Lean Management, mieux, plus vite, avec les mêmes personnes – L’informatique
Conviviale » paru en 2010 aux éditions Eyrolles et « La débureaucratisation par la
confiance » édité en 2013 chez Fondapol.
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Vive les entrepreneurs !
Les entrepreneurs sont à l’honneur, l’air ambiant est
saturé d’entrepreneuriat, d’incubateurs, de pépinières,
de startups .. à tel point que l’on se demande si à 20
ans, il ne vaut pas mieux avoir réussi une levée de fonds
de 3000€ sur KissKissBankBank pour financer un
pommeau de douche éco-responsable qu’avoir réussi
Polytechnique. Il y a 30 ans, le métier le plus glamour
était trader, aujourd’hui c’est entrepreneur.
Parmi eux, les entrepreneurs à la tête de startups
numériques, inspirés par les opportunités immenses
qu’offre la transformation social/partout/tout de suite de
tous les modèles économiques, sont les plus visibles :
des historiques Meetic, PriceMinister ou Free aux plus
récents Blablacar, WiThings ou encore SigFox qui
connecte tous nos objets. Après le marché de la
publicité dévoré par Google, Facebook ou Criteo, ce
sont ceux du transport (Uber, Blablacar, Heetch ..), du
logement (AirBnb, BedyCasa ..) ou de la musique
(Deezer, Spotify, ..) qui se déclinent en applications
mobiles, sociales, offrant un service immédiat, souvent à
meilleur rapport qualité/prix que l’offre historique.
Mieux, de l’intérieur même des entreprises - voire des
administrations pour ce qui me concerne - émergent
aussi des “intrapreneurs”. Déterminés à renouveler les
traditions de leur compagnie, ils découvrent la difficulté
d’opérer des transitions culturelles qui bousculent
profondément les ordres pyramidaux établis. La culture
du diviser, commander, contrôler est difficilement
miscible avec celle, collaborative et ouverte, du Web. La
société du care, de l’attention portée aux autres que
réclame ces nouveaux modes d’organisation, ne se
décrète pas comme l’avait imaginé Martine Aubry en
2010, ni dans les services publics ni ailleurs. Wikipedia
n’est pas issu de la transformation de l’encyclopédie
Larousse en éditeur ouvert à l’expertise citoyenne, mais
le fruit d’une pensée nouvelle, mêlant structurellement
consommateurs et producteurs dans une alchimie
renouvelée de la confiance.
Ainsi l’entrepreneur est glamour. Il ne gagne pas
d’argent, il résout un problème avant tout. Pour Nicolas
Colin, associé chez un des principaux incubateurs
Parisiens, trois ingrédients sont nécessaires à un
écosystème entrepreneurial 2 : du capital, du savoir-
faire, mais aussi de la révolte. Loin du simple désir
d’argent qui caractérisa les années 80, l’entrepreneuriat
vise désormais à résoudre les problèmes de notre
société. La profitabilité devient une contrainte, pas un
but.
Mais plus elles sont invoquées, plus les valeurs de
l’entrepreneuriat social, de l’économie sociale et
solidaire, de la triple bottom-line (c’est à dire résultats
économiques, sociaux et environnementaux positifs),
moins elles sont une réalité. Mutualistes et coopératifs
au début du XXe siècle, ces “10% social et solidaire du
PIB” servent désormais surtout à habiller des oripeaux
du bien des commerçants ordinaires aux pratiques
identiques à celle du reste de l’économie capitaliste. Les
centres d’appel du Crédit Agricole vendent autant de
Blackberry à des personnes âgées que ceux de la BNP !
Ce tropisme qui fait de nous tôt ou tard des défenseurs
de notre activité après avoir été les champions d’une
cause, guette aussi tous les entrepreneurs. De ce point
de vue, l’Uberisation de notre économie, avec des
travailleurs sans protection sociale livrés à des plates-
formes dominantes - winner takes all oblige - et
fiscalement ingrates, ne peut pas servir de modèle
unique à une génération d’entrepreneurs. Un tel futur
ferait de nous des esclaves manipulés par nos big data,
nos conversations polluées par des outrages
commerciaux de plus en plus insidieux, provoquant une
méfiance généralisée dans nos interactions sociales,
désormais au centre du commerce.
Mais nos politiques publiques aussi ne peuvent plus se
tenir à l’écart du mouvement numérique. Reproduire à
l’infini l’accumulation de réglementations ou se tourner
plus résolument vers leur objectif réel, la régulation ?
Exploiter les possibilités énormes des données produites
par les usagers, comme a pu le théoriser Tim O’Reilly,
permet d’atteindre l’objectif d’intérêt général sans
convoquer de fonctionnaires ni de formulaires Cerfa.
C’est ce que l’on voit poindre par exemple dans une des
réalisations du gouvernement : Le.Taxi 4, en autorisant
chacun à noter une course, ce qui encourage l’auto-
régulation par la qualité …
Pierre Pezziardi
1 http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/12/16/martine-aubry-le-care-c-est-une-societe-d-emancipation_1367954_823448.html
2 https://medium.com/welcome-to-thefamily/qu-est-ce-qu-un-écosystème-entrepreneurial-86e7644147f3#.qrdc0n8ic
3 http://beyondtransparency.org/chapters/part-5/open-data-and-algorithmic-regulation/
4 http://le.taxi
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Le futur appartient aux audacieux. Peut-être auront-ils
l’intelligence de mettre en oeuvre une “Wikipedisation”
de notre économie. Une transition aux mêmes attributs
social/partout/tout de suite, mais fondée sur des bases
éthiques renforçant la confiance et l’entraide dans nos
sociétés : des outils simples, pauvres et transparents. A
la mesure du génie humain.
Site internet :
http://pezziardi.net
LinkedIn :
https://fr.linkedin.com/in/pierrepezziardi
Twitter :
https://twitter.com/ppezziardi
Pierre Pezziardi
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A propos de l’auteur
Ma Présence sur les Réseaux Sociaux
Sébastien Bourguignon est Manager IT dans l’assurance, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité
depuis 2000. Sa vision de demain est un monde numérique dans lequel
les changements profonds de comportements des hommes, les
interactions au sein des entreprises, la compétition internationale des
grands groupes, le management et les organisations seront
complètement remis en question. La société bouge vite, très vite,
l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations
doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux
de société, les entreprises d’aujourd'hui prennent un risque important
pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront
s’adapter encore plus vite et plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire
à leurs grands-parents lors de la première révolution industrielle. En
effet, le quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du
digital. Ces modifications pourraient ressembler à de la science fiction
encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la
transformation est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il
s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés à l’entreprenariat et en
particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits
de startupers pour les partager sur son blog.
Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de
startups, les difficultés qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se
matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Le Cercle Les Echos,
L’Obs ou encore Le Journal Du Net.
Email: bourguignonsebastien@free.fr
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